SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°60
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Janvier – Février – Mars – Avril 2020 a
Illustration BD page 2 |
PATRICK MERIC
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LAUREATS CONCOURS D’ECRITURE
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Au
soleil des loups page 3 |
DENISE DUONG |
Ça y est ! J’y suis ! page 4 |
GINETTE BAROT |
Jean
François SAUTIERE |
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Chaque nuit page 6 |
JONATHAN ZIMMER |
Ode à la Lune page 7 |
SUZETTE LACROIX |
Ton doigt de Saturne page 8
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OLIVIER
BODELLE |
Au plus près de Toi page 9
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LUCIE
MEURANT |
Ode à la lune page 9
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LOU
FAUQUEMBERQUE |
Ma belle lune page 10
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MAEVA
THERMONE |
COMME…..
page 10 |
LUCAS DRUBAY |
Je suis une petite
fille page 11
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YVANNA HAEGEMAN |
LUNE….. page 11
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LOUIS RICHARD |
Bonne fin
de siècle, Mèmère, Pèpère page 12
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Camille
FONG |
HUMOUR-PATOIS
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L’UROQUO page 13
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R.
BRICOUT |
Pensée page 8-12-13
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ADULTES |
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Ivresse
d’une nuit ! page 14 |
Luc PIPART |
J’aime la terre page 14 |
Jean-François SAUTIERE |
Mots page 14 |
Patricia LOUGHANI |
Plein Rivage page
15 |
PLUIES
NEUVES |
Noël page 15 |
Reine DELHAYE-BURLION |
Le Viol de l’Inconnu page 16 |
F.
M. Grimaldi |
Ta cour en
Deuil blanc page 16 |
Maria-Carméla DUHIN-CARNELOS |
21 Juillet
page 16 |
Christelle LESOURD |
Envoi de Fleurs page 17 |
Jean-Charles
de BEAUMONT |
FAITS DE SOCIETE page
17 |
Gérard
ROSSI |
Couchant page 18 |
Thérèse
LEROY |
Tout a coup - Adieu page 18 |
St
HESBAYE |
Ce Monde à moi page 19 |
Geneviève
BAILLY |
REGRETS page 19 |
GUISLAINE
LAURENT |
Lettre à mon Chien Maurice page 19 |
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NOUVELLES
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Vengeance
personnelle page 20 |
Ophélie ALLART |
ATLAS page 21 |
PASCAL |
Paranormal sisters page
22/23/24 |
Martine GRASSARD-HOLLEMAERT |
Une vie de Chien page 25 à 27 |
HERTIA-MAY |
DIVERS
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Cuba page
28 |
OMC |
7° Salon du livre 3°de couverture |
OMC |
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LE COMITE DE LECTURE DE LA CAUDRIOLE
ET L’OFFICE MUNICIPAL DE LA
CULTURE
VOUS
PRESENTENT LEURS MEILLEURS VOEUX
POUR LA NOUVELLE ANNEE
Concours d'écriture 2019 |
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ADULTES 1er Prix DENISE DUONG Au soleil des loups Dès que l'astre du jour
s'estompe à l'horizon, Vestale du silence et
reine des nuits blanches Fidèle au rituel de chaque
lunaison, Sur le monde assoupi,
sereine tu te penches. Semant ta parabole aux
jachères du vent, Tu combles l'astrologue au
langage savant : Il sonde les secrets de
ton visage blême, Tes cratères géants, tes
sommets un peu flous. Et pour l'homme séduit,
pâle soleil des loups, Du charme féminin tu
demeures l'emblème ! Luminaire céleste au
singulier profil, Tu mires dans l'étang tes
falaises de gypse. Lune rousse annonçant les
froidures d'avril, Tu nous offres parfois les
fastes d'une éclipse En masquant d'un halo ton
orbe évanescent Avant de disparaître en un
dernier croissant. Voguant vers ton destin
sur l'aile d'un nuage, De laiteuse clarté tu
saupoudres les bois ; Ton rayon vaporeux sublime
aussi les toits, L'église et son clocher,
les halles du village. Je contemple, ébloui, le
parvis étoilé Où tu règnes, songeuse en
ta grâce opaline Mais l'aube va chasser ton
sourire voilé Et déjà sur les flots ta
lumière décline. Quand l'angoisse me ronge
et que m'étreint la peur, Apaise mes tourments,
compatissante sœur ! Modeste troubadour et
ciseleur de rimes, En poursuivant sans fin
ton image qui fuit Que ne puis-je vers toi
m'élancer une nuit Pour attendrir ton cœur et
conquérir tes cimes ! |
Concours d'écriture 2019 |
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ADULTES 2e Prix GINETTE BAROT Ça y est ! J'y suis ! Mon bien aimé. Je t'écris de la lune ! Fantastique ! Elle est ma maison de repos
pour écrire mon roman policier. Dans ce but, je suis sélectionnée, à titre expérimental. Trois jours
de trajet avec des sensations inouïes, de la peur bleue au ventre à
l'enthousiasme ! Aplatie comme une crêpe sur mon fauteuil au décollage de la
fusée. J'ai cru mourir. Mais quel enchantement de découvrir la terre et la
lune jouer à cache-cache dans l'espace noir ! L'alunissage réussi, c'est le
grand moment ! Engoncée dans ma combinaison assez lourde, je foule le sol
lunaire, le cœur battant, le souffle court, ah ! j'en rêvais de ce moment
d'extase où je pourrais sauter en l'air, faire des cabrioles, rebondir avec
roulades, avant, arrière... pour finir le nez, enfin le casque, dans la
poussière lunaire, en éclatant de rire ! Attention à ne pas déchirer la
combinaison : sans elle, je meurs ! Se libérer de la pesanteur, le rêve de
l'humanité ! Quand je relève la tête, surprise ! une grosse agate lumineuse,
pas tout à fait ronde, nuancée de différents bleus, veinée de blanc avec
quelques taches brunes, flotte dans l'espace, égarée par un enfant espiègle.
La terre ! Je suis sur la lune depuis quelques mois et j'ai perdu tous mes
repères : le soleil luit sans arrêt pendant 14 jours, puis la nuit s'éternise
pendant 14 nuits ! Pas loin de la mer de la Tranquillité, un village a été
construit : chaque habitation s'intègre dans le paysage, tapie au creux du
cratère. Dans mon logement confortable, toutes les pièces sont automatisées
même le sas est équipé d'un robot pour m'aider à endosser ou quitter ma
combinaison ! J'y vis en atmosphère terrestre et je fais du sport. J'ai télé,
téléphone, radio, ordinateur pour ne pas me sentir seule. Plus loin, des
hommes construisent d'autres habitats mais je ne communique pas avec eux. Cependant,
les savoir là me rassure. Je sors le plus souvent possible à la recherche
d'un peu de nouveauté, de cailloux à ramasser, de photos inédites du paysage
énigmatique qui se décline en diverses nuances de gris, parfois teintées de
mauve quand le soleil brille. Jeux d'ombres et de gris ! Rien ne bouge sauf
la poussière soulevée par mes sauts de kangourou qui m'amusent toujours
autant. Il fait une chaleur telle que je suis obligée de rentrer et durant
les longues nuits, je renonce à sortir, je claque des dents dans ma
combinaison chauffée. Je préfère regarder dans le télescope installé dans une
tourelle qui s'élève au-dessus du toit. A la fin de mes observations, il
disparaît dans le sous-sol de la lune comme par enchantement. Les voiles de
la nuit, brodés de milliers de diamants, m'emportent dans le silence
étourdissant de l'espace, au cœur de l'univers qui respire. J'y contemple la
terre, merveilleux navire, perdu au milieu de l'océan infini de la nuit
noire. Fragile mais ô combien courageux. À nous de le préserver avec amour ! Je te souhaite en pleine forme, mon bien aimé. Les couleurs qui égayent notre planète vont bientôt me manquer et malgré l'écriture de mon roman, rien ne remplace ta présence à mes côtés. |
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Concours d'écriture 2019 |
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ADULTES 3e Prix JEAN-FRANCOIS SAUTIERE Poème après le premier pas
sur la lune J'aimais la lune rousse
aux chemins de traverse, Seule à rester fidèle aux
cœurs adolescents Dont nous avons connu,
instants érubescents, Le bonheur siroté sans
nulle controverse ! J'aimais la lune d'or,
faucille à la renverse De nos grands champs de
blés à peine efflorescents, Rêves de jour laissés à la
nuit de nos sensations Mus des chaudes senteurs
que l'été seul déverse. J'aimais la lune absente
aux soirs capuchonnés, Celle que les enfants font
avec un gros nez Celle qui fait miauler les
chats avec justesse. Si j'en parle au passé,
n'en soyez pas déçus : Toujours je l'aime autant…
Mais j'ai quelque tristesse En songeant que, ce soir, on a marché dessus. |
Concours d'écriture 2019 |
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ADULTES 1er accessit JONATHAN ZIMMER Chaque nuit Chaque nuit je parle à la
Lune Qu'elle soit pleine ou
qu'elle soit noire Parfois elle se cache
derrière Saturne Me donnant rendez-vous un
autre soir. Une ronde d'étoiles lui
fait la cour Disparaissant au lever du
jour Moi je suis seul berçant
mes illusions Du fond de ma cellule de
prison. Demain encore j'espère te
voir Pour te parler et je te
dis Que je sombre dans le
désespoir Ici tout est sale, noir et
gris ! Chaque nuit je parle à la
Lune Et lui confie mon
infortune… Je rêve de liberté De joie de vivre
retrouvée ! |
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Concours d'écriture 2019 |
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ADULTES 2e accessit SUZETTE LACROIX Ode à la Lune Depuis des milliers d'années, tu as intéressé les hommes, passionné des mathématiciens, des astronomes, des physiciens (Ptolémée, Copernic, Galilée, Einstein), inspiré des musiciens (Beethoven), des chanteurs (Trenet « Le soleil a rendez-vous avec la lune », le groupe Indochine « J'ai demandé à la lune »), des écrivains (Jules Verne), des peintres (Miro, Chagall, Picasso, Van Gogh), des auteurs de BD (Hergé : « On a marché sur la Lune » et « Objectif Lune », le dessinateur Ungerer)… Des chants populaires perdurent d'âges en âges : « Au clair de la lune » et des dessins te prêtent même un visage humain. Des croyances ancestrales t'attribuent mille vertus : ton influence sur les marées, sur les naissances, sur les saisons, sur la pousse des cheveux ou des végétaux ; je revois mon grand-père consulter le calendrier pour réaliser ses semis pendant la bonne phase que tu présentes à la Terre et ma grand-mère faire de même avant d'aller chez le coiffeur ! Tu agis aussi sur notre humeur ; parfois quelqu'un me dit : « tu es mal lunée !... » ou : « tu es encore dans la lune ! ». Bref, pour les terriens, tu es la « Star Universelle » ! Et voici qu'en ce XXe siècle, exactement le 21/07/1969, les calculs des chercheurs, leurs espoirs et leurs projets se sont concrétisés avec l'envoi de deux hommes sur l'astre mystérieux ! Cette année-là je passais des vacances au Pays Basque, une région merveilleuse. J'y découvrais de sublimes paysages s'étalant des Pyrénées jusqu'à la côte Atlantique où se déroule une vie différente de la nôtre, gens du Nord (cultures, coutumes, jeux, rencontres). Au cours de mes pérégrinations, je fus attirée par un attroupement de curieux agglutinés à la vitrine d'un magasin où trônait un téléviseur (peu de gens en possédaient). La presse avait bien annoncé que deux américains avaient atterri et fait les premiers pas sur la Lune. Et là, on voyait deux hommes en scaphandre avancer péniblement sur un sol aride, caillouteux, sans végétation, sans bâtiment, sans êtres vivants ! C'était magique, mais irréel pour moi qui étais enthousiasmée par la beauté de notre Terre en ce bel été 1969. Aujourd'hui, l'opiniâtreté et le travail acharné des pionniers de l'extrême ont permis à l'Homme de réaliser cet exploit insensé pour tenter de percer les secrets de l'Univers en utilisant ton hospitalité comme une passerelle vers l'inconnu… Mais quel avenir laisserons-nous à notre belle et généreuse Terre et surtout à nos enfants à l'heure où les Chinois s’apprêtent à visiter la face cachée de Lune ? |
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Concours d'écriture 2019 |
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ADULTES 3e accessit OLIVIER BODELLE Ton doigt de Saturne Déposé sur la Lune par
tendre inadvertance A la pointe d'une plume,
je tire ma révérence Je t'écris des mots doux,
des rimes de connivence Je colore les étoiles de
ton évanescence Ne sont-elles dérisoires
ces pensées vieilles lunes Quand vient le fol espoir
d'une destinée commune ? Inhibé je le sais, corps
Céleste complexé Dans l'hémisphère obscur
je me suis éclipsé Accorde-moi l'ivresse d'être
enfin pleine Lune Pour que tes yeux grisés
me découvrent diurne Ta main m'offriras-tu,
seras-tu ma fortune ? Pour demain par bonheur,
caresser ta lagune Mon âme est consentante,
lumineuse et croissante Elle met le feu aux
poudres, c'est une idylle naissante Je dévoilerai alors toutes
les faces cachées Qu'aucun Soleil complice
n'a jamais éclairées Décideras-tu princesse
après la Lune rousse Qu'il soit possible enfin
que je sois à tes trousses ? Mon cœur sans ton amour
n'est que futilité Accueille-moi sous ton
toit, mère de Tranquillité Ce ne serait conquête si
mon alunissage A ton doigt de Saturne,
l'anneau ne soit tissage. |
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Concours d'écriture 2019 |
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1er Prix
ENFANTS LUCIE MEURANT Au plus près de Toi Je t'écris de la lune, elle est si jolie. D'habitude je te raconte les nouvelles blottie dans mon lit. Mais aujourd'hui tout est si différent. Des bougies brillent, j'ai 9 ans. J'ai toujours aimé nos vingt-et-un juillet, la musique, nos rires et nos gâteaux décorés. Mais cette année mon cœur danse avec chagrin, je cherche autour de moi, qui va me tendre la main ? Je t'écris de la lune pour être au plus près de toi. Je souhaite que mon cadeau soit un voyage dans Apollo onze pour te revoir encore une fois. J'espère entendre tes mots, revivre nos jeux mais je ne trouve que des photos. On peut devenir vieux mais pour moi, tu es parti bien trop tôt. Je vais grandir mais tu resteras toujours mon grand-père. Une partie de mon cœur sera comme un désert. Pourtant je vais continuer à danser, à rire et à chanter mais jamais je ne cesserai de t'aimer. Je t'écris de la lune pour que tu reçoives ces mots gribouillés. Elle, elle pourra sûrement te les envoyer et ainsi m'aider. J'ai tellement besoin de te parler. S'il te plaît la lune, dessine-moi un pépé. |
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Concours d'écriture 2019 |
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LOU FAUQUEMBERQUE ECOLE VERTAIN (CE2) Ode à la lune Tu brilles dans l'espace parmi les étoiles mais on ne voit que toi ! Ta rousseur pendant l'éclipse m'intrigue, ta face cachée encore plus ! Trous cachés, trésors cachés, sur cette face qu'on ne voit pas. Je ne rêve que de toi dans la nuit étoilée, et le noir de la nuit te sublime pendant que je rêve. Dans mes rêves tu deviens ronde comme jamais et tu brilles plus que les étoiles. Dans mes rêves, je me promène sur ta face secrète. |
Concours d'écriture 2019 |
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3e Prix ENFANTS MAEVA
THERMONE ECOLE VERTAIN (CM2) Ma belle lune Ma belle et grande lune attentionnée et ronde Tu es pleine de lumière impossible de te décrocher Pour moi, tu es magique je te promets que toujours tu seras la mystérieuse tu es l'astre illuminant mes nuits Quand je dors sous ta clarté je rêve de rejoindre ton obscurité sur le dos d'un beau nuage propulsé. |
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Concours d'écriture 2019 |
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1er accessit
ENFANTS LUCAS DRUBAY ECOLE VERTAIN (CE1) COMME….. Comme un chat gris sur les toits la nuit Je t'admire sans bruit. Tu éclaires mes pas, lors de la chasse aux souris de ta lumière douce tu illumines ma frimousse et jusqu'au matin je vais perdre mes yeux dans les tiens. |
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Concours d'écriture 2019 |
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2e accessit
ENFANTS YVANNA HAEGEMAN ECOLE VERTAIN (CM2) Je suis une petite fille Je suis une petite fille qui habite sur la terre. Tous les soirs je ne regarde que toi avec ta rondeur merveilleuse. Les étoiles et les nuages ne comptent pas pour moi, seule toi compte dans l'immensité du ciel. Ta face cachée m'intrigue, peut-être que c'est un monde imaginaire avec des licornes et des lapins qui parlent. Quand tu es rouge, tu es magnifique dans les nuages, tu brilles de mille feux. Un jour je sais que j'irai visiter ta face cachée. |
Concours d'écriture 2019 |
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LOUIS RICHARD ECOLE VERTAIN (CM2) LUNE….. Lune, à ta blancheur, à la beauté de tes cratères changeant de motifs de jour en jour. Avec ta forme de croissant tu rends jalouses les autres planètes, tu éclaires la nuit noire pour lui donner du charme. Aujourd'hui nous avons envoyé un astronaute pour admirer ta face cachée. Demain, nous pourrons observer ta magnifique éclipse et ta rousseur inhabituelle. Oh lune tu es la plus belle ! |
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PENSÉE |
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L’ URO-QUO ? et CH’ L’ AVOCAT. |
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L’eute diminche au matin, Baptiste y s’réveil’ aveuc inne tiot’ douleur dins l’testicule geuche...y ravisse…cé in tiot peu inflé… el lindemon, cé gros comm’ in ognon...el l’mardi in direut inne tiote tomate….el jor d’après inne oringe …singuine ! Laîte al y dit : « teu n’peux d’mourer comme ça…y feut qu’al vir no méd’cin. » Baptiste : « J’vas pos aller moutrer ça à inne fimme » . Laîte :« Mathilde cé no méd’cin ! homme oh bé fimme ça n’a pos d’importince… y feut eud’faire songner …te n’va pos attinde qu’a fusse gros comm’ inne citrouil’… t’as qu’a y aller d’mon après-midi, cé l’jor des consultations sin rindez-vous…in général y a pos trop ed’ monde » . El jeudi Baptiste y s’résigne à aller vir Mathilde, dins l’mitin ed l’après-midi…quind y’arrive… el sall’ d’attinte al est cor toute plonne….Baptiste y a invie ed débuquer …mais y sé qu’Laïte al va maronner…boh… y reste…et y fait comm’ el s’infints , y juu avec sin téléphone, mais bétôt y a pu ed batt’rie !!! y feut attind’ … longtimps !!! Infin, ça y est tout l’z’eutes y sont passés…et Mathilde al fait entrer Baptiste dins sin bureau « quo qu’y a qui n’va pos ? » qu’al y dit. Baptiste, putôt sési, y rassaque ses maronnes pou y moutrer . Mathilde al ravisse… aveuc bocop d’attintion, al souspesse , deux foeus putôt qu’inne, final’mint , al y dit : « ça n’deut pos êtes grave, cé ed l’inflamatian…mais j’vas quind maime …par précautian vos invoyer vir in urologue » . Baptiste : « in URO-QUO ? » Mathilde : « In urologue…cé un spécialist’ed l’apparel urinaire j’va vos donner sin numero ed telephon’ ….vos y direz qu’cé mi qui vous invoe … » V’la ti pos qu’el telephon’ ed Mathilde y s’met à cainter. Cé s’n’homme qui l’y dit : « y faudreu qu’te rinte bétôt…el tiot y n’arrête pos ed braire ». Mathilde : « boh j’ai presque fini…je m’dépèche… » Al cache el n° de tel pou Baptiste, et bin sûr, toute ertournée pas l’appel qu’al vié d’ercevoir , al s’trompe ed n°, et al donne à Baptiste el telephone d’in avocat. !!! A ponne dins s’voture , Baptiste y tel. au n° qu’ Mathilde al vient ed li donner. L’avocat il y dit :«Vos avez d’el chance…pou el momint y a personn’… vos povez v’nir tout ed suite. » Baptiste : « boh j’arrive » L’avocat ili dit :« quo que je peux pour vous ? » Baptiste y rassaque ses maronnes….Biec-borne , l’avocat y fini pas y dire : « désolé , mais mi j’n’peux rin pou vous…m’ spécialité …cé le DROIT » Baptiste : « in v’la cor la inne !!! j’saveus bin qu’ell’ médecin’ al fait bocop ed progrès…mais j’ n’ pinseus pos, qu’asteur, y’aveut in spécialist’ par couille ! » R
B |
PENSÉE |
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euj sus
vrémint d’soleu d’arv’nir core lad’ssus. mé chi eul premian home y é in jor
mort ed vyésse, ché quy la éteu jone. é chi la éteu jone ché qu’y la éteu
incor pus jone. é chi la éteu pus jone, ché qu’y la éteu in infint é chi la éteu in infint, y la éteu in bébé
et chi la éteu in bébé, ché qu’y lé neu, é chi lé neu, ché pace qu’y la eu in
popa é inn moman. é donque cha veut donque dire quel vrè premian home ché sin
popa é pon li, nan ! Traduction : Je suis
vraiment désolé de revenir encore avec ça. Mais si le premier homme est mort
un jour de vieillesse, c’est qu'il a été jeune. Et s'il a été jeune c'est
qu'il a encore été plus jeune. Et s'il a été plus jeune, c'est qu'il a été
enfant et s’il a été enfant, il a été bébé et s’il a été bébé, c'est qu'il
est né et s’il est né c’est qu'il a
eu une maman et un papa. Et donc ça veut dire que le vrai premier homme c'est
son papa et pas lui, non! HMA In a
tertous éteu jones et pi cans, mé y fot pon croère qu'in restint can in reste
jone Traduction :
On a tous été jeunes et cons, mais il faut pas croire qu’en restant con on
reste jeune. HMA Dins
ch’monne animal, y a dé marles qu’y z’ont dé nam féminins, pa xempe :
eul girafe, euch l'otarie, eul balinne, el l’hyinne, eul mygale, eul loute.
Du cop, ché marles qu’y z’ont dé nams masclins euss foute in tiot peu d’leu
gamelle... qué dé pd… ! Traduction :Dans le monde animal il y a des mâles qui ont des noms féminins, par exemple : la girafe, l’otarie, la baleine, la hyène, la mygale, la loutre. Du coup les mâles qui ont des noms masculins se foutent un peu de leur gueule…que des pd….!
HMA |
Ivresse d'une nuit |
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En ignorant mon lit J'apprivoise la nuit Puisqu'elle s'en est allée Puisque je l'ai domptée Cette nuit c'est silence C'est le vent dans les branches C'est un parfum de choix Qui traîne dans les bois Cette nuit c'est Byzance Et mon cœur plein d'aisances Amplifie la clarté De la lune argentée Cette nuit je m'enfuis Pour chasser l'ennemi Pour chasser les sorcières Et les fausses chimères Puis clochard pour une heure Près des vieilles demeures Je m'en irai conquis Par l'ivresse de la nuit. Luc Pipart |
J'aime la terre |
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J'aime la terre et ce qui tourne avec, Un repas pris simplement et sans hâte Riche d'un Médoc, bel aristocrate Et d'un Pouilly vert qui ne fût pas sec, L'amour frais cueilli sans salamalec Comme au chemin bleu l'unique aromate Et tes yeux, couleur de la mer Dalmate Dont la profondeur égale un parsec. Mon Dieu, laisse-moi l'aimer, cette terre, Puisque j'en suis humble dépositaire, Toi qui par amour m'a posé dessus. Fais-moi voir à l'heure où l'ombre s'avance Des morceaux de Ciel jetés par avance Que j'avais déjà, brefs, entraperçus. Jean-François Sautière |
Mots |
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Paillettes imbibées
d'encre, Pour faire surgir… Dans les yeux des enfants,
des Géants… Juste des mots… Pour des contes… qui
transportent… Qui caressent
l'imagination… Des mots… pour les
enfants… Pour que, le temps d'un
instant, S'émerveille leur si beau
regard… Patricia Loughani Lancelle Décembre 2017 |
Plein rivage. |
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Une rupture eut lieu au sein de la maison familiale avec une brutalité franche, sans appel, sans explication. Juste avant que l'été n'avance d'un pion, une once de soleil sur les flaques d'eau au pied du portail. Un peu comme on aurait pu éteindre avec rapidité, la lumière d'un corridor oublié où l'on serait réfugié pour reprendre son souffle. Ce n'est pas toujours la vie qui délivre, c'est parfois la mort qui supplie qu'on lui rende ses clés. Depuis toujours elle aime à chahuter au détriment des espérances. Si un dieu savait combien il peut engendrer d'ombres, d'îles perdues ou de chaînes invisibles, il mettrait peut-être un soin particulier le matin à compter et recompter nos hardes. Il prendrait conscience qu'à l'intérieur, bien souvent, il n'y a personne. La mort ne signifie plus grand chose sauf peut-être l'infâme commerce qu'il en fait. J'éprouvais un impérieux désir de remonter les persiennes du salon après que la cérémonie fût achevée. C'est là que durant trois jours, tu avais été exposée, face à la baie vitrée sur une plage de soleil malgré le froid intense de ton ultime repos. Un dernier décor d'une vie absente, conjuguée aux apparences trompées d'une sarabande hors du temps, machiavélique de sornettes, zestes d'images d’Épinal ou des folklores épuisés. La vie au village peut être un crépuscule en plein jour, sans halte, sans repos, insondable. Alors il fallait que revienne la lumière, la vie. Parce que moi aussi, je risquais de perdre pied. Celui qui n'ouvre plus sa fenêtre donne le champ libre à la propagation insidieuse du clair obscur. Je compris cela au moment précis où tu sombrais dans la nuit du marbre. La fatigue qui n'a de cesse d'assaillir, c'est le chagrin des naufragés. Ton navire perdu un jour de ta vie en haute mer, dériva longtemps pour n'être plus qu'un rêve balancé tranquillement par la houle des nuages. Nous fûmes des marins appliqués et burinés, brûlés par le sel de tes distances avec le présent. L'abordage ne fut jamais possible, tu rechignais à gouverner par ce que tu croyais être du gros temps. Une mer agitée, ce n'est souvent que Neptune qui gonfle ses poumons d'un peu de large. Pluies neuves |
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20 |
Noël |
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Sur le sapin, les boules scintillent, Sous la langue les marrons croustillent. Les enfants regardent la cheminée, Espérant voir le Père
Noël passer. Minuit, les cloches carillonnent, Et dans nos cœurs, elles résonnent. L’heure où l’enfant jésus est né, C’est la plus belle de l’année ! Oh ! Qu’il fait
bon être chez soi, Surtout quand dehors, il fait froid. La neige étend son manteau blanc, Et bientôt, c’est le nouvel an. Reine DELHAYE-BURLION |
Le viol de l'Inconnu |
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Quel triste matin ! Il pleut sur Austerlitz, comme il pleut sur Verdun. Sur la Place de l’Étoile, après les cris de haine S'activent maintenant les services d'hygiène. Sous la dalle de granit l'homme qui gît ici A vu brutalement son Arche obscurcie. Celui qui tous les soirs recueille les honneurs A été piétiné par des dévastateurs. Profané, dégradé, tagué, détérioré, Et même l’inconcevable, il s'est senti violé. Lui qui s'est sacrifié au nom de la Patrie Se sent désemparé et son corps est meurtri. Du visage anonyme de notre frère d'armes, Après l'étonnement, a coulé une larme. Il ne comprend plus rien, il s'est senti bien seul Alors qu'il se pensait en paix dans son linceul. La flamme a vacillé sous les coups de cette foule Qui « courageusement » se cache sous une cagoule. Mais elle a tenu tête et n'a jamais faibli, Seul repère allumé quand l'ordre fut rétabli. La lumière est restée au centre de la Place, Tel un phare, un jalon, symbole de l'audace. Ce soir se tiendra un nouveau ravivage En preuve d'unité, de force et de courage. François-Marie Grimaldi 2 décembre 2018 |
Ta cour en deuil blanc |
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Tes géraniums sont orphelins Ils ont perdu leurs lendemains En te perdant de grand matin. Ils se blottissent dans leur terre Pour se protéger de l'hiver Car tu les soignais comme un père. Fiers, certains fleurissent encore Cherchent ta présence aux abords Pour t'offrir leurs derniers remords. Attristés de ne plus te voir Depuis cet été, c'est le Soir Qui s'active à broyer du noir. Et malgré la pluie qui console De goutte en goutte en farandole Celui qui manque est leur idole. Rien ne peut soulager leur peine Puisqu'ils ont perdu leur haleine Comme toi privé d'oxygène ! Le gel a mis sa mousseline L'oiseau chante sa cavatine Ils attendent ta main câline. Plus de fleur ni de merle en somme Que casquette et gilet sans homme, Et des fils de neige en fantômes… Ici, tout te pleure comme ton épouse… qui n'en finit pas de te chercher. Maria-Carnéla Vendredi 14
décembre 2018 |
Page
23 |
21Juillet |
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En un regard J’ai compris Que ma vie n'était pas finie. Ce n’était pas par hasard Que cette magie Nous
avait réunis. Oh, mon amour ! Sois-le pour toujours. Oublions ces vautours Pour tracer notre parcours. Il n’est pas trop tard Sans toi, j’ai le cafard. Christelle LESOURD |
Envoi de fleurs aux jeunes
filles disparues lors de la grippe
espagnole (Hiver 1918/1919) |
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Cette modeste fleur trouvée sur mon jardin je l'ai cueillie pour vous par ce matin. Elle était bien cachée sous une feuille morte, sans doute, elle avait peur qu'un vent froid l'emporte, alors je l'ai prise, cette fleur esseulée, et je lui ai dit : Va ! Porte-leur mes pensées. Si la mort a glacé vos ravissants visages, flétri vos fronts si purs, brisé vos corps si beaux, vos âmes du moins échappent à ces outrages, car je les crois vivantes au seuil de vos tombeaux. Je revois encore vos grands yeux limpides, miroir qui reflétait la beauté de vos âmes, et vos lèvres purpurines au sourire candide, doux sourire d'ange sur des lèvres de femmes. Vous étiez du nombre de ces fleurs éphémères que Dieu plante ici-bas, durant quelques printemps, fleurs humaines tranchées dans leur grâce première pour peupler le ciel de lys étincelants. Non, vous ne pouviez en ce monde trompeur chercher les joies vaines pour vos âmes si belles. Non, vous allez plus haut vers le Dieu créateur pour y chercher l'amour en la joie éternelle. Allez, allez toutes dans le jardin divin mais laissez votre souvenir errer sur la terre pour attirer les âmes en quête du chemin qui mène au bonheur, à la vie de mystère. Maintenant c'est fini. Un instant a suffi pour emporter vos âmes auprès du roi divin. Jésus, aie pitié de ces fleurs, de ces corps détruits, attire-les à toi dans l'éternel matin. J. Jacquemin |
FAITS DE SOCIETE |
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Une société qui oublie son passé Ne trouve plus de repères sur lesquels s’appuyer, Pour pouvoir toujours et encore avancer ! C’est de nos jours, trop souvent, la triste
réalité. Savoir pour un moment s’arrêter Dans ce monde, où le temps s’est emballé, Et sans se prendre au sérieux : pour un
passeur de mémoire ! Seulement noter pour les autres, nos petits vécus
d’histoire. Gérard ROSSI |
Couchant |
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Tel un magistral chef d'orchestre, un peintre fou a badigeonné le bleu céleste à
grands coups de pinceaux. Il a mélangé l'or et le
charbon, le souffre et l'argent, il a dilué le vert et le bleu, le rouge et
l'orangé, le rose et le violet, nuages de fumée propulsés par un vent chahuteur, poussière de nuages dans le cœur du couchant... Tel un peintre de génie, il a explosé sa palette de peintures dans un feu
d'artifice, il a soufflé des cristaux de diamant dans les
nuages de suie. Et la lumière joue dans l'océan du ciel, et des vagues de nuages s'affrontent en combats de
titans, et le réel tutoie le fantastique... Combattants conquérants, nuages écartelés découvrent le bleu d'un ciel tellement insoupçonné qu'il en est reposant. Extase du temps présent... Tel un prestigieux chirurgien, il a colmaté les blessures du soleil en tissant des fils d'or et d'argent à travers ses larges plaies béantes. Telle une tendre mère aimante, il a effleuré de ses doigts le ciel, il a fermé les paupières du jour pour que s'ouvrent les yeux de la nuit. Thérèse |
Page 26 |
Tout à coup |
Adieu |
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Tout à coup comme tout au vent Sur le mor du mors d'une jument L'abeille diligente de la diligence S'enivre en perles de résonance… Tout à coup comme tout s'enivre Sous l'aube d'azur de ton corps ivre De caresses aux joies inavouables Pour un cœur aux lèvres louables… Tout à coup comme tout s'en va Parmi le temps aux siècles las Qui recommencent toujours À chanter les maux d'amour… Saint Hesbaye |
Dans la brume Nous nous sommes quittés Par-dessus la ville natale À l'appel de la lune… Comme d'une cérémonie Les pleurs silencieux célébraient La contradiction des pas À l'amertume des bruits de mains Nos paroles rares Ouvertes par les doigts Se perdaient Dans l'haleine de nos cœurs gonflés Les yeux de buées se confiaient Une dernière fois Et ces voyages d'amour Pour qui les avons-nous faits ? Saint Hesbaye |
Ce monde à moi |
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J'ai quitté cette niche
sûre Au terme de neuf mois
sonnants… C'est la source d'une
aventure Dans un monde flou, si
troublant. Ils semblent fêter ma
naissance Tous ces lampions d'après
Noël, Et j'aime la luminescence Des doux regards venus du
ciel. Ravie, et par petites
touches Ah ! Découvrir ce
sein crémeux Magiquement fait pour ma
bouche Et ma menotte, à qui mieux-mieux. Il s'offre à calmer ma colère Ce lait divin, ce lait fleuri, Rendant jaloux mon petit frère Qui me cajole, et renchérit ! O la merveilleuse aventure Que de découvrir goulûment Les délices de la nature Au plus creux des bras de maman ! Geneviève
Bailly |
Regrets… |
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C'est de Caudry que je t'écris… Ville où tu as vu le jour. Que de chemins parcourus avec toi, Que de bons souvenirs ! Je ferme les yeux, et je te vois. Je ne les ferme pas et tu es là… Chaque rue de cette ville me rappelle à toi. La vie était si simple à tes côtés : C'est toujours quand on ne peut plus profiter de ces bons moments, Qu'on s'aperçoit oh combien ils étaient doux ! E toi, il reste ton sourire, ta gentillesse, Quelquefois tes excès de colère, mais surtout ta tendresse. J'avais tant encore à partager… On pense que les gens sont éternels, Ce n'est qu'utopie, ce n'est pas réel ! Brusquement tu nous as quittés On ne s'y attendait pas… Et puis voilà, le vide qui s'installe Et peu à peu tous ces souvenirs. Le temps atténuera ma peine Mais pas ce manque qui oppresse ma poitrine ! Et c'est à Caudry que je continuerai à te fleurir D’où le vent portera comme en écho à mon murmure : « Maman, maman... » Guislaine Laurent-Maillard |
Lettre à mon chien Maurice |
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C'est de Caudry que je t'écris Sache mon chien, que je ne t'ai jamais oublié. Tu es resté dans mon cœur, je suis inconsolable. Tu es parti c'est vrai mais pas de cette façon, ce matin-là j'étais debout, je faisais les bagages, J'ai pris ta laisse, que j'étais content ! On est partis en vacances, j'étais heureux. Après des kilomètres, on s'est arrêtés sur un parking, il y avait de nombreuses autos et du monde. Il y avait la portière et j'ai pris ta laisse. Mais quand je me suis retourné tu n'étais plus là. As-tu eu peur de toutes ces autos et des gens ? Pris de panique j'ai couru dans tous les sens pour te retrouver mais ce fut en vain. J'ai cru que c'était une blague, des blagues ! Tu m'en faisais tellement, nous étions complices. J'étais toi ! Tu étais moi ! Je t'avais offert mon moral, tu me ressemblais, tu étais ma réincarnation. Mon cher chien "Maurice", je veux que tu saches que malgré ce que tu m'as fait, c'est ton image qui me revient tristement bien souvent. C'est vers toi que je courais, si tu peux m'entendre, je t'aimais. Je te pardonne, je n'ose croire en ton abandon avec moi, j'étais le plus heureux des maîtres. Tu étais le plus heureux des toutous, tu étais un bon gamin, parfois canaille et salopard ! Mais très poli, jamais rebelle. J'aurais tant voulu être encore à tes côtés, j'espère que celui qui t'a pris pour ta beauté et ton instinct merveilleux te rend heureux. |
Vengeance personnelle |
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Elle s'appelait Marion Deschamps, autrefois elle était belle, jeune, elle avait un mari aimant, beau et riche ! Tout avait basculé le jour où elle était tombée enceinte, elle n'avait que seize ans et son mari dix-sept. Sa mère ne voulait pas qu'elle garde l'enfant. Après la naissance de celui-ci, on lui retira et on lui dit qu'il serait placé dans une famille riche, sans problème et qu'il ne manquerait de rien. Une semaine plus tard on lui expliqua que son enfant était un petit garçon, qu'il s'appelait Louis, qu'il ne manquait de rien et qu'il avait de bonnes manières pour un bambin. Cela faisait maintenant deux semaines, elle pensait souvent à lui le soir, elle aurait aimé l'avoir, le garder et l'aimer. Lorsqu'un soir sa mère lui annonça que cela faisait huit mois qu'elle était enceinte et qu'elle ne voulait pas en parler à Marion qui était encore sous le choc. Marion ne s'en doutait pas, sa mère n'avait pas pris un gramme. Marion était triste, elle ne voulait pas que sa mère ait un autre enfant ; sa mère vint lui parler : - Marion, que se passe t-il ? Je suis rentrée il y a une heure avec ta petite sœur et tu n'es toujours pas venue la voir ! Elle est très belle, tu sais, elle te ressemble. - Je ne savais pas que tu étais rentrée, j'arrive tout de suite. Marion se forçait à se réjouir pour sa mère. Lorsqu'elle descendit, elle regarda cette petite fille, elle eut les larmes aux yeux, elle ressemblait à Marion ! Mêmes yeux, même bouche. Sur sa couverture rose était inscrit JULIE ; Julie était le nom que Marion voulait donner à son enfant si ç’avait été une fille, maintenant elle détestait ce prénom. Elle disait : « Julie, oui c'est un nom correct, c'est un nom commun après tout ! » Elle était jalouse de sa mère qui, elle, avait le droit de connaître la maternité, elle ne s'occupait guère du bébé, elle disait sans cesse à sa mère qu'elle ne voulait plus avoir d'enfant, sa mère savait très bien que sa fille était encore sous le choc. Trois mois plus tard, Marion essaya de s'occuper de sa petite sœur, c'était dur. Un soir le téléphone retentit, madame Deschamps alla répondre : - Oui, c'est moi, qui est-ce ? Ah Marie, comment vas-tu ? Moi, très bien. Oui, Julie va bien ! A ce moment-là elle commença à chuchoter : - Non, elle ne se doute de rien, non je ne lui dirai rien, je ne peux plus avoir d'enfant, et d'avoir Julie me fait le plus grand bien ! Sur ces mots elle raccrocha. Marion avait tout entendu. Le soir, dans sa chambre, elle pensa : « De quoi parle-t-elle ? Si elle ne peut plus avoir d'enfant, qui est Julie ? » Elle arrêta de penser net lorsqu'elle entendit sa mère crier : - Marion, il y a le feu, saute par la fenêtre et prends Julie, elle est dans sa chambre ! Marion se dirigea vers la chambre de la petite. Dès qu'elle entendit pleurer, Marion détourna les talons en laissant la petite dans la maison en feu. Arrivée dehors, sa mère lui demanda : - Où est Julie ? Marion regarda la maison brûler et dit à sa mère : - Maintenant toi aussi, tu sais ce que c'est de perdre son enfant. - Mais Marion, pourquoi me dis-tu ça ? - Tu m'as pris la vie de mon enfant, et je t'ai pris la tienne ! Sa mère, folle de rage, pleurait de tout son cœur et lui dit : - Comment as-tu pu tuer ta fille ! Ophélie Allart |
Atlas 050807 ( Souvenirs ) |
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Maman, quand
elle achetait ou recevait un livre, c’était un petit miracle, une somme
d’érudition condensée dans des pages numérotées en couleurs, un bréviaire
pour prier avec des mots nouveaux, ces chapitres tout neufs.. Elle
s’accordait le pouvoir de comprendre et de visiter avec des photos
magnifiques, les contrées les plus éloignées.. Souvent, dans mes voyages,
elle me disait : « Sois mes yeux.. » Un jour, nous avons reçu
un Atlas géant, au moins pour moi car j’étais tellement enfant que j’avais de
la peine à soulever ce grand livre. Nous tournions les pages doucement et ma
mère s’émerveillait à chacune d’elle.. Son regard conquis abolissait les
marges, dépassait les frontières à la recherche de telle ou telle capitale,
de tel ou tel fleuve ou telle ou telle question en suspens de réponse... Tout
le savoir en condensé, pour sa curiosité et elle nous parlait de ces pays si
lointains, qu’on avait du mal à comprendre tous les mots qui couraient sur sa
bouche conquise. Elle voyageait avec les yeux, déjà impatiente de la page
suivante.. Elle pointait son regard sur une région et je suis sûr
aujourd’hui, qu’elle y était, qu’elle visitait les monuments, les temples,
qu’elle parlait avec les autochtones du pays du moment et ses yeux s’en
allaient pour ces conquêtes.. Maman était
passionnée par les livres. C’était de l’admiration, tout ce Savoir allongé
sur le papier brillant.. Avec ses lunettes, elle réchauffait le papier
glacé.. C’était son passeport pour l’évasion. Elle lisait des nuits entières,
revisitait la Chine profonde et ses provinces perdues, escaladait avec son
héros sans peur, des montagnes vertigineuses ou s’en inquiétait sans
reproche, pour une chute tout aussi vertigineuse.. Le matin, elle me
racontait son voyage avec moult détails, avec un enthousiasme permanent, avec
toutes les intonations dans la voix pour m’emporter dans ses découvertes
nocturnes et même si ses yeux étaient fatigués, elle savait résumer l’importance
de sa lecture. Maman dévorait les livres à la recherche de la dernière
frontière, de la première étoile connue, elle réorganisait l’histoire au
travers des siècles dans les livres et sa chambre était un rempart de gros
pavés empilés.. Maman était une bibliothèque remplie de savoir accumulé, elle
pouvait parler de tout, sans se lasser et sans se répéter. Elle tuait les
conversations par son érudition et c’était toujours de grands moments…Maman
nous invitait toujours à lire pour y chercher le Savoir.. Elle était curieuse
de tout ce qui pouvait se lire. Je crois
qu’elle a épuisé toute la lecture de la Bibliothèque municipale de Romans..
On parlait même de San Antonio.. Je crois aussi qu’elle est partie, parce
qu’elle n’avait plus rien à lire.. Aujourd’hui, j’ai sur les genoux, ce grand
Atlas, cette sélection du Reader’s
Digest, et chacune de ces pages est un souvenir et s’il ne m’emporte
pas vers ces contrées si lointaines, c’est le visage de Maman que je revois.
Ces exclamations, ces ravissements, cette curiosité exacerbée me reviennent
dans les oreilles. Quand j’ouvre ce livre, je suis avec Maman. Elle est à
côté de moi. Je connais encore ses pages préférées pour ses petites
annotations, pour ses croix sur des villes tellement éloignées, pour le
parfum ancien des pages, si longtemps fermées et j’exhume dans le
recueillement, ces souvenirs intacts. Dans la double page centrale, c’est la
lune démystifiée qui s’étale avec tous ces cratères répertoriés, ces mers
sans poissons, ces montagnes sans neige.. et sa face cachée et c’est Maman
que je vois en grand. On y parle de la migration des oiseaux qui aujourd’hui,
n’existent plus, de glaciations aussi, devenues éphémères, de poissons encore
disparus, de climats, de courants incertains. Quand Maman
était là, tout allait bien dans le monde.. Les déserts gardaient leur place
de déserts, les mers se remplissaient toujours, le soleil savait se cacher
pour les nuages bienfaiteurs. S’il fallait réécrire ce livre, bien peu de
pages seraient utiles pour son édition. Les frontières ont changé et leurs
drapeaux aussi.. Le savoir est pour s’enrichir maintenant.. On y parlerait de
pollution, de tsunamis, de zones de famine tellement élargies, de
déplacements de population, de guerres de religion sans issue, de
catastrophes, aujourd’hui naturelles.. Elle serait inquiète.. Maman.. Ce
livre est maintenant un recueil de souvenirs et j’aime l’ouvrir de temps en
temps, il me transporte bien plus loin que les cartes illustrées, plus loin
que le plus grand fleuve du monde, plus loin que la lune.. Tout est imprimé
si près de mon cœur, tout en couleurs pour toujours…Parce que le passé n’est
pas en deux dimensions et que ma mémoire a gravé ces moments de bonheur
d’enfant, parce que le temps, même s’il s’enfuit en avant, je ne pourrai
jamais oublier ce que renferme ce grand livre. C’est mon
passeport à moi pour me renvoyer dans l’enfance quand il me prend des envies
de retrouver les genoux de Maman et qu’elle m’explique le Monde à sa façon,
avec sa vision rassurante, optimiste et bienveillante... Pascal. |
PARANORMAL SISTERS |
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Chapitre 2 Tara se réveilla après avoir passé une nuit extrêmement reposante, il était onze heures du matin. Elle prit rapidement sa douche, s’habilla d’un jean et d’un petit haut aux couleurs vives, chaussa ses ballerines puis se rendit dans la cuisine pour avaler un petit-déjeuner copieux. « Tiens ! Que font mes clefs de
voiture sur le frigidaire ? » Se dit-elle. Pourtant je
pensais bien les avoir déposées sur le guéridon. J’ai dû les mettre là par
inadvertance. Elle ne s’en soucia plus et débarrassa la table puis elle s’installa à son bureau pour répondre au courrier en retard. Mais, dehors ? brillait un soleil magnifique, Tara ne résista pas. - Oh et puis zut. Elle choisit un livre dans sa bibliothèque, attrapa son sac à la volée, puis ses clefs, qu’elle avait remis sur le meuble de l’entrée et sortit. Direction, le parc. Arrivée sur place, elle se dirigea vers un banc un peu en retrait, s’y installa et commença sa lecture, levant parfois la tête de son ouvrage, les chauds rayons du soleil lui caressant doucement le visage. Quelques enfants couraient ou jouaient au ballon non loin d’elle. Elle se prit à regarder une mère qui promenait son bébé en poussette. Elle aimerait aussi avoir des bambins, mais pour l’instant le père se faisait plutôt désirer. La promeneuse passa près d’elle. La fillette, une petite blonde, tout de rose vêtue venait de laisser tomber son doudou, Tara le ramassa et le tendit à la jeune femme. Celle-ci lui sourit et la remercia gentiment. Elles échangèrent quelques mots puis la mère continua sa balade. Tout à coup, Tara se sentit seule. Elle décida alors de surprendre ses parents, Albert et Blanche qui habitaient non loin là. Elle ne prit pas sa voiture, il n’y avait que quelques mètres à parcourir et marcher lui ferait du bien. Malgré leur étonnement, ses parents furent enchantés de la voir. Ces derniers temps, les apparitions de leur fille étaient rares. Après les avoir embrassés, elle s’assit près de son père dans un fauteuil recouvert d’un plaid marron identique à la couleur des rideaux. Au centre, un tapis sur lequel était placée une table de salon en merisier. Les meubles étaient en bois clair. Près d’un divan, un panier en osier contenait des aiguilles à tricoter et de la laine. La décoration semblait pourtant un peu vieillotte. Tara se servit une tasse de la cafetière que sa mère, une petite femme boulotte aux cheveux poivre et sel, venait juste d’apporter et de déposer sur une desserte accolée au divan. Elle savait que dans quelques secondes et cela, depuis trois mois, la même question lui serait demandée. C’était d’ailleurs pour cela qu’elle hésitait à leur rendre visite. - Alors, Franck te laisse-t-il tranquille ? lui demanda sa génitrice pour la nième fois en s’asseyant dans l’autre fauteuil resté libre. - Mais oui maman, je te le répète sans cesse. - Et toujours pas de petit copain en vue, ajouta son paternel. -Non ! pas en ce moment papa. - J’aimerais bien être grand-père, tu sais. - Laisse-la tranquille avec ça Albert, tu le seras quand le moment sera venu. Rétorqua sa femme. La soixantaine bien entamée, à l’inverse de Blanche, de deux ans son ainée, Albert était plutôt grand, cheveux grisonnants, il marchait avec une canne. Blessé lors d’intervention il perdra une partie de sa mobilité. Tara ne l’avait jamais vu négligé. Albert, dès le lever du soleil, était habillé, rasé, parfumé, il gardait cela de ses années de service au sein de la gendarmerie. - Moi aussi, j’aimerais, mais il te faudra encore attendre, réplique Tara, un peu agacée. - Tu dînes avec nous, n’est-ce pas, et ne dis pas non, on te voit si peu. Ta profession t’accapare tellement. Sa mère avait raison, le travail de Tara la soustrayait très souvent à sa famille. - Oui je reste, dit-elle. Mais tu me laisses t’aider. - D’accord, nous pourrons discuter entre femmes sans entendre ce vieux ronchon, reprit sa mère tout en se dirigeant vers la cuisine. - Pas de mon emploi, ni de Frank alors. - D’accord ! promit Blanche avec un sourire. - Donne-moi plutôt des nouvelles de Cendra, comment se porte ma sœur? interroge Tara. - Et bien ton père et moi sommes allés la voir jeudi, rien ne change, je me demande si un jour, elle s’en sortira, cela fait tellement longtemps. Son visage a l’air si grave, parfois si dur, avec une expression si bizarre. - Je sais. - Je souhaite presque parfois qu’elle nous quitte, ou je pense à la débrancher. Ensuite, je pleure pour avoir eu des pensées si mauvaises. - Cendra est mon enfant pourtant, dit Blanche en ravalant ses larmes. - Ne t’inquiète pas maman, je te comprends. Blanche et Albert avaient été tellement heureux lors de la naissance des jumelles, ils les attendaient tant. Blanche ayant eu beaucoup de mal à aller au terme de sa grossesse. L’arrivée des filles fut un réel bonheur pour eux. Mais une de ses filles était dans le coma et Blanche avait un doute qu’elle ne s’en sorte. La sœur jumelle de Tara avait eu, deux ans plus tôt, un grave accident de voiture qui l’avait plongée dans un coma de stade trois. Les deux sœurs étaient très différentes. Alors que Tara était réservée, calme et réfléchie, Cendra était frivole, indisciplinée, elle n’écoutait personne et sortait parfois avec de jeunes gens alcooliques ou drogués, elle rentrait des fois à des heures impossibles. Tara et ses parents lui avaient souvent fait la morale, mais Cendra n’en faisait qu’à sa tête au point d’en arriver à cette stupide collision. Les docteurs n’avaient laissé aucun espoir à la famille et même si Cendra s’en sortait il lui resterait de graves séquelles. Tara souffrait de voir sa jumelle ainsi, mais ne pouvait rien faire pour elle, seul l’avenir déciderait du sort de Cendra. Il était à peine dix-neuf heures, que Blanche dressait déjà la table, ses parents mangeaient toujours très tôt, ils avaient pris cette habitude, l’âge avançant. Après avoir avalé deux tranches d’un délicieux rôti de porc aux champignons accompagné de légumes et un tiramisu en dessert, la jeune femme ne s’attarda pas. Elle débarrassa la table et fit la vaisselle avec sa mère. Puis, elle embrassa ses proches et les quitta avec la promesse de revenir bientôt. Toutefois, Tara n’était pas fatiguée, elle avait envie de sortir… Mais où ! Rentrée chez elle, elle se servit un coca bien frais. En refermant la porte du frigidaire, et collée sur celle-ci, une affichette jaune attira son attention et lui rappela qu’à vingt et une heure, le soir même, la représentation d’une comédie musicale, au théâtre de la ville, était donnée. Mais oui ! J’ai des billets pour ce spectacle, se remémora-t-elle tout à coup. J’avais réservé ces places, il y a plusieurs mois. Tara pensait s’y rendre avec Franck, mais le sort en avait décidé autrement. Elle attrapa son portable et composa le numéro de sa meilleure amie, Amélie. Une jeune personne un peu excentrique, toujours de bonne humeur, enjouée, au caractère bien trempé et célibataire elle aussi. À l’inverse de Tara, Amélie était un peu boulotte, brune de cheveux qu’elle attachait souvent en queue de cheval avec un gros nœud de couleur. Ce qui faisait souvent rire Tara. Complices depuis le lycée, elles ne s’étaient plus jamais quittées. Quand Tara avait connu Frank, Amélie était constamment restée auprès d’elle, la soutenant. Pourvu qu’elle puisse venir, se dit Tara, mais celle-ci accepta sans hésiter. - Génial éclata Tara, je te prends dans dix minutes, juste le temps de me refaire une beauté. Un moment plus tard, la voiture de Tara stoppait devant la maison d’Amélie, un léger coup de klaxon et la jeune femme sortit de chez elle et grimpa dans la Clio. Encore dix minutes et elles seraient en face du théâtre. Le véhicule garé, elles marchèrent en direction de l’entrée et présentèrent leur billet à l’accueil ; elles se dirigèrent ensuite vers la loge réservée à leur intention. - Mais vous me suivez, ce n’est pas possible autrement ! Surprise, Tara, en se retournant brusquement, quelle ne fut pas donc son étonnement de voir Lilian en face d’elle ! Ce ne serait pas plutôt le contraire, lui répondit-elle. - En tout cas, nous avons les mêmes goûts, bonjour mademoiselle, ajouta-t-il en se tournant vers Amélie. - Je vous présente Amélie, une amie. - Enchanté, jeune dame. Sur ce… je vous laisse, cela va bientôt débuter et ni vous ni moi ne voulons manquer l’ouverture, je pense, dit-il avec un grand sourire. - En effet, rétorqua Tara. Et chacun de se diriger vers sa loge. - Qui est ce beau garçon ? demanda Amélie, il a l’air vraiment sympa. - Oh ! Une connaissance, un peintre, je l’ai rencontré il y a peu. - Pas mal, vraiment pas mal le mec. - Oui, bof ! répondit Tara en devenant écarlate. - Et tu rougis en plus. - Chut ! Tais-toi, on parlera de ça une autre fois, la pièce commence, rétorqua Tara s’asseyant dans un fauteuil. - D’accord, mais ce n’est que partie remise. Heureusement, les trois coups retentirent, mettant fin à la discussion. À l’entracte, les deux jeunes femmes s’orientèrent vers le bar afin de se désaltérer, l’artiste-peintre aussi. De loin, il fit un petit signe amical à Tara. -Il est amoureux, remarqua Amélie en riant. - Mais non voyons, en plus il est accompagné. Viens, ça va recommencer ! - Bien sûr, tu évites ce genre de débat. Eh ! mais attends ! On n’a rien bu. Et… quoi que tu en dises, il n’est pas escorté. - Tant pis, ce n’est pas le lieu. - Quoi ! Pour boire un soda ? - Pour parler de Lilian. -D’accord et tu l’appelles Lilian. - Arrête ! Tu veux bien. Retournons nous asseoir. Pourtant, à la fin du spectacle, le peintre se fit le plaisir de venir saluer Tara avant de quitter le théâtre. Il les quittait à peine, qu’Amélie interrogea de nouveau Tara, bien décidée, à en savoir plus. - Bon, maintenant, tu vas devoir tout de me dire, questionna son amie. - D’accord, acquiesça Tara, prenant Amélie sous le bras pour se rendre à son véhicule. Tout en discutant et riant, les deux complices descendirent la petite rue où était garée la Clio de Tara. Là, quelques lampadaires avaient leur ampoule grillée et cela assombrissait la ruelle. En arrivant à hauteur de la voiture, Amélie, horrifiée, poussa un cri strident: un homme était étendu sur le sol, face contre terre, du sang s’écoulait de sa tête. L’inconnu était bien habillé, il sortait certainement lui aussi du théâtre. Il tenait dans la main un des essuie-glaces de la Clio, qui était elle-même dans un sale état, vitres brisées, portières ouvertes. - Oh mon dieu ! hurla Amélie, on dirait qu’il est mort. Tara, habituée à ce genre de situation, après avoir vérifié le pouls de l’inconnu, sortit son téléphone portable et appela une ambulance puis son chef à la gendarmerie. - Ne bougez pas, ordonna-t-il, j’arrive ! Lilian qui n’était pas très loin et suivait du regard les deux amies, avait entendu les hurlements d’Amélie, accourut sur les lieux. - Que se passe…? Il ne finit pas sa phrase, il venait de voir l’homme allongé près de la Clio. - Qui est cet individu ? Vous n’avez rien ? - Non, quand nous sommes parvenues à la voiture, nous avons vu le corps de ce monsieur. Il respire à peine. J’ai appelé mon chef à la gendarmerie et une ambulance, ils ne vont pas tarder, je pense. - Votre chef ! Vous êtes gendarme ? Vous m’en direz tant. Les secours, gyrophares allumés mais sirène éteinte, venaient d’arriver. Ils se rangèrent non loin d’eux, suivis par la fourgonnette bleue des militaires. Étant donné l’heure tardive, par chance il n’y avait pas trop de badauds. Le supérieur de Tara descendit rapidement de l’estafette et, s’adressant à celle-ci : - Alors ! Racontez-moi? gendarme Dolle. Tara, pour la deuxième fois, narra l’histoire. - Voilà toute l’affaire mon lieutenant-colonel. Alors que les ambulanciers des secours d’urgence retournaient doucement le corps afin de le placer sur un brancard. - Oh non ! s’écria Tara. - Vous connaissez cet homme ? - Absolument, chef, c’est le garagiste qui est venu remorquer mon véhicule après l’accident causé par mon ex-fiancé, c’est chez lui que j’ai acheté ma Clio. Je ne vois pas ce qu’il faisait à cet endroit. à suivre MARTINE
GRASSART-HOLLEMAERT |
UNE VIE DE CHIEN de Hertia May |
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Tout à
l’heure, quand je dormirai, ça me fera drôle d’être seul dans le lit !
Nous sommes tous couchés, mais je n’arrive pas à trouver le sommeil, trop de
choses restent à éclaircir : la présence de cet humain parmi les
extra-terrestres, les murs roses de chez Dicken, et le souvenir de rêves
étranges… qui se réalisent… Il faut que
je me souvienne. J’ai des trous de mémoire entre 4-5 ans et 13 ans. Comme si
une partie de mon passé m’avait été enlevée. Je suis une espèce de savant qui
ne se souvient plus. Mon enfance dont je me souviens a été normale à part que
je faisais des recherches en biologie notamment. Ces démarches m’ont poussé à
la création de Florine ! Je sais que je ne dormirai pas. Je pense qu’il
doit être 2 heures, je jette un coup d’œil : il est 2 heures 7. Quelqu’un
frappe à ma porte et une voix étouffée me parvient. Je bondis, j’ouvre la
porte. C’est Jim ! - Viens
vite : nos alliés d’outre-espace semblent nous faire une visite !
Je le suis
jusque dans sa chambre où la fenêtre donne sur l’arrière de l’hôtel. Une
soucoupe volante verte est posée sur un tripode à près de cinquante mètres de
nous. Elle apparaît d’entre les arbres du parc. - Va
prévenir les autres, dis-leur de se tenir prêts à toute éventualité. Tandis que
s’éloigne Jim, je descends au rez-de-chaussée. Avant de sortir, je jette une
bombe de gaz somnifère dans l’aérateur. D’ici deux minutes, tous les autres
clients de l’hôtel dormiront à poings fermés ! Les compagnons n’ont qu’à
sucer une pastille d’antidote. Glen et Jim
m’ont rejoint sur le seuil, armés chacun d’un rayon laser. Et tandis que nous
avançons vers le parc, je lance un regard vers les côtés de l’hôtel et vers
les chambres des étages. Un éclair me révèle l’arme de Dicken, caché dans le
garage. Je sais que
le professeur Tanteur se tient près de la fenêtre des cuisines avec son fusil
à lunettes. Ma sœur et Hardwed sont au premier étage, Véra au second avec les
autres. Nous sommes en face de la soucoupe maintenant, trente mètres à peine
nous séparent. L’engin a un diamètre d’environ dix mètres, autour d’un
renflement central, des hublots circulaires laissent voir une lumière
blanche. Parfois, on y voit des ombres, des feux orange clignotent sur le
sommet. Le tripode maintient la soucoupe à près d’un mètre et demi du
sol : une échelle glisse du centre jusqu’au sol. Et un être en
combinaison argentée en descend, il a enlevé son casque d’astronaute. Je sens
qu’il va se passer un événement essentiel pour l’avenir de la planète. - Jim,
Glen, il y a longtemps que j’attendais ce moment : l’entrevue avec nos
alliés d’outre-espace. L’inconnu s’avance vers nous, lentement, sa
combinaison paraît hermétique : sans ouverture, ni attaches ! Il
nous sourit. - Je
suis To Rac, je crois que nous sommes intervenus à temps tout à l’heure pour
vous sauver des Schnoffs. Je ne sais
ce qui m’étonne le plus chez notre interlocuteur, si c’est son apparence
humaine : taille, cheveux noirs, visage comparable au nôtre, ou si c’est
sa parfaite élocution dans notre langue ! - Je
suis heureux de vous voir enfin. J’ai de nombreuses questions à vous
poser et d’abord, d’où venez-vous ? - Nous
sommes des Nors, notre planète s’appelle Mardzog… Devant mon
étonnement, il cherche à m’expliquer… - Oui,
mais je crois que je vais vous révéler votre PROPRE HISTOIRE. Il me semble
qu’il manque une partie de votre mémoire, n’est-ce pas ? Et je suis en
mesure de vous démystifier… Deux de ses
compatriotes l’ont rejoint entre temps : Rèr Tan et Fuc Mon, et nous
restons face à face, séparés d’à peine un mètre. Combien donneraient cher
pour être à ma place ? - Vous,
les Initiés, êtes des naufragés. Vous venez de Mardzog, planète distante de
dix années-lumière. Mardzog était menacé de la guerre atomique entre les Nors
et les Schnoffs. Les savants Schnoffs décidèrent de sauver dix mille
personnes. Ils construisirent une énorme fusée (une Arche d’Alliance, si vous
voulez). Elle tomba en panne dans le système solaire, les pilotes la
dirigèrent vers la planète la plus habitable – la Terre- et la fusée
s’enfonça dans le lac Titicaca. C’est là qu’ils continuèrent à vivre … - …Prodigieux,
mais dites-moi, je ne vois aucune trace de notre passé ?… - …Attendez.
Ces Schnoffs avaient créé au fond du lac des bases de lancement pour
conquérir la Terre. Plusieurs groupes, préférant un bon voisinage à une
tuerie, s’enfuirent à bord de soucoupes. La vôtre, celle des Initiés, fut
touchée par le tir des Schnoffs. Réfugiés
dans un canot pneumatique, vous avez dérivé plusieurs jours. Les habitants
d’un petit village côtier français vous retrouvèrent sans connaissance. Tout
le groupe que vous formez actuellement... - …Laissez-moi
continuer… Jim se rappelle. - …C’était
un soir, nous avons voulu alerter les autorités locales mais elles restèrent
incrédules lorsqu’il fut question d’évoquer une présence autre que celle de
notre humanité… Je coupe Jim
et reprends le fil des souvenirs : Je leur dis
alors : - Vous ne
croyez pas aux extra-terrestres ? Et les
autres soucoupes volantes atterrirent, le doute de leur identité fut alors
levé lorsqu’ils lancèrent une fusée rose. C’était le signe de ralliement des
Schnoffs pro-terriens… Mes
souvenirs ne sont pas aussi clairs quand je les évoque mais sur le moment,
c’est ce que mes neurones me soufflent. To Rac
paraît le plus éclairé pour poursuivre ces réminiscences : - …C’est
alors que les Schnoffs attaquèrent ! Leurs tanks
balayant tout sur leur passage. Notre intervention, alors, vous a sauvé la
vie. Car des escadres Nors étaient aussi parties de Mardzog pour anéantir les
Schnoffs sur Terre après leur élimination sur Mardzog. Nous vous avons alors
inoculé une piqûre de la liqueur d’oubli et votre physique a été remodelé.
Vous êtes ainsi devenus de parfaits Terriens. Votre intelligence plus élevée
que celle de vos nouveaux congénères vous a incités à créer ce groupe des
Initiés, destiné à combattre ces ennemis de votre espèce : les
Schnoffs. » Une telle
révélation nous écrase, nous restons muets comme devant la découverte d’un
nouveau monde (mais c’est le cas d’ailleurs !). Je m’aperçois que tout
le groupe est derrière nous. Ils savent donc et partagent nos émotions. - Je
crois qu’il reste, To Rac, à détruire cette base Schnoff ! Un goût
amer me reste dans la bouche, le goût de la vengeance envers les
ravisseurs de Florine !!! La sensation
d’être un Schnoff me répugne. Avoir été un de ces monstres noirs aux yeux
jaunes… Je me console en me disant que tout le monde est un peu Schnoff sur
les bords ! Dicken
explique notre plan d’attaque à To Rac. Les deux autres astronautes Rer Tan
et Fuc Mon me décrivent la propulsion de leur engin. Faite en
vélagtite : métal très dense d’un poids atomique égal à 250 umas, la
soucoupe rayonne un champ électromagnétique plus puissant que le champ de
pesanteur terrestre. En l’inversant par rapport à celui de la Terre, la
soucoupe échappe à l’attraction et connaît des accélérations prodigieuses. Ce
procédé avait été décrit par Jules Verne ! Rer Tan et Fuc Mon m’introduisirent à bord de leur aéronef. Par
la trappe, j’aboutis dans une salle encombrée de matériels d’exploration, de
scaphandres, de désintégrateurs. Sans que l’un des deux n’eût fait un geste,
une ouverture se dessine devant moi. Eclairé par des feux blancs dispersés
sur les parois, je me trouve dans un couloir qui tourne, des hublots sur la
gauche me permettent de voir une grande salle centrale pourvue de cerveaux
électroniques, d’un petit laboratoire de physicien, d’armoires à vivres. Et
je m’aperçois que le couloir s’élève en spirale autour de la soucoupe. Un
passage s’ouvre sur le poste de pilotage. Un sifflement admiratif m’échappe.
Des écrans pullulent sur le tableau de bord. Une heure plus tard, nous
prenons congé des Nors. J’entraîne le professeur Tanteur et Jim Lamont dans
une salle de l’hôtel où les locataires sont encore sous l’effet du
soporifique. - Dites,
professeur, si je ne me trompe, vous avez été spécialiste d’expériences
d’hypnotisme … - C’est
vrai ! William, mais… - Nous
n’avons que peu de temps devant nous, vous allez hypnotiser Jim et sonder sa
mémoire. Quelques
heures plus tard, nous traversons l’Atlantique sur le bateau du professeur
Debarre. Curieux
bonhomme, ce professeur Debarre. La cinquantaine chauve, lunetté, il est de
ces hommes acharnés pour leurs travaux de recherche même s’il donne
l’impression de poursuivre des mythes ! Curieux bateau que le sien : une
sorte de porte-avion d’un ancien temps. Notre sous-marin a trouvé sa place
dans une soute arrière. Nous avons nos cabines à proximité. Je suis dans
un tel état de nervosité que chaque constatation, chaque chose déplacée est
pour moi source de mystère. Par exemple, un fait banal qui me
chiffonne : dans ce gigantesque bateau qui devrait comporter un équipage
d’au moins cent hommes, je n’ai encore vu que le capitaine Paul Sancourt.
Drôle d’individu, ce Sancourt : un homme brun d’un mètre quatre-vingts,
flegmatique comme pas un. Tandis que je regarde le sillage laissé par le
navire, du haut du pont, Jim me rejoint. Sa figure
habituelle d’enfant prodige a fait place à un masque épanoui de stupeur. Il
s’accoude sur la balustrade et me montre du regard la mer au bas du bâtiment. - T’as
remarqué aussi, hein ? Un drôle de sillage que ce navire laisse,
n’est-ce pas ? Ici, une trace en forme de V normale et à quarante
mètres, un autre V, mais d’angle différent ! - Oui,
j’ai remarqué ! … - …Mais
c’est autre chose qui te tracasse… l’absence de tout équipage ! Jim a laissé
un temps mort avant de finir sa phrase comme s’il voulait en faire un effet
marquant ! - Je
ne sais si les autres l’ont repéré mais cette observation est tout à fait
étrange ! Vers dix
heures, j’ai regagné ma cabine et déplié les cartes sous-marines sur la
couchette. L’approche du commando sera facilitée par la présence de rochers
très découpés. La position de la base sera déterminée par ondes sonar. Mais
il faut reconnaître que cette entreprise est téméraire. Trois petits coups
sont frappés à ma porte. Tour à tour, entrent Glen Dupond, André Monty et Jim
Lamont. Glen m’informe que Dicken et
Tanteur doivent se poser avec l’hélico dans cinq minutes. En effet, Glen me
montre par le hublot la masse vibrante sur le point de se poser. Il réfléchit
un court instant. - À
propos, j’ai découvert quelque chose d’étrange, j’ai circulé tout le matin
dans le navire. Il existe une soute secrète presque aussi longue que le
bateau ! En visitant les ponts inférieurs, j’ai remarqué un décalage
entre le pont supérieur et le plafond de l’étage en dessous. Le capitaine m’a
répondu que c’était la cachette de leur soucoupe plongeante. - …Tout
à fait impossible qu’un bathyscaphe soit aussi long. De plus, les curieuses
traces du sillage que nous avons remarquées, Jim et moi, prouvent l’existence
d’un engin sous-marin remorqué par le bateau. Jim a trouvé
dans une petite armoire une bouteille de jus de fruit et quelques verres. Il
nous sert et, en rebouchant la bouteille, m’annonce : - William,
que dirais-tu d’un petit tour d’exploration ? - Je
crois que c’est nécessaire ! Mais il faut que Glen et André restent en
attendant les autres. Le couloir de nos cabines est vide. D’ailleurs, il
semble n’y avoir aucun équipage dans ce bâtiment. Quelques
mètres plus loin, nous entrons dans une cage d’ascenseur. Nous appuyons sur
le bouton 2 qui doit correspondre à l’étage de la soute secrète de Glen. La
cabine s’arrête alors que nous ne sommes qu’à l’étage 3 : l’étage 2 doit
être interdit ! Tant de méfiance à notre égard m’étonne de la part d’un
vieux professeur chargé de recherches de pure routine. Et s’il était autre
chose que professeur ? OUI ! Mais quoi ?… Pendant que je
rêvasse, Jim a regardé à l’extérieur de l’ascenseur. Il paraît écouter. Je n’entends
rien… Si, j’entends des pas dans un couloir… Je risque un coup d’œil. Un
homme en noir a débouché dans la travée à quarante mètres de nous. Il
s’éloigne. Il porte une cagoule noire. Il disparaît derrière une porte. Nous
nous risquons à suivre le passage jusqu’à cette porte. Une inscription nous
apprend que l’accès à cette pièce est interdit. Et d’ailleurs, la porte est
verrouillée ! Je me tourne vers Jim : il a déjà compris. - Il
faut prévenir les autres ! Dans ma
cabine, les Initiés sont réunis. Douze mains se superposent au centre de nous
tous, au-dessus de la table où se trouve le blason des Initiés : un œil
jaune dans un triangle bleu ! J’articule d’une voix cérémonieuse : - Nous
jurons de sauver l’humanité ». Mon voisin
de droite qui n’est autre que Jil continue : - De
tout danger planétaire ou extra-terrestre. Après chaque
phrase, le groupe répète comme une litanie. Véra a repris : - Nous
jurons de rester unis ! Après cette
application de la coutume, je me dois de leur décrire les mystères du bateau
du professeur Debarre. Il est 16 h
et nous ne sommes plus loin des côtes américaines. Debarre et son capitaine
Sancourt ne sont toujours pas sortis de leur mutisme. Nec Tarbold a aperçu
une vingtaine d’hommes en combinaison noire dans un couloir. Par le hublot,
je regarde l’hélicoptère sur le pont. En cas d’imprévu, il nous serait facile
de l’utiliser pour attaquer le bateau ou pour nous échapper. Car il n’est pas
impossible que le professeur Debarre veuille nous retenir prisonniers. à suivre |
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QUINZAINE DECOUVRIR CUBA EXPOSITION SUR CUBA CONFERENCE CINEMA DU 2 AVRIL AU 18 AVRIL 2020
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