SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°75
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BD
HARDUIN d’AMERVAL n°1 à 63
Illustration BD : ODILON page 2
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PATRICK MERIC
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Concours
Société d’Emulation 2024
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LE GRAND CHENE page
3
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Sidoine Lepoivre |
LES VACANCES
D’ETE
page 3
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Léa Laroche |
SEPTEMBRE page 3
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Aliénor CENA |
SOUVENIR D’UN
JOUR page
4
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Axel LEPLUS |
L’AIGLE ET LE
SINGE page 4
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Inès Pellicani Lopez |
DELICES page 5
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Monique-Marie
IHRY |
Jules MOUSSERON
page6
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Nicolas NIMAIR |
HUMOUR
- PATOIS
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QUAU QU’ VOS
VOLEZ page 6
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Léonce
BAJART |
CHES GINS & ECH’ PAON ET ECH COULON page 6
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Maurice
CATTIAUX |
L’ELECTRICIEN page 7
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Anonyme |
PENSEES page 14&15
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Hector MELON d’AUBIER |
ADULTES –POESIES
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REFLEXIONS page 7
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Famille
Allemand-Bracq |
VIEILLIR page 7
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Gisèle HOURIEZ |
CHAQUE JOUR, SA PENSEE page 8&9
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Gérard ROSSI |
LE 4 SEPTEMBRE
1944 page 9 |
Jany
LAURENT |
DIX FEES
RAMANT page 10
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Marc
VINCENT |
ÉPITAPHE page 11
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Jean-François SAUTIERE |
PETIT POEME & ILPLEUT page 11&19
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PASCAL |
UN JOUR J’AI
FRANCHI LE PAS page 12
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Patrick VENTURE |
LIMACE & EGLANTINE page 12
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Saint HESBAYE |
TENTACULAIREMENT…page 12
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Didier COLPIN |
LE 4 SEPTEMBRE
1944 page 13
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Virginie
CHAUSSIEZ |
NON PLUS JAMAIS ! page 13
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Albert
JOCAILLE |
LE 4 SEPTEMBRE
1944 page 14
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Floriane
CATTIAUX RAMETTE |
VALEURS PATRIOTIQUES REST… page 15
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Séverine
JOUHANNEAU |
MON BOUTON DE ROSE page
16
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Bernard SIMON |
L'ATTENTE DU PLAISIR
page 16 |
Julien BURY |
L’ESCARGOT page 16
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Reine DELHAYE |
CŒUR VOLCAN page 17
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HERTIA-MAY |
INSTANT page 17
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Jean-François SAUTIERE |
DESCENTE …& COMMENT DIRE
page 17&24
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Thérèse .LEROY |
LIBERTE page 18
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Audrey MARTIN |
LIBERTE page 18
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Danielle KORNACKI |
IL Y A page 18
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Jean-Charles PAILLET |
IL Y A page 18
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Philippe DURIEZ |
IL Y A page 19
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Richard BENDLEWSKY |
NOUVELLES |
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A LA LUEUR D’UNE BOUGIE ETEINTE page
/20/21 22 |
Blue Lycenne |
LE
TUNNEL DU TEMPS page
/23/24 |
HERTIA-MAY |
DIVERS |
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CROQUE LE VAL
3°de couverture |
VAL de RIO &
OMC |
CONCOURS DE POESIE SOCIETE
D’EMULATION 2024 PREMIER PRIX DE LA
CATEGORIE JEUNESSE |
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LE GRAND CHENE Oh grand chêne Tu n’étais jadis qu’une toute petite graine Enfouie sous la terre à l’étroit Tu ne savais sûrement pas que tu allais devenir un grand roi Puis un jour, un jour de printemps Une lumière si espérée t’a illuminé Comme un rayon de soleil Les ténèbres du passé. Puis au fur et à mesure des jours et des nuits Tu es devenu un arbre géant Dominant quelconque être vivant La plus petite et ridicule graine était devenue un chêne fort et puissant Après tout ce bonheur se cachait le plus grand des malheurs Les nuages remplacèrent le soleil et la seule lumière provenait des éclairs C’est justement l’un d’eux Qui par sa puissance mit le roi de la forêt à terre Une petite graine échappe à l’accident Elle ne sait pas encore Que du Chêne elle est le descendant Et encore moins qu’elle égalera son parent. Sidoine Lepoivre |
CONCOURS DE POESIE SOCIETE
D’EMULATION 2024 POÈME REMARQUÉ DE LA CATÉGORIE
JEUNESSE |
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LES VACANCES D’ETE Les vacances d’été sont
arrivées ! Le soleil brille, la mer
est chaleureuse, Les journées sont longues
et savoureuses, C’est le temps des rires
et des amitiés. Les instants fugaces, doux
et parfumés, Dansent avec joie sur
notre peau soyeuse, Les vacances d’été sont
arrivées ! Le soleil brille, la mer
est chaleureuse. Les soucis s’évanouissent,
oubliés, Comme une brise légère,
délicieuse, Le bonheur se dévoile, majestueux, Le temps s’étire, heureux
et enchanté Les vacances d’été sont
arrivées ! Léa Laroche |
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CONCOURS DE POESIE SOCIETE
D’EMULATION 2024 POÈME REMARQUÉ DE LA
CATÉGORIE JEUNESSE |
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SEPTEMBRE Quand meurt la ramée aux
yeux des cerfs Et quand peut se lier le
grand Hiver On voit des âmes Peut-être de tristes mânes En tout cas elles
prospèrent Aux portes du grand hiver Qui se lie langoureusement A la porte des cieux De grands visages de pierres Pleins d’un auguste
mystère Tremblent sous le vent Tristes monts d’antan Et souffle la poussière Aux grands cœurs de
cratères Noirs pour qu’on puisse
mieux voir Y briller la lumière. Aliénor CENA |
CONCOURS DE POESIE SOCIETE
D’EMULATION 2024 POÈME REMARQUÉ DE LA
CATÉGORIE JEUNESSE |
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SOUVENIR D’UN JOUR Dans
beaucoup de films, l’enfance du personnage Est
souvent reflétée avec la nature, le ciel bleu et les nuages. Ils
s’imaginent avoir une vie de rêve Où
rien ne peut passer à travers. Mais
chez nous, nous sommes dans les quatre murs de notre maison. À
n’entendre que les sons de la télé sans raison. Justement,
dans cette télé, les nouvelles n’en sont que plus mauvaises. Notre
forêt bien-aimée se meurt dans le feu et les braises. Mon
jardin, je ne le connais pas, à quoi peut-il ressembler ? Aujourd’hui
est un grand jour, je vais faire mes premiers Pas
dans ce vaste monde. D’abord, j’ouvre ma fenêtre : La
mélodie des oiseaux et les rayonnements du soleil y pénètrent. Un
arbre magnifique tend ses branches vers moi. Des
milliers de fleurs par terre siègent comme des rois. La
vérité de la beauté de la nature n’a rien d’exagéré Cette
vérité a réussi à ce que mon cœur soit percé. La
vie m’appelle et ne cesse de m’émerveiller. Telle
une guerrière, j’enfile ma plus belle robe Et
commence mon aventure pleine de joie et de sérénité. Une
seule chose me donne envie : regarder le soleil et l’aube. La
nuit venue, le silence arrive. Comment
le ciel peut-il abriter autant d’étoiles ? Où
sommes-nous ? Pour
moi, ce n’est que le paradis. Axel LEPLUS |
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CONCOURS DE POESIE SOCIETE
D’EMULATION 2024 POÈME REMARQUÉ DE LA CATÉGORIE
JEUNESSE |
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L’AIGLE ET LE SINGE Le
majestueux aigle survolait les airs Avec
prudence et bienveillance Son
travail était de voir si tout était carré Un
peu plus tard dans la journée L’aigle
vola au-dessus de la forêt Soudain
il atterrit surpris et énervé Il
vit le singe en train de faire le fou Qui
ne le remarqua même pas « Eh,
attention ça pique, le houx ! -Je
sais maître aigle ne t’inquiète pas. -Tu
sais, je trouve que tu es un danger. -Ah
oui, et pour qui suis-je un embarras ? -Mais
voyons pour l’humanité -Pas du tout je rigolais » Et
sur cela chacun repartit de son côté Les
années passèrent et l’aigle se faisait vieux Il
avait passé sa vie à surveiller Il
contemplait malheureusement les cieux Le
singe arriva et lui dit : « Tu
aurais dû profiter de la vie. » Et
il mourut soudainement Le
singe prononça ces paroles en dansant « Il
vaut mieux profiter de la vie Et
ne pas faire attention Que
d’être trop prudent et ne rien profiter du tout » Inès Pellicani Lopez |
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CONCOURS DE POESIE SOCIETE
D’EMULATION 2024 PREMIER PRIX CATEGORIE
ADULTES |
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DELICES Jaloux
de cette coupe ayant frôlé tes lèvres, Je
suis frustré comme elle, à l’affût d’un instant Pour
rafraîchir ton corps comme tu l’aimes tant De
bulles à foison, de mille et une fièvres. Éros
a pris racine au jardin des splendeurs. Je
veux y croire encore, évincer ma détresse, Sur
ta poitrine ivoire, épancher mon ivresse, M’immoler
sur l’autel de tes folles ardeurs… Je
veux être la flûte en doux cristal de Sèvres Pour
venir effleurer ta bouche posément, D’une
langueur exquise, ensuite… lentement, Caresser
tes courbes de mes langueurs orfèvres… Ma
fougue, avec brio, vaillamment bannira Tous
les vains soupirants de notre noble cause. Pour
mon viril entrain, il ne sera de pause Tant
que, pour tes rondeurs, mon corps fougueux vivra. Succombe
à ce délice, à ce verre en attente, Savoure
ce champagne offert à ton désir… Il
me tarde de voir ton visage rosir Sous
le flux généreux de ma coupe envoûtante… Si
le ciel le permet, s’il ne peut qu’un moment Combler
mon espérance, ou si cela ne dure Que
le temps d’un soupir, peu importe l’augure… Je veux mourir d’oser dans les feux de l’instant ! Monique-Marie IHRY |
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CONCOURS
DE POESIE SOCIETE D’EMULATION 2024 PREMIER
PRIX CATEGORIE ADULTES |
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(Catégorie
Langue régionale) Jules MOUSSERON Paru dans la caudriole
74 Poème en hommage à Jules MOUSSERON, lors d’une exposition à la médiathèque Simone WEIL, Valenciennes. Jules MOUSSERON Nicolas NIMAIR |
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QUAU QU’ VOS VOLEZ |
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Ia des gins qui creutent qu’el commerce c’est « tout roses et violettes ». Et pourtint in n’est po toudis al ducasse quind in voreut povoir continter tout sin monne. D’abord i n’ a po deux cliints qui s’ersinnent. Si n’ d’a in qui sait sou qui veut, l’ ti qui suit, in intrint, c’est du bleu qui d’minne et iacate du guinne ; mais, l’pu pire, c’est les cliints qui viètent vir l’air du boutique, qui faitent déballer, déballer et, pou in finir, qui s’in vont sins ré prinne, les bras écouints, parce èqu’ c’est pou in rinsinnemint… inna commissian pou in eute, qui ditent ! Et pi, dans les boutiques, c’est là qu’in a les nouvelles ed pa tous côtés, putôt les méchintes équ’ les bonnes. Au boutique vos sarez, du matin, dû qu’ia eu du feu par nuit ; in vos dira aussi qu’el grind Frinçois d’ el maladrie i s’est brisé ine guimme in dévalint d’ sin gernier ; qu’el fille Tiophile mo du Borne al va divorcer et qu’Adèle mo trouc-et-trouc ess’ vessie al ermonte dins s’n’ estoma et qu’ça li cueupe ess’ n’ halonne ! I feut tout intinne dins les boutiques. Mais si vos avez l’ malheur d’edminder à quéquin –si ça va- alorse vo povez prinne inne caière pou vos assir inne mi-heure parce èqu’ tout i va défiler : les romatiques, les surians, les pilures pou l’ dormoche, el couair qui berleuque, el drisse obé l’ constipation, i vos faura tout savoir ed ses maladies ! Et vos arez cor d’ el chince si in n’ vos fait po mette vo deugt à l’indreut dû qu’in a d’ meu ! Seulemint si, dins les cliints, ia des lainques qu’al sont montées à l’estricité, à l’incontre, il d’ s’ étombis qui n’in saquent po inne et qu’in n’sait jommais aveuc ieusses si in a perdu o bé gongné. Daronnemint in espèce ed varlet, in grind ploion, iéteut rintré dins in boutique dû qu’in vind des capés, des qu’mises et in tiot peu d’ tous les sortes. El marchind qui v’neut d’ercevoir des novélités iaveut mis des capés al moute su sin comptoir et, veyint qu’el varlet iaveut l’air d’el zé raviser fort, i li met un capé su s’ terte. -Nondégeu, qui dit l’ marchind, vos n’êtes po mal aveuc. Assoiez cor c’ti cil pour vir. Et pi ravisez-vous dins l’ mireu. El varlet qu’iaveut l’air d’ête ed nurvoir i s’ laisseut faire, i n’ diseut ré, et l’ marchind aussi subtil qu’in cat parce qui voleut vinne, ialleut toudis cair dins ses amelles. Si bé, qu’ed capé in capé, i n’d’aveut assoié inne dizonne su l’ terte du varlet qu’iéteut toudis là étimpi comme in bec-bos. Ercrind et n’ veyint po d’about, el marchind i dit au varlet : « Aai o bé n’ non volez-vous m’ dire quau qu’ vos volez comme capé ? » -Mi… mi… qui répond l’varlet… c’est in croate qu’èje voreus ! Léonce Bajart |
CHES
GINS AL’ FOUFELLE |
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Poésie. Monologue en picard Tous ches gins qui sont al’ foufelle Qu’y ont des rindez vous urgints Qu’y ermutte « Grin vint mais rin d’dins » Qu’y racontes plus d’ turlurettes In dusse qu’y vont, tous ches gins lo ? Pourquoi s’ercranhir, s’ mette in nage Foere plos d’ tintouin Ches gins trinquilles, y sont fin pus bénache Et y erwette passeu l’ timps ! Maurice Cattiaux Hénencourt, 16 juillet 2003 |
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ECH’ PAON ET ECH COULON |
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Poésie. Monologue en picard Mi, dit ch’ paon ach coulon blanque J’os eune traîne comme ches reines J’ me mouque pos aveuc eune brique Je m’ foè toudis ermarquer Mi, dit ch’ coulon blanque J’os
d’ s’ ailes J’ vole et j’ va dusse que cha m’ plait Ech su fin bénache Ch’est biaucoup miux. Maurice Cattiaux Hénencourt, 16 juillet 2003 |
L’ELECTRICIEN |
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Il était une fois un électricien qui voulut brancher une femme qu’il
trouvait lumineuse. Hélas pour lui, celle-ci chercha tout de suite à éteindre ses
ardeurs. -J’suis déjà prise : annonça-t-elle. -Je m’en fiche, lui dit-il, je ne suis pas du secteur. On pourrait se
voir en alternatif ? -Si vous continuez à me mettre sous tension avec autant d’intensité,
je pars en courant. Et elle se retourna pour s’éloigner. Reprenant le fil conducteur de son approche, il chercha à
l’allumer : -Mais pourquoi faites-vous de la résistance ? N’aimez-vous pas
les Ohms ? Elle lui fit Volt face. À ce moment-là il y avait de l’électricité
dans l’air. -Watt ? T’Ampère pas une ! -C’est que je ne vous trouve point Led, s’exclama l’électricien. Son style ampoulé sembla calmer la femme. -C’est gentil. Mais dites-moi, tous ces jeux de mots, c’est pour
briller ? -C’est pour flatter votre intelligence ! J’adorerais étreindre
une lumière de votre genre. L’électricien imaginait sans doute déjà les va-et-vient… -Vous me prenez pour une call-girl de Lux ? Je vous dis que je
suis déjà prise et éprise ! Elle était sur le point de péter les plombs à cause de cette méprise
multiple. C’est alors qu’arriva le galant de la belle, un macho monté sur pile
électrique, qui joua parfaitement son rôle d’interrupteur de conversation en
collant une châtaigne au prétendant (ça douille !). Et c’est ainsi que l’électricien, qui se prenait pour une lumière
mais n’était guère brillant, dut accepter de la mettre en veilleuse. Anonyme |
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REFLEXIONS |
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Le
sergent Braq est un bon gars Et
un rud’ zouave, n’en doutez pas. Toujours
content et plein d’entrain, Il
chant’ le soir et le matin. Si
par hasard il est morose, Y
a une raison, j’ connais la chose : Il
songe à sa femme qu’il aime bien ! Il
rêve à son fiu, nom d’un chien ! Si
vous saviez qu’il est mignon, Sin
tiot Raoul, sin gros garçon ! J’ai
vu sa dernière photo Et
j’ vous jure que c’est un rud’ marmot Frisé,
souriant et pis bâti, Son
père peut être fier de lui. Vivement
que cett’ guerre soit finie, Que
l’Allemagne soit anéantie Et
que l’ami Bracq « Sous-Lieutenant » Soit
près d’ sa femme et de s’ n’enfant. À
mon excellent ami Bracq Rueil, le 12 janvier 1915 Signature illisible Famille Allemand-Bracq |
VIEILLIR |
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S’avouer à soi-même que tout est moins facile, Pour n’être point raillé, le taire à ses amis ; S’interdire en besogne ou en conseil utile Ce que la veille encor on se croyait permis. Regarder le miroir reflétant un visage Que l’on voit chaque jour un peu plus se faner, Et caresser les rides, inoubliable ouvrage De ce combat si long que l’on a dû mener. Ranger les souvenirs, oublier les rancunes Mais saisir au passage chaque instant de bonheur, Même si dans l’esprit s’immiscent les lacunes, Et que tremble la main en cueillant une fleur. Savoir attendre enfin cette minute ultime En cherchant un regard pour se réconforter, Puis refouler sa peur, face à l’immense abîme, Et vers la paix divine, se laisser emporter. Gisèle HOURIEZ-MACAREZ Vertain |
CHAQUE JOUR, SA PENSEE |
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Si haut qu’on monte, on finit toujours par des cendres. (Henri Rochefort 1831-1913, journaliste français) De deux choses lune, l’autre, c’est le soleil (Jacques Prévert 1900-1977, poète français) Ma grand-mère, qui écoutait la radio pendant le repas, Comme il était de coutume en ce temps-là. Dans les années 40, A. Lebrun étant Président de la République Nous fit part avec malice de cette information à jamais historique ! « Grosse crise parlementaire ! Le Gouvernement a mordu la poussière, Le Cabinet (ministériel) est renversé, mais jusqu’alors Le brun, lui, reste encore ! » Elle aimait aussi, entre amis, dans les réunions, Pour agrémenter la conversation, lancer ce défi d’abréviation : Nabuchodonosor était roi de Babylone, il faut bien l’admettre Ecrivez-moi « cela » en quatre lettres ! Quant à l’autre grand-mère Qui avait, elle, un humour plus amer : Sur les prévisions météorologiques, Comme sur les événements repris par les journaux en rubrique Elle nous disait : « Quand il ne pleut pas, ça goutte ! » Et là-dessus, il n’y a pas de doute : En effet, même en salle de restauration Quand il pleut dehors, plus on goûte à l’abri, par définition. Pour moi, en politique, la France va mal ! Toujours et encore ! Notre Gouvernement nous demande trop d’efforts Heureusement, il est dirigé actuellement par deux Manuel Qu’en serait-il s’il n’y avait que Sciences Po et ses intellectuels ? Pour mon pharmacien, « Les paras sont des durs ! » Comme il dit ! Car le para, c’est pas mol ! ou cétamol ? D’après ce que j’ai compris ! Et chez les singes, le mal assis est toujours plus dangereux, après tout, Que sa femelle debout ! Le samedi, au marché : du nouveau sur les étals Rayon boucherie : la viande Halal Qui est sans doute garantie, même au détail, Sans la moindre pointe d’ail ? De même qu’avec les ordinateurs : « Il faut suivre ! » : et que cela est un vrai bonheur ! Quand la truie se meut, C’est pour que le Véracruz un peu ! Alors là, si ce n’est pas de la poésie, peuchère ! C’est tout de même un cas cher ! Et ce n’est pas faire de l’altruisme Que d’adhérer aux idées des autres, sans pessimisme. J’ai appris à mentir : Je mens tellement durant le jour que, la nuit, Je m’ennuie… A mourir, sans dormir ! Si ces histoires ne vous ont pas plu Que vous les trouvez trop crues, Patience, ne jugez pas trop vite ! C’est qu’elles n’étaient pas encore tout à fait cuites. Gérard ROSSI – Neuville Saint Rémy, le 03 Août 2016 On dit d’un accusé qu’il est cuit quand son avocat
n’est pas cru. (Pierre Dac, 1893-1975 – humoriste français) |
LE 4 SEPTEMBRE 1944 |
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« Le 4 septembre 1944, moi, Louis M…, petit Caudrésien de 8 ans, je me retrouve juché sur un blindé américain et défilant rue de St-Quentin au milieu des cris de joie des habitants… » Quelle fierté ! C’est le défilé de la libération de Caudry. Tous les Caudrésiens sont dans la rue. C’est l’effervescence générale. Les cloches résonnent au clocher de l’église Sainte Maxellende. La foule endimanchée est en liesse. Les hommes ont sorti leurs chapeaux ou leurs bérets, les petites filles leurs rubans de cheveux et leurs plus jolies robes. Les galoches résonnent sur les pavés. Des hommes ont glissé à leurs bras le brassard FFI. La rue a un air de fête. On accroche des drapeaux bleu blanc rouge et je découvre la bannière étoilée, le drapeau américain me fascine, il a les mêmes couleurs que le nôtre, mais pourquoi toutes ces étoiles ? Lorsque nous écoutons la TSF en secret le soir, Maman m’a expliqué que des soldats américains ont débarqué sur les plages de Normandie depuis le mois de juin et qu’ils libèrent les villes en remontant vers le Nord. Un voisin m’a précisé que c’était la 5ème division blindée américaine. Les soldats portent un insigne en forme de triangle à 3 couleurs avec un char et une sorte d’éclair rouge dessiné dessus. Pourquoi cet emblème ? Encore un mystère à éclaircir… Dans les rues, la foule pousse des cris de joie et d’allégresse. Sous les clameurs, les soldats jettent des chewing-gums et du chocolat aux enfants qui se pressent autour des chars. J’observe ce spectacle, je vibre au contact du char. Un soldat me donne une friandise, un chewing-gum et m’explique, par des gestes et dans un drôle de français, qu’il ne faut surtout pas que je l’avale. Alors je mâche, je mâche… Cela me donne déjà un goût de liberté. J’en ai marre des restrictions alimentaires, de manger des rutabagas et du pain noir. J’ai tout le temps faim. Le char roule lentement, tellement la foule est nombreuse mais nous arrivons quand même sur la Grand’ Place. Je suis tellement fier de trôner en haut de ce char, je suis assis à la tourelle, j’ai une vue grandiose pour profiter de cette ambiance extraordinaire. Mais j’ai une pensée pour mon père, comme il jouait avec moi. Ma mère si triste depuis tout ce temps où il a été fait prisonnier. Chaque soir devant sa photo, Maman me parle de lui, elle évoque la vie d’avant… Et tous les soirs avant de m’endormir je pense à lui. Le plus beau jour de ma vie sera celui de son retour. Les Allemands étaient les maîtres depuis de longues années. Les soldats allemands partis, nous pourrons sortir sans peur. Les Américains vont nous rendre la liberté que nous avions perdue. Jany LAURENT |
DIX FEES RAMANT |
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ÉPITAPHE |
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ÉPITAPHE AU COVID 19 C’est un grand souffle poétique Qui me fit descendre au tombeau. De cet incident pathétique Seul me reste ce quatrain beau. ÉPITAPHE DU TEST Afin d’en ressentir l’effet Sur ma future sépulture À la Toussaint, je vous l’assure, J’ai déposé un gros bouquet. ÉPITAPHE D’UN COUVREUR J’étais un couvreur perché sur les toits, En haut ou en bas, le travail commande. Mais aujourd’hui c’est la dernière fois Qu’on m’a dit « Descendez, l’on vous demande ». ÉPITAPHE AU TEMPS Un peu plus tôt ou un peu plus tard, l’heure sonne. Pour moi elle a sonné à cent quatre printemps. « Ô temps, suspends ton vol ! » Oui, mais pas si longtemps : À mon enterrement il n’y avait personne ! ÉPITAPHE D’UN VOYAGEUR J’ai bourlingué toute ma vie Changeant toujours de place, preste. À présent je n’ai qu’une envie : C’est décidé, j’y suis, j’y reste. Jean-François Sautière |
PETIT POEME |
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Raconte-moi
un texte bien adroit Prends
le tout au fond d’un tiroir Parce
je commence à avoir froid À
l’attendre sans le grand Espoir. Accorde
au plus près deux rimes Plante
sur l’écritoire cette plume L’encre
n’en fera point un crime Quelques
taches pour ma brume. Renverse
les mots pour cet hiver Allume
la flamme dans ce papier Pour
ce poème tu emplis les vers Mais
il se meurt dans son panier. Sans
être lu lui soupirer et écrire Petit
poème tu seras lettre morte À
quoi bon continuer en souffrir Elle
est l’aveugle bien trop forte. Je
peux épuiser tous ces encriers Tous
les mots sont ici les mêmes Pour
le réciter enfin pour le crier Lui
faire comprendre : Je t’aime. Pascal
Dupont Romans sur Isère |
LE 4 SEPTEMBRE 1944 |
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« Le 4 septembre 1944, moi Louis M…, petit Caudrésien de 8 ans, je me retrouve juché sur un blindé américain et défilant rue de Saint-Quentin au milieu des cris de joie des habitants ». J’entends des cris, « vive les américains ! », « la guerre est finie ! », des applaudissements, des femmes embrassant des inconnus car ce sont des soldats américains, elles leur lancent même des fleurs, j’ai la tête toute embrouillée, je ne comprends pas, je me retrouve sur un char à devoir faire la fête, la fête ! Mais pourquoi ? Je me sens perdu au milieu de toute cette foule ! Pourquoi tout le monde est heureux, alors qu’il y a eu tant de morts ? Je ne suis pas à la fête, je pense à certains de mes camarades tués par les frappes allemandes, ces personnes tuées pour s’être cachées, s’être défendues contre ces méchants, à mon papa qui est blessé, je sais bien que cette guerre est enfin terminée, je ne sais plus combien de temps elle a duré, maman me dit que j’étais jeune, ça m’a semblé interminable ! Pour l’instant, tout ce que je sais, c’est que je me retrouve sur un char américain, les soldats sont très gentils avec moi, ils m’ont donné de la pâte à mâcher, ça s’appelle « chewing-gum », c’est marrant comme nom de bonbon et c’est trop bon ! Mais je ne sais pas si je peux être content, j’ai encore peur, de plus quand je regarde autour de moi, je vois énormément de monde que je ne connais pas, j’ai peur mais me voilà enfin rassuré lorsque enfin j’aperçois, en regardant bien, quelques copains qui eux aussi mâchent des chewing-gums sur les chars avec les soldats américains. Ils leur apprennent à faire des bulles, c’est marrant ! Je me sens mieux, mais je ne peux pas m’empêcher de penser à tous ces gens qui sont morts, tués lâchement et sauvagement par les nazis, tout ça pour une étoile jaune ou pour avoir voulu aider des êtres vivants qui ne demandaient rien sauf la liberté d’exister. C’est ignoble, j’en ai des frissons d’horreur rien qu’à y penser. Les soldats voient bien que je ne suis pas trop rassuré, un soldat qui s’appelle James, me fait rire et me rassure, il me dit avec son accent américain « ne t’inquiète plus, tout ça c’est fini, tu vas pouvoir revivre »… Tout ça est encore très flou pour moi, je suis encore un peu dans le brouillard, mais maman me dit que c’est normal, qu’elle me comprend car elle aussi, mais que tout va bien se passer maintenant et que mon papa va bientôt revenir, je n’arrive pas à imaginer que je vais le revoir, je suis très impatient. Jamais je ne pourrai oublier ces horribles années, mais maintenant, je sais que je peux vivre au lieu de survivre, et grandir dans un monde de paix, de liberté et d’espoir. Virginie CHAUSSIEZ 59500 DOUAI |
NON PLUS JAMAIS ! |
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En
tous ces hommes qui grandissent Et
qui devraient tant apporter Aux
humains que nous sommes Près
des folies que subissent Les
chemins de l’humanité Près
des rancœurs qui résonnent. Non !
plus jamais de combats âpres et inutiles Pour
les heures de demain. Non
plus jamais de haine meurtrière, Et
de guerriers qui défilent. Pour
tous ces enfants qu’on tient par la main, Et
qui ne peuvent vivre de guerre. Au
seuil de leurs matins Si
près du bonheur qu’ils espèrent. Albert Jocaille (Préférences) |
UN JOUR J’AI FRANCHI LE PAS |
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Soudain sans crier gare un rêve m’est venu De libérer les mots qui sommeillaient en moi. Poussée par une vague la digue s’est rompue Charriant sur la page le fruit de mon émoi. J’aurais voulu –quel fou !- ressusciter Verlaine Pour glisser sous ma plume la brillance des mots. Mais je n’ai pour trésor dans mon vieux bas de laine Que pauvre poésie et bien pâles émaux. Si je n’ai pas trouvé de pierres précieuses De vertes émeraudes ou d’incarnats rubis, J’ai malaxé sans cesse jusqu’à la rime heureuse Ces mots qui déferlaient sur ma blanche copie. J’ai malmené les règles de sainte prosodie, Hardiment rudoyé l’orthodoxe césure, Mis à mal les hiatus et autres harmonies, Mais j’ai pris le chemin d’une belle aventure. Faut-il avoir les codes pour composer des vers Ou bien s’en affranchir et écouter son cœur ? Je me suis élancé tel un oiseau de mer J’ai biffé, j’ai rayé mais touché au bonheur. Patrick
Venture |
LIMACE |
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La
limace De
son pouce une traîne d’argent Traîne
d’argent Vernie
du soleil tumescent Soleil
tumescent Des
nuages épluchés de liqueurs Epluchés
de liqueurs Aux
feuilles tatouées de vents Tatouée
de vents la limace chasse La
limace chasse sans voile de pudeur. Saint-Hesbaye |
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TENTACULAIREMENT… |
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Les rêves érotiques Sévissent méthodiques… Quelquefois enfouis Parfois épanouis Parfois dans les extrêmes Et leurs lots de problèmes Vases communicants Débridés/ suffocants Eros à la manœuvre Agit telle une pieuvre… Boulimique ou bloqué Mais jamais révoqué… Didier COLPIN |
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ÉGLANTINE |
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Vocabulaire
chanté du vertige des chairs Seriez-vous
la larve de sable étrange Sous
la gloriette des paupières centaurées Qu’une
ariette hallucine en sexe d’ange Comme
fille d’une nuit d’inaccoutumances Sur toutes lèvres de naissances ? Saint-Hesbaye |
LE 4 SEPTEMBRE 1944, |
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moi, Louis Marette, petit Caudrésien de 8 ans, je me retrouve juché sur un blindé américain défilant rue de Saint-Quentin au milieu des cris de joie des habitants. Une foule immense, impressionnante, se tenait sur les trottoirs, brandissant des drapeaux Français et Américains tout en criant « Merci ! Merci ! » Je me sens tellement fier mais en même temps tellement impressionné et apeuré, entouré de tous ces soldats. Libres, nous sommes libres ! Après tant de souffrance, de peurs… Le blindé sur lequel je me trouve arrive enfin sur la grand-place, une place où même une petite souris ne saurait se faufiler. Il continue son chemin, entouré, telle une haie d’honneur jusqu’à la mairie où l’attendent les autres véhicules militaires, les gradés et les politiques. La foule hurle, rit, applaudit, une douce « Marseillaise » résonne dans la ville. Cela faisait bien longtemps que nous n’avions pas été aussi heureux, aussi libres. Un militaire américain, très grand, très costaud, la casquette de coin et la cigarette dans la bouche, me tendit les bras et m’installa sur ses épaules. Son odeur, celle de l’essence du blindé, cette odeur de cigarette qui me remplit les narines, cette vue impressionnante, cette sensation d’apesanteur, de voler était incroyable. L’émotion remplit mon petit corps, quelques larmes coulèrent de mes joues toutes rosées et salies par la poussière. À cet instant précis, je sais que ce moment restera gravé en moi pour toujours, un moment que je ne pourrai jamais oublier comme un dessin à l’encre indélébile, une cicatrice sur mon corps, dans mon esprit, qui me rappellera ce jour. J’entends tout autour de moi des gens m’appeler « Louis ! Louis ! » et me faire signe. Ma famille tellement fière, mes amis en admiration me sourient. Du haut de mes 8 ans, je me sens comme ces soldats qui ont combattu l’ennemi et qui ont gagné, comme cette partie de billes que je joue et que je gagne, je me sens tellement fier et invincible. La journée se déroule dans la joie, le bonheur s’écrit sur tous les visages. C’est assez difficile à décrire, tellement de mots me viennent en tête mais en même temps tellement de sensations, d’émotions se mélangent. La lumière du coucher de soleil annonce la fin de cette belle journée, la fête retentit dans tous les coins, dans toutes les rues, dans toute les maisons. Les éclats de voix des hommes, des femmes et des enfants résonnent telle une merveilleuse musique dans ma tête. Ce soir, pour la première fois depuis longtemps, je vais pouvoir m’endormir paisiblement en me disant que ça y est, nous sommes enfin LIBRES ! ». Floriane CATTIAUX RAMETTE 59540 CAUDRY |
PENSÉE |
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Un philosophe
à une personne déprimée ! -Si vos vos
suicideu, vo finme all va artroveu in aute home é euch’ti chi y va eutiliseu
eut voture, y va vive dins t’mason é y déormira dans tin pieu ! -Y m’a
arriveu ell minme quose mé sins morir ! Traduction :
-Si vous vous suicidez votre femme va trouver un autre homme, il va utiliser
votre voiture, il va vivre dans votre maison et il va dormir dans votre
lit ! -Il m’est
arrivé la même chose mais sans mourir ! HMA -Hé tiot, teu veu pon eum donneu in cop d’man pou
laveu em voture, putot qu’eud joueu aveuc tin téléphane ! -Euj vas putôt d’mindeu à Michey Maousse, à Mario
Brosse é pi à Bob l’Eponge ! Traduction : Eh, petit tu veux pas donner un coup
de main pour laver ma voiture, plutôt que de jouer avec ton téléphone ! -je vais plutôt demander à Mickey Mousse, à Mario
Brosse et puis à Bob l’Eponge ! HMA |
VALEURS PATRIOTIQUES RESTAUREES |
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Le 4 septembre 1944, moi Louis M., petit Caudrésien de 8 ans, je me retrouve juché sur un blindé américain et défilant rue de Saint Quentin, au milieu des cris de joie des habitants. Quelle liesse de retrouver notre liberté, de déambuler dans les rues caudrésiennes sans ressentir la boule d’angoisse, la crainte de croiser l’occupant Nazi. Il règne comme un parfum d’ivresse dans ces rues, un soulagement enivrant qui nous ferait presque oublier qu’hier encore ces mêmes rues étaient traversées par l’impitoyable ennemi. Mon petit cœur d’enfant en garde les traces indélébiles : peur, angoisse, crainte permanente, faim et humiliation ont frappé ma famille de plein fouet. Mais aujourd’hui nous avons triomphé et, juché sur ce blindé américain, je défile fièrement rue de Saint Quentin en ce matin chargé d’espoir. Dehors, les cloches de la basilique Sainte Maxellende retentissent joyeusement. La foule caudrésienne a envahi les rues, les cafés, les terrasses… C’est comme une grande fête où le cidre coule à flot, les rires retentissent, les femmes ont revêtu leurs jolies robes ornées de dentelles et les hommes refont le monde en d’interminables discours patoisants. Une gigantesque fête qui fait soudain ressurgir des pensées nostalgiques et des images angoissantes… Je replonge dans le passé… 18 mai 1940… Ce jour-là je devais fêter mes 4 ans… Pas de gâteau d’anniversaire… Mais un défilé de tanks allemands, des bâtiments dévastés, une ville rationnée… et ma famille dévastée par l’inquiétude. Ma petite mémoire de garçonnet se souvient d’une longue période de privation et d’humiliation… Dominés et opprimés par l’ennemi, il n’était plus question d’égalité de l’Humanité… Quatre longues années se sont écoulées, moi, Louis M., du haut de mes 8 ans, je trône fièrement sur ce char américain. La liberté a triomphé grâce à la résistance, la résilience, la solidarité et la fraternité. Je me souviens des réunions nocturnes de mon père avec les oncles et les voisins… Maman m’avait confié que c’étaient des « résistants », c’était notre secret… Ses yeux brillaient et une belle lueur d’espoir vacillait dans leurs prunelles… Je ne saisissais pas le sens de ce mot « résistance », du haut de mes quelques années, mais je compris immédiatement que c’était primordial pour la libération de notre ville chérie… Ce soir, juché sur ce char américain, continuant de défiler dans la rue de Saint Quentin, je proclame haut et fort nos belles valeurs jadis bafouées : « Liberté, Égalité, Fraternité », plus que jamais je vous défendrai pour que vous puissiez à jamais coexister ! Sévérine Jouhanneau |
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MON BOUTON DE ROSE |
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Elle était belle, rayonnante et joyeuse. Elle courait, chantait, dansait, Elle dévorait la vie, Elle était si heureuse, Dix ans ma petite fille avait… Le fil du bonheur ne tenant qu’à peu de chose, Est venu l’instant où mon bouton de rose, Le long de l’allée s’est évanoui Parmi les enfants de son âge et petites amies. Débuta ce jour noir, ce long couloir ; La hantise de ne plus la revoir. Puis ce moment répugnant, L’heure des résultats qui vous glace le sang. Ces analyses éhontées, je les ai rejetées. Je me suis dit qu’une erreur était plus que possible, Qu’à son âge, c’était inadmissible. Que c’était un cauchemar que je vivais là ! Que le bonheur ne pouvait s’arrêter là ! Mais cette chose répugnante a pris ses droits ; Devant ma détresse, mon désarroi, L’on m’a donné espoir, L’on m’a fait même croire Que cette chose abominable allait être vaincue ; Que la maladie pouvait avoir vécu… Mais ce fut la rechute, De nouveau la lutte. Ses cheveux si longs, si blonds Ont disparu en un tourbillon. La tête dénudée, le visage sur le côté, Si anguleux que l’on ne voyait que ses yeux, Si grands, si bleus, si merveilleux… De ce regard qui m’implorait, me suppliait, Et me disait : « Pourquoi moi, maman ? Pourquoi moi ? » Que pouvais-je répondre ? Je me retournais, de peur qu’en pleurs je m’effondre. Puis peu à peu l’on m’a fait comprendre Que mon petit ange, on allait me le prendre, M’enlever le fruit de mes entrailles, Me mettre l’esprit, le cœur en tenailles. Alors j’ai imploré Dieu… Laissez-la-moi ! laissez-la-moi ! Mon Dieu… Je vous offre mon corps ! Que les flammes brûlent mon âme ! Mais votre grâce à genoux je réclame Pour que de ce lit s’enfuie la mort… Bien qu’implorant jusqu’au dernier instant sa pitié, L’essence de ma vie s’en est quand même allée… Ma propre existence Est désormais sans importance. L’avenir, pareil à un ciel d’orage noir, Me plongeant dans la tristesse, le désespoir… Bernard
Simon |
L'ATTENTE DU PLAISIR... |
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Etre mortel Sculpter mon coeur au scalpel Qu’y-a-t'il de l'autre côté ? La vie m'a abandonné Ange de la mort Viens me reprendre, si c'est mon sort Je dois partir Puisque le Dieu me laisse souffrir C'est si tentant J'en lèche mon sang A genoux je t'implore combien de temps ? attendre encore ? Pour que la mort vienne emporter Mon petit coeur tout désséché Mais qui osera me sauver Sera avec moi, en enfer, brûlé Laissez mon âme partir Mon plus grand souhait est de mourir La rose aux épines pour m'ouvrir Les veines qui me font tant s'ouffrir Je veux partir... Julien BURY |
L’ESCARGOT |
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Lorsqu’il
pleut, pour moi, c’est
une fête ! J’adore
l’eau et je sors ma tête. Regardez
bien au bout de mes tentacules,
Comme
vous le savez, je n’ai qu’un pied, Et
je dois baver pour mieux glisser. En
automne, je m’enfonce dans la terre, Et
je dors jusqu’à la fin de l’hiver. Au
printemps, je me reproduis et ponds des œufs, Dès
qu’il fait très chaud, je suis un peu malheureux. Je
rentre dans ma coquille pour me protéger, Et
sors le soir, dès que le soleil est couché. On
me trouve dans la nature ; Car
j’adore la verdure ! Je
suis un animal bien rigolo, Qui
porte sa maison sur son dos. Reine DELHAYE |
CŒUR VOLCAN |
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Fournaise aux yeux en charbons ardents Explose en torrents de désir Tu te consumes en chagrin de soufre Je te consomme à peine allumée L’espace-temps se bouleverse quand tu jaillis : Fontaine phosphorescente… gestes arcboutés… cheveux-feu CŒUR VOLCAN Tu t’éteins au matin après une longue joute Tes torrents ont recouvert ton lit de bataille D’une quiétude assouvie Téméraire d’être sur tes bords Je n’attends qu’un geste pour être calciné CHEMINÉE NOIRE Où baigne la vie en gestation et en énergie CŒUR VOLCAN L’instant-lumière où s’entrouvrent tes entrailles Je m’abrite en ton sein chaud… Odeur de soufre Ondulant sur tes cheveux-feu Yeux de braise Etincelant à chaque pulsation CŒUR VOLCAN Je me chauffe à tes désirs… Hertia-May |
INSTANT |
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Quand ton cœur carillonne Comme un clocher de printemps D’abord ne le dis à personne, Viendra le temps. Si ton esprit voyage Hors des sentiers rebattus Conserve bien ce trésor sage Et puis motus. Sur l’aiguail de l’aurore Où tu poses un baiser Qu’importe que l’on glose encore, Laisse causer. La chanson des voyages Donne-lui de converser. Au loin s’amassent les orages ? Vois-les passer. S’élève la lune verte Dans le soir de joli vent… Tu peux tenir ta porte ouverte Dorénavant ! Jean-François
Sautière |
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DESCENTE AUX ENFERS |
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Fatiguée, épuisée, la tête
remplie de pensées contradictoires. Le pour, le contre se baladent, se
cognent, se disputent, s’entrechoquent. Des espoirs, des doutes et
encore des doutes, et puis de nouveau cette descente aux enfers qui occulte
joie et bonheur, qui recouvre la lumière de ces obscures peurs, de ces
angoisses abjectes qui font qu’on ne veut plus, qu’on ne peut plus croire à
un avenir meilleur, serein, normal simplement. Comment, après tant d’échecs
accumulés, après tant d’années consécutives, comment croire encore que le
bonheur puisse exister réellement !? Thérèse L. Lundi 18 Avril 2022 |
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LIBERTE |
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Il y a tes rives piégées Il y a ta source d’étoiles Tes frontières tant piétinées Sur lesquelles déposer un voile Est entreprise aisée et fugace Qui, instaurée par ces malandrins Reste à franchir d’un amour pugnace Aux limites à portée de nos mains Puis il y a ta force Ton envie, ton courage Ta sève, ton sel, l’écorce Le baume qui nous soulage Les murs dressés qui se soulèvent Les chaînes d’acier qui se rompent Les cris cachés qui se libèrent La folie des hommes qui se dompte Un flot nourri de vibrations Des ondes puissantes et rondes De l’air, des chants à l’unisson Une colère, un souffle qu’inondent Les rives piégées, la source d’étoiles Les frontières bornées, la lourdeur du voile Qu’enfin, à l’aune des temps prennent place Les mains libérées et l’amour pugnace. Audrey MARTIN |
LIBERTE |
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Il y a tes rives piégées Il y a ta source d’étoiles Et toutes ces pierres érigées Pour ceux qui dorment sous des toiles Il y a ton passé muet Il y a tes jours à venir Et des pétales de bleuet Sur les jardins du souvenir Il y a ta terre écorchée Il y a tes plaines meurtries Et toutes ces sombres tranchées Qui sont le sang de la patrie Il y a l’ombre des poilus Sacrifiés au Chemin des Dames Et toutes ces croix vermoulues Sont pour le repos de leurs âmes Il y a ceux qui sont tombés Sur les plages de Normandie Et qui sont à jamais nimbés D’une auréole au paradis Il y a ces chemins de croix Toutes ces occasions ratées Afin d’arriver jusqu’à toi Et te gagner, oh liberté. Danielle KORNACKI 02 Saint-Quentin |
IL Y A |
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Il
y a tes rives piégées Il
y a ta source d’étoiles Mais
dès la naissance La
liberté vit naturellement en toi Comme
le vol majeur de l’oiseau En
surplomb du monde. Jean-Charles PAILLET 83 Le Camp du Castellet |
IL Y A |
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Il
y a tes rives piégées. Il
y a ta source d’étoiles. Il
y a tes méandres capricieux. Fleuve
de vie, de ton lit perpétuel, s’écoule ce courant aux murmures entraînants,
guidant tes eaux dans cet océan d’espoir. Cette
immensité dans laquelle tu t’épands, en toute liberté, quels que soient les
tumultes auxquels tu es confronté. Tu continues de lutter et t’épanouir, afin de ne pas te faire engloutir, dans l’obscurantisme de ses abysses. Philippe DURIEZ |
IL Y A … |
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Il
y a des rives piégées, il y a ta source d’étoiles Il
y a ton chemin à trouver, il y a ta route embusquée Il
y a ton idéal imaginé, il y a ta pensée dévoyée Il
y a ton désir rêvé, il y a ton réveil imposé Il
y a ta réalité obligée, il y a ton courage à développer Il
y a ta volonté fixée, il y a ta persévérance à travailler L’espérance
de cette quête de liberté parcourt le cœur de toutes ces mouvances Emancipation
d’émotions, d’influences que l’on voudrait partager Cette
inspiration pour être inscrite et crépite au plus haut degré de notre sphère De
ce souffle de paix extraordinaire, d’une atmosphère d’apesanteur qui vient de
l’intérieur De
notre être véritable espace de liberté qui prend place Pour
s’évader d’un monde peut être carcéral Onde
de conscience de notre pouls radial d’une vraie liberté. Richard BENDLEWSKY 59 Cambrai |
IL PLEUT |
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Les flaques se gonflent du désespoir des nuages noirs qui défilent en rangs inorganisés et désespérés de la retraite d’un vent de défaite… L’armée de ces ombres s’effiloche en désordre de bataille perdue. Les traits se plantent pourtant au sol comme un martèlement de bottes conquérantes sur une terre soumise aux sillons débordés… C’est le deuil du ciel bas. La pluie lacère le présent, découpe la faible clarté d’un reste de jour, inonde de pleurs le mouchoir de la terre sans se calmer. Le temps est triste. Il se libère de son trop-plein de lassitude en dégoulinant sur les chemins ruisselants son eau si froide. Les timides moineaux des champs ont déserté leur espace et se cachent dans des nids de peur. Les vitres suintent la tristesse, de gouttes en ruisseaux et de rivières en fleuves sombres et tourmentés. Rien ne peut calmer cette tempête. L’étang conquis, bombardé, mitraillé, s’auréole sans cesse de cratères éphémères avalant ces milliers de météores fondus… Le plan d’eau martelé s’inonde, se remplit, s’approprie de nouvelles terres, recouvre de nouvelles frontières. Des rigoles et des ravines vomissent leur trop-plein, abreuvent cet étang devenu lac. Il pleut et les balles froides s’éclatent sans joie dans le tintamarre, dans un brouhaha de déluge à noyer le plus fervent Noé, à lui faire douter des arcs-en-ciel, en futur de couleur. Tous les instruments de la nature participent à cette exécution. Les arbres frémissent de toutes leurs feuilles secouées, mutilées, déchirées. On dirait qu’ils vêtent une autre parure plus claire ou plus sombre de revers de feuilles dans le bruissement d’éclats assassins de cet orage sans tonnerre. Les champs s’aplatissent sous cette gifle cuisante. Il pleut et je sais des larmes plus froides pour des joues creusées de sillons d’impuissance où ne dévalent que l’amertume et la déveine, où le chagrin et la peine alliés noient des restes d’espérance dans le brouillard le plus épais. Il pleut et ma respiration tourmentée dessine sa buée sur la vitre, sans plus réfléchir qu’une vague ombre incertaine, fragile et inutile. Pascal
Dupont Romans sur Isère – 31.12.2006 |
COMMENT DIRE… |
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Comment dire « Je t’aime »
à quelqu’un ? C’est tellement intime, tellement difficile à
exprimer ! Impression de se dénuder. C’est comme un secret enfoui en soi
qu’on n’arriverait pas à formuler. Dire « Je t’aime » à un
ami. Comment lui dire sans qu’il se fourvoie ? Tellement de
significations dans ce verbe tout simple ! Comment le dire sans que cela lui
procure une gêne, sans qu’il s’enfuie, se retrouvant piégé, prisonnier par ce
simple mot ? Et puis dire « Je t’aime »
à ses propres enfants quand on ne l’a jamais fait, habitudes
(« inhabitudes » plutôt !) familiales inculquées de parents à
enfants, formatage malheureux. Comment oser dire « Je
t’aime » sans être terrassé par la peur ou la pudeur ? Peur d’être
rejeté, peur d’être mal compris, se mettre à nu devant l’autre, on ne nous a
pas appris… Thérèse L 07 Février 2023 |
A LA LUEUR D’UNE BOUGIE
ETEINTE Suite du n°74 |
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Parfois un peu dans la lune, l’elfe avait pourtant un don inné pour la médecine, notamment pour les soins à base de plantes. Il puisait avec sa magie dans les ressources de la terre pour concocter nombre de potions et de remèdes, ce qui lui avait valu une place parmi les guérisseurs de la cité, auprès desquels il poursuivait sa formation. Pourtant, ses méthodes uniques et parfois hors des cadres prédéfinis de cette profession lui avaient valu quelques blâmes et remontrances, mais Imasu était formel sur ce point : la médecine magique était un art, non une science, et chacun devait être capable de laisser exprimer sa propre individualité. Les mots de son amie arrivant jusqu’à son cerveau qui les analysa rapidement, l’elfe hocha la tête en prenant cet air sérieux et concentré qu'il arborait chaque fois qu’il pratiquait son art. Il s’en alla dans sa réserve, adjacente à la cuisine, et en ramena le nécessaire pour confectionner une potion de réveil, souvent utilisée au sortir d’un coma, mais plus souvent encore après une méchante gueule de bois. Au vu de l’état de choc de Mae, il valait mieux en préparer une double dose. · Je suis désolé pour votre tante, chuchota le jeune guérisseur en écrasant des pétales de mauves avec de la poudre d’argent. Je l’aimais bien. Je me souviens quand on était tout petits et qu’on allait prendre le goûter chez elle avec les copains… Elle nous faisait toujours sa tarte spéciale ! À quoi elle était, déjà ? · La fameuse tarte aux bleuets de tante Sihir, sourit Lysaëlle d’un air mélancolique en laissant échapper quelques larmes. Il n’y avait qu’elle pour la rendre aussi bonne. Et maintenant elle a emporté le secret de sa recette dans la tombe… Avec un soupir triste, la jeune femme eut un geste vague de la main et les changea, son frère et elle, pour une tenue identique, mais d’un violet plus sombre : le violet du deuil. La sorcière détourna le regard et s’affaira à préparer du thé. Elle devait s’occuper l’esprit, n’importe quoi pour ne pas craquer et s'effondrer. Elle avait toujours été la plus solide, la plus réfléchie. Elle se devait de protéger son frère et d’être à ses côtés, lui dont le cœur débordait de tant d’amour depuis toujours. Le jeune homme aux cornes immaculées, par ailleurs, avait commencé à se bercer d’avant en arrière sur sa chaise, le collier de sa tante décédée toujours fermement serré entre ses doigts crispés, la main rabattue sur son cœur comme pour le mettre à l’abri. Imasu remarqua sa peine, mais se décida à garder le silence et à ne pas faire de commentaire. Chacun gérait le deuil à sa façon, après tout. Tout en préparant sa potion, il laissa son esprit dériver jusqu’à remonter loin, loin en arrière, à une époque qui était à présent révolue pour toujours, jusqu’à se perdre dans ses souvenirs qui venaient, avec l’annonce du décès de Sihir, de se teindre d’un goût amer. L’enfant des fées se remémora ces doux moments où il allait, avec leur bande d’amis, chez Sihir pour prendre le goûter et aller jouer dans son immense jardin peuplé de parterres de fleurs. Leur petit groupe se connaissait depuis leur plus tendre enfance. Dans une cité aussi petite que Mutiara, il n’était pas difficile de se faire rapidement des amis. Au total, ils étaient huit. Il y avait Mae et Lysaëlle, bien évidemment, qui formaient le cœur de leur groupe. Imasu, bien entendu, le sage guérisseur, mais aussi Zaya et sa petite sœur, de cinq ans sa cadette, Émeraude, ainsi que Neela. Venaient ensuite Dehanayst, la petite amie de Neela, et Jaden, le compagnon d’Imasu. En parlant du loup, et ce n’était pas rien de le dire, ce dernier arriva à peine quelques minutes plus tard, tout sourire et passant la porte comme une tornade. L’elfe releva la tête à l’entrée de son cher et tendre qui dévoila ses canines quelque peu pointues. Coucou c’est moi ! lança-t-il à la cantonade en venant capturer les lèvres de son aîné. J’espère que je t’ai manqué, susurra-t-il tendrement à l’oreille de l’elfe qui se sentit rougir, comme de coutume. Jaden n’avait jamais eu beaucoup de
retenue, et les mots discrétion, patience et quiétude ne faisaient pas partie
de son vocabulaire. Il semblait même en ignorer totalement le sens. À
vingt-deux ans, soit l’âge des jumeaux, le jeune homme était aussi vif et
énergique qu’une bille de flipper et personne n’avait réussi à trouver le
bouton “off” de son enthousiasme débordant. Même dans les pires moments, il
était capable de rendre comique une situation désespérée. Lysaëlle se
souvenait de la fois où, alors qu’ils n’avaient que cinq ans à peine, Mae et
elle avaient suivi Jaden en forêt pour une chasse au trésor et qu’après
s’être perdu et avoir tourné en rond pendant des heures, le petit garçon
avait tout simplement décidé d'édifier un Mutiara bis, constitué d’un tipi
bringuebalant et d’un chemin de cailloux, où ils avaient vécu pendant quatre
heures avant d’être retrouvés par les parents de ce dernier. Ce moment
figurait parmi les meilleurs souvenirs de la jeune sorcière, et elle ne
doutait pas qu’une fois encore, Jaden saurait leur faire oublier leur
chagrin. Lycanthrope originaire d’une meute qui avait élu domicile à Mutiara
peu avant sa naissance, le jeune homme était fier de ses origines qu’il
arborait par un tatouage de griffes blanches qui semblaient taillader son dos
et qui contrastaient avec sa peau mate. Ses longs cheveux blancs
régulièrement attachés en queue-de-cheval et ses yeux d’argent aux pupilles
en croissant de lune lui donnaient un côté mystique qui n’était pas pour
déplaire à son petit ami. Imasu et lui étaient rapidement tombés amoureux et
avaient décidé de s’installer ensemble chez l’elfe pour débuter comme il se
devait leur vie de couple. Évidemment, leur chaumière était devenue le quartier général de leur bande qui s’y donnait rendez-vous presque tous les week-ends qu’ils passaient à s’amuser comme autrefois et à concocter de nouvelles aventures à vivre ensemble. Par ailleurs, la jeune sorcière à la peau bleue comprit qu’ils étaient vendredi en voyant la tenue de patrouille de son ami. Ce dernier portait un pantalon serré de cuir brun, des bottines renforcées et un gilet à longues manches qui collait à la peau, fait de la même matière que son pantalon. Comme beaucoup de lycanthropes, il avait suivi le chemin de ses parents et avait été affecté à la protection de la cité. Chaque jour, il patrouillait en collaboration avec les Urduja, chargées de protéger la cité. J’ai croisé les copains sur la route, informa-t-il son compagnon en abaissant légèrement la fermeture de son col pour mieux respirer. Je les ai invités à venir, comme c’est le week-end. Il me reste à chercher Mae et Lysa et on sera tous au complet ! Et… Oh bah ! Vous êtes déjà là ? s’étonna-t-il sans cesser de sourire en avisant les jumeaux. Mais c’est génial ça ! Jade…, souffla Imasu en caressant sa joue délicatement, les yeux bas. Ils sont là à cause de leur tante… Sihir vient de mourir. Le loup aux yeux d’argent ouvrit la bouche
plusieurs fois comme un poisson hors de l’eau, cherchant les bons mots, mais
se retrouva incapable de dire quoi que ce soit. Défait, son sourire envolé,
il se contenta d’enlacer Mae en douceur, bien que le sorcier fût incapable de
lui rendre son étreinte, toujours en proie à son chagrin qui l’avait plongé
dans un état de catatonie profonde. Il se dirigea ensuite vers Lysaëlle qu’il
serra à son tour contre son cœur et la jeune fille se laissa à pleurer
quelque peu dans son cou, noyant son col de larmes. La sorcière avait
toujours pu trouver du réconfort auprès de son ami qui, encore quelques
années plus tôt, se transformait sous sa forme lupine pour qu’elle puisse se
rassurer en caressant sa fourrure. Mais aujourd’hui, elle pleurait tout
autant de chagrin que de culpabilité, car il en fallait beaucoup pour que
Jaden perde sa bonne humeur et son sens de la répartie, et elle s’en voulait
profondément de la tristesse qu’elle infligeait à son ami, bien que ce ne fut
en réalité pas totalement de sa faute. Cela n’empêcha pas le lycanthrope de
la garder contre lui et de lui chuchoter à l’oreille des mots tendres de
consolation pour l’aider à traverser cette épreuve. De son côté, alors que
Lysaëlle relâchait un peu de lest sur l’épaule de son ami, Imasu terminait sa
préparation en y incorporant la sève d’un lisianthus bleu. Après avoir
fluidifié son mélange avec un peu d’eau de rose, il versa le tout dans une
fiole qu’il glissa contre les lèvres de Mae, une main posée sur sa nuque pour
guider ses gestes et l’aider à boire. Le sorcier aux yeux vairons se laissa
faire et but docilement jusqu’à la dernière goutte. Une fois la préparation
avalée, Imasu décida de ranger son matériel, le temps que les premiers effets
se fassent sentir et que Mae sorte enfin de sa torpeur. Jaden, qui avait
délicatement relâché Lysaëlle, aida cette dernière à leur servir à boire et
ils n’eurent qu’à peine le temps de s’installer que la porte s’ouvrit une
nouvelle fois à la volée pour laisser apparaître tous leurs amis sur le
seuil. Zaya et Dehanayst ouvraient la marche, suivis par Émeraude et Neela,
les cadettes de leur groupe, à peine âgées de dix-huit ans, qui riaient en
bavardant. Les regards de Jaden, Lysaëlle et Imasu convergèrent vers les quatre arrivantes qui se figèrent dans l'embrasure de la porte. Elles cessèrent de parler et de rire, et un silence de plomb s'abattit dans la petite chaumière de l’elfe. Dehanayst, une jeune femme à la peau brune et aux cheveux sombres tressés, plissa ses yeux ambrés dont la pupille était fendue comme ceux des serpents, et son regard se fit blanc laiteux. La jeune femme avait, depuis toujours, la capacité à lire les esprits, bien qu’elle n’exerce jamais son don sur ses amis. Pourtant, au vu de leurs visages fermés, elle savait qu’il s’agissait d’une situation grave et, dans ce genre de cas, elle savait qu’il n’y avait pas une minute à perdre. Quelques secondes plus tard, ses orbes reprirent leur couleur d’origine et le simple nom de Sihir glissa de ses lèvres entrouvertes comme une question muette. Lysaëlle, Jaden et Imasu hochèrent la tête de concert, ce qui lui valut la plus efficace des réponses. Sa petite amie, Neela, une enchanteresse aux yeux lilas et à la peau rose nacrée, glissa une main dans la sienne et entrelaça leurs doigts dans un geste qui se voulait réconfortant. Zaya et Émeraude échangèrent un regard interrogateur et Imasu les invita à prendre un siège pendant que Jaden leur servait à boire et que Lysaëlle leur contait tout ce qui s’était passé depuis le matin même. Zaya et Dehanayst étaient des Urduja, les femmes guerrières qui protégeaient la cité de Mutiara. Âgées de vingt-trois ans toutes deux, elles s’étaient engagées l’année précédente et portaient encore leur uniforme, leurs bijoux et la lance sacrée qui leur avait été confiée. Les Urduja, elles aussi, possédaient leur propre magie. En plus d’un grand courage et d’un sens de l’honneur à toute épreuve, certaines d’entre elles étaient dotées de pouvoirs particuliers. Quelques rares parmi elles, dont Zaya, étaient capables de se métamorphoser en sirènes, ce qui n’était pas négligeable lors de certains combats ou pour échapper à un ennemi. La jeune femme, pourtant, ne donnait pas l’impression de posséder ce genre de talent, avec sa peau pâle, ses longs cheveux noirs et ses yeux noisette. Elle aurait même pu passer inaperçue. Ce qui était, là encore, un avantage certain. Sa sœur cadette, Émeraude, était quant à
elle une métamorphe. Née avec la peau d’un magnifique vert forêt scintillant,
elle avait acquis avec le temps la capacité de changer son apparence à
volonté. Aujourd’hui, ses cheveux étaient noirs, comme ceux de son aînée, mais coupés en un carré mi-long, et ses yeux, eux aussi, étaient noisette. Son prénom lui avait été donné en l’honneur de sa peau, et elle ne changeait cette dernière de couleur que très rarement, lorsqu’elle n’avait pas le choix. Autrement, elle arborait sa différence avec fierté, bien qu’il lui eût fallu des années avant de s’accepter pleinement. La métamorphe avait, en outre, le talent de se changer également en animal. Malgré tout, elle n’avait pas souhaité suivre les traces de sa sœur et ne s’était pas engagée auprès des autres Urduja, préférant garder un contact plus doux avec la nature en s’occupant des animaux de la cité. Elle passait souvent ses journées avec Neela, sa meilleure amie et petite amie de Dehanayst. En tant qu’enchanteresse, elle était elle aussi proche de la nature et possédait un don pour la magie d’invocation et de soins. Bien que profondément gentille, sa timidité et son manque de confiance en elle la faisaient souvent se sentir mal dans sa peau, ce qui était encore le cas aujourd’hui. Cependant, elle était avant tout préoccupée, comme chacun d’eux, par le récit que leur faisait Lysaëlle du décès de leur tante. La sorcière à la peau bleue leur parla de ses derniers mots, de cette histoire de lune et de soleil, de Chant et de prophétie, et du fait que tout cela n’avait, pour elle, ni queue ni tête. À la fin de son histoire, la jeune femme soupira lassement et se laissa tomber sur sa chaise en se prenant la tête entre les mains, attendant la réaction de ses amis qui lui témoignèrent leurs condoléances, chacun y allant de sa petite théorie sur ce qu’avait souhaité leur transmettre Sihir, mais aucun d’eux ne sachant véritablement ce que la vieille femme avait voulu signifier. Alors que le silence retombait peu à peu, seulement interrompu par le murmure de leurs voix basses, Mae sembla sortir enfin de sa torpeur et se leva d’un geste brusque. Avec un hurlement de rage, il lança le collier de sa tante de toutes ses forces à l’autre bout de la pièce et le bijou alla s’écraser contre le mur dans un cliquetis sonore. Oh, Mae…, souffla sa sœur dans une plainte avant de venir le prendre dans ses bras, le jeune homme, fou de rage et de chagrin d’avoir perdu sa seule parente, fondant en larmes une nouvelle fois. Elle ne peut pas être morte, c’est impossible ! hurla-t-il en désespoir de cause. Elle n’a pas le droit de nous abandonner, pas maintenant ! Elle avait promis de ne jamais nous laisser ! Je sais, Mae, je sais… Je suis désolée, pleura sa jumelle avec lui. Je suis désolée… Qu’est-ce que c’est ? demanda Neela au reste du groupe en s’approchant du collier pour aller voir s’il était cassé. Le collier de tante Sihir, renifla le sorcier aux yeux vairons en essuyant ses larmes. C’est tout ce qu’elle nous a laissé… L’enchanteresse acquiesça pensivement et ramassa le bijou en fronçant les sourcils. Apparemment, son fermoir semblait avoir été endommagé par le choc et, lorsqu’elle tenta de le soulever pour le remettre en place, il céda définitivement. Un crépitement sourd rappelant une mèche qu’on allume se fit entendre et un panache de fumée turquoise sortit du bijou comme un diable hors de sa boîte et la pièce fut plongée dans l’obscurité. Les garçons toussèrent, les filles cherchèrent à rallumer la lumière, Mae resta blotti dans les bras de sa sœur et Jaden promit à quiconque rallumerait la lumière qu’il payerait la prochaine tournée de verres. Comme une réponse à sa promesse, une boule lumineuse flotta au milieu de la pièce, mais le loup comprit rapidement, comme chacun d’eux, que personne ne l’avait invoquée. Elle venait d'apparaître là, simplement, comme par enchantement. Elle semblait constituée de fumée qui se mouvait d'elle-même, comme mue par une volonté propre. Cette fumée fluide et légèrement opaque les enveloppa tous de ses reflets bleutés et dorés et des silhouettes émergèrent de son centre. Mae et Lysaëlle échangèrent un regard surpris en les reconnaissant : il s’agissait des mêmes que faisaient autrefois apparaître leur tante, lorsqu’ils étaient enfants, pour leur conter l’histoire de Mahina et de Matahari, les divinités de la lune et du soleil. Reportant leurs regards vairons sur la fumée, les jumeaux virent les deux silhouettes se mêler pour n’en former plus qu’une, différente cette fois. Celle-ci se teinta de reflets orangés comme les feuilles des arbres en automne, et une voix s’éleva dans l’air. D’un timbre calme, doux, et pourtant puissant et captivant, elle récita les paroles de ce qui ressemblait à une chanson, ou à une comptine d’un autre temps : À la croisée de l’antique forêt, Sous une pluie incandescente dorée Gravée sur le sceau du gardien, Réunis la magie des sept en son sein À l'orée de l’ombre et de la lumière, Là où la lune et le soleil prospèrent Rougeoyante à la lueur d’une bougie éteinte, Éclatante, la lune marque de son empreinte. Au cœur harmonieux se séparer d’un adieu Par la foi aveugle confiée aux cieux La lame de sang comme les feuilles immaculée, Au mois d’automne la saison achevée Et le portail automnal révélé, Délivre le
protecteur du secret. Sous les couleurs chaudes s’enfuit. La dernière nuit d’automne reprend vie. à
suivre Blue LYCENNE |
LE TUNNEL DU TEMPS |
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SUITE DU 74 Ils pourraient ainsi vivre sur des planètes infestées de microbes ! La
Lune serait ainsi leur nouvelle patrie, et ils prirent la décision de se
nommer les Lunorgs !Leur étoile du Verseau explosa en supernova. Un
éclat intense signa dans l’espace la fin d’une civilisation ! « Combien de civilisations furent
ainsi détruites ? » demanda Dzwet sans attendre de réponse. Blav : --« Une quantité
incommensurable ! Sur la Terre, peut-être des centaines ! » Eva : --« Réduites en cendres ou
immergées ! » Les Lunorgs construisirent des
villes : Emeraude, Dadanrika II, Paris II, Luna, etc. Dtzovt devint
président, Ludax et Sarodux super-ministres. Les autres postes de
responsabilité se partagèrent entre les autres équipiers. Les terriens de
l’an 2512 s’apprêtèrent à les quitter. Ce fut le robot, celui de la caverne
du Roc Rouge, qui envoya le rayon télé-porteur. Au fait, qu’était le Roc
Rouge ? Un laboratoire installé par les Terriens de l’an 10000, une
merveille de la technologie ! Le
rayon blanc jaillit, entrainant les fusées vers le monde 2512. Ils reprirent
le contact avec le président de la Terre, juste avant le départ. Cela avait
donné le dialogue suivant. Le président : « Comment sont les
ressortissants de la planète Zéta, comme vous l’avez nommée ? »
Scott n’avait pas pensé de préciser au représentant de leur monde qu’ils
étaient sur Terre ! Scott : --« Ce sont des Terriens
comme nous ! » Le président : --« Emeraude est le
premier vaisseau terrien à avoir exploré l’espace aussi loin ! » Dagjèr : --« Ces hommes sont des
Terriens de l’avenir, de l’an 4921 ! » Il n’en pouvait plus de
cacher la vérité ! Les villes de leur époque (2512) n’étaient pas aussi
bien conçues qu’en 4921, mais quel fût leur plaisir de survoler paris !
La ville s’étalait avec ses monuments majestueux, sa tour Eiffel se dressant
sur ses membres pourtant plusieurs fois centenaires. L’équipage y atterrit,
les voyageurs prirent des voitures à coussin d’air et parcoururent la cité,
l’ancienne Lutétia ! Uwe Von
Fragten pensa à ce que ses ancêtres avaient pensé en arrivant à Paris !
La tour Eiffel, les Folies Bergères, Montmartre, le Quartier latin, etc. Un grand banquet parisien fut servi en
l’honneur de ces aventuriers. On célébra les mariages de Blav et Eva, de Greg
et de Chantal, de Dagjèr et Bora. Un soir, lors d’une réunion où tous les
Emeraudiens étaient conviés, Blav proposa de faire une partie de « À
travers les âges ». Ce jeu fait intervenir les talents musicaux, les
connaissances historiques, etc. ; avec une part de hasard non
négligeable ! L’auteur de ces écrits (en fait
l’historien !) est Greg Hassan. Je vous ai fait connaitre les aventures
de ce célèbre voyage. Ces documents sont entreposés au Musée des Voyages,
Bloc 714, Etage 36, Couloir 5, Porte 28. Une nouvelle salle a été inaugurée
depuis le temps que je vous parle (celui qui intervient entre parenthèses).
Cette salle contient toutes les infos relatives à la naissance de la
supernova ORGON de la constellation du VERSEAU. Nos archives ont été
déplacées de la porte 27 à la 28, à Tourcoing ! Hier, nous sommes allés voir les
Lunorgs, leur civilisation est très brillante, nous avons bu un pot avec un
certain Bradasor Bélox descendant d’un soldat Org de Dtzovt. Ce Bradasor est
devenu un ami. Nous voyageons souvent à travers les siècles, nous avons
construit le laboratoire de la caverne du Roc Rouge. C’est lui qui a soufflé
à son ancêtre la formule secrète pour mettre le robot au service de celui qui
la connait. Son aïeul n’a pas compris
où il avait pêché cette expression : DO I GACHA ! Nous aimons
souvent intervenir dans les autres époques ; en soufflant une théorie,
une technique ou une simple connaissance. Mais nous n’intervenons jamais
physiquement. Nous pourrions ainsi bouleverser notre époque ! Pourtant, nous avons un cœur, on
s’apitoie facilement sur le sort d’autrui. C’est moi qui ai sauvé Eva avec
une piqûre de Vitalos 4, je n’ai pas pu résister au malheur. Nous voyageons
en « Soucoupe Volante », comme on disait au XXème siècle ! Les
ressortissants de ce siècle nous prennent pour des Martiens, alors que nous
sommes leurs propres descendants ! Il n’y a jamais eu de Martien, mais des
Vénusiens venus plusieurs fois sur la Terre, dans l’empire Maya, chez les
Egyptiens, etc. Certains sont peut-être leurs descendants, bien qu’ils
l’ignorent ! Je suis de l’an 10000, notre vie s’écoule en plaisirs et
bonheur. Nous ne sommes pas des hommes réduits en automates comme ils le
pensaient au XXIème, en parlant de leurs descendants ! Nous pensons
beaucoup. J’habite Dréfon, une petite ville de 5 millions d’habitants, c’est
la 15928e ville de France. Elle se trouve dans le Midi, chacun sait que c’est
moins peuplé que le Nord ! Pourquoi ne sommes-nous pas intervenus en
4021 ? Alors que les Terriens de 2512 sont intervenus ? Ce voyage
était « préinscrit » dans le destin, nous aurions alors
« détraqué » l’horloge céleste. L’Univers aurait peut-être été
détruit ou furieusement modifié. Cela s’est bien passé. Qui suis-je ? Je suis Yador Godbelzd, j’ai cinquante
ans, je mesure 1,90 m. Tout à fait le type moyen. Ma compagne est Galia, elle
est âgée de 47 ans, sa taille est de 1,70 m.
Elle a les yeux noirs alors que chez moi, ils sont gris. En l’an
10000, il n’y a que trois couleurs d’yeux : noir, gris ou marron !
Une fille nous est née, quelque temps après le départ des Terriens de 2512.
Nous avons décidé de la nommer Emeraude, ça lui correspond, d’ailleurs !
Moi, hommes du XXIème siècle :
qu’est-ce que les pays, les nationalités ? Que veut dire le mot race,
les guerres fratricides et civiles ?
Que veulent dire le mot : prison, le mot tribunal ? Chez
nous, nous n’avons rien de tout cela ! Serions-nous arriérés à certains points
de vue sur nos ancêtres ? Peut-être, mais nous sommes HEUREUX !
Cependant, nous avons gardé les traditions, les habitudes. Ce soir, nous
irons au cirque ! Les bistrots existent encore, mais on n’y sert plus
d’alcool ! Toutes les associations se réunissent encore, en toute
amitié ! L’aspect social et sanitaire d’un côté, l’individu de l’autre
sont les atouts principaux de notre temps. Des vieux quartiers ont été préservés
pour respirer « l’air » des siècles antérieurs. C’est à la mode de
passer des vacances à Paris qui est resté dans son ambiance comme il y
a… ! (Vous compterez pour moi) Des embouteillages ont même été
préservés, la pluie tombe encore à Paris. Tout comme avant, Marseille, Lyon,
Toulouse, etc., ont su garder leur vieille « surface »
d’époque ! Mais dans les profondeurs du sol, des immenses édifices ont
été construits, des rues modernes, des colonies humaines gigantesques. Paris
a cinq milliards d’habitants. Question travail ? Je travaille une
heure par semaine, je suis installateur de laboratoires de communication. Le
reste est occupé en loisirs, en séances de gym, en voyages ! Cette
année, nous sommes déjà allés à Paradis du Ciel dans la nébuleuse 18 521
X-Z… Attendez, je dois prendre les vitamines ! Voilà… Revenons au cas d’Eva Cordam. Je l’ai
sauvée. En principe, je n’avais pas le droit d’intervenir dans une autre
époque que la mienne. Cela peut se traduire par des conséquences
irrémédiables dans les siècles suivants. Je savais donc que cet événement se
réfléchirait dans mon temps. J’ai sauvé le bonheur de deux personnes. Mais
que s’est-il passé comme bouleversement ? Notre fille est née avec les yeux
VERTS !
Fin HERTIA-MAY Ecrit en 1967 |
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