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JANVIER-FEVRIER-MARS-AVRIL 2019
Illustration
BD page 2
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Patrick MERIC
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JEUNES |
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Un Rêve irréalisable réalisé
page 3&4 |
Mathilde CARON |
Un incroyable voyage page 5 |
Stéphanie BARDIOUX |
Qui est le maître ? page 6 |
Dylan HAYVAERT |
Jalousie – Du pareil au même page
7 |
ZOZIO |
HUMOUR-PATOIS |
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Dans l’métier d’tulle page 7 |
Fernand BEAUVILLAIN |
In naccieux page 8
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Léonce BAJART |
Dieu sait zou page 9
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Marc VINCENT |
Pensée page 14-16-17
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Hector MELON D'AUBIER |
ADULTES |
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A la meunière de Murvel page 8 |
Roger
DEVILLERS |
Feux du cœur page 9 |
Henri LACHEZE |
Aux
Grands-pères de 14/18 page 10 |
Jean-Charles de BEAUMONT |
L’eau
claire page 11 |
Gérard LAVOISIER |
Les
Chapardeurs page 11 |
Geneviève BAILLY |
Pour toi page 11 |
Christelle LESOURD |
Monde bouillonnant page
12 |
Patricia LOUGHANI |
1939/1945 page 13 |
Gérard ROSSI |
Un bonjour au bar page 14 |
Marcel LESAGE |
TERRA page 14 |
BADAR |
St
Quentin, min patelin page 15 |
MONOPOL |
Voyage page 15 |
Christelle
LESOURD |
La
neige page 16 |
Maurice ROLLINAT |
Passage
à vide page 16 |
Julien
BURY |
La pendule page 17 |
Jean François SAUTIERE |
Dans le cieI page 17 |
SAINT-HESBAYE |
Comment te dire page 18 |
Bernard SIMON |
Victime de l’Amour – Mort page 18 |
Sans Nom |
Utopie page 19 |
Thérèse LEROY |
Petite
prose par dessus l’ombrage page 20&21 |
Maria-Carméla Duhin-Carnélos |
Noyelles sur Escaut page
21 |
André l’Ecrivain |
Tendresse page 23 |
Albert JOCAILLE |
Les tricoteuses page 25 |
Reine
DELHAYE-BURLION |
NOUVELLE |
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La deuxième Arche de
Noé page 22&23 |
HERTIA-MAY |
Hé bien traduis page 24&25- |
PASCAL |
Je t‘écris de…page 26 |
Anonyme |
Carnet rose page 27 |
HERTIA-MAY |
DIVERS |
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Parties
de Chasse page
27 |
Hector MELON d’AUBIER |
Concours
d’Ecriture page 28 |
La
Caudriole- OMC |
Salon
du livre page 31 |
OMC |
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LE
COMITE DE LECTURE DE LA CAUDRIOLE
ET
L’OFFICE MUNICIPAL DE LA CULTURE
VOUS
PRESENTENT LEURS MEILLEURS VOEUX
POUR LA NOUVELLE ANNEE
Un rêve irréalisable réalisé |
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Julie était une jeune fille de dix-sept ans qui vivait en Bretagne. Elle habitait avec son père, pauvre ouvrier, qui misait tout son argent sur le bien-être de sa fille, jeune fille belle qui avait perdu sa mère à 10 ans. Elle réussit à vaincre ses peines grâce à sa passion qui l'envoûtait tellement : la danse. C'était une danseuse très douée, elle s'exerçait chaque jour après le lycée dans la chambre de sa mère dans laquelle elle prenait toute inspiration. Un beau jour, lors de son retour de l'école en direction de chez elle, elle aperçut sur la porte d'un magasin une affiche pour un concours de danse, dont la gagnante aurait le privilège de danser dans une comédie musicale à Paris. Ce fut comme une illumination devant les yeux profonds de Julie. Elle n'en croyait pas ses yeux ; c'était peut-être une chance unique de réaliser un rêve, et de vivre plus aisément ! Mais ce rêve s'acheva rapidement car des petites lignes, que l'on préfère ne jamais lire, exigeaient une part aux participantes de cent cinquante euros. Ce qui était évidemment impossible pour elle qui, parfois, ne pouvait même pas se payer un repas. Elle était effondrée et continua donc son chemin. Elle entendit une voix, celle d'un homme sans aucun doute, mais elle ne se retourna pas car ce n'était sans doute pas pour elle. Seules les pauvres petites filles riches sont interceptées dans la rue, de nos jours. Mais le cri se fit entendre de plus en plus proche. C'était un beau jeune homme, d'une vingtaine d'années environ. Il lui dit tout essoufflé : - Mademoiselle, ne m'avez-vous pas entendu ? - Si, bien sûr, mais je ne pensais pas que c'était après moi. - Et bien si, je vous ai vue regarder cette affiche, j'étais à l'intérieur et… Elle le coupa : - Pas la peine de poursuivre, je la regardais juste, c'est tout. - Et pourtant je vous ai vue être déçue en la regardant. Vous dansez ? - Oui, dès que je peux, mais ce concours ne sera pas possible. - Tout le monde a sa chance, c'est moi qui l'organise, je sais donc de quoi je parle. C'est un problème d'argent ? - Et bien… - Ok, je comprends, ce n'est pas grave, mais un conseil, battez-vous ! Et elle s'en alla. Cette phrase restait dans son esprit, il fallait qu'elle tente sa chance !« S'il faut travailler pour réaliser mon rêve, je travaillerai. » C'était son seul mot d'ordre à présent. Elle se mit donc à feuilleter les journaux, les petites annonces… Et, miracle ! On recherchait une vendeuse de vêtements dans son quartier ; elle alla donc se présenter, bien motivée à gagner cette place. Mais une déception de plus, le magasin avait déjà embauché la personne qu'il recherchait. Elle continua donc ses recherches approfondies, car le temps était compté, le concours n'était plus que dans deux mois. Et il lui fallait environ trois salaires. Cela serait difficile, c'était certain. Elle trouva enfin une petite annonce recherchant une personne d'aide dans une maison de retraite. Un peu plus découragée, elle alla se présenter à la directrice : elle fut prise car, évidemment, son potentiel dynamique fit toute la différence. La dame lui précisa bien que la place n'était pas un cadeau. Elle en avait besoin, elle n'avait donc pas droit à l'erreur. Son premier jour de travail était le lendemain matin. Comme promis, elle arriva un quart d'heure à l'avance, elle ne tenait vraiment pas à laisser sa place à quelqu'un d'autre. Elle soigna plusieurs hommes et plusieurs dames âgées. Tout était au mieux. Le métier n'était pas difficile, et bien payé. Elle se proposa même à faire quelques heures supplémentaires, et elle aurait donc assez d'argent pour le concours !La date approchait : plus qu'un mois. Chaque jour, elle rentrait du travail, fatiguée, mais avec assez de force pour s'entraîner sérieusement à son spectacle. Et oui, il faut gérer les deux, même si cela est difficile, il faut y arriver. Le père de Julie ne la voyait plus, mais plus heureux que jamais à savoir ce qui attendait sa fille. Il croyait en elle, cela était certain. Julie obtint déjà les trois quarts de la part qu'elle devait verser. Il ne restait qu'une semaine. La danse était bien préparée, tous ses papiers étaient prêts et elle devait demander une avance à sa patronne qui accepta bien évidemment car Julie avait fait ses preuves pendant ces deux mois. Cent cinquante euros dans la poche, Julie obtint enfin ce dont elle avait besoin. Et oui, c'est enfin le grand jour. Enfin prête, avec un stress énorme, elle alla se présenter au concours. Il y avait un nombre infini de danseurs et danseuses. La peur au ventre, elle s'avança vers la porte d'entrée derrière une file d'attente de personnes. Après quelques minutes, ce fut à son tour de passer la porte où se trouvait un homme assis à une table, où il fallait déposer son dossier. L'homme jeta un œil attentif au dossier de Julie. En la regardant, il lui dit : - Désolé mademoiselle, mais le dossier est incomplet ! - Comment cela ? Il y a bien l'argent, les photos, ainsi que la fiche de vie ! - Je pense que l'on s'est mal compris, votre dossier est incomplet, il n'y a pas la somme exacte. Vous n'étiez pas au courant qu'il fallait verser quatre vingt euros supplémentaires pour la licence ? Julie commença à s'énerver, ce n'était vraiment pas possible pour elle de renoncer à tout ça ! - Ce n'est pas possible, voyons !… - Et bien si, je suis désolé. Suivante ! Ce fut un drame, tout s'écroula dans la tête de Julie. Elle s’arrêta et réfléchit. Il était trop tard pour obtenir l'argent, mais pas de montrer ce dont elle était capable. Le concours était déjà commencé. Elle mit son poste en route, la musique allait au plus fort ; Julie se mit à faire sa chorégraphie ; les passants firent attention à elle. Tous les gens étaient autour d'elle, la musique résonnait ainsi que les applaudissements ! Le concours fut interrompu à cause de ce vacarme. Et les juges, sortis de la salle, observaient… Tous plus étonnés les uns que les autres de l'absence de cette danseuse dans le concours. La chorégraphie finit, Julie honteuse d'avoir gâché le concours des autres. Et là, comme par miracle, le jury se mit à l'applaudir. Et une petite fille lui amena un bouquet de fleurs avec, à l'intérieur, un billet de train… Mathilde CARON
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Un incroyable voyage |
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La nuit va
bientôt tomber, toutes les lumières s'allument : néons, enseignes,
cafés, restaurants, lampadaires, salons ou cuisines où l'on aperçoit de temps
en temps la télévision qui fonctionne selon l'envie des gens rentrés chez eux
après leur journée de travail. Toute la ville s'illumine et c'est plutôt
beau. Les passants s'activent encore plus, poussés par la nuit qui les couvre
de son intense fraîcheur. Je me précipite vers ma maison, fatiguée par une
dure journée bien remplie. Enfin seule ! Une belle
soirée bien tranquille en perspective. Je me dirige vers la salle de bain où
je fais couler l'eau dans la baignoire en y ajoutant les huiles parfumées et
apaisantes qui me détendent et quel bonheur ! Je m'enfonce dans le bain
de mousse et de douceur où tout mon corps disparaît. Quel bonheur ces moments
loin du blabla quotidien ! Seule à penser tout haut, à rêver les
murmures de la nature, à imaginer les bruits de la maison. Chaque nuit, nous
voilà vagabondant au-delà de toute limite. Nos désirs deviennent infinis. Le
temps et les distances sont abolis. Le rêve nous plonge dans l'infini. Sitôt
couchée sous mes couvertures, je pars dans un autre monde qui m’est inconnu.
Pas de transports, pas de bagages, c'est un voyage à la bohème. Dans mes
rêves, il y a une liberté que j'aime particulièrement. Je visite tous les
pays du monde car chacun a son histoire, ses mystères et ses paysages. Comme
les cigognes d'Alsace, je prends le premier vent qui m'emporte. Je ne sais
pas, est-ce avril ou décembre ? Est-ce lundi ou jeudi ? Je ne me
souviens que des chemins qui se croisent et qui s'ajoutent à ma vie. Ma première
escale est le Canada où je découvre les chutes du Niagara et ses tonnes d'eau
qui s'écoulent jusque je ne sais où ! Je mange ensuite de jolis et
délicieux petits gâteaux au sirop d'érable mais, pas le temps de dire au
revoir que je me retrouve en Italie, où la tour de Pise me regarde avec son
air de travers. Je monte au dernier étage et j'admire l'horizon. Et je suis
déjà en Grèce, pays magnifique qui renferme plein de secrets et les monuments
historiques sont à en couper le souffle. Sur les ruines de l'Acropole, plane
l'âme des dieux grecs. Puis je quitte la Grèce pour m'envoler ensuite vers la
Chine, plus précisément sur la grande muraille de Chine qu'on voit depuis la
lune avec des jumelles. Soudain un de mes amis Chinois me fait manger avec
des baguettes. Avec maladresse j'accomplis le geste. Cependant une baguette
me glisse des mains et en cherchant à la rattraper j'arrive au Kenya. J'y
admire les beautés de la faune sauvage, sous le soleil brûlant. J'aperçois le
Kilimandjaro, massif volcanique imposant du continent africain qui est
toujours recouvert de neige. Cependant pour apaiser la chaleur, je préfère le
pôle nord pour dormir dans un igloo et observer les chiens de traîneau
courant sur la banquise. Je me sens propulsée jusque dans les Andes en
Bolivie, au rythme de la flûte de Pan m'amenant ensuite jusqu'en Argentine
dansant le tango avec un cavalier au regard ténébreux et aux cheveux noirs.
Lorsque la musique s'arrête je me sens projetée et je suis en même temps
abasourdie par le Big Ben de la tour de l'Horloge du Palais de Westminster à
Londres. L'humidité glaciale du brouillard épais qui flotte au-dessus de la
Tamise s'abat sur mes épaules et je recherche aussitôt la chaleur que
l’Égypte m'offre en m'émerveillant devant la pyramide de Khéops où trône le
sphinx dont la tête tournée vers le levant nous montre ainsi qu'il règne sur
le monde pour toujours. Je repars et me voici au Japon, un vrai petit paradis !
C'est bizarre cette sensation de savoir parler toutes les langues ! Je
parle à des pêcheurs qui s'affairent à décortiquer les huîtres pour en
retrouver la perle et voici que celle-ci roule et m'attire jusqu'en
Australie. C'est parmi les kangourous que je me retrouve et j'apprends à
faire des bonds qui me mènent jusqu'à Los Angeles, la ville des stars
américaines. Je mange dans un grand restaurant, habillée d'une merveilleuse
robe. Le ventre bien rempli je pleure devant une romantique pièce de théâtre,
à Paris. Une
retentissante sonnerie s'entend au loin. J'ouvre les yeux. N’avais-je pas les
yeux ouverts avant ? Mais oui ! Je faisais un rêve ! Souvent
au réveil une drôle de sensation nous envahit, celle d'être étranger au lieu
où nous avons passé la nuit. La chaude caresse des draps sous ma couverture
cherche encore à me protéger du doux sommeil dont je ne voulais pas vraiment
sortir. Je m'étire sans hâte, tranquille et paresseuse, et je me retourne
puis je reconnais l'étrange effet tamisé de la clarté qui envahit ma chambre,
une lumière paisible et bien de chez nous. Je me rends
compte que c'est ici, mon paradis. C'est ma chambre ! Stéphanie BARDIOUX |
Qui est le maître ?… |
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Monsieur et madame Smith, un couple très riche sans histoire, habitaient un château en Allemagne. Ils voyageaient beaucoup et profitaient pleinement de la vie sauf qu'ils se querellaient souvent pour la même chose : ils ne pouvaient pas avoir d'enfant… Un beau jour, M. Smith décida d'adopter un animal de compagnie pour calmer l'atmosphère. Ils partirent dans une animalerie où il était possible d'adopter une bête qui conviendrait au couple. M. Smith dit à sa femme Lise : - Qu'aimerais-tu comme animal domestique à la maison, ma chère Lise ? - Euh… je ne sais pas… Pourrais-tu me donner l'un de tes conseils, mon cher Ben ? - Oh ! Mais bien sûr ma Lise, que dirais-tu d'un… d'un poisson ? - Non, c'est trop petit… - Dans ce cas, prends un lapin ! - Ah non ! Certainement pas, je ne veux pas d'animal en cage ! Je veux une bête qui soit libre, qui aime courir à plein vent… - D'accord, si c'est ça, j'ai ce qu'il te faut… Il te faut un chien. Qu'en dis-tu ma Lise ? - Hum… hum… C'est d'accord ! Tu as raison, de plus le chien est le meilleur ami de l'homme, pourquoi n'y ai-je pas pensé avant ? Mais est-ce que tu sauras t'en occuper ? - Bien sûr que oui, c'est très facile ! Il suffit d'un bon dressage et le tour est joué ! Allez, prenons celui-ci, ce magnifique et grand dogue allemand… De retour au château, Lise s'occupa du chien comme un bébé et décida de l'appeler « Gigi » car ce prénom lui rappelait son grand-père. Ben se doutait que cela ne durerait pas longtemps, connaissant les habitudes de sa femme. Dix jours plus tard, ce fut à Ben de s'occuper du chien mais il n'avait pas l'habitude avec lui. Gigi grognait sans arrêt. Il tenta à plusieurs reprises de lui lancer quelques caresses mais Gigi les refusa avec mépris. Il laissa tomber et l'animal se retrouva seul dans la pièce. Le lendemain matin, Ben fut réveillé par des bruits étranges qui résonnaient sous la chambre. Cette pièce était le salon, là où dormait le chien. Ben enfila ses chaussons de velours rose et descendit au pas de course… M. Smith ouvrit la porte et poussa un cri de colère et de stupéfaction ! - Ahhhh ! Oh non ! C'est impossible ! Il découvrit le salon en cuir blanc aux pieds d'or tout saccagé. Gigi, lui, était sur le tapis avec un morceau de mousse du canapé entre ses crocs. Il regardait Ben, la tête inclinée, d'un air de dire : - Tu as vu, je me suis bien amusé ! Lise venait de se réveiller et demanda ce qu'il se passait. Elle dit à Ben que ce n'était pas la peine de se mettre dans un état aussi colérique car le chien était jeune, et qu'il s'était mis en rage car on l'avait laissé seul. Ben ferma les yeux pour cette fois-ci pour faire plaisir à sa femme. Le salon fut remplacé dans les jours qui suivirent. Plus le chien vieillissait, plus les dégâts étaient abondants. Un jour, le dîner était servi, Ben commença à s'asseoir ; soudain il se fit bousculer par Gigi. Il prit sa place et M. Smith se retrouva nez à nez devant la gamelle du chien prête à manger. Tous les soirs, le chien s'installait dans le nouveau canapé et Ben, lui, s'allongeait sur le tapis, sous peine d'être mordu par Gigi. M. Smith commençait à devenir dingue ! Il se demandait comment il allait finir. Pendant tout ce temps, Lise ne s'aperçut de rien, elle croyait que tout allait bien, que Gigi était sage. Chaque matin, Ben avait l'habitude de servir un thé à sa femme dans la chambre mais cette fois-ci, vu qu'il ne se sentait pas bien, Lise décida de lui en apporter un. Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle découvrit que Ben n'était plus dans le lit, mais que c'était Gigi qui s'y trouvait. Elle commença à s'inquiéter, trembla de peur, lâcha le plateau avec la tasse de thé puis elle courut dans le couloir et aperçut son mari à quatre pattes, dans la niche du chien, avec un morceau de mousse de cuir du nouveau canapé que Ben venait de déchirer. Là, en effet, Ben était devenu fou. Lise ne s'était rendu compte de rien, que le chien avait pris la place du maître. Suite à cela, elle supplia Ben de ramener Gigi dans son animalerie. Dylan
Hayvaert |
Jalousie |
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Dans le monde, dans la vie Tout le monde fait preuve de jalousie On envie son voisin Alors que notre voisin nous envie Est-ce que l'on fait ça par instinct Ou juste par envie ? A quoi bon être jaloux Cela ne sert à rien On a beau se mettre à genoux Ca ne changera rien Il faut juste s'accepter Pour celui qu'on est Et se dire que s'il y en a des plus heureux Il y en a aussi des plus malheureux. Zozio Du pareil au même Toi la femme battue Toi qui vis dans la rue J'voudrais t'aider dans ta délivrance Pour qu'on arrête toutes ces maltraitances Après tout on est tous pareils Tout en étant différents On est tous un peu ignorants Alors qu'on vit grâce à un simple appareil On vit tous avec son cœur On a tous des malheurs On a tous été faits d'la même manière On a tous un père et une mère Alors les amis Vivons notre vie Sans se soucier de nos différences Sans se soucier de notre apparence Regardons-nous simplement avec not' cœur Oublions tous nos malheurs Et vivons la vie comme elle vient C'est à nous de forger not' destin. Zozio |
Dins l' métier d' tulle La chanson du tulliste caudrésien |
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I Dins l'métier d'tulle c'n'est po tout rose In n'peut même po s'in faire idée Comm' in est quéqu' feus lapidé Quind in a d'el méchinte ouvroche Dins l'métier d'tulle tout n'est po rose. II C'est dur d'ess déjouquer d'bonne heure Pa les pus fortes gélées d'l'hiver Etint couqué bé racouvert Inter deux heur's et demie treus heures C'est dur d'ess déjouquer d'bonne heure. III Heureus'mint qu'in songe à s'quinzonne C'est çau qui queupe l'invie d'dormir C'est çau qui vié vos raffermir A l'heur' d'infuter ses maronnes Heureus'mint qu'in songe à s'quinzonne. IV Comme i n'feut po partir sins l'iète In met du café dins l'bidan In met du plat'dins sin croûtan Après l'l'avoir dossé d'éclette Comme i n'faut po partir sins l'iète. V Quind l'métier tourne feut ouvert l'oeule Su les maquians pi su les nœuds Dé l'dévidieuss du bobinneu Feut courir et n'po ett' aveule Quind l'métier tourne feut ouvert l'oeule. VI El grinn' quessian ça s'reut d's'intinne Au lieu d'voloir trop s'étriquer Toudis tourner, n'pu patriquer Pi mett' du fil de fer dins l'chinne El grinne quessian ça s'reut d's'intinne. Fernand BEAUVILLAIN 1894 |
In naccieux |
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S' dargnère fille mariée
al ville, Logomme qui l'iaveut bien gagné ed s'erposer, y la vindu sin bétail
et pi loué s' ptchote ferme et pis ses quèques cuins d' terre. Ainsi commence un conte de Charles Dessaint en patois picard assez différent du nôtre, mais que je traduis en patois caudrésien afin que vous puissiez mieux comprendre èque c'est inne quessian… d' sintimint ! Logomme iaveut débagaugé pour li aller d'mourer dins l' mason d' sin père, mort l'innée passée, inne mason aveuc in grind courti par drère et pi inne pâture. Dins sin bien d'famile, aveuc queuques glinnes, des lapans, queuques sous pad'vint li et pi ses locatians, i poveut vive dins l' asibelleté aveuc ess' fimme Flavie, sins ré d'minder à personne. C'est boco miux comme çau, même si in a d' z'infints !! Comme iest quasimint rintier Logomme ia souvint des gins qui viètent el vir. C'est l'in, c'est l'eute qui sont comme li et qui cachent souvint à tuer l' timps et d' visint su l' dos d' tout le monne. Et patati et patata et in n' ravisse po à inne palée !! Et pi d' timps in timps ia aussi in implo-ié d' binque qui cache à l' intortier pou qué s'n' argint i faiche des jonnes sins ré faire d' eute qu'el mette aux jux d' el finince ! Et quind i s'in va, qu'el porte al s'est erclaquée su ses talons, Logomme i dit à Flavie : - Lest ti capape ess' tiot lau… i vindreut d'el margarine pou du burre ! Quéquefeus c'est des marchinds d'ingrais al chimique qui viètent li faire l'artique. Vos répardez inne miette ed leu pourette avint d' fouir et vos avez des navets comme des rutabagas, des carottes comme des betteraves, des porets comme des mainches ed groès et tout à l'avenint ! L'eute jour comme i pluveut, pou n'po trop impoisonner ses voisins Logomme i n' d'aveut profité pour vidier ses cabinets. Pu frinc qu'els z'eutes, malgré l'timps, Zidore qui vind d' z' ingrais, iéteut venu l'erlaincer dins sin courti et i n' in finisseut po d' li faire du bonimint ! Nan, nan, vos perdez vo salife, qui li dit Logomme, èje n'in veux po d'tous vos ingrais, ed vos chimiques qu'in n' sait po sou qu'ia d'dins. Que volez-vous Zidore, in est tertoutes comme in est. Mi… j' sus naccieux. Vos l' sintez, èje mets ches cabinets d'no mason dins min courti. Comme çau au moinsse mi… èje sais sou qu'eje mainge !!! Léonce BAJART |
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À la meunière de Murvel |
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C'était un moulin au bord de la route Où nous arrêtâmes pour casser la croûte. Je revois encore le toit de tuiles rousses. C'était un moulin au bord de la route. Et j'entends toujours le doux clapotis Que faisait dans l'onde la perfide truite. La meunière est belle et puis... très gentille. Et j'entends toujours le doux clapotis. Le sac et la route... nous avons repris Laissant derrière nous... le moulin joli. Le sac et la route... nous avons repris. Roger Devillers – 1940 |
Dieu
sait zou de Marc Vincent (troisième extrait) |
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Pour
information, Marc Vincent est un « chantauteur », mêlant le verbe
juste à l'humour, taillant les expressions comme un druide le gui à l'aide de
sa serpe ! Il est passé dans le Caudrésis, animant une soirée-cabaret en 1977 au club des jeunes de Bertry. En 1997, il était convié par l'office municipal de Caudry. Donnant un concert à la salle des fêtes, son passage dans les écoles primaires laissa auparavant une signature indélébile chez les élèves ! Sa discographie riche d'une vingtaine de « vinyles », il a aussi écrit plusieurs livres sur l'art, sur la musique et l'humour. L'alcoolique se justifie : « Je ne suis pas de vin ! » L'homme qui louche a tourné de l’œil. Le conducteur ivre a fait un tonneau. Les Troyens et les trois hyènes. L’œuf est le fruit du cocotier. Depuis un certain temps, le temps est incertain. Dans sa barque, le pêcheur n'en fout pas une rame. Pour le champion d'échec, le mat-là est confortable. Qui est mort à Sainte-Hélène ? - « Napoléon 1er, of corse ! » « Excusez ma toux ! » - D'où l'expression : avoir un chat dans la gorge ! Pour le cheval de retour, c'est l'épreuve de trop ! Le bon roi Dagobert était au-dessus d'Eloi ! Le combat des deux boxeurs de petit poids, fut un bon duel. Il a pognon sur rue. Un camp décent. Il est des brouillards. Le crayon fait grise mine. Les claques sonnent. De la création à la crémation : aime en plus ! Quand le corbeau croasse, le serbo-croate. |
Feux du cœur |
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Voici pour toi
une brassée de poèmes
Pour
les longs soirs d'hiver Ou
les nuits d'insomnie Qu'ils
réchauffent ton cœur Et
que la voix lointaine Te
devienne proche si proche Qu'elle
emplira ta solitude Tu
étendras les doigts pour la toucher Prends
garde à ne pas la briser Les
voix se brisent Comme
les vases Comme
les cœurs Comme
les vagues Comme
les vies. Henri Lachèze |
Aux grands-pères de 14-18 |
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Si la mort a flétri ton douloureux visage, si ton front est de marbre, tel un glacial tombeau, ton âme au moins échappe à cet outrage car je la crois vivante au seuil de ton tombeau. J'ai encore souvenir, lorsque tu revenais, tu voulais marcher seul sans aucun appui et malgré tes douleurs ton visage cherchait à nous consoler tous, en espérant en lui. Et quand tu fus couché sur ton lit de souffrance, ce fut encore par toi que nos esprits lassés étaient réconfortés par un mot d'espérance mais, sans doute, le tien avait d'autres pensées. Et le prêtre arriva et tu reçus ce Dieu, la force du faible et l'espoir du mourant, contre qui on ne peut en ce monde orgueilleux résister aux desseins de maître puissant. Et tu fus torturé et tu souffres encore ce que tu as souffert, Dieu seul peut le savoir. Peut-être as-tu vu l'arrivée de la mort sans pouvoir par un signe nous dire au revoir. Ah ! Toujours je revois tes yeux pleins de détresse qui voulaient lutter pour voir encore le jour. Oh suprême regard ! Douloureuse tendresse où étaient réfugiés ta vie et ton amour. Maintenant c'est fini. Dieu dit à la mort : Va ! Ah ! Son aile sombre a effleuré ton cœur. Puis en un tressaillement, de ton corps, ton âme s'envola vers l'éternel bonheur. Combien elle fut triste cette veillée funèbre où nous avons passé la nuit auprès de toi, alors qu'à nos oreilles, tel un chant funèbre, tonnait le canon, chant de mort que sa voix. O sauveur des humains, mort sur le Golgotha, aie pitié de celui pour qui sont faits ces vers, aie pitié de celui pour qui ton sang coula, attire-le à toi, Maître de l'univers. Jean-Charles Jacquemin, alias Jean-Charles De Beaumont |
L'eau
claire |
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Nous étions pareils au blé nouveau de l'or nous tapissait de partout et ce soleil nous couvrant de baisers qui dessinait sur nos lèvres farouches des mots tout bêtes. Nous étions assis près du pont et ta jeunesse riait et riait tant et fort… Aujourd'hui elle vibre encore avide d'avenirs et de miroirs aux cheveux blancs. Nous étions limpides Nous étions de l'eau claire. Gérard Lavoisier |
Les
chapardeurs |
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A deux pas des pêcheurs, ils squattent les vieux murs aux abords du canal. Royaume félin bercé par le chant de l'écluse. Et dansent le brochet, le goujon ! Rendez-vous peu banal de moustaches gourmandes, de dix chats polissons méritant une amende ! Geneviève Bailly |
Pour toi |
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Me hais-tu à ce point Pourquoi vouloir me faire espérer Pourquoi vouloir me faire attendre Je ne peux rien te promettre La vie est impossible à planifier D'ici quatre ans, tout aura changé Alors je préfère m'en aller Même si mon cœur est tien Je dois me reconstruire Je dois continuer à vivre Pourquoi se mentir ? Il vaut mieux en finir Ne doute pas de mon amour En secret, il durera toujours Laisse-moi partir sans regret Laisse-moi croire que tu m'as aimée Cette histoire ne devait pas durer Puisque les Dieux l'ont décidé Je ne me retournerai pas cette fois Je continuerai mon chemin Même si je dois en souffrir Même si ses maux sont durs Je les aurai à l'usure Coûte que coûte Quelle que soit ma route Profite de chaque instant Mais jamais n'y repense Je sens mon aura sombrer Demain je regarderai les étoiles Je prierai pour toi Pour que tu ne sois pas comme moi Attaché au passé Et quand cette tornade sera passée Je verrai la vie du bon côté. Christelle Lesourd |
Monde bouillonnant |
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Monde bouillonnant, Au masque déchirant, Qui se bat, Qui crie sa liberté, Élève ta voix ! Monde pleurant, Au stylo brandissant, Qui se dévoile, Qui réclame l'Amour, Brandis ton âme ! Monde aimant, A la couleur de l'union, Qui rassemble, Qui tend la main, N'oublie pas tes valeurs ! Monde grandissant, Monde enfantant, Qui croit en demain, Qui défie la haine, N'oublie pas les différences ! Sache que nous ne sommes qu'un, Unis par la vie, Unis par l'espoir ! Demain, tous nos regards Briseront les miroirs ! Au nom de l'Humanité, Au nom de la vérité… L'homme sera debout, Plus jamais à genoux, Le bras levé pour la paix ! Patricia Loughani-Lancelle |
1939 – 1945 (A chaque génération sa
guerre !) de Gérard Rossi |
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Mémoire de guerre D'un petit garçon devenu grand-père ! Souvenir personnel et original De la seconde guerre mondiale. J'avais neuf ans, c'était en « Mai quarante ». Un bel été : il faisait très chaud. Temps propice à la farniente ? Mais notre « évacuation » était pour bientôt ! En effet, à cette époque nous habitions En Thiérache, dans l'Aisne, à Le Nouvion ; Et par fatalité, en la circonstance, L'Armée y avait installé un dépôt d'essence ! Malgré le camouflage, Avenue de la Gare, Les cuves brillaient au soleil comme un miroir Et les Stukas de Guering, en piqué, Se mirent à les bombarder. Les bombes éclataient autour de nous, Blottis dans la maison. Papa était mobilisé ; Et femme et enfants apeurés Se mirent à fuir, à pieds ; mais où aller ? La maison laissée à l'abandon Et livrée au pillage, Des réfugiés de passage : Nous nous retrouvons… Vite, au milieu d'une colonne hétéroclite De civils chargés de bagages dérisoires, Accompagnés de soldats assoiffés qui cherchaient à boire Et n'avaient qu'un seul but : aller le plus vite… Devant l'avance des Panzers de Güdérian Qui, soudain, nous font face, à la sortie de Wassigny, Les chars Allemands, Eux-mêmes surpris ! Ouvrent le feu sur les soldats qui fuyaient Cachés parmi nous, c'est un fait ! Le souvenir d'un enfant, Marchant dans les flaques de sang, Restera toujours gravé dans ma mémoire. Il y a peu de temps, Après quelques soixante-dix ans ! Comme en pèlerinage, j'ai retrouvé les lieux, pour la petite Histoire ! A mon petit-fils José Papy Gérard – Neuville, le 15 Mars 2007 |
Un bonjour au bar |
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Laisse à la porte les soucis qui nous assaillent, nous aussi. Fais une pause à tes problèmes, comme à ceux des gens que tu aimes… Viens nous dire un bonjour au bar, un peu plus qu'un simple regard, un geste amical de la main, un au revoir ou à demain. Tu as besoin pour piloter de toute ta sérénité. Laisse un peu tranquille ta montre pour avancer à la rencontre de gens de même volonté. Tu tiens à la sobriété ! Tu n'es pas obligé de boire, les dernières bonnes histoires auront tôt fait de te détendre. Ensuite tu pourras entendre les récits des plus chevronnés ; tu les trouveras un peu fous, un peu paillards, un peu zazous. Ils t'offriront leur amitié s'ils sentent en toi la même passion des choses de l'aviation, et le fruit de leur expérience enrichira tes connaissances. Plus tard, si tu penses à ces heures, que tu croyais avoir perdues, elles te sembleront les meilleures de celles que tu auras vécues. Marcel Lesage |
Terra |
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Je chante ce matin, Je suis comme un gamin. Je souris au soleil Et tout devient merveille. L'oiseau quitte le bois, Dans le ciel, devient roi. La chouette se tait, Dans son arbre, se plaît. Chante, chante ciel bleu, Ô digne roi des cieux ! Terre, mon cher trésor, Ton sol devient de l'or. Toi mer, force et mystère, Mère si nourricière ! Planète de l'homme, Enfin l'espoir sonne. Ensemble cultivons, Notre savoir, semons. Dansons au son du vent La valse à mille temps ! Le levain du matin Fera du blé : festin. Terre riche d'espoir, Cassons tous les miroirs ! Marchons main dans la main Vers un futur malin. Faisons comme l'abeille, Butinons la passion, Que tout devienne miel ! L'amour avait raison, Moteur si merveilleux Âme et cœur bienheureux. Dominique Schreinemacher dit Badar |
Saint-Quentin min patelin (Air de Min tiot Quin-Quin – Paroles de Monopol) |
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¨PENSÉES D’HECTOR |
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Ché pieu
n’sont nin si biete que cha !Ché quind minme eusses qu’y nos emminne toudis là du qu’y fot n’alleu.
Infin, j’arconnos ossi que quind ch’né pon l’ban n’indrot, ché quind
minme eusses qu’y nos z’y aront ameneu. Y sont un tiot peu come nos ! Biéte come in pieu ! Traduction : Les pieds ne sont pas si bêtes que ça ! C’est quand
même eux qui nous emmènent toujours là où faut aller. Enfin, je reconnais
aussi que lorsque ce n’est pas le bon endroit, c’est quand même eux qui nous
y auront amenés. Ils sont un petit peu comme nous ! Bêtes comme un
pied ! HMA Y
a peu d’z’animos vrémint arligieu. A part ch’eul coquille Saint Jacques, ché
pichon, eul saint Pierre et eul saint Bernard, tartous catholiques.
Eud’z’animos juifs obé musulmins, euj n’in connos aucan. Et hindouiste, en déhors d’euch pouleu curry, j’nin vos pon d’autes ! Traduction :
il
y a peu d’animaux qui soient vraiment religieux. A part la coquille st
Jacques, le st Pierre et le st
Bernard, tous catholiques. Des animaux juifs ou musulmans, j’en connais
aucun. Et hindouiste, en dehors du poulet curry, je n’en vois pas d’autres. HMA Eul loyé d’in studio eud deux chint quarinte m²,
pis aquateu inn BMW, série chonque, dé notes ed restos étolés, el facture
d’euch couturieu et chelle d’euch
bottieu… eul liste all é lonque de tot chou qu’économiste ché pofe gins. Traduction : Le loyer d’un
studio de 240 m², puis acheter une BMW, série 5, des notes de resto étoilés,
la facture de la couturière et celle du bottier… la liste est longue de tout
ce qu’économisent les pauvres gens ! HMA |
Page 20 |
VOYAGE |
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Christelle
LESOURD |
La neige |
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Avec ma brune, dont l'amour N'eut jamais d'odieux manège, Par la vitre glacée, un jour, Je regardais tomber la neige. Elle tombait lugubrement, Elle tombait oblique et forte. La nuit venait et, par moment, La rafale poussait la porte. Les arbres qu'avait massacrés Une tempête épouvantable, Dans leurs épais manteaux nacrés Grelottaient d'un air lamentable. Des glaçons neigeux faisaient blocs Sur la rivière congelée ; Murs et chaumes semblaient des rocs D'une blancheur immaculée. Aussi loin que notre regard Plongeait à l'horizon sans borne, Nous voyions le pays hagard Dans son suaire froid et morne. Et de la blanche immensité Inerte, vague et monotone, De la croissante obscurité, Du vent muet, de l'arbre atone, De l'air, où le pauvre oiselet Avait le vol de la folie, Pour nos deux âmes s'exhalait Une affreuse mélancolie. Et la neige âpre et l'âpre nuit Mêlant la blancheur aux ténèbres, Toutes les deux tombaient sans bruit Au fond des espaces funèbres. Maurice Rollinat |
Passage à vide |
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J'aperçois ta silhouette Ces gouttes de pluie sur ma fenêtre Je revois mes songes Dans mon esprit, je me plonge Il me faut la force d'y croire J'ai un coup de blues, de cafard Je crois en l'autre Je ne suis qu'un être parmi tant d'autres Deux âmes se rencontrent Dont la vieillesse en est l'hôte Mais un ange est passé Et dans la nuit, m'a déposé un baiser Il y a des vagues dans mon cœur Ramenant sur le rivage mes malheurs La mort se balade sur le fleuve Dans le cimetière, qu'il en pleuve J'aperçois les tombes De mes êtres chers, hécatombe Une larme coule sur ma joue Pour atteindre mes lèvres, c'est si doux Tourne la roue de mon avenir Des remontances de souvenirs Peut-être mauvais Me font parfois pleurer J'ai grand besoin de solitude Mais je n'en ai point l'habitude Sinon je me perds Sans mon amour c'est l'enfer Un jour le temps sera en ma faveur J'en compte les heures. Julien Bury |
La pendule |
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La pendule en bonne servante Sans mots dire égrène le temps Doucement, qu'il pleuve ou qu'il vente, Ou bien qu'il fasse grand beau temps. Elle, ainsi que font les bergères, Compte et recompte ses moutons En tics-tacs secs et éphémères Qui sitôt arrivés s'en vont.
J'aime la voix de la pendule Suspendue au silence d'or. J'attends que la chouette hulule Dans le soir bleuté qui s'endort. J'aspire à l'ombre d'un murmure Que des lèvres couleur d'amour Déposeront, offrande pure, Au clair chemin, jour après jour. Sur le papier peint violine Où glissent mes rêves d'antan J'écris des mots, ombre divine, Pour toi femme que j'aime tant. Alors le temps n'a plus d'emprise, Tout conjugue le verbe oser. Vieille blessure, cicatrise Par la guérison d'un baiser ! Jean-François Sautière |
Dans le ciel |
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Les pierres chuchotent souvent la nuit Notre minet ravaudeur les entendit Les toutous aboient d'ennui sous l'auvent Que toute souris grise comprend Chaque jardin parle l'amour Des grands enfants malheureux Si l'oiseau virevolte sans toi C'est qu'il se grise de nielles Aussi, le vent a soif, dis-tu, Le feu éclaire les ciels d'orages Compte les nuits de poussières lunaires Tu y verras les éclats d'écailles Pour que deux rayons de soleil Irradient deux colonnes d'airain Alors suspend la légèreté de l'oriole Dans les blessures de l'arc-en-ciel D'éclosion parmi les bras de lances En dragées de baies d'épines noires De l'encore à l'obscurité vivante Refoule donc les vagues abyssales Dessèche-tu les pluies tentaculaires Qui perlent sans cesse des vapeurs matinales Continue à sucer les racines du bouleau Que crachinent les sols de l'antique horizon Parfois court un long Z dans le ciel Où pleuvent des vierges de-ci de-là Et plusieurs odeurs de for te proposent D'enraciner les nuages sur les arbres. Saint
Hesbaye |
Comment te dire ? |
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Vais-je te dire que je regrette ? Vais-je avouer ce que j'ai fait ? Sous les flonflons du défilé, C'était l'été, un soir de fête, Un mardi de treize juillet. Sous les lampions qui folâtraient, Nos regards fous se sont croisés. L'alcool bu nous tournait la tête, C'était juillet, c'était la fête ! Alors la main l'on s'est donnée. Dans la foule qui nous berçait, L'un contre l'autre emmêlés, Nos corps avivés s'enflammaient, L'on s'embrassait sans se connaître. C'était l'été, c'était la fête ! Lorsque le défilé s'est terminé, Dans une grange nous sommes allés. Sans un je t'aime, la chose fut faite. Sans adieu, sans regard, ni de peut-être, L'on s'est séparé, là ! comme des bêtes… Dans cette marche veule et désuète, Sous les flambeaux éteints de la retraite, Comme cet aigle, je baissais la tête. Pas de victoire, ni belle conquête, Mais au profond de moi quelle défaite ! Vais-je te dire que je regrette ? Vais-je t'avouer ces choses faites Au risque de te perdre à jamais ? C'était un soir de treize juillet, Dans la foule qui nous emportait, Enivrés et joyeux l'on chantait À tue-tête, nous, ces pauvres êtres… Dois-je t'avouer ces choses bêtes ? J'ai peur qu'humiliée, tu me rejettes, Alors comme toujours, je les tais… Bernard Simon |
Victime de l'amour |
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Je suis une victime de l'amour Celui-là même qui me hante tous les jours Celui qui me ronge Qui me fait avoir des songes Celui qui restera toujours en moi Et qui me provoque autant d'émois Ne cesseras-tu donc jamais Vais-je enfin avoir la paix Et avoir la force de t'oublier Ainsi que les bons moments passés à tes côtés C'est terriblement dur Que de subir ce châtiment Pourtant j'avais le cœur si pur Alors pourquoi ce changement Je ne demandais qu'à t'aimer Et je t'ai pourtant trompée Pourquoi Je ne sais pas Mais aujourd’hui je regrette Et tu n'es pas prête A me pardonner Mes erreurs du temps passé Alors s'il te plaît : Arrête de me hanter. Sans
nom |
Mort |
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Ange de la mort Venant me chercher Je pense que tu as tort De t'attarder Viens me prendre Avant que je ne souffre encore Viens sans attendre Dépêche-toi, oh ange de la mort ! Quand tu seras passé Et moi trépassé Je serai enfin heureux D'être parmi les cieux Plutôt que de vivre dans ce monde pourri Où vivre n'est pas une vie Et après que je sois parti Je reviendrai te dire merci Oh Toi, Ange de la Mort Sans nom |
Utopie |
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Il était une fois un petit homme qui avait de grandes ambitions. Des idées de fou, des idées de gosse, il rêvait un monde meilleur. Il avait acquis la certitude qu'une fois arrivé au pouvoir, rien ne pourrait lui résister. Il croyait pouvoir réunir tous les hommes dans un univers dépourvu de haine et de guerre, il était persuadé que l'on pouvait vivre dans un monde d'entente et de paix. Il voulait sortir chaque SDF de la misère, rendre sa dignité à chaque individu mais comment faire face, vu l'état des finances publiques ? Il voulait abolir la guerre mais protéger le pays, il voulait aider les plus défavorisés mais sans toucher aux avantages des plus riches : et pour ce faire, il se dispersait, il courait à droite à gauche, essayant de rallier à lui les autres pays. Il espérait réunir toutes les nations, la main dans la main, mais c'était sans compter les coutumes ancestrales et leurs dictateurs belliqueux. Se dressant contre les riches industriels, il voyait déjà reverdir des forêts luxuriantes peuplées de fleurs et d'animaux, en quelque sorte un nouveau jardin d'éden. Il rêvait d'interdire toutes formes de chasse, de braconnage et de torture mais il avait oublié le monde sans pitié des spéculateurs. Il tenait des propos délirants et enthousiastes, croyant tenir la vérité, mais que faire, face aux associations acariâtres ? Il voulait des oiseaux dans le ciel, des sourires sur les visages et des rires dans les yeux. Il voulait tarir les sources des larmes, il voulait éteindre les feux de la colère et taire les armes. Il avait beau remuer ciel et terre pour atteindre son but mais partout il se heurtait à l'incompréhension des autres. Il était une fois un petit homme qui se croyait un grand homme mais il n'avait pas compris que le gouvernement obligeait à un travail de groupe. Et malgré les réflexions sarcastiques de ses ministres, il continuait à se démener, tant et si bien qu'on le prit pour un polichinelle et tout le monde se mit à se moquer de lui. Seul dans sa bulle, il ne s'était pas rendu compte que ce n'était plus lui qui tenait les rênes du pouvoir mais ses ministres qui s'étaient ligués contre lui. Et puis un jour, las d'entendre ses jérémiades, influencé par les pays alentour, par les formidables réseaux politiques et les fomenteurs de toutes sortes, le peuple se révolta et décida de l'enfermer pour de bon dans sa propre bulle. Et pour le citer en exemple aux générations futures, ils le hissèrent sur un piédestal afin de bien démontrer le modèle de la bêtise humaine. Parfois, si vous regardez bien au travers de cette bulle, vous pouvez le voir encore gesticuler à chaque nouvelle pollution, à chaque nouvelle catastrophe, à chaque nouveau génocide... Thérèse – http://samedidefi.canalblog.com/ |
Petite prose par-dessus l'ombrage |
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Trois petits tours et puis s'en vont... C'était un après-midi froid de février, Ventôse, comme disaient à juste titre les Républicains, car en ce sept Ventôse de l'an de grâce deux mille treize, l'Aquilon pinçait nos joues en glaçant notre front... Sur la bannière de bitume se déroulant à l'infini, ce jeudi vers quinze heures, ronronne le chaud frottement du caoutchouc noir et cranté, assisté du ronflement régulier de la machine tranquille qui se meut à travers des sites froidement vides de vies humaines. Ce panorama, voisin des aurores boréales, se réconforte d'une chaîne discontinue de terrils, aboutissement d'un travail d'antan, de longue haleine, d'hommes casqués dont les yeux vitreux si luminescents, creusés dans un visage fardé de noirceur, brillaient autant qu'un phare au milieu des ténèbres. Dans une statique dépendante, itinérante et bercée par les imperceptibles secousses cadencées, le regard, rivé vers ce néant insipide qu'est cet espace goudronné, grisâtre et plat, finit par se lasser de cette monotonie et, peu à peu, élève ses pupilles. Tant prisonnières dans cette immobilité, elles s'évadent par-delà les hauteurs du firmament, insatiables de ces nues enchanteresses, elles s'égarent avides d'élévation, esquissant ces linéaments éphémères. Le monde remarquable de ces nébulosités merveilleuses inflige à la vue un magnétisme obnubilant, la figeant sur l'immense vitre frontale : claustré dans cet habitacle confiné, subissant son cheminement, le passager trouve enfin une échappatoire à son inertie. L'appel d'Aquilon en pleine tourmente résonne et l'invite. Son dynamisme ardent défie ses homologues liquéfiables. Le courroux des cieux, tableau fascinant aux arcanes impénétrables, suscite chez l'observateur de l'émotion et de la curiosité, mêlées de crainte… Des nuages étagés se superposent parallèlement ainsi que des écharpes étirées de toute leur longueur, emportées et maintenues dans les airs par le souffle puissant de la bise, métamorphosant le paysage cosmique en univers fantasmagorique. Inlassablement, les prunelles minutieuses scrutent chaque détail, si fugace, qu'inéluctablement il faut tout saisir en un vaste et prompt coup d’œil. Cette pléthore de nuées, toutes différentes mais rimant toujours en [ys], (suffixe latin), disciplinées ainsi que des étendards déployés au milieu de la sphère aérienne, étale un « je-ne-sais-quoi » pictural des œuvres de Tiziano Vecellio, mon ancêtre, plus connu sous le nom de « Titien », et comble de bonheur l'âme du poète. A la base, un amas diffus de nuance bleuâtre se dessine paisiblement comme une chaîne de montagnes enneigées obstinées à s'élever au plus haut point. Leurs sommets nivéaux aux adrets, orangés par le rayonnement du spectre lumineux, ciblent avec ténacité le couvercle opaque qui les emprisonne. Leurs crêtes acérées pointent avec détermination ce plafond funèbre surplombant qui obstrue la distension de leur envergure. L'étage du dessus s'apparente à un amalgame dense et compact, gris comme l'asphalte. Çà et là apparaissent des reflets bleutés qui n'ôtent pas à cette couverture ennuagée sa véhémence menaçante. Enclavée sous ce globe ténébreux, la lumière s'échappant du dessous, fuyante et si entêtée, veut atteindre la voûte azurée en s'infiltrant par les maintes fissures de l'arche ardoisée fendillée… Car… justement, au-delà de cette coupole étouffante d'obscurité, respire le dôme céleste azuréen, si clair, si limpide… Une bouffée apaisante de sérénité… Seul un point brillant, filant, laisse derrière lui une traînée blanche et lumineuse telle une comète. Sa percée en une trajectoire techniquement rectiligne ramène tout penseur à la terre ferme. Dans un contexte temporel, essentiellement matérialiste, il lui rappelle que cet atome appelé ordinairement « aéroplane », complété d'on ne sait quel numéro, transporte des vies humaines… Sujet de méditation métaphysique ? Tant d'êtres, infiniment petits, traversent l'immensité interstellaire en toute simplicité, installés dans un écrin métallique propulsé… Ce point infinitésimal dans l'univers représente l'Homme. Le microcosme humain dans l'infinitude céleste devrait inciter tout un chacun à la modestie, à la déférence, autrement dit : au respect ! La majesté, la magnificence, la puissance incommensurable de leurs éléments, font de la Nature et du Ciel leur Supériorité ! Cela vaut bien une leçon d'humilité pour l'homme, lui confirmant qu'il restera à jamais infiniment petit ! Noble Ciel, ô firmament adulé des troubadours et des poètes de toutes les époques ! Ciel si vaste, sacré et intangible, présent depuis que le monde est monde, avant même sa création ! Durant ces millénaires, tu en as vu défiler sous ton aile, des saisons et des drôles d'existences, des bêtes intelligentes et des hommes très bêtes ! Tu restes planté là, inconstant et nauséeux parfois, devant ce monde à la face tellement minable ! Indétrônable, tu demeures grandiose et majestueux ! Les rênes dominantes des mortels s'appellent jalousie, avarice, gain, violence, tuerie, débauche, luxure, vice, guerre ou attentat. L'orgueil et l'outrecuidance façonnent leur langage, orné de vulgarité et d'insultes, chassant les mots tels que tolérance, considération, égard, estime, politesse, respect dont le sens sera inconnu d'ici quelques années, s'il ne l'est déjà pour beaucoup ! Jadis, les Gaulois, bien qu'indisciplinés, vénéraient les forces de la nature. Ils étaient très pieux, priaient en se prosternant en signe de soumission. Malgré leur foi, ils conservaient une grande crainte du ciel. Deux mille ans après, plus de foi, plus de croyance, et avec ça plus de loyauté ni de conscience : toutes les valeurs rejetées, que deviendra l'humanité ? Toi, Ciel suprême, « Au-delà » mystérieux, tu restes le seul Maître ! Et nous, pauvres insectes humains, subirons la loi que tu ordonnes ! Pour les siècles des siècles, ta souveraineté dominera l'homme si vulnérable ! Maria-Carméla Duhin-Carnélos Février/Juin 2013 |
Noyelles sur Escaut |
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Si un jour, délaissé par le ciel Tu te poses à Noyelles Un village aux deux voyelles Le coin de paradis t'appelle Tu peux en toute confiance y poser tes ailes Tu seras accueilli par toute l'équipe de M. Loyez Le plaisir de côtoyer le souvenir de M. Masset Cet endroit paisible et très beau Où s'écoule la rivière « l'Escaut » Très tôt, le matin, Marcher ou courir le long du rivage Et c'est certain Rencontrer des gens de ton village Effectuer ces balades matinales Le long des berges de ce beau canal A la poursuite de ton destin Que l'on nomme le canal de St Quentin Dans l'eau et son débit Y déverser tous tes maux, tes cris Ici, où se sont installées quelques usines Au retour, boire un verre chez Françoise Où, des amis, tu croises Toujours mieux, telle est ta devise Pourtant ce n'est que Noyelles sur Escaut, pas Venise. Pour la Mairie de Noyelles-sur-Escaut – Janvier 2011 André Ecrivain |
La deuxième arche de Noé – suite |
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Une conversation à peine croyable Un « petit gris » prit la parole, son hologramme étant visible des milliers de spectateurs de l'immense salle. Ses lèvres ne bougeaient pas. « Ils utilisent la télépathie ! », confirma K. « Des Terriens, par milliers, représentent l'humanité aujourd'hui ! Vous venez des nombreuses régions de votre planète écouter notre message d'espoir ! » Un mouvement se communiqua à travers la salle comme une onde, les Terriens se concertaient, se regardaient, avaient peine à rester calmes. Le tribun reprit : « Il y a douze mille ans, nous sommes déjà intervenus lors d'une catastrophe géologique à votre secours, certains livres relatent cet événement comme un déluge qui aurait duré quarante jours : même les aborigènes transmettent cet événement à leurs descendants ! Des amérindiens conservent en mémoire collective une information qui leur vient de leurs lointains ancêtres. Ces derniers auraient été translatés par des « oiseaux de fer » sur la Terre. (Un des intervenants capta alors une pensée venue d'une délégation allemande, il répondit aussitôt : « Oui, à peu près cinq cents générations pour douze mille ans ! ») Le tribun reprit : « Il a fallu évacuer vos ancêtres à bord de plusieurs vaisseaux spatiaux. L'ADN des différentes espèces animales et végétales de votre planète a été stocké dans un vaste récipient, d'où l'Arche du latin ARCA : coffre, et les conduire vers une planète accueillante, le temps de s'organiser et de préparer le retour sur terre. Le voyage interplanétaire a duré un peu moins que quarante jours. » Un personnage blond prit le relais, répondant à une question que se posait un « voyageur » d'une autre région terrestre. Le personnage n'avait fait que penser mais les « hôtes » avaient capté son message (télépathie?). On sait maintenant que dans quelques années, on saura détecter les ondes « cérébrales » et les interpréter afin de commander des interfaces : des chercheurs britanniques réalisent déjà des expériences avec des chimpanzés, capables de commander des bras articulés par la pensée et de rapprocher des régimes de bananes ! » « La grande question de l'énergie ! Le moteur à vapeur, le moteur électrique, la fission de l'atome, le photovoltaïque… Nous y sommes passés aussi ! » Un autre « ambassadeur » venait de lancer une autre réflexion parmi son entourage. Le blond « suédois » reprit : « Nous passâmes ensuite à la capture des micro-ondes de notre étoile, la fusion thermonucléaire, l'énergie du vide, celle de la gravitation…, les univers énantiomorphes se sont vus l'objet d'étude de votre fameux Sakharov : la galaxie aurait un univers jumeau où le temps se déroule à l'envers du premier ! » Un silence se fit alors, laissant aux auditeurs, témoins terrestres, le temps d'assimiler les infos qui venaient se fracasser à leurs idées préconçues. Quelle était cette planète accueillante où s'étaient installés provisoirement les Humains pendant quarante jours ? Vénus, Mars, Titan, Encelade, Europe ? Les géologues affirmaient que Mars avait connu, de même, cette période de vastes inondations, laissant des traces indélébiles sur la surface de la planète rouge ! Quelle était donc cette nouvelle menace ? Tremblements de terre, éruptions volcaniques, réchauffement planétaire, pollution, guerre atomique, etc. ? La grande révélation « Pensez que vous êtes en bas d'une chaîne de près de quatre-vingts millions de générations, vos ancêtres étaient de simples cellules ! » Des centaines de milliards de planètes sont habitables dans notre galaxie ! Quand vous regarderez le ciel nocturne, pensez qu'autour de chaque étoile, gravitent une ou plusieurs planètes où peuvent demeurer des espèces animales ou végétales ou autres ! » Le membre d'une délégation australienne pensa aussitôt : « Combien sont effectivement habitées ? » L'orateur rétorqua : « Retenons seulement qu'il y a plusieurs dizaines de milliards de civilisations dans la Voie Lactée ! Ici, vous êtes entre vous, entre Terriens ! Ce style de réunion est actuellement réalisé dans des centaines de lieux, sur des astéroïdes appartenant aux ceintures de petites planètes orbitant autour d'étoiles concernées par notre PROBLEME ! » Le journaliste scientifique intervint alors avec véhémence ! « Nous y sommes ! C'est le réchauffement climatique ! Nous avons mis la Terre en garde ! » Son hologramme apparut sur la « scène. » Tous les délégués purent ainsi suivre son intervention. « Nous avons essayé pendant des décennies de convaincre nos compatriotes de changer de mode de vie ! » Un de nos hôtes répondit alors : « Ce n'est pas un problème de réchauffement climatique ou encore de pollution ! Nous avons à faire au phénomène de coalescence de deux naines (blanche et rouge), distantes de 14,3 années-lumière ! WOLF 424 A-B C3 ! Nous devons vous emmener à l'écart des rayons gamma comme nous vous avions embarqués, il y a 12 000 ans, pendant le « déluge » responsable de l'engloutissement de la fameuse Atlantide. Ce déluge, responsable de ce désastre, a été commenté par Platon ! » Nous allons vous préparer au « voyage » vers une autre patrie. Il durera quarante années ! Pensez à la fameuse traversée de Moïse ! Quarante ans ! » Un des « ambassadeurs terriens » pensa fort : « Mais quarante ans, c'est long ! Comment allons-nous vivre ? Ou plutôt mourir ? » Le deuxième « suédois » rétorqua : « Vous oubliez que la notion de temps est une simple variable : nous sommes ETERNELS ! Et vous le serez aussi ! Votre mission consistera à préparer physiquement et moralement vos compatriotes au départ et à ce voyage vers une autre planète habitable comme vos ancêtres ont connu dans le passé différents transferts entre mondes accueillants ! » Un « gris » prit la parole : « Nous allons vous redéposer sur votre TERRE actuelle ! » C'est ainsi que les voyageurs interplanétaires repartirent vers leurs « pénates ! » Ce fut le patriarche du groupe K.N.C. qui résuma la situation : « Ainsi, nous avions raison ; nous sommes à la veille de révélations extraordinaires pour notre peuple ! » Le groupe promit de rester en contact les uns avec les autres : mais n'était-ce pas ce que l'on attendait d'eux ? Machinalement, de retour sur le « plancher des vaches », ils tournèrent les yeux vers le firmament ; comme leurs ancêtres qui craignaient que le ciel ne leur tombe sur la tête, ils devinaient déjà les titres des journaux ! Ils se saluèrent de la tête et se quittèrent pour l'instant ! Hertia-May |
Tendresse |
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Sur tes lèvres de jasmin, À ton réveil j'ai déposé, En cet heureux matin, Une myriade de baisers. Pour un vrai bouquet d'amour, Ainsi je t'ai conviée En un monde de tendresse, T'invitant au plus profond de tes jours, Ceux des plus belles années, Faites pour vivre de bonheur et de caresses. Tendrement ainsi, je t'ai conquise, Tout au creux de notre nid. Si loin des erreurs et des bêtises, Que comporte tant la vie. Tendrement, longtemps encore, Je voudrais te garder ainsi, Si près de nos rêves d'or, Quand toute la jeunesse nous sourit. Albert Jocaille |
Hé bien, traduis ! |
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Au petit matin, quelque part, dans une tranchée avancée… « Hé toi, l’alsacien, pourquoi depuis l’aube ils chantent si fort ceux d’en face ?... Ils devraient être comme nous, les fridolins !... gelés !... Toute la nuit, ils ont fait du ramdam, ces cons ! C’est pas Noël !... Ils ont reçu des caisses de munitions ou quoi ?... Ils ont fait le plein de schnaps ? Je suis tellement frigorifié que j’ai le doigt crispé sur la gâchette ! C’est à quelle heure la relève ?... Mais dis quelque chose !... » « Ils ont chanté des refrains de victoire ou de défaite, je ne comprenais pas bien… » « Regarde, il y en a un qui nous fait des signes !... Il veut se suicider ?... C’est comme ça que je les préfère !... En battus d’avance !... Il vient se rendre ?... » « Il veut nous parler… » « Qu’est-ce qu’il a dit ?... Hé bien, traduis !... » « Il veut trinquer avec nous… » « C’est encore une de leurs supercheries ! C’est du poison !... Remets ton masque ! Ils seraient bien capables de nous envoyer les gaz de bon matin !... » « Il tente un rapprochement… » « Qu’est-ce qu’il a dit ?... Hé bien, traduis !... » « Il insiste… » « Il veut mourir en martyr, celui-là ?... Tiens-toi prêt ! Ils créent une diversion pour attaquer en masse ! Ils vont charger !... Faut jamais faire confiance aux boches !... Crois-moi !... Regarde sur ma veste ! Mais regarde ! Tu vois ces décorations ? Quatre citations en quatre ans de tranchées ! J’ai vu mourir plus de camarades qu’il y a de pierres sur le Chemin des Dames !... Blessé six fois et je suis encore là !... Un général m’a serré la main ! Et toi, l’alsacien, qu’as-tu à mettre dans ta balance pour justifier ta présence dans la même tranchée que moi ?... Avec ton accent à couper au couteau, méfie-toi, dans le noir, je ne ferai pas la différence… » « Avant le grand ravage, j’étais instituteur dans mon village mais je suis poilu, comme toi, sous l’orage… » « Qu’est-ce qu’il a dit ?... Hé bien, traduis !... » « Il dit qu’il va s’avancer à découvert, je crois… » « Ajuste la mire !... On va lui dérouler le tapis… rouge ! On va les recevoir en fanfare, ces vert-de-gris !... On est aux avant-postes, presque isolés... Il faudra réagir vite !... Prépare les grenades !... Remets ta cartouchière !... » « Je crois que ses intentions ne sont pas mauvaises… » « C’est un traquenard, une ruse de chleuh !... Ce n’est que doryphores et compagnie !... Regarde !... On voit son casque qui brille sur la pointe et le brouillard se dissipe !... Si cela se trouve, ils sont toute une armée derrière lui !... Et nous ne sommes que deux dans ce secteur perdu !... On va mourir en héros, l’alsacien ! Tu crois qu’ils me donneront une autre médaille ?!... Même à titre posthume, cela fera bien sur la cheminée du père ! Il pourra être fier de son fils, mort pour la patrie !... » « Ils chantent encore… Ce sont des histoires de retour de guerre, de retrouvailles avec les femmes et les enfants… Ça parle d’embrassades, de rires et de pleurs sans fin… » « Mets la baïonnette au canon, soldat, on va saigner du boche !... Si je pouvais encore en dégommer du paysage, c’est nous qui chanterions ces refrains en rentrant plus vite à la maison !... » « Il a l’air sincère… » « Hé toi ! Tu ne vas pas changer de bord ! Ce ne serait pas la première fois dans l’Histoire ! Je t’ai à l’œil et fais gaffe que ma future balle ne soit pas pour ta carcasse !... Et j’aime pas que tu parles allemand, c’est pas normal, dans ma tranchée… » « La brume se lève doucement… Il va faire beau aujourd’hui…Tu entends toutes ces cloches qui sonnent à l’unisson ?... » « Qu’est-ce qu’il a dit ?... Hé bien, traduis !... » « Il dit qu’il va porter un drapeau blanc pour se rapprocher de nous… » « Qu’il aille au diable ! Je vais le plomber comme les autres ! T’as encore des munitions ?... Les tirs préviendront les camarades, à l’arrière. Et cette putain de relève, elle arrive ?... Faut toujours faire tout le boulot !... » « Ils chantent encore… » « Hé bien, traduis !... » « C’est toujours la même que tout à l’heure… » « On dirait qu’ils ne connaissent que celle-là !... » « Ca parle d’été et de moissons, des rivières et de leurs poissons, de l’Amour et des enfants, dans leur chanson… » « Foutaises !... Ils vont abreuver nos sillons, je connais tout de leurs intentions, ce sont des loups envahisseurs !... » « Ils parlent encore de Paix, comme un leitmotiv, à la fin de chaque couplet… » « Qu’est-ce qu’il a dit ?... Hé bien, traduis !... » « C’est toujours le même que tout à l’heure. Il dit qu’il arrive et qu’on ne tire pas sur lui… » « Regarde dans les jumelles ! Je vais l’ajuster comme un lapin, c’est une belle cible, mon premier du matin !... » « Attends, il a un bout d’étoffe blanchâtre dans une main et une bouteille dans l’autre… Il marche doucement. Il sourit avec ses bras en l’air !... » « Que font les autres ? Mais que font les autres ?!... » « Ils l’admirent, je crois… » « Qu’est-ce qu’il a dit ?... Hé bien, traduis !... » « Il parle avec des mots tremblants ; attends, je crois comprendre… » Soudain, un coup de feu a claqué et le soldat allemand a sursauté dans une giclée de sang broyant la moitié de sa poitrine. Jeté au sol, le drapeau blanc s’est inondé de rouge et la bouteille s’est brisée entre deux pierres… « Qu’est-ce qu’il disait ?!... Qu’est-ce qu’il disait ?!... Hé bien, traduis !... » « Il disait : Armistice, Armistice, Armistice… » Pascal Écrit le 11.11.11. |
Les tricoteuses |
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Quel
plaisir d’aller à l’extra- scolaire ! Il y
a toujours quelque chose à y faire. Valérie
trouve sans cesse de belles activités, Et
Bernadette est fidèle au poste pour l’aider. Le
samedi, les filles apprennent à tricoter, Avec
des sortes de laine de toutes beautés. Une
maille à l’endroit, une maille à l’envers, Elles
croisent les points, quel savoir-faire ! Elles
ont commencé par un petit bout, Puis,
elles ont fabriqué un tour de cou. Cela
s’améliore, elles font maintenant un sac, Un
fourre-tout où elles pourront mettre leur bric-à-brac. C’est
un merveilleux passe- temps, Qui
leur servira tout le temps. Quand
elles seront plus vieilles, au coin du feu, Elles
tricoteront encore, le cœur joyeux. Reine DELHAYE BURLION |
Bonjour, |
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C'est de Caudry que je t'écris… à toute personne qui a perdu son identité. (Super, j'ai trouvé un titre à ce courrier !) Je ne vais pas faire de mélodrame mais tout simplement relater mon histoire et profiter de ce concours, déjà, pour écrire, sublimer le quotidien et peut-être être reconnue !? Caudry, je ne connais cette ville que depuis 2009. J'ai toujours habité Somain puis, un autre logement (si je puis dire), à l'HP de Douai. Et oui, je viens de psychiatrie. Pas trop fière de cela mais… pas vraiment le choix ! Une vie plutôt chaotique, une vie qui a cessé d'exister dès l'âge de 32 ans ! J'en ai aujourd'hui 51 ! A toi de faire le compte ! Heureusement, j'ai vécu en couple et surtout j'ai deux filles merveilleuses ! Ouais, j'ai vécu comme tout le monde avant la chute, la dérive, l'enfer. Une fulgurante descente dans l'anorexie. D'où quelques ou plutôt plusieurs séjours en milieu hospitalier, notamment la psy (je l'ai écrit plus haut). Je suis tombée là-dedans sans m'en rendre compte : perdre la notion de faim puis perdre la notion de la réalité ! J'en ai vraiment souffert ! Vivre entourée de « oufs » à longueur de temps, les méthodes des psy… Rassure-toi, je m'en suis sortie (avec tout de même bien du mal). Aujourd'hui je suis en foyer, encore enfermée, mais des sorties, une chambre aménagée…. Je n'ai pas la prétention de me connaître, bien que je me cherche sans cesse. T'as compris que si je suis en foyer médicalisé, ce ne sont pas pour mes cors aux pieds ! (LOL) Si tu me connaissais, tu te rendrais bien compte de mon état mental. Et même si je connais ma pathologie, même si je suis consciente de mes faits et actes, je t'avoue être en grande dépendance, une sorte de conviction de ne pouvoir être acceptée telle que je suis. Tout de même très impulsive, un caractère excessif, souvent insatisfaite de mes choix et naturellement un « après-coup » qui me désole. On ne peut pas dire que je sois très équilibrée ! Un besoin réel d'identité (d'où le titre de cette lettre). C'est très complexe ! Reste un avenir incertain : me projeter vers un futur inconnu, ne pas finir mes jours enfermée… Enfin, pour positiver, je ne suis pas malheureuse (pas heureuse non plus). Je reste active afin de maintenir mes acquis, je brode, tricote et surtout lis énormément (un roman par semaine). Je suis comme dans un carcan et j'ai cette chance de lire et écrire, que les autres résidents de ce foyer n'ont pas. Surtout, je vois tous les mois mes enfants. Je me dis souvent qu'il est trop tard, un peu vrai à mon âge ! Mais j'ai ce désir de vivre. Il n'est jamais trop tard, non ? Qu'en penses-tu ? En conclusion : une chance d'être parmi les trois gagnantes ou gagnants de ce concours ! T'imagines l'estime de soi ? T'imagines la tronche des encadrants ? Allez, en attendant le résultat de concours d'écriture La Caudriole, Je te remercie de me lire et peut-être me comprendre ?… Salutations distinguées. |
Carnet rose Il s'agit de faire
correspondre le prénom avec le nom de famille |
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Certains font double emploi
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http://www.hectormelondaubier.assos-caudry.fr |
CONCOURS |
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Salon du Livre |
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