SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°57

 

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JANVIER-FEVRIER-MARS-AVRIL 2019

Illustration BD page 2

Patrick MERIC

JEUNES

 

Un Rêve irréalisable réalisé   page 3&4

Mathilde CARON

Un incroyable voyage   page 5

Stéphanie BARDIOUX

Qui est le maître ?   page 6

Dylan HAYVAERT

Jalousie – Du pareil au même   page 7

ZOZIO

HUMOUR-PATOIS

 

Dans l’métier d’tulle   page 7

Fernand BEAUVILLAIN

In naccieux     page 8

Léonce BAJART

Dieu sait zou  page   9

Marc VINCENT

Pensée  page 14-16-17

Hector MELON D'AUBIER

ADULTES

 

A la meunière de Murvel page 8

Roger DEVILLERS

Feux du cœur   page  9

Henri LACHEZE

Aux Grands-pères de 14/18   page  10

Jean-Charles de BEAUMONT

L’eau claire    page 11

Gérard LAVOISIER

Les Chapardeurs  page 11

Geneviève BAILLY

Pour toi   page 11

Christelle LESOURD

Monde bouillonnant  page 12

Patricia LOUGHANI

1939/1945   page  13

Gérard ROSSI

Un bonjour au bar  page 14

Marcel LESAGE

TERRA   page 14 

BADAR

St Quentin, min patelin  page 15

MONOPOL

Voyage   page 15

Christelle LESOURD

La neige   page 16

Maurice ROLLINAT

Passage à vide  page 16

Julien BURY

La pendule    page 17 

Jean François SAUTIERE

Dans le cieI    page 17

SAINT-HESBAYE

Comment te dire    page 18   

Bernard SIMON

Victime de l’AmourMort   page 18

Sans Nom

Utopie    page 19

Thérèse LEROY

Petite prose par dessus l’ombrage  page 20&21

Maria-Carméla Duhin-Carnélos

Noyelles sur Escaut   page  21

André l’Ecrivain

Tendresse    page  23

Albert JOCAILLE

Les tricoteuses   page  25

Reine DELHAYE-BURLION

NOUVELLE

 

La deuxième Arche de Noé   page 22&23

HERTIA-MAY

Hé bien traduis   page 24&25-

PASCAL

Je t‘écris de…page 26

Anonyme

Carnet rose      page 27

HERTIA-MAY

DIVERS

 

Parties de Chasse   page 27

Hector MELON d’AUBIER

Concours d’Ecriture    page 28

La Caudriole- OMC

Salon du livre   page 31 

OMC

 

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2019

LE COMITE DE LECTURE DE LA CAUDRIOLE

ET L’OFFICE MUNICIPAL DE LA CULTURE

VOUS PRESENTENT LEURS MEILLEURS VOEUX

POUR LA NOUVELLE ANNEE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Un rêve irréalisable réalisé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Julie était une jeune fille de dix-sept ans qui vivait en Bretagne. Elle habitait avec son père, pauvre ouvrier, qui misait tout son argent sur le bien-être de sa fille, jeune fille belle qui avait perdu sa mère à 10 ans. Elle réussit à vaincre ses peines grâce à sa passion qui l'envoûtait tellement : la danse. C'était une danseuse très douée, elle s'exerçait chaque jour après le lycée dans la chambre de sa mère dans laquelle elle prenait toute inspiration. Un beau jour, lors de son retour de l'école en direction de chez elle, elle aperçut sur la porte d'un magasin une affiche pour un concours de danse, dont la gagnante aurait le privilège de danser dans une comédie musicale à Paris. Ce fut comme une illumination devant les yeux profonds de Julie. Elle n'en croyait pas ses yeux ; c'était peut-être une chance unique de réaliser un rêve, et de vivre plus aisément ! Mais ce rêve s'acheva rapidement car des petites lignes, que l'on préfère ne jamais lire, exigeaient une part aux participantes de cent cinquante euros. Ce qui était évidemment impossible pour elle qui, parfois, ne pouvait même pas se payer un repas. Elle était effondrée et continua donc son chemin. Elle entendit une voix, celle d'un homme sans aucun doute, mais elle ne se retourna pas car ce n'était sans doute pas pour elle. Seules les pauvres petites filles riches sont interceptées dans la rue, de nos jours. Mais le cri se fit entendre de plus en plus proche. C'était un beau jeune homme, d'une vingtaine d'années environ. Il lui dit tout essoufflé :

Résultat de recherche d'images pour "affiche concours de danse"- Mademoiselle, ne m'avez-vous pas entendu ?

- Si, bien sûr, mais je ne pensais pas que c'était après moi.

- Et bien si, je vous ai vue regarder cette affiche, j'étais à l'intérieur et…

Elle le coupa :

- Pas la peine de poursuivre, je la regardais juste, c'est tout.

- Et pourtant je vous ai vue être déçue en la regardant. Vous dansez ?

- Oui, dès que je peux, mais ce concours ne sera pas possible.

- Tout le monde a sa chance, c'est moi qui l'organise, je sais donc de quoi je parle.

C'est un problème d'argent ?

- Et bien…

- Ok, je comprends, ce n'est pas grave, mais un conseil, battez-vous !

Et elle s'en alla.

Cette phrase restait dans son esprit, il fallait qu'elle tente sa chance !« S'il faut travailler pour réaliser mon rêve, je travaillerai. » C'était son seul mot d'ordre à présent. Elle se mit donc à feuilleter les journaux, les petites annonces… Et, miracle ! On recherchait une vendeuse de vêtements dans son quartier ; elle alla donc se présenter, bien motivée à gagner cette place. Mais une déception de plus, le magasin avait déjà embauché la personne qu'il recherchait. Elle continua donc ses recherches approfondies, car le temps était compté, le concours n'était plus que dans deux mois. Et il lui fallait environ trois salaires. Cela serait difficile, c'était certain. Elle trouva enfin une petite annonce recherchant une personne d'aide dans une maison de retraite. Un peu plus découragée, elle alla se présenter à la directrice : elle fut prise car, évidemment, son potentiel dynamique fit toute la différence. La dame lui précisa bien que la place n'était pas un cadeau. Elle en avait besoin, elle n'avait donc pas droit à l'erreur. Son premier jour de travail était le lendemain matin. Comme promis, elle arriva un quart d'heure à l'avance, elle ne tenait vraiment pas à laisser sa place à quelqu'un d'autre. Elle soigna plusieurs hommes et plusieurs dames âgées. Tout était au mieux. Le métier n'était pas difficile, et bien payé. Elle se proposa même à faire quelques heures supplémentaires, et elle aurait donc assez d'argent pour le concours !La date approchait : plus qu'un mois. Chaque jour, elle rentrait du travail, fatiguée, mais avec assez de force pour s'entraîner sérieusement à son spectacle. Et oui, il faut gérer les deux, même si cela est difficile, il faut y arriver. Le père de Julie ne la voyait plus, mais plus heureux que jamais à savoir ce qui attendait sa fille. Il croyait en elle, cela était certain. Julie obtint déjà les trois quarts de la part qu'elle devait verser. Il ne restait qu'une semaine. La danse était bien préparée, tous ses papiers étaient prêts et elle devait demander une avance à sa patronne qui accepta bien évidemment car Julie avait fait ses preuves pendant ces deux mois. Cent cinquante euros dans la poche, Julie obtint enfin ce dont elle avait besoin. Et oui, c'est enfin le grand jour. Enfin prête, avec un stress énorme, elle alla se présenter au concours. Il y avait un nombre infini de danseurs et danseuses. La peur au ventre, elle s'avança vers la porte d'entrée derrière une file d'attente de personnes. Après quelques minutes, ce fut à son tour de passer la porte où se trouvait un homme assis à une table, où il fallait déposer son dossier. L'homme jeta un œil attentif au dossier de Julie. En la regardant, il lui dit :

- Désolé mademoiselle, mais le dossier est incomplet !

- Comment cela ? Il y a bien l'argent, les photos, ainsi que la fiche de vie !

- Je pense que l'on s'est mal compris, votre dossier est incomplet, il n'y a pas la somme exacte. Vous n'étiez pas au courant qu'il fallait verser quatre vingt euros supplémentaires pour la licence ?

Julie commença à s'énerver, ce n'était vraiment pas possible pour elle de renoncer à tout ça !

- Ce n'est pas possible, voyons !…

- Et bien si, je suis désolé. Suivante !

Ce fut un drame, tout s'écroula dans la tête de Julie. Elle s’arrêta et réfléchit. Il était trop tard pour obtenir l'argent, mais pas de montrer ce dont elle était capable. Le concours était déjà commencé. Elle mit son poste en route, la musique allait au plus fort ; Julie se mit à faire sa chorégraphie ; les passants firent attention à elle. Tous les gens étaient autour d'elle, la musique résonnait ainsi que les applaudissements ! Le concours fut interrompu à cause de ce vacarme. Et les juges, sortis de la salle, observaient… Tous plus étonnés les uns que les autres de l'absence de cette danseuse dans le concours. La chorégraphie finit, Julie honteuse d'avoir gâché le concours des autres. Et là, comme par miracle, le jury se mit à l'applaudir. Et une petite fille lui amena un bouquet de fleurs avec, à l'intérieur, un billet de train…

Mathilde CARON

 

 

 

 

 

 

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Un incroyable voyage

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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La nuit va bientôt tomber, toutes les lumières s'allument : néons, enseignes, cafés, restaurants, lampadaires, salons ou cuisines où l'on aperçoit de temps en temps la télévision qui fonctionne selon l'envie des gens rentrés chez eux après leur journée de travail. Toute la ville s'illumine et c'est plutôt beau. Les passants s'activent encore plus, poussés par la nuit qui les couvre de son intense fraîcheur. Je me précipite vers ma maison, fatiguée par une dure journée bien remplie. Enfin seule !

Une belle soirée bien tranquille en perspective. Je me dirige vers la salle de bain où je fais couler l'eau dans la baignoire en y ajoutant les huiles parfumées et apaisantes qui me détendent et quel bonheur ! Je m'enfonce dans le bain de mousse et de douceur où tout mon corps disparaît. Quel bonheur ces moments loin du blabla quotidien ! Seule à penser tout haut, à rêver les murmures de la nature, à imaginer les bruits de la maison. Chaque nuit, nous voilà vagabondant au-delà de toute limite. Nos désirs deviennent infinis. Le temps et les distances sont abolis. Le rêve nous plonge dans l'infini. Sitôt couchée sous mes couvertures, je pars dans un autre monde qui m’est inconnu. Pas de transports, pas de bagages, c'est un voyage à la bohème.

Dans mes rêves, il y a une liberté que j'aime particulièrement. Je visite tous les pays du monde car chacun a son histoire, ses mystères et ses paysages. Comme les cigognes d'Alsace, je prends le premier vent qui m'emporte. Je ne sais pas, est-ce avril ou décembre ? Est-ce lundi ou jeudi ? Je ne me souviens que des chemins qui se croisent et qui s'ajoutent à ma vie.

Ma première escale est le Canada où je découvre les chutes du Niagara et ses tonnes d'eau qui s'écoulent jusque je ne sais où ! Je mange ensuite de jolis et délicieux petits gâteaux au sirop d'érable mais, pas le temps de dire au revoir que je me retrouve en Italie, où la tour de Pise me regarde avec son air de travers. Je monte au dernier étage et j'admire l'horizon. Et je suis déjà en Grèce, pays magnifique qui renferme plein de secrets et les monuments historiques sont à en couper le souffle. Sur les ruines de l'Acropole, plane l'âme des dieux grecs. Puis je quitte la Grèce pour m'envoler ensuite vers la Chine, plus précisément sur la grande muraille de Chine qu'on voit depuis la lune avec des jumelles. Soudain un de mes amis Chinois me fait manger avec des baguettes. Avec maladresse j'accomplis le geste. Cependant une baguette me glisse des mains et en cherchant à la rattraper j'arrive au Kenya. J'y admire les beautés de la faune sauvage, sous le soleil brûlant. J'aperçois le Kilimandjaro, massif volcanique imposant du continent africain qui est toujours recouvert de neige. Cependant pour apaiser la chaleur, je préfère le pôle nord pour dormir dans un igloo et observer les chiens de traîneau courant sur la banquise. Je me sens propulsée jusque dans les Andes en Bolivie, au rythme de la flûte de Pan m'amenant ensuite jusqu'en Argentine dansant le tango avec un cavalier au regard ténébreux et aux cheveux noirs. Lorsque la musique s'arrête je me sens projetée et je suis en même temps abasourdie par le Big Ben de la tour de l'Horloge du Palais de Westminster à Londres. L'humidité glaciale du brouillard épais qui flotte au-dessus de la Tamise s'abat sur mes épaules et je recherche aussitôt la chaleur que l’Égypte m'offre en m'émerveillant devant la pyramide de Khéops où trône le sphinx dont la tête tournée vers le levant nous montre ainsi qu'il règne sur le monde pour toujours. Je repars et me voici au Japon, un vrai petit paradis ! C'est bizarre cette sensation de savoir parler toutes les langues ! Je parle à des pêcheurs qui s'affairent à décortiquer les huîtres pour en retrouver la perle et voici que celle-ci roule et m'attire jusqu'en Australie. C'est parmi les kangourous que je me retrouve et j'apprends à faire des bonds qui me mènent jusqu'à Los Angeles, la ville des stars américaines. Je mange dans un grand restaurant, habillée d'une merveilleuse robe. Le ventre bien rempli je pleure devant une romantique pièce de théâtre, à Paris.

Une retentissante sonnerie s'entend au loin. J'ouvre les yeux. N’avais-je pas les yeux ouverts avant ? Mais oui ! Je faisais un rêve ! Souvent au réveil une drôle de sensation nous envahit, celle d'être étranger au lieu où nous avons passé la nuit. La chaude caresse des draps sous ma couverture cherche encore à me protéger du doux sommeil dont je ne voulais pas vraiment sortir. Je m'étire sans hâte, tranquille et paresseuse, et je me retourne puis je reconnais l'étrange effet tamisé de la clarté qui envahit ma chambre, une lumière paisible et bien de chez nous.

Je me rends compte que c'est ici, mon paradis. C'est ma chambre !

Stéphanie BARDIOUX

 

 

 

 

 

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Qui est le maître ?…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Monsieur et madame Smith, un couple très riche sans histoire, habitaient un château en Allemagne.

Ils voyageaient beaucoup et profitaient pleinement de la vie sauf qu'ils se querellaient souvent pour la même chose : ils ne pouvaient pas avoir d'enfant…

Un beau jour, M. Smith décida d'adopter un animal de compagnie pour calmer l'atmosphère. Ils partirent dans une animalerie où il était possible d'adopter une bête qui conviendrait au couple.

M. Smith dit à sa femme Lise :

- Qu'aimerais-tu comme animal domestique à la maison, ma chère Lise ?

- Euh… je ne sais pas… Pourrais-tu me donner l'un de tes conseils, mon cher Ben ?

- Oh ! Mais bien sûr ma Lise, que dirais-tu d'un… d'un poisson ?

- Non, c'est trop petit…

- Dans ce cas, prends un lapin !

- Ah non ! Certainement pas, je ne veux pas d'animal en cage ! Je veux une bête qui soit libre, qui aime courir à plein vent…

- D'accord, si c'est ça, j'ai ce qu'il te faut… Il te faut un chien. Qu'en dis-tu ma Lise ?

- Hum… hum… C'est d'accord ! Tu as raison, de plus le chien est le meilleur ami de l'homme, pourquoi n'y ai-je pas pensé avant ? Mais est-ce que tu sauras t'en occuper ?

- Bien sûr que oui, c'est très facile ! Il suffit d'un bon dressage et le tour est joué !

Allez, prenons celui-ci, ce magnifique et grand dogue allemand…

De retour au château, Lise s'occupa du chien comme un bébé et décida de l'appeler « Gigi » car ce prénom lui rappelait son grand-père.

Ben se doutait que cela ne durerait pas longtemps, connaissant les habitudes de sa femme. Dix jours plus tard, ce fut à Ben de s'occuper du chien mais il n'avait pas l'habitude avec lui. Gigi grognait sans arrêt. Il tenta à plusieurs reprises de lui lancer quelques caresses mais Gigi les refusa avec mépris. Il laissa tomber et l'animal se retrouva seul dans la pièce.

Le lendemain matin, Ben fut réveillé par des bruits étranges qui résonnaient sous la chambre. Cette pièce était le salon, là où dormait le chien. Ben enfila ses chaussons de velours rose et descendit au pas de course… M. Smith ouvrit la porte et poussa un cri de colère et de stupéfaction !

- Ahhhh ! Oh non ! C'est impossible !

Il découvrit le salon en cuir blanc aux pieds d'or tout saccagé. Gigi, lui, était sur le tapis avec un morceau de mousse du canapé entre ses crocs. Il regardait Ben, la tête inclinée, d'un air de dire :

- Tu as vu, je me suis bien amusé !

Lise venait de se réveiller et demanda ce qu'il se passait.

Elle dit à Ben que ce n'était pas la peine de se mettre dans un état aussi colérique car le chien était jeune, et qu'il s'était mis en rage car on l'avait laissé seul.

Ben ferma les yeux pour cette fois-ci pour faire plaisir à sa femme. Le salon fut remplacé dans les jours qui suivirent. Plus le chien vieillissait, plus les dégâts étaient abondants. Un jour, le dîner était servi, Ben commença à s'asseoir ; soudain il se fit bousculer par Gigi. Il prit sa place et M. Smith se retrouva nez à nez devant la gamelle du chien prête à manger. Tous les soirs, le chien s'installait dans le nouveau canapé et Ben, lui, s'allongeait sur le tapis, sous peine d'être mordu par Gigi. M. Smith commençait à devenir dingue ! Il se demandait comment il allait finir. Pendant tout ce temps, Lise ne s'aperçut de rien, elle croyait que tout allait bien, que Gigi était sage.

Chaque matin, Ben avait l'habitude de servir un thé à sa femme dans la chambre mais cette fois-ci, vu qu'il ne se sentait pas bien, Lise décida de lui en apporter un. Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle découvrit que Ben n'était plus dans le lit, mais que c'était Gigi qui s'y trouvait. Elle commença à s'inquiéter, trembla de peur, lâcha le plateau avec la tasse de thé puis elle courut dans le couloir et aperçut son mari à quatre pattes, dans la niche du chien, avec un morceau de mousse de cuir du nouveau canapé que Ben venait de déchirer. Là, en effet, Ben était devenu fou. Lise ne s'était rendu compte de rien, que le chien avait pris la place du maître. Suite à cela, elle supplia Ben de ramener Gigi dans son animalerie.

 

Dylan Hayvaert

 

 

 

 

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Jalousie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Dans le monde, dans la vie

Tout le monde fait preuve de jalousie

On envie son voisin

Alors que notre voisin nous envie

Est-ce que l'on fait ça par instinct

Ou juste par envie ?

 

A quoi bon être jaloux

Cela ne sert à rien

On a beau se mettre à genoux

Ca ne changera rien

Il faut juste s'accepter

Pour celui qu'on est

Et se dire que s'il y en a des plus heureux

Il y en a aussi des plus malheureux.

 

Zozio

 

Du pareil au même

 

Toi la femme battue

Toi qui vis dans la rue

J'voudrais t'aider dans ta délivrance

Pour qu'on arrête toutes ces maltraitances

 

Après tout on est tous pareils

Tout en étant différents

On est tous un peu ignorants

Alors qu'on vit grâce à un simple appareil

 

On vit tous avec son cœur

On a tous des malheurs

On a tous été faits d'la même manière

On a tous un père et une mère

 

Alors les amis

Vivons notre vie

Sans se soucier de nos différences

Sans se soucier de notre apparence

 

Regardons-nous simplement avec not' cœur

Oublions tous nos malheurs

Et vivons la vie comme elle vient

C'est à nous de forger not' destin.

 

Résultat de recherche d'images pour "solidarité"Zozio

 

 

 

 

 

 

 

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Dins l' métier d' tulle

La chanson du tulliste caudrésien

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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I

Dins l'métier d'tulle c'n'est po tout rose

In n'peut même po s'in faire idée

Comm' in est quéqu' feus lapidé

Quind in a d'el méchinte ouvroche

Dins l'métier d'tulle tout n'est po rose.

 

II

C'est dur d'ess déjouquer d'bonne heure

Pa les pus fortes gélées d'l'hiver

Etint couqué bé racouvert

Inter deux heur's et demie treus heures

C'est dur d'ess déjouquer d'bonne heure.

 

III

Heureus'mint qu'in songe à s'quinzonne

C'est çau qui queupe l'invie d'dormir

C'est çau qui vié vos raffermir

A l'heur' d'infuter ses maronnes

Heureus'mint qu'in songe à s'quinzonne.

 

IV

Comme i n'feut po partir sins l'iète

In met du café dins l'bidan

In met du plat'dins sin croûtan

Après l'l'avoir dossé d'éclette

Comme i n'faut po partir sins l'iète.

 

V

Quind l'métier tourne feut ouvert l'oeule

Su les maquians pi su les nœuds

Dé l'dévidieuss du bobinneu

Feut courir et n'po ett' aveule

Quind l'métier tourne feut ouvert l'oeule.

 

VI

El grinn' quessian ça s'reut d's'intinne

Au lieu d'voloir trop s'étriquer

Toudis tourner, n'pu patriquer

Pi mett' du fil de fer dins l'chinne

El grinne quessian ça s'reut d's'intinne.

 

Fernand BEAUVILLAIN

1894

 

 

 

 

 

 

 

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 In naccieux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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 S' dargnère fille mariée al ville, Logomme qui l'iaveut bien gagné ed s'erposer, y la vindu sin bétail et pi loué s' ptchote ferme et pis ses quèques cuins d' terre.

 

Ainsi commence un conte de Charles Dessaint en patois picard assez différent du nôtre, mais que je traduis en patois caudrésien afin que vous puissiez mieux comprendre èque c'est inne quessian… d' sintimint !

Logomme iaveut débagaugé pour li aller d'mourer dins l' mason d' sin père, mort l'innée passée, inne mason aveuc in grind courti par drère et pi inne pâture. Dins sin bien d'famile, aveuc queuques glinnes, des lapans, queuques sous pad'vint li et pi ses locatians, i poveut vive dins l' asibelleté aveuc ess' fimme Flavie, sins ré d'minder à personne. C'est boco miux comme çau, même si in a d' z'infints !!

 

Comme iest quasimint rintier Logomme ia souvint des gins qui viètent el vir. C'est l'in, c'est l'eute qui sont comme li et qui cachent souvint à tuer l' timps et d' visint su l' dos d' tout le monne. Et patati et patata et in n' ravisse po à inne palée !!

 

Et pi d' timps in timps ia aussi in implo-ié d' binque qui cache à l' intortier pou qué s'n' argint i faiche des jonnes sins ré faire d' eute qu'el mette aux jux d' el finince ! Et quind i s'in va, qu'el porte al s'est erclaquée su ses talons, Logomme i dit à Flavie :

- Lest ti capape ess' tiot lau… i vindreut d'el margarine pou du burre !

 

Quéquefeus c'est des marchinds d'ingrais al chimique qui viètent li faire l'artique. Vos répardez inne miette ed leu pourette avint d' fouir et vos avez des navets comme des rutabagas, des carottes comme des betteraves, des porets comme des mainches ed groès et tout à l'avenint !

 

L'eute jour comme i pluveut, pou n'po trop impoisonner ses voisins Logomme i n' d'aveut profité pour vidier ses cabinets. Pu frinc qu'els z'eutes, malgré l'timps, Zidore qui vind d' z' ingrais, iéteut venu l'erlaincer dins sin courti et i n' in finisseut po d' li faire du bonimint !

 

Nan, nan, vos perdez vo salife, qui li dit Logomme, èje n'in veux po d'tous vos ingrais, ed vos chimiques qu'in n' sait po sou qu'ia d'dins. Que volez-vous Zidore, in est tertoutes comme in est. Mi… j' sus naccieux. Vos l' sintez, èje mets ches cabinets d'no mason dins min courti. Comme çau au moinsse mi… èje sais sou qu'eje mainge !!!

 

Léonce BAJART

 

 

 

 

 

 

 

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À la meunière de Murvel

 

 

 

 

 

  

 

 

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Résultat de recherche d'images pour "moulin"C'était un moulin au bord de la route

Où nous arrêtâmes pour casser la croûte.

Je revois encore le toit de tuiles rousses.

C'était un moulin au bord de la route.

 

Et j'entends toujours le doux clapotis

Que faisait dans l'onde la perfide truite.

La meunière est belle et puis... très gentille.

Et j'entends toujours le doux clapotis.

 

Le sac et la route... nous avons repris

Laissant derrière nous... le moulin joli.

Le sac et la route... nous avons repris.

 

Roger Devillers – 1940

 

 

 

 

 

 

 

 

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Dieu sait zou de Marc Vincent

 (troisième extrait)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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 Pour information, Marc Vincent est un « chantauteur », mêlant le verbe juste à l'humour, taillant les expressions comme un druide le gui à l'aide de sa serpe !

 

Il est passé dans le Caudrésis, animant une soirée-cabaret en 1977 au club des jeunes de Bertry. En 1997, il était convié par l'office municipal de Caudry. Donnant un concert à la salle des fêtes, son passage dans les écoles primaires laissa auparavant une signature indélébile chez les élèves ! Sa discographie riche d'une vingtaine de « vinyles », il a aussi écrit plusieurs livres sur l'art, sur la musique et l'humour.

 

L'alcoolique se justifie : « Je ne suis pas de vin ! »

L'homme qui louche a tourné de l’œil.

Le conducteur ivre a fait un tonneau.

Les Troyens et les trois hyènes.

L’œuf est le fruit du cocotier.

Depuis un certain temps, le temps est incertain.

Dans sa barque, le pêcheur n'en fout pas une rame.

Pour le champion d'échec, le mat-là est confortable.

Qui est mort à Sainte-Hélène ? - « Napoléon 1er, of corse ! »

« Excusez ma toux ! » - D'où l'expression : avoir un chat dans la gorge !

Pour le cheval de retour, c'est l'épreuve de trop !

Le bon roi Dagobert était au-dessus d'Eloi !

Le combat des deux boxeurs de petit poids, fut un bon duel.

Il a pognon sur rue.

Un camp décent.

Il est des brouillards.

Le crayon fait grise mine.

Les claques sonnent.

De la création à la crémation : aime en plus !

Quand le corbeau croasse, le serbo-croate.

 

 

 

 

 

 

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Feux du cœur

 

 

 

  

  

 

 

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Voici pour toi une brassée de poèmes

Pour les longs soirs d'hiver

Ou les nuits d'insomnie

Qu'ils réchauffent ton cœur

Et que la voix lointaine

Te devienne proche si proche

Qu'elle emplira ta solitude

 

Tu étendras les doigts pour la toucher

Prends garde à ne pas la briser

Les voix se brisent

Comme les vases

Comme les cœurs

Comme les vagues

Comme les vies.

Henri Lachèze

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Aux grands-pères de 14-18

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Si la mort a flétri ton douloureux visage,

si ton front est de marbre, tel un glacial tombeau,

ton âme au moins échappe à cet outrage

car je la crois vivante au seuil de ton tombeau.

 

J'ai encore souvenir, lorsque tu revenais,

tu voulais marcher seul sans aucun appui

et malgré tes douleurs ton visage cherchait

à nous consoler tous, en espérant en lui.

 

Et quand tu fus couché sur ton lit de souffrance,

ce fut encore par toi que nos esprits lassés

étaient réconfortés par un mot d'espérance

mais, sans doute, le tien avait d'autres pensées.

 

Et le prêtre arriva et tu reçus ce Dieu,

la force du faible et l'espoir du mourant,

contre qui on ne peut en ce monde orgueilleux

résister aux desseins de maître puissant.

 

Et tu fus torturé et tu souffres encore

ce que tu as souffert, Dieu seul peut le savoir.

Peut-être as-tu vu l'arrivée de la mort

sans pouvoir par un signe nous dire au revoir.

 

Ah ! Toujours je revois tes yeux pleins de détresse

qui voulaient lutter pour voir encore le jour.

Oh suprême regard ! Douloureuse tendresse

où étaient réfugiés ta vie et ton amour.

 

Maintenant c'est fini. Dieu dit à la mort :

Va ! Ah ! Son aile sombre a effleuré ton cœur.

Puis en un tressaillement, de ton corps,

ton âme s'envola vers l'éternel bonheur.

 

Combien elle fut triste cette veillée funèbre

où nous avons passé la nuit auprès de toi,

alors qu'à nos oreilles, tel un chant funèbre,

tonnait le canon, chant de mort que sa voix.

 

O sauveur des humains, mort sur le Golgotha,

aie pitié de celui pour qui sont faits ces vers,

aie pitié de celui pour qui ton sang coula,

attire-le à toi, Maître de l'univers.

 

Jean-Charles Jacquemin,

alias Jean-Charles De Beaumont

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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L'eau claire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Haut

 

 

Nous étions pareils au blé nouveau

de l'or nous tapissait de partout

et ce soleil nous couvrant de baisers

qui dessinait sur nos lèvres farouches

des mots tout bêtes.

Nous étions assis près du pont

et ta jeunesse riait et riait

tant et fort…

Aujourd'hui elle vibre encore

avide d'avenirs et de miroirs

aux cheveux blancs.

Nous étions limpides

Nous étions de l'eau claire.

 

Gérard Lavoisier 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Les chapardeurs

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

Haut

A deux pas des pêcheurs,

ils squattent les vieux murs

aux abords du canal.

 

Royaume félin

bercé par le chant de l'écluse.

 

Et dansent le brochet, le goujon !

 

Rendez-vous peu banal

de moustaches gourmandes,

de dix chats polissons

méritant une amende !

 

Geneviève Bailly 

 

 

 

 

 

 

 

Page 13

 

Pour toi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

Me hais-tu à ce point

Pourquoi vouloir me faire espérer

Pourquoi vouloir me faire attendre

Je ne peux rien te promettre

La vie est impossible à planifier

D'ici quatre ans, tout aura changé

Alors je préfère m'en aller

Même si mon cœur est tien

Je dois me reconstruire

Je dois continuer à vivre

Pourquoi se mentir ?

Il vaut mieux en finir

Ne doute pas de mon amour

En secret, il durera toujours

Laisse-moi partir sans regret

Laisse-moi croire que tu m'as aimée

Cette histoire ne devait pas durer

Puisque les Dieux l'ont décidé

Je ne me retournerai pas cette fois

Je continuerai mon chemin

Même si je dois en souffrir

Même si ses maux sont durs

Je les aurai à l'usure

Coûte que coûte

Quelle que soit ma route

Profite de chaque instant

Mais jamais n'y repense

Je sens mon aura sombrer

Demain je regarderai les étoiles

Je prierai pour toi

Pour que tu ne sois pas comme moi

Attaché au passé

Et quand cette tornade sera passée

Je verrai la vie du bon côté.

 

Christelle Lesourd

 

 

 

 

 

 

 

 

Page 14

 

 Monde bouillonnant

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

Monde bouillonnant,

Au masque déchirant,

Qui se bat,

Qui crie sa liberté,

Élève ta voix !

 

Monde pleurant,

Au stylo brandissant,

Qui se dévoile,

Qui réclame l'Amour,

Brandis ton âme !

 

Monde aimant,

A la couleur de l'union,

Qui rassemble,

Qui tend la main,

N'oublie pas tes valeurs !

 

Monde grandissant,

Monde enfantant,

Qui croit en demain,

Qui défie la haine,

N'oublie pas les différences !

 

Sache que nous ne sommes qu'un,

Unis par la vie,

Unis par l'espoir !

Demain, tous nos regards

Briseront les miroirs !

 

Au nom de l'Humanité,

Au nom de la vérité…

L'homme sera debout,

Plus jamais à genoux,

Le bras levé pour la paix !

 

Patricia Loughani-Lancelle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

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1939 – 1945

(A chaque génération sa guerre !) de Gérard Rossi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Mémoire de guerre 

D'un petit garçon devenu grand-père !

Souvenir personnel et original

De la seconde guerre mondiale.

 

J'avais neuf ans, c'était en « Mai quarante ».

Un bel été : il faisait très chaud.

Temps propice à la farniente ?

Mais notre « évacuation » était pour bientôt !

 

En effet, à cette époque nous habitions

En Thiérache, dans l'Aisne, à Le Nouvion ;

Et par fatalité, en la circonstance,

L'Armée y avait installé un dépôt d'essence !

 

Malgré le camouflage, Avenue de la Gare,

Les cuves brillaient au soleil comme un miroir

Et les Stukas de Guering, en piqué,

Se mirent à les bombarder.

 

Les bombes éclataient autour de nous,

Blottis dans la maison. Papa était mobilisé ;

Et femme et enfants apeurés

Se mirent à fuir, à pieds ; mais où aller ?

 

La maison laissée à l'abandon

Et livrée au pillage,

Des réfugiés de passage :

Nous nous retrouvons…

 

Vite, au milieu d'une colonne hétéroclite

De civils chargés de bagages dérisoires,

Accompagnés de soldats assoiffés qui cherchaient à boire

Et n'avaient qu'un seul but : aller le plus vite…

 

Devant l'avance des Panzers de Güdérian

Qui, soudain, nous font face, à la sortie de Wassigny,

Les chars Allemands,

Eux-mêmes surpris !

 

Ouvrent le feu sur les soldats qui fuyaient

Cachés parmi nous, c'est un fait !

Le souvenir d'un enfant,

Marchant dans les flaques de sang,

 

Restera toujours gravé dans ma mémoire.

Il y a peu de temps,

Après quelques soixante-dix ans !

Comme en pèlerinage, j'ai retrouvé les lieux, pour la petite Histoire !

 

A mon petit-fils José

Papy Gérard –

 Neuville, le 15 Mars 2007

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Un bonjour au bar

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 Laisse à la porte les soucis

qui nous assaillent, nous aussi.

Fais une pause à tes problèmes,

comme à ceux des gens que tu aimes…

Viens nous dire un bonjour au bar,

un peu plus qu'un simple regard,

un geste amical de la main,

un au revoir ou à demain.

Tu as besoin pour piloter

de toute ta sérénité.

Laisse un peu tranquille ta montre

pour avancer à la rencontre

de gens de même volonté.

Tu tiens à la sobriété !

Tu n'es pas obligé de boire,

les dernières bonnes histoires

auront tôt fait de te détendre.

Ensuite tu pourras entendre

les récits des plus chevronnés ;

tu les trouveras un peu fous,

un peu paillards, un peu zazous.

Ils t'offriront leur amitié

s'ils sentent en toi la même passion

des choses de l'aviation,

et le fruit de leur expérience

enrichira tes connaissances.

Plus tard, si tu penses à ces heures,

que tu croyais avoir perdues,

elles te sembleront les meilleures

de celles que tu auras vécues.

 

Marcel Lesage

 

 

 

 

 

 

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Terra

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 Je chante ce matin,

Je suis comme un gamin.

Je souris au soleil

Et tout devient merveille.

L'oiseau quitte le bois,

Dans le ciel, devient roi.

La chouette se tait,

Dans son arbre, se plaît.

 

Chante, chante ciel bleu,

Ô digne roi des cieux !

Terre, mon cher trésor,

Ton sol devient de l'or.

Toi mer, force et mystère,

Mère si nourricière !

Planète de l'homme,

Enfin l'espoir sonne.

 

Ensemble cultivons,

Notre savoir, semons.

Dansons au son du vent

La valse à mille temps !

Le levain du matin

Fera du blé : festin.

Terre riche d'espoir,

Cassons tous les miroirs !

 

Marchons main dans la main

Vers un futur malin.

Faisons comme l'abeille,

Butinons la passion,

Que tout devienne miel !

L'amour avait raison,

Moteur si merveilleux

Âme et cœur bienheureux.

 

Dominique Schreinemacher

 dit Badar

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Page 18

 

Saint-Quentin min patelin

(Air de Min tiot Quin-Quin – Paroles de Monopol)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

I    Din Saint-Quentin tout l'monde y connoît

Plus d'enne ménagère au frais minois

Qui pendant qu'leus hommes sont au turbin

I font bouillir leus cafetières souvint

I frind mieux d'racommoder

Leus queuchettes qui sont treuées

Qu'ed toujours parler

D'leus voisins's et pis d'ech curé.

 

Refrain

 

II     I feut dire aussi qui n'a des hommes

Qui vous prenn't toutes pour des bêtes ed'somme

I n'sont même point dignes d'avoir inne femme

I nsaitent point vos conter leus flamme

A l'plache ed'vos cajoler

I n'fond qu'ed vos ingueuler

Si ch'est cha l'amour

Vos vodrez pas qu'cha dure toujours.

 

Refrain

 

IV   In ménage n'est point toujours d'accord

Pour inne bagatelle in crie trop fort

Chez mi comme chez s'z'euttes croyez-le bien

Ch'est là souvint l'tort ed' béqueu d'gins

Pour inne blague, inne bagatell'

Ech' commissaire in appelle

Jamais in nel' l'appelle

Pour qui vienne t'nir el' chindelle.

 

Refrain

 

Refrain

Ah min Saint-Quentin

Min bieu patelin

Comme j't'aime bien

J'airois bien du chagrin

Si j'té quittois d'main matin.

 

 

 

 

III   Din nos belle tiote ville ed' Saint-Quentin

In intind des gens qui s'plainte't souvint

Equ'no pôvre commerce y n'marche point fort

Et là-dessus m'zamis nos sont d'accord

Et pourtant toutes nos fillettes

Al' portent des jolies toilettes

In n'erconnoit pus

Ches povres avec ches pleines d'écus.

 

Refrain

 

V     Et ach't'heure si m'canchon à vos plait

Vos povez tertous m'el' l'acater

Vos n'aurez point de r'gret au contraire

Jamais à l'vos donnera invie d'braire

Vos l'r'quint'rez din vos lit

In montant au paradis

Et si cha vos plait

Vos porez souvint l'répéter.

 

Refrain

 

 

 

 

 

 

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¨PENSÉES D’HECTOR

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

Ché pieu n’sont nin si biete que cha !Ché quind minme eusses qu’y  nos emminne toudis là du qu’y fot n’alleu. Infin,  j’arconnos ossi que  quind ch’né pon l’ban n’indrot, ché quind minme eusses qu’y nos z’y aront ameneu. Y sont un tiot peu come nos ! Biéte come in pieu !

Traduction :  Les pieds ne sont pas si bêtes que ça ! C’est quand même eux qui nous emmènent toujours là où faut aller. Enfin, je reconnais aussi que lorsque ce n’est pas le bon endroit, c’est quand même eux qui nous y auront amenés. Ils sont un petit peu comme nous ! Bêtes comme un pied !

HMA

 

Y a peu d’z’animos vrémint arligieu. A part ch’eul coquille Saint Jacques, ché pichon, eul saint Pierre et eul saint Bernard, tartous catholiques. Eud’z’animos juifs obé musulmins, euj n’in connos aucan. Et hindouiste, en déhors  d’euch pouleu curry, j’nin vos pon d’autes !

Traduction : il y a peu d’animaux qui soient vraiment religieux. A part la coquille st Jacques,  le st Pierre et le st Bernard, tous catholiques. Des animaux juifs ou musulmans, j’en connais aucun. Et hindouiste, en dehors du poulet curry, je n’en vois pas d’autres.

                                                HMA

 

Eul loyé d’in studio eud deux chint quarinte m², pis aquateu inn BMW, série chonque, dé notes ed restos étolés, el facture d’euch couturieu  et chelle d’euch bottieu… eul liste all é lonque de tot chou qu’économiste ché pofe gins.

Traduction :  Le loyer d’un studio de 240 m², puis acheter une BMW, série 5, des notes de resto étoilés, la facture de la couturière et celle du bottier… la liste est longue de tout ce qu’économisent les pauvres gens !

HMA

 

 

 

 

 

 

 

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VOYAGE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Christelle LESOURD

 

 

 

 

 

 

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La neige

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Avec ma brune, dont l'amour

N'eut jamais d'odieux manège,

Par la vitre glacée, un jour,

Je regardais tomber la neige.

 

Elle tombait lugubrement,

Elle tombait oblique et forte.

La nuit venait et, par moment,

La rafale poussait la porte.

 

Les arbres qu'avait massacrés

Une tempête épouvantable,

Dans leurs épais manteaux nacrés

Grelottaient d'un air lamentable.

 

Des glaçons neigeux faisaient blocs

Sur la rivière congelée ;

Murs et chaumes semblaient des rocs

D'une blancheur immaculée.

 

Aussi loin que notre regard

Plongeait à l'horizon sans borne,

Nous voyions le pays hagard

Dans son suaire froid et morne.

 

Et de la blanche immensité

Inerte, vague et monotone,

De la croissante obscurité,

Du vent muet, de l'arbre atone,

 

De l'air, où le pauvre oiselet

Avait le vol de la folie,

Pour nos deux âmes s'exhalait

Une affreuse mélancolie.

 

Et la neige âpre et l'âpre nuit

Mêlant la blancheur aux ténèbres,

Toutes les deux tombaient sans bruit

Au fond des espaces funèbres.

 

Maurice Rollinat 

 

 

 

 

 

 

 

 

Page 22

 

Passage à vide

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

J'aperçois ta silhouette

Ces gouttes de pluie sur ma fenêtre

Je revois mes songes

Dans mon esprit, je me plonge

Il me faut la force d'y croire

 

J'ai un coup de blues, de cafard

Je crois en l'autre

Je ne suis qu'un être parmi tant d'autres

Deux âmes se rencontrent

Dont la vieillesse en est l'hôte

 

Mais un ange est passé

Et dans la nuit, m'a déposé un baiser

Il y a des vagues dans mon cœur

Ramenant sur le rivage mes malheurs

La mort se balade sur le fleuve

 

Dans le cimetière, qu'il en pleuve

J'aperçois les tombes

De mes êtres chers, hécatombe

Une larme coule sur ma joue

Pour atteindre mes lèvres, c'est si doux

 

Tourne la roue de mon avenir

Des remontances de souvenirs

Peut-être mauvais

Me font parfois pleurer

J'ai grand besoin de solitude

 

Mais je n'en ai point l'habitude

Sinon je me perds

Sans mon amour c'est l'enfer

Un jour le temps sera en ma faveur

J'en compte les heures.

 

Julien Bury

 

 

 

 

 

 

Page 23

 

La pendule

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

La pendule en bonne servante

Sans mots dire égrène le temps

Doucement, qu'il pleuve ou qu'il vente,

Ou bien qu'il fasse grand beau temps.

 

Elle, ainsi que font les bergères,

Compte et recompte ses moutons

En tics-tacs secs et éphémères

Qui sitôt arrivés s'en vont.

 


J'aime la voix de la pendule

Suspendue au silence d'or.

J'attends que la chouette hulule

Dans le soir bleuté qui s'endort.

 

J'aspire à l'ombre d'un murmure

Que des lèvres couleur d'amour

Déposeront, offrande pure,

Au clair chemin, jour après jour.

 

Sur le papier peint violine

Où glissent mes rêves d'antan

J'écris des mots, ombre divine,

Pour toi femme que j'aime tant.

 

Alors le temps n'a plus d'emprise,

Tout conjugue le verbe oser.

Vieille blessure, cicatrise

Par la guérison d'un baiser !

 

Jean-François Sautière

 

 

 

 

 

 

 

 

Page 24

 

 Dans le ciel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

Les pierres chuchotent souvent la nuit

Notre minet ravaudeur les entendit

 

Les toutous aboient d'ennui sous l'auvent

Que toute souris grise comprend

 

Chaque jardin parle l'amour

Des grands enfants malheureux

 

Si l'oiseau virevolte sans toi

C'est qu'il se grise de nielles

 

Aussi, le vent a soif, dis-tu,

Le feu éclaire les ciels d'orages

 

Compte les nuits de poussières lunaires

Tu y verras les éclats d'écailles

 

Pour que deux rayons de soleil

Irradient deux colonnes d'airain

 

Alors suspend la légèreté de l'oriole

Dans les blessures de l'arc-en-ciel

 

D'éclosion parmi les bras de lances

En dragées de baies d'épines noires

 

De l'encore à l'obscurité vivante

Refoule donc les vagues abyssales

 

Dessèche-tu les pluies tentaculaires

Qui perlent sans cesse des vapeurs matinales

 

Continue à sucer les racines du bouleau

Que crachinent les sols de l'antique horizon

 

Parfois court un long Z dans le ciel

Où pleuvent des vierges de-ci de-là

 

Et plusieurs odeurs de for te proposent

D'enraciner les nuages sur les arbres.

Saint Hesbaye

 

 

 

 

 

 

Page 25

 

Comment te dire ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Vais-je te dire que je regrette ?

Vais-je avouer ce que j'ai fait ?

 

Sous les flonflons du défilé,

C'était l'été, un soir de fête,

Un mardi de treize juillet.

Sous les lampions qui folâtraient,

Nos regards fous se sont croisés.

L'alcool bu nous tournait la tête,

C'était juillet, c'était la fête !

Alors la main l'on s'est donnée.

Dans la foule qui nous berçait,

L'un contre l'autre emmêlés,

Nos corps avivés s'enflammaient,

L'on s'embrassait sans se connaître.

C'était l'été, c'était la fête !

 

Lorsque le défilé s'est terminé,

Dans une grange nous sommes allés.

Sans un je t'aime, la chose fut faite.

Sans adieu, sans regard, ni de peut-être,

L'on s'est séparé, là ! comme des bêtes…

Dans cette marche veule et désuète,

Sous les flambeaux éteints de la retraite,

Comme cet aigle, je baissais la tête.

Pas de victoire, ni belle conquête,

Mais au profond de moi quelle défaite !

 

Vais-je te dire que je regrette ?

Vais-je t'avouer ces choses faites

Au risque de te perdre à jamais ?

C'était un soir de treize juillet,

Dans la foule qui nous emportait,

Enivrés et joyeux l'on chantait

À tue-tête, nous, ces pauvres êtres…

Dois-je t'avouer ces choses bêtes ?

J'ai peur qu'humiliée, tu me rejettes,

Alors comme toujours, je les tais…

 

Bernard Simon 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Page 26

 

Victime de l'amour

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

Je suis une victime de l'amour

Celui-là même qui me hante tous les jours

Celui qui me ronge

Qui me fait avoir des songes

Celui qui restera toujours en moi

Et qui me provoque autant d'émois

Ne cesseras-tu donc jamais

Vais-je enfin avoir la paix

Et avoir la force de t'oublier

Ainsi que les bons moments passés à tes côtés

C'est terriblement dur

Que de subir ce châtiment

Pourtant j'avais le cœur si pur

Alors pourquoi ce changement

Je ne demandais qu'à t'aimer

Et je t'ai pourtant trompée

Pourquoi

Je ne sais pas

Mais aujourd’hui je regrette

Et tu n'es pas prête

A me pardonner

Mes erreurs du temps passé

Alors s'il te plaît :

Arrête de me hanter.

Sans nom 

 

 

 

 

 

 

Page 27

 

Mort

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

 Ange de la mort

Venant me chercher

Je pense que tu as tort

De t'attarder

Viens me prendre

Avant que je ne souffre encore

Viens sans attendre

Dépêche-toi, oh ange de la mort !

Quand tu seras passé

Et moi trépassé

Je serai enfin heureux

D'être parmi les cieux

Plutôt que de vivre dans ce monde pourri

Où vivre n'est pas une vie

Et après que je sois parti

Je reviendrai te dire merci

Oh Toi, Ange de la Mort

Sans nom

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Page 28

 

 Utopie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

Il était une fois un petit homme qui avait de grandes ambitions. Des idées de fou, des idées de gosse, il rêvait un monde meilleur.

Il avait acquis la certitude qu'une fois arrivé au pouvoir, rien ne pourrait lui résister.

Il croyait pouvoir réunir tous les hommes dans un univers dépourvu de haine et de guerre, il était persuadé que l'on pouvait vivre dans un monde d'entente et de paix.

 

Il voulait sortir chaque SDF de la misère, rendre sa dignité à chaque individu mais comment faire face, vu l'état des finances publiques ?

 

Il voulait abolir la guerre mais protéger le pays, il voulait aider les plus défavorisés mais sans toucher aux avantages des plus riches : et pour ce faire, il se dispersait, il courait à droite à gauche, essayant de rallier à lui les autres pays. Il espérait réunir toutes les nations, la main dans la main, mais c'était sans compter les coutumes ancestrales et leurs dictateurs belliqueux.

 

Se dressant contre les riches industriels, il voyait déjà reverdir des forêts luxuriantes peuplées de fleurs et d'animaux, en quelque sorte un nouveau jardin d'éden.

Il rêvait d'interdire toutes formes de chasse, de braconnage et de torture mais il avait oublié le monde sans pitié des spéculateurs.

 

Il tenait des propos délirants et enthousiastes, croyant tenir la vérité, mais que faire, face aux associations acariâtres ?

Il voulait des oiseaux dans le ciel, des sourires sur les visages et des rires dans les yeux. Il voulait tarir les sources des larmes, il voulait éteindre les feux de la colère et taire les armes. Il avait beau remuer ciel et terre pour atteindre son but mais partout il se heurtait à l'incompréhension des autres.

 

Il était une fois un petit homme qui se croyait un grand homme mais il n'avait pas compris que le gouvernement obligeait à un travail de groupe. Et malgré les réflexions sarcastiques de ses ministres, il continuait à se démener, tant et si bien qu'on le prit pour un polichinelle et tout le monde se mit à se moquer de lui.

 

Seul dans sa bulle, il ne s'était pas rendu compte que ce n'était plus lui qui tenait les rênes du pouvoir mais ses ministres qui s'étaient ligués contre lui.

 

Et puis un jour, las d'entendre ses jérémiades, influencé par les pays alentour, par les formidables réseaux politiques et les fomenteurs de toutes sortes, le peuple se révolta et décida de l'enfermer pour de bon dans sa propre bulle. Et pour le citer en exemple aux générations futures, ils le hissèrent sur un piédestal afin de bien démontrer le modèle de la bêtise humaine.

 

Parfois, si vous regardez bien au travers de cette bulle, vous pouvez le voir encore gesticuler à chaque nouvelle pollution, à chaque nouvelle catastrophe, à chaque nouveau génocide...

 

Thérèse –

 http://samedidefi.canalblog.com/

 

 

 

 

 

 

 

 

               

 

 

 

 

 

 

 

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 Petite prose par-dessus l'ombrage

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Trois petits tours et puis s'en vont...

 

C'était un après-midi froid de février, Ventôse, comme disaient à juste titre les Républicains, car en ce sept Ventôse de l'an de grâce deux mille treize, l'Aquilon pinçait nos joues en glaçant notre front...

 

Sur la bannière de bitume se déroulant à l'infini, ce jeudi vers quinze heures, ronronne le chaud frottement du caoutchouc noir et cranté, assisté du ronflement régulier de la machine tranquille qui se meut à travers des sites froidement vides de vies humaines. Ce panorama, voisin des aurores boréales, se réconforte d'une chaîne discontinue de terrils, aboutissement d'un travail d'antan, de longue haleine, d'hommes casqués dont les yeux vitreux si luminescents, creusés dans un visage fardé de noirceur, brillaient autant qu'un phare au milieu des ténèbres.

Dans une statique dépendante, itinérante et bercée par les imperceptibles secousses cadencées, le regard, rivé vers ce néant insipide qu'est cet espace goudronné, grisâtre et plat, finit par se lasser de cette monotonie et, peu à peu, élève ses pupilles. Tant prisonnières dans cette immobilité, elles s'évadent par-delà les hauteurs du firmament, insatiables de ces nues enchanteresses, elles s'égarent avides d'élévation, esquissant ces linéaments éphémères.

Le monde remarquable de ces nébulosités merveilleuses inflige à la vue un magnétisme obnubilant, la figeant sur l'immense vitre frontale : claustré dans cet habitacle confiné, subissant son cheminement, le passager trouve enfin une échappatoire à son inertie. L'appel d'Aquilon en pleine tourmente résonne et l'invite. Son dynamisme ardent défie ses homologues liquéfiables. Le courroux des cieux, tableau fascinant aux arcanes impénétrables, suscite chez l'observateur de l'émotion et de la curiosité, mêlées de crainte…

 

Des nuages étagés se superposent parallèlement ainsi que des écharpes étirées de toute leur longueur, emportées et maintenues dans les airs par le souffle puissant de la bise, métamorphosant le paysage cosmique en univers fantasmagorique. Inlassablement, les prunelles minutieuses scrutent chaque détail, si fugace, qu'inéluctablement il faut tout saisir en un vaste et prompt coup d’œil.

Cette pléthore de nuées, toutes différentes mais rimant toujours en [ys], (suffixe latin), disciplinées ainsi que des étendards déployés au milieu de la sphère aérienne, étale un « je-ne-sais-quoi » pictural des œuvres de Tiziano Vecellio, mon ancêtre, plus connu sous le nom de « Titien », et comble de bonheur l'âme du poète.

 

A la base, un amas diffus de nuance bleuâtre se dessine paisiblement comme une chaîne de montagnes enneigées obstinées à s'élever au plus haut point. Leurs sommets nivéaux aux adrets, orangés par le rayonnement du spectre lumineux, ciblent avec ténacité le couvercle opaque qui les emprisonne. Leurs crêtes acérées pointent avec détermination ce plafond funèbre surplombant qui obstrue la distension de leur envergure.

L'étage du dessus s'apparente à un amalgame dense et compact, gris comme l'asphalte. Çà et là apparaissent des reflets bleutés qui n'ôtent pas à cette couverture ennuagée sa véhémence menaçante.

Enclavée sous ce globe ténébreux, la lumière s'échappant du dessous, fuyante et si entêtée, veut atteindre la voûte azurée en s'infiltrant par les maintes fissures de l'arche ardoisée fendillée…

 

Car… justement, au-delà de cette coupole étouffante d'obscurité, respire le dôme céleste azuréen, si clair, si limpide… Une bouffée apaisante de sérénité… Seul un point brillant, filant, laisse derrière lui une traînée blanche et lumineuse telle une comète. Sa percée en une trajectoire techniquement rectiligne ramène tout penseur à la terre ferme. Dans un contexte temporel, essentiellement matérialiste, il lui rappelle que cet atome appelé ordinairement « aéroplane », complété d'on ne sait quel numéro, transporte des vies humaines…

Sujet de méditation métaphysique ?

Tant d'êtres, infiniment petits, traversent l'immensité interstellaire en toute simplicité, installés dans un écrin métallique propulsé…

Ce point infinitésimal dans l'univers représente l'Homme.

Le microcosme humain dans l'infinitude céleste devrait inciter tout un chacun à la modestie, à la déférence, autrement dit : au respect !

 

La majesté, la magnificence, la puissance incommensurable de leurs éléments, font de la Nature et du Ciel leur Supériorité ! Cela vaut bien une leçon d'humilité pour l'homme, lui confirmant qu'il restera à jamais infiniment petit !

 

Noble Ciel, ô firmament adulé des troubadours et des poètes de toutes les époques ! Ciel si vaste, sacré et intangible, présent depuis que le monde est monde, avant même sa création !

Durant ces millénaires, tu en as vu défiler sous ton aile, des saisons et des drôles d'existences, des bêtes intelligentes et des hommes très bêtes ! Tu restes planté là, inconstant et nauséeux parfois, devant ce monde à la face tellement minable ! Indétrônable, tu demeures grandiose et majestueux !

Les rênes dominantes des mortels s'appellent jalousie, avarice, gain, violence, tuerie, débauche, luxure, vice, guerre ou attentat. L'orgueil et l'outrecuidance façonnent leur langage, orné de vulgarité et d'insultes, chassant les mots tels que tolérance, considération, égard, estime, politesse, respect dont le sens sera inconnu d'ici quelques années, s'il ne l'est déjà pour beaucoup !

Jadis, les Gaulois, bien qu'indisciplinés, vénéraient les forces de la nature. Ils étaient très pieux, priaient en se prosternant en signe de soumission. Malgré leur foi, ils conservaient une grande crainte du ciel. Deux mille ans après, plus de foi, plus de croyance, et avec ça plus de loyauté ni de conscience : toutes les valeurs rejetées, que deviendra l'humanité ?

 

Toi, Ciel suprême, « Au-delà » mystérieux, tu restes le seul Maître !

Et nous, pauvres insectes humains, subirons la loi que tu ordonnes !

Pour les siècles des siècles, ta souveraineté dominera l'homme si vulnérable !

 

Maria-Carméla Duhin-Carnélos

Février/Juin 2013

 

 

 

 

 

 

 

 

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Noyelles sur Escaut

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Si un jour, délaissé par le ciel

Tu te poses à Noyelles

Un village aux deux voyelles

Le coin de paradis t'appelle

Tu peux en toute confiance y poser tes ailes

Tu seras accueilli par toute l'équipe de M. Loyez

Le plaisir de côtoyer le souvenir de M. Masset

Cet endroit paisible et très beau

Résultat de recherche d'images pour "noyelles sur escaut"Où s'écoule la rivière « l'Escaut »

Très tôt, le matin,

Marcher ou courir le long du rivage

Et c'est certain

Rencontrer des gens de ton village

Effectuer ces balades matinales

Le long des berges de ce beau canal

A la poursuite de ton destin

Que l'on nomme le canal de St Quentin

Dans l'eau et son débit

Y déverser tous tes maux, tes cris

Ici, où se sont installées quelques usines

Au retour, boire un verre chez Françoise

Où, des amis, tu croises

Toujours mieux, telle est ta devise

Pourtant ce n'est que Noyelles sur Escaut, pas Venise.

Pour la Mairie de Noyelles-sur-Escaut – Janvier 2011

André Ecrivain

 

 

 

 

 

 

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La deuxième arche de Noé – suite

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Une conversation à peine croyable

 

Un « petit gris » prit la parole, son hologramme étant visible des milliers de spectateurs de l'immense salle. Ses lèvres ne bougeaient pas. « Ils utilisent la télépathie ! », confirma K.

« Des Terriens, par milliers, représentent l'humanité aujourd'hui ! Vous venez des nombreuses régions de votre planète écouter notre message d'espoir ! » Un mouvement se communiqua à travers la salle comme une onde, les Terriens se concertaient, se regardaient, avaient peine à rester calmes.

Le tribun reprit : « Il y a douze mille ans, nous sommes déjà intervenus lors d'une catastrophe géologique à votre secours, certains livres relatent cet événement comme un déluge qui aurait duré quarante jours : même les aborigènes transmettent cet événement à leurs descendants ! Des amérindiens conservent en mémoire collective une information qui leur vient de leurs lointains ancêtres. Ces derniers auraient été translatés par des « oiseaux de fer » sur la Terre. (Un des intervenants capta alors une pensée venue d'une délégation allemande, il répondit aussitôt : « Oui, à peu près cinq cents générations pour douze mille ans ! ») Le tribun reprit : « Il a fallu évacuer vos ancêtres à bord de plusieurs vaisseaux spatiaux. L'ADN des différentes espèces animales et végétales de votre planète a été stocké dans un vaste récipient, d'où l'Arche du latin ARCA : coffre, et les conduire vers une planète accueillante, le temps de s'organiser et de préparer le retour sur terre. Le voyage interplanétaire a duré un peu moins que quarante jours. » Un personnage blond prit le relais, répondant à une question que se posait un « voyageur » d'une autre région terrestre. Le personnage n'avait fait que penser mais les « hôtes » avaient capté son message (télépathie?). On sait maintenant que dans quelques années, on saura détecter les ondes « cérébrales » et les interpréter afin de commander des interfaces : des chercheurs britanniques réalisent déjà des expériences avec des chimpanzés, capables de commander des bras articulés par la pensée et de rapprocher des régimes de bananes ! »

 

« La grande question de l'énergie ! Le moteur à vapeur, le moteur électrique, la fission de l'atome, le photovoltaïque… Nous y sommes passés aussi ! » Un autre « ambassadeur » venait de lancer une autre réflexion parmi son entourage. Le blond « suédois » reprit : « Nous passâmes ensuite à la capture des micro-ondes de notre étoile, la fusion thermonucléaire, l'énergie du vide, celle de la gravitation…, les univers énantiomorphes se sont vus l'objet d'étude de votre fameux Sakharov : la galaxie aurait un univers jumeau où le temps se déroule à l'envers du premier ! » Un silence se fit alors, laissant aux auditeurs, témoins terrestres, le temps d'assimiler les infos qui venaient se fracasser à leurs idées préconçues. Quelle était cette planète accueillante où s'étaient installés provisoirement les Humains pendant quarante jours ? Vénus, Mars, Titan, Encelade, Europe ? Les géologues affirmaient que Mars avait connu, de même, cette période de vastes inondations, laissant des traces indélébiles sur la surface de la planète rouge ! Quelle était donc cette nouvelle menace ? Tremblements de terre, éruptions volcaniques, réchauffement planétaire, pollution, guerre atomique, etc. ?

 

La grande révélation

 

« Pensez que vous êtes en bas d'une chaîne de près de quatre-vingts millions de générations, vos ancêtres étaient de simples cellules ! » Des centaines de milliards de planètes sont habitables dans notre galaxie ! Quand vous regarderez le ciel nocturne, pensez qu'autour de chaque étoile, gravitent une ou plusieurs planètes où peuvent demeurer des espèces animales ou végétales ou autres ! » Le membre d'une délégation australienne pensa aussitôt : « Combien sont effectivement habitées ? » L'orateur rétorqua : « Retenons seulement qu'il y a plusieurs dizaines de milliards de civilisations dans la Voie Lactée ! Ici, vous êtes entre vous, entre Terriens ! Ce style de réunion est actuellement réalisé dans des centaines de lieux, sur des astéroïdes appartenant aux ceintures de petites planètes orbitant autour d'étoiles concernées par notre PROBLEME ! »

 

Le journaliste scientifique intervint alors avec véhémence ! « Nous y sommes ! C'est le réchauffement climatique ! Nous avons mis la Terre en garde ! » Son hologramme apparut sur la « scène. » Tous les délégués purent ainsi suivre son intervention. « Nous avons essayé pendant des décennies de convaincre nos compatriotes de changer de mode de vie ! »

 Un de nos hôtes répondit alors : « Ce n'est pas un problème de réchauffement climatique ou encore de pollution ! Nous avons à faire au phénomène de coalescence de deux naines (blanche et rouge), distantes de 14,3 années-lumière ! WOLF 424 A-B C3 ! Nous devons vous emmener à l'écart des rayons gamma comme nous vous avions embarqués, il y a 12 000 ans, pendant le « déluge » responsable de l'engloutissement de la fameuse Atlantide. Ce déluge, responsable de ce désastre, a été commenté par Platon ! »

 

Nous allons vous préparer au « voyage » vers une autre patrie. Il durera quarante années !

 

Pensez à la fameuse traversée de Moïse ! Quarante ans ! »

 

Un des « ambassadeurs terriens » pensa fort : « Mais quarante ans, c'est long ! Comment allons-nous vivre ? Ou plutôt mourir ? » Le deuxième « suédois » rétorqua : « Vous oubliez que la notion de temps est une simple variable : nous sommes ETERNELS ! Et vous le serez aussi ! Votre mission consistera à préparer physiquement et moralement vos compatriotes au départ et à ce voyage vers une autre planète habitable comme vos ancêtres ont connu dans le passé différents transferts entre mondes accueillants ! » Un « gris » prit la parole : « Nous allons vous redéposer sur votre TERRE actuelle ! » C'est ainsi que les voyageurs interplanétaires repartirent vers leurs « pénates ! »

Ce fut le patriarche du groupe K.N.C. qui résuma la situation : « Ainsi, nous avions raison ; nous sommes à la veille de révélations extraordinaires pour notre peuple ! » Le groupe promit de rester en contact les uns avec les autres : mais n'était-ce pas ce que l'on attendait d'eux ? Machinalement, de retour sur le « plancher des vaches », ils tournèrent les yeux vers le firmament ; comme leurs ancêtres qui craignaient que le ciel ne leur tombe sur la tête, ils devinaient déjà les titres des journaux ! Ils se saluèrent de la tête et se quittèrent pour l'instant !

 

Hertia-May

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Tendresse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Sur tes lèvres de jasmin,

À ton réveil j'ai déposé,

En cet heureux matin,

Une myriade de baisers.

 

Pour un vrai bouquet d'amour,

Ainsi je t'ai conviée

En un monde de tendresse,

T'invitant au plus profond de tes jours,

Ceux des plus belles années,

Faites pour vivre de bonheur et de caresses.

 

Tendrement ainsi, je t'ai conquise,

Tout au creux de notre nid.

Si loin des erreurs et des bêtises,

Que comporte tant la vie.

 

Tendrement, longtemps encore,

Je voudrais te garder ainsi,

Si près de nos rêves d'or,

Quand toute la jeunesse nous sourit.

 

Albert Jocaille

 

 

 

 

 

 

 

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 Hé bien, traduis !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Au petit matin, quelque part, dans une tranchée avancée…

« Hé toi, l’alsacien, pourquoi depuis l’aube ils chantent si fort ceux d’en face ?... Ils devraient être comme nous, les fridolins !... gelés !... Toute la nuit, ils ont fait du ramdam, ces cons ! C’est pas Noël !... Ils ont reçu des caisses de munitions ou quoi ?... Ils ont fait le plein de schnaps ? Je suis tellement frigorifié que j’ai le doigt crispé sur la gâchette ! C’est à quelle heure la relève ?... Mais dis quelque chose !... »

« Ils ont chanté des refrains de victoire ou de défaite, je ne comprenais pas bien… »

« Regarde, il y en a un qui nous fait des signes !... Il veut se suicider ?... C’est comme ça que je les préfère !... En battus d’avance !... Il vient se rendre ?... »

« Il veut nous parler… »

« Qu’est-ce qu’il a dit ?... Hé bien, traduis !... »

« Il veut trinquer avec nous… »

« C’est encore une de leurs supercheries ! C’est du poison !... Remets ton masque ! Ils seraient bien capables de nous envoyer les gaz de bon matin !... »

« Il tente un rapprochement… »

« Qu’est-ce qu’il a dit ?... Hé bien, traduis !... »

« Il insiste… »

« Il veut mourir en martyr, celui-là ?... Tiens-toi prêt ! Ils créent une diversion pour attaquer en masse ! Ils vont charger !... Faut jamais faire confiance aux boches !... Crois-moi !... Regarde sur ma veste ! Mais regarde ! Tu vois ces décorations ? Quatre citations en quatre ans de tranchées ! J’ai vu mourir plus de camarades qu’il y a de pierres sur le Chemin des Dames !... Blessé six fois et je suis encore là !... Un général m’a serré la main ! Et toi, l’alsacien, qu’as-tu à mettre dans ta balance pour justifier ta présence dans la même tranchée que moi ?... Avec ton accent à couper au couteau, méfie-toi, dans le noir, je ne ferai pas la différence… »

« Avant le grand ravage, j’étais instituteur dans mon village mais je suis poilu, comme toi, sous l’orage… »

« Qu’est-ce qu’il a dit ?... Hé bien, traduis !... »

« Il dit qu’il va s’avancer à découvert, je crois… »

« Ajuste la mire !... On va lui dérouler le tapis… rouge ! On va les recevoir en fanfare, ces vert-de-gris !... On est aux avant-postes, presque isolés... Il faudra réagir vite !... Prépare les grenades !... Remets ta cartouchière !... »

« Je crois que ses intentions ne sont pas mauvaises… »

« C’est un traquenard, une ruse de chleuh !... Ce n’est que doryphores et compagnie !... Regarde !... On voit son casque qui brille sur la pointe et le brouillard se dissipe !... Si cela se trouve, ils sont toute une armée derrière lui !... Et nous ne sommes que deux dans ce secteur perdu !... On va mourir en héros, l’alsacien ! Tu crois qu’ils me donneront une autre médaille ?!... Même à titre posthume, cela fera bien sur la cheminée du père ! Il pourra être fier de son fils, mort pour la patrie !... »

« Ils chantent encore… Ce sont des histoires de retour de guerre, de retrouvailles avec les femmes et les enfants… Ça parle d’embrassades, de rires et de pleurs sans fin… »

« Mets la baïonnette au canon, soldat, on va saigner du boche !... Si je pouvais encore en dégommer du paysage, c’est nous qui chanterions ces refrains en rentrant plus vite à la maison !... »

« Il a l’air sincère… »

« Hé toi ! Tu ne vas pas changer de bord ! Ce ne serait pas la première fois dans l’Histoire ! Je t’ai à l’œil et fais gaffe que ma future balle ne soit pas pour ta carcasse !... Et j’aime pas que tu parles allemand, c’est pas normal, dans ma tranchée… »

« La brume se lève doucement… Il va faire beau aujourd’hui…Tu entends toutes ces cloches qui sonnent à l’unisson ?... »

« Qu’est-ce qu’il a dit ?... Hé bien, traduis !... »

« Il dit qu’il va porter un drapeau blanc pour se rapprocher de nous… »

« Qu’il aille au diable ! Je vais le plomber comme les autres ! T’as encore des munitions ?... Les tirs préviendront les camarades, à l’arrière. Et cette putain de relève, elle arrive ?... Faut toujours faire tout le boulot !... »

« Ils chantent encore… »

« Hé bien, traduis !... »

« C’est toujours la même que tout à l’heure… »

« On dirait qu’ils ne connaissent que celle-là !... »

« Ca parle d’été et de moissons, des rivières et de leurs poissons, de l’Amour et des enfants, dans leur chanson… »

« Foutaises !... Ils vont abreuver nos sillons, je connais tout de leurs intentions, ce sont des loups envahisseurs !... »

« Ils parlent encore de Paix, comme un leitmotiv, à la fin de chaque couplet… »

« Qu’est-ce qu’il a dit ?... Hé bien, traduis !... »

« C’est toujours le même que tout à l’heure. Il dit qu’il arrive et qu’on ne tire pas sur lui… »

« Regarde dans les jumelles ! Je vais l’ajuster comme un lapin, c’est une belle cible, mon premier du matin !... »

« Attends, il a un bout d’étoffe blanchâtre dans une main et une bouteille dans l’autre… Il marche doucement. Il sourit avec ses bras en l’air !... »

« Que font les autres ? Mais que font les autres ?!... »

« Ils l’admirent, je crois… »

« Qu’est-ce qu’il a dit ?... Hé bien, traduis !... »

« Il parle avec des mots tremblants ; attends, je crois comprendre… »

Soudain, un coup de feu a claqué et le soldat allemand a sursauté dans une giclée de sang broyant la moitié de sa poitrine. Jeté au sol, le drapeau blanc s’est inondé de rouge et la bouteille s’est brisée entre deux pierres…

« Qu’est-ce qu’il disait ?!... Qu’est-ce qu’il disait ?!... Hé bien, traduis !... »

« Il disait : Armistice, Armistice, Armistice… »

 

Pascal

 Écrit le 11.11.11.

 

 

 

 

 

 

 

 

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 Les tricoteuses 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

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Quel plaisir d’aller à l’extra- scolaire !

Il y a toujours quelque chose à y faire.

Valérie trouve sans cesse de belles activités,

Et Bernadette est fidèle au poste pour l’aider.

 

Le samedi, les filles apprennent à tricoter,

Avec des sortes de laine de toutes beautés.

Une maille à l’endroit, une maille à l’envers,

 

Elles croisent les points, quel savoir-faire !

Elles ont commencé par un petit bout,

Puis, elles ont fabriqué un tour de cou.

Cela s’améliore, elles font maintenant un sac,

Un fourre-tout où elles pourront mettre leur bric-à-brac.

 

C’est un merveilleux passe- temps,

Qui leur servira tout le temps.

Quand elles seront plus vieilles, au coin du feu,

Elles tricoteront encore, le cœur joyeux.

Reine DELHAYE BURLION

 

 

 

 

 

 

 

 

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Bonjour,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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C'est de Caudry que je t'écris… à toute personne qui a perdu son identité. (Super, j'ai trouvé un titre à ce courrier !)

Je ne vais pas faire de mélodrame mais tout simplement relater mon histoire et profiter de ce concours, déjà, pour écrire, sublimer le quotidien et peut-être être reconnue !?

 

Caudry, je ne connais cette ville que depuis 2009. J'ai toujours habité Somain puis, un autre logement (si je puis dire), à l'HP de Douai.

Et oui, je viens de psychiatrie. Pas trop fière de cela mais… pas vraiment le choix !

Une vie plutôt chaotique, une vie qui a cessé d'exister dès l'âge de 32 ans !

J'en ai aujourd'hui 51 ! A toi de faire le compte !

 

Heureusement, j'ai vécu en couple et surtout j'ai deux filles merveilleuses ! Ouais, j'ai vécu comme tout le monde avant la chute, la dérive, l'enfer.

Une fulgurante descente dans l'anorexie. D'où quelques ou plutôt plusieurs séjours en milieu hospitalier, notamment la psy (je l'ai écrit plus haut).

Je suis tombée là-dedans sans m'en rendre compte : perdre la notion de faim puis perdre la notion de la réalité ! J'en ai vraiment souffert ! Vivre entourée de « oufs » à longueur de temps, les méthodes des psy…

 

Rassure-toi, je m'en suis sortie (avec tout de même bien du mal).

 

Aujourd'hui je suis en foyer, encore enfermée, mais des sorties, une chambre aménagée….

 

Je n'ai pas la prétention de me connaître, bien que je me cherche sans cesse.

 

T'as compris que si je suis en foyer médicalisé, ce ne sont pas pour mes cors aux pieds ! (LOL) Si tu me connaissais, tu te rendrais bien compte de mon état mental.

 

Et même si je connais ma pathologie, même si je suis consciente de mes faits et actes, je t'avoue être en grande dépendance, une sorte de conviction de ne pouvoir être acceptée telle que je suis. Tout de même très impulsive, un caractère excessif, souvent insatisfaite de mes choix et naturellement un « après-coup » qui me désole. On ne peut pas dire que je sois très équilibrée ! Un besoin réel d'identité (d'où le titre de cette lettre). C'est très complexe !

Reste un avenir incertain : me projeter vers un futur inconnu, ne pas finir mes jours enfermée…

 

Enfin, pour positiver, je ne suis pas malheureuse (pas heureuse non plus).

 

Je reste active afin de maintenir mes acquis, je brode, tricote et surtout lis énormément (un roman par semaine). Je suis comme dans un carcan et j'ai cette chance de lire et écrire, que les autres résidents de ce foyer n'ont pas.

Surtout, je vois tous les mois mes enfants.

Je me dis souvent qu'il est trop tard, un peu vrai à mon âge ! Mais j'ai ce désir de vivre. Il n'est jamais trop tard, non ? Qu'en penses-tu ?

En conclusion : une chance d'être parmi les trois gagnantes ou gagnants de ce concours !

T'imagines l'estime de soi ? T'imagines la tronche des encadrants ?

Allez, en attendant le résultat de concours d'écriture La Caudriole,

Je te remercie de me lire et peut-être me comprendre ?…

 

Salutations distinguées.

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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Carnet rose

 

Il s'agit de faire correspondre le prénom avec le nom de famille  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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 Certains font double emploi

NOMS DE FAMILLE

 

Aïve

Aubleu

Avoirdeless

Cinquante

Cover

Datal

Desèbétise

Dumatin

Echelle

Fermélerobinetlheu

Filledelavoisine

Eochrétien

Gale

Ha

Hénavant

Henvil

Hette

Hilfot

Hochon

Ka

Lafindulivre

Moi

Nastique

Ponsable

Tasse

Tepassa

Ternational

Tétoudé

Tome

Xation

Yeure

Yfort

Zier

 

PRENOMS

 

Amandine

Aure

Betty

Cathy

Elodie

Elvire

Emma

Esther

Firmin

Gaspard

Gery

Giraud

Harry

Helen

Jean

Jessy

Jim

Jude

Kurt

Lizz ie

Luc

Hamed

Hillary

Martin

Pacôme

Paul

Régnier

Sarah

Sheila

Teddy

Théodore

Thérèse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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http://www.hectormelondaubier.assos-caudry.fr

 

 

 

 

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CONCOURS

 

 

 

 

 

 

 

 

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Page 39

Salon du Livre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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