SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°62
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Janvier – Février– Mars – Avril - 2021 a
Illustration BD page 2
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PATRICK MERIC
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POESIES
ENFANTS
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Je t’écris de la lune page 3 |
ENFANTS CM1-CM2-CE1 |
HUMOUR-PATOIS
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Hommage page 4&5
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Marcel LESAGE |
La Cigale et la Fourmi page 3
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Jean de la QUARANTAINE |
Plein le C… page
6
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Monsieur PANNEAUX |
Le Sceau Royal page 6
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Colette P. |
El Téléphone page
7
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Léonce BAJART |
Pensée page 10-12-14-18-21
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ADULTES et
CONFINEMENTS |
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Maman page 7 |
Claude
BOISSE |
CHAMBARDEMENT page 8&9 |
MARICARMELLE |
Anonyme |
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Lettre à Personne page 10 |
Gérard ROSSI |
Même Effacée page 11 |
Patricia LOUGHANI |
FIGE page 11 |
Pluies Neuves |
Thérèse LEROY |
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La faute aux gros Maux page 12 |
DUHIN MARICARMELLE |
Woman-Sex page
13 |
Julien BURY |
Requiem pour une autre Vie page 13 |
HERTIA-MAY |
PLUIE page 13 |
Saint HESBAYE |
Fêter NOËL page 13 |
Reine
DELHAYE-BURLION |
Epitaphe à… Page 14 |
Jean-François SAUTIERE |
Personne à Aimer Page 14 |
Christelle LESOURD |
L’Homme devenu sage Page 15 |
Bernard SIMON |
Le
Temps d’Autrefois Page
15 |
Albert JOCAILLE |
C’est Demain
page 16 |
Henri LACHEZE |
Indifférent
page 16 |
Roger DEVILLERS |
Caudry au Septentrion Page 17 |
Joël HERBIN |
Rêve de voyage Page 17 |
Elisabeth
MONTAY |
À mon Ami canadien page 18 |
Jacques
MACHU |
Ode à la lune page 19 |
Sophie
LACAM |
Le Grillage est posé page 19 |
ANONYME |
Ceux-là Page 19 |
Jean-François SAUTIERE |
Le Piano Page 19 |
Luc PIPART |
Le petit Prince et le BUZZ page 21 |
Isabelle PUDLO |
NOUVELLES
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COVID page 20&21 |
PASCAL |
Paranormal sisters page 22/23/24 |
Martine GRASSARD-HOLLEMAERT |
Une vie de Chien page 25/26/27 |
HERTIA-MAY |
DIVERS
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HMA |
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Le
petit monde de Brassens 3°de couverture |
Marc
VINCENT |
* Retrouvez l’auteur dans la revue littéraire |
LE COMITE DE LECTURE DE LA CAUDRIOLE
ET L’OFFICE MUNICIPAL DE LA CULTURE
VOUS PRESENTENT LEURS MEILLEURS VOEUX
DE SANTE POUR LA NOUVELLE
ANNEE
HOMMAGE à MARCEL LESAGE Décédé ce 25 Août 2020 |
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Concours d'écriture
enfants 2019 |
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Page 3 |
La
cigale et la fourmi |
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La Cigale, s’étant déconfinée tout l’été, Se trouva fort dépourvue Quand la 2e vague fut venue. Pas un seul paquet De pâtes ou de papier cul. Elle alla crier famine Chez la fourmi sa voisine, La priant de lui prêter Quelques masques pour se protéger, Jusqu’à la fin de ce bordel. Je vous paierai, lui dit-elle, Avant Noël, foi d’animal, Intérêt principal. Mais la fourmi n’est pas prêteuse ; C’est là son moindre défaut. « Que faisiez-vous au temps chaud ? Dit-elle à cette emprunteuse. -Nuit et jour, à tout venant, Je me collais, je sortais, et me joignais aux
foules. -Vous vous colliez, sortiez et vous alliez dans
les foules ? J’en suis fort aise… Eh bien, toussez maintenant Jean de la Quarantaine |
Plein
le cul !!! |
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Je vous le dis, on
n’est pas sortis de l’asperge. Ce que j’ai à vous dire ne casse pas trois
briques à un canard mais il faut avouer qu’on ne fait pas d’omelette sans
cligner des yeux. Alors, même si je
n’ai pas inventé la machine à courber la banane, j’affirme qu’une goutte
d’eau peut mettre le feu aux poutres, et j’ai une idée de génisse ! Mais une question
me turlutte… Peut-on vendre la
peau de l’ours avant d’avoir tué le bœuf ? Parce que plus on est de
fous, moins y a de riz ! Même si la bite ne
fait pas le moine, chassez le naturiste, il revient au bungalow. Alors, avant
de passer du coca light, pour certains, c’est l’hôpital qui se fout de la
charcuterie… Mais ne mettons
pas la charia avant l’hébreu ! Parce que donner c’est donner, mais
repeindre ses volets ! Parfois c’est un
peu comme chercher une anguille dans une meute de chiens, mais vieux motard
que jamais. S’il vous plaît,
ne le prenez pas au pied de la lèpre car un clavier azerty en vaut deux. N’oubliez pas, il
ne faut pas pousser mémé dans les orgies ! Sélectionné par Monsieur Panneaux |
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Le
SCEAU ROYAL |
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Deux hommes
discutent ensemble. L’un d’eux
dit à l’autre : Tu sais moi je descends du comte Ladislas de
Phorenville ! L’autre :
Moi, lui dit–il, je descends de Louis XV. J’en ai pas le titre, ni
l’argent ! Mais j’ai
retrouvé son Sceau Royal ! - Ha bon, répond le
premier. - Tu veux voir ? - Oh que oui ! L’autre repart chez lui,
puis revient 2 mn plus tard avec un
pot de chambre. - Voici le seau
royal !!!!! Colette |
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El
téléphone |
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-C’est ti
Hinri, rintre. -Bonjour
Batisse. J’ passeus par ci, j’vié vir si tin minnoche i va miux. -Justemint m’
fimme al n’est po là, nos porons d’viser comme nos vorons. Comme t’el
sais, d’puis qu’ Laïte al est dins sin r’tour d’oche, j’ène l’erconneus pu.
Pou ré a s’met in décadince, a m’ déchoule, et j’ t’el dis à ti, j’ai eu pu
d’in co d’équimmette. Jusqu’à no quié, Mirza, qui s’infute in brayint pa
d’zou l’amelle, quind nos disputons. -Et alorse… -Pindint
longtimps Hinri, j’ème su d’mindé sou qu’ j’alleus faire. Et in bé jour, in
ravisint l’ journal, v’là ti po qu’èje veus qu’ les russes pi l’ z’américains
laveutent monté un téléphone rouche ! Ialleutent
toudis s’erwer l’in su l’eute et pi quind in creut qu’ tout i va s’épotrer,
iattrapent el’ téléphone… Allo, allo, c’est ti Zamirof, doucemint, doucemint,
vas-y mollo. Et Zamirof i répond à Peterson : C’est bo, c’est bo ti,
va-t-in pu lon, ett’ halonne al’ sint l’ mazout ! Et l’ tour iest
jué ! J’ème su dit,
nondégueu, v’là m’ n’affaire. Pourquau qu’avec Laïte nos n’poreutent po avoir
aussi l’téléphone ? Nos n’ sont tout d’ même po pu bêtes èque
leusses ! -Iest d’fait,
Batisse, qu’i n’a ré d’pu trisse, après quarinte ins d’marioche, d’ess
disputer pou des bernoules. -Surtout
Hinri, qui feut vir Laïte quind al est in colère : ess minne al
s’ersaque, al blinquit, sin mintan ia l’trinnette et al ouvert ses yux grinds
comme des pièces chon frincs. Acoute Hinri, a m’ fait peur. Seulemint
j’ai mis du timps pour mi comprinne. Sou qui feut Hinri, quind in dispute,
c’est d’ène po ête trop près d’ l’inne l’eute parce que si n’d’a in qui print
l’équimmette, l’eute iatrappe el ramon pou taper et ça tourne au vinaique. Au
téléphone in est lon, in n’ess veut po et c’est çau l’principal. -Aai mais ,
qu’min qu’ vos faites ? -Vié vir Hinri. J’ai fait monter in téléphone quinne, c’est l’
couleur pou les minnoches. Quind l’ dispute al monte trop fort, èje
dis : marchons au téléphone… Laïte al est dins l’ caimme ed pa d’vint,
in frimme el porte d’inter-deux, et mi j’sus dins l’caimme ed par drère. -Et vos s’
parlez au téléphone… - Bé sûr pour
qu’mincer al m’agonit cor mais j’ fais l’ pilate. J’li dis qu’èje l’ai toudis
cair, j’ li parle ed sin quié qui brait et, au bout d’in momint, quin j’l’ai
bé raflattée, ça s’ermet. Et quind nos r’v’nons al cuisine, Mirza al seute à
nous d’ contintemint, nos buvons in tiot verre pou arrouser l’ raccomodoche
et… ça fait cor in co d’ passé. -Batisse, èje
su bé contint pour ti et pou Laïte ; et pi aussi d’vir qu’in poreut
avoir la Paix pa tous côtés aveuc el téléphone. Nos sont pire qu’ ed
z’infints. In crie souvint après l’ progrès mais, si in saveut bé s’in
servir, Batisse, ça ireut boco mieux ! Léonce Bajart Au daron votoche. Poldine,
avez-vous voté pour mi au moins ? -Acoutez, non Tiodore,
j’ène veux po vo mintir. C’éteut marqué su
l’bulletin : Conseiller sortant. Et j’ème sus dit, si iest sortint, c’est qui n’veut pu ête
conseiller… Alorse !... LB |
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Maman |
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Un
enfant a toujours besoin de caresse et d'amour. Quel
miracle vivant qu'une mère ! D'autres
peuvent nous aimer, Seule
notre mère nous comprend. Elle
peine pour nous, nous chérit. Elle
nous pardonne tout, Elle
prie pour nous. Le
seul mal qu'elle puisse nous faire, C'est
de mourir et de nous abandonner.
Claude Boisse |
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Chambardement |
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Loin des vieux livres de grammaire, |
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…Oublie ton passé, Qu’il soit Simple ou Composé, Participe à ton Présent pour que ton Futur soit Plus-que-parfait… |
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LETTRE
À PERSONNE ? |
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J’écris : tout le monde m’encourage mais personne ne me lit ! Cela me fait de l’ouvrage en attendant, pour tuer l’ennui. Quand on arrive à quatre-vingt-neuf ans, Il devient grand temps de faire le bilan… D’une vie, même si jugée somme toute bien ordinaire ! Une dérision bien souvent que ce retour en arrière. Avec des grands « A » : Attirance, Affection, Amour… avec le temps ? « J’aurais pu, j’aurais dû ? » pas de regrets : ce n’était pas le moment ! Ce n’est que bien plus tard que l’on entend Ce que cela voulait faire comprendre tellement ! Avec son « Ne la réveille pas quand tu vas rentrer », Le merci qu’on lui doit, pour le naufrage évité De l’autre : la sensibilité émotionnelle, Malgré une sensualité corporelle bien réelle. Le poids des mots ! comme dans les dialogues au comptoir Du cinéma d’Audiard : « des mots qu’on aimait aller voir » Les parenthèses sont toujours géniales Quand elles ne s’appuient pas sur des thèses banales ; On a tous une prière qui n’a pas été exhaussée ! Mais honnêtement, l’avons-nous mérité ? Et devrions-nous contenter : « le monde a sa musique à lui ! » Comme Sardou en chanson de « cinquante-cinq jours et nuits » « Le bon temps : c’est quand ? » Quand sur ta vie, le soleil luit ! Mais on ne peut toujours repousser les nuages de pluie. Contre l’adversité, nous ne disposons que de bien peu d’armes Pour éviter à nos yeux d’être envahis par les larmes. Un jour d’hiver ! En regardant les cols-verts Sur l’étang bordé de pieds de thym A Thun Saint Martin Le 21 Novembre 2019 Gérard Rossi |
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Même
effacée |
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Même effacée, je marquerai l'ombre et la lumière.. A jamais dans le cœur de l'Antre, je crierai mes mots. Et en dépit de tout, je vociférerai pour les élever jusqu'à l'ultime ! Oubliée ou évincée, je me battrai pour exister et pour dénoncer l'amertume de mon âme ! Que Mes mots Beaux ou aigris se détachent de mon encre et qu'ils passent le flambeau au nom du Respect ! Patricia Loughani copyright 10/10/2013 |
FIGÉ |
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Vers quels sommeils nouveaux nos corps en armures
émigrent-ils ? Serait-ce que la lenteur de la mort à ce point n’attend
plus rien de nos déraisons anciennes pour ne plus s’en souvenir ou est-ce le
vide qui s’effondre, n’osant plus paraître et dépassé par la violence de nos
sens qu’on croyait engourdis ? Certains matins, on croirait encore posséder notre destin
comme un joujou appuyé au balcon d’un orgueil fort mal placé puisqu’il nous a
fait croire avec une facilité déconcertante, qu’une pichenette suffisait à
renverser le désordre établi du hasard. Nous découvrons, de l’aube au
crépuscule, à chaque clignement de nos yeux, de vastes étendues ainsi que
leur écho ne cessant de rebondir de souffle en souffle. Si les yeux sont une
chambre noire, il s’y développe un panorama de sens et de fébrilités
insondables. Ce que j’en vois ne ressemble à rien de ce que j’ai cru
comprendre hier, m’indiquant ainsi chaque jour une météo improbable. Ce qui demeure figé ne nous ressemble pas, il n’y a
jamais rien de figé nulle part, ni pour personne, ni pour quelque raison que
ce soit. Pour autant, la répétition est un poison violent. Il faut éprouver
parce qu’on ne refait pas. Ou alors, c’est la tristesse du monde qui devient
insondable. Pluies neuves |
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Interlude |
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Par la fenêtre de ma chambre, j'écoute le vent dans la nuit comme un murmure qui court à travers les champs et les prés, comme des vagues revenantes sur une plage de galets. Des bribes de mots comme un doux chant qui se veut rassurant et vient caresser les herbes folles, il court d'arbre en arbre, chuchote dans les ramures, fait tinter les feuilles affolées et vient chanter à mes oreilles attentives une ancienne comptine. J'entends les feuilles éparpillées qui s'enfuient et crépitent sur le chemin de campagne en emportant mes plus chers souvenirs. Thérèse L. |
La faute aux gros maux |
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Un mot ! Rien qu’un seul mot Si fragile et si beau, Un de plus à la fois Car il deviendra roi ! Lui, le Maître des livres Des peines te délivre Lâche des mots en l’air Bruinant sur la terre. Pluie tes gouttes glacées Ont encré mes papiers ! Des mots en flocons blancs Mouillent les joues d’enfants… Leurs yeux vifs étincellent Leur poème a des ailes, L’arbre essouffle sa rime, L’oiseau chante à sa cime ! Ce vieil air fredonnant Des vocables d’antan, La poésie des mots Viendra panser tes maux ! Ecoute le silence Ton âme est là qui pense Puis au fil des idées, Laisse ton cœur parler… Duhin Maricarmelle 14.04.2018 Mes quatre saisons |
PENSÉE |
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Mi, jé in surmi. Du ceup, ti, t’as in surti.
Y l’a in sursi. Nos avans in surnos. Vos aveu ins survos. Y z’ont in sureuss.
In é tertous ché minmes, in a in surin. Traduction Moi, j’ai un surmoi.
Et du coup, toi, tu as un surtoi. Il a un sursoi. Nous avons un surnous. Vous
avez un survous. Ils ont un sureux. On est tous les mêmes, on a un suron.
HMA Eul hintisse ed min grindpère a toudit éteu
eud terminant eus vie come in légeume. Et in c’sins, y l’a éteu exauseu
pusqu’y l’a fini come in fruit. Y lé tombeu
d’in pommieu. Traduction :La
hantise de mon grand-père a toujours été de terminer sa vie comme un légume.
Et, en ce sens, il a été exaucé puisqu’il a fini comme un fruit. Il est tombé
d’un pommier ! .
HMA Mi, j’eun mets pon tous ché cans dins l‘minme
sacleu. Euj fé come pou ché z’ordures, euj trille. Ché sacleux maufes pou ché
pauv’cans, ché sacleux guinnes pou ché sale cans et ché sacleux verts pou ché
viu cans. Pou ché gros cans, j’attind eul cherviche d’inlièv’mint dé
z’incambrints ! Traduction : Moi, je ne mets pas tous les cons dans le même sac. Je fais comme les ordures, je trie ! Les sacs mauves pour les pauv’cons, les sacs jaunes pour les sales cons et les sacs verts pour les vieux cons. Pour les gros cons, j'attends le service d'enlèvement des encombrants HMA Vérités Euch’ti qu’y n’écrit pon, y n’feu jimeus eud
féote d’orthografe. Ed minme qu’ ech’ti là qu’y n’perle pon eun dit jinmeu
eud canneries. Traduction :
celui qui n’écrit pas ne fait jamais de faute d’orthographe. De même que
celui qui se tait ne dit jamais de conneries ! HMA La
pizza Queu paradoce ! Feure inn pidza rande,
eul mette dins inn beote carreu et eul copeu in triinge ! Traduction :
Quel paradoxe ! Faire une pizza ronde, la mettre dans une boite carrée
et la couper en triangle ! HMA Dins ché z’iles Canaries, y n’a pon
eud canaris. Ché pareul dins ché z’iles Vierges y n’a pon …nan pus… eud
canaris Traduction Dans les Iles
Canaries, il n’y a pas de canaris. C’est pareil dans les Iles Vierges ….. il
n’y a pas … non plus… de canaris ! HMA |
Rose |
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Dans le fond d'une alcôve, Deux chaises, tout chose, Rêvaient dans un sourire Leurs lointains souvenirs. Dans la touffeur enclose D'une douce quiétude, Le voilà à l'étude D'une nouvelle rose. Bouton de rose Rose douceur Tendre rose Couleur de fleur Rose bonbon Dans une pause Mais c'est si bon Et c'est l'entracte Rose profond Au prochain acte Rouge à son front Rose fané Dans un théâtre C'est suranné. Dans le fond d'une alcôve, Délaissée, une rose Rêvait dans un sourire Ses lointains souvenirs. Thérèse L. |
Woman Sex |
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Lampadaires éclairant Un trottoir si troublant Une jeune femme aguichante Dans les années, même pas trente Talons aiguilles Femme fragile Manteau de fourrure Et un travail tellement dur Une femme si divine Mais des clients pas tellement ''clean'' Elle discute le prix Qui permettra de vivre sa vie Une chambre d'hôtel C'est limite un bordel Des extases Des fantasmes Elle retient ses larmes Parfois se menace d'une arme Sado maso Peut-être un peu trop Coups de fouets Aime faire saigner Des clients pas très 'gay' Elle remplit son porte monnaie Elle finira poignardée Sur ce trottoir, plus éclairé C'était la vie non déclarée D'une prostituée Julien BURY |
Requiem pour une autre vie |
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Je ne vous parle pas de mes souvenirs Je vous cause d’une autre vie Chatoyante, miroitante, scarabée au soleil Des mots-clefs des champs tarabustent le lecteur
aux aguets. Je ne veux pas les canuler pourtant. Je place ma camelote, au premier cambiste venu. Ce sont des mots, du vent qu’on vend à la criée… Je hais les matins crispés En du cristal de nuit. J’encourage les lutins Dans leur besogne lénifiante, Redécouvrant à rebrousse-temps Une vie passée et pourtant nouvelle, Bâtissant à l’emporte-pièce à conviction Le monde du TEMPS-BLEU J’attends les matins parés de délicatesse, La douceur des midis orangés, La lune des ténèbres, enrubannée de souvenirs… AVRIL 1977 Hertia
May |
Fêter Noël . |
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Bientôt, ce sera Noël, On prépare tous les cadeaux, Qu’on achète en ribambelle, Du plus petit jusqu’au plus gros ! On mettra les petits plats dans les grands, Et ensemble, on se réunira, Pour profiter de tous ces bons moments, Et de tous ces mets si délicats ! Les yeux des enfants seront pétillants ! Au pied du sapin très bien décoré. Comme toujours, ils seront très impatients ! De pouvoir ouvrir tous les beaux paquets. Ce sont des instants merveilleux ! Beaux moments d’amour à partager, Avec les jeunes et les plus vieux, En attendant la nouvelle année. Reine DELHAYE |
PLUIE |
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L’onde s’ennuie dans un
ferment De ciel Elle n’a d’horizon que
l’oiseau pour gazouille Quand le chant-bleu
s’embrouille Tout esseulé dans l’air Joyeuse, elle se frange
comme la larme D’un feu tout tiède de
couleur Qui germe fermement Et vient au
vent-tourbillon Caresser le sommet si
vert, si aérien, si tendre De chaque grelot végétal Comme l’onde s’empourpre D’un soleil d’osier Elle n’a le songe que
d’aimer Son ciel parfumé. Saint Hesbaye |
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20 |
Épitaphe à un mari fêtard |
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Toujours en quête
d'aventure Tu m'as causé bien des ennuis
! A présent une chose est
sûre : Je sais où tu passes tes
nuits. Épitaphe au temps Un peu plus tôt ou un peu
plus tard, l'heure sonne. Pour moi elle a sonné à
cent quatre printemps. «Ô temps, suspends ton
vol! » Oui, mais pas si longtemps : A mon enterrement il n'y
avait personne ! Épitaphe du test Afin d'en ressentir
l'effet Sur ma future sépulture A la Toussaint, je vous
l'assure, J'ai déposé un gros
bouquet. Épitaphe d'un voyageur J'ai bourlingué toute ma
vie Changeant toujours de place,
preste. A présent je n'ai qu'une
envie : C'est décidé, j'y suis,
j'y reste. Jean-François Sautière |
Personne
à aimer |
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Tout ce monde qui se plaint Tous ces gens qui dans leurs mains Détiennent leurs destins Ont peur d’un rien À force de chercher une trappe Tout leur échappe Tout leur est amer Pourtant, rien n’est plus cher Que ce que l’on a Mais que l’on ne voit pas Des brebis égarées À qui on ne peut pardonner De croire que tout leur est octroyé Car ils l’ont décidé Mais ces enfants trop gâtés N’ont vraiment rien à envier Car leurs vies semblent mutilées Vu qu’ils n’ont personne à aimer. Christelle Lesourd |
L'HOMME DEVENU SAGE |
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Pour une origine, une idéologie, Au nom de qui et de quoi ces vils
génocides ? Au nom de quels drapeaux ces guerres
fratricides ? Au nom de quelle ethnie, ôter toutes
ces vies ? Au nom de quel Dieu ? Tous ces
pays de misère, Où pauvreté et faim font côtoyer
l'enfer... À quand ce monde sans barrières,
ni frontières ? Au nom de quels prétextes ces longs
murs de pierres ? D'où vient cet odieux fanatisme
religieux ? D'un héritage convoité par des
aïeux, De frères déviant les pensées spirituelles De leur prophète en faits abjects
et criminels. Ne nous voilons pas les yeux, l'enfer
est sur terre. Les religions sont ces grands pourvoyeurs
de guerre. Puis elles s'érodent et nous offrent
le bien, Porteuses d'espoir envers l'homme
et son destin. Tourmenté, l'humain a ce besoin
permanent D'une éventuelle protection divine. Mais avec le temps tout ira s'amenuisant, Croire en Dieu ne sera plus que
douce doctrine. Peu à peu, nous apprendrons à
nous respecter. Ayant annihilé ces vils instincts
guerriers, Dans ce monde devenu sage et apaisé, Le bonheur à chacun de nous sera
donné... Dès lors cette grandiose et sublime
planète, Ce diamant bleu aux mille et une
facettes, Dans cet océan d'étoiles,
majestueux !D'éclat brillera pour l'éternité des cieux. (Dans
deux mille ans peut-être ?) Bernard SIMON |
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Le temps d’autrefois |
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Tu éparpilles au vent Tous tes rêves de jeunesse. Ceux qui un jour t’ont pris vingt ans, Et tes bouquets de caresses. En semant toute la nostalgie, Tant de choses pourtant Sont encore en ta vie, Mais si loin des printemps. Les tourbillons de joie Ont cessé de valser. En ton cœur bien trop las, Des si folles chevauchées. Non ! il ne reviendra plus Tout ce temps de l’ivresse. Du vrai bonheur perdu, Fabriqué ainsi de tendresse. Il ne reviendra plus, Tout ce temps d’autrefois. Car ils ne te seront plus Tous ces jours qui faisaient tant sa joie Albert Jocaille |
C’est demain |
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Quand laissera-t-on place
au grand jour pour l’amour Et mettra-t-on enfin au
ban de toute l’histoire, Les aubes déchirées aux
cailloux de la peur, Les âmes lacérées par les
griffes des guerres Et ces grands yeux
d’enfant qui ne savent plus rire ? À quand les mains tendues
qu’une autre main sait prendre ? À quand l’espoir qu’on sème
et qu’enfin l’on récolte ? À quand les mots qu’on dit
et qu’un autre comprend Et quand l’entendrons-nous
ce long chant des poitrines D’un même peuple uni vers
une même cime ? Laissera-t-on, demain,
s’épanouir l’amour ? Glissera-t-on enfin sur
des fleuves paisibles ? Les rires pourront-ils
fuser dans les nuits claires Et quand se fermeront les
bouches des canons, Pour laisser la parole aux
lèvres amoureuses ? C’est peut-être demain, si
l’on rêve assez fort, Que l’on ira cueillir des
mouchoirs de nuages Pour sécher sur les joues
la rosée des douleurs. C’est peut-être demain que
fleuriront des ponts Pour enjamber la haine en
aimant d’autres rives. C’est peut-être demain
qu’on plantera l’amour, Que l’on regardera ses
feuillages verdir, Que nous abriterons sous
son ombre nos joies Et que nous goûterons la
gloire de ses fruits. C’est demain, il le faut,
que l’on se dira nous. C’est demain, il le
faut ; il reste un peu de terre, Il reste un peu d’amour ; il faut planter, très vite. Henri Lacheze |
Indifférent |
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Si
sur son corps de femme Ton
œil, longuement, s’égare Ne
sois pas distrait par le charme De
ce corps digne de Carrare. Souviens-toi
du serment d’Hippocrate Reste
indifférent à jamais Et
insensible à son attrait. Ne
laisse pas ta chair tressaillir Ferme
ton cœur à ce désir. Même
si c’est un nouveau Tantale Résiste ferme
à la Cabale Et
soignant cette femme, dis-toi « C’est
ma mère, ma sœur, que je vois… » 1974 Roger Devillers |
Caudry au Septentrion |
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C’est de Caudry que je t’écris, j’aurais pu, si j’étais snob, t’expédier ce courrier de Saint Tropez, de Rocamadour ou de Monaco mais je préfère cette petite ville des Hauts de France où il fait bon vivre. Contrairement à ceux qui ne sont jamais venus dans le Nord-Pas de Calais et dépeignent nos départements avec un horizon tout triste, gris, pluvieux, évoquent les terrils, les corons, des usines abandonnées, des routes pavées, je n’ai pas d’idées préconçues. Rejette tous ces clichés et viens visiter quelques-uns de nos sites enchanteurs : Le Touquet, Stella, Bray dunes, Arras, Lille, Calais, à bicyclette dans ce « plat pays » vallonné. Fi des propos misérabilistes, la cité de la dentelle a quand même attiré Buitoni, l’Oréal et plein d’autres entreprises industrielles. Mon épouse et moi t’invitons à manger dimanche prochain pour midi dans notre belle ville, perle dans un écrin de verdure. Après le repas, si tu le veux bien, nous nous rendrons à pied dans le grand parc arboré avec ses trois étangs et ses sentiers ombragés qui accueille les citadins et leurs enfants. Nous pourrons aussi visiter la basilique Sainte Maxellende ou nous rendre au cinéma ou au théâtre municipal où se joue actuellement une pièce en chtimi. Tu verras, le Nord est un aimant particulier, il n’attire pas mais il retient. Ici, tu connais tes voisins, des gens chaleureux avec qui tu peux échanger des propos enrichissants, en dehors des banalités et des futilités. J’ai découvert ce grand village, par hasard, lorsque mon entreprise m’a nommé ici, j’y ai rencontré Morgane. Nous nous sommes installés dans cette maison et nous ne le regrettons pas. Pour Morgane et moi ce fut le coup de foudre mais ce fut pareil pour Caudry. Voltaire disait qu’il faut cultiver son jardin. Figure-toi que, derrière la maison, se trouve un grand jardin. Nous faisons partie de l’association « Échange de savoirs », je donne un coup de main en électricité et je reçois plein de conseils avisés d’un retraité. Régulièrement, nous nous rendons à la bibliothèque où nous trouvons d’excellents ouvrages, parfois à la piscine. Tu vois, on ne s’ennuie pas en province. Ici nous ne rencontrons jamais de problème pour nous garer. Côté ravitaillement, nous avons le choix entre des commerces de proximité, plusieurs supermarchés et même une grande zone commerciale. Chaque matin, nous mangeons du pain frais, croustillant, odorant, avant de partir travailler à pied. Non, je ne regrette pas Paris et la foule. J’ai trouvé le calme, la sérénité, l’air pur et une autre qualité de vie. J’ai hâte de te faire partager mon bonheur et peut-être de t’attirer dans le Nord, alors à dimanche prochain à Caudry. Amicalement .Joël HERBIN |
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Rêve
de voyage |
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Je t’écris de la lune, cet
astre merveilleux qui éclaire mes insomnies et illumine les nuits. Quand beaucoup rêvent de
la décrocher, moi j’ai choisi de m’y reposer. Assise au bord d’un cratère,
je regarde la terre qui s’agite et se détruit, alors qu’ici tout est calme et
reposant. Je ferme les yeux et je me
laisse bercer par le vent léger, et la douce musique d’un astéroïde qui
passe, ou d’un satellite qui gravite dans ce ciel sans fin et sans nuage. Pauvre lune. Que de vertus
on t’attribue, que de maléfices aussi. Que de serments d’amour
échangés sous ta clarté. Que de poings levés. Mais le temps passe, il
faut déjà que je songe à rentrer. Alors que je m’apprête à plonger
dans le vide, vers la planète bleue, je m’éveille dans mon lit. Je me lève et ouvre la
fenêtre ! Elle est là, comme un clou lumineux planté dans le ciel. Plus je la regarde, plus
j’ai l’impression de voir le visage d’une femme à la chevelure d’étoiles, qui
m’observe et me sourit. Était-ce un rêve ? Y
suis-je vraiment allée ? C’est sûr, cette nuit ou
une autre, j’y retournerai. Elisabeth Montay |
A mon ami canadien, |
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C’est de Caudry que je t’écris, de cette petite ville où nous avons vécu nos belles années d’enfance et d’adolescence. C’était il y a… cinquante ans !! Te souviens-tu des glissades que nous faisions en hiver dans les caniveaux gelés, et de cette magnifique piscine où nous avons appris à nager ?... Il y avait aussi l’élégante église dont le clocher dominait les maisons du haut de ses 70 mètres ; et puis la Salle des Fêtes, les cinémas de quartier (le Palace, le Kursaal et le Rex). Nous avions fait l’ouverture du « lycée » composé, à cette époque, de 3 bâtiments préfabriqués dans lesquels on transpirait en été, tandis qu’il fallait garder nos manteaux dans les classes en janvier… Dans les rues, jour et nuit, résonnait le rythme éternel des métiers à tisser… Il y avait partout de petites boutiques ayant pour noms : Coutellerie, Mercerie, Quincaillerie, Epicerie, Bazar… Et puis, te rappelle-tu encore de cet horrible égout à ciel ouvert qu’on appelait « Le Riot » !!... C’était le Caudry de notre jeunesse, lorsque circulaient ces autos baptisées Frégate, Dauphine, 2 et 4 Chevaux, Aronde, 203, DS 19… Nous écoutions alors « Salut les Copains » à la radio… Aujourd’hui, si tu revenais du Canada où tu es installé depuis tant d’années, tu ne reconnaîtrais plus la petite ville que tu as quittée. Car ici, tout a changé, tout s’est transformé, embelli, je dirais même « magnifié » !! Caudry est devenue moderne, propre ! Elle s’est épanouie !! Ainsi les caniveaux restent secs maintenant depuis que les eaux usées sont drainées jusqu’à la station d’épuration. Enterré depuis longtemps, l’égout a fait place à une immense base de loisirs au milieu de laquelle des étangs poissonneux font le bonheur des pêcheurs. L’église a été élevée au rang de basilique en tant que lieu de pèlerinage (celui des aveugles). La Salle des Fêtes est devenue un superbe Théâtre relié, par le Pont des Arts, à un important Pôle Culturel. « Notre » lycée a été rasé, et reconstruit un peu plus loin dans les normes HQE (Haute Qualité Environnementale). La piscine d’été est définitivement fermée, tandis qu’un admirable Espace Nautique est apparu en périphérie de la ville. Dans les usines tournent encore les métiers à tisser : beaucoup ont disparu, mais ceux qui restent fabriquent une dentelle désormais mondialement connue. Et nombre d’habitants écoutent aujourd’hui Radio BLC (Batisse et Laïte Caudry) ce couple géant de tullistes, symbole de la Cité. Je pourrais encore te parler des Ateliers Culturels, de la gare rénovée, de la grand-place entièrement refaite, de la zone commerciale, des équipements sportifs, du nouveau cinéma « Le Millénium », de l’Espace de Vie Historique, du Musée Caudrésien des Dentelles et Broderies… Tu vois, mon ami, Caudry est toujours là, mais a bien changé dans le meilleur sens du terme. Elle est même classée 3 fleurs (sur 4 possible), soulignant ainsi l’intérêt permanent qu’elle porte au cadre de vie ! Je termine donc en te rappelant sa devise : « Dynamisme et Qualité ». Jamais ville ne pourra mieux traduire cela !!... Transmets mes amitiés à tous les Canadiens. Je t’embrasse affectueusement. Jacques MACHU |
Ode à la lune |
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Longtemps, j’ai attendu Avant que tu ne daignes te montrer. Derrière ma fenêtre, J’ai admiré ta lente ascension, Ponctuée par le tic-tac de l’horloge. Tu es la seule dominante du ciel, Luisante parmi ce champ de constellations. Nulle ombre ne voile Tes rondeurs parfaites et ton teint opalescent. Tes rayons argentés ont béni mon jardin Et tout s’est enchanté. De la fine poussière argentée flotte çà et là Faisant pétiller les pétales de fleurs. Ta lumière laiteuse donne un nouveau souffle à la flore. Un hibou hulule, prêt à se mettre en chasse. Une vie calme et douce s’annonce. Ce soir-là, j’ai fait un pas vers toi Mais je ne parviens pas à te rejoindre. Chaque année qui s’écoule T’éloigne un peu plus de nous, te poussant dans l’infini cosmos. Pourtant, l’humanité a déjà accompli l’invraisemblable : Des explorateurs ont marché sur ton corps. Pour eux, tu étais un impossible rêve. Pour moi, depuis toujours, Tu es la sœur du soleil. Sophie LACAM |
Le grillage est posé |
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Qui l’eut imaginé Qu’après autant d’années Il fût enfin changé La clôture en béton Se dresse fièrement Derrière notre maison Majestueusement Les
voisins nous observent Mais ne nous voient plus Alors ça les énerve Le contact est rompu Enfin chacun chez soi Et vivement les beaux jours Qu’on sorte le minois À l’abri des vautours Un vent de liberté Souffle sur la terrasse Il tourne puis me soustrait Du flot de mes angoisses. Anonyme |
Ceux-là |
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C'était un froid de très grand froid. Les mots morts gelaient sur nos lèvres Et seul, porcelaine de Sèvres, Glissait l'air pur entre nos doigts. La beauté est-t-elle où l'on croit Telle en ces photos un peu mièvres ? Rude à en décoller les plèvres En voici l'envers de l'endroit : Pour nous demeurés dans la rade, S'achève ici la promenade, Nous finirons le jeu au chaud En oubliant le sort immonde De ceux-là qui sont sans réchaud ... Ainsi va le péché du monde. Jean-François Sautière |
Le piano |
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Le
piano faisait vibrer ses notes blanches À
l’intérieur de la pièce et dans mes oreilles Ma
mère se penchait pour arroser les fleurs Un
instant de passé remontait lentement Le
temps du souvenir sonnait au carillon Ma
montre électronique me grattait le bras Comme
un furoncle qui pourrit le sang du monde Et
le piano continuait sa magie Cet
instant de passé s’éclaire maintenant Du
soleil qui est le souvenir de l’enfance Quand
je me souviens de n’être jamais allé À
travers ces chemins des romans de Pagnol Dans
ce décor dansant d’un tableau de Chagall Les
murs je crois tournaient autour du piano Et
à travers la pièce dans les mains de ma mère L’arrosoir
répandait toujours son élixir. Luc Pipart |
Covid-19 180320 |
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Voilà revenu le temps des prédicateurs de tout poil ; apôtres de
la fin de monde, preuves irréfutables en main, ils ont leurs vérités
accablantes, leurs exemples formels, leurs documents indiscutables. Zélés journalistes relayant le chaos, ils sont les garants de
l’holocauste, les superviseurs du dernier jour. Ils vous parlent de la fin du
monde, de la fin de l’humanité entière comme s’ils en étaient les garants,
comme si c’était quelque chose de normal ; mieux, comme s’ils n’allaient
pas finir, comme nous, broyés dans le grand maelström. « Le Coronavirus
a envahi le monde !...
Cloîtrez-vous dans vos masures !... La peste moderne frappe à vos
portes !... Repentez-vous !... », crient-ils, d’une même voix.
Ha, s’ils pouvaient brûler quelques sorcières. Ils en trouvent ! Ils ont
un président et un gouvernement à mettre sur leurs fagots… Avez-vous remarqué ? Cela rassure les hommes de prévoir ;
combien de fois ai-je entendu de « Je l’avais dit ! » et de
« J’en étais sûr ! ». N’est-on pas le maître du monde quand on
connaît l’avenir ? Plus que des lanceurs d’alerte, ils sont les
missionnaires d’un monde qui s’écroule ; ils seraient même déçus si ce
monde faisait relâche. Depuis toujours, les ignorants sont sûrs alors que les
érudits s’interrogent. Nous, pauvres petits moutons égarés, nous errons dans des
prospectives sans futur. On voudrait un peu d’optimisme, un peu de ciel
bleu ; dans ce tunnel sans fin, on cherche une lumière, une issue
favorable, de quoi discréditer tous ces doctrinaires sataniques. On se
rattache à ce qu’on peut, à Dieu et à toute sa tribu. On appelle sa famille
lointaine ; on s’inquiète sans vraiment se tracasser. À cette heure de
naufrage, c’est chacun pour soi et le bon Dieu pour tous. Vaccin disponible ailleurs, arme bactériologique suprême, hôpitaux
surchauffés, personnel soignant sur les rotules, ministre de la Santé sur la
sellette, appareils respiratoires en manque, le Coronavirus fait les choux
gras, la une de tous les journaux. Bible journalière, c’est pain béni pour
remplir les articles en caractères gras et on s’arrache le baveux comme s’il ne
divulguait que la bonne parole. Dans une ambiance de veille de mort, à la télé, les
statistiques s’affolent ; les fléaux s’accumulent, les infos sont
alarmistes, on montre des courbes malheureusement exponentielles, on tire des
plans de comète ; l’apocalypse est dans le regard des interviewés. Il y
a ceux qui l’avaient prévu et ceux qui ignoraient tout ; il y a ceux qui
savaient depuis longtemps et ceux qui ne veulent pas savoir… C’est l’expectative dans les chaumières ; on ne sait plus sur
quel pied danser. Alors, les vacances de cet été, c’est râpé ; la fin du
championnat de foot, c’est foutu ; le petit café du matin, au bistrot,
il ne faut plus y compter. On doit faire les courses, ramener des pâtes et du
PQ, parce que les autres ont fait le plein. « T’as rempli ton
ADD ?... », « C’est quoi, ça ?... »,
« L’Attestation de Déplacement Dérogatoire !... C’est
obligatoire !... », « Ha bon ?... », « Chaque
fois que tu sors de chez toi, tu dois en produire une
nouvelle !... ». « C’est un ausweis, en fin de compte… »
Moi qui voulais me torcher avec le papier de l’imprimante, ce n’est plus la
peine d’y penser ; me reste la compil des œuvres d’Alfred de Musset… Entre le marteau et l’enclume, le monde est incrédule ; avoir
construit des armes nucléaires, être prêt à s’en servir, pouvoir détruire la
moitié du monde, rendre irrespirable l’autre moitié, et mourir à cause d’une
bestiole de quelques nano millimètres, il y a de quoi être frustré. Le
pouvoir de dissuasion de la Nature est tellement plus fort… Covid-19 ; si je réchappe à ce génocide viral, j’appellerai mon
chien Covid-19. Je n’ai pas de chien, il faudra que je m’en procure un ;
un pas trop con, un qui n’aboie pas tout le temps et qui me lèche la main
parce que je lui donne à bouffer… Si l’espèce humaine est en voie d’extinction, on s’occupera d’abord
des personnalités, ceux qui valent la peine d’exister, les rois, les
bien-pensants, les friqués, les célébrités. On ne s’en sortira pas tous et il ne restera pas forcément les
meilleurs ; c’est toujours comme ça ; il faut de tout pour
reconstruire notre sphère. Il y en a qui disent, ces fameux observateurs, que depuis que le
monde vit au ralenti, la planète se sent déjà mieux ; pendant qu’on
suffoque, elle respire. Les forêts reverdissent, les glaciers re-glacent, les
rivières se redessinent ; le fumet des essences a remplacé la fumée des
usines. Je ne suis même pas déçu ; l’essentiel de ma vie est derrière moi. Je
n’ai rien à emporter, même pas de souvenirs. Poussière d’existence et
poussière d’éternité, telle est mon oraison. Alors, la fièvre, la toux, le
grand tourniquet, c’est dans l’ordre des choses. Laissez donc mon appareil respiratoire à un plus jeune, un plus
véloce, un qui croit à l’Amour et à l’avenir. Pourtant, quand j’entends rire les enfants du voisin, ces rires, ils
sont d’une telle sincérité, d’une telle spontanéité, d’une telle candeur, je
ne peux pas m’empêcher de penser que notre monde n’est pas perdu… « Covid-19 !... Au pied !... », « Ouah, ouah !... ». PASCAL |
Le petit Prince et Buzz |
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Par une
nuit étoilée, le Petit Prince aperçoit une superbe voiture d’un rouge
éclatant au fin fond de la galaxie. Il s’en approche et demande au conducteur
de l’espace de l’emmener sur la Lune. Il lui explique qu’il doit s’y rendre
pour réparer un rover chinois, localisé sur la face cachée de la Lune, qui
est en panne et qu’il faut au plus vite dépanner. Le conducteur allume les
propulseurs pour faire demi-tour. Passant
près de la Station Spatiale Internationale, le Petit Prince et le chauffeur
passent devant les astronautes Thomas et David qui se trouvent dans la Cupola
et qui leur font des signes de bienvenue. Le Petit Prince lève une ardoise
sur laquelle il écrit : « BONJOUR,
NOUS SOMMES HEUREUX DE VOUS VOIR. NOUS ALLONS SUR LA LUNE. » Et le
voyage cosmique continue. Quand ils
arrivent sur la Lune visible de la Terre, le Petit Prince remarque un être
vivant qui court sur un tapis roulant alimenté par des panneaux solaires. Ils
alunissent et le Petit Prince voit que « Buzz », le premier homme à
avoir marché sur la Lune, est resté au même endroit, le drapeau américain
flottant à la surface. « Que
fais-tu là, Buzz ? », lui dit le Petit Prince. « Je
suis resté sur la Lune pour cultiver mon jardin », répond Buzz. « Regarde,
j’ai construit ma maison en forme d’igloo et voici mes salades, mes tomates.
Et aussi de jolies fleurs de toutes les couleurs ». « Veux-tu
venir arranger le robot chinois avec nous ? », dit le Petit Prince. « D’accord,
cela me fera un petit voyage spatial », répond Buzz. Le soleil
commence à se lever et illumine l’horizon. Survolant les nombreux cratères,
ils arrivent tous les trois de l’autre côté de la Lune et remettent en route
l’appareil. De retour
chez lui, Buzz dit au revoir à ses amis. « Veux-tu
venir avec moi sur la planète Mars ? », dit le Petit Prince. « Je
reste là », répond Buzz. « Au
revoir », dit le Petit Prince. Isabelle Pudlo |
PARANORMAL SISTERS |
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Suite Chapitre 3 Elles se dirigèrent dans le centre-ville où
elles savaient trouver le magasin susceptible de leur proposer la toilette appropriée,
notamment celui où Tara avait admiré la robe de soirée lors de son premier
jour de congé. Après qu’Amélie eût
essayé une bonne dizaine de robes, et que Tara s’offrît celle qui lui
plaisait beaucoup, elles ressortirent heureuses du résultat. - Les chaussures maintenant. - Quoi t’es folle, riposta Tara. - Non, il faut les escarpins assortis…
Et la pochette... - Attends, tu vas exploser notre budget. - Pas grave. - Comment cela ! Pas grave. - Ne te fais pas autant de soucis. Brusquement ! - Amélie ! Regarde, j’ai
l’impression que nous sommes suivis, et cela depuis quelques jours. Amélie
scruta de tout côté, sans remarquer qui que ce soit, à part quelques passants
qui couraient après le temps. - Personne ne nous suit, voyons ! Tu
te fais des idées. As-tu des nouvelles de ta voiture, demanda Amélie en changeant de
conversation. - Je la récupère demain, toutefois
direction le garage pour réparer les dégâts. Mon chef m’a téléphoné hier. La
scientifique n’a rien trouvé de spécial, pour l’instant ils sont au point
mort. - Déjà, on aura ta Clio. - Oui, en effet. - Bon dépêchons-nous les magasins vont
bientôt fermer. - Parfois tu me fatigues, tu m’entraînes
dans un tel tourbillon que tu me fais peur. Tout à coup… - Je suis sûre que nous sommes surveillées, reprit Tara -T’es parano ma pauvre fille ! - Non, je ne deviens pas folle. Depuis
quelques jours, j’ai continuellement ce sentiment. Malgré cela, comme son amie n’était pas
disposée à croire l’inquiétude de Tara, elles terminèrent leurs emplettes.
Elles n’avaient pas envie de rentrer à pied, alors elles franchirent la rue
pour se rendre à la station de taxis afin de retourner à l’appartement de la
jeune femme. Mais au moment où Tara traversait la route pour atteindre la
station, un véhicule arriva droit sur elle, si Amélie n’avait perçu le danger
et ne l’avait violemment poussée sur le côté, Tara ne serait plus de ce
monde. Le conducteur, une personne bon chic bon genre, avait arrêté sa
berline noire et après en être précipitamment descendu, avait rejoint les
filles. - Je suis désolé, s’excusa-t-il. - Qu’est-ce qui vous a donc pris, vous
êtes inconscient. Vous n’avez pas vu mon amie. - Si bien sûr, mais je ne sais ce qui s’est
passé, la voiture a accéléré sans que je puisse la stopper. Je n’y comprends
rien. - Laisse Amélie, je n’ai rien, monsieur
à l’air aussi secoué que nous, dit Tara en reprenant ses esprits. - Je suis vraiment confus, tenez voici ma
carte si vous avez un problème contactez-moi. - Nous n’hésiterons pas, rétorqua Amélie en colère. L’homme retourne
à son véhicule suivi du regard par Tara, restée figé quelques instants. Amélie la secoue - Eh bien Tara ça va, remets-toi. - Excuse-moi j’ai cru apercevoir un truc
bizarre à l’arrière de son automobile… - Quoi ? Dis-le. - Non, non ! Ce n’est rien, rétorqua
Tara en tirant Amélie par le bras. Viens partons! Après ces évènements, Amélie avait décidé
de passer une nouvelle nuit chez son amie. Dans l’appartement, les deux femmes
terminèrent la soirée par un souper léger, regardèrent leur série préférée à
la télévision et se couchèrent. Fraîches et bien dispos au lever du jour,
elles attaquèrent le petit-déjeuner à belles dents. Amélie, afin de remonter
le moral de sa camarade, s’était levée un
peu plus tôt et était allée chercher des
croissants et des pains au chocolat chez le boulanger installé non loin de
l’immeuble. Tara apprécia l’intention et remercia Amélie d’un baiser sur la joue.
Le petit déjeuner étant avalé, vers dix heures, elles décidèrent de faire
quelques courses en prévision du diner. Elles firent d’abord le tour du
marché, Tara en profita pour se procurer quelques fruits, un peu de légumes,
et dans une supérette elle acheta des pizzas et des bouteilles de jus
d’orange. Elles seraient tranquilles, la vaisselle serait vite faite. Vers midi, elles avalèrent un rapide repas
puis Tara tenant beaucoup à rendre visite à Cendra qu’elle n’avait pas été
voir depuis un bon moment, demanda à Amélie de l’accompagner, mais avant cela
Tara devait passer au garage récupérer son véhicule. Cendra était au deuxième étage du centre
hospitalier. En entrant dans la chambre, Tara fut saisie par l’extrême pâleur
de sa sœur. Une longue cicatrice traversait son visage, reste de l’accident.
Une infirmière lui remontait son oreiller, l’électrocardiographe émettait son
petit bip utile, mais lancinant. Les chauds rayons du soleil pénétraient par
la fenêtre et donnaient un semblant de vie à la pièce, il est vrai que nous
étions en juillet. Sur la table de nuit, était posée la petite
licorne en porcelaine rose que Tara lui avait offert le jour de ses seize ans
et qui ne la quittait jamais. Cendra ne s’apercevrait de rien, s’en
rendrait-elle seulement compte un jour. Amélie restait un peu à l’écart, près de la
porte de la chambre pour ne pas gêner son amie. Tara consulta l’infirmière
sur l’état de santé de sa sœur. - Nous n’avons pas encore vu
d’amélioration, répondit-elle. De temps à autre, l’appareil s’emballe
pendant environ une demi-heure, parfois plus, quelquefois moins, puis tout
redevient calme. Le docteur ne comprend pas ces continuels changements de
rythme cardiaque. Tara remercia la soignante qui sortit de la
pièce, laissant les deux amies auprès de Cendra. Les jumelles n’étaient pas constamment
d’accord. Cendra, était très jalouse de sa sœur et lui avait toujours fait
sentir, ce qui n’empêchait pas Tara de
l’aimer et de souffrir de la voir ainsi, elle préféra l’embrasser et quitter
la chambre. Amélie se taisait, que pouvait-on d’ailleurs dire dans pareil
cas. Elle suivit son amie qui venait de faire appel à un taxi. Le soir même, elles devaient retrouver
Lilian à la réception à laquelle il les avait invitées. Il leur restait deux
bonnes heures devant elles pour se maquiller et s’habiller. Ce qui était amplement
suffisant. Paranormal Sisters Chapitre 4 À dix-sept heures quarante-cinq,
maquillées, coiffées, vêtues de leur toute nouvelle robe de soirée, elles
étaient à bord d’un taxi. Celui-ci trouva rapidement l’adresse que Lilian
avait envoyée par message à Tara. Devant l’immense portail ouvert de la
demeure Tara s’arrêta. - Amélie ! Je crois que nous
faisons erreur, on devrait faire demi-tour. Regarde cette maison, elle
respire la fortune. - Ah non ! On y va. - Bon ! Ne t’énerve pas, mais je pense
quand même… - On… y …va. Te dis-je. En descendant de voiture, elles avaient
distingué Lilian qui les attendait sur le perron du pavillon. Quand il les aperçut, il leur fit un petit
signe et dévala rapidement les marches pour les rejoindre. - Vous êtes splendides, dit-il - Merci c’est gentil, répondit Tara. Et c’était vrai, Tara resplendissait dans
sa robe longue immaculée qui mettait en valeur sa silhouette gracile. Elle
avait opté pour un rouge à lèvre corail, ses cheveux était sagement relevés
en arrière et retenus par une pince dorée. La jeune femme était superbe.
Amélie avait choisi la couleur parme pour sa toilette, et avait laissé libre
sa chevelure, ce qui était rare. Elle aussi était très jolie, pourtant leur
beauté était toute différente. Toutes deux portaient des escarpins à talon
avec leur tenue, et avaient complété le tout par une pochette assortie à leur
robe. Lilian prit les jeunes filles par le bras et les entraîna vers la
demeure. Tara et Amélie étaient stupéfaites de tant
de richesse, l’entrée était immense, deux escaliers, de chaque côté de la
pièce, montaient vers les huit chambres du haut, le carrelage en marbre
accrochait le regard et reflétait les somptueuses plantes qui garnissaient
l’endroit. Puis, la salle principale où les personnes
étaient regroupées, là encore tout respirait le luxe. Des tentures décoraient
les gigantesques fenêtres devant lesquelles des lys jaunes et des roses
rouges dans des vases géants étalaient leur beauté. Des tables rondes
recouvertes d’une nappe blanche, et entourées de chaises, étaient disposées
le long des murs et attendaient les invités. Placés sur une grande desserte,
des homards, des langoustes, du foie gras, huitres et fromages divers et
desserts étaient offerts en guise de buffet froid. Des serveurs en tenue
sillonnaient la salle avec des plateaux d’argent sur lesquels des coupes de
champagne ou autre spiritueux étaient posées. Un peu plus loin, un
emplacement avait été réservé pour les cadeaux qui s’amoncelaient déjà, des
foulards de luxe, des sacs de marques ou des objets d’art. Des hommes en smoking, des femmes en robe
de fête et parées de leurs plus riches bijoux, discutaient et riaient. Il
régnait une douce ambiance, l’air en ce début de soirée était encore chaud. Tara était embarrassée par tant de
splendeur, elle ne se sentait vraiment pas à sa place, quant à Amélie… Elle
profitait avec bonne humeur de l’instant présent. Lilian après les avoir présentées à
Alexandra l’hôtesse de maison, les installa à une table située non loin de l’orchestre,
il alla chercher trois coupes de champagne. - Désires-tu grignoter quelque
chose ? - Non, pas vraiment, articula difficilement Tara. Alors que Lilian s’asseyait près de Tara,
un homme d’une trentaine d’années s’approcha. - Salut Lilian, me permets tu de me
joindre à vous, dit celui-ci prenant un siège sans attendre l’accord de
Lilian. - Je vous présente Alex, un ami de longue
date. Voici Tara et Amélie. - Enchanté mesdemoiselles. - De même, répondit
Amélie avec un charmant sourire. Alex interrogea Amélie. - Accepteriez-vous de danser avec moi,
demanda-t-il, en se tournant vers la jeune fille. Amélie n’hésita pas une seconde. Alex était
bel homme, brun, aux yeux marron, il avait l’air plutôt aimable, et puis…
Amélie avait envie de s’amuser. Pendant qu’Alex et Amélie se rendaient sur
la piste de danse. Lilian enfin seul avec Tara, en profita, ils discutèrent
un peu de tout et de rien, du travail d’artiste de Lilian en passant par les
enquêtes de gendarmerie de Tara, de sa famille, de sa sœur hospitalisée.
Malheureusement, leur intimité fut de courte durée, car un homme d’une
quarantaine d’années fit signe à Lilian de le rejoindre. - Excuse-moi un moment Tara, on m’appelle dit-il en se levant. Je reviens dans
quelques minutes. Tara, restée, suivait machinalement des
yeux les invités. Certains discutaient par groupes. D’autres étaient collés au buffet, d’autres
encore dansaient sur la terrasse, une grosse femme habillée de vert, au
décolleté très plongeant ne quittait pas la desserte où les collations
étaient posées. Son regard fut attiré par la maitresse de maison. Elle
marchait le long de la piscine, sa robe longue couleur violine trainait sur
le sol, un petit vent faisait voler ses cheveux auburn. Tout en zigzaguant,
elle vida d’un trait une nième coupe de champagne qu’elle tenait dans sa main
droite, de l’autre elle tirait avec beaucoup de difficulté une rallonge
électrique qu’elle venait péniblement de brancher sur une prise, visiblement,
elle l’apportait au jeune musicien en costume blanc et nœud papillon rouge
qui l’attendait sur l’estrade de l’autre côté du bassin. Tara voyant le
danger alla vers la maîtresse de maison fortement alcoolisée, et gentiment se
proposa de lui porter, elle-même, le fil au chanteur. Mais celle-ci agressive
refusa, Tara n’insista pas, elle ne voulait pas se faire remarquer. à
suivre
MARTINE GRASSART-HOLLEMAERT |
UNE
VIE DE CHIEN de Hertia May |
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L’homme, appelé Max, retire les lamelles du microscope. Il les range
soigneusement dans un tiroir et pose sa blouse sur un dossier de siège. - La vie de cette plante a évolué d’une façon tout à fait
différente de la nôtre ! précise-t-il. Max sort dans un couloir éclairé faiblement par des lampes blanches
espacées de six mètres. Le plafond est incurvé. Le couloir se prolonge à
l’infini sous ce plafond voûté. Le tapis roulant soustrait Max à la vision.
L’image s’arrête là. 21 h : un groupe de jeunes gens discutent à un carrefour d’une
petite ville de France. Un cri enfle, un doigt se pointe vers le ciel. - Les soucoupes volantes ! D’une vitesse déconcertante, elles se posent à vingt mètres du
groupe. Des humanoïdes en sortent en combinaisons noires. Les haut-parleurs
de la ville hurlent : - Alerte, regagnez les abris ! Patrouille J-4 appelée
d’urgence au point 12-20. Patrouille F-10, renforcez patrouille A-5 au point
3-7… Alerte, regagnez les abris !… Le groupe s’est précipité dans une cour. Une voix s’élève des
jeunes : - La cinquième attaque des Schnoffs ce mois-ci ! Le ciel est rempli d’appareils gravitationnels qui se livrent un
combat sans merci (les étoiles se battirent entre elles !). Des hommes
tombent. On désigne des engins blancs exhalant une lumière bleuâtre qui tue
ceux qui s’en approchent. La foule ne peut que sortir dans la rue. Des tanks extra-terrestres
sortent des sas des soucoupes. Ils avancent vers la foule. Des silhouettes
noires se découpent sur la lumière jaunâtre à l’intérieur des tourelles. La
foule court sur le trottoir opposé, les chars à sa poursuite, j’éprouve
quelques frissons à ce spectacle. Les étrangers brandissent des armes
analogues à nos mitraillettes. Des gens tombent. Des « aliens » descendent des chars et ramassent les corps
et les montent dans leurs véhicules. Mais l’assaut est maintenant repoussé.
Les chars refluent vers les soucoupes posées. Tous n’y pénètrent pas. Des
traits de feu d’une énergie folle en pulvérisent plusieurs. Les soucoupes
s’envolent, vaincues. Un haut-parleur clame : - Fin d’alerte. Ennemis repoussés. Et la vie reprend là où elle s’était arrêtée. Je reprends connaissance peu à peu du monde sous-marin. Un silence
figé m’entoure. La soucoupe a disparu, de même que le petit véhicule sous-marin.
Je me relève avec peine. Véra est encore évanouie. Je ne comprends pas ce qui
m’est arrivé. En quelques minutes, j’ai revécu d’anciens rêves, mais à
quelques détails près. Peut-être ai-je revu des faits réels, que ma
conscience avait refoulés ! Je reste dans un état d’aboulie prononcée. Cette réalité est-elle
revenue à ma mémoire naturellement ou quelque chose ou quelqu’un me l’a-t-il
permis ? Mes microphones vibrent à nouveau. Et je ressens un peu de chaleur
autour de moi. Ils se sont réveillés. Véra rouvre les yeux lentement,
étonnée. Je la relève par les épaules. Elle me demande comment elle s’est fait cela, en me montrant ces
griffes au niveau du cœur. Elle se ressent encore du coup de pied. Ils ont
appris par télépathie ce qui m’était arrivé pendant leur sommeil. - Cela vérifie ce qu’ont affirmé les Nors !, en
conclut Jim. Nous le rejoignons derrière son rocher. De l’autre côté :
une colline sous-marine. Glen attire notre attention vers la droite. - Regardez derrière le bouquet d’anémones de mer, ce Schnoff
garde sans doute une sortie. En effet, derrière cette silhouette noire, se trouve un panneau de
métal légèrement violet. - Je crois que c’est là que nous devons tenter notre chance. Et nous avançons lentement à travers les plantes aquatiques et les
myriades de poissons multicolores. Nous ne savons rien des dispositifs de
sécurité de la base mais nous avons tous cette envie de jouer ce coup de
poker, l’enjeu étant l’avenir de l’espèce humaine. Un volant gouverne
l’ouverture du panneau d’entrée. - Il nous faut paralyser le type. Je jette un regard à Dicken Glasmore Il a sorti d’une gaine protectrice un revolver, il y introduit une
aiguille paralysante. Le Schnoff s’affaisse, Sam Tanteur et André Monty le
cachent dans une petite caverne. Glen tourne le volant. Le panneau coulisse sur le côté. Un couloir devant nous, long de près
de cinquante mètres, éclairé faiblement de lampes verdâtres. Nous entrons,
l’eau ne s’écoule pas dans la coursive voûtée. - Un sas, suggère Glen, promenant les mains sur une paroi
transparente. André Monty referme le panneau derrière nous. Le niveau du liquide
baisse rapidement. La glace s’éclipse dans le plafond. Nous pénétrons
dans la coursive à la voûte. Des deux côtés, des panneaux munis de volants.
Et aussi : des couloirs orthogonaux au premier. Et dans ces
travées : des patrouilles … L’alerte est sans doute donnée ! Il s’agit de fuir, de fuir et de se cacher… Nous courons dans un
labyrinthe. Des cohortes de personnages en combinaisons noires surgissent
partout, derrière, devant… Nous les évitons au dernier moment. Parfois, un
Schnoff nous aperçoit et un rayon mauve nous rate de peu. Mais je sais qu’ils
ne nous rateront pas toujours. Nous fonçons à nouveau dans une travée. Un tank miniature
vient vers nous. Un petit canon oscille horizontalement et verticalement,
arrosant le couloir d’un laser pourpre. Et le rayon nous capte les uns après
les autres ! Nos corps deviennent transparents et se dissocient. Une
sensation de légèreté, de bien-être… Nous nous évaporons. Je me réveille… ou plutôt je renais ! La perception du temps n’a
pas été altérée en ce qui me concerne. Je suis dans un coffre de verre… ou un
sarcophage ? Mon impression première fut que j’étais dans un cercueil. En tournant, je vois les autres dans d’autres boîtes transparentes.
Notre horizon se résume à une petite salle aux murs de porcelaine ROSE. Aucun
meuble. Les coffres sont à même le sol. Le sol est gris, d’un gris neutre. La
salle est hexagonale. Sur ma gauche, le front de Glen est creusé par un
double sillon encadré par une mèche de cheveux noirs. Je comprends, il
m’indique quelques boutons à côté de sa tempe droite. Sa main les triture. Le
coffre-sarcophage s’ouvre. Nous nous libérons bientôt, sauf Véra. En effet, elle ne se trouve pas avec nous. Cherchant une issue, une
porte quelconque, nous avons trouvé un petit levier bleu situé dans une
crevasse. Le levier actionné, une face de la pièce devient transparente. Une
petite salle bien éclairée. Quelques appareils. Un Schnoff en blouse blanche est penché sur le
corps d’une femme attachée sur une table d’opération : Véra. Le visage
et les mains du Schnoff contrastent curieusement avec sa blouse ! Sam Tanteur a trouvé un autre levier. Il l’actionne et une autre
ouverture se fait jour sur la droite de la paroi. Heureusement, le Schnoff s’est éloigné et nous tourne le dos. Je
regarde Jim : je crois qu’il les a vues aussi. Sur une tablette fixée au
mur, quelques armes sont simplement posées. La petite ouverture
est ovale et forme un rebord plastifié haut de vingt centimètres. Jim enjambe
rapidement ce rebord, sept mètres environ le séparent de la tablette. Il se
projette, il bondit même. Le Schnoff s’est retourné, a avancé la main vers un
bouton rouge du mur. Jim a prélevé une arme et appuyé sur la gâchette :
un mince rayon indigo atteint le Schnoff. Il est tombé, simplement paralysé.
Nous nous munissons tous d’un paralyseur. Véra, libérée, a
récupéré ses vêtements. Elle ne sait pas ce que l’alien comptait faire
d’elle. Nous sortons dans le
couloir. Jim a trouvé un plan de la forteresse. Ce couloir n’est pas
semblable aux précédents. Il mesure cent mètres approximativement. Les lampes
émettent une lumière blanche d’un spectre proche de celui de notre étoile. Il
n’y a qu’une porte à l’autre extrémité. Nous nous y engageons. - Nous y sommes. Hardwed stoppe le bâtiment. La base ennemie est à 500 mètres d’ici.
Le sous-marin se cache dans la flore d’un rocher. Si dans trois heures, nous
n’avons pas réussi à livrer la forteresse aux soucoupes volantes Nors, le
sous-marin fera feu et ouvrira ainsi une brèche. Nous ajustons les cagoules et les masques de plongée, nous glissons
dans le sas et dans les fonds abyssaux. Jim mène la colonne, l’eau est si
sombre que nous devons utiliser des torches éclairantes. Des nuages de
poissons fluorescents nous entourent. À la lueur blafarde d’une torche
électrique, j’aperçois un énorme rocher. La silhouette de Jim se découpe sur
le bord de cet ensemble montagneux, il doit voir la base Schnoff ou du moins
les décors extérieurs. Il crie « Attention ! » avant de se lancer dans un coin
d’ombre. Dans un ensemble parfait, nous avons éteint nos torches et nous nous
sommes plongés dans des creux remplis d’anémones de mer. Un cri de douleur
jaillit dans mes microphones : je ne sais pas sur quoi je suis
tombé ! Un tapis roulant : Véra a remarqué, la première, un faible
mouvement du sol. En effet, un dispositif bleu nous véhicule à une vitesse
d’environ 15 km/heure. Une petite trentaine de secondes plus tard, nous voilà
devant cette porte de fond de couloir. Sam n’a aucune difficulté à
tourner le volant. J’entre en tête. Je suis surpris par l’obscurité totale.
Je cherche, d’une main, ma torche électrique, tandis que dans l’autre, je
serre le paralyseur. Une paroi noire à gauche, une autre à droite, le plafond paraît
beaucoup plus haut. Les côtés n’ont que deux mètres de haut ! Mes yeux
s’habituent peu à peu à l’obscurité. Des lueurs rouge sombre me parviennent
par-dessus les parois. Des rythmes sourds, comme cardiaques, m’assaillent, me
résonnent dans l’abdomen. Sur la gauche, des éclairs pourpres vibrent. Des
projecteurs clignotent. Des centaines de projecteurs dans une salle de soixante mètres de côté.
Les sources lumineuses sont de différentes nuances. Du rouge vermillon au
rouge presque brun… et je cherche ces haut-parleurs qui diffusent des sons
métalliques, de basse électrique. Me détachant les yeux des projecteurs
surélevés, je les baisse vers le rez-de-chaussée. Des récipients luisent, alignés sur le sol, hérissés de tuyaux.
Plusieurs rangs de ces conteneurs. J’en compte dix rangées et je sais que je
ne vois pas tout. Je compte les boîtes d’une rangée qui s’étire devant moi…
plus de vingt. Cet exercice mental me détend dans ce lieu étrange. Peut-être
ai-je perdu le trac grâce à ces calculs. La salle me paraît bien plus grande
que je ne l’avais supposé au premier abord. Je me retourne vers le couloir où
m’attendent mes compagnons. Je me sens assez sûr pour les faire venir, je leur
fais signe. Véra me rejoint assez vite. - Tu vois, comme c’est beau et grand, ici ! L’angoisse de l’inconnu lui noue la gorge. Elle se presse contre moi,
en toute amitié. Nous restons silencieux, admirant ensemble cette salle pleine
de lumière et de sons. Tous les autres sont là, éblouis et ébahis devant ce
spectacle. L’émotion passée, nous nous approchons des premiers caissons de
plastique transparent. Dans ces coffres : des corps de femmes ! - Le plus grand laboratoire que la Terre n’ait jamais
porté ! - Oui, Jim ! le plus grand. Et dire que nous devons tout
détruire ! Des corps de femmes en voie de réalisation, entourés d’appareils, de
cadrans, de tubes emplis de liquide rougeâtre. Nous marchons parmi ces
cercueils (ou sarcophages !) d’où sortiront –Non, car tout sera
détruit ! - des femmes comme Marie, Florine, Véra… Les Schnoffs auraient
ainsi envahi la Terre de ces androïdes. Et quelque chose sonne dans ma tête.
Une voix résonne : - Vous avez très bien réussi cette créature, professeur…Vous
avez très bien réussi… cette créature … vous avez… Nous marchons toujours, nous sommes du côté des androïdes mâles. - N’est-ce pas des Schnoffs ? N’auraient-ils pas tenté,
par quelque intervention chirurgicale, de prendre une forme humaine ?
J’imagine le double sillon dans le front de Glen. Je trouve qu’il a
un quotient intello très élevé. - Ce n’est pas impossible. Le résultat est identique. Vrais
Schnoffs ou simples robots, ils submergeraient facilement la planète.
Je me retourne vers celui qui vient de s’exprimer : Dicken
Glasmore, ses yeux luisent. C’est un autre cérébral du groupe. Je dévisage dans la pénombre rouge, tour à tour, mes compagnons.
C’est grâce à ces hommes et femmes que la Terre sera sauvée. Des images m’assaillent. Une fille allongée sur le dos, ses cheveux
châtain clair encadrent son visage inachevé. Un câble ombilical lui transmet
un flot sanguin. Je revois dans ma mémoire successivement son corps entier,
son visage, le câble, son corps, son visage, le câble. Ces images se
transmettent au même rythme que les éclairs rouges, au même rythme que les
sons caverneux, au même rythme qu’un cœur géant qui pulserait pour vivre,
pour arracher le droit d’exister, pour la vie de ces êtres dans ces cercueils-utérus. - Allez-vous lui transmettre votre nom ?... Allez-vous
lui transmettre… Allez-vous… ? - Que croyez-vous que nous allons trouver derrière cette
porte ? La voix douce de Véra m’a tiré de mon rêve, comme une gifle. - Peu nous importe. Il s’agit de suivre le plan de Jim
jusqu’aux entrepôts des soucoupes et d’en ouvrir les sas ! Derrière la porte, une autre salle de moitié plus petite que la
précédente. Des rythmes doux comme la caresse de la mer. Un éclairage bleu,
des centaines de projecteurs bleus, de nuances différentes. Du bleu pastel au
bleu indigo en passant par le marin. Des murmures, des chœurs de
sirènes. A suivre Hertia May |
Chance |
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La
chance est un papillon aux ailes fragiles qui ne se dévoile
que quand on y croit un oiseau de
passage qu'on ne peut retenir que si on le
pense assez fort mais qu'il est
difficile dans l'adversité de garder le sourire pourtant coûte
que coûte essayer de la retenir faire abstraction
de ses problèmes pour lui faire une place croire comme
l'innocent qui a foi en son dieu papillon aux
ailes graciles resteras-tu posé un peu chez nous petit
oiseau furtif ne reprends pas ton envol tout de suite. Thérèse L. |
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LE PETIT MONDE DE BRASSENS Christian STALLA Marc VINCENT Préface de Pierre Schuller Christian Stalla, peintre de la musique, et moi-même, sommes heureux de vous annoncer la parution de notre nouvel ouvrage : LE PETIT MONDE DE BRASSENS 28 des pages de ce livre représentent, peints par Christian Stalla, des tableaux qui lui ont été inspirés par 28 chansons (choix difficile !) de Georges Brassens. Autant de pages de commentaires, signées Marc Vincent, complètent l’ensemble. Ce livre d’art
est disponible au prix de 25 euros. Bon de commande et tous renseignements
sur le site : http://marcvincent.chanteur.free.fr |
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