SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°63
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MAI-JUIN-JUILLET-AOÛT 2021 a
Illustration BD page 2
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PATRICK MERIC
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HUMOUR-PATOIS
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Humour, ponctualité et subtilité page 3
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Anonyme |
Mon Fantôme page 3
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Luc PIPART |
les Pommes de terre… page
4
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Anonyme |
L’Electricien page 4
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Franck DEFOSSEZ. |
Evasion page
5et 6
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Franck DEFOSSEZ |
Un demi-ouverrier Page 17
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Léonce BAJART |
Pensée page 6-12-16
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ADULTES |
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ENVIE DE … page 7 |
Patricia LOUGHANI |
PAR DELA page 7 |
Pluies Neuves |
LE PETIT ROUQUIN page 7 |
Reine DELHAYE-BURLION |
JOURNEE MAGIQUE page 8 |
Thérèse LEROY |
Complainte du Poète … page 9 |
Jean-François SAUTIERE |
Pardonne mes erreurs page 9 |
Christelle LESOURD |
Effet Boomerang page 9 |
Bernard SIMON |
Je veux vivre page 9 |
Julien BURY |
PÂQUES page 10 |
DUHIN MARICARMELLE |
L’Oiseau page
10 |
Albert
JOCAILLE |
LUNDI NOIR page 11 |
Christelle LESOURD |
Sais-tu page 11 |
Saint HESBAYE |
La rose stabilisée
page 11 |
Jean-François SAUTIERE |
Faim du Monde page 11 |
Henri LACHEZE |
Aux Soldats … Page 12 |
Jean-Charles JACQUEMIN |
L’Eglise Page 13 |
Thérèse LEROY |
SILENCE Page 13 |
DUHIN MARICARMELLE |
L’Automne en Cambrésis Page 14 |
Gérard ROSSI |
L’Enfant Page 14 |
Albert
JOCAILLE |
Désapprenance Page 14 |
Henri LACHEZE |
L’ile verte Page 15 |
HERTIA-MAY |
Quand je cueuille la folie Page 15 |
Saint HESBAYE |
OH, LUNE page 16 |
Joël HERBIN |
Evasion lunaire page 16 |
Delphine WALBECK |
LETTRE à mon ami terrien Page 17 |
Robert BRETON |
Les Perce-neige Page 18 |
Luc PIPART |
De fil en aiguille Page 18 |
Aurélie SYLVIUS |
NOUVELLES
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PIERRES PRECIEUSES page 19&20 |
PASCAL |
Ode à la lune page 20 |
Fham FAGOUR |
Paranormal sisters page 21&22 |
Martine GRASSARD-HOLLEMAERT |
Une vie de Chien page 23&24 |
HERTIA-MAY |
DIVERS
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Le
petit monde de Brassens 3°de couverture |
Marc
VINCENT |
* Retrouvez l’auteur dans la revue littéraire |
AMOUR,
PONCTUALITE et SUBTILITE |
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Mademoiselle la Virgule et Monsieur du Tréma devaient se
marier… Mais voilà qu’elle apprend que son futur, l’infâme, est épris d’une autre femme ! Elle le fait venir. Ils sont dans le salon. Très nerveuse, elle sonne Un serviteur fidèle entre, son nom est Guillemet. Ayant besoin d’air, montrant au serviteur les fenêtres, elle lui dit : « ouvre-les, Guillemets ». Et Guillemet
les ouvrit Alors, calmée un peu par les odeurs champêtres, de nouveau, montrant au serviteur les fenêtres : « ferme-les, Guillemets » ! Guillemet les ferma. Madame la Virgule Et monsieur Tréma restèrent seuls. J’étais, lui dit-elle, fort aise, mon cher monsieur, d’entrer dans votre Parenthèse. Mais
puisqu’une autre femme est mieux à votre goût que moi, Ne niez pas Monsieur, car je sais tout, elle est jeune et jolie, se nomme Cédille, danseuse à l’Opéra, dans le premier quadrille. Restons-en là ! (tout ça dit d’un Accent Aigu). Le pauvre du Tréma piteux, mais convaincu qu’on se sort toujours d’affaire en étant brave, S’expliqua d’un air digne avec un Accent Grave. Mademoiselle
la Virgule l’interrompit : « Assez Monsieur, Point d’Exclamation ! Je ne souffrirai Point d’Interrogation ! Adieu ! » Du Tréma, certes, était philosophe, mais vraiment, sous le coup d’une telle Apostrophe et comprenant le faux de la situation, il renonça soudain à tout Trait d'Union Prenant l’air pincé de quelqu’un qui se
vexe, il fronça les sourcils en Accent Circonflexe. Et se sentant coupable sur plusieurs Points, Il sortit brusquement en serrant les Deux Poings. Une femme frappée d’un coup si traître, c’est affreux ! C’est humiliant ! Et vous croyez peut-être que madame Virgule en mourut ? Ah que nenni ! elle s’éprit d’un autre, un certain monsieur Point. Et bientôt eut lieu sans que ce fût ridicule, le mariage très sélect de Point et Virgule. Ils eurent des enfants : Point à la ligne. Salutations, Point barre ! et à + Inconnu |
MON
FANTÔME |
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LES POMMES DE TERRE ET
LES FEMMES. |
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J'ai toujours été
frappé par l'utilisation fréquente de noms féminins pour en désigner les variétés comme les Charlotte, les Mona Lisa ou les belles de Fontenay et, surtout, les modes de cuisson.» Mesdames et chères amies, vous n'êtes pas des pommes de terre, et cependant: Que vous soyez en robe de chambre ou en chemise, Sans pelure ou drapées de mousseline, Vous restez toujours Duchesses ou Dauphines ! Parfois atteintes de vapeur, mais rarement soufflées, Vous gardez la ligne allumette et la taille noisette ! Vous êtes délicieuses à croquer, tant que vous n'avez pas germé ! Vous êtes délicieuses à savourer, surtout dorées, Mais meilleures encore quand vous êtes sautées ! Quand de vos maris, j'épluche la conduite, Je découvre qu'avec vous, ils ont la frite. Ils sortent sans pelure, même s’ils pèlent de froid. Pour eux, même si vous n'êtes plus des primeurs, Vous demeurez d'éternelles nouvelles ! Pour vous, ils se laissent arracher les yeux, Friper la peau et meurtrir la chair. Car comme les pommes de terre, Ils ont des yeux, une peau et une chair ! Sans vous, ils sont dans la purée, Sans vous, ils en ont gros sur la patate, Alors que de la société, vous en êtes le gratin ! On en rissole encoreInconnu |
L’Electricien |
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Trop sympa la langue française Il était une fois, un électricien qui voulut brancher une
femme qu’il trouvait lumineuse. Hélas pour lui, celle-ci chercha tout de suite à éteindre
ses ardeurs. - J’suis déjà prise ! annonça-t-elle. - Je m'en fiche ! lui dit-il, je ne suis pas du
secteur. On pourrait se voir en alternatif ? - Si tu continues à me mettre sous tension avec autant
d’intensité, je pars en courant. Et elle se retourna pour s’éloigner. Reprenant le fil conducteur de son approche, il chercha à
l’allumer : Mais pourquoi faites-vous de la résistance ? N'aimez-vous
pas les Ohm ? Elle lui fit Volt face.
A ce moment-là il y avait de l’électricité dans l’air ! - Watt ? T’Ampère pas une ! - C’est que je ne vous trouve point Led ! s’exclama
l’électricien. Son style ampoulé sembla calmer la femme. - C’est gentil. Mais dis-moi, tous ces jeux de mots,
c’est pour briller ? - C’est pour flatter votre intelligence ! J’adorerai
étreindre une lumière de votre genre. (L’électricien imaginait sans doute déjà les va-et-vient.) - Tu me prends pour une call girl de Lux ! ? Je te dis
que je suis déjà prise et éprise ! Elle était sur le point de péter les plombs à cause de
cette méprise multiple. C’est alors qu’arriva le galant de la belle, un macho
monté sur pile électrique, qui joua parfaitement son rôle d’interrupteur de
conversation en collant une châtaigne au prétendant (ça douille !). Et c’est ainsi que l’électricien, qui se prenait pour une
lumière mais n’était guère brillant, dut accepter de la mettre en veilleuse. Franck Defossez |
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Evasion |
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La petite clinique était nichée au creux d'un magnifique paysage
arboré, loin de toute habitation, elle baignait dans un environnement propice
au calme et au repos. Elle accueillait dans des pavillons indépendants, ses
pensionnaires, souffrant de troubles
cognitifs divers, allant de la simple mélancolie à la dépression sévère, dans un cadre luxueux et verdoyant. En
effet, la plupart, sinon tous les
résidents bénéficiaient de rentes confortables, et l'environnement ainsi que le " service " étaient
à la hauteur de l'argent demandé pour le séjour . Y séjournaient aussi, dans
une mesure non négligeable, de nombreux cas de dégénérescence cérébrale. L'impression de sérénité qui se dégageait de l'ensemble fut
brutalement interrompue par un appel sonore - " Docteur ! docteur !!
" Essoufflé, un infirmier apparut sur le seuil du bureau directorial.
Le médecin leva les yeux : -" Que se passe-t-il Georges, vous paraissez paniqué ?! " -" Il y a de quoi, docteur : le 17 s'est enfui ! " Le docteur Antoine Muller
afficha un étonnement agacé. - " Comment ça, enfui ?! comment a-t-il fait !? " L'infirmier tenta une explication : -" Il a dû voler un badge pour passer la barrière d'entrée,et
... il a volé une voiture ! " Le visage du médecin s'empourpra : - " avec votre manie de laisser traîner vos clés sur le
contact, voilà ce que ça donne ! Qu'est-ce que je vais dire à la famille,
maintenant ? que leur vieux papa, gériatre en retraite et amnésique s'est
sauvé dans la nature ? Et qu'en plus, ayant jadis exercé ici , il connaît le
coin comme sa poche, hum ! On est pas
dans la merde, moi, je vous le dis ! " -" qu'est ce qu'on fait ?" dit l'infirmier confus. " qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ? On prévient les
flics, en espérant qu'ils le retrouvent rapidement ! " On ne peut pas dire que le médecin était de bonne humeur en montant
dans sa voiture. La clinique était une charge qui commençait à peser
lourdement sur ses épaules. - " T'as plus vingt ans, coco " se prit-il à constater à
voix haute " bon, rentrons, c'est le W.E. une chance, Je vais pouvoir
décompresser, je me sens fatigué ". Le médecin présenta son badge au lecteur, la barrière se leva
lentement, il passe doucement en première et tourne à droite. C'était la fin
d'une belle journée d'automne, qui, le soir approchant, sentait bon l'humus
des sous-bois. Conduisant lentement, le docteur se prit à songer à son âge,
au temps passé à travailler, et à cette fatigue chronique et sournoise qui ne
le quittait plus. - " Décidément, il est temps de penser à la retraite ! "
songea t-il. Il se vit chez lui, avec Sophie, sa femme, et ses deux enfants :
Ernest et Frédéric. Il lui tardait de les retrouver et de les aider à faire
leur devoirs. Le médecin sourit, attendri par l'évocation de ses enfants. - " mon Dieu , que je suis bête ! il y a longtemps qu'ils ne
sont plus à la maison ! réalisa t-il soudainement. " je vais finir neuneu, moi, si ça continue ! c'est cette
déviation à la con qui m'a troublé. ...à conduire machinalement, je ne sais
plus où je suis, maintenant !... et pas de panneaux, bien sûr ! Ils auraient
pu le flécher, ce détour ! Au prochain
carrefour, je prends à gauche, ça mènera bien quelque part ! Le soleil se couchait maintenant, et un léger brouillard sourdait du
sol, rampant en vagues lourdes et mouvantes. Le médecin alluma ses phares. - " Manquerait plus que je renverse un cycliste ! " Mais la route demeurait obstinément déserte, hormis quelques rares
rongeurs qui traversaient furtivement
dans le faisceau des anti-brouillards. Le médecin freina et se gara le plus
possible à droite, il descendit en prenant soin de ne pas salir ses souliers. - " Je vais téléphoner à la maison, que personne ne s'inquiète
de mon retard. ….Il est où, mon téléphone ?
Ha ! dans la boite à gants !.... qu'est-ce qu'il fout là ?.... encore
un mystère !.... Pas de réseau ! Evidemment, avec cette forêt ! Le mieux que
j'ai à faire, c'est de rebrousser chemin, jusqu'à la déviation. J'espère la
retrouver, je l'ai à peine entrevue !" Cela faisait un quart d'heure qu'il roulait, et le brouillard
s'épaississait . - " Mais où je suis? bon sang ! Je vais appeler la maison, ils
vont finir par s'inquiéter !.. Il est
où, mon téléphone ?..dans la boite à gants !... qu'est-ce qu'il fout là
?....Pas de réseau ! c'est le brouillard, à tous les coups ! Au prochain
carrefour, je prends à gauche, ça mènera bien quelque part !.....Une route, à
droite, je la prends : on dirait que je la reconnais ! " La voiture fit une petite embardée sur le sol humide. -" Doucement, ce n'est pas le moment de se mettre dans le fossé
! Je vais arriver trop tard pour dire bonsoir aux enfants, tant pis, ils
s’endormiront sans moi, pour une fois ! Il est où, mon téléphone
?.... Dans la boite à gants !.... qu'est-ce qu'il fout là ??....Pas de réseau
! ..c'est le brouillard, à tous les
coups ! pas un panneau ! Merde
! et la nuit qui tombe, maintenant. ça, plus le brouillard, je ne suis pas
rentré ! Et tout se ressemble ! pas un point de repère : je pourrais tourner
comme ça toute la nuit ! Finalement, je ferais peut-être mieux d'essayer de
retrouver la clinique ! Au moins, il y a du monde. Oui, je vais faire ça ! Je
préviens la maison et j'y vais !.... Il est où, mon téléphone ?.... Dans la boite à gants
!.... qu'est-ce qu'il fout là ??....Pas de réseau ! c'est le brouillard, à tous les coups !
bon, je continue tout droit, et
je prends la prochaine à gauche,...ça mènera bien quelque part !... Là bas
!... des phares!.... Pas possible ! il y a donc quelqu'un qui prend cette
route ?! de plus, elle semble ne pas bouger, cette voiture. Pourvu que ce ne
soit pas comme moi : quelqu'un qui cherche sa route ! Je vois qu'ils sont
deux et me font signe d'arrêter !
Bonjour Messieurs, on peut dire que vous tombez bien ! Figurez vous,
c'est bête, mais je me suis perdu en me rendant à mon domicile ! Ouf, ça fait du bien de rencontrer
quelqu'un "! Les deux gendarmes se regardèrent. - " Docteur Riccosetti ? la clinique du docteur Muller nous a
demandé d'entamer des recherches, suite à votre fuite. Mon collègue va monter
avec vous et nous allons vous ramener à la clinique. Tenez vous tranquille,
nous n'aimerions pas devoir vous passer les menottes ". Franck Défossez |
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ENVIE DE … |
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Envie
d'étoiles courbées d'infini Images
douceur, images d'ardeur Souffle
court baigné d'incandescence ... Mémoire
d'un temps avant la conception Où
l'Immortel plane, fidèle et impatient... Envie
de tout, cœur en clin d'absolu... Pour
que règne la folie, le silence... Pour
que règne l'indiciblement beau... Caressez
l'invisible fraîcheur d'une main décidée... A
jamais, je suis... A jamais, l'exil... Patricia Loughani copyright, le 12/02/2020 |
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Par-delà |
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Au-delà du mur de l’arbre à papillons, un horizon accouche dans les bras changeants d’un jour gribouillé à la craie sur un tableau de nuit, avance et rampe, vomit brusquement des flots d’ocre sur la pierre griffée du moulin. Enfin, frissonnant au sortir de ses dix-huit mètres, il dégage loin devant lui un soleil de blé passant sous la branche transversale du noyer. Pourtant, l’obscurité rompue à ce genre d’exercice frontal parvient à effacer ces gâteries de couleurs qu’un regard indifférent peut tuer. D’un dégradé de gris brodé à la va-vite, elle habille les heures d’un jour douteux, mal fagoté, chausse le ciel de pantoufles de pluie, fait avancer le temps d’un pas lourd, empesé de tristesse. C’est faire sans l’été et le raffût sans complexe de merles qui font leur ménage, toutes plumes dehors. C’est dès l’aube, non avec un certain amusement taquin, qu’ils dispatchent joyeusement les consignes du jour premier de la session estivale. Charmes, chênes et hêtres passent au vert, la lumière, en trombe, cavale sur toute la longueur des murs surpris dans leur sommeil par sa caresse tiède. Attention aux absents, la parade ne tolère pas de tire-au-flanc et, qui plus est, il y a toujours un mouchard pour s’en aller cafarder à travers la plaine ce qui ne lui regarde pas. Le merle n’est pas moqueur, il a simplement une trop grande gueule. Pluies Neuves |
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Le petit
rouquin |
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C’est un animal bien
curieux, Il est vif et très malicieux. Il court à travers la
forêt, Pour se protéger, se
cacher. A l’automne, il garnit
bien ses garde-manger, Les emplit de noisettes,
de champignons séchés. Il les retrouvera tous, cet hiver, Ce
sera facile grâce à son flair ! Il est rapide quand il
s’enfuit ! Il file protéger ses
petits, Qui sont bien au chaud sur
un lit douillet, Fait par leur maman, très
attentionnée. Vers quatre mois, ils
quitteront le nid, Pour fonder une famille et
vivre leur vie. Vous l’avez reconnu parmi
les feuilles ? Oui, bien sûr, c’est notre
ami l’écureuil ! Reine
Delhaye Burlion |
Journée magique , |
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Ce fut une journée remplie de douceur, telle une caresse sur mon âme, journée miracle remplie d'événements improbables, une de ces journées qui nous reviendra souvent en mémoire et qui éclairera notre quotidien en posant un sourire sur nos lèvres. Quand nous sommes arrivées sur la plage de Berck, je suis restée émerveillée à contempler le paysage : je ne me souvenais pas que le sable était aussi blanc ! C’était l’heure du déjeuner et les mouettes (ou était-ce des goélands !?) n’en perdaient pas une miette. Agglutinés autour de quidams qui tentaient de festoyer, rassemblés en nuages stridents, ces volatiles quémandaient, exigeaient. Une silhouette isolée, là-bas, semblait les attirer tous à elle seule. Posés sur le sol, des dizaines d’oiseaux affamés l’entouraient, attendant patiemment quelque relief de son repas ; au-dessus d’elle tournoyait une nuée d’ailes bruissantes et impatientes. C’était un spectacle extraordinaire ; pourtant, nul n’était besoin de regarder aussi loin. Nous n’avions qu’à lever la tête pour admirer ces oiseaux qui venaient nous saluer. Les ailes étendues, absolument immobiles, on eut dit des cerfs-volants tenus par une main invisible. Planant sur l’aile du vent, de temps à autre ils virevoltaient puis revenaient un moment, reprenant leurs attitudes de statues immobiles. À notre tour, nous sommes parties à la recherche d’un restaurant, superbe moment de retrouvailles mère-fille entre rires et confidences. Sur la plage, le sable était doux à nos pieds nus, l’eau semblait presque tiède, la mer ronronnait des vagues tranquilles en rouleaux incessants. Apaisement dans le vent… Plus loin, un homme lançait un frisbee dans les vagues pour que son chien lui rapporte. Distraites de notre collecte de coquillages et de galets, nous nous étions arrêtées pour admirer le spectacle. C’est alors que le chien, nous apercevant, eut l’idée de nous rapporter le frisbee plutôt qu’à son maître. Machinalement je le relançai à mon tour, et le chien, tout content, se mit à me le rapporter à chaque fois. Parfois il semblait hésiter mais il revenait toujours vers moi. J’en ris encore aujourd’hui mais je dois reconnaître que je me sentais gênée vis-à-vis de son maître… De retour à la voiture, nous avions toutes les deux l’impression bizarre de planer, (un peu comme les mouettes de ce midi, à vrai dire !) comme si nous baignions dans une atmosphère soporifique. Soporifique et hilarante… Que de crises de fous-rires !... Était-ce l’air iodé de la mer !? Maman m’avait dit : « Si tu vas à la baie d’Authie, ramène-moi des cornichons de mer ! » Aussi, pour ne pas la décevoir, nous sommes parties en direction de Groffliers. Après maintes recherches pour retrouver le chemin qui mène à la baie, nous avons continué à pieds. Et c’est là, dans ce sentier pédestre, que nous avons rencontré plusieurs « miracles » : des gens inconnus qui te sourient en te croisant et qui te disent « Bonjour ! », d’autres qui s’arrêtent pour engager la conversation, l’un qui nous demande où il peut apercevoir des phoques… J’avais l’impression d’être revenue des années en arrière, quand on passait nos vacances dans un terrain de camping où tout le monde se côtoyait en amis et voisins : c’était bon et chaud comme un doux cocon… Arrivées sur les vastes étendues sableuses, je me mis à la recherche de passe-pierres et tandis que je commençais ma cueillette, une femme, accompagnée de son petit garçon, vint à ma rencontre et nous nous mîmes à papoter comme deux vieilles amies, parlant de la façon de cuisiner les salicornes, et puis de choses et d’autres dont je ne me souviens plus. Elle me dit « Si j’en trouve sur mon chemin, je vous en rapporterai ». Quelle ne fut pas ma surprise de les voir revenir, un moment après, elle avec les précieuses plantes dans la main, (« Je suis désolée, je n’en ai pas trouvé beaucoup », me dit-elle pour s’excuser), lui avec un grand sourire, qui me tendait une longue plume grise de mouette (ou était-ce de goéland !?) qu’il avait trouvée pendant sa promenade. Nous sommes repassées par Fort-Mahon pour visiter quelques boutiques, nous sommes retournées faire nos adieux à la plage mais la mer se retirait, il était temps de repartir. Cette plume, je l’ai toujours, je l’ai gardée précieusement comme un don du ciel. Le cadeau d’un enfant n’est-il pas sacré ? Son geste ne renferme-t-il pas une forme de magie ? Qu’elle soit d’une mouette ou d’un goéland, ça n’a pas d’importance. Quelquefois je la regarde et je souris malgré moi, au souvenir de ces inconnus rencontrés au hasard d’une journée, et de leur gentillesse à tous, à la pensée de cette journée magique remplie de tant de trésors… Thérèse - 21 Août 2019 |
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Complainte du poète amoureux de nature mais peu enclin à l'effort
de culture |
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Le poète est au potager. Que tète au jardin le poète ? Le suc pur des mots, messager De quelque interminable quête. Peut lui chaut carotte, chou bleu, Navet navrant, long de Mézières, Encore qu'un bon pot-au-feu Vaut bien tirade de Molière … Les herbes, notamment le thym Miroir des landes sauvageonnes Ont sa préférence, certain : Ça croît tout seul et sans personne. Pomone, ô nymphe des vergers, Toi que le désordre incommode, Sois indulgente à ton berger Qui te sait fleurir par une ode ! Et si au sarcloir besogneux Il préfère ardemment la lyre C'est pour - selon son propre aveu - Qu'on prenne plaisir à le lire. Jean-François
Sautière |
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Pardonne mes erreurs |
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Pardonne mes erreurs Ressens une dernière fois cette chaleur C’est celle de mon cœur Même si je ne peux te prendre dans mes bras Même si j’ai froid sans toi Dès qu’il te voit, il rebat Moi, ton opposé et ton aîné Toi, le seul que j’ai aimé Mes rêves m’emmènent vers toi Mais je crains le jour Qui me détourne toujours Je n’espère plus Ma bulle s’est rompue Mes rêves évaporés Il ne reste plus rien Seul un tas d’os Erre encore Et encore Mais prends garde à toi Car je crois que de toi Il se défend Peut-être de t’aimer Il traverse les mers, Avec pour seul espoir Sentir une dernière fois Ton doux parfum Tes mains sur son écrin. Christelle Lesourd |
EFFET
BOOMERANG |
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Je
me suis nourri de fruits défendus. Je me suis pourléché de vils baisers. Dans la luxure, je me suis
damné. De ces travers ton amour j'ai perdu. Je me suis goinfré de vilains
désirs. De trahisons je me suis
rassasié. Puis j'ai vu ce regard noir me maudire. Où vas tu si tard ? Sans me regarder. Je me suis gavé de piteux mensonges. Dans la débauche je me suis
bâfré. À présent regrets et remords me rongent De te voir partir sans te retourner. Je sais combien je t'ai fait de la
peine. Je sais que je t'ai souvent humiliée. Désormais ton amour n'est plus que
haine. Sans
toi, ma vie va alors s'arrêter. Bernard
Simon |
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JE VEUX VIVRE ! |
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Encerclé d'un monde Qui me tourmente dans l'onde Les gens m'emprisonnent Les bruits m'empoisonnent Je ne trouve pas de terrain d'entente Dans cet univers où rien ne chante J'ai besoin de soleil Retrouver monts et merveilles Que certains connaissent dans l'enfance Que quelqu'un soigne mes souffrances Ce temps si pâle, si banal Me donne envie de me tirer une balle Se mélange dans mon cœur Ma mélancolie et mes malheurs J'ai besoin de chaleur Pour pouvoir vivre en douceur Que quelqu'un me tende la main Que je puisse vivre, enfin... Julien
Bury |
Pâques 2021 |
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PENSÉE |
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Pensées particulières Mingé du
pisson paneu ché come mingueu du caviar pusqué euch caviar ché du pisson
pon né ! In
garchon a teué sé darons in sam’di matan pou li povir eus rinte eul sam'di
soer à ch’ bal eud ché z'orphelans ! Ché
historians y s’sont mis d'accord su euch fé qué Jinne d'arc se s’rot éteante
bin lontimps apreu eus moert ! Traduction : Manger du poisson
pané c’est comme manger du caviar puisque le caviar c’est du poisson pas
né ! Un garçon a tué ses parents un samedi matin pour lui pouvoir se
rendre au bal des orphelins ! Les historiens se sont mis d’accord sur le
fait que Jeanne d'Arc se serait éteinte bien longtemps après sa mort !
HMA Euch
l’euptimise y vot toudis euch vierre à mitan plon ! Euch pessimise y vot
toudis euch vierre à mitan vite ! et aucan eud ché deusses cans né
sdéminte pouquo in n’leu seurt qué dè
mitan d'vierres ! Y suffirot
qu'euch l'euptimise aveuc sin vierre à mitan plon et ch’péssimise aveuc sin
vierre à mitan vite s'unistent pou avir infin in vierre complèt'mint
plon ! é pis qu'y z’in botte chacan el mitan pou qué tot l’monte sot
cantint ! Traduction : l’optimiste
voit le verre à moitié plein ! le pessimiste voit le verre à
moitié vide ! et aucun de ces deux cons ne se demande pourquoi on ne
leur sert que des demi-verres ! Il suffirait
que l’optimiste avec son verre à moitié plein et le pessimiste avec son verre
à moitié vide s'unissent pour avoir enfin un verre complètement plein !
et puis qu’ils en boivent chacun la moitié pour que tout le monde soit
content! HMA Robin des
bos y prenot à ché riches pou danné à ché pofes qu’y du cop y deuv’note
riche. Du cop, y devot prinne à ché pofe riche pou danné à ché riche pofe. Traduction : Robin des bois prenait aux
riches pour donner aux pauvres qui du coup devenaient riches. Du coup, il
devait prendre aux pauvres riches pour donner aux riches pauvres. HMA In freut cha né kinte pon, mé cha vit dins ché
z’apes. In r’vinche in ozio cha vit dins ché z’apes mé in n'in fé pon d'ell
canfiture! Traduction : Un fruit,
ça ne chante pas, mais ça vit dans les arbres. En revanche, un oiseau ça vit
dans les arbres, mais on n’en fait pas de la confiture ! HMA |
L’oiseau |
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Ne prive jamais l’oiseau de liberté, Car il s’enfuira un beau jour, À la première occasion donnée, Afin de disparaître pour toujours. Car n’a-t-il pas besoin de vivre aussi, Tel les siens et toi-même, Pour s’envoler vers la vie Ainsi offerte et qu’il aime ? Ne prive jamais l’oiseau De tous ces horizons dont il a tant rêvé Et de ce ciel là-haut Révélant les couleurs de l’été ; Charmant oiseau, va donc en paix, Volant vers tes espaces, Et volant si haut Pour aller retrouver tes sujets, Mais aussi ta place, Vers la lumière d’un jour nouveau. Albert JOCAILLE 17 avril 1984 |
Lundi Noir |
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On finit toujours par y repenser J’aurais aimé qu’on me prévienne avant Que je ne supporterais pas de tuer Maintenant, je me mens En simulant des sourires Qui ne veulent plus rien dire Mes yeux trahissent ma détresse Et tu me ramènes vers ma Déesse Peut-être je te rejoindrai plus tôt que prévu Peut-être après avoir vécu Rien n’est certain Tout n’est pas opportun Je ne peux qu’avancer Puisque je ne peux reculer Les autres m’empêchent de stagner Je pense à toi Je pense à moi Il me reste si peu de temps Qu’aurais-tu fait sans Maman ? Je ne pouvais te tendre la main Mais plutôt tenter de t’effacer Alors pourquoi tout reste ancré ! Ne m’en veux pas, J’ai assez mal comme ça Je pensais agir pour le mieux Et te retrouver aux cieux Et crois-moi si je te dis Que tu m’as semblé être un signe des Dieux Et je nous imaginais heureux Malgré tous les maux de cette vie. J’ai rêvé d’être la mère modèle Celle qui te donnerait des ailes Mais je devais être réaliste Même si je ne t’avais pas désiré Même si je t’ai assassiné Crois-moi sur parole, Je t’aimais déjà. Mais je devais en finir. Christelle Lesourd |
Sais-Tu |
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Sais-Tu
que les arbres parlent ? Ils
chuchotent des voyelles Avec
certains oiseaux… Si
tu écoutes leurs feuilles Ils
se reconnaissent entre eux Pour
évoquer le vent, la pluie, la neige… Quand
ils gardent leurs secrets C’est
qu’ils s’adressent Au
Grand Esprit du soleil. Saint-Hesbaye |
La
rose stabilisée . |
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Dis,
te rappelles-tu, mignonne, Cette
rose d’un seul instant Que
t’offrit ainsi que personne Ne
le fit, Ronsard, ton amant ? Aussi,
lorsque sur une affiche J’ai
lu : « rose stabilisée Douze
euros », j’ai cru voir en friche La
terre dépoétisée. Et
j’ai pensé : « pauvre Cassandre, Aujourd’hui
il ne pourrait plus Choisir
cette fleur au cœur tendre Ton
poète d’amour perclus ! » Pourtant,
cette rose éphémère, Pourpre
effluve idéalisée, Fraîche
et galante en son mystère, Est
restée, immortalisée. Jean-François Sautière |
Faim du monde |
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Enfant nu et sans pain, Ton regard m’emprisonne, est-il croc ou grappin, Qui dévore le cœur de ses yeux innombrables ? Yeux affamés, ô feux, vous n’êtes que bois morts, J’ai froid près du brasier où sans cris se consument Ces faims d’enfants posthumes. Henri LACHEZE. |
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Aux soldats sacrifiés en
pleine jeunesse |
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Si la mort a flétri vos nobles et fiers visages, Glacé vos fronts virils, mis vos corps en lambeaux, Votre âme immortelle échappe à ces outrages Car je la sais vivante avant votre mise au tombeau. J’ai toujours en mémoire cette journée tragique Où la France angoissée appelait ses enfants Pour chasser de son sol l’armée germanique Envahissant la France par ses conquérants. Que ce fût à Verdun dans l’infernal carnage Ou encore dans la Somme en Artois sur l’Yser, Partout vous avez su montrer votre courage, Courage surhumain dont nous étions fiers. Par un soir d’accalmie dans la forêt d’Argonne Peut-être avez-vous vu des horizons lointains, Votre esprit vous montrait votre mère si bonne, Une larme alors est tombée sur vos mains. Peut-être avez-vous là-bas dans la tranchée Elevé vers le sauveur vos mains noires de boue Pour montrer votre âme alanguie, desséchée, Et lui crier « Seigneur, Seigneur, pitié pour nous ». Mais quelquefois aussi dans ces affreux combats Dans le charnier hideux de cadavres entassés, Vous n’aviez plus d’espoir qu’en celui d’un trépas, Qui ôterait l’angoisse de vos cœurs harassés. Sans doute avez-vous vu en un songe effacé, Quand vous êtes partis pour le dernier combat, Vos pères et vos mères, le visage angoissé, Qui priaient pour celui qui ne reviendrait pas Non, pas un d’entre vous, pas un n’est revenu. Vous êtes tous tombés dans l’argile ou le sable, Votre âme a lâché son corps sur le sol nu. Ah Seigneur, donnez-leur votre ciel ineffable. Face contre terre, en un creux gris, sanglant, La terre de France vous cache dans son sein Dans ce sol avide de boire votre sang Ah, que ce sang précieux n’ait pas coulé en vain. Vous n’aurez pas connu les plaisirs éphémères, Vous n’aurez pas senti ce qu’est un cœur blessé Par des chagrins intimes ou des douleurs amères Et aussi des remords en songeant au passé. Où êtes-vous, héros qui par la mort accrochée Alors que vous étiez à la fleur du bel âge, N’avez pas vu les vôtres aux visages penchés Vous étreindre longuement avant l’ultime voyage. Mais Dieu a déposé en nous un désir en nos cœurs, C’est le désir d’aimer qui durera toujours, Admirable chose, aimer, c’est le bonheur. Dans l’autre vie alors règnera l’amour. Rédempteur des hommes, cloué au Golgotha, Aie pitié de ceux pour qui ces vers sont écrits, Aie pitié d’eux, Seigneur, pour eux ton sang coula, Et qu’ils voient la lumière, Ô Père, Fils et Esprit. Jean-Charles Jacquemin |
Eglise |
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A quoi sers-tu donc, Eglise, si les hommes
cadenassent tes portes ? J’avais besoin ce soir du réconfort de tes
voûtes profondes. Je voulais venir épancher mon cœur trop lourd
entre tes murs, m’imprégner de ton parfum séculaire, me plonger dans le froid
sépulcral de ta nef pour me réchauffer. Je voulais sentir à nouveau cette
formidable présence des âmes statufiées, ces purs esprits qui déambulent sous
tes vitraux et emplissent tout l’espace. Je voulais demander à Marie la grâce
et l’aide providentielle pour eux qui peinent chaque jour : pour lui qui
n’a toujours pas de travail, pour elle qui ne sait plus que faire. Pourquoi faut-il que tes grilles soient
fermées ? A quoi sers-tu, Eglise, si je ne puis me
réfugier à l’abri de tes murs ? J’avais besoin de toi. Je t’aurais dit
« Pourquoi ? », je t’aurais dit « Pitié ! ». Et à
genoux, je t’aurais demandé pardon. Pardon pour t’avoir reniée, pardon pour
ma colère. Et peut-être qu’alors j’aurais retrouvé l’atmosphère mystérieuse
d’antan, celle qui venait bousculer mon âme d’enfant et faisait chavirer mon
cœur. Mais non, ce soir, tes portes sont restées
closes. Faut-il donc des heures précises pour prier ? Faut-il établir un
planning pour ses états d’âme et pour le désespoir ? Dis-moi, Eglise,
as-tu le mode d’emploi pour refouler les larmes ? Explique donc à ceux
qui détiennent les clés de tes chaînes que le chagrin n’a pas d’heure !
Je regrette le temps où l’on pouvait entrer et s’abriter chez toi à toute
heure du jour… J’avais besoin de toi, ce soir. Revenir demain, dis-tu, quand ton seuil sera
de nouveau accueillant ! Mais non voyons, demain ma colère sera de
retour et mes démons avec elle. Demain mon cœur sera rancœur. Mes yeux
devenus secs ne croiront plus aux mirages. Mon âme sera fermée, enlisée dans
l’obscurité. Mais que t’importe… Pourquoi fallait-il que tes portes restent
fermées ? J’avais tant besoin de toi, ce soir ! Thérèse 02/01/2014 |
Silence… |
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Certains
silences En
disent long. Certains
mots vides Comblent
les silences. Celui
qui s’éteint en silence Parfois
provoque un grand bruit. Celui
qui garde le silence Fait
souvent parler autour de lui. Si
par hasard tu veux dire quelque chose, Attends
en silence Que
l’on te donne la parole. En
silence alors, L’assemblée
t’écoutera. Dès
lors, à tous tu professeras Qu’en
secret certains silences En
disent bien plus long que certaines romances… Maricarmelle (Chutt) 1er
mars 2017 Et n’oublions pas que « le silence est
d’or ». |
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L’automne en Cambrésis |
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Ce n’est pas un fait de ce monde qui marche à l’envers ! À la fin de l’Eté depuis toujours l’Automne attend… l’Hiver ! Blotti entre le hameau des Frisettes, à Igniel Et à l’opposé, vers la plaine : celui de Chantemel Se love à mi-chemin, le cœur de mon beau village d’Estourmel Jusque là encore épargné de la trépidation de la vie actuelle. Là comme ailleurs en Cambrésis, l’Automne vient d’arriver. Saison oh ! comment la bien-nommer ! De l’ « eau » par « tonnes » ! à foison ? Non, chez nous, rien de comparable avec les effets de la mousson !
La douceur ambiante fait même oublier Que le temps de l’Eté s’en est allé ! En Septembre arrive la cueillette des pommes, Mais souvent le ciel tonne ! Le soleil arrive encore à percer les nuages. Alors c’est le soulagement quand il peut repousser l’orage. Ces quelques beaux jours inespérés N’ont que plus d’ardeur à nous communiquer. La rituelle ronde des saisons A toujours été pour moi une fascination. Ce n’est pas là une constatation nouvelle : Mais que l’œuvre du Créateur est belle ! Gérard Rossi (Neuville Saint Rémy Pour le 22 Septembre 2017) |
L’enfant |
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Près de
l’enfant qui pleure J’ai le
cœur qui frémit. Pour tant
de compassion Qui
m’appartient sur l’heure, Et pour
l’image d’une vie À travers
ses raisons. Visage
empreint de cette tristesse Qui
m’envahit et m’étreint. L’enfant,
pour tout le temps de sa jeunesse, M’apparaît
alors, fascinant et souverain. L’enfant
qui peut pourtant rêver Du bout
de l’horizon, Avec tant de choses à aimer Si loin
encore du monde des passions. 24 avril 1988 Albert JOCAILLE |
Désapprenance |
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J’ai désappris à cause d’un enfant à cause d’un mendiant et pour un cheveu blanc j’ai désappris mes yeux pour mieux te voir j’ai désappris l’amour pour mieux aimer j’ai désappris pour mieux
connaître cet enfant ce mendiant et ce cheveu déjà si blanc. Henri LACHEZE. |
L’Ile
Verte |
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L’Ile
Verte se mélange aux regards froids d’un brouillard lent Je
n’accuse pas le temps de s’être livré à l’amertume Vagues
tristes sous la main Matins
fraîchis aux paroles creuses… J’entends
les rires de l’incompréhension Pauvre
poète qui n’a pas pu chanter Les
sentiers aux fleurs paresseuses J’appelle
la rive herbeuse où mon bateau accostera Mais
la rivière est large Vagues
tristes sous la main Sourires
flétris dans les bois déserts J’entends
les cors me chasser… gibier aux abois L’Ile
Verte se noie dans les cabarets enfumés, dans les bals endimanchés, Dans
les cinémas endormis, dans la voiture fatiguée Et
je m’en vais dans l’aube Cueillir
mes regrets : champignons mortels Depuis
que l’on ne les cueille plus à deux Les
champs, les sentiers ne s’ouvrent plus… Pauvre
poète qui n’a pas chanté Les
bières dorées aux cigarettes bleutées Les
caresses douces au ventre blanc… Je
n’accuse pourtant pas le temps S’il
se montre fade, si ses feux d’artifices ne s’éclatent plus Dans
ma tête en flonflons irisés, en bras dessus-dessous. Et
je m’en vais dans une nuit blanche et froide Fille
rieuse aux lèvres d’houblon… Je t’attends. Hertia May 1975 |
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Quand
je cueille la folie |
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Quand je cueille chaque violette du bosquet Où résonne jusqu’au cœur le chant des
chardonnerets, Je songe au spasme du soleil pour fleurir
ton visage, En t’aimant davantage devant tout ce
paysage. Sur cette terre parsemée d’épines et
d’étamines, Tu me proposes l’azur en de pures
églantines, Un baiser sur le front et tu me prends la
main ; Je me souviens de ce câlin plus proche du
destin. Les pétales d’un jour se fanent pour la
vie, Et Toi, pour toujours, comme une source
d’envies Je t’aime, et souris, je sème, et je ris Aux feux de l’âme qui se cache de folie. Saint-Hesbaye |
Oh lune, mon Amour pour
toi va croissant |
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Rêveurs et poètes tu inspires Mais pourquoi es-tu oubliée Délaissée, négligée ou pire ? Qui regarde la voûte étoilée ? Il y a quelques décennies Aldrin, Collins ton sol foulaient. Tous les espoirs étaient permis. Tout le monde te regardait. Pressés, les gens n’ont plus le temps Au clair de lune, de rêvasser. Vivons, courons, seul compte l’argent. Mais moi, oh lune ! J’aime t’observer
La nuit, j’aime bien admirer Dans l’obscurité les étoiles, De l’univers l’immensité. Ce spectacle mérite une toile. Fille de la terre, notre satellite Accompagne nos révolutions. Je m’imagine en sélénite Ressentant une vive émotion. Debout sur un grain de poussière Est fou qui se croit important. Je suis humble et n’ai qu’une prière : Mon Amour pour toi va croissant. En t’observant souvent je pense : Tant de splendeur, c’est merveilleux ! Tout a été créé, quelle chance ! Pour que l’ensemble soit harmonieux. Une musique intersidérale Résonne comme une symphonie. Joël
Herbin |
Evasion lunaire |
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Pour t’écrire de la Lune Dans mon sac, j’ai calé crayons et plumes En voyage en passant par Saturne Juchée sur ses anneaux, j’ai rencontré : Etoiles nébuleuses et roches brunes Ma fusée alunissant sur le sol émouvant J’ai placé mon pupitre droit devant Aux abords de la Mer des Nuées J’ai senti mon crayon s’envoler Les mots pour à nouveau te séduire M’ont suivi vers la Mer des Pluies Où pour la terre et de toi, je sèche mon ennui Pour m’abreuver le soir. Je balade vers la Mer du Nectar Où l’ivresse et l’absence me tiraillent Puisque maintenant seule la Mer du Froid réchauffe mes entrailles J’écoute bien le soir éternel aux rives de l’Océan des Tempêtes Et lorsque je pense à toi, mon cœur lui entre en fête Car si le temps tu m’avais laissé Par la main je t’aurais présenté À la Mer de la Fécondité Mais l’amour fureur, à la Mer des Humeurs, M’enchaîne le cœur Pourtant, dans mon évasion lunaire à des lustres de ta terre Je suis venue me soigner, retrouver la Mer de la Sérénité Sur les flots des mers lacunaires, sans eau, sans galère Sous le regard de Séléné, à l’horizon de l’immensité, Je continuerai à te chercher Pour toujours ou peut-être à jamais… Delphine Walbech |
Lettre
à mon ami terrien
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Je t’écris ce jour du fond de
ma nuit étoilée, paressant sur mon transat au fond du cratère Aristarque. Un
magnifique croissant de Terre éclaire ces lignes qui naissent sous ma sélène
plume. Je t’imagine, petit point
perdu sur cette boule bleue qui illumine mon Firmament, insecte minuscule de
l’immensité de l’espace insondable. Je vois aussi les tempêtes qui parfois
naissent et font trembler tes semblables, petit flocon couvrant le bleu azur
de tes océans. J’aimerais un jour te
rencontrer, que tu viennes à moi, juché sur un missile flamboyant. Nous
pourrions alors partir en voyage, peut-être quelques jours au bord de la mer
de la tranquillité, de façon à oublier les tracas de la vie quotidienne. Et
pourquoi pas aussi passer du bon temps à surfer sur les monceaux déchaînés de
lave de l’océan des tempêtes. Nous pourrions aussi
philosopher sur ta bleue planète. Que de choses pourrions-nous dire sur sa
beauté unique ! Et que dire de sa solitude illusoire dans ce vaste
univers. Mais aussi de tous les problèmes qu’elle peut rencontrer. Toute
cette pollution qui souille ses océans, ces émanations toxiques qui rendent
son atmosphère délétère, ces fouilles qui appauvrissent ses sols…, quand
cesserez-vous de salir votre monde ? Si vous n’arrêtez pas bientôt, elle
ne pourra plus vous nourrir ni vous permettre de respirer. Et là, il sera
trop tard ! Cela me désolerait tellement de ne plus pouvoir correspondre
avec toi, mon ami de la planète bleue. Robert BRETON |
In demi-ouverrier. |
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Tiophile habile qu’iest
menuisier, i s’est mis à sin compte iara bétôt deux ins et, comme iest capape
et qui n’ edminne po trop cair, ia d’ l’ ouvroche tout sin contint. Et même pu qui n’ peut in
faire malgré qu’ia déjà in bo ouverrier qui wèfe aveuc li. Erfuser d’
l’ouvroche c’est imbêtint mais erprinne in fort ouverrier sins savoir si in
pora l’occuper tout l’ timps, ça donne à pinser. El commerce iest si dreule
pouleur ! Si seulemint, pou
qu’mincer, i poveut dégoter quéquin d’aminniéré qui voreut s’ parfaire dins
l’ métier, in demi-ouverrier, comme in dit. Et Tiophile habile i met
inne annonce dins l’ journal. Queuques jours i s’ passent. Personne i n’ vié
quind, verdi passé, su l’ co d’ midi, in intind buquer al porte. Tiophile i cueurt et
veyint qu’ c’éteut in cul-de-jatte qu’iéteut su sin passet, i li dit : -Acoutez, l’homme, d’puis
l’ déjinner ça n’arrête po, c’est des marchinds d’ savonnettes o bé d’
leuques à loqueter, pouleur c’est vous qu’ vos cachez l’amonne ! -Mais j’ène cache po
l’amonne, qui répond l’ cul-de-jatte. -Alorse, quau qu’ vos
volez ? -Mi… j’ vié pou l’annonce.
Vos d’mindez in demi-ouverrier pou d’el bonne tiote ouvroche, èje vié pou l’
place. Estomaqué su l’ primmier
co, Tiophile, vos l’ pinsez bé, i s’est épotré à rire. D’minder in demi-ouverrier
et vir arriver inne mitin d’homme, in cul-de-jatte, ia d’ quau attraper inne
guinnisse. Quind même ça n’ iarrivera
pu, Tiophile i vié d’ermette inne annonce in demindint in demi-ouverrier
mais… aveuc ses dreutures ! Léonce Bajart |
De fil en aiguille. |
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C’est de Caudry que je t’écris À toi ma petite maman qui te bats contre la maladie. C’est de Caudry que je t’écris car c’est ici que je change de vie J’ai laissé les présentations et les tableaux Excel Pour réaliser ma passion dans la cité de la dentelle Faire de la création dans le Nord de la France Là où tant d’autres ont déjà eu cette chance C’est comme monter sur un ring avec l’esprit de Gaston Pigot Plus facile de se battre avec l’idée que l’on mettra l’adversaire KO. C’est de Caudry que je t’écris, un petit village plein de richesses Alors j’espère que mes boucles d’oreilles et charm’s de princesse Auront autant de succès que la maison Halette auprès de la Duchesse Ici, il ne fait pas si froid et les heures passent au son du clocher Ici comme dans les années trente ils ont pris le temps de remettre des pavés Calés au millimètre près comme le pointage avant le métier à tisser On peut les voir dans le centre en allant s’y promener. C’est de Caudry que je t’écris, et même si dentelles et broderie Ont déjà séduit Marylin, Michelle ou Hillary, il n’y a pas que ça ici On peut y croiser les géants de Bajart Mais aussi d’autres métiers d’art Peintres, Créateurs, Graveurs, Imprimeurs… Autant de combinaisons que via la « méthode Leavers » Et moi je viens y ajouter mes petits cailloux. Alors, je sais que tu as peur pour ton petit bijou Mais parfois c’est vers nos rêves que nous pousse l’envie Alors maman ne t’inquiète pas, je me suis fait des amis ch’tis C’est de Caudry que je t’écris, là où j’y suis happy Et après tout je pense que c’est ça le sens de la vie. Aurélie Sylvius |
Les perce neige |
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Des
brins de perce neige aux cloches du muguet Le
gel s'est estompé sur ta face ridée Laissant des sillons bleus aux modestes
reflets Aux
marques indélibiles le temps s'est arrêté Mais
tu n'es plus ici qu'un esprit de passage Guettant
les blouses blanches au dard parfois trompeur Je
ne te quitte plus désormais c'est plus sage N'oubliant
rien du temps où l'ombre était bonheur Voila
plus de dix ans que tu descends du roc Epineux
du cortex où le vent souffle fort Lorsque
tes neurones se heurtent dans les chocs D'un
futur incertain où peut rôder la mort Je
ne te quitte plus désormais c'est plus sage ô
si vous saviez le sens d'éternels regrets Sois
glorifiée maman de franchir le passage Des
brins de perce neige aux cloches du muguet. Luc PIPART |
Pierre précieuse |
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Quand il arrive, on ne sait pas d’où il vient ;
quand il repart, on ne sait pas où il va, mais tout le monde s’en fout, comme
s’il n’était qu’une vulgaire miette de croissant sur sa table. Il pourrait
être absent, jamais personne ne demanderait de ses nouvelles ; il
pourrait être le pilier du bar, jamais personne ne songerait à lui payer un
verre. C’est un quidam anonyme au milieu des fantômes ordinaires. Pourtant, en y prêtant un peu d’attention, il se
distingue du troupeau des consommateurs avec quelques traits originaux.
Chaque être est différent au milieu de cette intransigeante uniformité
morose ; il suffit de le regarder en ôtant de ses yeux les
préjugés, les traductions faciles, les conclusions hâtives, les vérités
inutiles, celles qui blessent sans remords, parce que nous sommes
foncièrement mauvais avec qui on ne connaît pas. Instinctivement, la
méconnaissance engendre l’inquiétude et la méfiance. Est-ce un personnage fabuleux, un minotaure déguisé, un
chantre, un magicien, un ange tombé d’en Haut, ébloui par un arc-en-ciel de
Révélation ou pendant une bourrasque de Félicité ?... Chauve, la
soixantaine dépassée, il a un sourire avenant sur la figure pour chaque
seconde de son existence. Naturellement, il capte le soleil comme si,
ensemble, ils étaient de mèche. Il est rempli de candeur ; il baigne
dans cette aura de béatitude, si bien qu’elle submerge copieusement son
personnage. Il semble que les gens dans ses alentours bronzent de tout ce
débordement lumineux. Il irradie, ce personnage ; il pourrait éclairer
les âmes sombres et le bar, dès la nuit venue… L’été, pendant les chaleurs périodiques, il va s’asseoir dehors,
à une table panoramique. Il scrute ardemment les gens du voisinage comme
s’ils étaient des paysages ; chacun d’eux est un nouveau panorama devant
sa curiosité de voyageur statique. Il leur sourit, comme on sourit à un
nourrisson quand il nous fait des risettes, mais il ne récolte jamais les
fruits de son affabilité. Il ressemble à une pierre précieuse, avec ses
éclats de sourire brillants sans aucune attraction pour le monde des zombis
l’entourant. Il porte un short évasé qui tient plus de la barboteuse qu’un
habit séant. Pour beaucoup, il est amusant ; pour d’autres, il est
ridicule et pour le reste, il est transparent. D’ici, j’entends crier la
meute des bien-pensants: c’est un dépravé, c’est une honte pour notre
société ! Qu’on l’expatrie, qu’on l’emprisonne, qu’on lui ôte toutes velléités libidinales ! L’hiver, il cherche une table avec du passage tout
autour ; peut-être est-ce pour se réchauffer des quelques mouvements
transhumants du va-et-vient. Tous les jours, il s’astreint pieusement à ses
manœuvres d’approche humaniste. Avec ses yeux ronds, il cherche à capter des
regards mais il ne récolte que ceux des indiscrets, des moqueurs et celui du
serveur qui attend sa commande. Quand il ose réclamer son café, sa voix est
éraillée, comme s’il n’avait parlé à personne depuis la veille. Il passe
peut-être son temps en prières intimes, en doléances de piété, en rumeurs
enflammées… Mesdames et messieurs, la Vie n’est qu’un mauvais
spectacle et nous sommes tous des misérables guignols mus par les ficelles de
nos faiblesses ! Pour être digne d’intérêt, dans ce monde de terrasse,
il faut être à la mode, tendance, extraverti ; il faut se singulariser
avec des marques, être fashion, parler fort, surtout pour ne rien dire,
simuler, paraître, rire à contretemps, évoluer à l’aise dans ce ballet
glauque d’hypocrites. Lui, il n’est rien de tout cela et je me demande
d’ailleurs ce qu’il fait là… Est-il le Rédempteur ? Celui qui absout nos péchés ?
Est-il la clé du Paradis, écoutant les maux de passe de tous et de
chacun ? Est-il contagieux de sa Miséricorde ?... Vient-il se
frotter à la populace pour leur parler d’Amour, pour leur inoculer un peu d’Indulgence ?
Est-il tombé du Ciel ?... C’est vrai. Il porte une barbichette blanche qu’il lisse
de temps en temps comme s’il était un véritable prophète. Est-ce un gourou,
un chamane, un prêcheur d’Apocalypse avec des réponses rassurantes à
tout ? En bandoulière, il porte sa vieille sacoche ; j’ai
toujours l’impression qu’il va en sortir quelques tracts en couleur pour les
distribuer, tel un semeur, à son entourage… C’est un ravi, un joyeux, un simplet, un doux, me
direz-vous ?... Vous avez détecté un de ces troublants personnages
bienheureux aux intenses rayonnements enchanteurs ? Je ne crois pas, au
contraire. Lui, il ne vit pas dans ce monde fait d’exhibition, d’ambition, de
pouvoir, de clinquant et de possession ; on voit bien que ce ne sont pas
ses valeurs, celles qui font le brouet du commun des mortels, ici-bas. Il
navigue dans d’autres sphères, celles de la Sérénité, de l’Humilité, de la
Générosité, de l’Amour. Mesdames et messieurs, ne lui jetez pas la pierre !
Elle fronderait sur le lac des Echos Heureux ; de ses ricochets
hasardeux, vous n’en récolteriez que tempêtes, dévastation, désillusion,
chagrin, malheur… Bien sûr, ça emmerde les gens quand on n’est pas comme
eux : l’échelle des valeurs est compromise… A-t-il dans sa sacoche le
secret des feux d’artifices multicolores ? Les résultats du Loto ?
Les lauréats de la future rubrique nécrologique ? Le mode d’emploi pour
aimer son prochain sans nulle restriction ?... Soudain, je m’aperçois que ce quidam est beaucoup plus
riche que tous les attablés sur la terrasse. Mais sa fortune n’est pas faite
d’or : elle se mesure en larmes, en sourires, en acquiescements diserts
et en révérences complices. Alors, c’est un Saint, me direz-vous ? Le temps que
je me retourne, que je le compare avec les vitraux affichés de l’église
proche, il a disparu de l’ambiance grisâtre comme s’il n’avait jamais
existé… Pascal. |
Ode
à la lune |
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Le jour
s’achève, la nuit tombe doucement De toute la
journée c’est le plus beau moment. À travers la
lucarne et les barreaux Je te vois
et t’admire, divine beauté ! Chaque soir,
avec patience, tu étales ton halo Tu me
rappelles ma bien aimée Que j’ai
laissée seule, abandonnée. Je
t’observe, je vagabonde avec toi Mes amis
t’ignorent et ne te voient pas. À ton
contact je rêve, je rêve de liberté Je rêve de
prendre celle que j’aime dans mes bras ! Douce Lune,
arrête cet horrible cauchemar Ce film
d’horreur, cette série noire ! Lune, mon
amie, laisse-moi goûter à la vie Enveloppe-moi
de ta douceur, redonne-moi de l’espoir Avance le
temps, fais tourner les jours, je t’en supplie ! Mais demain,
comme chaque matin, je me réveillerai là Je
t’attendrai patiemment quand la nuit tombera Et toi,
comme moi, tu seras encore là. Fham FAGOUR |
PARANORMAL SISTERS |
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Suite du Chapitre
4 Alexandra
saisit au passage un autre verre sur le plateau d’un serveur et continua son
action en titubant, quand tout à coup, le fil se tendit brusquement puis il
se relâcha aussitôt. Déséquilibrée l’hôtesse chercha maladroitement à éviter
de tomber, mais elle s’emmêla les pieds dans le voile de sa robe, trébucha et
chuta lourdement dans la piscine, entraînant avec elle la rallonge électrique
qu’elle tenait toujours. Tout se
passa si vite que personne n’eut le temps de réaliser. Certaines personnes
crièrent, d’autres restèrent pétrifiées. Un serveur qui avait vu la scène, se
saisit d’un balai et utilisa le manche pour arracher la rallonge de la prise.
Le corps d’Alexandra flottait maintenant au-dessus de l’eau. Son mari plongea
et la remonta rapidement à la surface, il criait le nom de sa femme, mais il
était trop tard elle n’entendait plus la voix de son époux. Elle
ressemblait à une sirène échouée sur une plage, sa robe ruisselait d’eau, ses longs cheveux bruns
s’étalaient sur le sol. Les pompiers
prévenus arrivèrent sur les lieux quelques instants plus tard, mais ne purent
plus rien faire pour elle, son cœur s’était arrêté. - Elle
est morte ? s’écria une personne sous le choc. Amélie,
livide, s’était approchée. - Il faut
partir! murmura Tara. - Pourquoi
veux-tu partir ? - Il se
passe quelque chose de pas net ici, nous devons nous en aller. -
Quoi ! Que veux-tu dire ? - J’ai
distinctement vu la rallonge se tendre anormalement. Comme si quelqu’un avait
voulu faire perdre l’équilibre à notre hôtesse. - Tu ne penses
pas que ton métier te monte à la tête ! Tu n’es pas Colombo. Mais si
c’est vraiment un meurtre ce que je doute fort, tu es gendarme, tu dois y
aller. - Non,
écoute-moi, il vaut mieux partir, cela fait deux fois que nous sommes sur les
lieux où s’est perpétré un accident, c’est bizarre non ! Tu t’imagines,
j’ai voulu lui prendre la rallonge des mains, elle a refusé violemment sinon
ce serait peut-être moi qui serais dans l’ambulance en ce moment. - Nous
n’avons rien à voir là-dedans. Nous étions juste présentes c’est tout. Elle
avait bu plus qu’il n’en faut c’est le motif de sa chute. - Je te dis
que j’ai perçu la rallonge se tendre anormalement. - Tu te fais
encore des idées. - Mes
collègues risquent fort d'en faire le rapprochement. Nous serons interrogées.
La gendarmerie va arriver dépêche-toi. - Tu es
vraiment folle, nous n’avons rien à y voir, je te dis, c’est un
A.C.C.I.D.E.N.T. Et puis et Lilian ? - Mon
intuition me souffle le contraire. Et Lilian comprendra. Viens ! je te dis. - Ton
intuition a tort. Malgré la réticence d’Amélie, les deux
femmes se faufilèrent entre les gens, Tara avait réussi à attirer son amie
dehors. Elles
dévalèrent les marches du perron, grimpèrent dans la Clio, Tara mit le moteur
en route et fit une manœuvre pour sortir de son emplacement. Elles passaient
à peine la grille de la demeure qu’elles entendirent les sirènes de la
fourgonnette des gendarmes et celle de l’ambulance au loin. Tara
tremblait non pas de peur, elle s’était déjà retrouvée dans ce cas de figure,
mais si son chef apprenait qu’elle avait menti, elle prendrait un rude sermon
et Tara n’en avait nullement envie. Elles réussirent à quitter les lieux
avant que l’estafette bleue n’entra dans la cour. De retour dans l’appartement de Tara, elles troquèrent
leur robe de soirée pour une tenue plus décontractée, puis elles
s’installèrent dans le divan, Tara attrapa un paquet de cigarettes posé sur
la table basse, en sortit une qu’elle porta à sa bouche, l’alluma et tira une
bouffée. Amélie n’osa pas la contrarier, elle y était déjà assez. - Je suis
perdue Amélie, je me demande maintenant si nous avons bien fait de quitter
les lieux. Qu’a-t-il bien pu se passer ? Pourquoi l’a-t-on tuée si assassinée
elle a été ? Et Lilian que va penser Lilian ? - Je t’avais
prévenue. Et bien attendons un peu, il va sûrement téléphoner ou bien venir.
Patientons !. Pendant que
Tara et Amélie s’inquiétaient et réfléchissaient, les gendarmes sur les lieux
interrogeaient les invités un à un avant de les laisser rentrer chez eux. Le
chef de gendarmerie demanda à obtenir la liste des personnes présentes.
Heureusement ! Tara et Amélie n’étaient pas inscrites ?Lilian ayant
prévenu assez tard Alexandra et celle-ci
n’avait pas
mis au courant son mari. Ce qui pour l’instant laissait Tara et Amélie dans
l’ombre. L’ambulance emmena la morte, vers trois heures du matin, Lilian put
enfin rentrer chez lui, vu l’heure tardive, il n’appela pas Tara et se coucha
immédiatement. Pendant ce
temps, les jeunes femmes s’étaient allongées et bien vite endormies. Au petit
matin Tara décida, pendant que son amie sommeillait encore, de faire un peu
de footing. Elle en avait vraiment besoin, et d’être un peu seule. Elle
s’habilla sans bruit et quitta son logement. Le corps en sueur, une
demi-heure plus tard, elle était de retour. Sur le parking, elle aperçut la
voiture de Lilian, cela ne l’étonna guère. Après la
soirée de la veille, elle se doutait bien qu’il se poserait des questions. Elle ouvrit
la porte de l’appartement et entra dans la pièce. Amélie, encore en robe de
chambre laissant largement apparaître sa féminité, était attablée devant une
tasse de café, le jeune peintre non loin d’elle. Tara savait que son amie ne
la trahirait pas, Amélie était très nature, pourtant elle en ressentit un
léger pincement au cœur. - Ah te
voilà enfin ! lança Amélie. - Comme
tu vois ! dit-elle sur un ton plus dur qu’elle n’aurait voulu. - Bonjour
Tara, dit Lilian, en se levant de sa chaise. Amélie m’a gentiment proposé
une tasse de café en t’attendant. - Bonjour
Lilian, je prends ma douche et j’arrive. Quelques
minutes plus tard, calmée, elle était de nouveau dans la salle à manger.
Lilian attaqua de suite. - Pourquoi
êtes-vous parties si vite? Amélie ne
veut pas me l'expliquer, elle préfère que ce soit toi qui parles. Tara se
servit un bol du breuvage encore fumant, puis s’assit près d’eux. - En
fait ! Je ne sais pas si vous me croirez, mais depuis quelque temps je
me retrouve dans des situations assez bizarres. - « Nous »
nous retrouvons et tu dis bizarre. Je dirais plutôt… anormale. - Tiens, tu
l’admets maintenant. Je pense y être pour quelque chose ! s’énerva
Tara. - Non,
retire-toi cette pensée de la tête. - Quand j’ai
fait ta connaissance, reprit Tara, il y a eu cette enseigne. - C’était un
accident,
remarque Lilian. - Si tu
veux, ensuite à la sortie du cinéma ce cadavre près de ma Clio. - Il
était mort ? Là j’avoue ! C’est louche, approuva Amélie. - Je ne sais
pas s’il est mort ! explosa Tara, j’ai dit cela comme
ça. - Ne
t’énerve pas. - Je ne m’énerve pas. - Ben !
On ne dirait pas. - Puis cette
voiture dont le conducteur a soudain perdu le contrôle, votre amie qui meurt
dans la piscine. - Accident !
précise Lilian. - Je ne
pense pas, j’ai moi-même vu ce fil électrique se tendre anormalement comme si
une personne avait cherché délibérément à faire perdre l’équilibre à la
maîtresse de maison. - Tu te fais
des idées,
dit Lilian. - Je suppose
que Tara à raison Lilian, il se passe des choses curieuses. - Si vous le
pensez toutes les deux ! Mais pourquoi vous êtes-vous enfuies ! demande
encore le jeune peintre. - La gendarmerie s’est rendue sur les
lieux n’est-ce pas, si mon chef m’avait rencontrée là, je pense qu’il se
serait posé des questions, non ! à suivre MARTINE
GRASSART-HOLLEMAERT |
UNE
VIE DE CHIEN de Hertia May |
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- Encore
une fabrique d’automates. - Non,
Jim, regardez mieux… Aucun tube,
aucun câble ombilical, non, les femmes sont ici tout à fait
« achevées », adultes. Un cylindre bleu leur entoure la taille. De
part et d’autre du cylindre, une boîte noire cubique de quarante centimètres
de côté. Sur celle de gauche, une inscription : de 1 à 24. Sur l’autre
récipient : de 24 à 48. Je les regarde tour à tour. - Qu’évoque
pour vous le nombre 48 ? André Monty
avance avec beaucoup d’hésitation : - 48
chromosomes ? - Exactement
… - Vous
ne voulez pas dire que ces machines … - Si,
Véra ! Elles prélèvent des ovules et les sélectionnent ensuite sur leurs
qualités et défauts. Le visage de
Jim s’éclaire et son épi de cheveux vibre. Celui de Glen a vite retrouvé son
double sillon. Véra mordille sa mèche de cheveux. Je me surprends, ou plutôt
ma main gauche, en train de la peigner. Dicken et les autres me regardent
faire, amusés. Nec Tarbold fait part de ses réflexions à Sco Micfarass. Ces
deux-là sont souvent à la traîne du groupe. - Dis-moi,
Sco, ne dirait-on pas un brave père de famille pouponnant sa fille aînée ?
Tanteur lui
lance un regard de réprimande car je pense soudain à ma pauvre épouse !
Glen insiste. - C’est
ce que je pensais depuis déjà un bon moment ! Je lui
réponds aussi sec : - Et
moi, je deviens de plus en plus sûr d’une chose. Personne n’a
décelé de colère dans mes propos mais plutôt de l’espoir, de
l’optimisme. Mais je ne dis rien de
plus, devant ce petit éclair qui a
remis en branle les rouages de mon cerveau si longtemps rouillé. Et je
souris. - Peut-être
n’est-il pas bon de batifoler. Des gardes ont dû s’apercevoir de notre
disparition. Et nous
reprenons le pas de course, harangués par Jim, mais abasourdis par les
murmures de la salle. Le troisième laboratoire est un peu plus petit que le
second. Le plafond n’étant qu’à deux mètres du sol, une lumière blanche
baigne la nurserie ; puisque, dans des dizaines de bocaux suspendus se
développent des fœtus humains, baignant dans un liquide rosâtre. Le silence
règne : toujours les mêmes appareils avec leurs cadrans, des tubes, des
tuyaux, … - Le
cycle est bouclé… Dicken a
maintenant assez d’éléments pour confirmer sa thèse. - Dans
la première salle, les Schnoffs ont créé des adultes humanoïdes. Dans le
deuxième local, ils prélèvent des gamètes femelles et mâles. Dans le
troisième labo, ils élèvent des nourrissons. Je pense que les Aliens veulent
envahir la Terre sous la forme humaine ! - Pourquoi
auraient-ils besoin de prendre une autre forme pour nous supplanter ?
Ils possèdent des moyens inimaginables selon nos connaissances… Le fait de
créer est bien la preuve d’une technique avancée… et ces soucoupes volantes ? - Glen
a sans doute raison. Ils n’ont pas besoin de se camoufler. Je pense que le
problème n’est pas là. Considérons maintenant cet être au visage tuméfié.
J’en suis sûr désormais : seule la radioactivité a pu lui modifier ainsi
sa figure. Ce que je vais vous avancer n’est encore qu’une hypothèse :
supposons que les Schnoffs aient été victimes de mutations génétiques… - Dis
donc, William, tu ne crois pas que tu exagères ? … - Non,
Jim. Rappelle-toi les Nors, ils ont tout à fait notre aspect. Ils n’en
viennent pas moins de Mardzog ! Et
nous-mêmes, n’oublions pas que nous sommes Schnoffs, nous avons néanmoins
l’aspect humain ! Bon, je
reprends mon raisonnement : les Schnoffs, victimes de ces mutations,
doivent alors assurer leur descendance sous leur forme première. Ils créent
ainsi des adultes capables de leur fournir des semences adéquates. Je me tourne vers Glen. - Je
pense comme toi, William. Qu’en pensez-vous, professeur ? Sam Tanteur
paraît inspirer profondément avant de s’exprimer. - Il
est vrai que ça expliquerait beaucoup d’interrogations. Jim ne paraît
pas convaincu, il serait plutôt chiffonné. - Voudriez-vous
m’expliquer pourquoi les Schnoffs auraient laissé ces salles aussi faciles
d’accès et donc SANS PROTECTION ? - Très
juste, Jim. Voilà justement le fait que je n’ai pas encore analysé… - …Sans
doute, le fond du lac leur paraît-il une planque sûre. Et ils n’auraient pas
envisagé de défense intérieure ? - Non
Sco. Nous avons été poursuivis par de nombreuses patrouilles. Et notre fuite
des cercueils a dû être remarquée depuis belle lurette ! Quand j’y
pense, je me dis que ma fuite de la fusée Schnoff fut vraiment trop
facile ! … Encore une
porte ouverte avec la même facilité déconcertante. Une petite salle de 25
mètres carrés environ, nue, éclairée par les murs ; recouverte de cette
même porcelaine rose. Nous entrons tous… Le ventail se referme sur
nous : nous sommes pris au piège ! - Voilà
donc ce qu’ils nous préparaient ! Mes
compagnons tapent avec rage sur les parois. Je reste au centre de la pièce,
caressant les longs cheveux de Véra assise à mes pieds. Un brusque sursaut
manque de nous faire tomber. - Nous
descendons... ! - …Un
ascenseur. Nous sommes dans un ascenseur et nous descendons peut-être déjà
depuis un bon moment ! Une musique
nous parvient de l’extérieur. Jim se tâte le front : - Cette
musique me dit quelque chose … Je
l’interromps. - Tu
es un bébé-flacon, par le groupe Anti-rouge ! - C’est
au moins de circonstance ! réplique André Monty, sarcastique. Le léger
ronronnement s’est arrêté. Une des parois coulisse vers le haut, nous
découvre une salle peinte en jaune doré. De tous les côtés, débouchent des
couloirs, correspondant ou non à des sorties. Des sortes de banquettes
entourent ce salon ---ou peut-être ce hall d’accueil ---. Notre premier
mouvement a été de nous extraire de l’habitacle. Maintenant, nous restons là
à regarder les Schnoffs surgir des couloirs, monter les escaliers, bouger,
remuer… grouiller. Et surtout, une indifférence totale à notre endroit. Nous voyons,
pour la première fois, des femelles Schnoffs. Je crois que nous pouvons
les appeler des femmes ! Elles circulent en blouse de nylon rose, vert,
bleu… Elles sont aussi agréables à regarder que les Terriennes, elles ont la
peau noire et de grands yeux jaunes. Des officiers Schnoffs sont assis et
lisent des informations sur des tablettes ou bavardent en attendant d’être
appelés par un diffuseur que je cherche du regard depuis un bon moment. Leurs
uniformes bleus, ornés de bandes multicolores, pavoisent gaiement comme un
drapeau dans le vent. Une voix monocorde énonce des noms régulièrement. - Le Colonel
Ram convoque les capitaines dont les noms commencent par A, B, C et D. Bureau
des projections. Stop… Professeur Talbit demande équipe d’infirmières 5-B à
l’atelier 6. Grave défaut facial sur « Ados 176 ». Stop. Jim m’agrippe le bras. - Dis,
dans toute cette pagaille, on pourrait filer ! - Regarde ces
orifices muraux, ils filment nos faits et gestes. Nous n’avons plus qu’à
attendre. Le sous-marin fera feu et tant pis pour nous…. ! - Examen
sur capitaine Tom terminé, rien à signaler. Stop. Le capitaine Nagra
prend le commandement de la 3ème escadrille de soucoupes. Pilotes,
veuillez prendre vos ordres à l’amphithéâtre 2. Stop. Sergents Men et Rada,
veuillez vous rendre chez l’observateur Vel. Stop. Une femme
Schnoff arrive vers nous avec un large sourire, charmante dans sa robe
orange. - Messieurs,
je vous souhaite la bienvenue à Hap-Gar. J’espère que votre séjour y sera
agréable. - Tu
parles, Charles. Mon coup de
coude n’arrive pas à faire taire Jim. - Dans
un moment, je vous conduirai chez le capitaine Tom. Veuillez patienter. Et elle nous
quitte, dans une allure déhanchée. Tom serait donc le facteur X manquant à
mes déductions élémentaires de la situation. Des groupes
de soldats, armés de leur fameuse mitraillette, débouchent régulièrement des
couloirs, se bousculant et plaisantant. La guerre est ici omniprésente, elle
est ici l’essence même de leur vitalité. Véra me dit doucement : A suivre Hertia May |
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LE PETIT MONDE DE BRASSENS Christian STALLA Marc VINCENT Préface de Pierre Schuller Christian Stalla, peintre de la musique, et moi-même, sommes heureux de vous annoncer la parution de notre nouvel ouvrage : LE PETIT MONDE DE BRASSENS 28 des pages de ce livre représentent, peints par Christian Stalla, des tableaux qui lui ont été inspirés par 28 chansons (choix difficile !) de Georges Brassens. Autant de pages de commentaires, signées Marc Vincent, complètent l’ensemble. Ce livre d’art
est disponible au prix de 25 euros. Bon de commande et tous renseignements
sur le site : http://marcvincent.chanteur.free.fr |
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