SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°61
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Mai – Juin – Juillet – Août - Septembre - Octobre – Novembre - Décembre 2020 a
Illustration BD page 2
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PATRICK MERIC
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POESIES
ENFANTS
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J’ai dix ans page 3 |
LUCIE MEURANT |
Textes concours 2019
page 3 |
Enfants |
Textes concours 2019 page 4 |
Enfants |
HUMOUR-PATOIS
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C’est triste inn fimme qui bot page 5
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Maurice MARICAL |
Je deux maux page
6
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MARC VINCENT |
On
le vit Journellement page
7
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François Marie GRIMALDI |
Ne vous fanez pas page 7
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Roger DEVILLERS |
Amuseries page 8
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Jean-François SAUTIERE |
Pensée page 8-10-11-24-32
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ADULTES et
CONFINEMENTS |
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A méditer page
9/10 |
HERTIA-MAY |
Catherine TESTA |
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La sagesse Africaine page
11 |
Mousthapha
DAHLEB |
C’était
en Mars 2020 page
12 |
Anonyme |
L’Amitié
page 12 |
Reine
DELHAYE-BURLION |
Juste une pensée pour nos
aînés page 13 |
Anonyme |
Danse des morts page 13 |
Julien BURY |
Le Confinement page 14 |
Danièle DEFRANCE |
Un peu de poésie page 14 |
Céline BONNARD |
Confinement
page
15 |
Eunice CHAMPAGNE |
Mors Ultimo Ratio page
15 |
Christelle LESOURD |
Cauchemar Sur Le Monde page 16/17 |
Valentine
COSTES-LADRIERE |
A toi, Porte-Drapeau page 17 |
Robert MATAT |
A toi, le Porte-
Drapeau
Page 17 |
Annick DURIN |
Et le Rouge Page 18 |
Saint HESBAYE |
Maria-Carméla DUHIN |
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Sommeil et autre &
Comptine
Page 18/20 |
Henri LACHEZE |
La grande mascarade Page 19 |
PASCAL |
Victoire page 20 |
Béatrice VALET |
Soldats Blancs page 21 |
Patricia LOUGHANI |
Anniversaire page 21 |
Thérèse LEROY |
Mon Pays Imaginaire page 22 |
Martine GRASSARD-HOLLEMAERT - |
La Soirée Effrayante page 22 |
Camille
FONG |
Remy RICHEZ |
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Elucubrations page 23 |
Gérard ROSSI |
Hommage à BASHUNG page 24 |
Alain COTTEAU |
Le grand Marché page 24 |
Brigitte BREUX |
Disparue page 24 |
Pluies Neuves |
NOUVELLES
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PÊCHEURS page 25 |
PASCAL |
Paranormal sisters page
26/27/28 |
Martine GRASSARD-HOLLEMAERT |
Une vie de Chien page 29/30/31 |
HERTIA-MAY |
DIVERS
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HMA |
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Concours 3°de
couverture |
Sté
Emulation de Cambrai |
* Retrouvez l’auteur dans la revue littéraire |
J'ai 10 ans
au pays des Bafious |
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Il y a quelques années,
j'arrivais en même temps que le Père Noël dans un charmant village situé dans
la vallée de la Selle. Ses rues pentueuses
s'illuminaient et cette année là, son sol était généreusement enneigé. Mes
parents et moi étions heureux, nous habitions dans NOTRE maison et c'était
merveilleux. Très rapidement, nous
avons fait connaissance avec les habitants dont le surnom est "les
Bafious". Grâce à leur sourire et à leur gentillesse, nous nous sommes
tout de suite sentis chez nous. Le printemps arriva avec
ma première chasse aux oeufs. Courir avec les autres enfants pour dénicher
les trésors ovales laissés par la Poule, c'était fabuleux. La matinée se
termina dans les rires et mon panier débordait de friandises. Puis vint le mois de juin
où j'ai pu m'éclater dans les manèges lors de la fête communale. Spectacles
et repas étaient loin d'être banals. Suivi de la fête des voisins où les
habitants trinquaient avec sympathie autour d'un bon verre de vin. Ensuite,
l'été s'envola et les Bafious faisaient glisser les caisses à savon sans tralala. Mais mon moment préféré,
ce fut la fête d'Halloween. Les Bafious étaient tous déguisés et moi aussi,
j'avais mis mon costume de zombie colombine. Nous frappions aux portes dans
la joie et la bonne humeur et pour les enfants c'était un véritable bonheur. Décembre apparut à nouveau
avec ses lumières et j'étais heureuse de vivre dans ce village dont j'étais
si fière. Les Bafious invitèrent le Père Noël à une séance photos et ils nous
servirent à tous un bon chocolat chaud. Moi je regardais le viaduc
qui avec sa belle allure me rassurait et semblait protéger la joie de vivre
des Béninois. Aujourd'hui, j'ai 10 ans
et mon village est toujours aussi vivant. Tout cela grâce aux personnes qui
donnent de leur temps, qui n'hésitent pas à s'investir pour nous faire
plaisir. Je suis heureuse de vivre dans cet hameau de paix, de rires et
d'instants un peu fous et de me sentir moi aussi, une Bafiou. Merci à tous les Bafious Lucie Meurant 10 ans |
Concours d'écriture
enfants 2019 |
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Je vous
écris de la lune - CE1 Je m’envole au-delà de l’atmosphère Vers cette terre de fer. Des pierres lunaires au lieu des pierres de la mer. On confond cette terre avec la mer. Les déserts errent sur la terre comme sur cette terre de fer. Au-delà de ta lueur, j’ai des sueurs de stupeur. J’aimerais me ruer sur ta face cachée Mais j’ai abandonné. Si j’étais
un sanglier - CE1 J’irais au lac pour voir ton si beau reflet dans l’eau. Tu es blanche comme la neige, Tu es froide comme l’iceberg Pourtant je ne rêve que de toi Je voudrais tellement te découvrir. Oh amour
de mes rêves - CE1 Tu es si belle dans ton ciel nocturne Mon cœur se serre de ta beauté lunaire Mes yeux remplis d’étoiles d’argent Te croquent et t’offrent ce croissant à ce jour naissant. |
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Concours
d'écriture 2019 |
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Oh, comme
tu es belle, - CE1 Ton cœur aux reflets lumineux Sur les rivières me permet d’en découvrir les fonds diamantifères. Moi près de la rive Je te trouve si belle Quand le soleil t’éclaire.
Ode à la
lune – CE1 Comme tu es ronde A chaque fois que tu brilles Aux étoiles qui scintillent. Moi le crocodile, J’aime être dans l’herbe à te regarder Avec comme fond, le chant des grillons. Dans ma
savane profonde, - CE1 Moi le lion Je surveille la lune merveilleuse et ronde Brillant de mille étoiles Dans le ciel bleu nuit Dans un rugissement profond à la nature Je souhaite une bonne nuit. Donner vie
à la lune – CE2 Cette fusée ne voyant plus ni feuille, ni arbre, ni insecte, ni herbe et ni couleur. Pourquoi n’y a-t-il pas d’air quand les étoiles se lèvent ? La lune s’éclaire, la terre devient froide, les astronautes cherchent la vie. Où la faire naître dans l’espace. Embellir et donner vie à la lune. Le lendemain dans ma fusée, je te regarde. Ton sol est si blanc que ta surface brille ! S’il te plaît, dis-moi pourquoi tu n’as pas d’air !! Je ne peux
pas partir- CE2 Aujourd’hui la lune est belle mais il y a un petit problème, tu me manques et les enfants aussi. Dans les étoiles je vois ton visage, dans les constellations je te vois danser avec les enfants. Mais je ne peux pas partir. Cette lune est belle même s’il fait froid. Il n’y a pas d’eau, pas d’oxygène, pas d’amour, pas de vie, pas de haine. Il n’y a rien, ni personne. Je t’écris de la lune – CM1 Je suis sur la lune en compagne de Vénus et Mars et parfois d’astronautes, de navettes spatiales ou de robots, qui viennent se poser sur mon monde très sombre. On dirait qu’il fait en permanence nuit sur cet astre. J’ai vu cette face cachée que personne n’a jamais vue. Elle est très belle, colorée, très joyeuse, vivante et magique. Dans la nuit obscure je n’ai plus peur, je suis habituée. La lune me berce dans la nuit infinie. J’aime la lune – CM1 Lorsque je te regarde, tes étoiles brillent dans mes yeux. Les jours où je pleure dans mon cœur, ta rondeur apaise mon malheur. Ma chérie lunaire je t’admire de ma terre. Je guette les nuits où tu seras pleine pour éclairer mes peines, où tu me tendras ta lumière, m’invitant sur tes constellations en voyage imaginaire. Je t’embrasse bien fort de ma chambre où je m’endors et te dis à demain pour te revoir encore. |
C’est
triste une femme qui boit… (Les aventures des Plouque) |
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Mémère vida le fond de la cafetière dans son bol… Elle sirotait lentement l’infusion sacrée lorsque la porte s’ouvrit… Le Plouque apparut ! Son dos voûté et ses sourcils froncés ne présageaient rien de bon. Mémère lança un regard à l’horloge : « Qu’est-ce qui t’arrive ? T’as vu l’heure ? T’es d’jà rcran ? ». Le Plouque poussa un grognement de douleur… « Oh la la !... J’ai mal dans les guiboles !... Je suis vanné ! ». « Je m’demande ben pourquoi !! ». « Je ne me remets pas de cette nuit… Quelle nuit ! ». « Qu’est-ce qui s’est passé pondant l’nuit ! ». « Eh bien, j’ai rêvé que je faisais une course à vélo ! Bon sang ! Quel sprint ! Je suis ex-té-nu-é !... ». Mémère ricana dans son arrière-gorge… « Bé, in v’là ‘core euh’ ! On verra tout ichi d’dins ! Et ça n’a min réveillé Léontine ? ». « Si fait ! paré qu’en pédalant j’avais entortillé mes pieds dans les couvertures ! Alors, elle s’est mise à éternuer… et ça nous a réveillés !... ». « Qué pitié ! Tu ravises trop l’télé, m’garçon. Ça t’tapes sus l’iboulot ! Si t’papa l’vivot’ core, ‘y a longtemps qu’il auro balancé l’poste d’télé par l’ferniête ! T’es pas honteux ? à t’nâge ?... d’rêver qu’y court din l’Grand Prix d’Fourmies ? T’es pire qu’un drogué ! Pourtant, tu n’bois nin d’eau minérale !... ». « Oh non, maman ! Je n’ai pas ce vice-là ! ». « Ouais, j’sais, tu tiens de t’papa. Li, l’ n’a jamais bu euh’ goutte d’eau d’toute sa vie ! Même pindant les étés les plus chauds ! Mais l’bière, i’n’crachot min d’sus ! Hi-hi-hi !... ». « Toi, tu ne bois pas d’eau non plus, hein, maman ? ». « Oh, mon Dieu non ! Ça m’est arrivé eun’fois ! on partot faner tout l’matinée et, in rentrant, comme eun’imbécile j’ai avalé des grands verres d’ieau ! Eh ben, vingt noms ! J’lai payé cher ! J’ai eu des coliques du diable, et j’ai sué comme un g’vau ! J’ai ben cru que m’dernière heure étot arrivée ! ». L’aïeule soupira longuement… « Ouais… malheueusement, t’fille elle a des collègues d’bureau, à Avesnes, qui sont des vraies éparvaudées ! Elles l’ont contaminée… et v’là qu’not’ Virginie boit d’l’ieau minérale !... Elle se muche pour boire… mais j’trouve les bouteilles vides ! Qué malheur !... Chaque coup j’brais… et j’prie la Sainte Vierge pour que Camille i’l’remette dins l’droit chemin… Monsieur l’Curé i’dit qu’avec de l’patience et beaucoup d’amour on arrivera à l’guérir… ». « Espérons-le, Maman !... Si tu savais ce que j’endure ! Le mépris des autres… avec leurs regards accusateurs et leurs ricanements… alors que Virginie a toujours eu le bon exemple à la maison !! ». Il s’interrompit en percevant un chant guerrier. Mémère aussi l’avait entendu… « Tiens, v’là Marceau ! » dit-elle. En effet on tambourina dans la porte. « Rintrez, Marceau ! ». Vignoule ôta ses bottes et entra… « Eh ben, mes gins ! Vous in faites, des tiêtes !! Eh Victor ! A t’vir’, on jurero qu’ t’as avalé t’chique ! Hi-hi-hi !... ». « Ouais » grogna Mémère, « vous avez ben d’la chance d’rigoler ! Nous, on a plutôt invie d’chialer ! ». Maurice Marical |
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JE DEUX MAUX |
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L’ombre d’elle, Londres belle Maux à l’arnica, ou à l’harmonica ? Mythes, rites et réalités ou
mites et literie atterrée L’acolyte avait des coliques, l’alcoolique des
colites Les moroses mots roses Mère scolaire ou crème solaire La Terre a peur du trou, la thérapeute du roux Lampe de vampire ou vamp du lampyre Soldat en permission ou sale mot en
perdition ? Premier ministre de la saison ou premier sinistre
de la maison ? Député inique ou dépité unique ? Domestique roux et moustique doré Mon château, ton chameau Le château mauve, le chameau vote Le salaire du limonadier, le saladier du limonaire
Grandeur, kilos et décadence ; grandiloquence
et des heurts Moteur sale, motard seul Ceux-là et la démocratie, là et là : des mots
si crasseux ! T’ose la route ou toute la rose ! Prix féerique ou périphérique ? Drapeau collant ou crapaud dolent ? J’ignore si Signor gît. Démocratie de Zeus ou des modes si
crasseuses ! Château-Chinon ou tache aux nichons ? L’amicale laïque ou la mie colle, Loïc ! L’eau : source phréatique ? Où ? Là ! Sursaut
frénétique ! L’ami Roland attaque la Rome antique, ah là ! Ah ! Pari sur l’avenir ? Pas sûr le
Nirvana ! Marquis de Sade ou deux maquisardes ? Messe de Chopin ou chope de messin ? Coronavirus ou accord sur nos vies ? MARC VINCENT |
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On le vit journellement |
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À peine la
journée commencée et ... Il est déjà six heures du
soir. A peine arrivé le lundi et c'est déjà vendredi. Et le mois est déjà fini. Et l'année est presque
écoulée. Et déjà 40, 50 ou 60 ans de
nos vies sont passés. Et on se rend compte qu’on a
perdu nos parents, des amis. Et on se rend compte qu'il
est trop tard pour revenir en arrière ... Alors... Essayons malgré
tout, de profiter à fond du temps qui nous reste... N'arrêtons
pas de chercher à avoir des activités qui nous plaisent... Mettons de
la couleur dans notre grisaille... Sourions aux
petites choses de la vie qui mettent du baume dans nos cœurs. Et malgré
tout, il nous faut continuer de profiter avec sérénité de ce temps qui nous
reste. Essayons
d'éliminer les "après" ... je le fais après ... je dirai après ...
J'y penserai après ... On laisse
tout pour plus tard comme si "après" était à nous. Car ce qu'on
ne comprend pas, c'est que : après, le café se refroidit ... Après, les
priorités changent ... Après, le charme est rompu ... Après, la
santé passe .. Après, les enfants grandissent ... Après, les
parents vieillissent ... Après, les promesses sont oubliées ... Après, le
jour devient la nuit ... après, la vie se termine ... Et après
c’est souvent trop tard.... Alors... Ne
laissons rien pour plus tard... Car en
attendant toujours à plus tard, nous pouvons perdre les meilleurs moments, les
meilleures expériences, les meilleurs amis, la meilleure famille... Le jour est aujourd'hui... L'instant est maintenant... Nous ne
sommes plus à l'âge où nous pouvons nous permettre de reporter à demain ce
qui doit être fait tout de suite. Alors voyons si vous aurez le
temps de lire ce message. Ou alors
vous le laisserez peut-être pour... "plus tard"... Et vous ne le lirez "jamais" .... François-Marie Grimaldi |
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Ne
vous fanez pas |
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Les roses de Septembre ont un parfum plus doux Des nuances étranges qui nous rendent fous Elles semblent nous donner le reste de leur vie Par un velours plus doux de plus chauds coloris Nous les voyons s’effeuiller tristement Car avec les roses s’éloigne le printemps Roses de Septembre restez auprès de nous Par vos pastels, les automnes sont doux Vous ressemblez, je crois, à un Quentin de la Tour Ô Roses pourquoi donc ainsi partez sans retour Ô ne vous fanez pas, songez donc à demain Voyez mon pauvre cœur, il a tant de chagrin Ô ne vous fanez pas, roses de mon jardin. Roger Devillers - 1974 |
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Amuseries |
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Après le travail l'infirmière décompresse. L'amour est un baquet de violettes. (Chanson interprétée par Luis Mariano – 1966). La télé va trop fort ! C'est vrai, je ne l'ai pas a c b c. En cherchant à faire bâtir il a trouvé un terrain d'entente. Samedi le tailleur a cousu dix manches. Il a donné sa langue au chat mais le chat n'en a pas voulu.
Quand il se blessa au doigt il fut bien en panne Harry. Fâché, le cavalier tourne les talons. Si l'inculpé sans tête il sera guillotiné. Quand il est camée, Léon, il nous en fait voir de toutes les couleurs. Le cheval n'est pas un bovidé mais la vache lait. A dada Dudule dort sur les bords de Deûle. En voyant s'approcher les canadairs la lave rit. Après le transfert d'un embryon congelé, la mère a accouché d'un petit esquimau. Il est trop au lit pour être au net. La fleuriste a le pot de fleurs à fleur de peau.. Quand on a un beau stylo bille comme ça, on doit savoir ses leçons Parker. Maudits, les maux dits sont mots dits. Le rhinoféroce est un animal plutôt agressif. Le voleur pas tenté est rentré dans le droit chemin. Il avait l'air si terne qu'il se jeta dedans. De la charcutière le charcutier aime le sein doux. Sur la boîte de conserve est notée la date d'expiation. Le piano aqueux est tombé dans l'eau. C'est Thomas Edison qui a inventé la poule électrique. Jean-François Sautière |
à Méditer |
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Un
magnifique échange plein de sagesse et de profondeur... Quand l'univers et le
Coronavirus discutent ... - Univers, dis-moi pourquoi me mettre dans
le pangolin ? - Cet
animal, Corona, est en voie d’extinction. Et pourtant les hommes continuent
de le braconner et de le manger. ... Ce sera la 1ère étape du plan. - D’accord
Univers. Pourquoi tu veux que ça commence en chine? - La chine
est le symbole de la mondialisation et de la production de masse petit. Ce
pays est surpeuplé, il produit en masse et pollue en masse... - C’est vrai
univers... Mais en même temps c’est parce que les autres pays y ont un
intérêt financier aussi non ? - Oui petit,
c’est pour cela que ta mission va être de te répandre partout dans le monde,
et principalement dans tous les pays concernés par ce système, l’Europe, les
US, les pays producteurs de pétrole.. - Quelle forme vas-tu me donner univers ? - Celle d’un
virus qui va principalement infecter les voies respiratoires. - Mais
pourquoi univers ? - Petit, vois-tu ; de nos jours, les
hommes mettent en danger la planète. La pollution est devenue trop importante
mais l’humanité n’en mesure pas l’ampleur. Quoi de plus symbolique que la
respiration petit, tu comprends ? - Oui mais
ça veut dire que je vais être dangereux, univers ? - Tu ne le
seras pas plus que plein d’autres maladies existantes petit, et tu le seras
bien moins que la pollution elle-même qui génère des milliers de morts ! Mais
la différence c’est que toi, tu seras visible... - D’accord
univers. Mais tu crois que ça va marcher ton truc là alors, je comprends pas
comment ? - Tu as
raison petit. C’est pour cela que je vais te rendre très contagieux. Tu vas
vite te propager. La vitesse de propagation sera bien supérieure à ta
dangerosité. - Ok mais
alors si je suis pas si dangereux, tu crois qu’ils vont avoir peur de moi ? - Oh petit
oui fais-moi confiance. C’est sur cela d’ailleurs que je compte pour faire
évoluer les mentalités : la peur. - Ce n’est
que quand l’homme a peur, qu’il peut changer ensuite... - Tu crois ? - Oui petit,
et je vais ajouter tout un contexte pour amplifier la peur et les prises de
conscience. - Quoi
univers...? - La peur va
tellement prendre le dessus que l’on confinera les gens chez eux tu verras.
Le monde sera à l’arrêt. Les écoles seront fermées, les lieux publics, les
gens ne pourront plus aller travailler. Les croisières, les avions, les
moyens de transport seront vides.. - Oh la la,
Univers, tu vas loin, mais qu’espères-tu de cela ? - Que le
monde change petit ! Que Terre mère soit respectée ! Que les gens prennent
conscience de la bêtise humaine, des incohérences des modes de vie et qu’ils
prennent le temps de réfléchir à tout cela ... Qu’ils arrêtent de courir,
découvrent qu’ils ont une famille et des enfants et du temps avec eux. Qu’ils
ne puissent plus recourir aux suractivités extérieures car elles seront
fermées. Se reconnecter à soi, a sa famille, ça aussi, petit, c’est
essentiel... - Ok mais ça
va être dangereux, l’économie va s’effondrer.... - Oui petit,
il y aura de grosses conséquences économiques. Mais il faut passer par là.
C’est en touchant à cela aussi que le monde, je l’espère va prendre
conscience de ses incohérences de fonctionnement. Les gens vont devoir
revenir à un mode de vie minimaliste, ils vont devoir retourner au local, et
je l’espère à l’entre-aide.. - Comment
vais-je me transmettre ? - Par le
contact humain.. Si les gens s’embrassent, se touchent... - Bizarre
univers là, je ne te suis pas, tu veux recréer du lien mais tu éloignes les
gens ! - Petit,
regarde aujourd’hui comment les hommes fonctionnent. Tu crois que le lien
existe encore ? Le lien passe par le virtuel et les écrans. Même quand les
hommes se promènent, ils ne regardent plus la nature mais leur téléphone... A
part s’embrasser il ne restait plus grand chose du lien... alors je vais
couper ce qui leur restait de lien et je vais exagérer leur travers ... en
restant confinés chez eux, fort à parier qu’au départ ils se régalent des
écrans mais qu’au bout de plusieurs jours ils satureront... Ils lèveront
les yeux.. découvriront qu’ils ont une famille, des voisins ... et qu’ils
ouvriront leur fenêtre pour juste regarder la nature ... - Tu es dur
Univers, tu aurais pu alerter avant de taper aussi fort... - Mais corona, avant toi j’ai envoyé plein
d’autres petits ... mais justement c’était trop localisé et pas assez fort... - Tu es sûr
que les hommes vont comprendre cette fois alors ? - Je ne sais
pas corona... je l’espère... l'humanité est en danger... si cela ne suffit
pas, je ferai tout pour la sauver, il y a d’autres petits qui attendent ...
mais j’ai confiance en toi Corona... et puis les effets se feront vite sentir
... tu verras la pollution diminuera et ça fera réfléchir, les hommes sont
très intelligents, j’ai aussi confiance en leur potentiel d’éveil... en leur
potentiel de création de nouveaux possibles ... ils verront que la pollution
aura chuté de manière exceptionnelle, que les risques de pénurie sont réels à
force d’avoir trop délocalisé, que le vrai luxe ce n’est plus l’argent mais
le temps... il faut un burn-out mondial, petit car l’humanité n’en peut plus
de ce système mais il est trop dans l’engrenage pour en prendre conscience...
à toi de jouer... - Merci Univers... alors j’y vais ... Hertya May |
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Et
les français restèrent chez eux |
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Catherine
TESTA |
Page 11 |
La sagesse africaine a parlé....... |
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L'HUMANITÉ
ÉBRANLÉE ET LA SOCIÉTÉ EFFONDRÉE PAR UN PETIT MACHIN.
> Un petit machin microscopique appelé coronavirus bouleverse la planète. Quelque chose d'invisible est venu pour faire sa loi. Il remet tout en question et chamboule l'ordre établi. Tout se remet en place, autrement, différemment. > Ce que les grandes puissances occidentales n'ont pu obtenir en Syrie, en Lybie, au Yemen, ...ce petit machin l'a obtenu (cessez-le-feu, trêve...). > Ce que l'armée algérienne n'a pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu (le Hirak à pris fin). > Ce que les opposants politiques n'ont pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu (report des échéances électorales. ..). > Ce que les entreprises n'ont pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu (remise d'impôts, exonérations, crédits à taux zéro, fonds d'investissement, baisse des cours des matières premières stratégiques. ..). > Ce que les gilets jaunes et les syndicats n'ont pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu ( baisse de prix à la pompe, protection sociale renforcée...). > Soudain, on observe dans le monde occidental que le carburant a baissé, la pollution a baissé, les gens ont commencé à avoir du temps, tellement de temps qu'ils ne savent même pas quoi en faire. Les parents apprennent à connaître leurs enfants, les enfants apprennent à rester en famille, le travail n'est plus une priorité, les voyages et les loisirs ne sont plus la norme d'une vie réussie. > Soudain, en silence, nous nous retournons en nous-mêmes et comprenons la valeur des mots solidarité et vulnérabilité. > Soudain, nous réalisons que nous sommes tous embarqués dans le même bateau, riches et pauvres. Nous réalisons que nous avions dévalisé ensemble les étagères des magasins et constatons ensemble que les hôpitaux sont pleins et que l'argent n'a aucune importance. Que nous avons tous la même identité humaine face au coronavirus. > Nous réalisons que dans les garages, les voitures haut de gamme sont arrêtées juste parce que personne ne peut sortir. > Quelques jours seulement ont suffi à l'univers pour établir l'égalité sociale qui était impossible à imaginer. > La peur a envahi tout le monde. Elle a changé de camp. Elle a quitté les pauvres pour aller habiter les riches et les puissants. Elle leur a rappelé leur humanité et leur a révélé leur humanisme. > Puisse cela servir à réaliser la vulnérabilité des êtres humains qui cherchent à aller habiter sur la planète mars et qui se croient forts pour clôner des êtres humains pour espérer vivre éternellement. > Puisse cela servir à réaliser la limite de l'intelligence humaine face à la force du ciel. > Il a suffi de quelques jours pour que la certitude devienne incertitude, que la force devienne faiblesse, que le pouvoir devienne solidarité et concertation. > Il a suffi de quelques jours pour que l'Afrique devienne un continent sûr. Que le songe devienne mensonge. > Il a suffi de quelques jours pour que l'humanité prenne conscience qu'elle n'est que souffle et poussière. > Qui sommes-nous ? Que valons-nous ? Que pouvons-nous face à ce coronavirus ? > Rendons-nous à l'évidence en attendant la providence. > Interrogeons notre "humanité" dans cette "mondialité" à l'épreuve du coronavirus. > Restons chez nous et méditons sur cette pandémie. Aimons-nous vivants ! Moustapha Dahleb la plus belle plume
tchadienne, |
C'était
en mars 2020 ... |
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Les rues étaient vides, les magasins fermés, les gens ne pouvaient plus sortir. Mais le printemps ne savait pas, et les fleurs ont commencé à fleurir, le soleil brillait, les oiseaux chantaient, les hirondelles allaient bientôt arriver, le ciel était bleu, le matin arrivait pus tôt. C'était en mars 2020 ... Les jeunes devaient étudier en ligne, et trouver des occupations à la maison, les gens ne pouvaient plus faire de shopping, ni aller chez le coiffeur. Bientôt il n'y aurait plus de place dans les hôpitaux, et les gens continuaient de tomber malades. Mais le printemps ne savait pas, le temps d'aller au jardin arrivait, l'herbe verdissait. C'était en mars 2020 ... Les gens ont été mis en confinement pour protéger les grands-parents, familles et enfants. Plus de réunion ni repas, de fête en famille. La peur est devenue réelle et les jours se ressemblaient. Mais le printemps ne savait pas, les pommiers, cerisiers
et autres ont fleuri, les feuilles ont poussé. Les gens ont réalisé l’importance de la santé, la souffrance, de ce monde qui s'était arrêté, de l’économie qui a dégringolé. Mais le printemps ne savait pas. Les fleurs ont laissé leur place aux fruits, les oiseaux ont fait leur nid, les hirondelles étaient arrivées. Puis le jour de la libération est arrivé, les gens l'ont appris à la télé, le virus avait perdu, les gens sont descendus dans la rue, chantaient, pleuraient, embrassaient leurs voisins, sans masques ni gants. Et c'est là que l'été est arrivé, parce que le printemps ne savait pas. Il a continué à être là malgré tout, malgré le virus, la peur et la mort. Parce que le printemps ne savait pas, il a appris aux gens le pouvoir de la vie. Anonyme |
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L’amitié
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Dans une amitié sincère, Il n’y a pas de barrière. Le jour ou la nuit, c’est très important ! Pour son ami, on doit être présent. Être à l’écoute, l’aider en cas de besoin, S’il souffre, l’entourer, être aux petits soins. Ne jamais lui tourner le dos, Toujours être là quand il faut. Que l’on soit tout jeune ou plus âgé, Un jour, on a besoin d’être aidé. Un vrai ami vous soutiendra, Dans le malheur, il restera. Pour le meilleur et surtout pour le pire, Il sera près de vous sans fléchir. Il vous épaulera dans les difficultés, Voilà ce qu’est pour moi, une vraie amitié ! Reine Delhaye-Burlion |
Juste une pensée pour nos aînés |
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car les témoins de notre
enfance nous quittent en silence ! Bonne continuation à vous
tous Ils meurent. La meilleure des générations est en train de mourir. Celles et ceux qui sans faire de longues études, ont tout donné pour leurs enfants. Celles et ceux qui sans de grandes ressources les ont aidés et ont traversé des crises financières Ils sont en train de mourir. Ils ont connu des temps de guerre, des restrictions, se contenter de peu, Ils ont eu des peines et des souffrances mais ne le disaient pas. Parfois, ils ont travaillé comme des bêtes On disait d'eux qu'ils étaient plus vulnérables que quiconque. Comme ce fut pour leur vie, en silence ils meurent. Ils n'ont jamais osé penser à soulever le pays et pourtant ! Ils recherchaient des bonheurs simples comme partager un peu de la vie de leurs petits-enfants. La société les laisse quitter ce monde, seuls et encore abandonnés. Ils s'en vont sans déranger, ils seront toujours celles et ceux qui dérangent le moins, ils partent sans adieu. Alors pour celles et ceux qui se plaignent tout le temps d’être confiné(e)s à la maison, parce que leurs salons de coiffure, d’onglerie ou bien même leurs salles de sports restent fermées ... par RESPECT pour cette génération qui nous quitte sans bruit ... mais avec DIGNITE... Restez encore un peu à la maison, ne sortez que pour vos courses et prenez soin de vous. Anonyme |
PENSÉE |
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Euch
timps l’é parfos bin lang pou parv’nant à ch’banheur. Ché pon si grafe quind
y in reste suffisammint apreu, pou souvenant qu’in l’a cannu. Traduction : Le temps est parfois bien long pour parvenir
au bonheur. Ce n’est pas si grave quand il en reste suffisamment après, pour
se souvenir qu’on l'a connu. HMA Eul
vitesse Grind V, ché in peu come ch’l’heure H obé el jor J, y ossi l’instint
T. Pis y a ossi euch quidim aveuc in grind Q, qu’ n’arrife pon toudis à
s’assir à du qu’ voudrot. Traduction :La
vitesse Grand V, c’est un peu comme l’heure H ou le jour J, il y a aussi
l’instant T. Il y a aussi le quidam avec un Grand Q, qui n’arrive pas
toujours à s’asseoir où il voudrait. HMA In
dit toudis qu’euz z’italians perl’tent aveuc leu mons. Mé cheu qu’y tchatte
su inteurneut’ ossi, au fand. Traduction : On dit toujours que
les italiens parlent avec leurs mains. Mais ceux qui chattent sur internet
aussi, au fond HMA Apreu ch’eul
mort, euch l’esprit quitte euch corps. Sau ché les cans, euss cha s’passe eud
leu vivint ! Apreu inn cessatian d’inteulligince ! Traduction : Après la mort, l’esprit quitte le
corps. Sauf chez les cons, chez eux ça se passe déjà de leur vivant !
Après une cessation d’intelligence ! HMA Le chas ou le chat In kat obé in
Kas ! Comint savir comint l’eucrir’!
Portint in kat ché in minou, in minet obé in marlou. Mé euch Ka… d’inn
finme, comint l’eucrir’, quind ceurtins ti-z’aute l’appeule eul minou, alorse
qu’eul Kas d’inn euguile s’infeule et pis qu’eul Ka… d’inn finme s’infeule
égal’mint ? Et pis pou kimpliqueu l’insinne,
d’autes ti-z’aute eul broutent obé eul carèchent… eul minou ! Ête obé
pon ête in Ka… Comint eul savir ? Traduction : Le chat ou bien le
chas ! Comment savoir comment l’écrire ! Pourtant un chat c’est un
minou, un minet ou bien un marlou. Mais le cha… d’une femme comment
l’écrire, quand certains l’appellent
le minou, alors que le chas d’une aiguille s’enfile et que le cha… d’une
femme s’enfile également ? Et pour compliquer l’ensemble d’autres le
broutent, ou le caressent… le minou !
Etre ou ne pas être un cha… Comment savoir ! HMA |
Danse des morts |
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Un grand cimetière, pleine lune, dans la nuit noire Les squelettes se déhanchent sur une danse Pleins de têtes de mort partout en abondance Rythmés au son des guitares ou bien de Mozart
Pour beaucoup, c'est l'heure de sortir de sa tombe Même tant de petites araignées s'en mêlent Décorent de toiles d'araignées, se font toutes belles Danse des morts, faut que ça bouge, c'est une bombe Nucléaire, millénaire, vibre sous la terre Les morts vous invitent tous à une party Si leurs âmes viennent s'en mêler, c'est fini Même si cela peut faire peur, c'est éphémère Rejoignez-les tous dans leur grande cadence Bougez avec eux au rythme des cadavres Ne les prenez pas tous totalement épaves Frottez-vous tous à leur monde sans effrayance. Julien
BURY |
Le confinement |
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Depuis novembre j’ai eu une rupture d’anévrisme et je suis allée à
l’hôpital de Lille deux mois et un mois en rééducation, je suis rentrée le 1er
février et après il y a eu le confinement, alors je suis chez moi sans
sortir. Les rues sont désertes, les petits magasins aussi et les cafés. Les gens ne devraient pas sortir seulement ceux qui travaillent, il faut
du temps et faut de la patience, déjà quand on est malade il faut attendre. Les hôpitaux sont débordés et
eux risquent leurs vies chaque jour, ce n’est pas facile. Quand on perd ceux qu’on aime c’est dur de continuer. Mais il le faut
surtout quand on est docteur ou infirmière ou aide soignante. Restons chez soi pour ne pas attraper le virus après ce sera mieux
quand la vie reviendra de nouveau. Il faut attendre. Restons unis chaque jour de notre vie. La vie est plus forte que la
mort. Quand le confinement sera fini tout redeviendra normal. Il faut prendre des jeux comme avant quand il n’y avait pas de télé
et s’amuser, le temps passera plus vite. Rester chez soi c’est le meilleur moyen, rester chez soi avec ses
enfants, apprendre les devoirs d’école de tous les jours, c’est une façon de
travailler. Soyons unis par les temps difficiles. DANIELE DEFRANCE |
Un peu de poésie |
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C’est un jardin niché au cœur d’un village Dans le Nord du pays où le temps s’attendrit Devant nos yeux d’enfant les sourires sans âge Accompagnent les chants qui colorent la vie On y fête le vent qui s’écoule des champs Au fil du canal, les souvenirs s’en vont Suivant la ligne fière du pêcheur d’antan Au visage d’un père taquinant le poisson L’étang, dès l’aube claire, nous livre ses secrets Pour qui sait les attendre en refaisant le monde Le pêcheur contemple l’âme de Salomé Tandis que les enfants s’agitent dans la ronde La semaine s’achève, vient enfin le moment De profiter du temps avant qu’il ne s’arrête On s’affaire, on s’apprête à rejoindre l’étang Une journée parfaite au jardin des poètes. Céline BONNARD |
Confinement . |
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Quand quelque chose de terrible arrive, quand quelque chose de très grave se produit et vient marquer l’histoire, il y a toujours une pensée qui me hante. Elle refait surface lors des jours les plus tristes, des soirées de solitude, lors des nuits d’orage. Dans ces moments-là il y a une question qui sans arrêt me taraude, me travaille, jusqu’à me faire mal, jusqu’à m’arracher quelques larmes parfois. Une question stupide, mais essentielle. Je me demande pourquoi les gens dans les bus, dans les trains, dans le métro ne se parlent pas. Pourquoi on passe notre temps à dire des choses inutiles, alors que tous les mots essentiels dorment dans le silence. Pourquoi, faut-il toujours un drame pour dire à ceux qui nous entourent qu’on tient à eux ? Aujourd’hui encore, quelque chose de terrible est en train d’écrire notre histoire, une chose invisible. Un virus nous confine chez nous. Et malgré moi je ne pense pas à ceux qui sortent tout de même, malgré les forces déployées pour nous pousser à rester à la maison, en sécurité, à ceux qui mettent égoïstement les gens en danger parce qu’ils décident de choisir l’une des heures les plus sombres de l’humanité pour se mettre à faire du sport ou se mettre à apprécier la beauté de la nature. Je ne pense pas en premier à ceux qui sont en première ligne et qui continuent de faire tourner ce monde que la maladie semble arrêter. Aujourd’hui, je pense à tous ceux qui sont seuls et à qui je n’ai jamais souri dans le bus. A cette vieille femme pour qui personne ne s’inquiète, à ce monsieur que personne n’appelle. Est-ce qu’ils sont malades ? Est-ce qu’ils manquent à quelqu’un ? Et tous ces gens dans les EPHAD, que personne ne va plus voir sous prétexte de ne plus avoir le temps. A tous ceux que les réseaux sociaux n’intéressent pas parce qu’ils ont conscience de n’avoir personne avec qui échanger. Je pense à toutes les excuses qu’on se donne pour ne pas lire, ne pas se voir, ne plus sortir en forêt. Je m’étonne qu’on ait besoin d’un virus pour avoir réellement envie de s’appeler. Aujourd’hui je suis confinée, et ce qui me rend triste, ce n’est pas tellement de devoir rester chez moi. Je suis heureuse de le faire et de protéger quelque part quelqu’un à qui mon irresponsabilité pourrait coûter la vie. Ce qui me rend triste c’est que notre quotidien reste le même : on passe notre temps derrière tous les écrans qui nous empêchent de vivre. Et demain, quand les médecins nous aurons sauvés, quand le virus sera canalisé, quand nous pourrons sortir. Est-ce que tout aura changé ? Bien sûr, les terrasses de café seront bondées pendant un moment, on verra du monde sur les pelouses, sur les plages, dans les boutiques. La terre sera un peu plus belle d’avoir pu respirer. Les gens sortiront, puis ils iront poster sur la toile une photo du moindre verre dont ils profiteront, du moindre paysage qu’ils admireront. Puis ils prendront le bus, le train ou le métro, les yeux rivés sur l’écran, ils auront échappé à l’enfer et pourtant, ils ne se souriront toujours pas. Eunice Champagne |
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Mors
ultima ratio |
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Je change Tel un ange Cet ange destructeur Qui m’a fait horreur Depuis que tu es sous cette tombe Je succombe J’ai cru en la patience Pour retrouver ta présence Ma foi s’en est allée Et je me retrouve exilée Le 21 sera ma fin Car tel est mon destin. Christelle Lesourd |
CAUCHEMAR
SUR LE MONDE |
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1ère PARTIE Chapitre 1 : Naissance Un jour de
1970, dans un royaume peuplé exclusivement de terribles virus situés au
centre de la Terre, la fusion entre Ebola et Arbovirus (virus de la fièvre
jaune) donna un nouveau petit virus nommé « Coronavirus ». Il avait des genres
de ventouse autour de la tête et la peau rouge avec des reflets blancs. Ebola
et Arbovirus étaient très fiers de leur fils. Il allait devenir un jour, le
roi des virus car ses parents étaient le couple royal qui régnait sur le
royaume des virus. Chapitre
2 : le survivant Tout allait
pour le mieux chez les virus. Mais un jour, les humains parvinrent à trouver
un remède contre Arbovirus nommé Stamaril puis, peu de temps après ce fut le
tour d’Ebola avec le remède Ervebo. Agé d’à peine 21 ans et à présent seul,
Coronavirus jura de se venger. C’est ainsi
qu’en 1991, avec l’aide de tous les autres virus de son royaume, il organisa
une terrible épidémie qui s’abattit sur la Chine. Les
chercheurs trouvèrent un remède qui ne tua pas Coronavirus mais qui l’affaiblit
grandement... Celui- ci se trouva réincarné en un jeune garçon de 15 ans,
nommé Corona. Il avait certes encore son coeur de virus ainsi qu’une infime
partie de son âme, mais, le reste était humain à 99 pour cent. Corona s’est
accoutumé assez rapidement à la vie humaine. Il allait donc dans un collège
en Chine, à Pékin. Chapitre
3 : une rencontre, une amitié Les autres
élèves le laissaient régulièrement à l’écart et se moquaient très souvent de
lui. Corona était donc toujours tout seul. Un jour, une jeune fille de son
âge, brune aux yeux vert émeraude, très curieuse, s’approcha de lui et
commença à lui parler. Elle se présenta sous le nom d’Elina et s’adressa à
lui doucement et gentiment. Ils discutèrent pendant longtemps et finirent par
se lier d’amitié! Elina était parvenue à rendre son ami sociable, serviable,
poli, et gentil avec les autres. . C’est à
partir de ce moment qu’Elina devint la fidèle amie de Corona. Ils devinrent
inséparables et firent tout ensemble. 2ème PARTIE
Un jour, se produit
un événement qui aurait pu être tragique si notre courageuse Elina n’était
pas intervenue. Je la laisse donc vous raconter comment elle a procédé et de
ce fait réussi à sauver l’Humanité. Salut, salut
! Je m’appelle Elina, j’ai 15 ans et je suis chinoise. Je vais vous raconter
aujourd’hui comment j’ai pu sauver le Monde…. C’était un
jour de printemps. Je me promenais dans les rues de Pékin accompagnée de mon
ami Corona. Corona est un jeune garçon de mon âge, Il a les cheveux courts et
bruns, a la peau caramel, et les yeux marron noir avec des rayons jaune
oranger au niveau des iris. Il n’est pas très grand, il mesure environ 1,60m
mais a de grands pieds...Il est un peu bizarre, susceptible même s’il a fait
de gros progrès pour aller vers les autres. On était
tous les deux en train de se promener quand soudain, une bande de jeunes
s’est approchée de nous. Nous accélérâmes le pas. L’un d’eux nous interpella.
On se retourna et tout le monde commença à rire. Corona et moi, nous sommes
regardés interloqués. Je pris mon courage à deux mains et dit : « On peut
savoir ce qu’il y a de si drôle ? » Les jeunes gens relevèrent la tête, me
regardèrent, regardèrent Corona, et éclatèrent de rire de plus belle. Corona,
énervé, leur demanda : « c’est ma tête qui vous fait tellement rire ? » Les
jeunes le regardèrent : « non, ce n’est pas forcément ta tête, c’est ta
taille de minus pour un garçon ! » dirent-ils en pouffant de rire. Je me
préparais à riposter quand je vis le comportement de Corona changer. Je
savais très bien qu’il détestait que l’on se moque de lui de la sorte et son
attitude m’inquiétait un peu. Je reculais lentement en voyant Corona qui
avait maintenant à la place des cheveux, des genres de ventouses, sa peau
devenait rouge avec des reflets blancs, et ses yeux étaient rouge sang. Quant
à sa taille, elle avait triplé: il ne mesurait plus 1m60 mais 5 mètres !! Je reculais
encore, les jeunes regardaient le spectacle à présent horrifiés. D’un geste,
Corona les attrapa et leur dit d’une voix effroyable : « vous allez regretter
de vous être moqués de moi de la sorte… Vous allez tous payer pour ça !!! »
Aussitôt, il leur souffla de petites particules rougeâtres sur le visage, les
relâcha et partit. Les adolescents commencèrent à tousser, trembler de fièvre,
et ne savaient bientôt plus respirer… Je ne
bougeais plus. Choquée de ce qui venait de se produire. Je ne savais pas où
Corona était parti mais ce dont j’étais certaine, c’était qu’il allait encore
infecter d’autres personnes. Je regardais les jeunes gens, ils étaient dans
un état critique. J’ai donc en premier lieu appelé les secours. Ils sont
arrivés très vite. Ils m’ont demandé ce qu’il s’était passé. Je leur ai
raconté toute l’histoire. VALENTINE COSTES -
LADRIERE |
À
toi, porte-drapeau |
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Présent à tous moments, debout sans
lassitude, Présent par tous les temps, c’est le
porte-drapeau. Se dévouer sans cesse, pour lui c’est
l’habitude. Quand il était au front, il risquait sa
peau. Ses amis de combat lui ont confié la tâche D’être un ambassadeur qui fait autorité. Sa
modestie voudrait, oh non point qu’il se cache, Mais paraître un peu moins, il l’aurait
souhaité. Dis-toi, Camarade, que tu détiens la charge D’insuffler la ferveur au public accouru, Rappelant à chacun, et quel que soit son
âge, Qu’on paie sa liberté par dangers encourus.
Tu as été choisi pour porter notre emblème. Tu peux être fier, toujours au premier rang, En déployant bien haut ce drapeau que tu
aimes. Il symbolise aussi ceux qui ont versé le sang. Robert
Matat (archives SNEMMAttristés de ne plus te voir |
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À toi le porte-drapeau |
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Être porte-drapeau, c’est garder
en son cœur Le respect absolu de nos trois
couleurs, Savoir qu’en ses plis, tant de
sang et de larmes Ont coulé pour nous tous,
cachant bien des drames. C’est le porter très haut dans
le beau ciel de France Car il est le symbole de
bonheur, d’espérance. Être porte-drapeau, c’est en
cachant ses pleurs L’incliner pieusement lors des
dépôts de fleurs Sur les tombes de nos pères et
de nos frères disparus Qui ont tout donné, glorifiant
ses vertus. C’est transmettre un flambeau, un
message d’espoir, À une jeunesse inquiète qui
sombre dans le noir. Si ton cœur se serre en
parcourant ces lignes, D’être porte-drapeau, alors tu
seras digne. Car tu auras senti, cela est
bien normal, Que nous vibrons tous deux pour
le même idéal. En marchant côte à côte sur le
chemin, Ce sera plus facile pour nous tendre la main. Annick DURIN |
Et
le rouge |
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Et le rouge est silence Sous le complet du vert Le serpent frange l’ingénu des roseaux Le bleu du large gonfle le sable Le rose frappé de vertige enlace la tige D’un désordre de boutons Tout fiévreux de vitraux et d’églises Le noir d’un palais de cheveux Dirige l’escalade du blanc Qui jaunit à la rouille de l’ocre Et le rouge est sentence Aux énormes vents invisibles L’orange a le droit de vivre Quand le mauve chaste Reflète son apparence De vierges puériles Qui naquirent d’un marron Près du pourpre effervescent La douleur écoute la nuit Pour mieux crier de sang Le violon du caveau des nerfs Retient comme une bête Un sourire étanche À la rampe de la mort Et le rouge est menace Aux incorruptibilités de la chance. Saint-Hesbaye |
Les baisers que je n’ai pas donnés |
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Ceux d’un jour gris, d’amour déchiré, Ceux qu’on retient avant de pleurer Ces baisers que je gardais secrets En séchant mes yeux sur l’oreiller. Les baisers vacillants, dans les airs Négligés sur un coup de colère, Pluie diluvienne après un tonnerre Si ridicule et qui désespère. Tous ces baisers ont claqué la porte, Aux jours fanés des feuilles mortes, Mais maintenant plus rien ne m’importe C’est près de toi que mon âme est forte. Ces baisers oubliés en poussière Ces baisers juste envolés d’hier Doux comme les mots d’une prière Sur l’ultime page du bréviaire… Ils sont tous enfermés dans mon cœur Comme un vase qui garde des fleurs Des baisers en bouquet de bonheur Effaçant les regrets et les pleurs. Ces baisers d’amour je veux t’offrir Pour que dure longtemps ton sourire. Main dans la main nous allons vieillir, Mes baisers dans les tiens sans souffrir. Le 31 août 2018 Pour toi, Jacques, mon unique amour, héros de mon cœur ! Vainqueur de nombreux tournois, tu vas
vaincre aussi celui-là ! Ton épouse
Maria-Carméla. (Encéphale |
Sommeil
et autre |
Comptine |
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La nuit est douce, on la dirait de tendre chair, on la dirait de tendre amie, on la dirait faite pour deux. Mais où es-tu, à qui tes rêves, avec qui, la lune du sommeil ; marches-tu dans la nuit où je suis immobile ? J’attends, araignée dans la nuit, j’attends, tu reviendras miraculeuse, dans les filets du jour. Henri Lachèze (Feux du cœur) |
Face à face et face à main face à farce et face à rien main qui mêle et main qui casse face à pile et pile ou face quoi qu’on dise ou quoi qu’on fasse quelqu’un pour perdre la face main qui perd et main qui tient farce à farce et rien pour rien. Henri Lachèze – Feux du cœur |
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La grande mascarade |
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Ce matin, dans
la queue du monde qui attendait l’ouverture devant chez Leclerc, c’était
folklorique. Sur le visage de la plupart des personnages, du masque taillé
dans un traversin de bagnard à celui découpé dans du velours grosse côte,
c’était tout un assortiment de masques hétéroclites. Celui-ci, on
aurait dit un slip kangourou ajusté sur mesure ! Celle-là, c’était un
bonnet de soutif ! Du 95d, au moins ! Faut dire qu’elle avait du
poumon, la madame ! Des bleus, des roses, des verts, comme s’ils étaient
à la mode, on pouvait deviner la condition de ceux qui s’en étaient
affublés ! Même les musulmanes arboraient le masque blanc du
confinement ! Cela détonait avec leur tenue noire, si austère ;
c’était presque amusant, si ce n’est que le Corona touche tout le monde, sans
distinction. Il n’est pas sectaire, il se fout bien des religions, des
prières, et des uniformes qui les distinguent… Le papy,
derrière moi, arborait un magnifique camouflage sur sa figure ; moitié
passe-montagne, moitié chapeau tyrolien, c’en était presque risible.
Assurément, le Corona ne pouvait nuire à la santé de ce monsieur, tellement
il aurait peur de cette inquiétante physionomie ! Derrière lui, c’était
un plus jeune ; les yeux dans le vague, les mains dans les poches et la
cagoule sur la tête, il restait courbé comme si l’ombre tueuse du Corona ne
pouvait pas le reconnaître dans cette posture de demi-caché. Derrière lui,
encore, il y avait un type un peu louche, un peu patibulaire ; il avait
mis son masque façon bandit pilleur de banque, ce qui donnait à son
personnage une allure franchement menaçante. Il venait sans
doute piller les derniers rouleaux de PQ ou bien s’emparer du dernier
arrivage de Panzani. Aussi, grand courageux devant l’adversité, avant qu’il
ne dévalise, je comptais bien aller directement aux rayons des pâtes quand
les portes vitrées s'ouvriraient… Plus loin, il
y avait une femme que je connaissais ; j’avais beau lui faire signe, pas
l’ombre d’un frémissement de sa personne ne tentait de
comprendre cet énergumène gesticulant dans sa direction. Il faut dire qu’avec
ma barbe hirsute et mes cheveux blancs trop longs, je ressemble plutôt à un
vieux berger montagnard, descendu au ravitaillement. Quand elle regardait
ailleurs, je me disais qu’elle devait chercher mes moutons. Masque
hygiénique, en gant de toilette ou en serviette de bain, à celui-ci, il ne
manquait qu’une savonnette pour commencer ses ablutions
« anti-coronavirusiennes » ! Celui-là, bien sanglé derrière
les oreilles, bien serré sous les yeux, il portait un véritable masque
chirurgical ; après tout, c’était peut-être un praticien, un dentiste
venant faire ses courses avant de rejoindre son hôpital. À cette dame, on ne
voyait pratiquement pas le visage ; en plus de sa protection
individuelle, sa tête, elle l’avait rentrée dans ses épaules ou
l’avait laissée dans sa bagnole, tellement elle avait peur de respirer. Je me
demandais bien comment elle faisait pour avancer sans heurter les caddys et
les gens s’approchant du magasin. D’une malle, l’un avait ressorti un antique
masque à gaz de la Grande Guerre ; aussi, n’étions-nous pas en
guerre ? C’est même le président qui l’a dit dans la télé ! Une
autre avait confectionné le sien dans un tissu multicolore qui donnait au
reste de son visage une sorte de jovialité décalée avec cette
pandémie. Celui devant
moi, la cinquantaine tassée, ne portait pas de masque. C’eut été bien, parce
qu’avec sa grande gueule, (il avait jeté son dévolu sur la bonne femme devant
lui), ça l’aurait calmé ; j’imaginais un masque, style bâillon bien
serré, pour le faire taire… Bientôt, je
vous le dis, il y aura des masques parfumés, des masques en simili-cuir
pleine fleur, des masques assortis à la couleur de la robe, de la bagnole, du
veston ; on verra sur le marché les masques à dentelle, façon loup, pour
les soirées costumées ! Il y aura des restaurants marqués trois masques,
sur le guide de la prophylaxie internationale ! On verra des masques à
gagner à la loterie, des masques selon la couleur de la peau et,
malheureusement, des masques à caractère religieux, des masques de pauvres,
etc. Je sais bien
que c’est pour la bonne cause mais, bientôt, on ne verra plus les sourires
derrière tous ces masques de fer ; hypocrites, grimaciers, entendus,
amicaux, complices, avenants, ils sont pourtant le plus beau reflet de l’âme
traduit sur le visage, et on va l’encager, sans doute définitivement,
derrière un rideau d’abstinence. Ce n’est pas
tout ; certains, en s’approchant du magasin, portaient des gants roses
« Mappa », spécial vaisselle à la main ; d’autres se
trimballaient avec des gants de moto ; d’autres encore, en tenue de
cosmonaute, se tenaient écartés comme s’ils étaient contagieux ou comme s’ils
craignaient l’épidémie de la file d’attente. Pire que la peste et le choléra,
défiance ou suspicion, chacun détestait son prochain ; derrière les
visages tordus, sous la forme de l’inquiétude inguérissable, le Coronavirus
était partout… Au hasard
d’un étalage, j’ai retrouvé la personne que je connaissais ; nous
échangeâmes quelques mots de loin ; toujours aussi optimiste, je lui dis
en partant : « Rendez-vous au paradis… ». Prévention normale,
les caissières en poste avaient, devant la figure, une visière qui, du front
jusqu’au cou, occupait tout leur visage. Derrière cette vitre protectrice, la
mienne, enfin, celle qui passait mes produits devant son scanner, ressemblait
à une ouvrière de la métallurgie ; point par point, consciencieusement,
elle soudait mes articles dans sa caisse enregistreuse. La note à la main, j’eus le malheur de converser avec elle, avec les quelques mots qu’on utilise pour souhaiter constance et bonne journée. Tout de go, comme si ce que j’avais dit était le sésame de ses paroles, elle me débita sa litanie sur les gens qui se croyaient tout permis, sur son mari au chômage technique, sur son gosse dont elle ne comprenait rien aux devoirs, sur ses employeurs qui rechignaient à payer ses heures sup., sur sa bagnole qui avait du mal à démarrer, etc. Oui, elle en avait gros sur le cœur, ça débordait, et son masque, c’était comme la grille d’un confessionnal. Et moi, je jouais le chapelain, le prêtre agitant la croix et la bannière pour éloigner le Corona de cette créature, ne sachant pas s’il fallait la punir avec trois paters, ou bien l’encenser pour son courage d’être fidèle au poste, et de rester au service obligatoire de cette clientèle tellement égoïste. Oui, ce
matin, c’était la grande mascarade…
Pascal. 07.04.2020 |
VICTOIRE |
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La
nature, à la fois belle et cruelle A
mis des millions d'années à te créer. Maudit
Coronavirus ! Notre sentence est tombée, Inconditionnelle
et sans appel. Bien
ancré dans ton vaisseau spatial, Silencieusement,
tu prends nos corps en otage, Des
milliers de personnes innocentes tu ravages, Voilà aujourd'hui et demain ton macabre idéal. Toi
qui n'es qu'un vulgaire virus dénué de tout, D'émotion,
d'amour, de compassion, d'intelligence, Contrairement
à l'Homme qui a cette chance, Tu
as désespérément de quoi être jaloux. Tes
bottes de sept lieues enfilées, Tu
t'invites dans le monde entier. A
l'horizon, tels des soldats certes désarmés, Nous
sommes déterminés et prêts à t'affronter. Sorti
du peloton de tes congénères prétoriens, Ta
force invisible est notre faiblesse Mais
notre faiblesse devient grâce à toi notre force, Un
par un, tous unis main dans la main. Tu
nous promets la misère, Nous
te promettons l'exécution ! Notre
bataillon présent sur le front Stoppera
ta guerre mortifère. Comme
d'une fissure, un arbre prend racine Suit
la lumière et sort de terre, Nous
formons une incroyable chaîne humanitaire, Aussi,
d'une victoire certaine, notre avenir se redessine. Tu
nous as livré une impitoyable bataille, Ensemble,
nous la gagnerons pas à pas. Comme
une évidence après ce combat, La
vie recommencera vaille que vaille. Béatrice Valet. |
Soldats
blancs |
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Oh,
Soldats blancs, sans arme et sans faux-semblant, Patricia Loughani, copyright, le 21/03/2020 |
Anniversaire |
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Tandis
que l’accordéon entamait une première danse, il s’est levé de sa chaise et
s’est penché vers elle, lui murmurant quelque secret à l’oreille. Il l’a
aidée à se lever à son tour, l’a enlacée tendrement ; puis, doucement,
lentement, imperceptiblement, calquant ses pas sur les siens avec des
précautions infinies, l’un contre l’autre, ils se sont essayés à quelques pas
de danse. Elle, les traits contractés dans un effort de concentration, elle qui d’ordinaire a toutes les peines pour marcher, confiante pourtant dans les bras de son amour, peu à peu, je l’ai vue retrouver son assurance et son sourire. Ils étaient beaux, ils étaient seuls au monde au milieu de tous leurs invités, et mes yeux émerveillés ne voyaient plus qu’eux. Je les regardais tous les deux, émue jusqu’aux larmes, en me demandant comment deux êtres aussi diamétralement opposés qu’un homme et une femme peuvent perdurer ainsi dans le temps en gardant toute cette tendresse et cette complicité, moi qui n’ai retenu de ma vie que les mauvais souvenirs. Une
fois la danse terminée, il l’a raccompagnée à sa place ; elle chantait,
elle riait telle une enfant espiègle, heureuse et fière de cet exploit et
d’avoir pu renouer avec ses jeunes années ; et je vous jure que son
visage irradiait de lumière, éclaboussant de soleil et d’amour tout son
entourage. Elle avait retrouvé sa joie de vivre et ses vingt ans. Thérèse - 20 AVRIL 2019 |
LA SOIREE EFFRAYANTE |
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Camille FONG |
MON PAYS IMAGINAIRE |
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Voici mon pays imaginaire : Écoutez-moi sans commentaires ! J’y ai mis un atelier de savoir-faire Afin d’y confectionner de jolis bouquets de fleurs Pour que vous soyez séduits par leurs senteurs.
Des arbres aux mille couleurs j’y ai déposé ; Pour que cela donne un magnifique cachet ! Une équipe a peint le ciel d’un bleu unique et merveilleux Afin d’en ravir vos yeux.
J’y en ai mis plein de nuages blancs, Qu’un doux vent pousse gentiment. Un soleil brillant illumine le tout, vous voyez comme c’est charmant
J’y ai aussi installé aux détours des sentiers Des fauteuils en vis-à-vis pour vous permettre de le contempler. Allez ! Venez, je vous invite à venir le visiter, Car c’est certain, le coup de foudre vous aurez.
Oh ! Quel dommage ! Vous ne pouvez y monter Car dans ma tête je l’ai bien installé et trop bien protégé Ainsi quand je le veux, je peux m’y échapper.
Ah ! Ah ! Je vous ai bien eu, Le pire ! Vous m’avez cru. Mon pays imaginaire, il est à moi. Vous ne l’aurez pas, voilà ! Martine Grassart Hollemaert |
SUPPORT D'ENCOURAGEMENT ET DE REMERCIEMENT POUR LES ACTEURS DE LA DEFENSE NATIONALE (sur l'air de la Marseillaise) |
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MERCI AUX
ACTEURS DE LA DEFENSE NATIONALE ! COUPLET 1 Allons acteurs de la grande défense, De la défense nationale : De l'armée d'air, mer et de terre, Et de la défense militaire (bis), De la gendarmerie nationale, De la police et des pompiers, Et de la défense civile, Merci bien de tous nous protéger. REFRAIN Merci, merci, merci ! Unissez tous vos forces ! Et armez-vous, Tous de courage ! Ne baissez pas les bras ! COUPLET 2 Vous devez tous venir pour nous aider ! Prévention alors, vous ferez, Et COVID-19 qui oblige, On vous soutient tous très unis (bis), Malgré la maladie présente, Nous devons bien tous lui faire front, Affrontons-la une fois pour toutes ! Grands bravos, barrages, grands bravos, barrages. RICHEZ REMI 3°E |
AUTOMOBILE (Élucubrations) |
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L’eau, tôt mobile sur terre, A déplacé les montagnes Depuis des millénaires Sans que personne plus tard, n’y gagne ! Citroën-Chevrolet ? L’association plaît ! Mais si troènes partout On ne voit plus rien du tout ! Si trop haine, dans le troupeau à l’étable : Chèvres, au lait sûr ! À coup sûr ! Et fromage au goût détestable ! Gérard Rossi |
LE GRAND MARCHÉ |
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J’étais partie un jour Au grand marché du destin J’étais partie avec des
souliers d’innocence Des rêves plein les poches Des projets plein la tête J’y ai acheté de la
confiance Payant de ma jeunesse J’ai acheté ses illusions
à bon marché Et de l’espoir au kilo Plus loin ôtant mes habits
de gosse J’ai changé mon panier de
main J’ai trainé des restes De vingt ans en pleurant Je suis rentrée plus tard Dans mon panier percé sans
doute Il ne restait que quelques
gouttes J’étais partie un jour Au grand marché du destin Brigitte Breux |
DISPARUE |
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Elle le suit l'air de rien
,fait la distraite par l'horizon submergé de
fins du jour fait glisser ses lunettes
noires du pouce lui dévoile la profondeur
de son regard souverain prie qu'il ne dise mot G. L. Pluies Neuves |
HOMMAGE A BASHUNG |
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A son heure semeur
de mots et Apiculteur, Balancé
de l’aube à l’aube, il est Alain Cotteau |
Pêcheur.. 010407 |
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Ce matin, à l’ombre des nuages qui se poursuivaient dans des couleurs
de gris et de noir, dans le grand ciel, je me suis arrêté un moment à
Carqueiranne. Au petit port de plaisance, caressé par le vent d’est, les
drisses se battaient dans un concert de mâts et cliquetaient inlassablement
sans fatigue. Les grands bateaux amarrés pour les loisirs oscillaient avec
aisance gentiment au rythme des vagues, bercés sans crainte derrière la digue
pierreuse et protectrice. Il faisait frais, et même si les flammes nationales
claquaient, le badaud était rare. Je marchais tranquillement sur un quai ou sur un autre, qu’importe,
je baladais à l’inconnu, curieux du hasard de rencontre, sur l’avenue de ma
solitude… Ce quai est amusant, du moins, on pourrait dire bizarre. À son
extrémité, sont plantées des pompes à essence ou à gas-oil et, dans la perspective de leur vision, des
pavillons claquent au grand vent de la mer. Le modernisme a fabriqué des bateaux à moteur mais le vent du large
souffle toujours aussi fort. La plaisance mécanisée avec ses radars, ses GPS,
la goniométrie électronique... Ha, les marins modernes d’aujourd’hui ne sont
bien faits que pour battre des records, les grandes voiles blanches sont dans
les livres d’images. Qu’importe la couleur des vagues, le ricanement du
sillage ou les mouettes rectilignes qui planent sans fil, c’est le temps qui
compte. Rallier au plus vite une terre puis une autre, à l’endroit, à
l’envers, par courants ou vents contraires… Champagne ! Je vous laisse penser
ce que je pense… Le modernisme a fabriqué des bateaux à moteur mais le vent du large
souffle toujours aussi fort. La plaisance mécanisée avec ses radars, ses GPS,
la goniométrie électronique... Ha, les marins modernes d’aujourd’hui ne sont
bien faits que pour battre des records, les grandes voiles blanches sont dans
les livres d’images. Qu’importe la couleur des vagues, le ricanement du
sillage ou les mouettes rectilignes qui planent sans fil, c’est le temps qui
compte. Rallier au plus vite une terre puis une autre, à l’endroit, à
l’envers, par courants ou vents contraires… Champagne ! Je vous laisse penser
ce que je pense… Cet homme est sans âge, parce qu’une heure de pêche, c’est une heure
de vie en plus et je pense qu’il a des heures de patience derrière lui, pour
être aussi calme, détaché et déterminé. Sa petite fille, sage, emmitouflée
dans un blouson rose à l’écharpe volante, est attentive aux gestes précis de
son aïeul, elle est curieuse et engrange des souvenirs déjà. Elle saute bien
un peu, à gauche à droite, s’inventant une marelle sur ce quai où son
imagination l’emmène aussi vers ses jeux à elle. Et puis, il ne fait pas bien chaud. Le touriste touille son café du
matin, derrière les baies vitrées, déçu du temps qu’il fait, pour le prix
qu’il a payé sa location du week-end… Bien sûr, je m’arrête pour reconnaître ce pêcheur et regarder sa
technique, curieux aussi de son attitude, nonchalante et précise, modeste et
précieuse dans chacun de ses gestes. Vêtu d’une clope qui fume bleue entre
ses moustaches, d’un blouson sans âge aussi et d’un pantalon trop grand, il
s’active patiemment au bout de sa ligne. Je le regarde de loin, ne faut pas
froisser l’âme d’un pêcheur dans ses fonctions vitales... D’une certaine
manière, je l’admire et j’aimerais à cet instant être à sa place pour reculer
le temps, le laisser aux soucis et autres tracas de la vie moderne. Il a jeté
sa ligne et le bouchon s’est fixé sur l’eau. Je regarde aussi… La petite fille court autour de son papy, les cheveux blonds dans le
vent. Il prépare, je ne sais quelle mixture derrière son dos… Il rallume son
mégot mille fois éteint, et un halo blanc l’entoure un instant. Nous
regardons le bouchon… Des pigeons pigeonnent, des moineaux moineautent et des
hirondelles de mer planent sur la terre. Je regarde le bouchon… C’est
instructif, un bouchon. Toute son attention reportée sur un bout de liège
comme si le futur en dépendait, pour la soupe… L’instinct intact du chasseur
pour ramener son gibier à nageoires sur la table, pour la tribu… et pour sa
fierté, voire la postérité… Soudain, la petite fille appelle son papy affairé dans la préparation
de sa deuxième canne. Le bouchon a disparu… Elle est survoltée et crie cette
absence profonde et encore inexpliquée. Papy a attrapé sa canne à deux mains,
il tire... et le sion se plie. Je ne suis... que deux yeux… Il me semble que
je tire avec lui. Non, il n’est pas accroché. C’est lourd. Il tire encore, il
bricole son moulinet qui chante quelques secondes, il tire encore… La petite
fille est muette dans l’ignorance de l’instant présent mais elle présage,
dans ses déductions d’enfant, qu’il se passe quelque chose d’important entre
son Papy et ce bouchon invisible. Il est calme, il sait. Il connaît son
adversaire sous-marin. Encore quelques minutes de lutte et un magnifique congre
émerge et se noue au bout de la ligne. Papy tire encore et hisse la bête sur
le quai. Elle s’enroule, se déroule et s’étire dans une fuite vaine. L’homme
en fait son affaire. Il remplit un seau et installe l’animal battu dans cet
aquarium. La petite fille applaudit et fait une ronde effrénée autour du seau
en chantant, en dansant, en riant, en criant. C’est beau… Je sais que sa petite tête se remplit de souvenirs pour la vie et que
son grand-père s’est vu agrandir son auréole de patriarche, pour des décennies.
Notre papy rajuste son mégot éteint, lisse une moustache fière, scrute les alentours, pour un quelconque admirateur, tapote en souriant la chevelure d’ange de sa petite fille. À sa manière, il tourne aussi autour du seau… Ils sont beaux… Pascal. |
Paranormal sisters |
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Suite Chapitre 2 - Il remontait sûrement la rue, il a peut être vu un voleur qui s’attaquait
à votre véhicule qu’il connaissait, et voulut l’en empêcher. L’homme l’aura
tabassé et poignardé. Oh mon dieu ! s’écria Amélie pour la deuxième fois - Bien, nous allons mener l’enquête, l’ambulance l’emmène au centre hospitalier, nous verrons si nous pouvons l’interroger. D’après les premières constatations, il ne devait pas connaitre son agresseur, mais lui faisait face. - j’espère qu’il s’en sortira. Il a l’air drôlement touché. - Je l’espère aussi. Au vu des éléments et de votre Clio, je reste dans l’hypothèse qu’il aura surpris le ou les délinquants en train de commettre leurs méfaits et que ceux-ci l’auraient passé à tabac. - Pourquoi mon essuie-glace est dans sa main ? - En tombant, il aura très certainement essayé de se retenir à votre véhicule et arraché votre essuie-glace. Vous a-t-on volé quelque chose ? Tara se pencha alors pour vérifier, s’occupant du blessé elle n’avait même pas songé à regarder. - Je ne comprends pas il ne manque rien ! - Bizarre ! Il va falloir que l’on emmène votre Clio afin d'y récupérer, éventuellement des empreintes, dit son chef. Tara le savait, elle dut se résigner à laisser sa voiture sur place. - Voulez-vous que l’on vous reconduise ? Reprit le lieutenant. - Je peux le faire si vous le désirez, j’ai ma voiture garée plus bas, interrompit Lilian. - Vous êtes ? demanda le gendarme. - Lilian Burguess, artiste peintre et ami de Tara. Tara ne releva pas le : « ami de » - Pourquoi pas, accepta la jeune femme qui se sentait fatiguée par cet événement et l’heure tardive, merci quand même Chef. - Dites-moi simplement où je dois vous conduire. - Pas très loin d’ici au 39, rue des lilas. - D’accord, allons-y. Et vous Mademoiselle. Amélie n’eut pas le temps de répondre que Tara intervint. -Tu peux dormir à la maison si tu veux. Amélie ne réfléchit pas longtemps. - Oh après tout, oui, cette soirée m’a choquée, je n’ai pas vraiment envie de dormir seule. Tara, Amélie et Lilian remontèrent alors la rue jusqu’à la Mercedes du peintre. Quelques minutes plus tard, les deux femmes étaient devant l’immeuble de Tara. - Voilà nous sommes arrivés, puis-je prendre de vos nouvelles demain, demanda-t-il. - Si vous le désirez, encore merci pour votre aide, répondit Tara en descendant de l’auto. - Tara… Je n’ai pas votre numéro de téléphone ! - Oh ! Excusez-moi, cette soirée m’a un peu troublée, répliqua-t-elle en s’exécutant. Fouillant dans son sac, elle sortit une carte de visite qu’elle tendit à Lilian. -À demain, Tara, passez une bonne nuit. Elle ne prit pas la peine de lui répondre, elle était fatiguée et ne demandait qu’une chose… rentrer chez elle. Elle était pourtant habituée à cette sorte d’événement, mais là, à la sortie du théâtre et à côté de son véhicule, de plus avec une personne qu’elle connaissait, cela l’avait secoué. Depuis le début de son engagement, elle n’avait encore jamais eu ce genre de mésaventure. Une fois dans l’appartement, Tara prêta un vêtement de nuit à son amie. - Cela ne te gêne pas de dormir dans le même lit que moi ? - Non pas du tout, tu ne te rappelles plus nos soirées « pyjama » ! Nous dormions ensemble non… - Tu as raison. Chapitre 3 Il était plus de onze heures et demie, quand elles se réveillèrent. Elles avalèrent leur petit-déjeuner calmement, il servirait encore une fois, de déjeuner. Amélie téléphona à son patron pour le prévenir qu’elle n’irait pas travailler, ni le jour même, ni le lendemain. Elle lui expliqua l’accident de la veille et précisa qu’elle devait se rendre à la gendarmerie afin de faire une déposition. Ainsi, dit-elle à Tara, après avoir raccroché, je passerai deux jours avec toi. - Ce qui n’est pas faux d’ailleurs, coupa Tara. - Ne te tracasse pas, tu es en congé et moi aussi par la même occasion, profitons-en. Tara n’hésita que quelques secondes. - Pourquoi pas ! Tu n’as pas tort, cette affaire n’est pas la mienne. J’espère juste que le garagiste s’en sortira. Je me demande bien ce qu’il faisait là. - Laisse tomber, il était sûrement au théâtre. Tu sais quoi ! reprit Amélie. Rendons une petite visite à monsieur Lilian comment déjà ? Ah oui Berguess. Le visage de Tara s’illumina. - Ce n’est pas une si mauvaise idée du tout ça. Tu es géniale. - C’est pour cela que je suis ta meilleure amie, pour mes merveilleuses intentions. - N’en fais pas trop s’il te plait ! - Prépare-toi, j’appelle un taxi. Elles venaient tout juste de mettre leur veste qu’un coup de klaxon se fit entendre. Tara jeta un œil à la fenêtre. - C’est notre taxi, vite Amélie. - Tu es pressée de revoir Lilian, dis-moi. - Allez ! Dépêche-toi, il attend. - Qui Lilian ou le taxi, rétorque Amélie, se moquant gentiment de Tara. - Arrête avec cela. - Ne râle pas, je suis prête, allons-y. Elles
sortirent toutes deux de l’appartement, descendirent agilement les quelques
marches et grimpèrent dans le taxi. - Bonjour chauffeur, conduisez-nous Avenue Montaigne, s’il vous plait, annonce Amélie. - Ok! Mesdemoiselles. L’homme était jeune, la trentaine, cheveux longs retenus avec un catogan, tee-shirt clair, très décontracté. Il taquina un peu les deux amies. Ce qui les amusa beaucoup. Le temps du trajet qui fut court, car quinze minutes plus tard, le conducteur était à l’entrée de l’avenue. - À hauteur de l’exposition de peinture s’il vous plait, précisa Amélie. Encore quelques mètres et elles étaient devant la salle. - Vous voici arrivées! Amélie remercia et paya le chauffeur de taxi, tandis que Tara l’attendait devant la baie vitrée, impatiente de revoir Lilian. Elles entrèrent d’un pas décidé dans la galerie et elles se dirigèrent directement vers le tableau intitulé « les iris ». Tara voulait absolument le montrer à son amie. - En voilà une surprise ! Les deux jeunes filles sursautèrent au son de la voix de Lilian - Désolé, je vous ai fait peur. - Euh non ! Enfin si, bafouilla Tara, je voulais que mon amie contemple vos œuvres. - Eh bien ! allons-y, faisons le tour de la salle. Le jeune homme ce jour-là avait opté pour des vêtements plus décontractés. Il portait un pantalon de toile claire et une chemisette blanche qui mettait en valeur son bronzage récent. - Vous avez sûrement de futurs acheteurs qui vous attendent. - Ne vous inquiétez pas pour cela. On m’appellera si besoin est. Tenez, admirez ce tableau, continua Lilian en montrant un magnifique paysage. - C’est vrai ! Il est superbe, vous peignez merveilleusement bien. - Merci du compliment, mais ne pourrions-nous pas nous tutoyer. - Avec plaisir, autorisa Tara en rougissant légèrement. - Génial. Je pensais t’inviter demain soir chez un camarade qui organise un cocktail en l’honneur de l’anniversaire de sa femme. Je peux amener une amie. Nous sommes amis n’est-ce pas ! Accepterais-tu, je sais que je m’y prends un peu tardivement et un peu vite, dit-il en riant, mais… - Non, il n’est pas trop tard, intervint Amélie, sans laisser à son amie le temps de répliquer. Hein Tara ! Il n’est pas trop tard. Vous nous invitez toutes les deux ? - Bien sûr, répondit Lilian, alors qu’il aurait préféré que Tara soit seule, néanmoins il fit contre mauvaise figure bon cœur. - Génial, éclata Amélie, faisant se retourner les quelques visiteurs présents. - Je vous attendrai là-bas vers dix-huit heures, je vous envoie l’adresse sur votre portable Tara. - Nous serons prêtes. Une dernière question un peu idiote. Interrogea la jeune femme! Doit-on porter une robe de soirée ? - Ce serait mieux! Cela ira...? - Oui, oui, nous avons ce qu’il faut. - Bien, je vais vous laisser continuer seules, j’aperçois quelqu’un qui me fait signe. À demain alors. Elles finirent assez excitées le tour de la salle, puis sortirent. Elles étaient à peine sur le trottoir qu’Amélie questionna son amie. - C’est nouveau ! Tu as des vêtements de cocktail, toi ! - Malheureusement non, mais je voyais déjà le moment où il allait nous en commander une. Je crois qu’il vaudrait mieux annuler. - Ah non alors ! Tu rigoles ou quoi ! Tu te rends compte de la chance! Non, direction le magasin. - Tu vas acheter une robe ? - Oui et toi aussi, et ne me contredis pas, ce n’est pas si souvent que nous sommes invitées à une réception. Bien qu’il aurait aimé que tu y ailles seule, cependant je ne pouvais laisser cette opportunité me passer sous le nez. rétorqua Amélie en riant. - Tu ne changeras jamais toi ! OK, allons acheter nos tenues. à suivre MARTINE
GRASSART-HOLLEMAERT |
UNE VIE DE CHIEN |
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16h50. Nous nous
sommes séparés en trois groupes. Je suis dans ma cabine. Glen, Jim et André
Monty recensent nos armes. Nous avons tous un « brown » sous notre
veston. J’ai dissimulé un rayon laser dans le double fond de ma valise. Le
professeur Tanteur nous a donné tout à l’heure des bombes somnifères. Jim,
depuis un moment, se gratte le crâne, là où ses cheveux blonds coupés à la
brosse forment un épi. - J’ai
l’impression désagréable d’être un pion sur un échiquier. Vous ne sentez pas
ces regards fixés sur nous ? Je soupire
avant de répondre : - Tu
n’as pas cette sensation que j’ai eue en me réveillant dans une peau de
chien ! » Glen regarde
par le hublot : - Je
crois qu’ils sont installés dans l’hélico ! Le deuxième
groupe est en effet prêt à décoller. Hardwed doit être aux commandes de
l’appareil, j’imagine ma sœur à ses côtés. Dicken Glasmore guette derrière sa
mitrailleuse. Et surtout, je vois Véra agiter, derrière la vitre, un foulard
rouge. Le signal convenu ! Nous montons
sur le pont et nous marchons vers l’arrière où se cache notre sous-marin. Un
sifflement irrite mes oreilles : je branche le microphone. Un ami nous
informe de leur installation à bord. Nous nous trouvons devant la soute en
question. Voilà qu’apparaissent le professeur Debarre et Paul Sancourt,
sortis d’un escalier qui nous était inconnu. Il sort une petite boîte noire
de sa poche, triture quelques leviers. Une énorme
trappe s’ouvre, le couvercle basculant vers l’extérieur. Notre sous-marin
luit à la lumière du jour d’un éclat bleu-gris. Debarre et
Sancourt s’avancent vers nous. - J’espère
que vous n’aurez pas gardé un trop mauvais souvenir de votre séjour à
bord ? L’hélicoptère
est maintenant au-dessus de la trappe, les câbles s’enroulent autour du sous-marin.
Debarre doit élever la voix à cause du fracas. Il nous tend la main. Je
n’avais pas remarqué leur regard irréel, fascinant. - J’espère
que vous réussirez votre combat : une seconde mission, bien plus importante,
vous attendra ensuite !… - Que
voulez-vous dire ? Debarre
consulte du regard Sancourt. - Nous
ne pouvons rien dire de plus. Vous ne tarderez pas à le savoir. Sancourt me
tend la main à son tour. - Au
revoir, professeur. Un regard
sec de Debarre l’interrompt. L’hélicoptère soulève le sous-marin à notre
hauteur. Nous nous engageons dans un sas. Et nous volons vers le lac Titicaca
! Je regarde mes compagnons sans mot dire. Un double sillon creuse le front
de Glen. C’est chez lui un signe de réflexion, voire de perplexité. - Pourquoi
t’ont-ils appelé professeur ? - Je
ne sais ! Peut-être ont-ils eu vent de mes recherches en génétique… Ma réponse
n’a pas été convaincante. - …Bon
sang de bon sang. J’ai trouvé pourquoi le professeur et Sancourt ont un
regard bizarre. Je me suis
levé et secoue mes compagnons tour à tour. - Ils ont
les yeux jaunes ! Jim lève son
regard perplexe. - Je
m’en suis rendu compte immédiatement ! Je ne vois à cela rien
d’extraordinaire. Nous-mêmes avons des yeux
diversement colorés : Hardwed et André ont les yeux gris-acier,
Florine et toi : turquoise, Glen
et Tanteur : noirs,
Marie : rouges, pour ne pas tous les citer. - D’accord,
Jim, mais nous sommes des Schnoffs, tandis que Debarre et Sancourt… Vera
s’avance vers moi, le visage encadré de longs cheveux noirs. - Il
n’y a pas de quoi en tirer certaines conséquences. - Notez
tout de même leur comportement bizarre et cette charge mystérieuse… et cette
mission que je ne tarderai pas à connaître. Avouez qu’il y a là de quoi
réfléchir. Je viens de
réaliser à l’instant que je n’ai pas seulement perdu ma faculté de
dégager un regard pulvérisateur mais aussi celle de lire les pensées. Véra me
regarde, comme fascinée par mon regard. Je sens une chaleur qui vient droit
de ses yeux rouges. Elle me prend le bras, m’emmène dans le couloir. - Viens,
je veux te montrer quelque chose, William ! Elle me pousse dans
une salle et ferme le verrou derrière moi. Elle déboutonne son corsage. - Que
fais-tu, Véra ? Elle me tend
un bistouri et une petite pince. Elle avale un petit cachet rose. - Vas-y,
je ne sentirai rien. Je fends la
peau veloutée au niveau de la partie supérieure de son sein droit, je fouille
avec les pinces et en retire un petit appareil noir de la taille d’une pile
de calculatrice. - Je
me suis fait une radiographie, il y a trois jours. - Marie
n’a jamais pu me dire comment on lui avait greffé cet appareil ! - Je
porte peut-être cet engin depuis plusieurs années. Il est très probable que
les hommes ont subi un traitement genre lavage de cerveau. Véra se rhabille
lentement. - Florine n’en a pas en tout cas ! Il existe donc un instant T commun à Marie et toi
où l’on vous a introduit cette « puce ». Marie a donc été mêlée au
cercle des Initiés alors qu’elle n’avait aucun rapport avec le groupe puisque
je ne la connais que depuis quelques années. Pourquoi ne m’as-tu pas
mis au courant devant les autres ? - Les
femmes ont peut-être des réflexes de pudeur, mais pas devant leur CHEF en
tous cas ! Je ris
devant sa candeur naturelle. Nous retournons dans la grande salle où sont nos
compagnons. La porte est restée entrouverte. Je tends le petit appareil noir
à Sam Tanteur. - Exactement
le même modèle que portait votre femme. Sam a hésité
sur le mot femme, il désespère de la retrouver. Moi-même, je ne sais plus si
je la reverrai un jour. Peut-être n’est-elle plus sur la Terre, mais dans une
fusée Schnoff, dans le corps d’un chien Bouffh de la planète Mardzog… Nos
compagnons me regardent tristement. Je sais pourquoi. Nous avons retrouvé le
pouvoir de lire dans les pensées des autres. Par la vitre circulaire, je vois
les Andes de Carabaya se découper sur un ciel bleu orné de traînées
nuageuses. Et derrière cette chaîne, apparaît dans les nuées la Cordillère
Royale. 19h05,
l’hélicoptère s’élève à plus de 7000 mètres. Nous « sautons » ainsi
la barrière de montagnes. Sur la gauche apparaît La Paz et ses quartiers
modernes à 3630 m d’altitude. Nous retenons notre souffle. Devant nous, les
eaux azurées du lac Titicaca rutilent au soleil couchant. L’hélicoptère
plonge vers une petite terrasse près de la ville de Guaqui. Par le hublot, je
contrôle notre descente vers les flots. Un bouillonnement d’écume jaillit.
Nec Tarbold et Sco Micfarass sortent sur le pont et décrochent les câbles. L’hélicoptère
se pose à trente mètres du sous-marin, ses occupants courent maintenant vers
nous. Ils montent à bord par la passerelle placée par Nec. Le sous-marin
plonge aussitôt après qu’ils nous aient rejoints dans la cabine spacieuse. Hardwed et
Florine s’installent aux commandes. C’est à eux qu’incombera la
responsabilité du sous-marin pendant notre intrusion dans la base Schnoff.
Nous nous accoutrons de combinaisons sous-marines. Leur couleur
indigo nous permettra de circuler sans être vus. Une réserve
d’oxygène liquide nous assure une autonomie de 100 heures. Sur l’écran du
sonar, se découpent les étranges reliefs des rochers immergés. Une lueur
orange passe dans les yeux rouges de Véra, elle ajuste ses mèches noires sur
son front : - Nous
y sommes. Hardwed stoppe
le bâtiment. La base ennemie est à 500 mètres d’ici. Le sous-marin se cache
dans la flore d’un rocher. Si dans trois heures, nous n’avons pas réussi à
livrer la forteresse aux soucoupes volantes Nors, le sous-marin fera feu et
ouvrira ainsi une brèche. Nous
ajustons les cagoules et les masques de plongée, nous glissons dans le sas et
dans les fonds abyssaux. Jim mène la colonne, l’eau est si sombre que nous
devons utiliser des torches éclairantes. Des nuages de poissons fluorescents
nous entourent. À la lueur blafarde d’une torche électrique, j’aperçois un
énorme rocher. La silhouette de Jim se découpe sur le bord de cet ensemble
montagneux, il doit voir la base Schnoff ou du moins les décors extérieurs. Il crie
« Attention ! » avant de se lancer dans un coin d’ombre. Dans un
ensemble parfait, nous avons éteint nos torches et nous nous sommes plongés
dans des creux remplis d’anémones de mer. Un cri de douleur jaillit dans mes
microphones : je ne sais pas sur quoi je suis tombé ! J’ose
tâtonner de la main, je sens deux petits monticules et un cœur qui bat… qui
bat ! Je me suis glissé à côté de Véra. Un rayon
double de lumière blanche a fait fuir les poissons multicolores. Un véhicule
plat et pointu à l’avant est passé devant nous. Dans une cabine transparente,
c’est cinq Schnoffs qui doivent travailler sur des écrans de contrôle. Le
pilote joue avec dextérité sur un clavier de commandes. Je ne me lasserai
jamais de regarder leur visage noir éclairé par deux grands yeux jaunes. Et
je revois l’homme au visage tuméfié ! Il semble commander les quatre
autres. Le véhicule
s’arrête : auraient-ils découvert notre présence ? Le véhicule
remonte verticalement vers la surface, sa vitesse n’étant pas uniforme, mais
sa remontée s’effectue par soubresauts. À chaque étape, la cabine s’éclaire
d’une lueur rose fluo : la même que dans la fusée Schnoff et que chez
Dicken ! Un phare se met à tourner sur le sommet de la cabine, un rayon
vert se répand jusqu’à cent mètres de l’engin. Des gémissements remplacent en
même temps le silence dans mes microphones. Je sens à côté de moi Marie
s’agiter. Je l’agrippe par les épaules et la campe devant moi. À la faible
lueur diffusée par le véhicule extra-terrestre, je vois les traits de son
visage tordu par la douleur. Un petit récepteur fixé à mon poignet indique
l’émission d’ondes sonores proches des ultra-sons perceptibles uniquement
chez les femmes. Je comprends que ces signaux phoniques travaillent chaque
cellule de son corps. Inutile de dire que la folie a vite gagné son esprit.
Ses mains frêles essayent d’arracher le réservoir d’air liquide accroché à sa
ceinture. J’alerte
Glen et André qui sont les plus proches de nous… ils sont endormis… ils sont
tous dans les « vaps ». Et je suis aux prises avec un être que la
folie a rendu fort. Impossible de lui faire une piqûre de calmant à travers
sa combinaison sous-marine… Un poignard apparaît maintenant dans sa main
droite. J’ai peine à retenir son poignet. Trois lignes rouges strient déjà la
région de son cœur. Je suis obligé de lui décocher un coup de pied dans le
bas-ventre. Elle s’est évanouie. Le
sous-marin de poche est maintenant au-dessus de moi, très certainement proche
de la surface. Et je sens que je perds conscience ! Les anémones de mer,
les poissons multicolores, le corps de Marie, tout tourne dans un brouillard
azuré. Des vrombissements se font entendre. Une soucoupe volante paraît dans
l’eau trouble et ce brouillard qui m’entraîne de plus en plus vers le
sommeil. La soucoupe m’a semblé changer de couleur. Mais je ne peux pas
préciser laquelle. J’entrevois l’appareil monter vers la surface. Et je tombe
sur le corps de ma collègue ! Et des
images reviennent de mes anciens rêves… fait étrange : j’ai conscience
que je rêve ! C’est comme
si j’assistais à la projection d’un film. Dans un
laboratoire éclairé de rayons rouge sombre, des coffres de verre s’alignent,
entourés de tubes remplis. Dans ces coffres, des corps de femmes. Une voix
résonne dans la salle : - Vous
avez très bien réussi cette créature, professeur ! L’homme en
blouse blanche qui a parlé apparaît près d’un coffre où un corps féminin est
en cours de réalisation. Des cadrans relèvent à tout instant température,
pression, période respiratoire, etc. La fille est
allongée sur le dos, ses cheveux châtain clair encadrent son visage
inachevé. Un câble ombilical lui transmet le flot sanguin qu’une machine
pompe sans arrêt. Des tas d’électrodes contrôlent à tout moment ce corps déjà
évolué. La voix résonne une deuxième fois : - Allez-vous
lui transmettre votre nom ? - Je
crois, George, que je peux ! Elle me ressemble beaucoup !
L’image se brouille. Derrière une
glace sans tain, une pièce gaie : la chambre à coucher. Des meubles
modernes ornent cette pièce. La porte principale s’entrouvre, laissant la
place à un être horriblement défiguré, comme si la peau avait fondu, telle de
la cire ! Instinctivement,
ma main a saisi un canif dans ma poche et avisé du coin de l’œil une
bouteille sur la table : je ne sais pas si je suis en présence d’un ami
ou d’un ENNEMI. Hypnotisé, je quitte la chambre. J’y rentre
cinq minutes plus tard, il a disparu ! Je constate que les photos
collées au mur ont été volées par le personnage mystérieux. L’image se
brouille. Je me vois arracher le sac à dos d’une jeune femme, en sortir une
bombe et la balancer au loin. Un fracas
survient et l’image disparaît dans un nuage de poussière. Un homme en
blouse blanche est penché sur son microscope. La salle est garnie de
nombreuses fenêtres. L’homme, âgé peut-être de quarante ans, dans un geste
qui lui est familier, remonte sur son nez bien droit sa paire de lunettes. - Que
pensez-vous de ces plantes ramenées par Paul de la planète Lambda 5 de
Totion, Max ? à
suivre de Hertia May |
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Concours de poésie 2021 Organisé par la
Société d'émulation de Cambrai
Concours ouvert dans le cadre de la séance solennelle du 24 janvier 2021 Les poésies sont à adresser avant le 31 décembre à la Société d'émulation de Cambrai 39, rue Saint-Georges 59400 Cambrai Règlement consultable sur www.emulationcambrai.fr |