Bibliographie
SAINT HESBAYE
ÌÌÌÌÌÌ
Nom :
Solau
dit
Saint-Hesbaye Prénoms :
Dominique, Jean-Michel Dates et lieu de naissance :
7 mars 1945 à Maurois (Nord) Etudes
poursuivies : Ingénieur sylvicole simultanément
avec
l’Ecole
Normale Supérieure. Doctorat
en Philologie Romane Professions
antérieures : Professeur
de sylviculture et
d’entomologie Cadre
de l’Industrie métallurgique |
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Titres des Œuvres
1967 EAUX D’ÎLES D’ORS, Premier
Phylactère.
1968 EAUX D’ÎLES D’ORS, Second
Phylactère.
1973 EAUX D’ÎLES D’ORS, Trois.,
Quatr., et Cinquième Phylactère.
1985 EAUX D’ÎLES D’ORS, Sixième
et Septième Phylactère.
1987 ARBRECIEL.
1988 ARBRETERRE suivi de POЀME ÉPARS
DE BRÛLERIES.
1990 AU CLAIR DE L’ONDE BÉGUINE BERCENT DOUCEMENT TES
DIRES.
1998 DES AIRES DE GRANGE AUX ROSÉES D’AVOINE.
1999 DEMOISELLE DES ÉGLANTINES.
2001 EAUX D’ÎLES D’ORS avec
sept illustrations de PATRICK MÉRIC.
2002 LE POLLEN DES ÉTOILES.
2003 LE NORD, C’EST MA CAMPAGNE.
2004 AÇVINE.
2004 DICTIONNAIRE SYMBOLIQUE DE LA FAUNE ET DE LA
FLORE.
2006 UNE ROSÉE DE MIEL.
2007 EAUX D’ÎLES D’ORS, édition
de luxe. Préface de J.L. DUBART.
2009 BERTRY DANS LE CAMBRÉSIS, première
édition en A4.
2009 FLORILЀGE POUR
FLORENCE.
2009 LE VERBE DE LA NATURE, 1130
pages, en A4.
2012 EAUX D’ÎLES D’ORS, édit.
Limitée, en A4, enluminures de D. VAN HONA.
2012 BERTRY DANS LE CAMBRÉSIS, 650
pages, seconde édition en A4.
2015 EAUX D’ÎLES D’ORS, réédition,
revue et augmentée.
2017 BERTRY DANS LE CAMBRÉSIS, 1216 pages,
édition enrichie, en A4.
2019 SUR LES AILES D’UN PAPILLON, avec
les dessins de FLORENCE SOLAU.
2020 LE VERBE DE LA NATURE, 730
pages en A4.
2023 LE POLLEN DES ÉTOILES 272 pages en A4. Œuvre poétique, 1960 – 2020.
2023 MEMOIRES DE BERTRY, 375
pages en A4.
Extrait à consulter ci-dessous,
une étude sur l’origine étymologique de BERTRY
2018 – Membre de la Société
d’Émulation de Cambrai.
2018 – Parraine le Salon du Livre
de Caudry.
2018 – Membre du Cercle royal
d’Histoire et d’Archéologie de ATH Et de
sa région de Belgique.
Titres littéraire et artistiques :
1986 – La Société des poètes et
artistes de France lui décerne
Le diplôme du Grand Prix de poésie
libérée.
1987 –La ville du
Touquet-Paris-Plage le récompense du Diplôme
D’Honneur du 20ème Prix
des Trouvères.
2001 - Reçoit à Arras la Rose
d’Honneur des Rosati d’Artois.
2017 – Le maire Frédéric Bricout
honore le poète et l’historien de la médaille De la ville de Caudry.
Fonctions :
Organisateur de Récitals poétiques.
Conseiller de revue littéraire.
Membre de Comité de lecture.
Services à l’étranger :
1985, « EAUX D’ÎLES D’ORS
» fait parti des sélections de ‘’ Poésies du
Monde ‘’qui recommande sa lecture
et son achat à l’étranger par
Canal des Ambassades et des
Services Culturels.
Bibliographie :
2020,
le livre « PRESENCE DE SAINT-HESBAYE », écrit par :
Jean-Luc DUBART et Muriel Verstichel,
En
l’honneur du poéte, sort aux ÉDITIONS L’AUTRE PAGE, 414 pages.
MÉMOIRES DE BERTRY
À Quiévy
existait à l’époque Paléolithique un chantier de taille de silex où un grand nombre de bifaces ont été recueillis
parmi lesquels les Lagéniformes. Cela té- moigne des plus anciennes occupations humaines dans
notre contrée.
À Clary,
on peut observer la trace d’un menhir de l’âge de la pierre nouvelle (Néolithique). Cela confirme que nos terroirs étaient
habités depuis des millénaires par des
tribus qui se cantonnaient dans les refuges giboyeux des forêts, des marécages
bru- meux ou sur
des coteaux empourprés de bruyère.
Au Paléolithique
moyen ou supérieur, soit environ entre 350 000 ans et 35 000 ans av. J.-C., les hommes de la période
moustérienne moyenne,1, fabriquaient à Busigny un
outillage lithique (travail de la pierre ou de silex). Cette découverte fut
faite en 1877 par Jules Pilloy.
L’âge du Néolithique voit la naissance de l’agriculture et de l’élevage, l’apparition des premières bourgades, l’invention de la poterie, du tissage. L’âge des métaux remonte vers 2 800 ans J.-C., dont le cuivre, le bronze qui est un alliage de cuivre et d’étain.
Entre 1 700 et 750 av. J.-C., la civilisation des « champs
d’urnes » va étendre
l’in- fluence des Celtes jusqu’au sud de la future France
et à l’Espagne.
L’immense et antique forêt d’Arrouaise protégeait une multitude de peuplades. Cette inextricable végétation enfermait la
vallée de l’Escaut, propice aux conquérants, et étendait une de sa sylve
en Cambrésis de Crèvecœur à Bertry.
Ces Celtes, venus de l’Asie
Centrale, apparaissent en Europe Occidentale, pour occuper notre région,
en chassant les premiers occupants. Des aborigènes insuffisamment nombreux et armés cédèrent leurs positions. Les tribus
préceltiques ou celtiques ont amené
sur notre continent le culte de Lug dont la trace nous est conservée par des
noms de lieux. Lug figure un
des plus grands dieux de lumière
du Panthéon Celtique 2.
Homère, né près de Smyrne (Ionie) vers le IXe siècle av.
J.- C, selon Hérodote, le plus
ancien de ses biographes, décrit dans l’Odyssée, chant XI, 13-20, le pays des
Celtes d’Occident « Le vaisseau arrivait au bout de la Terre,
au cours profond de l’Océan. Là, sont
le pays et la ville des Cimmériens, couverts de brumes et de nuées ; jamais le
soleil, pendant qu’il
brille, ne les visite de ses rayons,
ni quand il s’avance dans le ciel constellé, ni quand il revient du ciel vers la Terre
; une nuit maudite est étendue sur ces misérables mortels… nous
arrivons nous-mêmes au lieu
que m’avait dit Circé… ».
Ensuite, le peuple des Cambriens,
arrivés de l’Europe Orientale, s’imposent dans
les contrées.
La tribu des Nerviens qui représentent nos ancêtres lointains,
s’installent sur nos terres. D’après
Jules César, 100 – 44 av. J.-C., (livre 1er, 4), « Les Nerviens descendaient d’une
Tribu germaine, qui, ayant franchi
le Rhin, quelques
siècles plus tard,
vint s’établir sur les rives de l’Escaut pour
s’incorporer à la Gaule ». Il est difficile de savoir ce que germanique
signifie à cette période, puisque les Celtes d’Outre-Rhin sont qualifiés de Germains.
La Nervie
recouvrait une région dont le Cambrésis ne représente qu’une partie. Ces hommes pugnaces vivaient isolés de
leurs voisins les Aduatiques, les Rèmes,
les Vermandois, les Atrébates des
vallées marécageuses de l’Escaut et de ses affluents qui les séparaient des Morins et des Ménapiens.
Au long de la limite méridionale de leur territoire,
se prolongeait de l’ouest à l’est, une chaîne de forêts formée de l’Arrouaise (Atrewasia silva), de la Thiérache (Teoracia silva), et de
la Fagne (Fania silva).
Germaine Faider-Feytmans souligne « Dans les limites de la cité des Nerviens », 1952, « que cette suite de forêts
constituait une zone frontière comme le prouvent plu- sieurs toponymes de l’endroit, telles
les agglomérations de Moislains (Somme) et Molain (Aisne).
Ces toponymes proviennent d’un terme pré-romain
latinisé en Mediolanum qui signifie rendez-vous
de frontières…
En ces lieux de rendez-vous de
frontières situées au cœur d’un glacis neutre, se tenaient des assemblées ou des marchés ; or Moislains,
comme Molain, sont situés de telles sortes qu’y pouvaient être ménagées des rencontres entre trois peuples : Moislains se trouve proche à la fois des Nerviens,
des Atrébates et des Vermandois, et Molain des Nerviens,
des Vermandois et des Rèmes ».
Roger Dion
rapporte ces sites, 3 : « un Molain
(Aisne), sur les confins des Ner- viens (Bavay-Cambrai) et, plus à l’Ouest,
un Moislains (Somme), sur les confins des Atrebates (Arras) ».
Plutarque, biographe et moraliste grec, né vers 46/49 – mort vers 125,
indique dans le « De bello Gallico » que « César fit campagne contre les plus sauvages et les plus
belliqueux d’entre eux, les Nerviens, qui vivent retirés dans
d’épaisses forêts ».
Strabon – Diodore de Sicile, liv., V, décrit
« Les Nerviens avaient la taille haute et bien proportionnée, les membres
nerveux, la peau blanche, les yeux bleus, le regard sévère, la démarche altière, les mouvements brusques, la voix
forte et menaçante ». Ces valeureux guerriers s’équipaient d’un sayon
Jules César, 100-44 av. J.C. dans, « La guerre des Gaules » au livre VI, précise que « les bains étaient mixtes dans les rivières, et que les vêtements des femmes en usage sont des peaux ou de courts renoms (boléro) qui laissent à nu une grande partie du corps ».
Tacite, 8, indique que « Les
Nerviennes étaient presque ravalées, dans leur inté- rieur, au rang d’esclaves, ne pouvant se
dispenser d’obéir à toutes les volontés de leurs maris, qui avaient
sur elles droit de vie et de mort comme sur leurs enfants ».
Augustin Thierry dépeint
ces intrépides résidents dans « Histoire
des Gaules » : « Amoureux de
l’indépendance sauvage des Germains, les Nerviens regar- daient en mépris
les autres tribus de leur race adoucie par le commerce et les arts ; tout accès
chez eux était
interdit aux marchands étrangers ; ils rejetaient l’usage
du vin et les autres délicatesses de la vie, comme des
voluptés honteuses propres seulement à effémi- ner l’homme
et à énerver son courage ».
Comme moyen
défensif, cette peuplade
nervienne pratiquait l’écimage des arbres où les ronces, se développant sous
les branches, formaient le munimentum dont
rapporte le conquérant romain. Cette protection fermait
toute incursion à l’envahisseur. Lors d’une attaque, les hommes cachaient leurs
femmes et enfants au plus profond des forêts pour occuper des îlots inaccessibles au milieu des marécages. Stabon, le géographe grec, décrit, avant
le début de notre ère, dans son «
Immense
Géographie », la
vie de ces peuples. Réf : Chapitre 3, 4, 5. De cette configuration
terrestre, les Nerviens se protégeaient dans des enclos appelés « RAY 4 », et possédaient,
peu ou pas, de cavalerie mais ils surprenaient
l’ennemi grâce à une infanterie combattant en phalanges et connaissaient
l’usage de la pique enflammée, imbibée de houille.
Ce groupe ethnique à forte identité
martiale frappait des monnaies d’étain, de bronze
et de potin dont les plus célèbres sont connues sous l’appellation de potin au ra- meau. Le peuple des Silvanectes a coulé
une remarquable monnaie de bronze.
Les chefs de tribus, guerroyant contre les légions
de César, communiquaient entre eux à l’aide
d’un véritable langage des feuilles. Anatole France raconte dans « Clio »,
l’histoire du résistant
Komm qui prépare
un soulèvement des villages gaulois : « Or, tan- dis qu’il chevauchait avec ses fidèles le
long des saules, un messager, vêtu de la saie
rayée, lui remit une branche de frêne liée à une tige de bruyère pour
lui faire entendre que les Romains
avaient soupçon de ses desseins et pour l’engager à la prudence. Car telle était la signification de la bruyère
unie au frêne. Mais, il poursuivit sa route et pé- nétra dans le
territoire des Trévires… ».
À cette époque, la Gaule renfermait plus de TROIS CENTS PEUPLES
DIVERS. Cette population s’adonnait au culte de l’Arbre,
honoré de gui, et vénérait
l’Ours comme le premier
dieu de l’homme.
Après des siècles
« l’Atlas linguistique de la France
», p. 15, dénombrait en 1918, un héritage encore supérieur de 600 patois.
Notre Gaule qui
disposait de vastes massifs forestiers, délimitait ces peuples aux frontières tribales et abritait des
sanctuaires aux vertus sacrées. La toponymie a légué également le souvenir
des rivières conférant
au cours d’eau une sanctification supplémen- taire pour son rôle de limite tribale afin d’échapper au monde
des autres hommes. Sans oublier le principe des hamadryades
qui représentaient les nymphes des arbres, bien con- nues dans toutes
les traditions indo-européennes, y compris en Inde, en Grèce et à Rome,
et particulièrement présentes chez les Celtes et les Gaulois. Ces
nymphes conféraient à chaque arbre, notamment au chêne symbolisant une force invisible
et au frêne cosmique5, Yggdrasil, une vie propre, ainsi qu’à l’ensemble forestier une existence supérieure éma nant du regroupement de toutes ces entités.
Ces immenses
forêts, de la Germanie et de la Gaule dont celle de l’Arrouaise, émerveillèrent les Romains qui y
pénétrèrent, mais elles firent naître chez eux une sorte d’inquiétude et même de terreur sacrée dont Pline l’Ancien dans
son « Histoire Natu-
relle »
et Tacite se sont faits les échos.
Par ailleurs, le Colonel Braghine relate
dans « L’énigme de l’Atlantide » éd. Payot,
un témoignage de Pomponius dans Chorographia (III,
5) ‘’qui est le plus ancien traité de géographie qui ait été conservé’’, et confirmé par le même Pline, II, 67 : « En 62 av.
J.C., un bateau portant des hommes à peau rouge d’origine inconnue fut poussé
par la mer sur la côte de Germanie ». Ces hommes n’étaient point des Celtes !
Les deux
premières époques de l’histoire de France se distinguent ainsi : des ori- gines à 51 av.
J.-C., la Gaule indépendante,
et de 57 av. J.-C., à 476, la Gaule romaine.
En 57 av. J.-C., ces intrépides
Nerviens s’opposèrent à la VIIe légion romaine. Jules César commence par attaquer les Rèmes, par surprise, qui se soumirent. Une coali- tion se forma. Le conseil commun des Belges se réunit
alors, et plaça au premier rang Galba,
roi des Bellovacques, en accordant le commandement
supérieur à Diviciacos, roi des Suessiones. Les Bellovacques alignèrent 60 000 hommes,
les Suessiones 50 000, les
Nerviens 50 000 aussi, les
Atrébates 15 000, les Morins
25 000, les Ambiens 10 000, les
Ménapiens 7 000, les Calètes 10 000, les Veromanduens 10 000, les Aduatuques 19 000 et les peuples
comprenant les Éburons,
Condruses, Céruses et Pemanes 40 000. Les Nerviens
constituaient ainsi un contingent important. Aussi, Labienus et la Xe
légion 6 sauvèrent
la situation en apportant la victoire. Cette bataille de la Sabis mémorable et sanglante,
dans notre contrée, anéantit 60 000 combattants et fut réduite à 500 humains
va- lides
selon Jules César. Ce vainqueur de « La
Guerre des Gaules » soumet les Atrébates
et les Morins sans jamais éliminer les Celtes en indiquant que certains
Nerviens se sont ralliés aux Romains notamment le célèbre
Vertico.
Suite à cette hécatombe humaine, il
n’y avait plus d’hommes disponibles pour cultiver
les champs. Ceux-ci subissant la conquête romaine firent une soumission com- plète à Rome.
Quintus, un fidèle lieutenant de César, occupa le pays avec sa légion et réprima
dans le sang les soulèvements des survivants Nerviens.
Dans le « notice historique sur Walincourt », J.-B. Blin, 1817-1892, évoque, à la première page, cette décimation et leurs conséquences où les terres en friches repartaient en taillis et devenaient des futaies : « Située dans le pays des Nervii que les romains avaient dépeuplé, cette localité fut, selon toute apparence, choisie par quelques colons, que Rome y envoya, pour cultiver et repeupler la contrée ». Référence, tome 31 de la Société d’Émulation de Cambrai, 1872, seconde partie, page 119. Ces aventuriers chargés de remettre en culture le pars, emportèrent avec leurs familles diverses semences de blé, d’orge et d’avoine pour les chevaux, plantes originaires de l’Asie ; pour se confectionner de la bouillie et un pain grossier.
Il en est de même du récit de Henri Montigny qui confirme dans son ouvrage :
« Notre histoire à travers celle de Clary en Cambrésis », page 13, Les Amis du Cambrésis, 1988 que « Rome fut
obligé d’y établir des colons, qui y fondèrent un certain nombre de villae autour
desquelles se groupèrent par la suite d’autres habitations destinées à leur serviteurs ou érigées par leurs
voisins ».
Ces pionniers édifièrent sur
différents territoires vallonnés des métairies où se re- groupèrent des cabanes de captifs
assignés à les servir, quelques décennies avant Jésus- Christ. Ces Serfs sont désignés dans le code de l’époque « Servi cenfiti, adscriptitii, ad- dicti gleboe » signifiant attachés à la glèbe. Une donation ou une cession
de terre s’effec- tuait avec l’intégrité des hommes et du
bétail. Les esclaves portaient des anneaux de fer aux oreilles, aux doigts, bien souvent aux pieds. Ils ne
pouvaient se marier sans le con- sentement du « maître », ni abandonner leur domicile, ni prendre aucun affranchissement sans leur bon plaisir. Leurs épouses,
asservies à l’animalité, se sanglaient d’un collier de cuir. Certaines femmes ainsi que des hommes, insoumis à la
vente gitaient avec d’autres vagabonds
sans scrupule, dans des abris à part, couverts de lierre de branches de
halliers et de gazon.
Les
distinctes communautés agraires prirent inéluctablement le nom du Chef ro- main, en l’occurrence Berelgeijs pour se perpétuer et évoluer avec
le langage jusqu’à notre Bertry actuel,
et pour d’autres hameaux les Mérovingiens, arrivant
cinq siècles plus
tard, léguèrent à leur tour leurs empruntes étymologiques.
Les fouilles effectuées en 1862, à la rue de Fervacques, et à gauche du chemin de Montigny,
témoignaient de fondations romaines. Ces vestiges de métairies aux habitations
sédentaires remontent ainsi à plus de 2000 ans d’histoire de Bertry. L’histoire in- consciente a épaissi le halo de ces
recherches nimbant la connaissance de nos cités.
En
27 av. J.-C., l’empereur Auguste
donna aux territoires gaulois une organisation stable durant trois siècles. Il délimita une province de
Belgique avec les pouvoirs d’un légat
propréteur dont à l’intérieur les Nerviens reçurent le titre de Cité Libre qui furent exemptés
de l’impôt, le stipendium.
Vers 40
après J.-C., le géographe romain Pomponius Mela
rapporte que « Les druides enseignaient dans le secret et sur de longues périodes,
vingt ans, soit dans une grotte, soit
dans des bois retirés ». Ces hommes de pouvoir, (juges, diplomates, chirur- giens…), possédaient de vastes connaissances qu’ils confrontaient avec celles des savants étrangers de passages chez eux. Ainsi,
le philosophe latin Jamblique, 250-325, écrit que le Grec Pythagore, lui-même, le père de la géométrie, s’est « instruit à
leur contact ». Pour figer
leur savoir, ils transposaient les phonèmes gaulois
en lettres grecques. Les pre- miers druides ayant appris cette langue auprès des colons
Grecs de Massalia, ‘‘future Marseille’’. En se servant
de symboles mathématiques, ils interdisaient au peuple d’utili- ser l’écrit afin d’en garder l’usage exclusif.
Ainsi, de l’an 96 à 180, la Gaule connaît une prospérité sous les Antonins.
Dès 259, sous Gallien, les régions
situées à l’extrême limite de l’empire romain
subissent les vicissitudes des migrations venues de la Germanie. Ainsi,
les Francs infil- trent les territoires moins peuplés et multiplient les
incursions dans les régions de Bavay et du Cambrésis.
Au IIe siècle, Rome
instaure la Pax Romana (la paix
romaine), qui permit une période de
sérénité pour tous les peuples. L’expression fut immortalisée par Pline le Jeune. Pendant cette durée, l’empereur,
avec une main de fer, empêcha les tribus con-
quises de se livrer à la guerre. Des voies de
communication favorisèrent les échanges et le
développement de l’économie. Dans les provinces, l’armée était constituée de péré- grins, c’est-à-dire de résidents de l’Empire, non-citoyens,
des Barbares. Ce mot barbare a
d’ailleurs un sens très particulier chez les Romains
: on nomme ainsi les peuples qui ne parlent
pas le latin et qui ont leurs
propres croyances.
Le savant
Claude Ptolémée, V. 90-v. 168, précise dans son « Guide géogra- phique » : « Les Atrébates occupent la zone maritime et s’étendent vers l’intérieur… Leur oppidum
est Nemetacum. Après les Bellovaques
et les Ambiens, se trouvent les Morins dont l’oppidum méridional est Tarvanna ; puis les Tongres
et les Ménapiens, il faut men- tionner surtout
ces populations, les
Nerviens dont l’oppidum est Bagacum ».
Au IIIe siècle, l’insécurité revient et d’autres bandes
barbares terrorisent les ré- gions, ruinent les villes et les campagnes se désertent. Ce furent les Francs formés
par les Chamaves, les Chattuaires, les Bructères et les Saliens, auxquels
s’ajouteront ensuite les Tubantes, les Tenctères, les
Tongres, les Usipètes, et les Ampsivariens,
avec les Frisons, les Chauques, les
Saxons, les Angrivariens, les Lombards, les
Chérusques, les Chattes ainsi que les
Alamans.
Dès 242, les Francs occupent les territoires de l’Escaut. Sidoine Appolinaire, un poète
de cette époque, les décrit de la manière suivante : « Une large chevelure rousse leur
descend jusqu’au front tandis que leur nuque reste à découvert… Dans leurs yeux glauques luit une prunelle couleur d’eau ;
à leur visage rasé de minces touffes de poils
où passe le peigne tiennent lieu de barbe… ».
En 300, les Francs Saliens s’installent en Zélande et en 350, ils s’établissent en Toxandrie.
Pendant l’année 313, l’empereur
Constantin autorise la chrétienté. Rome devien- dra le siège de l’Église romaine
catholique.
En 346, première
trace d’un évêque à
Cambrai.
En
395, partage définitif de l’empire romain
en empire d’Orient
gouverné par Ar- cadius, et
empire d’Occident dirigé par son
frère Honorius.
Au IVe siècle, sur les prescriptions des conciles, les
diocèses épiscopaux adoptè- rent
les réformes administratives sous l’impulsion de saint Rémy. Ces territoires sont dé- volus à la
juridiction de chaque évêque en Belgique seconde. Ainsi, ces démarcations furent calquées sur les civitates du bas-empire. Le diocèse de Cambrai adopte les limitesde la civitas Cameracensis qui présentent cette singulière correspondance dans ses grandes
voies aux limites
des Nerviens. Le territoire du Pagus Camerensis s’affirme.
Les historiens et les poètes grecs
et latins attestent, en divers endroits de leurs écrits, ainsi que les chroniqueurs, le souvenir d’un grand
nombre d’hivers remarquables par
leurs extrêmes endurances. Déjà, en l’an 396 av. J.-C., la neige persiste
intensément dans Rome pendant quarante jours, jusqu’en Germanie.
Au début de ce cinquième siècle
après J.-C., une période d’accalmie s’installe
entre les Romains et les Francs, gâchée par l’arrivée des cohortes de
Huns qui poussent les autres
peuples barbares dont les Vandales, les Wisigoths et les Burgondes
vers l’ouest. Le Rhône et la mer Noire sont entièrement
pris par des hivers polaires. Dans la nuit du
31 décembre 406 au premier janvier 407, les Vandales, les Suèves et les Alains se ruent sur
la Gaule avec leurs attelages. Par cette brèche affluent les Burgondes,
Alamans, Saxons, Hérules,
Cépides…
Dans «
l’Histoire de la Gaule Romaine », Bordier rapporte que « La Gaule-Belge ou Nervie fut
inondée et tellement dévastée, que la ruine du pays eût été moins complète si l’océan eût débordé sur les campagnes
». Un chroniqueur contemporain décrit pareil-
lement la dévastation nocturne du 31 décembre
406 : « Quand l’océan aurait inondé les Gaules, il n’y aurait point fait de si horribles dégâts », ‘’ Si totus Gallos
sese effudisset in agros,
Occcanus, vastis plus superesset aquis ‘’ (Carm. De Provid, Div.).
Ainsi, 400 000 hommes dont 100 000 guerriers franchissent le
Rhin et le Danube absorbés par des
glaces très épaisses. Pendant cet hiver d’une absolue rigueur, les Ger- mains en
profitent pour franchir d’autres fleuves tandis que l’anomalie de « l’hiver 547 permet
de traverser à pied sec tous les
fleuves de France 7 ».
Isidore
Lebeau raconte dans sa « Note historique sur l’ancienne capitale des Ner- viens » que « D’innombrables barbares,
chargés de dépouilles et chassant devant
eux des troupeaux d’hommes et de femmes,
fondirent sur les terres des Nerviens et n’y laissèrent pas subsister une chaumière ».
La Gaule-Belgique dont la cité des
Nerviens fut comme effacée de la surface du globe.
Le Cambrésis subit cet anéantissement. Saint Augustin rapporte « Des nations fé- roces et innombrables ont occupé les Gaules ; tout ce qui
se trouve entre les Alpes, les Pyrénées, l’Océan
et le Rhin est dévasté
par le Quade, le Vandale,
le Sarmate, l’Alain,
le Cépide,
l’Érule, le Saxon, le Bourguignon, l’Allemand, etc.
». Ces dévastations dépouil- lent l’Europe.
Les années 270 à 481 témoignent de
ces incursions et précèdent à l’arrivée sur le
trône des Mérovingiens.
En 414,
les Goths provenant du nord de la mer Noire s’emparent de Cambrai.
En 447 - 448 8, des hordes de Francs Saliens,
déferlant des pays de l’est, sous la conduite
de leur Chef Clodion, 428-448, «
ravagèrent la forêt charbonnière et anéantis-
sent ce qui avait échappé à l’œuvre de dévastation des autres
conquérants,9, puis
enva- hissent
Bavay qu’ils mettent à feu et à sang, en exterminant la domination romaine du Cambrésis. Prévenu, Claude Constantin III,
accourt de Bretagne, débarque à Boulogne à
la tête d’une formidable armée, grossie de guerriers en chemins, afin de
« les tailler en pièces », notamment le long de la chaussée romaine de Reumont,10. Il y eut « de part et d’autre
40 000 combattants tués11 ». Cette titanesque bataille
ensanglanta la grande plaine sise entre Bertry, Le Cateau, Inchy, Reumont et Troisvilles qui n’étaient pas délimités par le
cadastre. Il est vraisemblable que ce carnage au pied du ’’ Mont Maudit’’ a donné son nom à
Reumont !
Son héritier
Clodion le Chevelu
« gagna par cette conquête
le titre de roi de Cam- brai et fit dans cette ville un massacre
général des Gallo-Romains,12 ». À la suite, il con- quit les territoires des Nerviens « qui étaient aussi
ceux de Haynaut et du Tournesfis et de Païs d’Artois
furent attribués à la seigneurie de Cambray sous le
nom de Royaume ; et Clodion pour marquer de sa plus importante conquête
(Cambrai) il y transféra le siège
de son empire, prit le titre
de Roy de Cambray, laquelle au rapport de Meyer, il
confirma Chef de Haynaut, de Brabant, d’Artois, de Flandres et de Tournefis,13 ».
À cette possession territoriale des
Francs Saliens, le général romain AETIUS les vainc à Vicus Helena (près
d’Arras), et leur accorde un ’’ foedus’’ 14 permettant au peuple devenu des fédérés de s’installer sur ses
terres avec ses propres lois, tout en assurant aux citoyens romains une survie des leurs. Cette disposition aida
les Romains à sauver l’es- sentiel de leur civilisation. Plusieurs rois francs se
succédèrent à Cambrai et à Tournai, dont
Childéric 1er, général romain et gouverneur de la Belgique seconde
et ce, jusqu’à l’avènement de Clovis en 481.
Entre 446 et 451, arrivée dans le Cambrésis des Francs Saliens
qui sonnent le glas de l’autorité romaine. « Ne trouvant que
des ruines et des friches », ces Francs installent leur capitale à Tournai.
Après un règne d’environ vingt ans, Clodion
mourut vers l’an 448. Son successeur Mérovée fut mis sur le bouclier, et
proclamé roi des Francs. « Il prétendait être fils de la femme de Clodion,
et d’un monstre
marin, qu’on regardait
comme une divinité…15 ». En 458, Childéric Ier lui
succède.
Grégoire de Tours, Clermont, vers 538 – Tours, vers 594, rapporte
dans son « His- toria Francorum », que « Clodion
écrasa les Romains et s’empara de la cité de Cambrai où il ne résida que peu de temps ».
Vers 450, la rivalité tribale celtique de Vortigern
contre celle des Pictes se mani- feste par une
sauvagerie criminelle.16 Pendant
ces années les Francs occupent les terri- toires aux
Pays-Bas, jusqu’à la Somme.
En 476, lorsque le dernier empereur, Romulus
Augustule, abdique devant le roi des
Goths, l’Empire romain d’Occident n’existe plus. Ainsi le temps historique de
la pa- cification romaine en Gaule se termine à près de 500 ans où
la colonisation ne fut pas homogène.
En 510, confiscation par Clovis du
royaume de Ragnacaire de Cambrai. Clovis était devenu roi des Francs à l’âge
de 15 ans. À sa mort, survenue
le 27 novembre 511, le Royaume
connaît des luttes fratricides qui conduisent à la naissance des royaumes de Neustrie
et d’Austrasie.
Vers l’an
600, le futur Cambrésis et le Pagus du Hainaut se trouvent inclus dans le duché de Dentelin, c’est-à-dire dans
la Neustrie.
En 662, le Pagus Cameracensis
fait partie du royaume de Soissons. Il est rattaché à la Basse Lorraine, suite au démembrement de l’Empire
carolingien entre Charles le Chauve et Louis le Germanique.
En mars 709, un
gigantesque raz de marée ensevelit la forêt primaire de Scissy avec ses nombreuses peuplades. Seuls
émergent la merveille du Mont-Saint-Michel et le Rocher de Tombelaine. Ces vestiges
émanent du soulèvement hercynien. L’océan mouvant glace les légions
romaines de César et de Claude. Ce tsunami aura des répercussions jusqu’au Pas-de-Calais, en retardant l’invasion des Vikings
qui amplifieront leurs incur sions.
De
751 à 987, arrive le règne de l’empire carolingien, puis de 814 à 987, la France
féodale et de 987 à 1328, la formation du pouvoir royal avec les Capétiens, (France).
Au début
de l’an 800, la Gaule compte huit millions d’habitants, au lieu de cinq millions
trois mille ans plus tôt.
En 813, au Concile de Tours,
apparaît la première appellation de langue
romane où une forme évoluée
de la langue gallo-romaine est reconnue. Ainsi,
une nouvelle langue
était née, qualifiée plus tard de langue ’’ d’Oïl’’
pour notre région.
En 843, traité de Verdun. Les petits
fils de Charlemagne se partagent l’Empire Carolingien.
À
partir des années
860 et particulièrement le 28 décembre 880 (le 5 des Calendes
de janvier 881), le chroniqueur des Annales de Saint-Vaast d’Arras
et l’auteur des
« Gesta » de Cambrai, 145 ans après les
faits, relatent de façon très succincte le sac où Cambrai est mis à feu et à
sang, par l’incursion des Barbares Normands qui, remontant les canaux, sévissent dans la région,
apeurent la population par des razzias incessantes, violent avec atrocités les femmes qu’aucun
animal ne possède
dans ses gènes,
et extermi- nent tout sur leur passage par l’incendie et le sang.
En 861, 862, 863, création du Comté du Cambrésis.
Les plus
anciennes archives ecclésiastiques que l’on possède aujourd’hui remon- tent au IXe siècle, avec par
exemple une bulle du pape Jean VIII en 878. Bibliothèque de Cambrai, (Archives départementales du Nord).
En 888, le Pagus Cameracensis,
le Pays du Cambrésis, repasse sous la souverai- neté germanique.
Au Xe
siècle, présence des SOHIER
dans le Comté de Vermandois, puis dans le Cambrésis. Ci-jointe,
la généalogie.
En 925, le Cambrésis est rattaché au Saint Empire
Germanique.
En
953, les Hongrois
répandent la terreur
dans le Cambrésis redevenu prospère
en pillant et incendiant l’église Saint-Géry et les hameaux.
En 963, l’empereur Othon II crée les
Douze Pairies du Cambrésis, attachées à certaines
terres nobles et héréditaires afin de donner plus d’autorité à l’Évêque de Cam- brai. C’étaient les Seigneuries de Niergnies, Rumillies, Prémont, Audencourt, Marcoing, Cantaing, Blargnies, Cauroir, Esnes, Cuvillers, Monstrécourt, Bousies.
Malgré la transformation au IVe
siècle de la langue puis celle du IXe siècle et de la naissance des zones d’habitation, le
nom du Colon romain BERELGEIJS qui
avait di- rigé la première communauté de notre cité au temps
de Jules César, apparaît dans la charte
qui renferme le testament de Sohier dit le
Roux, 17,1025–1097,
acté à Cambrai en 1080, chez le
tabellion.
Ce baron de l’évêque de Cambrai commença ses volontés testamentaires
par ses mots : « Moi Sohier, dit le Roux (Rufus) de
Vermandois, Châtelain d’Espehy, pour tou- jours, tant
l’avenir que le présent … ». Résident à la chastellerie
d’Espehy, il décèda durant
la Première Croisade, 1095 – 1099, sous le règne
du roi Philippe 1er,
1060 à 1108, qui avait pour beau-frère cadet Hugues le Grand, comte de Vermandois, 1057 – 1102.
Grand Seigneur ‘’ Sohier dit le Roux ‘’ possédait des biens considérables
dans le Cambrésis, l’Artois,
le Vermandois, le Hainaut, Le Troncquoy, et Bertries, ainsi que dans
d’innombrables autres Provinces de France. Ce Sohier légua à son second
fils Hugues 1er dont « sa postérité prit le nom de Berelges,18 », le château de Berelgeijs, entouré
de fron- daisons et des
terres environnantes. En 1269, Hannotin Sohier s’installe dans cette de- meure. Ce seigneur
de Berelgeijs et du Troncquoy, Capitaine
et Gouverneur du Chasteau en Cambrésis en 1272, épouse
une fille puîsnée du seigneur d’Esnes et pair de Cambray.
Finalement, les influences séculaires des langages et les mutations de
l’ortho graphe, notamment avec
l’apport des différentes invasions venues de Germanie et au- delà, tels les noms de Berto,
Berther ou Berthier, apparaissent sans fondement sur
l’origine de Bertry 19. Le patronyme du colon romain Berelgeijs, de
l’époque de Jules César, 100-44 av. J.-C., transmis
de bouches à oreilles et de générations en générations jusqu’au
testament de Sohier le Roux en 1080, est assurément devenu depuis plus de deux millé- naires la genèse évolutive de notre Bertry
actuel, ainsi en passant de la graphie de 1139
où le nom du village est cité à la succession d’Albéric de Roye,
s’ensuit la transcription Bertherijs de 1176 sur un Titre de la
Léproserie de Cambray.
Il est à remarquer
que la terminaison de ijs de 1080 est
identique à ijs de l’année 1176, 20. Par la
suite, la syllabe finale s’est amuïe.
Au cours du temps, s’ensuivent les transcriptions telles que « Bertheries,
Berte- ries, Bierteries,
Berthreis, Bertries, Berrie, Bertri, Bertrix, Bertigny », ainsi que « Ber- tines » sur des cartes particulières … et « Bettry » sur
la carte du diocèse de Cambrai, par
F. Villaret, en 1779.
Son origine pourrait venir de
l’anthroponyme germanique « Bertheri » ou vrai- semblablement du nom propre primordial romain « Bertharius ».
Ces différentes transcriptions traduisent aussi son implantation
géographique ou patronymique signifiant une « plaine couverte de buissons
», une « habitation de bruyères », une métairie des pâturages
» ou « La villa de Berthar ».
Ces appellations
apparaissent avant ou pendant l’occupation romaine qui laissa des vestiges de constructions au lieu-dit « Moulin de Fervacques
», à proximité du che- min de Montigny.
Eugène Bouly
évoque ces ruines. 21
Édouard Du Chesne
tente, dans « Histoire de Bertry », de 1971, le nom
de « Ber- rie »
qui s’explique par « campagne
rase, sans altitude », ou aussi bien : « bruyère ».
À cette époque, s’étendait l’antique forêt d’Arrouaise,
comme nous l’avons dé- crite, la région étant couverte
de plantes de la famille
des éricacées dont ces dites
bruyères. L’auteur écrit
: « À Clary, existait
un lieu-dit ‘’ Les Bruyères’’ ; de tous temps, le bois de Gattigny, lieu-dit de Bertry, comportait
des riets
ou friches parsemées de bruyères ».
De la cité de Maretz, nom issu du francique
« marisk »,
en 1096, marais,
lieu ma- récageux, ou
de l’ancien germanique « marka », marécage, des plantes de cette famille émigrèrent naturellement sur les friches
proches de celles de Bertry où le sable fut ex- ploité près du moulin de la Louvière.
Le « Dictionnaire de l’ancien français,22 », de 1968, indique que « berrie » appa- raît en 1220, à Cuincy,
d’origine obscure et signifiant « pays plat, grande
plaine, et même désert ».
Ce nom proviendrait d’un mot ligure,
langue antérieure au Gaulois ou du drochi, patois
du Hainaut avant l’an mil.
Denise Poulet,23, dans son ouvrage à l’introduction à la
toponymie, « Des Noms de lieux du Nord-Pas-de-Calais »,
éditions Bonneton, de 1997 ; décrit Bertry émanant d’un nom
de personne germanique : « Bertry, domaine de Berto
».
Pendant
huit siècles, dans le Cambrésis, terre nervienne,
puis gallo-romaine, et enfin franque,
au cours du Haut Moyen Âge, les habitants parlaient un dialecte très im- prégné du latin, sous la dépendance d’un empire d’une
puissance politique de langage germanique.
En 1139,
le nom du village est cité suite à une succession où Albéric de Roye,24, dit Pouvillon
possède, à Bertry et à Briastre,
des terres qu’il lègue, avec le consentement
de sa femme Odile et de ses trois fils, à l’abbaye de Saint-Aubert pour l’avancement de sa construction.
En 1176, le titre de la Léproserie de Cambrai stipule
«
Bertherijs ». En
effet, Théo- dericus de BERTHERIJS témoigne dans un acte de Gérard de
Saint-Aubert,25, surnommé
« Maufilâtre
», (mauvais fils) à cause de sa turbulence et de ses excès. Celui-ci
confirme une donation faite par ses
aïeux à la maison des lépreux de Cambrai. Réf. « Études Éty- mologiques, Historiques et
comparatives sur les Noms de Villes, Bourgs et Villages du département du Nord 26 ». C’est le troisième Titre
connu qui mentionne ‘’Bertry’’.
Le
23 décembre 1224, la Charte
de privilèges, avec celle de Naves, indique
« Ber- teries ». Pour développer une seigneurie, Reinier dit de Bocmont, (Régnier
de Boomont), Seigneur de la famille de Saint-Aubert, avec l’assentiment de sa sœur Yolande,
accorde à la cité les prérogatives de « haute, moyenne et basse justice », ainsi que l’installation du premier moulin dénommé « Banneret », avec l’attribution de plus de 200 fiefs.
Ce Seigneur édicte ainsi cette « loi
de Berteries » : « Nos nostris
hominïbus de Berteries omnes exactiones et tallias remisimus, mediantibus duodecim solidis camera- censis monetae, ex justâ assisiâ adfestum sancti Remigii solvendis ».
Puis, il s’exprime précisément dans la charte
de Berteries : « Debenus villam cam- dem et homines ejusdem ville per dictum
et judicium scabinorum
ville ». Archives du Nord, Fonds de
Saint-Aubert.
Une donation fait suite à un sérieux
litige. B. Laurentie, Gui Doyen, Raoul de Cosdun et Jean
de Laon, archidiacres de Soissons, statuant sur un débat entre l’Église de Saint-Aubert et Reinier dit de Bocmont avec Yolande,
sa sœur, disent
que lesdits Reinier et Yolande sont redevables envers
l’abbaye de 120 livres, monnaie de Cambrai, que le domaine et la justice du lieu de Saint-Aubert
appartiennent à ladite Église qui doit aussi
jouir du terrage
sur Berteries. Quant aux trois hommes que Gérard de Saint-Aubert aurait fait
pendre injustement, il en sera statué après plus ample informé.
En 1080, le testament
de Sohier de Vermandois dit le roux précise notamment
des propriétés à Berelgeijs. Son fils Hugues 1er prit le nom de Berelges.
En 1224, Berteries reste
en usage.
L’année 1269 est la date à laquelle
la cité change d’orthographe « Bertries », au lieu
de « Bierteries
». En cette même année, un descendant des Sohier
du Vermandois, Hannotin
Sohier, Capitaine et Gouverneur du Chasteau en Cambrésis, habite sur la terre de Bertries,
tandis que Jean III Sohier sera le dernier. Celui-ci
vend le 22 août 1495 tous ses biens
détenus dans le Cambrésis, avec l’accord de son fils. Conseiller de l’Archiduc Philippe d’Autriche, il se retire avec ses enfants à
Jersey.
Ainsi, disparaît le domaine de Bertry, resté un demi-millénaire dans la famille des Sohier. Par la suite, ce « fief » a appartenu aux Seigneurs d’Esne, de Béthune, de Luxem- bourg, de Bourbon avec Henri IV qui le posséda avec son moulin jusqu’en 1595. Puis, en 1767, la terre parvient dans la famille de Bourchault où elle accède en 1789 à la maison Lemerchier de Gonnelieu.
1269, le Rollifère utilise
« Bertries
».
Le chevalier-sire Jean de Le Héries signe encore ses actes du nom de « Bierteries
1286, le Cartulaire du
Hainaut emploie « Berthreis ».
1349, le Pouillé, (registre ecclésiastique de dénombrement de biens) du diocèse
de Cambrai, spécifie « Bertries ».
1471, le Cartulaire, (recueil
de chartes et de titres de propriétés
ecclésiastiques), des Guillemains de Walincourt reprend « Bertries ».
1498, le lieutenant, bailli
de Malincourt, scelle ses actes d’un cachet
mentionnant : Jehan
de Bertryes.
Jusqu’au XVe siècle, l’orthographe de « Bertries » prévaut sur celle des
autres. 1637, une carte de « L’archevêché de Cambray
» précise l’écriture « Bertry ». 1664, Jean Le Carpentier,27 signale « Bertries » dans « Histoire Généalogique des
Païs-Bas ou Histoire
de Cambray et du Cambrésis, contenant ce qui s’y est passé sous les
Empereurs, les Rois de
France et d’Espagne », à Leide, deux volumes.
1730, une carte particulière énonce encore Bertines.
1779, Bettry est imprimé sur une autre carte du Diocèse de Cambray par V. Villaret.
En conséquence, la graphie de la cité, évoluant successivement de « Bertherijs » à «
Berteries », en passant de « Bertries à Bertry, nous indique que ces appellatifs déri- vent, éventuellement, d’un nom propre, tel
que Berelgeijs devenant Berelges. Il en est de même de Berto, Berther, Berthierou Bertheri de provenance des conquérants de Germa- nie ou d’un équivalent romain
comme Bertharius, car la racine
dénominative des villages
de notre contrée
émane de l’occupation romaine.
Le qualificatif « Bertry » supposé être d’origine
celtique, germanique, romaine, mérovingienne
et même provenant de l’ours qui avait une aura céleste ainsi que nous allons le discerner, nul ne saurait
faire autre chose que des conjectures sur ce nom. Néan- moins, le
patronyme romain Berelgeijs,
de l’ère de Jules César, apparaît admissible
comme nous l’avons vu précédemment.
Par ailleurs,
la source portant
sur une étude
sémantique indique que chez les Ger- mains, l’ours
porte le nom de son pelage
en le nommant brun.
La racine correspondant à « bher (n) »,
se retrouve sous deux formes, et avec des sens différents, « brun » d’un côté, et « ours » de l’autre. Voir ci-après.
Nous retrouvons l’empreinte de
l’animal, notamment dans le nom de très nom-
breuses villes : Barcelone en Espagne,
Bar-sur-Aube en France et d’autres cités comme
celles de Barjac, Bar-le-Duc et les traces de la grande famille
de Bar.
En outre,
chez toute une population d’Europe du Nord, il existait une classe de guerriers appelés « BERSERKIR », de la racine « ber » : ours, et « serk » : peau. Ces sol- dats d’Odin,
principale divinité du panthéon nordique, revêtus uniquement d’une peau d’ours pour laisser apparaître leur
virilité, s’emparaient du courage, de la bravoure et de l’invincibilité typique
de cet animal afin d’affronter l’ennemi au combat.
Les noms simples
ou composés articulés, innombrables, présentent
autour des ra- cines Ber, Bern, Bero, Bera, Born, Beorn, Per, Pern, Björn, etc., toutes formes qui renvoient au nom du plantigrade.
En 742, saint Boniface, s’évertuant à
convertir les tribus de la Germanie, notam- ment la région de la Saxe, écrit à son ami
Daniel, évêque de Winchester, les us et cou-
tumes des païens
qu’il rencontre : « Ils se déguisent en ours et boivent du sang de l’animal avant
de partir au combat ».
À
la fin du VIIIe siècle,
l’ours étant vénéré
comme un véritable
dieu, il fallait
pour l’Église supprimer
le rival, des Alpes à la Baltique,
afin de pouvoir
convertir, plus facile-
ment, les peuples barbares à la religion du Christ.
Pendant les hivers 772-773
puis ceux de 782-785 et principalement les années 794 à
799, Charlemagne organisa en Germanie les campagnes de massacres d’ours par ses soldats après des victoires contre les
Saxons. Ces prédateurs se livraient à des battues destructrices de l’animal
dans les forêts
sombres de Saxe et de Thuringe. L’extermination s’inscrivait dans
une politique générale d’éradication des cultes païens.
Après des
années de génocides et suite aux premières Croisades, la chrétienté substitua définitivement l’ours au profit
du lion. C’est pour cette raison que de très nom- breuses armoiries arborent le fauve,
notamment celles des Flandres et des villes comme celle de Cambrai.
Nous retrouvons l’empreinte de
l’animal notamment dans le nom de plusieurs villes : Berlin en Allemagne, Bern en Suisse,
les villes de Bergerac, Bergues,
Bermerain,
Bernay, etc.., tirent
notamment leurs origines de la racine « ber
».
Il en est de même pour les prénoms
et noms de personne tels que Béranger, Ber- nadette, Bernardeau, Bernardin, Bernard,
Berthe, Bertille, Bertrand…
Ainsi que des noms de familles
telles que Bernadotte.
L’origine étymologique du nom de Bertry ne pourrait-il pas s’apparenter avec le premier
dieu de l’homme ?
Le Roi Arthur porte un nom dérivé de
celui de l’ours, « arth
». Ce nom celte de l’ours est
identique à celui de l’étoile Arcturus qui se
trouve dans la Constellation du Bouvier.
Par une dérivation celtique et grecque de deux périodes différentes, l’ours est devenu les « Septentrion » pour désigner le nord. La forme la plus ancienne du
nom de son épouse Guenièvre est Guen-l’ogre, « l’oie blanche
».
Les Gallois désignent le char d’Arthur « Cerbyd Arthur », les Constellations à symbolisme polaire des sept étoiles
brillantes de la Grande Ourse ou « Ursa Major » ap- pelées
« Sapta-riksha
» dans la tradition hindoue.
On retrouve dans le conte gaulois de Kulhwch
et Olwen, Arthur chassant la laie fantastique Twrch
Trwyth et ses petits. Cette lutte qui dure neuf jours
et neuf nuits, symbolise la querelle du Sacerdoce
et de l’Empire, c’est-à-dire
l’autorité spirituelle s’oppo- sant
au pouvoir temporel.
Le mot sankrit « rksha » est
le nom de l’ours.
« Dube »
est son nom dans les langues sémitiques.
Le plantigrade s’appelle « Brun » dans le « Roman de Renart ».
Chez les
Germains, l’ours porte le nom de son pelage en le nommant brun. La racine correspondant à « bher(n) »,
se retrouve sous deux formes, et avec des sens diffé- rents, « brun » d’un côté, et « ours » de l’autre. Cette racine
germanique intervient dans la formation de nombreux prénoms et patronymes.
Bher ou berun en
germanique commun, Bëro en
moyen, haut allemand,
Bera en
anglo-saxon, Bjôm en norrois
et en islandais,
Bjôm en suédois, Bar en allemand,
Bear en anglais,
Beer en
néerlandais…
Dans les langues baltes et slaves,
le nom de l’ours apparaît par un mot n’apparte- nant pas à la grande famille
indo-européenne. Cette autre famille s’est forgée autour
d’une racine rks, arks ou même
orks qui résonne du grognement de l’animal
mais aussi qui renvoie à l’idée de LUMIERE. Plus
communément, l’origine remonte
à la racine rktos.
Depuis l’Inde du nord jusqu’aux contrées
de l’Atlantique, les termes qui désignent l’animal
se déclinent à partir de cette racine.
Ours en français se traduit :
Arth en celte, Arth en moyen gallois, Artos en gaulois, Artz en
basque, Art en vieil irlandais, Arktos
en grec, Arzh en breton armoricain, Ars en ossète,
Ardch
en armé- nien, Arkouda en
grec moderne, Rksah, Khers en persan.
Ursus en latin,
Urso
en portugais, Orso en italien, Oso en castillan, Os en catalan,
Urso en espéranto, Ourz en breton…
Chez les Slaves, les termes de «
mangeur de miel » ou de « voleur de
miel » sont plus imagés.
En Estonie, on nomme l’ours par diverses métaphores comme « la gloire de la forêt », « le mangeur
de fourmis blanches », «
le poilu », « le vieux
».
Par ailleurs, « le grand-père » chez les Indiens Cree est « l’oncle
maternel » dans
les cultures turques,
mongoles et lapones.
Notons qu’en
hébreu « do’b » correspond toujours au grec arktos puis au latin
ursus.
Cette racine grec arktos désigne aussi les constellations de la Grande et de la Petite
Ourse et, par extension, le pôle Nord. Le français
a conservé dans arctique le sens de
« septentrional,
boréal », et dans son opposé antarctique « méridional, austral ».
La mythologie se trouve mêlée dans
différentes légendes, comme celle d’Areas dont le nom a gardé la trace de la
racine grecque arktos.
Areas était le fils de Zeus et de la
nymphe Callisto. Il fut tué par le père de Callisto, Lycaon. Zeus le ressuscite
et lui permet de régner sur une
région de la Grèce appelée Arcadie
« Terre des ours ».
Par la suite, Callisto
ayant été métamorphosée en ourse, Zeus la transforma en une Constellation : la Grande Ourse. Ne
désirant pas la séparer de son fils, le dieu changea aussi Areas en ours qui devint la Petite Ourse.
Pour les Celtes, cet animal
prestigieux représente l’emblème de la «
classe guer- rière » (flaith) qui s’oppose
symétriquement au symbole de la « classe sacerdotale » (druid ou « très savant
» qui a donné druide en français), c’est-à-dire le pouvoir temporel
à l’autorité spirituelle.
Ce symbolisme celtique constitue le
lien de la tradition atlante avec la tradition
hyperboréenne, centre spirituel primordial.
Les
Celtes vénéraient une déesse à l’ours nommé
arthio. Cette arthio fut la parèdre de Dispater le
dieu de la mort et des ténèbres. La similitude du nom de l’ours permet de considérer cet animal comme un attribut
basque de Geburah-Mars personnifié par le Cy- clope
Torto correspondant à Polyphème.
Dans les Ardennes, les habitants
adoraient la déesse celtique Arduina, la déesse aux ours.
L’institution sacerdotale des
druidesses adopta l’ourse, emblème des chevaliers plutôt que l’ours.
Les noms propres d’origine germanique : Adalbéron, de adal «
noble » et ber
« ours », nom de l’archevêque de Reims du Xe siècle.
*
Comment la lettre « Y » est-elle restée au nom de Bertry ? Sur de nombreuses
Chartes datées de 1646 et de 1648, le « Y »
apparaît étant donné qu’il est usité par la coutume
dans « ycy » (ici) et parmi d’autres mots. La carte
de « L’Archevêché de Cam- bray » de 1637 précise
la lettre « Y » à Bertry. À quel moment de l’histoire, la voyelle
« Y » pour le nom
de Cambray
a-t-elle été substituée au profit
du « I » ?
Il est à noter que sur le plan
étymologique, il existe une communauté entre les noms Humphrey
et Humbold. Ces deux noms possèdent la même racine Scandinave
« hunn »,
signifiant : ours. Humphrey émane du vieux norrois « hunn » et « frid » voulant
dire : paix, et Humbold également du vieux
norrois « hunn
» et « bald
» voulant dire : audacieux.
1 - Michel Casiez rapporte
dans son remarquable « Histoire et Patrimoine
de Bu- signy depuis l’Origine » Tome
1, 2021, page 121, les références
de cette découverte :
« Bulletin de la Société
Préhistorique Française, tome 71, Études et travaux, fas- cicule1 », document très technique réalisé
avec le concours du Centre National de la Re- cherche
Scientifique (CNRS),
Cet historien pour justifier ses recherches s’appuie
sur un second document,
« dont le niveau d’expertise est tout aussi
incontestable. Il a été réalisé par Ch. Croix et a fait l’objet d’une publication portant pour titre : ‘’La
station moustérienne du Rond- Point
de Busigny’’.
L’auteur ajoute encore
dans le tome 1, Page 122 que « Cette station moustérienne du Rond-Point de Busigny fait
référence à la découverte d’outils ou d’armes similaires retrouvés sur le site
éponyme du Moustier en Dordogne ».
2 - Rien qu’en France, sans
tenir compte des préfixes déformés au cours des siècles comme dans Luxeuil,
cher à Saint Colomban, nous trouvons
:
Lyon Lugdunum, le fort de Lug ; Laon, ancien Lugdunum elevatum ; Comminges, autrefois Lugdunum convenarum. En
Saône et-Loire deux Lugny,
deux autres dans le Cher et un dans l’Aisne. Dans la Gironde,
nous découvrons Lugnon, Lugos, Lugaignac et
Lugasson. Dans les Landes, Lugaut et Luglon. Deux Lugan dans l’Aveyron et dans le Tarn,
ainsi que Lugagnac dans le lot et Lugagnan dans les Hautes-Pyrénées. Le Pas-de- Calais possède un Lugy, le Cantal
un Lugarde et
la Haute-Savoie un Lugrin.
Mais les Celtes continuent leur route et nous trouvons
en Corse un Lugo-di-Nazza, en Italie, près de Ferrare un autre Lugo, puis encore un autre en Galice,
ainsi qu’un Lu- gosch en Hongrie et un Lugenfeld en Alsace célèbre par la défaite de
Louis de Débon- naire. En Grande-Bretagne l’ancien nom de Carliste était Luguvallis, tandis
qu’aux Pays- Bas, Leyde se nommait Lugdunum Batavarum
et que Liège se dit encore Luick en fla- mand.
3 - « Les frontières de la France » de Roger Dion, 1979. Page 23.
4 - « Henri Bonne, 18 mars
1871 Cambrai – 24 juillet 1946, Cambrai, évoque dans une étude sur La
Formation Éthnique du Cambrésis, imprimerie H.
Mallez et Cie, Cambrai,
1929, page 4, la vie des Nerviens dans nos contrées primitives : « Des tribus dispersées s’adonnaient alors, dans toute
l’Europe septentrionale, à l’élevage du bétail, leur unique richesse, campant avec lui dans ses pacages
successifs, le plus souvent dans les
prairies naturelles des bords des rivières, parfois dans la plaine environnante
utilisée par intermittence comme territoire de parcours.
L’hiver – et
aussi en cas de danger de razzia – chacune s’enfermait avec ses animaux et ses approvisionnements dans un « RAY », grand parc entouré de palissades et de clayonnages, établi pour plus de sûreté dans un endroit d’accès
difficile (rocher abrupt
ou île), noyau embryonnaire autour
duquel se cristalliseront des éléments de plus en plus
stables et qui deviendra la « ville » lorsque
la tribu sera sédentaire, de nomade qu’elle
était ».
5 - Parmi d’autres végétaux,
le frêne a laissé son empreinte dans la mémoire pri- maire
des peuplades. C’est le Troisième arbre de l’alphabet druidique qui correspond à la lettre
Nion. Consacré à Mars, le dieu de la guerre
à cause de sa dureté,
et à Poséidon parce qu’il est l’arbre du pouvoir sur les
eaux, (eau, hydra en grec et yggr chez les Germains d’où le nom
du frêne mythique Yggdrasil qui
sert de support à l’univers.
Des vestiges de son nom demeure dans
l’appellation de villages et de villes comme Villeneuve d’Ascq, dans le Nord, d’Achiet-le-Petit, dans le Pas-de-Calais, Aschbach dans le Bas-Rhin, Fresnoy-en-Gohelle, en Ariège, et dans d’autres cités,
lieux dits :
Fraisnes (Meurthe), Franois (Jura, Doubs, etc.), Frasnay (Nièvre), Franoy (Nièvre), Fragny
(Nièvre), Fraisse (Loire, Tarn, etc.), Fraissines (Aveyron), Fraissinel (Lozère), Fraissinet
(Aveyron), Les Fraissinets (Aveyron), Fraissinous (Aveyron), La
Fraissinie (Basses-Alpes), Fresnes
(Yonne), La Fresnaye (Sarthe),
Fresnay (Loiret, Marne, etc. ), La Fresnais
(Ille-et-Vilaine), Fresney (Eure), Fresnoy (Aube), Fresnières (Oise), Frenai
(Orne), Frenay (Indre), Le Freneau (Seine-Inférieure), Frenel
(Seine-et- Oise), Frenois (Ardennes), Frenoy (Meuse), Le Freney (Isère),
Freneuse (Seine-et-Oise), Fernex (Ain)…
6 - Une légion romaine
se composait de vélites, de hastaires, de princes, de triaires et de cavaliers. Les vélites étaient des
tirailleurs jeunes et ardents ; ils engageaient la ba- taille sous l’œil de soldats déjà
formés, et voltigeaient sur les flancs, courant partout où ils étaient
nécessaires.
Les
hastaires formaient la première légion de
bataille. C’étaient des hommes dans la
force de l’âge, propres à supporter le choc de l’ennemi. En seconde ligne venaient les princes
(principes), jadis en première ligne,
plus aguerris et plus habitués à relever un combat, à réparer un échec. Enfin, les triaires, sorte de réserve,
attendaient le dernier
mo- ment
pour montrer à ceux qui avaient combattu avant eux qu’avec du courage aucune situation
n’est jamais désespérée. La cavalerie se tenait
avec les vélites
sur les flancs.
La légion comprenait 600 triaires, 1
200 princes, 1 200 hastaires et de 1 000 à 1
200 vélites. L’unité
de force des soldats de rang était le manipule, fort de 120 combattants, pour les hastaires et les princes, de 60
pour les triaires, et divisé en deux compagnies ou centuries. Chaque manipule possédait son signe particulier de
ralliement, son drapeau ; chaque légion avait
son aigle.
La cavalerie de chaque légion comprenait 300 cavaliers divisés
en dixturmes. Chaque
turne était partagée en trois décuries, dont la première portait le vexillum ou l’étendard.
Une armée consulaire se composait de quatre légions.
7
- Pour ces climats exceptionnels, le « Grand
dictionnaire Universel du XIXe siècle
» de Pierre Larousse, 1ère édition, 1858. Si l’année 547 étant
exceptionnellement chaud et sec, « On signale ceux des années 584 – 587 –
588, qui produisaient des roses au mois de décembre
et où les arbres s’enflammaient spontanément ».
Par ailleurs,
en l’an 358 « Au nord de la Gaule, il neige dans la nuit du 4 au 5
août ».
8 - Les années 447-448 de
cette bataille s’inscrivent dans les dates du calendrier de Coligny. Ce calendrier est un document
officiel, constitué d’inscriptions que l’on peut traduire et daté de la fin du Ier siècle ou du début du IIe de notre ère. Il s’agit d’une plaque
de bronze gravée de noms et couvrant
cinq années différentes. La succession des mois est toujours
la suivante :
Samonios, premier
mois, fête de Samos,
traduit en Samain.
Dumannios, deuxième mois. Riurros,
troisième mois – temps de fête et mois gras. Anagantios,
quatrième mois. Ogronios, cinquième mois. Cutios, sixième mois – mois des invocations. Il prend place à l’opposé de l’été, au moment du solstice
d’hiver. Ciallos, mois intercalaire entre Cutios et Giamonios, dans la troisième année du calendrier de
Coligny. Giamonios, septième mois. Giamos signifie hiver et
renvoie à janvier.
Simivisonnos,
huitième mois. L’intitulé peut être traduit
au mot à mot par demi-printemps. La Chandeleur annoncera février ulté- rieurement. Éqos, neuvième mois, en relation
avec la déesse
Épona. Elembivios, dixième mois. L’expression signifie mois du cerf ou des nombreux vivants. Aedrinios, onzième mois. Cantlos, douzième
mois ou mois du chant.
Mai et le printemps évoquent
l’aubépine en fleur. Mid, mois intercalaire avant Samonios (ou jours épagomènes). Il s’agit de la fin de l’année. Est-ce à ce moment que se situait la fête des morts
? Mid ouvrirait la voie à Midir.
L’issue de ce massacre, resté oublié,
s’est achevée à l’aube du cinquième mois, c’est-à-dire à Ogronios.
En outre, Lokamanya
Bâl Gangâdhar Tilak dans
« Origine polaire de la tradition védique
», page 170 - 171, Arché, Milano, 1979, décrit
clairement la durée de dix mois du Sattra annuel, en attestant son authenticité et son
ancienneté par comparaison avec le calendrier
romain : « Autrefois les ancêtres des Aryens védiques accomplissaient leurs sacrifices annuels en dix mois. Cette durée commune
à tous les Sattras, a dû être portée à douze mois lorsque le peuple védique est venu habiter des régions
où de telles sessions
annuelles étaient
inconcevables…
Le Taittirîya Sambitâ n’est pas seul à donner la
raison de ce vestige de l’ancien calendrier.
En Europe, le dixième mois de l’année solaire s’appelle décembre, ce qui si- gnifie dixième mois (latin
: decem, sanscrit : dashan, dix ; et bre du sanscrit
: vâra, temps ou époque),
et comme chacun sait, Numa ajouta deux mois à l’ancien calendrier romain pour former une année de douze mois… ».
L’Encyclopaedia Britannica (à la rubrique calendrier)
rapporte que la plus an- cienne année romaine, celle de Romulus, comportait dix mois
et 304 jours, et l’article ajoute : « On ne sait pas
comment s’agençaient les autres
jours ».
9 - « Notice et statistique sur Prémont » de G. Asselin, imprimerie de Jules Mou- reau de Saint-Quentin,
1866.
10 - «
Monographie de la commune de Reumont » de
Jean-Baptiste Herbecq. 17 Juin 1865, page 6 – 7. L’auteur rapporte que « Les Barbares y essuyèrent une défaite sanglante et abandonnèrent en désordre le
champ de bataille couvert de leurs morts. La
longue file des tombeaux rangés le long de la voie romaine indique le
théâtre de cette scène de carnage ».
Monsieur Herbecq précise également à la page
6, de sa monographie, la découverte en 1848-1849 « Dans un champ situé à peu de distance de la voie romaine et appartenant
à l’hospice civil de Cambrai, une quantité assez considérable de squelettes humains dont la plupart, par des
dimensions des os des cuisses et des bras, attestent une stature colossale. Parmi ces ossements se trouvaient de larges
boutons d’émail percés vers le
milieu, des pièces de monnaie ou des médailles dont les inscriptions étaient
effa- cées, des vases
en terre cuite,
de petites lames de laiton provenant vraisemblablement de débris d’armures et d’un glaive.
La plupart de ces objets ont été conservés ».
En 1865, à Prémont,
des moissonneurs ont trouvé, au lieu-dit le Petit Chemin de Saint-Quentin, dix-neuf pièces de monnaie à l’effigie de Posthume », page 10 de la «
No- tice et statistique sur Prémont », voire la référence précédente de G. Asselin.
À
ce sujet, le médecin Émile Henry de Beaumont, 1795 – 1865, membre distingué
de la Société d’Émulation de Cambrai, a laissé, sur les tombeaux de Reumont, une inté- ressante notice
dans un des premiers volumes, des mémoires de cette Société crée en 1804.
Une autre monographie de la commune de Reumont écrite par Joseph Leblanc
en 1899, précise
à la page 14.8 que « Lorsque Jules César pénétra
dans la Gaule en l’an 50 avant J.-C., et qu’il s’avança vers le Nord où il éprouva une désastreuse défaite à Reu- mont, qu’il qualifia de « lieu
maudit », à cause de la perte
de milliers de Romains ».
L’abbé Méresse
dans son ouvrage « Le Cateau-Cambrésis », édition 1904, cite à la page 35 « Des fouilles pratiquées en
1803, près du village de Reumont, qui a de tout temps fait partie de la châtellenie du Cateau, sur la chaussée romaine de Vermand à Ba- vay, ont amené
la découverte de sépultures gallo-romaines. À un mètre environ de pro- fondeur, apparurent une cinquantaine de
squelettes orientés de l’est à l’ouest. Chaque
corps était placé entre des pierres calcaires ; aux pieds se trouvait
une urne de terre noire dont la capacité était variable ; il y avait aussi différents objets :
tantôt un style
à écrire en cuivre, un fer de lance ou de hache,
des scramasaxes ou grands couteaux,
des débris d’ar- mures etc… ».
Cet ecclésiastique ajoute une
description d’Ad. Bruyelle « En 1842, des cultiva- teurs qui
bêchaient la terre au centre du village découvrirent 16 nouveaux squelettes hu- mains. Parmi les ossements se trouvaient quelques
lames oxydées en forme de glaive ; de petites urnes en terre cuite et un
ornement en cuivre de la forme d’un bouton qui portait sur l’une de ses faces deux têtes de serpents telles qu’elles
sont figurées dans les cadu- cées
».
Parmi cette bataille insensée, il
s’est adjoint des Celtes qui, s’apercevant de la défaillance de l’armée romaine, ont renforcé l’armée des Francs
Saliens pour la chasser de notre contrée.
Ainsi, un grand dignitaire celtique s’est fait massacrer et enterrer à proxi- mité de cette confrontation, à Montay.
Il
a été découvert à ce cimetière entourant
autrefois l’église, une dalle de sculpture antique, datée entre le Xe et le XIIe siècle, qui correspondrait à cette tuerie de l’an 447 –
448. D’autres archéologues
avancent une date plus ancienne, évoquant l’art celtique ir- landais,
les moines évangélisateurs vivant
dans la contrée de Bavay.
Depuis la restauration entreprise
après la Grande Guerre, le recouvrement avait
été scellé dans le pavage
du parvis de l’église. Cette dalle mesure
2,05 mètres de longueur sur 0,95 mètre en haut et 0,63 mètre à la base car elle est asymétrique. Elle est en pierre
bleue schisteuse dite « de Tournai », extraite de la région de
Bavay, rapportent les spé- cialistes, dont
Xavier Machu.
Ce couvercle de sarcophage
représente un Arbre de Vie, symbole de nombreuses civilisations, ainsi que lien entre le monde terrestre et
l’au-delà. Le motif, dont l’inspira- tion semble nettement
celtique, a été repris par le christianisme. Les Trois degrés à la base évoquent la résurrection et l’ascension du Christ (le Golgotha de la crucifixion), des demi- cercles formant l’Arbre, au nombre de
Trois également, symbolisent le soleil, et enfin la partie supérieure,
retrace le règne végétal (peut-être du gui ?).
L’art celtique, proche de l’art
abstrait, a nié l’expression figurative, avec notam- ment des motifs circulaires incarnant le
cycle végétal qu’il n’est pas aisé d’interpréter. Cette sépulture a appartenu à un personnage important. Par-delà
les siècles, l’Arbre de Vie communique son message de fécondité et de vie recommencée.
Cette pierre classée
en 1981, inscrite
comme objet mobilier, pèse environ 730 kg.
11 - « Histoire de Bertry » de Édouard Joseph Georges Du Chesne, né le 10 no- vembre 1902 à Bertry, décédé
le 15 octobre 1998 à Colombes (92). Référence de son livre page 3.
12 - « Notice historique et statistique sur Prémont », page 11.
13
- Michel Casiez cite dans « Histoire et Patrimoine de Busigny depuis l’Ori- gine » Tome 1, 2021, un passage de Nicolas Bergier de « l’Histoire de Reims », page 12, le Titre de Roi de Cambrai.
14
- « Dans les dialectes du Hainaut Francais :
leur origine et leur histoire », pu- blication n°494, 2015. Éloi Lesur
évoque ce foedus : Les Romains, exaspérés par les pil- lages répétés des envahisseurs eurent
l’intelligence de leur proposer des terres, qu’ils
pou- vaient
gérer eux-mêmes, et de s’en faire progressivement ainsi des alliées. Ces
envahis- seurs qui devinrent un peuple fédéré,
s’engagèrent à ne plus agresser
Rome et à lui fournir
des hommes d’armes avec, en contrepartie l’assurance d’être défendus par
les troupes romaines en cas
d’attaque. C’est cette sorte de contrat
qui s’appelait « foedus ».
15 - Joseph Barre, 1692 – 1764,
Chanoine Régulier de Sainte Geneviève et Chan- celier de l’Université de Paris, a écrit 10 volumes sur « l’Histoire
générale d’Allemagne ». Cette référence concerne le tome 1, page
512 – 513, date d’édition 1748, depuis l’an de
Rome 648, jusqu’à l’an 516 de J.– C., M. DCC. XLVIII.
Cet auteur poursuit dans cette rubrique : « Les Francs, presque tous payens, fai- saient grand cas d’une origine céleste : c’est peut-être
par cette raison, qu’ils ont donné le nom de Mérovingiens aux Rois de France de la première
race ».
16 - Jacques Duchaussoy rapporte dans « À la recherche de la parole
perdue », page 61, une tuerie mémorable de chefs celtiques :
« Vers
450, un chef nommé Vortigern, en guerre contre
la terrible tribu également celte des Pictes qui vivait en Écosse,
demande l’aide d’une petite armée dite saxonne
vivant dans le sud et dont le chef celte était Hengest. Celui-ci
accepte et invite à un grand banquet
le chef celte avec cent de ses meilleurs vassaux
et guerriers. À table, on place un guerrier
saxon entre chaque celte et le repas est très cordial. Au dessert, sur un signe d’Hengest chaque Saxon sort un poignard
caché et tranche la gorge de son
voisin. Toute
l’élite de l’aristocratie celte
de la région se trouve ainsi liquidée et les Sachsi
n’ont qu’à s’emparer de leurs biens. Évidemment ce fut le signal d’une
guerre terrible entre les Celtes
survivants et les Sachsi, guerre qui est à
l’origine des épopées du roi Arthur, de son con- seiller Merlin, de la Table Ronde,
etc… Mais il semble que le coup du banquet ne dépa- rerait pas un récit biblique ».
17 - Les
volontés de Sohier le Roux, sont extraites de « La
Véritable origine de la très ancienne
et très illustre maison de Sohier », Édition A. Leyden, chez François Hacke, M
D C
LX I.
À
consulter la généalogie générale de ces Seigneurs dans l’ouvrage « Bertry dans le Cambrésis », 2017, page 1010.
18 - Étude faite en 1934, par
Georges Deviolaine sur « les origines de la Famille Sohier ». Voir
« Bertry dans le Cambrésis » 2017, page 1012.
Ci-après l’Arbre généalo- gique
des Sohier
du Cambrésis et du Vermandois.
19 - Nous trouvons le substantif ber qui précise :
a - Le support
d’un navire en construction
ou en réparation.
b - Les ridelles
d’une charrette, voire le
râtelier d’une bergerie.
c - D’un
latin vulgaire bertium attesté par son dérivatif berciolum au VIIIe siècle, signifiant petit berceau, dérivé de
l’ancien français bers, relevé en
1150, probablement d’origine
gauloise, comme semble indiquer son extension géographique dans différents domaines
notamment gallo-romain où il a évincé
le latin cunae.
« Le Trésor de la langue française,
du XIXe et du XXe siècle », édition 1975, in- dique à la
lettre berceau : « Il est moins vraisemblable de considérer les substantifs ro- mains comme des déverbaux, en prenant comme base un b. latin
bertaim, issu d’un radical celte, berta à
rattacher à l’irlandais bertaim ‘’je secoue’’.
Berceau a éliminé bers dès le XVIIe siècle, de même que l’ancien
français bercuel.
Il en est de même de ce mot ber de
l’indo-européen occidental. Ce mot gallois signifiant broche
n’a rien à voir
avec Ber-try
comme certains ont pu le penser.
Réf : « Dictionnaire étymologique de
la langue latine » de Alfred Ernout et An- toine Meillet.
Édition Klincksieck, 4ème édition, Paris,
2001.
Le « Dictionnaire Historique de la
Langue Française », sous la direction de Alain
Rey, 1992, Paris,
évoque le mot ber ou bers comme
« une spécialisation de l’ancien
fran- çais bers (berz, v. 1150) qui a donné berceau, peut-être
d’origine gauloise ». Il est issu
« d’un latin populaire bertium, indirectement attesté par son diminutif berciolum (VIIIe siècle) qui a donné l’ancien
français berçuel (v. 1165). Bertium serait
d’origine gauloise, comme semble l’indiquer son extension
géographique dans les domaines gallo-romain,
catalan et portugais, où il a évincé
le représentant du latin cunæ,
n. f. pl.
Il est moins satisfaisant de
considérer les substantifs romans comme des déver- baux, en prenant
comme base, avec Bloch et Wartburg, un verbe latin
populaire bertiare, formé sur un radical celtique berta, à rattacher à l’irlandais bertaim
‘’ je secoue, je bran- dis’’, et qui permet d’ailleurs lui aussi d’évoquer le gaulois ».
Enfin, nous connaissons le mot bersault qui s’explique par un jeu du Moyen Âge où il représentait une cible modélisée
par une tranche d’un tronc d’arbre, situé sur la place de nombreux
villages. Il est considéré comme l’ancêtre du jeu
de quilles.
20 - En 1176,
«Théodericus de Bertherijs est témoin dans un acte de Gérard de Saint-Aubert, confirmant une donation
faite par ses aïeux à la maison des lépreux de
Cambrai ».
Cette citation est indiquée dans «
Études Étymologiques, Historiques et Compa- ratives sur les noms des Villes,
Bourgs et Villages
du département du Nord » par Eugène
Mannier. Auguste Aubry, Libraire, Éditeur, Rue Dauphine, Paris – 1861.
L’auteur ajoute « clairement que cet appellatif dérive
d’un nom propre ».
21 - Dans son « Dictionnaire
topographique de l’arrondissement de Cambrai » - 1862, page 11, Eugène Bouly évoque
ces fondements : « Partout dans le Cambrésis, on retrouve des ruines, des traces d’habitations, sur les bords des
chemins, au milieu des bois » en poursuivant « Malheureusement pour les souvenirs
archéologiques, tous les ma- tériaux qui formaient ces fondations ont été enlevés
aussitôt après notre examen, pour être employés
à la construction de la chaussée de Bohain ».
Ces fouilles effectuées en 1862, à
la rue de Fervacques, à gauche du chemin de Montigny, témoignaient des vestiges de
constructions romaines. Certains ont émis un
doute sur l’origine Gallo-romaine ou Mérovingienne de ces fondations. Il
ne fait aucun doute que ces traces
émanent des Gallo-romains arrivés cinq siècles avant Clodion le Chevelu et Mérovée. Il en est de même pour
Clary, domaine de Clarius, qui aurait fait défricher
le terroir par ses serfs ? Page 17, s’interroge Henri Montigny, dans « Notre His- toire à travers celle de Clary », les Amis du Cambrésis,
1988. L’auteur souligne une ré- férence :
« Le rédacteur de la notice
historique des Annuaires Ravet-Anceau, Cambrai 1908, l’affirme, s’appuyant sur la dénomination latine « Clariacus » des anciennes
chartes. C’est aussi l’avis de Gysseling, qui
donne ’’gallo-romain Clariacum = apparte- nant à
Clarius (latin) ».
L’auteur de ce livre précise que «
de telles découvertes ont été faites par le passé dans de nombreuses communes voisines : les mêmes notices Ravet-Anceau (établies en
grande partie en exploitant les enquêtes lancées par le Cardinal Giraud
en 1838 et 1842) en signalent à Bertry, Ligny, Caullery, Montigny, Maretz, Busigny, Beauvois, Fontaine-
au-Pire, etc… ».
E.
Bouly poursuit ses explications en citant « Les autres lieux où l’on signale prin- cipalement des
vestiges de constructions antiques sont Abancourt, Blécourt, le terroir de
Cagnoncles,
Béthencourt, Bertry,
la ferme de Famars… ».
22
- Algirdas Julien Greimas, né en 1917 à Toula, en Russie et mort en 1992 à Paris,
est linguiste et sémioticien d’origine lituanienne et d’expression française.
23 - Denise Poulet,
1920 – 2017, née Vallois, professeur émérite de dialectologie picarde à l’université Charles de Gaulle Lille 3.
24
- Albéric de Roye, décédé
après 1166, fils de Rigor de Roye. Seigneur
de Béquigny, Sénéchal de Raoul comte de Vermandois.
25 - Gérard de Saint-Aubert, vers 1070 – 1137, fils de Godefroy et Agnès
de Ribemont, marié avec Ermengarde d’Oisy. Chevalier, seigneur de Busigny, Saint-Aubert et Bohain, sénéchal du Hainaut.
26 - Eugène Mannier, 1811 – 1895, Paris,
1861. Historien spécialiste de l’histoire de la
Flandre.
27 - Jean Baptiste Le Carpentier, né à Abscon vers 1606, mort vers 1670. Auteur souvent
controversé pour ses travaux généalogiques, est encore une référence pour l’His- toire de Cambrai.
Origine et devise des Sohier du Vermandois et du Cambrésis
Les ancêtres des Sohier
remontent vers l’an 450 après Jésus-Christ, par le Préfet des Gaules
du nom de Ferréol, en passant par Charlemagne à la huitième génération.
La présence de cette famille
à Bertry
dura plus de 226 ans.
Au
Xe siècle, ces puissants Seigneurs du Nord de la France se dressèrent contre le Roi de France. D’ailleurs, Herbert II de
Vermandois captura par ruse en 929, Charles III dit Charles le Simple, roi depuis 893, et le garda prisonnier
au château de Péronne où il décéda le 7 octobre
929. Ce Charles
III, destitué dès 922, est incarcéré par les Robertiens. Il appartenait à la dynastie des Carolingiens. Son successeur
Robert 1er s’effaça devant son beau-frère Raoul, duc de Bourgogne.
Puis Hugues le Grand, 1er
Comte de Vermandois, 1057 – 1102, frère du Roi Phi- lippe 1er, 1052 – 1108, marié à Adélaïde, fille de Héribert IV, sœur d’Eudes
l’Insensé qui aura
neuf enfants.
Les Parents de ce Philippe 1er
étaient le Roi Henry 1er, 1008 – 1060, marié le 19 mai 1051 à Reims, jour de la Pentecôte, en
secondes noces, avec Anna Jaroslava, (Iaro- slav) un des onze enfants
du redouté Grand
Prince de Kiev, Vladimir le Grand, qui régnait d’une
main de fer sur l’immense
territoire de la Ruthénie, la « Terre Rouss ».
Ce Roi Henry 1er institue en l’an 1022, « l’Ordre de l’Estoile
», un des premiers ordres de
Chevalerie. Hugues le Grand, dit le Roux, le reçoit des mains de Philippe 1er, en 1070. Cette distinction de gloire
consistait en une chaîne d’or à laquelle pendait une petite Étoile. C’est alors qu’il prit pour armes de gueules à une étoile d’argent à cinq branches avec pour devise Stella duce ou Stella XPI Duce, signifiant ’’ Je
demanderai à l’Étoile du Christ de
me guider ’’. Ainsi le constate la charte de l’an 1080 qui renferme son testament.
En 1269, un membre de la lignée des Sohier, qui signifie « Le Victorieux », issu des Comtes du Vermandois, s’installe à Bertry : Hannotin Sohier.
Son fils Jehan au surnom de Le Héries, Seigneur de Bertries, du Troncquoy fut Capitaine,
puis Gouverneur de Chasteau en Cambrésis (Le Cateau). Il épousa une fille puîsnée de Robert d’Enne (Esnes), Pair de Cambray. Ce Johan possédait les mêmes armes
que celles de ses ancêtres avec la devise modifiée « Stelle duce qyis cœurs ».
À partir de 1560, nous retrouvons
toujours ces armoiries qui se sont transmises
jusqu’à ce jour.
Concernant le mot GAULE, Pierre Larousse, 23 octobre à Toucy dans l’Yonne – 3 janvier 1875, écrit dans son « Grand
Dictionnaire Universel du XIXe siècle », Paris, édition 1872 :
« On ne sait pas exactement d’où
vient le nom des Gaules. Quelques-uns le rap-
portent au latin Vallus,
pieu. Diez préfère le gothique Valus,
en frison Walu,
bâton, qui a peut-être la même
origine que le latin. On peut aussi songer au celtique gaélique Gwial, Gwiail, Gwialen, Gaule, verge,
baguette, houssine. On trouve Gwaylen avec la
même signification dans le
dictionnaire cornouaillais du XIIe siècle, publié par les soins du
sa- vant Mr Zeuss. Mais si
la forme est satisfaisante, quelle
est la transition des sens ? ».
Hellin SOHIER U 1235 Sire d'Hellin, de Wavrin et d'Euvilers et de le Héries Sénéchal de France participe à
une Croisade épouse Gillette CRETON d'Estourmel, Dame d'Euvilers Mathieu SOHIER meurt en
croisade
épouse Adèle de Mauvoisin |
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Hugues 1er SOHIER
de Berelges U après 1153 |
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Amalric SOHIER dit
le Roux |
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Thiébold SOHIER |
Chevalier Baron de l'évêque de Cambrai Manassès |
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Doyen de Cambray |
épouse Adélie / Adelcie/ Adeluire de Torote |
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vivant en 1065 et 1133 |
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il eut
6 fils et une fille |
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épouse Ade d'Oisy |
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Watier SOHIER dit de la Héries |
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Adam 1er Sohier |
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Baudoin dit Almaric de |
Sire de le Héries et Serain |
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Sire de Walincourt et |
|
Marcoing |
1062 U vers
1135 |
|
Fontaine-lès-Gobert |
|
mort sans postérité |
participe à la Croisade avec Godefroy de Bouillon |
|
1054 U 1117 |
|
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épouse Ade - Adélaïde de Cambray |
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épouse Philiberte Wautier |
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Adam II dit le |
Renaud SOHIER |
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Pierre SOHIER |
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diable de Walincourt |
Sire de Le Héries et de
Seraing |
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1066 - 1184 |
épouse Alix ou Ade de la Fosse vers l'an 1153 |
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épouse N. Colet |
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xépouse Joye d'Ailly |
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