SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°65

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JANVIER à AVRIL 2022

 

a

 

BD HARDUIN d’AMERVAL   n°1 à 63

Illustration BD : ODILON     page 2

PATRICK  MERIC

HUMOUR-PATOIS

El poule aux œufs d’or   page  3 

Franck DEFOSSEZ

In aveule  page  3 

Léonce BAJART

La cigale et la fourmi  page  3 

Franck DEFOSSEZ

A tous les jeunes    page 4

Anonyme.

Le mal être    page 5

Gérard ROSSI

Réquisitoire contre un silence   page  6 

DUHIN MARICARMELLE

Pensée  page 7-8-9-

Hector MELON D'AUBIER

ADULTES   

Pleurs    page 5

Patricia LOUGHANI

Clarté   Page 7

Pluies Neuves

Automne d’antan    page 7

Jean-François SAUTIERE

Balade nocturne    page 8

Thérèse LEROY

Aimer    page 8

ENCEPHALE

Les dimanches de mon village   page  9

HERTIA-MAY

Entre-temps & une page du ciel     page  9

Saint HESBAYE

L’Ame damnée  page  10

Bernard SIMON

Malgré moi   page  10

Christelle  LESOURD

Lettre à la lune   page  10

Jean Claude FRETZ

Cher pépé Gaston     page  11 &12

Bernadette FOUCARD

Les fleurs oubliées   page  12

Jean JACQUEMIN

La vie   page  12

Albert JOCAILLE

Journée de Guerre du 13 ERD    page 13 à 15

HERTIA-MAY

Notre tête à tête     page 18

Virginie MEURANT

La neige     page  18

Reine DELHAYE-BURLION

Impression sur le sable   Page 24

Henri LACHEZE

NOUVELLES

 

Le scintillement des étoiles    page 16 à18

PASCAL

Les HARPIES   page 19&20

Hector MELON D'AUBIER

Paranormal sisters    page 21&22

Martine GRASSARD-HOLLEMAERT

Une vie de Chien     page 23&24

HERTIA-MAY

DIVERS

SALON du Livre  3°de couverture 

OMC CAUDRY

* Retrouvez l’auteur dans la revue littéraire

RETOUR MENU 

 

LE COMITE DE LECTURE DE LA CAUDRIOLE

ET L’OFFICE MUNICIPAL DE LA CULTURE DE CAUDRY

VOUS PRÉSENTENT LEURS MEILLEURS VŒUX DE SANTÉ

POUR LA NOUVELLE ANNÉE 2022

 

 

 

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El poule aux œufs d’or

 

 

 

 

 

 

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Eut’ m’a bin fait rire avec ‘eut’ n’histoire edmarolle. Pou’ l’peine, j’vas t’en raconter eune aut’ : ch’est celle delglaine qui pondo des  oëts in or. Ch’est aussi eun’ poésie de La Fontaine.

Un jour, dins euntiote sense, j’avot eunglaine qui s’étot mis à pond’ eun’ oët tous les jours au tiot matin. T’eu vas m’dire que ch’est normal, pou ché bête là, mais che qui l’étot moins ch’est qu’ l’oët là, y l’étot tout en or, même l’coquille ! Eut’sais bin que l’sencier y l’étot tout content de s’baisser pou ramasser un magot parel ! Eh bin non ! ça n’y a pas suffi ! Teu connos ces gins là : pus radin qu’eux e’t meurs ! Alorrss y s’dit dins s’caboche « Un oët par jour, c’est bin, mais si j’y coupos sin corgniolon, ejpourros récupérer el machine qu’elle a dins s’pinche et je l’fros tourner pu vite ! Sitôt dit, sitôt fait et v’là qu’il l’plaime et qui lui oufre l’pinche ! Oh ! t’auros vu s’tiête ! y n’avot rien, pas de machine, et pis maint’nant, l’ glaine elle étot morte ! pus d’oëts en or non pus ! El’ cat qu’y avot tout r’gardé par el ferniette du gernier, y s’disot qu’les gens des campagnes allotent trop vite en besogne, et qu’il vaut mieux un oët par jour que rin du tout !

Franck DEFOSSEZ

 

 

 

 

 

 

 

 

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In aveule

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Min grind père i diseut souvint qu’i est aussi difficile ed faire ouvrer in vacabonne qu’ed faire arrêter d’ouvrer in courageux.

Mais au prix qu’ça coûte pouleur pou vife peut-on cor ête in vacabonne ? In a beau coper les morcés d’ suque in deux, touquer dins d’el chicorée minape al place ed café ; mier d’el margarine pou rimplacer l’burre ; s’ernettier seulemint tous les quinzonnes pou épargner l’ savonnette et d’ mourer couquer tout t’ qu’à midi pou ne po déjinner, faites comme vo volez, il feut tout d’ même ed l’argint !

I feut dire éququind in n’ wèfe po in a l’timps d’busier et comme in dit al Télévision : in Frince, si in n’a po d’ pétrole, in a des idées. In peut même dire qu’in n’d’a d’trop, si bé qu’in n’y comprind pu ré !

Mais Batisse mo d’lercopette i n’d’a trouvé inne bonne d’idée. Toudis ercrind, n’ayint jommais boco ouvré, Batisse i tronneut ses guettes dins les rues aveuc sin quié, in bé quié noir frisé qui t’neut aveuc in cordé, si bé qu’in s’ edmindeut l’ queu des deux qui tronneut l’ eute !

Dév’nu vieux, acru-i, berloquint, Batisse i aveut acaté inne paire ed linnettes noirtes, mis in capé d’avint quatorze qu’i aveut ertrouvé dins in guernier et, assis su in passet, dins l’ rue d’ Ladrère, sin quié à côté d’ li répéteut toudis l’même : « AYEZ PITIE D’IN PEUFE AVEULE, MONSIEUR, DAME, ayez pitié d’in peufe aveule »

Come in a bo couair, i aveut fini pa avoir inne bonne cliintèle. Mais, in diminche, alors qu’inne fimme al veneut d’ li faire l’amone, contrairemin à s’n’habitude ed dire merci, merci, i l’ iaveut dit : MERCI MA BELLE DAME, sou qu’ça veut estomaqué l’fimme !

Voyons Batisse, qu’al li dit, vous êtes aveugle. Comment avez-vous vu qu’aujourd’hui j’ai mis ma belle robe ?

Acoutez, qui répond Batisse, vos êtes inne bonne cliinte, j’ène voreus po vo mintir. Mais quind j’ dis : Ayez pitié d’in peufe aveuleheureusemint Madimme, l’aveule ess’ n’est po mi… c’est min quié !

A ai vraimint, in Frince, in a des idées…

 LEONCE BAJART

 

 

 

 

 

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La cigale et la fourmi

 

 

 

 

 

 

 

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La cigale, c’est pas un modèle de vertu, t’en conviendras, malgré ton air locquedu, et cette gourgandine, après avoir écumé tous les bars de Pigalle, épongé quelques michetons, même, tu m’connais : j’veux pas être mauvaise langue, j’suis pas ta concierge, même, disais-je, il m’est tombé dans l’esgourde qu’elle avait tâté de la chnouf, bref, c’était pas sœur Thérèse ! À tel point qu’un jour, elle a eu les perdreaux aux miches, attention, pas des tendres ! des vrais : les mœurs ! Elle a eu les pétoches et a couru demander conseil au barbeau du coin. Les harengs, t’en as toujours qui crèchent pas loin. Les macs, c’est bien connu, ne cherchent pas de patins avec la Maison Royco, celui-ci ne faisait pas exception à la règle. « Ecoute, ma gosse, tu t’es foutue dans la mouise, si j’ai un conseil à te donner, tu te fais la malle fissa, tu quittes Pantruche en loudecé, et tu vas remuer ton fion à la cambrousse, les bouseux seront ravis du spectacle, et maintenant tire-toi : j’ai des compteurs à relever !

Franck DEFOSSEZ

 

 

 

 

 

 

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A tous les jeunes …

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Document_20211117_0001

 

 

 

 

 

 

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Mallette aluminium format A4 - CALTECHLe mal-être de l’être mâle

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Comme pour Sartre : « être et néant ».

Quant à Heidegger : « être et temps ! »

Aujourd’hui, c’est pour moi le mal-être…

Dans une mallette en hêtre !

 

Souvent, je pense à « la joie de vivre » :

Le divertissement Télé du regretté Jean Nohain.

Actuellement, ceux qui ont toujours cette joie, c’est certain,

Ne peuvent la trouver que lorsqu’ils sont ivres !

 

Alors, la joie : c’est quoi ? En vérité, une sorte d’ivresse,

Si je me rappelle, propre à la jeunesse !

Maintenant, tout m’agresse.

Ma joie de vivre : bouffée par la vieillesse.

 

Et participer à la joie des autres, commune,

Point ne m’intéresse !

Debout, j’ai le vertige, tout en ne regardant pas la lune !

Assis, j’ai mal aux fesses !

 

Avec l’avancée de l’âge, quand le mal-être vous prend,

Très peu de joie, par la suite, il vous rend !

Après l’octo, le nona génère ; le mal-être empire,

Avec l’être ou le paraître que chacun inspire.

 

Traduction : pour les non-initiés à la « poésie »

Tirée par les cheveux, à la Gérard Rossi !

« Être ou ne pas être » comme pour W. Shakespeare : mais j’arrête :

Dans les vers, même de terre, il n’a jamais été trouvé d’arêtes.

 

Neuville Saint-Rémy le 05 Octobre 2017

Gérard ROSSI

 

 

 

 

 

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Pleurs,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Pleurs,

 

Pour des envols inconnus,
Pour des Adieux non rendus,
A nos très chers, aimés de nous !

 

Pleurs,

 

Pour des sommeils apaisants,
Pour des gens partis sans soleil,
Pour des âmes au cœur si grand...

Pleurs,

 

Contre cet ennemi invisible, ravageur,
Faucheur de vies, dans le silence incompris...
Avec pour ultime compagne, la solitude...

 

Pleurs...Pleurs... Pleurs...

 

Contre cet invité sans âme, avide !
Ennemi de nos souffles, de notre air...
Malgré le sourire d'une fée dans le regard blanc...

Patricia Loughani,

copyright, le 21/03/2020

 

 

 

 

 

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Réquisitoire contre un silence assommant

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le silence, parlez-moi de lui !

Infligé tant de fois sans avis.

Le silence vêt un apparat

Sous lequel il couve un brouhaha.

 

Non il faut se méfier du silence

Il fait entrer les mouches qui dansent

Pour aviver le brasier qui pense

Ne faites pas confiance au silence !

 

Mêlant des êtres à des complots

Il se croit bâtonnier du Barreau !

La parole se sent ridicule

Tétanisée par ses tentacules…

 

Lui qui fait résonner la trotteuse

Sans tact rend la tête malheureuse.

Et quand il sent qu’il perd la partie

Il habille d’obscur ses non-dits !

 

Sournois il apaise le sommeil

Un pacte de la bouche à l’oreille !

À la brune où tous les chats sont gris

Cet infâme à la lune sourit !

 

Et dire que je l’ai tant aimé

Au temps où de gentils écoliers

De leurs petites mains s’appliquaient

À rendre un devoir plus que parfait…

Open space : la quête du silence | GA Smart Building

Il était si docile avec moi

Qu’il laissait le visiteur pantois !

Je lui vouais grande adoration

Quand il m’accordait la communion…

 

Mais il impose sa règle idiote

Qu’à mi-mots lui remplit sa cagnotte

Avec ses allures de dompteur

Il clôt tes yeux et blesse ton cœur…

 

Mutique il sème la dictature

Sans effort comme une sinécure

Le monde fuit les conversations

Tel un apôtre en vénération.

 

Je vous le dis c’est un vrai faux-cul

Ce fourbe assène un sort par-dessus

Que nul à présent n’a suspecté

Sous ses habits de légalité !

 

Enfin je vous aurai prévenus

Trop d’encéphales sont dans les nues !

En tout cas… je me suis fait avoir !

Il vit chez moi : je n’ai plus d’espoir…

 

Mardi 11 août 2020

DUHIN Maricarmelle

L’Au-delà du temps.

Structure : ennéasyllabes.

Une caricature ? Cherchez bien !

 

 

 

 

 

 

 

 

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CLARTE

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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La brume poussière d'eau,

épouse de l'union

du champ retourné

avec de la lumière hésitante,

devenant de l'écharpe blanche à l'infini

aux cous des toitures,

 

s'absente soudain

aux premiers traits du soleil,

abandonne des notes de rosée

en rangs d'oignons

sur des portées de fils noirs,

 

où des oiseaux composent de la légèreté.

Cette clarté de l'ombre

cette cambrure de chat

monte sur les épaules des bosquets,

et d'une haleine frisquette

dépose des rides d'or sur les visages

aux fenêtres blanches

ouvertes sur l'avenir.

 

PLUIES NEUVES

 

 

 

 

 

 

 

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Automne d'antan et d'à présent

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Les loups de l'automne ont passé

Sous l'ombre des arbres cassés

Et leurs pas, maîtres de prudence,

Font furtivement une danse.

Le vent gris, bourreau des feuillages,

Gouttes d'or pur, larmes de sang,

Laisse nus les vieux paysages

Qui s'exhibent, corps indécent.

Les ondines des sources lentes

Bientôt vont gagner leur palais

De cristal, trop belles absentes

En leur douce blancheur de lait.

Craque sous le pas, gland austère,

Volez samares dispersés !

L'or cuivré du soleil se terre,

Voici le temps des trépassés.

Vienne l'automne en ses méandres,

De ses rives j'ai fait le tour.

La nature s'est faite cendres

Mais sans perdre un seul mot d'amour.

Le vent gris assèche les larmes,

La libellule est aux roseaux

Tandis que frissonnent les charmes

Et tremblent les chants des oiseaux.

Ornez bien, charmantes bruyères

Les fiers granits diversifiés.

Sur les autels des cimetières

Voici le temps des sanctifiés,

Le temps des frissons, des délices …

 

Et toi, automne, en nous tu glisses

Comme sur l'eau mélancolique

Les cols-verts au cri métallique.

Jean-François Sautière

Le 28 octobre 2020

 

 

 

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Balade nocturne

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

   

 

 

Des jours comme ça

où tout implose, où tout explose,

des jours où tout bascule,

où tout ce qui semblait certitude

se retrouve réduit à néant.

Des soirs comme ça de solitude et de silence,

des nuits comme ça où rien n'a de consistance

que les brumes qui s'emmêlent dans mon cerveau en déroute.

Des murs, des barrières, des portes, des maisons…

et des ombres, qui se cachent derrière,

caressent les briques une à une,

jouent avec la lumière des lampadaires,

courent, se coulent, se faufilent, subreptices,

sœurs intimes de fantômes aïeux.

Devant mes yeux écarquillés de surprise,

halos tout ronds, tout orange, striés de fins rayons,

encerclent chacun des éclairages au-dessus des trottoirs.

Je marche au milieu de la route déserte,

je marche dans les rues de mon âme,

le cœur oppressé d'être aussi inutile

avec le poids de cette peur en bandoulière.

Des rues vides où résonnent mes pas.

Même les chiens se sont tus dans la ville fantôme.

Des nuits comme ça où tout n'est qu'incohérence

Des soirs comme ça qui éclairent l'indifférence

Des jours comme ça écrasés de solitude

où tout explose, où tout implose…

 


Thérèse

 

 

 

 

 

 

 

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AIMER

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Me voici seule,

Seule à décider.

Seule à diriger

Mes pas ralentis par l’âge

Et ma vie complètement déboussolée.

Me voici seule avant la solitude,

Avec toi qui me parles tout bas,

Si bas que je tressaute par habitude

Dès qu’un peu tu bouges le drap.

 


Tes mots je les devine

Ne te fatigue pas,

Cette nuit devient divine

Car je me glisse près de toi.

Serrés comme à vingt ans,

L’un tout contre l’autre,

En silence une larme s’étend

Car je t’aime et rien d’autre.

 

Seule mais avec toi mon amour

Ma main enserre la tienne tremblante,

Un baiser sur tes doigts tour à tour

Un peu de chaleur aimante.

Combien de jours, combien de temps,

Je voudrais qu’ainsi dure une éternité

Pour que nos lèvres épuisées

Epellent encore un instant

Les douces lettres du verbe AIMER…

 

Pour Jacques mon unique Amour

Lundi 22 octobre 2018

Encéphale

 

 

 

 

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Les dimanches de mon village

 

 

  

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Les dimanches de mon village ont un cri de tristesse

Les rues grises de verglas ont un bruit de paresse

Le soleil, clair soupir au fond de l’horizon,

La rue pleine de mots doux a repris sa couleur

 

Le printemps est venu

Comme ça, sans étiquette, sans bavure

Et sans les vieilles frusques de l’année dernière

 

Nuit de mai, l’amour a ton odeur

Quand tu fleures tes sentiers de muguet

Ton corps fait vibrer en moi

Les premiers matins de la désobéissance.

 

La nuit aux mains de nymphe ira fleurir tes yeux

Et le jardin de ta beauté, de son parfum de rose.

 

Fleur née

D’une caresse

De lune satinée

Déesse

De mon amour

Des tout premiers jours

 

Le printemps de ses pâles rayons a blanchi

L’alcôve de notre amour de tendresse infinie

Nuit d’été, avec tes ombres chinoises et tes parfums d’Orient

La splendeur de tes nymphes capricieuses ne vaut pas l’ombre de ses yeux.

 

Les filles de l’été

Au soleil qui les caresse

Se sont laissé bercer

Par une vague de tendresse.

 

La nuit s’achève comme un calumet qu’on repose par terre

Et le vent s’en va, chanson triste

Soufflant les pissenlits : autant de voyages de rêve.

HERTIA-MAY

 

 

 

 

 

 

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ENTRETEMPS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Dans l’allée des grammes florales

En dépit de l’aire caressée

Ce corps d’âme boîte sous l’action de levures

Pour des raisons de commodités

 

Un animal pas comme nous autres

Imparfaitement habillé

Passe grandguignolesquement

Dans l’allée déshuilée

Il lui manque de la chair aux pieds

 

Le vivant involontaire

Parmi les morts cinq fois mortifiés

Retrouve sa chair certaine

Et sa place inoccupée

Vingt saisons après vous autres

 

Partout la tranquillité accrochée

Il a repris du paysage

Un cliché ordinaire

Et les sordidités des personnages

Dans l’allée ombrée de merisiers bizarres.

Saint-Hesbaye

 

 

 

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Une page de ciel

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

 

 

Miracle

Les lèvres crucifiées

Pareilles au glaive du silence

 

Chantent encore

Et la limaille sainte du poème s’épanche

Au pied de nos verrues

 

En dégraffant le corsage mauve

D’une page du ciel

L’écriture m’aveugla.

 

Saint-Hesbaye

 

 

 

 

 

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PENSÉE

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

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Eh ! ché dinque chou qu’ché gins roultent vite su l’rout’ ! j’armarque cha quind j’vos à queule vitèche j’drot rouleu pou lé dépasseu !

Traduction : C’est dingue ce que les gens roulent vite sur la route ! je remarque ça quand je vois à quelle vitesse je dois rouler pour les dépasser !

  HMA

 

Trop de conseils tue :

Quind j’intinds tos ché cansels pou feure ed z’économie obé resteu in banne sinteu, j’eun peux m’impêcheu eud’pinseu : j’connos in home qu’y la arrêteu eud finqueu, eud boère, ed feure l’amour, eud ripailleu. Y l’étot in banne sinteu jusqu’à qu’y s’chuchite !

Traduction : Quand j’entends tous les conseils pour faire des économies ou rester en bonne santé, je ne peux m’empêcher de penser : je connais un homme qui a arrêté de fumer, de boire, de faire l’amour, de ripailler. Il était en bonne santé jusqu’à ce qu’il se suicide !

HMA

 

J’eum sus toudis d’mindeu chi ché gins qu’y brayote bécop, pissote moinse ! euch l’adache y dit : Braie teu pissera moinse !

Traduction : je me suis toujours demandé si les gens qui pleuraient beaucoup, urinaient moins ! L’adage dit : Pleure tu pisseras moins ! 

HMA

 

 

 

 

 

 

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L’âme damnée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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L’hiver ! saison tant redoutée du miséreux.

Saison de l’effroi pour cet homme malheureux.

C’est le temps de la faim, du froid, oh ! triste sort.

Le temps de la bise pour lui qui vit dehors.

 

Ce vent qui le flagelle, lui blesse le corps.

Cette bise qui le paralyse, le mord.

À l’aide d’un bâton, à pas lents et lassés ;

Clopin-clopant, le dos voûté comme épuisé,

 

Il s’en va s’abriter près d’un mur délabré.

Là, il dépose cartons, musette à terre.

Enfin s’assoit en tailleur sur cette litière.

Soulagé, satisfait de cet endroit trouvé.

 

Blafard, d’allure moribonde, miséreuse.

Vêtu de guenilles déchirées et souillées ;

La barbe hirsute, la peau meurtrie, râpeuse.

Un chapeau gris miteux jusqu’aux yeux enfoncé.

 

Charité ! le bras immobile, statufié.

Pitié ! la main tendue pour mieux vous supplier.

La misère est exécrable ! elle avilit.

Il craint la mort ! mais redoute encor plus la vie…

 

De son adolescence sans mère, ni père.

Il ne se souvient que d’un dortoir morne, austère.

D’un orphelinat lugubre, de sœurs sévères,

De brimades, de corvées, genoux, mains à terre…

 

Cette enfance qui l’a meurtri, anéanti.

Oh ! solitude qui annihile l’esprit.

Quant à son avenir, c’est la mort annoncée.

Qu’a-t-il fait mon Dieu ? pour avoir l’âme damnée

 

Bernard SIMON

 

 

 

 

 

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MALGRE MOI

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Mon cœur se meurt

Mes yeux sont en pleurs

Je souris à la vie

Mais la vois finie

En venant à toi,

Je ne serai plus moi.

Faut-il perdre son identité

Pour continuer d’aimer ?

Un oiseau en cage

Qui ne verrait que ton image.

Une rose sans parfum

Est-ce vraiment mon destin ?

Je t’aime plus que moi-même

Mais, sens ce chemin mener à la haine

Je voudrais rester celle que tu aimes

Mais ce serait ma perte.

Faut-il être sereine

Ou dois-je rester inerte ?

Pourquoi l’Amour a-t-il ce prix ?

Pourquoi faut-il qu’il me meurtrisse ?

Être là-bas serait mon propre deuil

Puisque, enterrée vivante dans un cercueil,

J’attendrais mon heure

Celle qui me donne encore de l’espoir

Celle qui m’aiderait à croire

Que ce n’est pas une erreur

Que j’aurais eu raison

De laisser nos cœurs à l’unisson

Même si cela ressemble à une prison

Vu qu’il n’y a plus d’horizon.

 

Christelle LESOURD

 

 

 

 

 

 

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Lettre à la lune

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Te souviens-tu de ce jour de1969 où ces astronautes américains descendirent de leur vaisseau spatial ? J’avais 8 ans ! Il n’y avait qu’une chaine de télé, la une. L’écran de la télé noir et blanc était plein de neige et sautait. Rares étaient ceux qui avaient la télé en ce temps là et mon grand père de Strasbourg n’y croyait pas, après avoir vécu la première guerre mondiale ! Un gouffre sépare 1919 et 1969, lui qui avait connu les tranchées !

A l’époque j’étais trop jeune pour comprendre. Je suis né le 25 avril 1961, jour où le premier homme est entré dans l’espace, Youri Gagarine. Je me demande parfois si cette date n’a pas d’influence sur mon caractère bien trempé. En fait non, car je suis taureau 1° décan. Aux dires de certains, c’est le signe le plus fou et lorsque deux taureaux se rencontrent, cela peut devenir explosif.

 

Jean Claude FRETZ

 

 

 


 

 

 

 

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Cher Pépé Gaston

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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C’est de Caudry que je t’écris…

 

Caudry, t’en souviens-tu ? Bourgade en plein essor au début des années 1900. Les usines de tulles et dentelles tournent à plein. Tu fais partie de la cohorte de tullistes qui travaillent six jours sur sept. Le dimanche tu as plaisir à cultiver ton petit courtil avec Mémé Angèle et ta belle petite Simone.

Le 1er août 1914, te voilà mobilisé pour aller combattre les « boches ». A ta jeune épouse et à ta très chère fille, âgée de 5 ans, tu es obligé de dire « Au revoir mes chéries, ne vous inquiétez pas, à Noël, je serai de retour. La guerre sera finie, nous aurons renvoyé l’ennemi dans son pays ».

Noël 1914 arrive. Non, tu ne le passes pas à Caudry mais au sein de ton régiment d’Infanterie, tout comme les Noël suivants. Tu connais l’horreur de la vie dans les tranchées : la boue, le froid, la pluie, la neige, les rats et le bruit. Le bruit assourdissant des obus qui rend fou… Des copains tombent autour de toi, peu importe les officiers donnent l’ordre de sortir de la tranchée pour prendre quelques dizaines de mètres à l’ennemi qui les reprendra un peu plus tard.

Le 25 Septembre 1917, près de Douaumont, vous partez à l’assaut de la Côte 344 pour la reprendre aux Allemands. Tu es fauché par un éclat d’obus dans le visage avec intoxication par le gaz mortel qui se répand sur le terrain. Tu es évacué pour te soigner avant… de repartir au front le 14 Novembre. Ta blessure n’est pas bien cicatrisée, peu importe, il faut y aller.

La guerre enfin finie, tu rentres, mais le gaz pyrite continue à te ronger le visage peu à peu. A l’Hôpital militaire de Cambrai tu vas vivre des mois d’atroces souffrances. Ta petite Simone n’a plus le droit d’aller te voir étant donné la puanteur émanant de ton corps. Le 5 Juin 1919, à 36 ans, tu rejoins là-haut ton frère Henri mort dès 1915 dans les Balkans, ton beau-frère Pierre mort le 31 Août 1918 (à 36 ans aussi) dans les combats de l’Oise, tous tes copains de tranchées et les millions de morts de tous pays.

Après ce que tu avais subi pendant plus de quatre ans de guerre, tu voulais croire que c’était la « der des der », que vous vous étiez battus pour sauver la terre de France et que plus jamais des jeunes devraient un jour repartir et mourir pour défendre leur pays.

Eh bien non : les hommes sont ainsi faits qu’ils ne savent pas tirer les leçons de l’Histoire. Vingt ans après votre sacrifice inhumain, un dictateur fou plonge l’Europe dans un nouveau bain de sang.

Eh bien non : aujourd’hui, 100 ans après, des gaz mortels sont encore répandus par des chefs d’état dans leur propre pays, tuant des opposants au régime mais aussi des femmes, des enfants…

Tu te demandes qui t’écrit cette lettre ? La plus jeune de tes petits-enfants.

Je me suis plongée dans l’histoire et la généalogie de la famille afin de découvrir mes ancêtres. Centenaire oblige, nous revoyons des images, des films sur Votre Grande Guerre. Plus je vois ces témoignages historiques, plus je suis révoltée par l’incompétence de certains officiers de l’Etat Major, bien au chaud dans leurs bureaux ministériels. Ils semblent n’avoir eu aucune considération pour la vie humaine. Vous avez été envoyés à l’abattoir comme des bêtes.

 

Il y a quelques jours, aux commémorations de la bataille de Craonne sur le Chemin des Dames, j’ai écouté avec émotion et chair de poule la belle chanson de Craonne :

« Adieu la vie, adieu l’amour, adieu toutes les femmes,

c’est bien fini, c’est pour toujours de cette guerre infâme,

c’est à Craonne sur le plateau qu’on doit laisser sa peau

car nous sommes tous condamnés, nous sommes les sacrifiés… »

As-tu entendu parler des mutineries de 1917 ? Si tu as eu envie d’y participer, sache que je ne t’en voudrai pas, je serai même encore plus fière de toi.

Mémé Angèle a dû se battre pour faire reconnaître ta mort consécutive à tes blessures de guerre et donc bien « Mort pour la France ». Ainsi ton nom figure sur les monuments aux morts et ta fille a été adoptée Pupille de la Nation en 1920 !...

 

Récemment, j’ai emmené deux de mes petits-enfants visiter les sites de Lorette et de Vimy où là, ce sont des jeunes Canadiens, si loin de chez eux, venus mourir sur la terre française. J’en ai profité pour leur raconter tout ce que je savais sur toi. Par votre sacrifice, vous avez permis à notre belle France de rester libre et indépendante. La vie a repris son cours, mais il ne faut pas que nous vous oubliions.

 

Réjouis-toi, tu as eu une belle descendance : quatre petits-enfants, treize arrière-petits-enfants, vingt-deux arrière-arrière-petits-enfants, et depuis quelques semaines un arrière-arrière-arrière-petit-fils. La vie continue pleine d’espoir. Le seul souhait de la grand-mère que je suis est de ne jamais voir partir à la guerre mes petits-fils.

 

Je te promets d’aller, dès que possible, à Verdun pour voir où était la Côte 344 et te dire merci, toi mon héros familial. Soldat parmi les autres, tu n’as pas eu de médaille, pas de fait militaire à ton actif mais tu es dans mon cœur pour toujours. J’aurais tellement aimé te connaître, toi au regard si doux sur les quelques photos que j’ai, toi à la belle écriture de ta signature sur des actes d’état civil.

Je t’embrasse très fort.

Ta petite fille Bernadette

 

 

 

 

 

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LES FLEURS OUBLIEES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Beautés des fleurs, folies posées sur un cercueil,

votre grâce frivole appesantit le deuil,

puisque les fleurs des villes et celles des champs

ressemblent à notre corps et vont en se desséchant.

En bruissant doucement dans le vent frais

elles résistent pour ne pas être froissées.

 

Les fleurs invitent les passants de ce monde

à ne pas oublier tous ceux gisant dans une tombe.

Passant qui, lentement, erre en ce cimetière,

fais pour moi l’aumône d’une humble prière.

Ah ! Donne-leur, Seigneur, repos sans inquiétude

dans l’éternel bonheur de ta divine béatitude.

 

Au jardin de l’oubli, ces fleurs abandonnées

déposées sur mon toit, depuis longtemps fanées,

sont bien l’image de tout ce que nous sommes,

nous, anciens bons-vivants, hautains et pauvres hommes.

Vers les morts en sursis, retourne maintenant,

mais ôte ces bouquets qui meurent lentement.

 

 

Au jardin de l’oubli, combien de fleurs encore

franchiront le portail, accompagnant les morts ?

Pauvres fleurs éphémères dont le destin tragique

ressemble à celui des esclaves antiques.

D’ibis roses, flamants, à l’ombre des glaïeuls associés,

leur lisse et fraîche verdeur des roses et des œillets.

 

Fleurs admirées, coupées par la main des vivants,

après l’ultime pause suivant l’enterrement,

les arbres ceinturent tous vos beaux ramages

et avec immobilité, vous regardez le ciel et les nuages.

Très bientôt vous serez renversées par le vent.

Pauvres fleurs oubliées, tuées par les vivants.

6CR3X-GALLERY-0-1J. Jacquemin

 

 

 

 

 

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La vie      

 

 

 

 

 

 

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Albert JOCAILLE

Mais cruelle, la vie,

Pour nous avait décidé.

Et, plus rien alors ne survit,

Sinon le souvenir, d’un rêve trop vite brisé.

 

 

 

 

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Journal de guerre DU 13°E.R.D.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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1chauni476 !

 

2chauni477

 

3chauni478

 

 

 

 

 

 

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La neige

 

 

 

 

 

 

 

 

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Elle est tombée à gros flocons,

Pendant deux jours sans interruption.

On se croirait en montagne, c’est magnifique !

Le paysage est incroyable, c’est féerique !

 

Le vent a soufflé d’une force extraordinaire,

Ce qui a provoqué énormément de congères.

Nous avons tous été surpris,

Le village paraît endormi.

C’est vrai que cette neige est jolie !

Un rayon de soleil et ça luit.

Cette année, l’hiver ne veut pas nous quitter,

Mais il finira bien par capituler.

 

Dans quelques jours, ce sera le printemps,

Et la terre a remis son manteau blanc.

Mais bientôt, quelques degrés de plus,

Et la belle neige aura fondu.

Reine DELHAYE-BURLION

 

 

 

 

 

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Notre tête-à-tête

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Je t’écris de la lune où ma plume danse avec tant de légèreté. Toi qui scintilles si délicatement dans mon cœur, tu ne cesses de t’emparer de mes pensées.

Aujourd’hui, crois-moi, tu peux être fière de ton pays, de nous, de moi car la vie nous offre un incroyable grand pas. Il nous a fallu cependant tant d’années d’effort et de sacrifice pour réussir à gagner enfin ce magnifique combat.

Tandis que je quitte Apollo onze, la joie, les acclamations et les rires résonnent sur Terre. Je flotte alors en apesanteur, pourtant tout me semble si lourd, vide et éphémère. A cet instant, je pense à mon ami Ed, à nos soirées bières et à nos discussions d’hier. Je souris à l’idée de le savoir près de toi.

Une fois notre drapeau arboré dans le sol lunaire, je procède aux prélèvements nécessaires. Puis, j’ai un irrésistible besoin de caresser ton bracelet. Je le serre très fort encore une fois. Ce précieux talisman ne me quitte jamais. Néanmoins, en ce vingt-et-un juillet, cela pourrait éventuellement changer. Mais une question persiste, vais-je réellement parvenir à m’en séparer ?

Le livrer à la lune serait un merveilleux cadeau. Surtout qu’elle est aussi lumineuse que ton sourire. Je garde l’espoir que toutes ses particules de poussière allègeraient mon fardeau. Cependant, je suis conscient que plus jamais je ne contemplerais ton regard pétillant dans le miroir, alors je crains que mon cœur implose à nouveau et là, ce serait un véritable trou noir.

Au quotidien, je ne peux prononcer aucun mot te concernant, ma douce Karen. Il m’est impossible de parler de toi. Depuis ton absence, ma vie ressent une telle souffrance que les jours ne sont plus les mêmes. Seul le travail s’octroie de l’importance.

Je m’approche du cratère. Aucune caméra, rien que toi et moi. Quelques minutes pour notre tête-à-tête qui, sur Terre, restera un mystère, même dans cinquante ans…

Je t’aime

VIRGINIE MEURANT

 

 

 

 

 

 

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Le scintillement des étoiles

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Comme une âme en peine, j’errais au hasard dans les travées du magasin ; je m’étais levé avec le cafard, cette fameuse bestiole qui mine le présent avec des questionnements sans réponse et des réponses sans nulle délivrance optimiste. Alignées dans les vitrines, je regardais les choses aussi inutiles que coloriées ; c’était une échappatoire, une illusion d’optique, un plein des sens au pays des illusions bariolées…

 

Surgi de nulle part, est apparu un personnage franchement bigarré ; il avait l’air d’un vieux clown effronté, tombé d’une roulotte de cirque, ou d’un figurant s’étant trompé de plateau. La gueule un peu patraque, son visage était pourtant celui d’un Cyrano ; sa fine moustache perdurait en filigrane entre ses grimaces apprises et ses silences d’impresario. Il était rasé du dernier dimanche mais comme on était un vendredi, sa figure hirsute ne présageait qu’une mine patibulaire, sans aucun rapport avec une quelconque pitrerie amusante.

Il avait les cheveux poivre et sel, rabattus en arrière, un peu comme Léo Ferré au meilleur de sa forme. Avec le temps, il n’avait plus toutes ses dents ; dans sa bouche, c’était un peu comme un jeu de dominos avec plus de carrés noirs que de carrés blancs. Ici et là, quelques taches graisseuses constellaient son tee-shirt et des miettes de pain le décoraient de son dernier sandwich. La ceinture de son jean trop large le serrait en haut du ventre et cela lui donnait l’air imbécile d’avoir plus de jambes que de torse. Il avait un air jovial, de ces visages qui s’ouvrent le plus souvent pour rire que pour grimacer des renfrognements ; c’est pour cela qu’il ressemblait à un clown. Du fait de son pantalon trop remonté, on voyait ses godasses de sport approximatives…

 

Il a commencé à m’expliquer la hausse du prix des bouchons de pêche, au rayon poissonnerie ; que ce n’était plus possible de vivre comme cela, au milieu de cette anarchie galopante et que, dans quelques décennies, on se battrait tous pour bouffer. Sans hésitation, je pouvais le caser dans le tiroir des gentils anarchistes sur le retour, ceux contents de toucher leur pension avec leurs airs de troubadours. Comme c’est avec sa seule jugeote qu’on comprend le monde, il le voyait à sa hauteur et cela lui suffisait bien. Avec ses déductions de soixantenaire, tel un prédicateur de grande surface, il me balançait ses conclusions, ses théorèmes, ses vérités à tous les problèmes qu’il avait rencontrés dans sa vie. Il les avait éludés, ignorés, contrés, franchis ou contournés, et il m’en livrait doctement les aboutissants ; il voulait me raconter comment ça marche, me faire profiter de son expérience d’ancien ; avec sa houppette grisonnante, sa gestuelle de saltimbanque et ses effets burlesques, il avait des airs de Bisounours en fin de compte…

 

On a comparé nos âges ; il me battait d’un mois ; comme nous étions conscrits, il a replié ses doctrines et ses théorèmes ; il a mis quelques bémols à tous ses décibels ; il a vite rentré sa verve comme on rentre son étendard pour ne pas perdre la bataille. Trop tard, il était pris ; il était le confessionnal de ma dépression brûlante ; sentinelle éphémère, il était au mauvais endroit au mauvais moment…

Alors, je lui ai tout déballé. Le prix du pétrole, les eaux remplies de mercure, l’air vicié, les fruits et légumes qu’on jette à l’Isère, la grippe aviaire, la fièvre porcine, la vache folle, la tremblante du mouton, les poissons pollués, et tout le toutim. Pansement généreux ou empathique par nécessité, il voulait m’aider ou bien trouver un lieu d’accalmie à toutes mes réflexions défaitistes…

 

Ma famille ?... Mes parents sont morts, mes sœurs sont volatiles, mon frère est sur une autre planète, mes amis sont virtuels, ma copine a mauvaise haleine et mon pote d’enfance se bat contre un mauvais cancer ! Mes relations ?... J’en ai plein ! Des pochtrons de bar, des glandeurs professionnels qui travaillent à la caisse du chômage et des malades imaginaires qui pointent à la Sécu ! Des joueurs invétérés qui cochent, qui grattent, qui jurent, et qui recommencent ! Des vieux aussi, des qui ont tout fait et tout vu !

A les entendre, ils ont tous été champions du monde de quelque chose ! Ils étaient les plus grands, les plus beaux, les plus forts et, à cette heure de punition, ils n’arrivent même plus à tenir leur tasse de café ! Ils ont plein de regrets entre leurs mots, et leurs silences de cimetière en sont des aveux incessants ; ils ignorent leur reflet dans la glace comme s’ils étaient une projection macabre du futur… Mes enfants ?... Mes gosses sont occupées à élever leurs moutards dans ce monde moderne ! Ils se battent entre leur boulot, leurs crédits et les fins de mois difficiles ! Et dire que nous sommes leur unique modèle pour justifier leur réussite parentale… Laissez-moi rire !... La télé ? C’est un véritable poison ! Ce n’est que brutalité, perversité, horreur et manipulation ! Au diable Hanouna, Drucker et Lepers ! C’est bien simple, je ne regarde plus que des dessins animés ! Les infos ? Ce n’est que mensonges, hypocrisie, poudre aux yeux ! Et qu’est-ce que j’en ai à foutre si Lula a détourné du fric au Brésil, si un autobus a sauté en Israël, si un avion s’est abîmé en mer de Chine ?!... Un jour, on nous dira qu’il a fait une tempête sur Mars, moins trois cents degrés sur Pluton ou qu’une météorite s’est éclatée sur Jupiter et on sera content comme si on avait évité ces catastrophes !...

Devant mon poste, je ne puis me charger de toutes les peines du monde ! Normalement, du haut de sa Croix, c’est Jésus qui s’en occupe mais il a fort à faire avec tous ces mécréants indigènes !... C’est ce qu’on m’avait dit au catéchisme ! La politique ? Ce n’est qu’ambition, profit, enfumage, fourberie, escroquerie ! Tous, avec leur gueule de premier de la classe, leur pedigree de pseudo-gentlemen, ils ne pensent qu’à s’enrichir sur le dos du contribuable miséreux !... Le sport ? Ce n’est plus qu’une question de fric ! Les sportifs ? Il faut qu’ils soient vraiment blancs pour chanter notre hymne national ! Le drapeau bleu blanc rouge ? La risée du monde, un simple mouchoir tricolore pour cracher sa haine dedans !... La réalité ? Se reporter à la première page du Dauphiné ! C’est grèves, voitures brûlées, drogués hallucinés aux coins des rues, désœuvrés, mendiants, gendarmes et voleurs en éternelles poursuites ; c’est le chien du voisin qui aboie toute la nuit et dont personne ne se plaint, à part moi, comme si j’étais le seul empêcheur de tourner en rond dans ce lotissement !...

 

Comme si j’étais contagieux, il se reculait, le preux prédicateur des heures ouvrables. Il ne s’attendait pas à toutes ces plaies beaucoup plus dévastatrices que celles de son Egypte de quartier… Avec sa ceinture comme ligne de flottaison, il était lui-même bouchon ballotté par le tumulte de mes maux… Reviens, bonhomme ! Il faut que je t’explique les guerres se rapprochant, le sida, les terroristes, Molenbeek, les djihadistes, les tremblements de terre, les tsunamis, les plaques tectoniques, les volcans, les centrales nucléaires, les impôts, les pensions alimentaires !... Je voulais qu’il me parle d’avenir, je lui aurais donné des idées de concession ; qu’il me parle de son sport halieutique, j’y aurais rajouté quelques fleurs en plastique…

 

Je voulais lui crier que j’avais mal à l’âme, aussi ; ce genre de douleur lancinante qui ne s’en va jamais ; je voulais lui parler de Dame Solitude, cette maîtresse insatiable, et des ombres de silence comateuses, les accaparantes, les précieuses, les soumises, toujours si promptes à me serrer dans leurs bras. Je voulais lui parler des frissons de tristesse insoluble qui s’insinuent sans possible réchauffement ; je pouvais facilement lui raconter tous les délires affables ou belliqueux qui hantent les pièces, ces fantômes avenants ou horribles qui s’accaparent des lieux à la faveur des ombres pendant la journée… Je lui aurais raconté les cauchemars de la nuit, la tourmente inextricable, les peines capitales du petit matin…

 

Il était mal tombé avec moi, ce prêcheur, ce pêcheur de grande surface. S’il avait su, il aurait acheté son bouchon sans me demander mon avis ; ces certitudes d’Univers, je les lui faisais vaciller sur ses fondations. Sa moustache de faux Cyrano avait pris un sérieux coup dans l’aile ; il s’était mis à chercher sa femme comme si elle était une bouée de sauvetage. Il était creux, ce type ; c’est pour ça qu’il flottait si bien dans les travées du magasin. Il a encore remonté son pantalon pour aider sa fuite de dérobade ; avec ses couilles coincées dans l’habit, il ressemblait à un vieux danseur d’apéro…

Je voulais lui dire que celle qui fait battre mon cœur ne m’aimait pas, et que seule une crise cardiaque pourrait maintenant m’anéantir d’une tachycardie salvatrice ; que mes SOS désespérés étaient des bouteilles à la mer, que mes cheveux enneigés étaient les prémisses du rude Hiver, que j’attendais la fin du monde comme la délivrance de ce purgatoire infernal ; je voulais lui parler des dérives de l’alcool, de ces châteaux de sable enfin prenables, de ces chimères affamées qu’on apprivoise au fond du verre et de ces oubliettes sans fond qui n’ont que des issues de noyade. Je voulais lui dire que je ne comprenais plus rien de ce monde, que je n’avais plus ma place en son sein, qu’il était temps que je rende mes armes désormais inutiles à toutes ces guerres modernes. Et on n’a même pas abordé le scintillement des étoiles…

Pascal

 

 

 

 

 

 

 

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LES HARPIES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Définitions :

Harpies : Monstres ailés à visage de femme accoutrés d’un bec crochu et au corps d’oiseau de proie et dégageant une odeur infecte et nauséabonde qui donne la nausée aux créatures vivantes.

Les Grées : sœurs des Gorgones, 3 vieilles femmes sans yeux qui n’ont qu’un seul œil pour elles trois.

Furies : Êtres venant des enfers et y emmenant les créatures humaines.

 

suite

J’avais à peine ouvert la bouche que trois créatures sorties elles aussi de l’Enfer firent leur apparition. Elles étaient nues, laides, vieilles et toutes fripées. Une seule avait un œil. Elles se juchèrent sur le haut du Pont des Arts : c’étaient les GREES. Je leur fis signe de s’approcher sans grand espoir. Mais celle avec l’œil vint à moi ; les harpies s’écartèrent. J’avais le cœur qui se soulevait avec leur mauvaise odeur plus celle du souffre, mais je tins bon !

- Qu’est-ce ……  Qu’est-ce que vous voulez ? Est-ce que vous comprenez ce que je dis ?

La Grée me regarda, lança un regard vers les gendarmes et les pompiers puis vers la foule en levant sa tête, me regarda de nouveau et me dit :

- J’arviens !

- Qu’est-ce qu’elle a dit ? demande le procureur.

- C’est du patois ! lui répond Guy Bricout. Ça veut dire : Je reviens !

- C’est bizarre !

- Peut-être pas.

La Grée rejoignit ses consoeurs ; l’une d’elles, ayant reçu l’œil, se rapprocha de moi.

- Quoqu’teu veux ? me dit-elle.

- Pourquoi parlez-vous ainsi ? Vous n’êtes pas du coin, plaisantai-je malgré moi.

- Nous parlons votre langage ! C’est bien ainsi que vous discutez, vous !

- Wai ! Bon, quoqu' vos faites ichi ? Et pourquo ché morts ?

- Ohhh ! Inn questian à l’fos.

Pou ché morts, ché pon d’no faute. Y faut bin qu’ché z’harpies y s’amus’tent in tiot peu. Et, y sav’tent faire qu'cha.

- Et lé z’y-aute, alors ?

- Euss ! Ché pou s’amusé in Infer. Y n’a pus bocop d’gins qu’y z’y vont.

- Wai ! Cha n'meu rinsin-ne pon grindmint. Infin in va feure aveuc. Et pou l’aute questian ?

- Ché m’comarate qu’y va t’réponte !

Et l‘arv’là arpartie. Pardon ! La voilà repartie rejoindre ses commères. J’attends ! Elles se parlent par le cerveau, car elles restent impassibles. Puis celle qui venait de me quitter donne son œil à la troisième.

Elle s’approche de moi.

- Quo qu’teu veux savir, ti ?

- Çou qu’vos faites chi ! Ch’né pon original eud’vos vir chi.

- Chi in né chi, ché pace que quéqu’in l’a voulu !

- z'incore !

- Quéqu’in y la appel à no-z’aute pou s’vingé.

Eus teu gins y volot qu’ech’Maire du villache y lé peur et pis qu’y l’lèch trinquile à s’mason. Té contint ?

- Wai ! ché qu’y, eus teu gins ?

- T’attindras tin tour. J’m’in vas vir comarate.

Et la voilà repartie à son tour. J’ai toujours cette envie de rendre, je me serre le ventre pour ne pas gerber devant elles.

Après un autre conciliabule, la première revient à la charge.

- Teu vodros bin savir qu’y ché, hin ! me lance-t-elle.

- Bin wai ! Cha m'frot plaichir.

- J’vas d’abord èt’dire in séquoa. Tin Maire y veut mette à l’cour d’leu mason déeux vieils gins. Inn fimme qu’all a v’nu au monte dins s’mason. All a vécu là tote eus vie. All é née in mille neuf chint vingt. Sin papa, y lé mort in trinte. All sa marieu in quinrinte. All a eu déeux z’infints pindint la guerre qu’y sont morts in bas z’age. Pis all a toudis habiteuaveuc és n’home.

Tin maire y l’a dit qu’ch’étot inn vieille cahute et qu’y fallot qu’all s’in aille giteu ailleurs. All veut nan ! Pace qu’y va l’crouleu et arfeure in résidince pou d’autes gins.

- , quoqu’teu racante là ! Cha s’ pertout cha ; minme dinsviux z’immeupes. Et pis, all s’ra miux logeu, teu y a pon dit !

qui ché, ché gins là ?

Elle ne me répond pas et rejoint ses amies haut perchées. J’entends des murmures de réprobation derrière moi. Il semblerait que la foule ne saisisse pas toujours ce qui se dit. Mais une chose est sûre pour eux, c’est le Maire qui est responsable directement ou indirectement. Et il va falloir qu’il s’en explique dans les jours à venir.

Mes pensées se stoppent là. La Grée du milieu me rejoint de nouveau.

- Alorse ! T’as pon compris qu’in va chi s’amuser ossi longtimps qu’in veut.

- P’t-ête bin qu’wai ! P’t-êtes bin qu’à nan ! Alorse qu’y ché, chel gins là ?

- J’eum douteu bin qu’t’allos pon tin ralleu come cha ! J’vas chi t’eul dire. (En faisant bouger ses épaules et ses mains, ça me rappelait quelqu’un qui parle ainsi aux français) cha m’étonn’rot fort qu’cha nos fasse débuqueu d’ichi !

- z’incore ?

- Y fodrot qu’all arvienne aveuc nos, d’à qu’in é v’nu.

- Bon ! Ché qu’y ? In verra après ! dis-je, un tantinet énervé.

- J’vas d’allé vir copines, in parleu aveuc euss. Ché sérieux in affaire parelle !!

De nouveau j’attends le bon vouloir de ces dames. Qu’est-ce qu’elles vont core m’annoncer. Et ces gens ont bien quatre-vingt dix ans. Ils sont peut-être impotents, malades, handicapés, j’dis ça mais j’en sais rien.

Et comme à l’accoutumée, c’est la troisième Grée qui m’apporte la nouvelle.

- J’vas t’dire qu’y ché : Ché dé gins qu’y z’habit’tent dins l’rue Fourier. Teu cacheras l’n° de l’mason. Y sont viux, teu peux pon t’trompeu. Eul grind-père d’el fimme y l’étot propriètaire ed l’impasse.

- Ché inn dévinette qu’teu posse là !

- In n’a ré sins mal, min tiot ! A pus.

Et la voilà repartie reformer le trio de Grées. Toutes les trois assises sur le toit du Pont des Arts. J’attends je ne sais quoi. Puis elles reviennent toutes trois se poser devant moi sans un mot, mais comme pour me faire comprendre : Va-t’en ! L’interview est terminée !

Je pars en marche arrière, sans les quitter des yeux, on ne sait jamais avec ces créatures infernales et puantes.

J’arrive au cordon des pompiers, je m’appuie sur l’un deux et enfin je me soulage. Je gerbe de bon cœur. Ce dernier me prête un mouchoir pour m’essuyer la bouche. Un gendarme me débarrasse du gilet et du casque. Je rejoins ensuite mon trio de personnalités.

- Alors Guy, qu’est-ce que tu en penses ? dis-je au Maire.

- Je n’étais pas au courant de ce drame. Les gens rechignent bien souvent lorsqu’ils doivent abandonner leur habitation. Mais ensuite ils apprécient leur nouveau logement.

- Qu’est-ce que tu comptes faire ?

- J’ai envoyé Gérard, Boury mon 1eradjoint, dit-il à l’intention de Xavier Villain et du Procureur, avec les responsables voirie et logements dès que j’ai compris ce qu’il se passait. J’ai demandé au Commandant d’y adjoindre quelques gendarmes pour éviter un débordement de la foule.

- J’ai envie d’y aller aussi ! Ça peut se faire ?

- C’est une bonne idée. Je vous y emmène, dit le Procureur avant que le Maire et le Député-maire puissent avancer une autre idée. Ma voiture est la plus près. Venez avec nous, dit-il à leur intention.

Nous nous frayons un passage sous les quolibets des gens qui n’avaient toujours pas compris l’essentiel de la situation. On pouvait entendre : « Assassins, meurtriers de vieux, on devrait t’en faire autant, c’est de ta faute, des hou etc, etc… »

- T’en fais pas, lui dis-je. On va essayer d’arranger ça.

- Je l’espère, sinon ça va être chaud pour les prochaines élections.

- Ils n’y penseront plus, dit Xavier Villain, avec un sourire en lui tapant sur l’épaule.

Après avoir rejoint la voiture du Procureur et s’y être engouffré, nous roulons en direction de la rue Fourier. Des gens n’avaient pas perdu le nord. Ils s’y trouvaient déjà, empêchés de pénétrer dans la rue par trois gendarmes. À la force du klaxon, on a pu se frayer un passage et nous sommes arrivés à l’endroit défini. Gérard Boury nous attendait.

- Ils ne veulent pas ouvrir. J’ai sonné, dit qui j’étais et ils ont refermé la porte à double tour, en nous insultant et en nous disant de partir.

Quel était le fruit des pensées de mes compagnons à ce moment-là ! Je ne le sais pas et je pris de nouveau la parole.

- Je vais y aller et leur parler, même à travers la porte, ils m’écouteront.

- Allez-y ! m’encouragea le Procureur.

Arrivé devant la porte, je frappe quelques coups avec la main. La réponse ne se fait pas attendre.

- Partez ! Foutez le camp ! On ne veut pas vous voir, dit une voix aigrelette.

- Je ne suis pas de la mairie. Je m’appelle Yvon Olivier et je viens de m’entretenir avec des amies à vous qui ne sont pas contentes de ce qui vous arrive et l’ont fait savoir sur la place. Laissez-moi entrer que je vous explique ce qu’elles m’ont dit.

A suivre

 

Hector Melon d’AUBIER

 

 

 

 

 

 

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Paranormal Sisters

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Chapitre 6

 

Le lendemain, dès le réveil, elle fit sa toilette, avala rapidement une tasse de café, se saisit des clefs de voiture que Lilian avait laissées et sortit enfin du logement. Exceptionnellement, elle prit l’ascenseur. Au volant de la Mercedes, elle se dirigea vers la maison de ses parents. Elle devait mettre certaines choses au point avec eux. Elle se gara dans la petite allée en grès. Elle sonna, c’est sa mère qui vint lui ouvrir, elle fut étonnée de voir sa fille de si bon matin.

Tara suivit Blanche dans la cuisine où son père finissait de prendre son petit déjeuner. Tara s’assit sur un des hauts tabourets de l’ilot central et s’adressant à son paternel.

- Papa ! J’ai à te parler.

- Mais je t’écoute mon enfant.

- C’est très sérieux, je vais donner ma démission.

- Mais pourquoi ? Et ton concours !

- Terminé ! J’ai voulu faire ce métier pour te faire plaisir, parce que toi tu étais gendarme, je t’ai menti, je n’aime pas ce travail. Et puis en ce moment, je n’en peux plus, j’ai l’impression de devenir folle.

- Enfin ! s’écria sa mère qui s’était tue jusque-là. Je vais pouvoir respirer et ne plus trembler à chacune de tes missions.

- Que se passe-t-il Tara. Tu es malade ? rétorqua son père déçu.

Tara relata à son paternel l’histoire de ces derniers jours. Celui-ci eut la même idée qu’Amélie.

- Ne serait-ce pas quelqu’un que tu aurais appréhendé ?

- Honnêtement, papa je ne sais pas. Toi, tu as su tenir, moi non. C’était la profession que tu aimais.

- Je te comprends, dit son père. À toi de voir, je ne peux pas t’imposer un métier que tu n’apprécies pas.

- Ce n’est pas cela ! J’étais heureuse et fière de faire ce travail, mais depuis tous ces ennuis, aujourd'hui j’ai peur.

Tara, en buvant son thé que sa mère lui avait servi, regardait ses parents en silence.   

Albert comme d’habitude était habillé d’un pantalon sobre et d’un tee-shirt bleu.

Blanche avait revêtu une tenue jaune aux fleurs gigantesques, elle ne mettait que des robes, elle disait toujours «  il n’y a rien de plus rapide qu’une robe à enfiler » puis elle riait. Tara les trouva vieillis, ils avaient l’air fatigué, peut-être à cause de Cendra et maintenant elle, cela lui faisait mal de les décevoir, mais elle n’avait pas le choix. De toute manière il fallait qu’elle réfléchisse calmement. Tara les remercia et les quitta après les avoir embrassés. Sa mère l’accompagna à l’entrée, elles discutaient encore sur le pas-de-porte, lorsqu’un craquement se fit entendre. Tara releva la tête et eut à peine le temps de repousser Blanche à l’intérieur du logement avant que la gouttière ne s’écrase avec fracas dans le parterre de fleurs qui longeait la façade, entrainant avec elle plusieurs tuiles. Son père alerté par le bruit se précipita.

-  Qu'est-ce qui se passe ? vous n’avez rien ?

- Non, mais c’était court, dit sa femme.

- Bon sang ! Le couvreur va m’écouter je vous le dis, il y a à peine un mois qu’il est venu tout remettre en état. Regardez-moi ce chantier, même des tuiles sont tombées.

- Pourtant c’est un artisan sérieux je ne comprends pas, rétorqua Blanche.

Tara ne répondit pas. Une fois encore, il était clair que pour elle, cet accident n’était pas anodin. En quittant ses parents, elle fixa de nouveau le toit, espérant une réponse qui n’arrivait pas. Cela ne servait à rien d’expliquer de nouveau à ses parents ces phénomènes. Ils resteraient de toute manière sceptiques.

 

En rentrant chez elle, Tara eut la surprise de voir Amélie patientant devant sa porte, assise sur la dernière marche de l’étage.

- Que fais-tu là ? demanda Tara.

- Je voulais de tes nouvelles. Je m’inquiétais.

- C’est gentil, mais je vais te donner mon double de clef, cela t’évitera de m’attendre devant l’entrée. Allez ! entre.

- Comment te sens-tu ?

- Ça va, mais toute cette histoire me travaille.

- Oui je te comprends, mais je crois que tu t’en fais un peu trop. Tu ne peux pas te renseigner ?

- Si justement, je me rends de ce pas à la brigade voir une collègue. Je vais essayer de savoir si une enquête est en cours. Tu me suis ?

Sur les lieux, Tara demanda à Amélie de l’attendre quelques minutes. Puis, une fois entrée, elle se dirigea directement dans les vestiaires sachant que sa collègue et amie terminait son poste.

- J’ai à te parler, lui dit-elle. Tu viens je t’offre un verre.

- Si tu veux. Je prends mon sac et j’arrive.

-  Ok, je suis au café en face.

- D’accord.

Installées tranquillement devant leur limonade bien fraiche, après avoir parlé de chose et d’autre, Tara enchaina sur les supposés meurtres récents.

- Vous avez du nouveau sur le garagiste ?

- Pas grand-chose. Le garagiste n’avait pas d’ennemi, un homme très droit, rangé, heureux en ménage, avec deux enfants, sa maison lui appartenait, pas de dettes connues. Non vraiment l’enquête est au point mort.

- Il s’en est sorti.

- Pour l’instant il est dans le coma.

- Bizarre, et la femme électrocutée dans sa piscine ?

- Comment tu sais cela ? demanda sa collègue.

Tara faillit se trahir.

- J’ai lu dans les journaux, se rattrapa-t-elle de justesse.

- On soupçonnait un meurtre, car elle avait un coup à la tête, mais cela pourrait être aussi dû à sa chute. D’après l’interrogatoire des invités, ce serait plutôt un accident. Elle avait un amant parait-il, on enquête là-dessus, une vengeance du mari ! Mais pas sûr non plus. Il n’avait pas l’air d’être au courant des escapades de sa femme.

- Je reprends bientôt le boulot, on verra.

- Ah ! Elle tenait aussi une petite licorne dans sa main.

- Une licorne ?

- Oui, une licorne rose en porcelaine, personne ne sait d’où elle provient ! Un cadeau certainement.

Tara n’avait vu aucune licorne dans la main d’Alexandra, une coupe d’un côté, une rallonge dans l’autre, mais pas de licorne.

Tara blanchit, une pensée venait de lui traverser l’esprit, non ce n’était pas possible. Au début de leur rencontre son ex-fiancée avait offert à Tara une licorne rose identique à celle que Tara avait offerte quelque temps plus tard à Cendra. Tara avait expliqué à Frank que les deux sœurs, étant petites, se disputaient souvent un cheval rose avec une corne sur la tête.

Non elle se trompait sûrement, ce ne pouvait être Frank, et puis, comment aurait-il découvert où Tara se trouvait ce jour-là. Impossible.

La jeune femme se ressaisit, ces histoires la dépassaient. Pourtant elle était certaine que son intuition était bien réelle.

- Je vais essayer d’en savoir un peu plus par un collègue, dit Eva. Je t’appelle demain.

Pourquoi t’intéresses-tu autant à ces accidents ?

- Merci Eva, j’apprécie. Le garagiste était mon garagiste. J’y vais maintenant. Heureuse d’avoir pu boire un verre ensemble.

Tara embrassa sa collègue.

- A bientôt.

- C’est quand même bien étonnant, tout cela, rétorqua Amélie lorsqu’Eva les eût quittées. Je n’y comprends plus rien.

- Oui, vraiment.

Puis elles rentrèrent à l’appartement après être passées au super marché faire quelques emplettes.

Pendant qu’Amélie commençait à préparer le repas du soir, Tara était maintenant installée dans son fauteuil.

à suivre                                MARTINE GRASSART-HOLLEMAERT

 

 

 

 

 

 

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UNE VIE DE CHIEN     de Hertia May

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Les deux militaires relèvent les deux gars par terre. Je m’offre pour les aider. L’un d’eux crie à travers le fracas :

- Ils n’ont presque rien, occupez-vous vite d’elle.

Les quatre hommes se dirigent tant bien que mal vers le souterrain. Je me sers d’une table comme d’un bouclier et me dirige du côté d’un tas de pierres où gît le capitaine. Je dégage les blocs. La table a résisté en partie, la protégeant un peu.

Heureusement, les chutes de pierre se font moins violentes. J’extrais la malheureuse : des traces de sang apparaissent un peu partout sur sa combinaison. Je la porte dans la galerie menant à un petit réduit où Véra et les trois hôtesses pansent les blessures des deux scientifiques.

Dans un coin, Tanteur et Glasmore sont penchés sur le corps de la femme en noir. Jim et Glen viennent vers moi. Je la dépose à même le sol.

- Je crois qu’elle s’en tirera ! 

Ram se tourne vers nous.

- Portez-la à côté ! 

Il nous montre une petite entrée. Flanqués de Véra, Jim et Glen, nous entrons dans un petit cabinet de médecine... Les deux gardes retiennent Jim et Glen.

Restez ici ! 

Visiblement contrariés, ils rejoignent Santeur et Glasmore. Je dépose la blessée sur une table d’opération. Véra trouve tout un attirail de premier secours.

Je retourne la Schnoff sur le côté pour que Véra puisse avoir accès à la fermeture éclair dans le dos. La combinaison est ouverte jusqu’aux reins. Je regarde Véra :

La peau est blanche ! 

Je découvre le dos en écartant les deux pans de la fermeture. La peau est recouverte d’hématomes, mais elle est blanche !

Bon, j’enlève la cagoule.

Je la relève au-dessus de la nuque. Des cheveux châtain clair, libérés, jaillissent. Ma main hésite. Je me revois dans l’atelier éclairé par des projecteurs rouges, devant un cercueil de verre (ou un sarcophage) où une femme se forme. Véra dévoile le buste, puis les jambes, en retirant la combinaison comme une chaussette. Elle valse maintenant avec les flacons et les pansements.

Rien de cassé : elle a eu de la chance.

Une voix résonne alors dans la salle.

Vous avez très bien réussi cette créature, professeur Tom ! 

Je plonge la main dans le coffre et caresse tendrement le visage inachevé.

Le professeur Ram se rapproche.

- Allez-vous lui transmettre votre nom ? 

Je crois, George, que je peux ! Elle me ressemble beaucoup… Elle me ressemble… beaucoup !

- Qu’attends–tu, William, pour retirer cette cagoule ? 

Je relève alors cette capuche de par-derrière la tête. Je découvre le haut de la tête et les cheveux, je découvre les yeux turquoise, puis le nez envahi de taches de rousseur.

Marie ! 

Elle sort de son sommeil peu à peu, ses paupières battant sous la lumière trop forte, me regarde avec un léger sourire.

- C’est toi, William ? 

Je l’enveloppe dans une couverture bleue, je la prends dans mes bras et reviens près de mes compagnons. Ils ne paraissent pas trop ébahis !

- Bonjour, Marie ! 

Ils m’entraînent auprès de Véra.

Elle avait été neutralisée par les Nors qui lui avaient placé cette bombe miniature. 

Comment as-tu su ? 

- Lorsque nous avons quitté la base pour la réalisation du plan … 

- Excuse-moi de t’interrompre ! Mais de quel plan parles-tu ? 

- …Oui, je sais, Jim, que tu n’es pas au courant, ainsi que les autres, de ce plan élaboré par George, Max et moi. Pour t’éclaircir, sache que ce plan avait pour but de nous faire tomber aux mains des Nors et de les attirer à Hap-Gar. 

C’est donc par hasard que tu as retrouvé ta fille biologique et que tu l’as épousée 

Exactement, les Nors nous ont fait subir un lavage de cerveau exemplaire et m’ont même donné un autre nom que Tom. Il a fallu plusieurs suggestions hypnotiques et certains réflexes pour me faire retrouver la mémoire. Ça a marché heureusement au moment crucial. Les Nors avaient greffé des petits appareils sur Marie et Véra, diffusant des ondes d’oubli en permanence. Les Nors avaient ainsi des atouts sérieux : la bombe cachée sur Véra, le sous-marin et notre témérité. Si je ne m’étais pas enfui de la fusée, je crois que le plan se serait produit plus facilement… 

Pourquoi Max t’a-t-il donné un corps de chien ? 

Max Glen sourit à la question : il répond en riant.

N’oubliez pas, Jim, que les rayons mutants nous ont donné un vilain aspect ! Parallèlement au déroulement du plan, George et moi, nous nous sommes donné beaucoup de mal pour chercher la parade. William a découvert le moyen de retrouver notre forme première juste avant de partir en soucoupe, mais il n’a pas eu le temps de nous le révéler... 

- Si ! Max, je l’ai dit à George… 

Qu’importe ! Lorsque nous avons eu William à bord de la fusée, j’ai dû détacher son esprit pour étudier son corps. Je n’avais qu’un chien Bouffh comme compagnon ! Je pensais que le remède aux rayons mutants serait décelable sur son enveloppe corporelle… 

J’avais dit que ce remède était sur mon portrait ! 

J’ai ramassé tout ce qui était relatif aux photos, vidéos, etc., de William et je n’ai rien trouvé ! 

Pourtant, ce n’était pas difficile. Mon portrait est ce que je tiens maintenant dans les bras ! 

J’aurais dû y penser, sacrebleu ! 

Véra, va chercher une trousse chirurgicale.

Véra revient peu de temps après.

J’allonge Marie sur le sol. Véra lui fait boire du forbed. Je dégage le buste de la couverture et lui fends sa peau veloutée.

Je fouille avec les pinces et en retire un petit tube. Jim trouve encore quelque chose à ajouter.

C’est fou ce que l’on peut planquer de choses dans cette partie-là ! 

Ce sont les mots qu’il faut pour détendre l’atmosphère. Ce tube contient les techniques d’annulation des effets des rayons mutants.

George Ram y a en partie échappé, son visage a été tuméfié. Il a retrouvé mes traces à Frégies, petite ville côtière française, en réalité : tête de pont Nors sur la Terre, et a volé mes documents.

Je sors pour visiter mon domaine retrouvé. Dans le hall, j’aperçois le professeur Max Glen avec un petit homme chauve à lunettes qui n’est autre que le professeur Debarre.

Je suis le chef Schnoff. Nous sommes des terriens initiés. George Ram, Max Glen, Debarre, Sancourt et bien d’autres m’ont suivi dans cette retraite sous-marine pour combattre les Nors venus de Mardzog. Nous avons créé des humains doués d’exceptionnelles qualités. Jim, Glen, Sco, André et Nec, Véra, Marie et Florine ont été conçus artificiellement.

Véra est ma « première » fille.

Souvent, nous transmettons nos propres noms à nos « enfants » les mieux réussis !

Hertia May

20 août 2019

 

 

 

 

 

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Impression sur le sable

 

  

 

 

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La vie, la vie cruelle autant que l’est la mer

Le sable de la nuit

Passe interminablement entre mes doigts

Ô soleil amers des sourires absents

Sur les photos lointaines

L’Ocean de tes yeux où se perd mon navire

Sur le sable des plages

Le long cheminement

De nos années

Henri LACHEZE

 

 

 

 

 

 

 

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salon du livre 2022 b

 

 

 

 

 

 

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