SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°53
Septembre-Octobre-Novembre-Décembre 2017
Illustration BD page 2
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Patrick MERIC
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JEUNES |
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Poésies de l’Ecole Janssoonne page 3-4 |
Sous l’égide de St Hesbaye |
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Mémé, Maman page 5 |
MARINETTE |
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Désir page 5
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Lycée Jacquard- Caudry |
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Disparition page 27
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Lycée Jacquard- Caudry |
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Dis-moi dix mots (extrait) page 6-7 |
SKYEN |
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HUMOUR-PATOIS |
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Amuserie page
8 |
Jean
François SAUTIERE |
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HERTIA-MAY |
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Passé simple… page 9 |
Inconnu |
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Les Champignons page
10 |
Maurice
MARICHAL |
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Les Coulonneux page11 |
Léonce BAJART |
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Pensée page -8-9-16-18-21-23 |
Hector
MELON D'AUBIER *
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ADULTES |
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Trop Tard page 5 |
Jérémy
DESSAINT |
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La plus belle fleur page 12 |
André ÈCRIVAIN |
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Précipice page 12 |
Maria-Carméla DUHIN-CARNELOS |
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La
Rentrée page 12 |
Reine
DELHAYE |
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AÇVINE page 12-13 |
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Juste un au revoir page 13 |
Christelle LESOURD |
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Prunelle page 13 |
Geneviève BAILLY |
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Le Temps des Vaches page 13 |
Henri LACHEZE |
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Une Musique page 14 |
ANGELIQUE |
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Abandon page 15 |
Sandrine Lhermitte Dubois
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Roméo page 16 |
I. B. |
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Ma Gourmandise....page 17 |
Julien BURY |
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L’Arrivée du printemps page 17 |
Gérard ROSSI |
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Je me souviens page 17 |
Albert JOCAILLE |
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Saisons page 18-19 |
SAINT-HESBAYE |
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De cette Chrysalide page 19 |
Bernard SIMON |
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Les gens d’Amour page 19 |
Marcel LESAGE |
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1917 page 19 |
Roger DEVILLER |
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L’Echo du lac page 20 |
Maria-Carméla
DUHIN-CARNELOS |
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CHANT ROYAL page 21 |
Krystin VESTARALEN |
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Poupette a des chiots page 22 |
Jeanne TOUBEAU |
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Le Cheval page 23 |
Thérèse
LEROY |
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Le Temps page 25 |
HERTIA-MAY |
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NOUVELLES |
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Je m’appelle Séléna Héra page 24-25 |
MELANIE |
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Les Roses de l’Automne page 26-27 |
PASCAL |
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Hommage à nos Frères canadiens page 28 |
Roger DEVILLER |
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DIVERS |
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Bertry page 31 |
OMC |
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Ecole
Janssoone de Caudry sous l'égide de Saint-Hesbaye |
Ecole
Janssoone de Caudry sous l'égide de Saint-Hesbaye |
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C'était
un bête de copain C'était un bête de copain. Il parlait tout le temps. Il était puni à chaque récréation. En plus, il faisait du bon temps. C'était un imbécile de copain. Il oubliait ses affaires. À chaque fois le maître dit : Rentre, va les chercher. Maxence Toilliez Le
monde des animaux L'oiseau du monde des
animaux. Il était gentil et très
beau. Un bon client qui
s'appelle Enzo. Il adore les crapauds. Un jour, un robot est venu Deux jours après, on ne
l'a plus vu. Un gorille a cassé la
grille. Encore lui le gros
gorille. Cinq ans plus tard le
robot est revenu. Des gens l'ont vu, il est
revenu. Un gorille est mort, non. Pourquoi
il est mort mon gorille. Chez
moi Chez moi, dit la petite fille, Le soleil brille dehors. J'aime les billes. Les garçons j'adore. Chez moi, dit le petit garçon, J'ai un coffre au trésor. J'ai des pinsons et des glaçons. Aussi des pièces d'or. Chez moi, dit la petite fille, Je joue à la marchande. Je touche les quilles. J'aime la viande. Méline Hoyez Les
vacances Pendant les vacances, je partirai à la montagne. Toi, tu seras en Bretagne. On s'enverra des cartes postales Que nous écrirons sous les étoiles. Vous irez à la mer. Ils prendront un bol d'air. Valentin Bétérous L’Avenir Quand je penserais à l’avenir tu reviendras dans mes souvenirs Il n’y aura pas un jour sans toi Nous te verrons toujours comme un roi Vous qui
chercherez nos cœurs Ils se trouverons tout près de mon bonheur Lauryne |
Le zoo des singes Un jour, des visiteurs ont
libéré des singes et ils ont volé la
nourriture des animaux... Mais la police était là,
c'était fichu. Du coup ils ont eu trois
ans de prison. Quand les trois ans
étaient passés, ils ont recommencé. Mais là, ils ont réussi
cette fois. Mais ils étaient déguisés
en singes et se font rattraper et ne recommencent plus jamais. Maxence Toilliez Je
suis Je suis le ballon qui
s'envole dans le ciel. Je suis le robot de
l'intelligence. Je suis le renard dans la
forêt. Je suis un coquelicot dans
la nature. Je suis un cœur rempli
d'amour. Je suis une petite fille
qui cherche son chemin Je suis un article des
droits de l'homme. Je suis un smiley qui
sourit. Je suis la star
d'Hollywood. Maëlys Burlion Quand
la vie est un auteur Quand la vie est un auteur Chaque jour est un poème. Quand la vie est un poème Chaque jour est une
phrase. Quand la vie est une
phrase Chaque jour est un mot. Quand la vie est un mot Chaque jour est une
lettre. Quand la vie est une
lettre Chaque jour est un poète. Méline Hoyez Le
Touquet J’irai au Touquet. Tu joueras au volley. Elle construira des
châteaux de sable. Nous surferons dans les
vagues. Vous ferez les magasins,
et, Ils regarderons les
dauphins. Charlotte Denizon Le Voyage parfait Je partirai en voyage Tu n’oublieras pas tes
bagages Il prendra l’avion Nous n’aurons pas de
circulation Vous arriverez sans être
fatigués Ils visiteront la ville animée Elisa Leveaux |
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La
tortue et l'escargot Un jour, dans
une forêt les familles tortue et escargot se croisèrent sur le chemin. Une
heure plus tard, la tortue s'est retournée et les escargots sont venus
l'aider. Deux jours après, les escargots sont tombés dans un trou. Les
tortues sont venues les aider. La semaine suivante, il fera très chaud. En
Espagne il fait chaud et la famille tortue habite là-bas. Un jour, ils
demandent à la famille escargot de venir. La famille escargot venait
d'arriver en Espagne, le voyage s'était bien passé. Un jour après, la famille
tortue a dit qu'ils pouvaient rester vivre ici. Maxence Toilliez Le monde à l'envers (1) Il était une
fois un pays où tout était à l'envers. Au lieu de regarder la télé, les
enfants cuisinaient. Les devoirs qui s’écrivaient là s'effaçaient. Dans les séries, les personnages principaux étaient ceux qu'on voyait le moins. Les élèves dirigeaient la maîtresse. Les briques étaient vertes. L'alphabet commençait par la lettre Z. Quand on allait aux toilettes, on tirait d'abord la chasse d'eau. Les élèves écrivaient sur le tableau tout ce qu'ils voulaient. Les vaches rugissaient et les lions meuglaient. C'étaient les rêves qui me rêvaient. En conjugaison, le verbe être était le verbe avoir. L'année commençait en décembre et elle se finissait en janvier. On apprenait les leçons après les évaluations. Maëlys Le
monde à l'envers (2) Il était une
fois un pays où tout était à l'envers. Les livres apprenaient dans les gens.
Les ballons marquaient des buts avec comme balle les gens. Le tigre miaulait
et le chat rugissait. La terre était plate. Paris était la campagne. La
nourriture mangeait les gens. Au sud, c'étaient les corons. Les crayons
écrivaient sur les gens. En Antarctique, il faisait 45° et au désert -50°. Le
garagiste cassait la voiture que les gens avaient réparée. La gomme écrivait
et le crayon effaçait. Le matin, je dormais et la nuit je me réveillais.
L'ogre était petit et la fourmi aussi grande qu'une maison. Valentin Bétérous |
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Ma
mémé de Istres |
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Bien que le jour se lève, Toi tu te rendors. Dans ce sommeil éternel, Tu reposeras : Paix et âme peuvent partir
sans querelle, sans soucis. Va retrouver les tiens qui
sont aux cieux. Pour ce qui est de ce que tu
as fondé, Nous veillerons les uns
sur les autres. Marinette Cercle vicieux Quand le vent tourne… Et bien maintenant c'est
mon tour De regarder les autres me danser autour. Marinette Ma maman Quand j'ai froid, je
t’implore Et je vois de nouveau le
soleil Qui me réchauffe et me
réconforte. Quand je ne sais pas dans
quelle direction Aller, tu me montres le
chemin Et m'éclaires dans la
bonne direction. Bien à toi, ma maman à
moi. Marinette |
Désir |
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Écris-moi tes amours, tes pensées, tes envies, Écris-moi si tu veux un jour de ma vie, Je me vois dans mes larmes cachées chaque soir, Je ne veux plus jamais prendre le risque de te voir. J'ai trop imaginé ta main sur la mienne, J'ai trop voulu te sentir à mes côtés, Maintenant je suis là dans cette chambre vide, J'attends de recevoir le moindre signe. Je crois que tu avances sans vraiment savoir, Ou tu recules sans vraiment comprendre ni voir, Ce qu'un cœur peut ressentir ou subir, Dans une vie qui fait mal à en mourir, Tes sanglots me surprennent trop souvent, Plus j'y pense, plus j'ai mal, plus je me ferme, Autour de moi qui me comprend vraiment ? Je n'ai plus confiance, je ne sais plus quoi faire Je poserai ce message inconnu, Ferai tout pour partir et oublier, Mais me cacher serait-il possible ? Il n'y a que le ciel pour ne plus revenir. L'imagination commence par un baiser, C'est déjà le début de la souffrance, Puis imaginer bien plus ! Toute une vie, Apparaît une âme désarmée sans désirs. Lycée Jacquard de Caudry 2nd1 2006 |
Trop Tard |
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N'attends pas le jour d'après,
Jérémy Dessaint, Caudry |
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Dis-moi dix mots... (suite
et fin) |
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- Ne... ne me pose pas de questions, articule t-il en butant sur les mots. - Les médias vous disent islamiste. D'après eux, vous seriez un terroriste. Mais c'est faux, affirmai-je. Vous n'en êtes pas un, pas vrai ? Si c'était le cas, on serait déjà tous morts à l'heure qu'il est, insistai-je, ignorant les regards foudroyants de deux enseignants qui croient qu'avec mes questions, je signe leur arrêt de mort. - Je... j'ai tiré... deux fois, bégaye t-il. - Deux fois, oui, mais vous n'avez tué personne. Je ne suis que blessée, assurai-je tout en sachant que ma plaie n'est tout de même pas anodine. Mais tout est bon pour le rassurer, l'amener à se confier. Je veux faire en sorte qu'il parle, face à l'objectif de la caméra qui n'a jamais cessé de fonctionner, de son passé, de ce qui l'a poussé à garder en captivité quarante-six enfants et quatre enseignants. - Vous êtes syrien, n'est-ce pas ? - Oui, ingénieur syrien... murmure t-il. Un ingénieur qui fait une prise d'otages ? Bon sang, mais comment des êtres aussi sensés peuvent-ils dévier de la sorte ? De plus, depuis mon arrivée, il n'a pas fait la moindre référence au sujet de l'Islam. - Vous êtes venu en France à quelle occasion ? l'interrogeai-je, faisant de mon mieux pour conserver ma zénitude. Il ne tique pas devant la caméra, depuis plusieurs minutes que je lui fais passer une sorte d'interrogatoire. Cela m'étonne mais je le garde pour moi. Tout à coup, je comprends qu'il souhaite peut-être être filmé. Mais dans quel but ? Serait-ce… en guise d'explication avant de commettre un attentat ici même ? Non, non, je délire complètement. Je suis perdue, avec tout ce qu'il se passe concernant les islamistes radicaux, le djihad, les terroristes, il semblerait que tout le monde se soit emmêlé les pinceaux. Tout cela n'est qu'un terrible malentendu, j'en suis persuadée. - C'était pour… Enfin, en Syrie, j'ai fait une découverte importante, par pur hasard. J'ai convié quelques amis ingénieurs aussi, et scientifiques, afin de leur parler de ma découverte… Parmi eux, il y avait Sébastien Novet, un français. Il m'a volé ma découverte. Il a déposé un brevet, tout va lui revenir alors que c'est moi qui ai travaillé durant près de trois ans. Je ne pouvais pas le laisser s'en tirer comme ça… Je suis devenu fou de rage, j'ai pris l'avion pour Paris. C'est la capitale, je n'avais rien prévu, non, vraiment rien. Les enfants étaient là, dans cette école, et j'étais dans la capitale. Quoi de mieux pour revendiquer ma découverte ? Mais tout a dérapé. Je ne comptais pas blesser quelqu'un et je ne voulais pas non plus tirer le premier coup mais… un des petits s'est mis à pleurer et à courir, réclamant ses parents. J'ai paniqué. Maintenant, je ne sais plus quoi faire. Il est trop tard pour reculer. Je me sens faiblir devant les aveux d'Ali Benhima. Mais ce n'est pas le moment de lâcher prise. Encore un petit effort, juste le temps que l'on soit délivrés, pour Raphaël. Tandis que mes yeux cherchent à se clore et que mon énergie me quitte peu à peu, tout ce à quoi je pense, c'est à la définition de sérendipité, laquelle correspond parfaitement à la découverte incongrue de l'ingénieur. C'était monsieur Richard qui nous l'avait expliqué, mon professeur de Sciences au lycée. J'ignore pourquoi cela me revient seulement à cet instant. J'inspire profondément et me reprends, tentant de convaincre Benhima. - Il est encore temps… vous savez. Quelques enfants s'approchent de moi et me demandent si je vais bien. Mais il m'est de plus en plus difficile de respirer. Les professeurs les tirent en arrière, les réprimandant en douceur. J'entrouvre les yeux, découvrant Benhima en proie au doute. Brusquement, la porte de la réserve s'ouvre. Au ralenti, je vois Ali se retourner et tirer par réflexe sur des policiers lourdement armés et protégés des tirs par leurs gilets pare-balles. Je ferme les yeux, soulagée. Nous allons être libres. Désormais, je peux m'endormir tranquillement, sans craindre pour les autres. Sans craindre pour Raphaël qui, je le sais, ira bien. Je donne mes dernières forces pour éteindre la caméra. Mardi 17 juin, 18h24 « - En cette journée mémorable, j'ai le privilège de vous annoncer qu'Ali Benhima a été neutralisé il y a de cela un peu plus de deux heures. Aucune victime n'est à déplorer parmi les otages. En revanche, il se trouve qu'il y a deux blessés. Une journaliste, dont nous ne citerons pas le nom, a été blessée par balle à l'épaule : elle est dans un état critique, les médecins font tout ce qu'ils peuvent pour la sauver. Le deuxième est le terroriste, blessé par balle lui aussi : il est actuellement au bloc opératoire, mais d'après les médecins, ses jours ne sont pas en danger. Nous en saurons probablement davantage dans les prochaines heures. Nous souhaitons tous nos espoirs et vœux de rétablissement à la famille de la journaliste. » Jeudi 9 décembre, 20h52 « - Ce soir, nous sommes fiers de vous présenter, pour la première fois à l'écran, « Ali Benhima, toute la vérité », le reportage exclusif tourné par Marie Dretigny, reporter et journaliste de talent, qui nous a quittés de manière tragique ce dix-sept juin 2014, lors de la prise d'otages durant laquelle elle filmait ce magnifique documentaire. En la mémoire de Marie Dretigny, écoutons et regardons. Bravo à elle pour son audace et son courage qui lui auront valu de nombreuses récompenses posthumes.
Skien |
Comment écrire dix fées ramant (Inspiré
de Marc Vincent) |
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Le long matin d'un thon malin Inuit inouï Soute de la caverne, voûte de la caserne Mâle viril ou mal viral ? Finissez votre assiette de bouillabaisse avant que tout le monde ailloli ! Dans ce temple, on ressent l’humilité des Dieux, mais aussi l’humidité des lieux ! Du bidon cuité ou don d'ubiquité ? Mille et une nuits ou mille et un ennuis ? La chansonnière et la crécelle, la chancelière et le cresson. L'année du porto ou l’athée du porno ? Un moustique russe ou un mousse rustique ? Les mouettes changent et les chouettes mangent. Dans un murmure, elle lui dit : le vieux mur est recouvert de mûres mures. Train ou drain à l’œil ? Il porte une lourde valise jusqu'aux portes de Lourdes. Un gardon coûteux ou un cardon goûteux ? Drôle de trône ou drone de troll ? Le dieu catholique d'un lieu cathodique. L'as gastronomique ou le gaz astronomique ? À Noël, au camp de naturisme, on a élu miss nue hiver ! Je bâtis, folle haie ! Vin d'Yvan ou vent divin ? Hertia May Jeu
du carnet rose Le journaliste chargé de la rubrique du « Carnet Rose » s'est mélangé les crayons. Il a deux listes : parents et enfants. Il compte sur les lecteurs pour faire correspondre à chaque nom de famille un prénom. Liste des parents : Adrène, Batté, Croque, Dagint, Danlbrouillard, Danlot, Delune, Deroutier, Deuf, Dudécor, Linobala, Défrise, Despompier, Ellamovaise, Elrouldémék, Fairsonli, Flament, Gatord, Goutant, Hart, Hattenb, Hochet, Houzi, Jasmin, Lampe, Loque, Maillard, Manvussa, Morthe, Nitrique, Pafroihauyeu, Poulet, Rage, Rogne, Sanfrappé, Sasseromite, Sauvédésaux, Savondeu, Stérile, Stérole, Tavariet, Tetournelatète, Time, Trésonli. Liste des
enfants : Adèle, Adèle, Albert, Alcide, Ali, Aline, Alphonse, André, Anna, Anne, Annick, Bruno, Charles, Claire, Colas, Colette, Eric, Gérard, Guy, Hélène, Henriette, Hyacinthe, Irène, Jacques, Jean, John, Lambert, Laurent, Marcel, Maurice, Mélanie, Monica, Odile, Paul et Mick, Rose, Sam, Sandra, Sylvain, Théo, Thomas, Tom, Vero, Vincent, Yves. Bon courage, le journaliste vous remercie d'avance ! Hertia May |
Amuseries |
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C'est Raphaël qui a peint les Trois Grasses. Nicolas Poussin deviendra grand. Le Sheikh est mat. La tarentule a mal aux amygales. Comme dit toujours le chef de gare : "araignée du matin, en train". Ainsi compte l'ostréiculteur : quatre-vingt-seize, quatre-vingt-dix sept, quatre-vingt-dix huîtres... D'où est ce houx-là ? Affamé, le suspect s'est mis à table. Sur les lieux du crime les enquêteurs ont trouvé une chemise immaculée de sang. ÔTite ! Je vous entends ! Le sénégalais a passé une nuit blanche. Il a été reçu premier à un concours de circonstances. L'abominable homme déneige. Le bassin d'eau des phoques, au zoo, tarit. Çà yéti, grand singe ? Il faisait si chaud ce jour-là que les chiens criaient de leurs pattes. Sans son Dalila n'entend rien. L'âne d'Anne ahane. Quand elle part à la chasse Diane utilise des appeaux longs. En passant par la moraine avec mes sabots (chanson du géologue). Avec ce poison qu'est la modernité, l'Art se nique. Comme il voulait toujours aller de l'avant, il effectua un demi-tour à 360°. Mickey Mouse est arrivé Pluto que prévu. À l'origine de l'univers il y a eu le Big Band. Il vaut mieux poursuivre une réunion qu'être poursuivi par un ours. J'ai la baignoire et gel douche aussi. Jean-François Sautière |
La
beauté du «Passé Simple » au hasard de textes rigoureusement français |
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Non
! Ce n’était pas chose évidente que cette conversation toute en langue morte.
Et pourtant je la tins. Hier,
nous achetâmes le DVD d’un spectacle de Marcel Marceau et tout de suite nous le
mîmes. Comment
? Vous avez mis à la casse votre
vieille Volkswagen ? C’est
bien dommage ! Tiens ! Vous
souvient-il qu’un jour vous me la passâtes ? Bien
que vous ayez laissé passer votre chance de cesser d’être une prostituée, un
jour, vous le pûtes. Deux
vieux acteurs hollywoodiens discutent : Te rappelles-tu notre premier film
... Ce
western dans lequel nous jouions les indiens ? Oui ! Et je sais que nous nous
y plûmes Vous
saviez que ce manteau était tout pelé. Alors pourquoi le mîtes-vous
pour la réception d’hier soir ? C’est
dans ce tonneau que notre vieux vin fut … On
nous offrit une augmentation et, bien sûr, nous la prîmes. Les
moines brassèrent la bière et la burent. C’est
bien parce que vous m’avez invité à goûter votre Beaujolais que je vins.
Pour
les prochaines vacances, ils émirent l’idée d’aller en Arabie
Saoudite. Heureusement
que vous avez retrouvé des capitaux ! Car mettre la clé sous la porte et
déposer le bilan, vous faillîtes
! Est-ce
dans le but de lui subtiliser quelques pommes de terre que, jouant de votre
charme vous l’ appâtâtes ? Et
que par votre beauté vous l’épatâtes ! Restons Français ! Un Inconnu |
« Les
aventures des Plouque » Les
champignons - |
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Comme il serait bientôt neuf heures et que la fatigue commençait à engourdir ses reins, le Plouque décida de rentrer au bercail pour y reprendre des forces… Il finissait de traverser la cour lorsque la porte s'ouvrit. Mémère apparut, chapeautée de paille vernie et vêtue de ses plus belles nippes pour assister à la grand' messe. Quand elle sortit, toute une tribu de sansonnets perchés sur l'antenne s'envolèrent en piaillant, et… le drame se produisit ! L'aïeule n'avait rien remarqué d'anormal… mais Victor, qui lui faisait face, écarquilla soudain les yeux ! « Tiens !? Tu as mis une plume blanche à ton chapeau, maman ? » « D'qué ? T'es maboule ou quoi ? Eun' plume blanche ? Pour mi, t'as la berlue ! » « Regarde toi-même ! » Excédée, mémère ôta son chapeau, l'examina, et poussa un hurlement de rage !! « Ah, les saloperies d'ozieaux ! C'est nin eun' plume blanche qu'y a sus m' capieau ! C't'un brin d' sansonnet ! C'est tout frais ! Ça vient d'arriver ! » A ces mots, le Plouque, fils ingrat, éclata de son rire guttural, tandis que sa mère, décomposée par la colère, rentrait dans la cuisine et pompait de l'eau sur son beau chapeau souillé de fiente… « T'auros quand même pu foute t'n'antenne ailleurs ! Qué des saloperies d'ozieaux ! Dire qu' c'est toudis à mi qu' ça arrive !! Avec cha, j'vas arriver in r'tard à messe, et l'grosse Bélurier elle sera 'core assise sus m'chaise ! Qué colique !! » Des coups frappés à la porte interrompirent ses lamentations… « Victor ! », grogna Mémère. « J'cros ben qu' c'est d'jà l'désoeuvré qui buque au carreau ! » « Rentre Marceau ! », cria gaîment le Plouque. Vignoule entra, pieds nus, à la façon des bourgeois de Calais… « Bé quoi, Marceau ? s'étonna le Plouque, tu as oublié de mettre tes chaussettes ? » « Non, non ! Elles sont trop grandes… Alors elles sont restées dins mes bottes ! » Mémère lança un regard aux pieds de Vignoule… « Vint noms ! I'serot temps d'les laver ! Pauv' Gustavine ! Elle doit avoir des draps noirs comme l' poêle ! » Vignoule déforma son visage en une affreuse grimace… « Peuh ! J'voudros ben vir' les vot', d'pieds ! » Le Plouque se mêla de la conversation… « Ah non ! Ne commencez pas à vous chamailler ! Assieds-toi, Marceau… et ne manque pas de respect à ma mère ! » Vignoule haussa les épaules, s'assit et se mit à soupirer… « Bou-la-laille ! Qué vie qu'on vit, vingt dieux ! C'est toudis « hue » ! Dis donc, Victor… Qu'est-ce que tu comptes faire quand t'auras bu de l'chirloute ? » « Bof… Il va falloir que j'arrache mes carottes… et que je les mette en silo ». « Ca peut'core atind' eun' paire d'jours… On d'vrot putôt aller à champignons. Bentôt, i'n'y in aura pus, et on n'in a presque nin mingés ! Sus l'Observateur… as tu vu l'photo du gamin qui in a récolté des kilos in rin d'temps ? On n'a qu'à y aller ! Tiens… j'y pinse ! Dins l'pâture à l'indin, 'y avot des g'vaux… J'sus ben sûr qu'là, 'y a des bieaux champignons ! Qu'est-ce qué t'in dis ? Eun' poêlée d'champignons avec des tartines beurrées ? » C'est Mémère qui réagit ! « C't'eun' riche idée, Marceau ! », s'écria-t-elle en souriant de toute sa dent. Allez-y à deux ! Et surtout, coupez ben les pieds pou' n'in mett' d'tierre sus les champignons. H'm'm !… Vingt noms ! Ca serot ben meilleur qu' des biftecks d'vache folle ! T'es pas d'accord, Victor ? » « Si fait, Maman ! On va boire un schnaps et on file !… Un peu plus tard, ragaillardis par quelques gorgées de Wambrechies, nos deux herbagers se tenaient droits et bombaient le torse. Ils marchaient à pas lents, comme dans les westerns… Et leur regard d'aigle fouillait l'herbe de la pâture… « Vingt noms ! J'ai ben manqué d'marcher d'sus ! Ravise qué bieau que v'là chi ! C't'un mâle, ça ! » « Ouais… Il est de taille !… Eh ! J'en vois d'autres ! » Le Plouque s'accroupit et cueillit six gros psalliotes, bien ronds, sûrement poussés pendant la nuit. « Eh ben, on a trouvé l'bon coin, Victor ! » « Ouais, ça ne m'étonne pas qu'on trouve ici de si gros champignons… Quelle terre riche ! Elle sent bon l'humus ! Hein ? » Vignoule renifla plusieurs fois et grommela : « Je n'sins rin… J'ai m'nez bouché » La cueillette miraculeuse se poursuivit… Nos herbagers ravis chantonnaient des rengaines lorsque Bélurier apparut. « Ah, salut les amis ! Vous ramassez des champignons ?… J'vas vous dire eun' bonne chose… Si c'est pou' les vind' à vos clients à burre, c'est parfait… Mais si c'est pour vous minger… Beuk !!!… N'y touchez nin ! 'Y a deux jours, Lindin il a vidé ses cabinets sus s' pâture ! ». Maurice Marichal |
Les coulonneux |
(
sur l’air de la Madelon) |
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I Dins no pas quind in a fini s'nouvroche Pou s'erposer in cache après d'l'amus'mint Tout in laissint s'fimm' trinquile à sin minnoche Suivint sin goût chaquin ia sin contint'mint Les footballeux et les boulisses El z'archers et les jav'lotteux Les pèqueux et les jueux d'misses Pa tous côtés i sont héreux Mais l'miux c'est cor d'avoir, inn' vingtonne ed coulons pou l'z'apprinne à voler pour ieusse aller au lon. REFRAIN El coulonneu c'est l'pus héreux du monne Toudis contint d'ête aveuc ses coulons Ia compris sins compter su personne Qu'el bonheur iest à s'mason Sin pigeonnier c'est l'paradis su terre Du qui peut bé, in caintint des cainchons, Raviser, pindint des heur's intières, Ses coulons, ses coulons, ses coulons. II Dins sin minnoche el coulonneu iest pratique Aveuc ess fimme i sait prinne ed z'arring'mints Au long des jours c'est toudis li qu'al astique Al fait l'popote et al brousse et z'habil'mints A s'fimme i dit t'plint'ras l'z'éclettes A pissoulits t'iras cacher Et pi t'porras proum'ner finette T'aras toudis pou t'occuper Mi j'arai mes coulons, j'el z'arai vite appris Comm'çau dins les concours nos gongn'rons l'primmier prix. III El coulonneu i n'a qu'inne idée in tête I n's'amus' po quind i r'vié d'ess n'atéier Pou aller vir ses coulons qui li font fête Quind, quate à quate, i monte à sin pigeonnier Tous ses coulons battent des ailes El z'écaillés pi les macots Tous les marl's et pi les fimmelles Même i n'd'a qui sont su sin dos C'est là qu'in comprinne el coulonneu qui dit Si n'acouteut qu'sin couair il y vivreut toudis. |
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IV Bé n'intindu in des momints qui busielle Dins les coulons ça n'va po toudis tout dreut Comme ed z'infints quind leu mère al z'intortelle Pou l'zé songner i feut savoir ete adreut Iont du muguet o bé l'niflette I sont tout raid's i sont foireux I n'd'a qu'inttrapent les poquettes C'est ça l'tintouin du coulonneu Mais ia du gros guingnon au momint du concours Quind sin primmier coulon fait l'teut in quart ed jour V Quind ses coulons i sont bé tertout's à place El coulonneu qu'ia souvint du sintimint I pinse à s'fimm' qui n'voreut po qu'al s'in passe Pou li donner à sin tour in bo momint Inter el soupe et pi l'fricasse I li fait des bons gros bécots I queurt après, même il l'inlace Al l'appelle min tiot macot Car du qu'ia des coulons c'est comm' ça tous les jours In bièqu' dins tout l'mason tell'mint qu'c'est plon d'amour. Mes comarat's j'veux finir èm' cainchonnette In l'vint min verre in l'honneur ed nos coulons In roucoulint i rimplit'nt no maisonnette D'in contint'mint qui n'feut po cacher au lon. In coulon c'est inn' bell' tiot' bête Ed la Paix c'est li l' messager Au concours i veut ête el maîte Ia toudis l'amour du cloquer Autour ed nos coulons, caintons caintons toudis Quind in est coulonneu, in est dins l' paradis ! Léonce Bajart
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La
plus belle des fleurs « La
femme » |
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Pourquoi on les aime Pourquoi on les sème Parce que fleuries Elles sont très jolies Malgré leur petit grain de folie On les voit si épanouies La pensée qui nous sourit La rose rouge qui nous pique avec ses épines Et pourtant pour la cueillir, courber l'échine Notre amour pour elles, tel un engrais, En dit beaucoup de vrai Le lys ne serait-il pas le symbole de la paix Leur douceur nous invite à les suivre Leur parfum nous enivre La comparaison entre la femme et la fleur C'est avec le temps, la pluie, la risée, elles pleurent Suivant les saisons, leur voyage Et ceci quelque soit leur âge Nous transporte de ville en village De rêves en rêves Mais cela reste leur mystère Merveilleux fruits de la terre. Amicales et respectueuses pensées à Jeannine Certifié sur l'honneur. André Ecrivain |
PENSEE |
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- J’eun minche pus d’vi-inde, j’eum
déplache in vélo et j’étins eul leumière quind j’quitte inn pièche. - Ah ! té in végétarien écolo ! - Nan ! Euj su juste
pôfe ! Traduction :
Je ne mange plus de viande, je me déplace en vélo et j’éteins la lumière
quand je quitte une
pièce. Ah ! tu es un végétarien écolo ! Non ! je suis juste
pauvre ! HMA Mint’nint
qu’euj su viux, quind j’traveurse in cim’tieure, jé l’impressian eud visiteu
dé z’appart’mints. Traduction :
Maintenant que je suis vieux, lorsque je traverse un cimetière, j’ai
l’impression de visiter des appartements ! HMA J’cros
bin qu’aveuc eul timps qu’y passe, ché z’home s’intérèche davintache à
mi ! -
Ch’est dé mèdecins, mamie ! y font leu z’ouvrache ! Traduction : J’ai
l’impression qu’avec le temps, les hommes s’intéresse davantage à moi ! Ce sont des médecins, mamie ! Ils font leur
boulot. HMA - Dis-meu
pépé ! Pouquo ché finmes arapes y march’tent dix pons d’vint leu
z’homes. Euj pinseu qu’all devotent resteu vingt
pons par-drère ? – Ché pace queu, quind qu’y l’a écrit sin
life du Coran, l’aute y savot pon qu’y l’y arot dé min-nes dins
l’désert ! Traduction : Dis-moi, papy ! Pourquoi les femmes arabes
marchent dix pas devant leur mari. Je pensais qu’elles devaient marcher vingt pas derrière ? C’est
parce que, lorsqu’il a écrit son
livre du Coran, l’autre ne savait pas
qu’il y aurait des mines dans le désert ! HMA 3 femmes , 3 regards , 3
désirs ............... Ch’eul prostitueu all ravise àch plafand et
s’dit : quind ché ti qu’y va finir ! Ch ‘eul maitreusse ravise euch plafand et
s’dit : quind ché ti qu’y va arv’nir ! Euch l’épousse ravise euch plafand et s’dit :
quind ché ti qu’y va l’arpeinte ! Traduction : la
prostitué regarde le plafond et se dit : quand va-t-il finir ! La maitresse regarde le
plafond et se dit : quand va-t-il revenir ! L’épouse regarde le plafond
et se dit : quand va-t-il le repeindre ! HMA |
Précipice |
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Tenir de l'aïeul aimé la
main frémissante Lui susurrer du bout des
yeux la phrase aimante Cachée par pudeur en nos
tréfonds insondables En y mêlant pleurs et
joies indéfinissables. Ne plus parler ou juste un
peu, rien qu'un regard L'ultime silence sur le
quai d'une gare, La dernière larme
impossible à contrôler Qui crie sans voix sa
passion pour l'être adulé. Son clin d’œil d'amour
apaisait les émotions Des veillées partagées au
cœur de la maison, Quand blottie contre elle
en communion familiale Son parfum grisait mon
attachement filial. J'aime en ces soirs
embrasser ses mains bienfaisantes… Imaginer leur tiédeur
flétrie de tourmente, M'envahit d'amertume,
quand je veux encor Sentir à mon front sa joue
chaude qui m'endort. Non !! Tes doigts
fatigués ne se réchauffent plus !! Et ce livre ouvert sous
tes yeux clos ? T'a-t-il plu ?? Réponds ! Qu'as-tu
maman ? Tu pars à tire-d'aile Sans rien dire et sans
t'éveiller, vers ce grand ciel… « Attendre même quelqu'un qui ne reviendra plus... » Maria-Carméla Duhin-Carnélos |
La rentrée |
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Le mois de septembre est arrivé, Ça
y est, c’est déjà la rentrée ! Reprenons le chemin de l’école, Et retrouvons nos petits pots de colle. Notre
cartable est bien rempli, Pleins de cahiers et de copies. La trousse déborde de beaux crayons, Toutes les couleurs, même des marron. Allez, apprenons nos leçons, Et chantons de belles
chansons. Il faut réciter notre poésie, Sans se tromper, devant tous nos amis. Pour
avoir des bonnes notes, Il
ne faut pas faire de fautes. Bien écrire sur les cahiers, Être attentif et écouter. Reine
DELHAYE |
Juste
un « Au Revoir » |
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Tu nous
aurais dit de nous souvenir De tout ce qui aurait pu
nous faire rire Mais laisse-nous juste un
peu de temps Juste celui de sécher nos
yeux larmoyants… On imaginera ces
retrouvailles tant attendues Avec celui que tu aimais
d'un amour absolu. Dis-lui que ses filles ne
l'oublient pas Et qu'il peut être fier
d'être leur papa. Dis-lui qu'elles ont bien
grandi Et qu'elles ont donné la
vie… A chaque épreuve que nous
traverserons, Et même si,
malheureusement, nous en tombons… De ton immense force, nous
nous rappellerons Et, grâce à toi, nous les
surmonterons. Profite bien de ce calme
plus que mérité Car bientôt on ne sera
plus jamais séparé… Et, qu'en attendant, dans
le bleu de nos yeux Nous revivrons ces moments
des plus joyeux… Ceux où tu dansais, le
sourire aux lèvres, Ce sourire qu'a hérité ma
chère mère. Celui où tes yeux se sont
émerveillés Quand je suis arrivée en
robe de mariée. Ton frère Louis m'a dit
que je te ressemblais J'en ai ressenti une
immense fierté. Merci pour chacun de ces
moments privilégiés Dans mon cœur, ils
resteront à jamais gravés. Mémé, je ne saurais te
dire « adieu » Alors je te donne
rendez-vous aux cieux… Christelle
Poussier-Lesourd |
Prunelles |
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Toi femme sans visage au
vilain voile noir Cultivant le mystère à
l'ombre du silence, Ta robe du rejet marquant
ta différence Voudrait-elle incarner la
couleur de l'espoir ? Ô femme de chez nous
quelle est donc ta détresse Pour t'habiller de nuit en
quittant ta maison ; Et qui peut t’imposer de
le mettre en prison Ce corps que le soleil
frôle de sa caresse. Dans ton habit d'esclave
où est ta dignité ? Tu veux crier ta foi sous
l'emprise de l'homme Qui occulte ta vie en
forgeant son royaume, Piétinant le respect, la
fleur de liberté ! Tu me parais l'oiseau de
très mauvais augure ! Chez nous un grand poète a
dit que « l'avenir de l'homme c'est la
femme », aussi pour en finir Laisse-la s'envoler… ta
sinistre parure ! Geneviève Bailly |
Le
temps des vaches est
flexible comme leur queue |
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Dans un champ, Une vache Mâche. Sa queue, Flexible, Chasse Les mouches. Et le temps passe, Autour du champ, partout. Et pour la vache,
passe-t-il ? Sa queue flexible chasse Les mouches, Et elle Mâche. Henri Lachèze « Feux du Coeur » |
Une
musique |
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Une musique est entrée en collision avec mon
corps en collision avec mon cœur et je n'ai plus rien vu je n'ai plus rien entendu sauf cette mélodie envoûtante, enivrante… Je
me sentais au paradis Je n'entendais plus
qu'elle et elle me suppliait je ne voyais plus qu'elle et elle sanglotait j'ai fermé les yeux et
sans cesse je fredonnais elle m'habitait,
m'enveloppait mis à part elle, rien
d'autre ne comptait c'était magique cette
musique si troublante,
bouleversante inattendue et entêtante et toujours, toujours dans
un coin de ma tête en sourdine elle est là et
me chante à tue-tête des mots secrets que moi
seule peux entendre et je m'envole toute
étourdie par ces paroles tendres… Angélique |
Abandon |
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Sur
le grand chemin la lumière s'est éteinte Je
n'y vois plus, j'erre dans la pénombre Je
ne trouve plus ma voie, j'avance à petits pas. C'est
effrayant, de nouveau je ressens la crainte, La
peur de trébucher dans les moindres décombres, De
ne pas me relever, de devoir rester là. Le
sol est poussiéreux, par endroits boueux. Je
peine à ramper, mes efforts sont vains, Je
suis exténuée, mes yeux ne voient plus rien, La
poussière me brûle, mon corps est vaseux, Je
suis entartinée dans un ramassis de misère. J'ai
beau crier ma peine, personne à des millénaires. Je
suis au milieu de nulle part, perdue dans le noir, N'ayant
pour m'accompagner que ma spiritualité. Je
m'en remets à elle, Dame nature de mon être, Puisse-t-elle
raviver en moi une once d'étincelle, Une
toute petite lueur dans cette obscurité profonde. Dans
un dernier espoir, je me raccroche à elle. Puisse-t-elle
me guider, comme elle l'a toujours fait, Et
me sortir enfin de ce grand désespoir. Néanmoins
ma foi est toujours aussi grande, Voire
peut-être même plus à ce que je pense être La
cause de mon mal-être, de cet abandon. A
cette cause j'accorde le pardon, qu'elle aille en paix Et
avec toute ma bénédiction. Quant
à mes convictions, elles demeureront inchangées. Je
continuerai de pardonner, de donner, De
donner de mon temps, de donner de mon cœur, De
ma compassion, sans rien attendre en retour. Entendez
ce message d'amour : pour moi, la vraie sagesse, La plus grande, est celle de l'âme et du cœur. Sandrine Lhermitte Dubois |
Roméo |
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C'est
l'histoire vraie d'un poney qui a été sauvé des flammes. En 2000, un poney
vint au monde dans une ferme voisine. Il grandissait avec ses frères et sœurs
sous la protection de sa mère. À quelques
maisons de chez moi, un voisin avait une petite fille de trois ans qui était
amoureuse des chevaux. Elle alla voir les poneys avec son père et lui demanda
si elle pouvait en avoir un. Celui-ci en acheta donc un au fermier pour
répondre aux suppliques de sa fille. Le fermier parqua le jeune poney dans un
endroit à part puisqu'il était retenu. Malheureusement,
peu de temps après, arriva un événement épouvantable : la grange, dans
laquelle étaient enfermés les autres poneys, prit feu sans que personne
puisse faire quoi que ce soit et tous ses occupants périrent dans d'affreuses
souffrances. C'est ainsi que le petit poney fut sauvé in extremis par un
heureux concours de circonstances. Je ne vous dis même pas le soulagement de
la petite fille quand elle sut que son futur compagnon était sain et sauf... Depuis
toutes ces années, Roméo accompagne une jument qui participe à de nombreux
concours hippiques. L'heureuse cavalière, c'est bien sûr la petite fille de
jadis qui a bien grandi depuis. Et son amour pour les chevaux a grandi au
moins autant puisqu'elle a déjà remporté plusieurs concours et qu'elle a
décidé d'en faire son métier. Aujourd'hui
Roméo a dix-sept ans et se retrouve parfois seul à cause de ces concours qui
sont organisés dans d'autres contrées mais il coule des jours heureux,
entouré de l'affection de ses maîtres. I. B. |
Ma gourmandise ! |
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Moi j'aime le chocolat Caramel mou, fraises tagada Une sucette Aux fraises sucrettes Petits sachets de poudre piquante Tirent sur ma langue comme des tanques Moi, j'aime les haribo Même si j'en prends quelques kilos Je suis toujours un grand enfant C'est ce que me disent toujours mes parents Je crois toujours aux contes de fée Maintenant, je fais plus qu'en rêver Ne pas lâcher ses rêves, ses prières C'est ce que m'a toujours dit ma grand mère Ètant petit je me rappelle Quand mes parents m'emmenaient chez elle Pendant que les grands buvaient du café Et moi petit je m'ennuyais Elle me donnait un bout de chocolat Du Nestlé ? Non ! Toujours du Milka ! J'ai gardé mon âme d'enfant Mes petits rêves d'être grand Maman a crié qu'il n'y a plus de gourmandises Mais chut ! Je les ai cachées sous ma chemise ! Julien BURY |
L'arrivée du printemps |
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Comme pour le dormeur, le
sommeil Attend l'aurore pour son
réveil. La nature dans sa flore Patiente jusqu'au
printemps pour éclore. Les bourgeons gorgés de
sève S'éclatent ; après,
durant l'hiver, la trêve ! Sur la pelouse, le gazon
retrouve sa verdure Avec le sourire de Dame
Nature ! Par ce beau matin de
Printemps, Le papillon sort de sa
chrysalide Pour lui, était venu le
temps ! Même si, avec la rosée,
l'air est encore humide. Le gazouillis joyeux des
oiseaux Nous annonce l'arrivée… D'une nouvelle nichée. La vie renaît : le
ciel est beau ! C'est pourtant mon quatre
vingt deuxième printemps ! Mais je ne me lasse pas,
même après tout ce temps, De l'extase que me
procure, à chaque fois, si déroutant Dans ma vie, ce
merveilleux événement. Gérard
Rossi |
Je
me souviens |
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Je me souviens encore Du temps passé de mon
enfance. Celui d'hier et de cet âge
d'or, Brodé de toute son
insouciance. Je me souviens toujours De ces vieux bancs
d'école, Et du préau poussiéreux Qui nous voyaient jouer
les têtes folles. Mais pas plus beaux
moments, Que ceux bénis de nos
vacances. Avec cet éternel
émerveillement, De tout printemps qui
danse. Oh non ! l'enfance de
notre temps jadis Ne peut tout à fait
s'effacer De nos mémoires, de notre
vie, Puisqu'en nous, elle est
restée fidèle amie. Albert Jocaille « Préférences » |
Saisons |
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Les gens d'amour (chanson) |
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On les devine à leur
sourire, à leur regard qui semble
dire : « Nous sommes là pour
vous aider, nous sommes là pour vous
aimer », ils sont la joie, le
réconfort, la lumière qui nous mène
au port, les gens d'amour. Les gens d'amour ont de
grands cœurs qui s'ouvrent comme celui
des fleurs. Elles ouvrent tout grand leurs pétales et les abeilles s'y
régalent pour se gorger du plus
beau miel avant de partir vers le
ciel, les gens d'amour. Les gens d'amour prennent
la main de tous ceux qui ont du
chagrin. Ils donnent toujours aux
miséreux, ils sont contents de votre
veine, ils en oublient leur
propre peine, et c'est ainsi qu'ils sont
heureux, les gens d'amour. Ils sont tout plein de par
le monde, beaucoup plus qu'on ne
saurait croire. Leurs yeux sont comme une
eau profonde et les enfants y viennent
boire. Leurs bras sont source de
tendresse, leurs mains sont chargées
de caresses, les gens d'amour. Nous avons tous une
cuirasse collante comme de la
crasse, qui nous garantit de
l'amour. Il suffira peut-être un
jour qu'un doux regard, un
grand sourire, deux mains tendues nous la
déchirent et nous serons des gens d'amour. Marcel Lesage |
DE CETTE
CHRYSALIDE |
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De ce cocon hideux, de cette chrysalide, Est né ce papillon, cette beauté candide. Pareil à la blanche colombe et l'orchidée, En accord avec la fleur et la volupté. De son vol exaltant, troublant et déroutant, Il survole, lilas, seringats, roses écloses. Ces fins parfums l'attirent, doucement se pose, Étend ses voiles et butine un court instant. Sa vie ne durant que le temps de toute rose, Vite s'envole, frivole, effleurant les choses. Puis magique, vers les siens s'en va se mêler, Là, tous ensemble, ils se mettent à danser Un ballet d'étoiles et de mille étincelles, Sur une musique enivrante, fusionnelle. Réelle symphonie dédiée à l'allégresse, J'aimerais que cet instant sublime ne cesse... Ces pépites d'or blanc volant au gré du vent, Par brigades folles s'en vont virevoltant, Formant à l'infini des traînes de dentelle Semblant s'évaporer au lointain vers le ciel. Bernard SIMON Tiré de l’Humain – Ce
clair obscur |
1917 |
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En mille neuf
cent dix-sept, ils se sont révoltés. Ce n’étaient pas des lâches, ils étaient
décorés. Ils en avaient assez, d’être des sacrifiés. D’être toujours en
ligne, avec les pieds gelés. L’on en prit
cent parmi les chevronnés. Comme il faut un exemple, vous serez
fusillés ! Ça vous apprendra de l’ouvrir pour gueuler. Ai-je tiré en
l’air ? Ai-je tiré sur eux ? Seigneur, je ne sais plus, j’avais les
larmes aux yeux. L’on répartit
les restes, dans les… disciplinaires. Et pour les
yeux du monde. Ce fut un très beau geste Roger DEVILLERS |
L’écho du lac… |
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Peinture de Bernard CARON Le miroir du lac cèle ses arcanes. Des regards de galants, des yeux d’enfants Translucides, tranquillement se fanent En égrenant leurs promesses d’antan. Des fleurs tressées, trésors de jeunes filles Semées sur l’immarcescible surface Témoignent des serments partis en vrille Des amants fous déchus d’état de grâce. Ö lac, ton silence vibre et résonne Puis étourdit le rêveur solitaire Quand sur ta rive paisible bourdonnent Mille abeilles moulant leur miel amer. Dans ton face à main saisis ces images ! Éponge les pleurs des ombres qui passent ! Ton havre éternel abrite à tout âge L’amour effréné des âmes fugaces. Entends-tu des ans blets les vocalises Dont les rires, les sanglots s’entremêlent ? Ainsi, soufflés par la tiédeur des brises, Ils s’enfuient en fumée jusque au ciel… Août 2016 à Hardelot. Maria-Carméla Duhin-Carnélos. |
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Chant royal de la plus
belle qui jamais fut au monde
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Poupette
a des petits chiots |
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Un matin,
Poupette se mit à aller, venir, elle entrait, sortait de la maison, ou se
dirigeait vers Cyrille, comme affolée, inquiète, prise d'angoisse. « Qu'as-tu
donc, ma Poupette ? Mais reste tranquille ! », lui dit celui-ci. « Papa !
Papa ! Regarde comme Poupette est agitée ! Que lui
arrive-t-il ? ». « Eh
bien, rassure-toi, mon petit, ta chienne va avoir ses chiots ! Aussi
nous allons la mettre dans sa nursery ! ». Instinctivement,
Poupette remua sa literie, prépara son nid et s'installa dans la
paille : elle était haletante, tremblante, et son cœur battait très
fort. Par des caresses, le père de Cyrille essayait de la rassurer. « Ne
reste pas ici, mon petit, ta Poupette a besoin de beaucoup de
calme ! ». « S'il
te plaît, papa ! S'il te plaît, j'aimerais rester auprès d'elle, regarde
comme elle est heureuse de me voir ! ». Connaissant
la grande affection qu'avait son fils pour sa chienne, et combien elle avait
confiance en lui, son père n'insista pas. « D'accord ! répondit-il, mets-toi
dans un coin et ne bouge plus ! ». Vous pensez
que Cyrille était heureux, assis sur un tabouret, il essaya par sa chaude
présence de rassurer sa chienne qui, continuellement, se tournait vers lui en
le regardant de ses bons yeux. Pendant des
heures, il resta près d'elle, muet, se mordillant nerveusement les lèvres,
lui donnant parfois des tapes affectueuses, tandis que son regard inquiet
allait de son père à Poupette. Enfin, vers
une heure de l'après-midi, le premier chiot arriva. Du bout de
son museau, Poupette l'attira entre ses pattes de devant et, à grands coups
de langue, de la tête à la queue, procéda à la toilette de son premier
né ; puis, tout mouillé de salive, elle le plaça sous son ventre, près
de ses mamelles. Dès sa
venue, chaque petit chiot fut ainsi débarbouillé. Il n'était
pas loin de neuf heures : tous ses bébés chiens arrivés, Poupette,
heureuse, regardait ses petits qui, goulûment, tout en étirant ses tétines,
se gorgeaient de son lait. Puis, épuisée, elle s'endormit. « Laissons-la
se reposer ! Demain, tu viendras la voir ! A présent, va manger et
te coucher, mon petit ! », dit le père de Cyrille. Cyrille
caressa sa chienne qui ouvrit un œil, poussa un gros soupir et se rendormit.
Après le repas, très fatigué, Cyrille embrassa ses parents et se hâta de
regagner sa chambre ; il se coucha et s'endormit aussitôt. Très tôt le
lendemain matin, il apporta dans la gamelle de sa chienne une ration plus
abondante. « Avec
ses six petits chiots, il te faut bien la nourrir ! », avait dit son père. Poupette, en
le voyant, remua de la queue ; elle était calme, s'occupant avec
attention de ses petits, dont les paupières étaient encore fermées. Ne tenant
pas encore très bien sur leurs pattes, ils balançaient la tête en rampant
pour retrouver un peu de lait de leur maman. Parfois,
l'un d'eux s'éloignait et lançait des couinements de détresse jusqu'à ce
qu'il capte une odeur connue ou qu'il retrouve la tiédeur de sa mère ou de
ses frères et sœurs. Chaque jour,
Cyrille nettoyait la nursery : dès qu'il avait mis la paille fraîche et
propre, Poupette s'y couchait, attendant qu'il dépose doucement près d'elle
ses petits qui poussaient des cris de perdition. Quatre
semaines passèrent, les yeux des petits chiots s'étaient ouverts, ils
voyaient maintenant clairement. Débordant de
vitalité, leurs pattes s'étant allongées, ils marchaient avec plus
d'assurance, grimpant sur le ventre de leur mère. Ils étaient
gais, remuants, ayant le ventre rond, le poil brillant. Ils
s'intéressaient aux bruits, aux mouvements et, très joueurs, ils faisaient de
petits combats entre frères et sœurs, se mordillant la nuque, tout en
poussant de petits grognements. Dès qu'ils
voyaient Cyrille, ils accourraient vers lui en remuant de la queue. Tandis que
Poupette, très maternelle, très bonne nourrice, léchait, nettoyait ses bébés
chiens qui, très heureux d'avoir une aussi gentille maman, jouaient,
mangeaient, dormaient, tout en se laissant dorloter. Jeanne Toubeau |
AÇVINE |
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AÇVINE
16/24 Femme à fœtus sur toutes
couches De l’humus Frémissant au lit du
nouveau-né Femme en senteurs de
résine Et mère en saveurs De fascines Ô, que la vie de l’amour Sent le verbe De l’osmose Femme, dis-moi, Ton amour de l’homme Pour l’alchimie de l’âme. AÇVINE
17/24 Demain, germera ma douleur au son de la graine que cachera le char
d’açvine La liberté des cochevis
fascine le semeur Pour donner à Blaize Un corps d’envies Un peu de ciel jaune Taché de miel d’orages A la base des attritions Court sans témoin Près des criques du besoin Et s’enfuit pour
s’enfouir. Saint HESBAYE |
Le
cheval qui murmurait à l'oreille de l'homme |
|
|
Par
Bucéphale, Maître Cheval, c'est bien ma chance ! Voilà que mon pied s'est
malencontreusement déchaussé, me faisant misérablement boiter, telle une
pauvre rossinante. Mais quelle idée aussi d'aller me faire courir sur ces
mauvais chemins, histoire de m'entraîner ! Heureusement que tu es là, mon bon
ami, docteur attentionné de mes pieds délicats. Mais non,
nul besoin de m'entraver pour ton travail ! Mais oui, je vais rester calme et
patient. Je ne vais pas bouger, je vais rester sage, promis ! Regarde, voilà
mon pied, je te le donne en toute confiance. Tu me connais si bien depuis le
temps que tu me soignes. Je n'ai jamais rien compris à tous ces outils au nom
rébarbatif mais toi, tu les connais par coeur et tu les utilises avec une
telle adresse que je n'éprouve plus à présent aucune crainte. Je sais le
soin tout particulier qu'il te faudra dans ton travail de pédicure, avant
d'aborder l'ajustage parfait du nouveau fer à mon pied. Je sais que tu fais
toujours de ton mieux pour ne pas me blesser pendant ces opérations
délicates. Je sais la patience et la minutie qu'il te faut apporter afin que
le résultat soit parfait. Tout est affaire de netteté, de forme et de taille.
Allez, je vais
t'encourager d'une douce caresse de mes tièdes naseaux. Ou préfères-tu un
massage sur ton dos douloureusement voûté, en récompense à tes bons et loyaux
services ? Tout à
l'heure, je retournerai courir sur la piste. J'emporterai ma petite cavalière
sur le dos en m'imaginant voler sur les nuages. J'allumerai des étoiles dans
les yeux des gamins émerveillés et j'en connais au moins une qui va pleurer,
même si elle n'est plus tout à fait une enfant... Thérèse |
Je
m'appelle Séléna Héra - Chapitre 7 – 2ème jour de
cours |
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Arrivée dans
la cour de l'école, je ressentis l'angoisse de la veille. Je rentrai donc
rapidement dans le couloir le plus proche pour reprendre mes esprits. -Respire,
Séléna... Respire... Je sais que
c'est étrange de se parler à soi-même mais moi ça m'a toujours calmée.
Faisant le vide autour de moi, j'entendis la cloche sonner. Résignée sur mon
sort, j'allai me placer dans le rang correspondant au chiffre de ma classe.
Les murmures des autres élèves à mon sujet devinrent comme un bourdon sourd.
Je ne réagis que quand l'un d'eux me bouscula sans ménagement : -Pousse-toi,
la pouilleuse ! Tu vois pas que t'es sur mon passage ! dit Eric, en éclatant de
rire avec sa clique. -C'est
quoi ton problème !? répondis-je en levant sur lui un regard menaçant. -Oh !
Mais c'est qu'elle pourrait me faire mal !! hurla-t-il de rire. Sans me
rendre compte de cette horreur, je lui sautai dessus et dévoilai mes crocs.
En les sentant dans ma bouche, je paniquai et bondis en arrière, me voilant
la figure. -Mais
elle est cinglée, celle-là ! Va te faire soigner ! Vous avez vu ? Elle est
folle !
Le garçon, terrifié, s'éloigna de moi. Me faisant
toute petite devant le regard et les rires des autres, j'allai à la fin de la
file. Au fond, se
cachait aussi une autre fille. Calme et timide, ne préférant pas se mêler aux
autres élèves. Je la regardai et elle me sourit. Elle me sourit de ce sourire
réservé qu'ont les gens quand ils veulent dire : "je suis désolée ou
mille excuses". La prof arriva et demanda qu'on se range par deux. Tout
naturellement, nous nous rangeâmes ensemble. Mme Chezdou nous amena à sa
salle et décida de nous laisser le champ libre pour nous installer.
Toutefois, elle précisa qu'au moindre problème, elle nous changerait de
place. De nouveau, je m'assis à côté de cette fille. Je ressentais une
énergie presque identique à la mienne. Elle avait choisi la place du milieu.
Ce qui me déplut un peu mais je l'acceptai pour lui faire plaisir. Elle
répondait au nom d’Émilie. D'apparence très simple, elle avait l'air de
connaître la mode car elle était très bien habillée. Cheveux longs et tirant
sur le roux, mince, des yeux pleins de malice et de curiosité, je sentais
qu'on allait très bien nous entendre. -Bonjour
à tous ! Donc moi, je serai votre professeur de musique. Vous allez apprendre
à vous servir d'une flûte et de votre voix, bien sûr !! Éclats de
rire général. Je sens qu'on va bien s'entendre, elle et moi, car elle a de
l'humour et moi ça me plaît. -Mais
avant, j'ai besoin de vous connaître un peu mieux. Prenez-moi une moitié de
feuille à grands carreaux et recopiez le tableau derrière moi. N'oubliez pas
de répondre aux questions, hein ! Allez, j'arrête de blaguer et je vous
laisse y répondre, finit-elle avant d'aller s'asseoir à son bureau. Je vous
passe le questionnaire, vu qu'on l'a déjà vu précédemment. Bandes de veinards
! Une fois qu'on le lui a donné, elle nous demanda d'ouvrir notre cahier et de
faire notre page d'en-tête. Ne commencez pas à rouspéter ! Je sais que vous
la connaissez aussi ! Juste au cas où : Héra
Séléna Classe 6ème2 Musique Prof : Mme
Chezdou Année : 1989-1990 Bien sûr, il
faudra la décorer mais je vais pas vous embêter avec ça. Quand ce fut
terminé, la sonnerie retentit. En rassemblant mes affaires, je pris mon temps
pour aller à l'autre salle. Avec surprise, je vis qu’Émilie m'attendait en
dehors de la salle de musique. Enchantée, je me dépêchai de la rejoindre et
commençai notre 1ère conversation : -Merci de
m'avoir attendue. -De rien.
Je ne cherche pas les ennuis et j'ai l'impression que tu n'es pas non plus
acceptée. Pour moi, ça a toujours été comme ça mais tu pourrais vite devenir
amie avec eux, tu sais, me dit-elle écarlate. -Je ne
veux pas être amie avec eux. On est pas du même monde et c'est la première
fois que je vais à l'école. Tu sais, tout ça c'est nouveau pour moi. Et j'ai
déjà des problèmes visiblement, soupirai-je. -Tu n'as
qu'à rester avec moi. Enfin, si t'en as envie hein ! Je te force à rien. -Merci !! Oui bien sûr que
je vais rester avec toi, ça sera l'occasion de me faire une amie. J'étais
contente. Ma première amie humaine !! Bizarrement, mon envie de sang n'était
pas la même avec les gens que j'appréciais et ceux avec qui j'avais des
problèmes. Il faut que j'en parle à Guilain ce soir. Peut-être pourra t-il
m'aider. En arrivant
en français, notre professeur nous plaça. Pour éviter les bavardages, il mit
un garçon avec une fille. Devinez sur qui je suis tombée ! Et oui, Eric !! Il avait
l'air beaucoup moins peureux que tout à l'heure et me regardait avec un
sourire dragueur. Au secours !!! S'il s'imagine que je vais sortir avec lui,
il peut se mettre le doigt dans l’œil ! Je regardai aussitôt le tableau noir
et ne le quittai du regard, seulement pour regarder M. Leris quand il nous
parlait. - Bonjour
les enfants ! Ça se passe bien la rentrée, j'espère. Aujourd'hui, nous avons
donc deux heures ensemble. Donc, pour la première journée, on va regarder une
pièce de Molière. Vous me rendrez une copie avec un résumé de ce que vous
avez vu et compris. D'accord ? Allez c'est parti, dit-il. Pendant
qu'il mettait la cassette dans le lecteur, je vis qu'un garçon avait envoyé
un papier à mon voisin. Je supposais que c'était sur moi car quand il
s'aperçut que je l'avais remarqué, il devint écarlate. Eric l'avait
caché dans son sac, ce qui fait que je ne pouvais pas le voir. Pas grave, je
le verrai autrement. Dès que la
pièce commença, les images captèrent toute mon attention. Je lisais sur les
lèvres des personnages, j’éclatais de rire à chaque passage amusant et me
surpris à verser des larmes dans les moments tristes. À la fin de la
représentation, le professeur arrêta la télé et me sourit. A l'inverse, je
vis les autres qui me dévisageaient et qui se moquaient de moi avec encore
plus de force. -Qu'avez-vous
à rire ? C'est important de montrer ses émotions même en présence d'autres
personnes ! Je te félicite, Séléna. Ça fait longtemps que je n'avais pas vu
quelqu'un prendre autant de plaisir en regardant une pièce. Et vous, vous
devriez en prendre de la graine car c'est la seule que j'ai vu concentrée sur
la télé. Vous allez avoir une jolie première note, j'ai l'impression. Allez,
c'est fini pour aujourd'hui, rangez vos affaires et attendez dans le calme la
sonnerie,
dit-il en rangeant la télé dans le coin. J'attendais avec impatience la sonnerie car je voulais essayer
quelque chose en rentrant à la maison. Pour aller plus vite, je prendrai le
bus jusqu'au coin de chez moi. J'y serai en dix minutes et aurai plus de
temps pour mon expérience. Dring
!!!! Enfin
!!! Je sortis rapidement en souriant à Émilie. En arrivant devant le
lycée, je m'aperçus que le bus nous attendait déjà ; Je montai rapidement et
m'installai sur le premier siège derrière le chauffeur. J'avais peur de ce qui allait se passer mais je devais le tenter. En
plus, je recommençais à avoir faim, ce qui dans mon cas n'est pas recommandé.
Arrivant à la maison, je pris la nourriture laissée par Betty à mon
attention : cuisse de poulet et purée de pois cassés. Je fis chauffer le tout
et mangeai sans aucun appétit. Je finis par faire la vaisselle et comme
j'avais encore un peu de temps devant moi, j'allai dans la forêt pour essayer
de me transformer la journée. Je pense que je pouvais le faire depuis
longtemps mais je dois d'abord essayer au calme. Ceci dit, je commençai. Mélanie
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Le
TEMPS |
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Le temps, chien d’ivrogne,
buvait l’eau de nos corps aux matins tout fripés des ombres de la nuit. Il errait parmi les
foules, mordant un visage au hasard et le rendait tout ridé. La rivière qui explosait
un peu plus chaque jour de son lit coulait dans les roseaux sans plier
l’échine. Et le jour avait sa furie
d’impatience au royaume des eaux vieillies. Mais ma joie est venue
quand le mouvement se figea, quand le bruit rentra dans la gorge des choses. La vie retrouva un souffle
qu’elle n’avait jamais eue. Le jour régna serein sur
les eaux qui ne vieilliront plus, sur la rivière qui n’explosera plus, sur
les visages devenus sans rides. Et le chien de temps ne
mordra plus les gens de cette terre. Hertia-May |
Les
roses de l’automne |
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Mon Amour,
l’été s’enfuit. Les jours fastes raccourcissent comme s’ils allaient ailleurs
préparer leurs festivités de belle clarté. C’est désespérant de rester là,
planté sur le bête quai de l’Automne, sans le pouvoir d’embarquer sur les
ailes brûlantes d’un autre été prometteur. C’est tellement frustrant
d’encaisser cette lente dégradation d’arrière-saison ; accompagnant,
misérable, solitaire, il me semble dépérir en même temps que les jours. L’automne
infernal m’entraîne dans sa mélancolie pastorale ; la sève tiède de mes
veines n’irrigue plus mes ambitions, jadis souveraines… Le soleil
n’a plus sa splendeur d’antan ; il se lève tard et se couche de plus en
plus tôt. Hypocrite, il peut bien réchauffer la journée, dresser les ombres,
ou faire briller les voitures, pendant des serpentins de retour de vacances,
il n’a plus le pouvoir de subjuguer à l’optimisme les perspectives de
l’avenir. On a pendu
au clou les épuisettes, les chapeaux de paille ont retrouvé leurs étagères,
les boules de pétanque rêvent de carreaux jusqu’à l’année prochaine ;
les villégiatures sont dans l’album photos, leurs souvenirs se sacralisent,
les bronzages s’éclaircissent, mais il reste encore un peu de plage dans les
souliers… L’été bat en
retraite et l’Automne ambitieux affiche ses prétentions de courtisan de
l’année. Ses fanfreluches déployées, ses guirlandes aux truculents pastels,
ses parfums surannés, ses pots-pourris bariolés, ses patchworks défraîchis,
enrubannés dans la brume fuligineuse, mystifient les paysages et ceux qui les
admirent. Ses armadas de nuages croisent maintenant dans l’azur ; les
vents se les disputent. Un temps, ils s’accrochent aux clochers des villages,
un autre, ils s’écharpent en procession jusque dans la vallée du Rhône, un
autre encore, ils relâchent au-dessus du Vercors… Mon Amour,
les fleurs lassées se fanent au bout de mes impressions moroses ; il ne
me reste que le souvenir flou de leurs feux d’artifices multicolores. Ici,
l’implacable guerre de l’Eté a brûlé notre campagne ; si les jets
« s’arc-en-ciel », l’arrosage se perd en crachotements incolores
dans les maïs desséchés. Là, j’ai vu des hirondelles alignées sur les fils
électriques, j’ai vu des troupes de moineaux n’ayant plus rien à chanter,
j’ai vu des tourterelles séparées, j’ai vu des merles sans une ritournelle à
siffler… Dans les
rues de notre Romans, courent déjà des feuilles de platane mâchurées ;
les trottoirs se rouillent, les caniveaux se roussissent, les boulevards
s’ocrent de frémissements poussiéreux. Les confettis jaunis des feuilles
d’acacia se préparent au sacre de l’automne. L’Isère, libérée du joug de
Pizançon, coule en jade comme si elle voulait se noyer à la mer dans ses plus
beaux atours ; les arches du Pont Vieux se reflètent en mille
tressaillements pierreux et Saint Barnard y projette ses meilleurs effets
moyenâgeux ; dans les remous ombreux, on peut apercevoir des chimères
déguisées en châtelaines offrant leurs mouchoirs immaculés à des preux
jouteurs de foire. Là-haut, le Pré de Cinq Sous s’embrume lentement entre
verdure décatie et frondaisons cuivrées. Nos collines
alentour se renardent avec leurs fourrures safranées ; des labours
récents, on ressent les frissons de la terre. Tu sais, les feuilles des
cerisiers se racornissent ; elles s’enroulent sur elles-mêmes comme si
une chenille automnale y préparait son cocon d’hiver. Avec l’aiguail de
l’aube, ici et là, on devine les œuvres tissées des épeires ; l’envers
du décor se découvre, le revers de la médaille se réverbère en vieux bronze
et l’année se délite ; elle glisse entre ses jours au sablier du Temps… J’aimerais
tellement retenir cette lente déliquescence,
crier : « Stop ! Cessez le feu ! Arrêtez le
massacre !... » Mais non, comme une armée sans ennemi, l’Inexorable
est en marche. A coups de présent, nous sommes tous bousculés dans un futur
qui nous rend vieux ; il faut bien que les enfants grandissent, que les
grands-parents s’admettent et que les dates d’anniversaire s’enflamment de
leurs bougies les plus enthousiastes… Pourtant, le
refrain du Temps a quelque chose de mensonger ; rien n’est pareil, tout
est poudre aux yeux ; le film d’animation a ses pantins inconscients en
goguette mais les crayons de couleur ont mauvaise mine. Voyageur halluciné,
je suis dans la toupie et le défilé des paysages saisonniers s’emballe ;
il me semble m’accrocher aux décors pour ne pas en tomber. Chaque saison
gouvernante fait son deuil de la précédente en clamant haut et fort ses
armoiries bigarrées ; chaque équinoxe, j’assiste impuissant aux funérailles
obsédantes de ses couleurs finissantes… Hier, des
rhumatismes m’ont réveillé ; chaque début d’été, je les oublie mais
chaque automne sonnant, ils se rappellent à moi. Ils deviennent de plus en
plus pressants comme si l’été devenait de plus en plus court et que l’hiver
durait de plus en plus longtemps. Les enfants ont repris le chemin de
l’école ; accrochés à la main de leur maman, il fallait les voir parader
avec leurs cartables tout neufs ! La cour de récré a repris ses chansons
de cordes à sauter et ses péremptoires coups de sifflet organisent les heures
juvéniles. Dans les bars, on parle des champignons, de la chasse, de la
Foire, comme si on voulait se cantonner à l’immédiat pour ne pas sombrer dans
la mélancolie… Ce qui était
éblouissant se regarde maintenant dans les yeux ; ce qui était enivrant
n’est qu’ordinaire ; ce qui était fantastique, impétueux, sauvage, n’est
plus qu’impressions de vingtenaire. Aux étalages de la Nature, ce qui était
bleu sans partage est devenu saphir ; ce qui était rouge empourpré se
distingue rubis ; ce qui était vert fluorescent se découvre émeraude. Mon
Amour, les nuages s’épaississent encore ; leurs boursouflures ont des
volumes de statues adipeuses et le soleil les colorise en clair et en obscur
au cinéma muet de mes impressions désenchantées. La nuit, la Grande Ourse
butine le miel du firmament ; Arcturus déserte doucement son emplacement
estival et Spica la remplace au zénith avec ses brillances inaltérables. Mon
Amour, au jardin, les dernières tomates n’en finissent plus de mûrir et les
premiers bourgeons des roses de l’automne se parent de la rosée du petit
matin froid… Pascal. |
La
Disparition de Julia |
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Les Butty
étaient une famille ordinaire, M. et Mme Butty avaient une jeune fille,
nommée Julia, âgée de dix-sept ans, elle était blonde aux yeux marrons.
C’étaient une magnifique jeune fille. Elle aimait traîner après les cours
avec ses amies et tous les jeunes hommes lui demandèrent son nom. La famille
Butty était riche, elle vivait dans un vrai château. Un jour, M.
et Mme Butty décidèrent de partir au théâtre et laissèrent la maison à Julia
en lui disant : - Si il y a un problème, tu sais où nous
joindre ?
Elle fait signe de la tête en disant oui. Dès qu’ils revinrent chez eux, leur
maison était retournée. Mme Butty poussa un cri puis dit : - Mais
qu’est-ce qu’il s’est passé ici ? - Je ne
sais pas,
répondit M. Butty. Je vais voir si on ne nous a rien volé et toi, cherche
Julia, d’accord. -
D’accord, je vais la chercher. Les bijoux,
l’argent dans le coffre, les tableaux n’étaient plus là. Mme Butty chercha
dans toute la maison pour essayer de trouver Julia, mais ne la trouvant
point, elle demanda à son mari : - On
devrait appeler la police pour leur parler de ce qu’il s’est passé. Tu ne
trouves pas ? -
Si ! C’est une excellente idée. Ils s’en
allèrent voir la police, leur dire qu’ils avaient été cambriolés et que leur
fille avait disparu. Les jours
suivants, ils demandèrent aux voisins, aux gens qui passent s’ils n’avaient
pas vu leurs fille, mais tout le monde nia l’avoir aperçu. Quelques jours
plus tard, les Butty n’avaient plus d’espoir pour leur fille. Quand soudain
le téléphone sonne. C’est les Lilas, leurs voisins, ils lui dirent :
- On a retrouvé votre fille ! -
Ah, oui ! Où est-elle et où était-elle pendant tout ce temps ? -
Calmez-vous ! Elle est à la gare et elle était là pendant tout ce temps. -
Est-ce qu’elle va bien ? -
Oui, ne vous inquiétez pas. On arrive avec elle, on vous la ramène. -
Oh ! Merci beaucoup. Je ne sais pas quoi faire pour vous remercier. -Ne
faites rien, ce n’est pas grave. À tout de suite ! Elle
raccrocha toute heureuse que leur fille allait bientôt rentrer. On frappe à
la porte, c’est Mme Lilas avec la jeune fille, Julia. Mme Butty ouvrit la
porte et dit : -
Ooh ! Ma fille, j’étais si inquiète, j’avais cru que quelqu’un t’avait
kidnappé. -
Oh, non ! Je me suis sauvée quand les cambrioleurs sont entrés. Mme
Butty prit dans ses bras Julia et la couvrit de baisers. Lucie RICHET 2nde1 lycée Jacquard Caudry |
1914
– 1945 Hommage à nos frères canadiens Mémorial
de Vimy |
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Ils ne reverront plus les
grands déserts blancs L'orignal dans les bois et
le renard chassant, L'immense forêt, ses lacs
et les plaines De ce pays si beau de
Maria Chapdelaine. Ils ne reverront plus les
étendues glacées, La piste où le trappeur
recherche le gibier, La blondeur des blés, des
étés flamboyants, La cascade qui scintille,
le fleuve mugissant Qui va de roc en roc, vers
l'immense océan. Ils ont quitté joyeux
leurs foyers, leurs enfants Pour répondre à l'appel de
la mère Patrie Qu'ils voyaient tout
là-bas, sanglotante et meurtrie. Ils ont quitté les villes,
les plaines et les monts, Ces paladins modernes,
frères de Louis Hémon (1) Leur patrie, ont quitté
pour le ciel gris des Flandres, Comme jadis le firent leurs
pères avant eux. Ils sont partis sans peur,
dans un matin brumeux, Et ont offert leurs vies
pour que vive la France. Dans la boue noire des
Flandres, les eaux du Luyderzée, Dans l'opaque fumée et
l'enfer des batailles, Ils ont lutté sans trêve
sous l'affolante mitraille. Un corps à corps sanglant
et Jean-Pierre est tombé, Jean-Pierre, un gars bien
de chez nous. Loin du pays natal, tu es
tombé sans peur. Ce sacrifice suprême, tu
l'as offert pour nous, M'ayant, depuis longtemps,
déjà donné ton cœur. Tu ne reverras plus les
yeux de Madeleine, Ta tendre mouette qui
chante à perdre haleine. Toutes les mères de France
poseront sa douleur Et ta tombe sera arrosée
de leurs pleurs. Tu ne reverras plus cette
terre canadienne, Cette terre que, déjà, mon
cœur a fait sienne. Tu ne reposes pas sur la
terre étrangère Mais tu dors, bercé, par
les bras d'une mère. Tu ne reverras plus la
terre des Iroquois Que conquirent tes
ancêtres, eux qui venaient de France. Pour le don de toi-même,
au nom de ta souffrance, Français, ne l'oublie pas,
et toujours souviens-toi ! Avril 1945 (1) Louis Hémon : auteur du livre « Maria Chapdelaine » Roger Devillers |
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Par l’historien Dominique SOLAU Bertry : L’Histoire d’une cité du Cambrésis, on y trouve l’histoire de Bertry, Honnechy, Maurois, Reumont,
Troisvilles. Dans un ouvrage de 1220 pages au format A4,
couverture cartonnée, dos carré et cousu qui comporte plus de 300 rubrique
enrichies de 580 illustrations. À retourner avec votre
règlement libellé à l’ordre de ASAHC, aux Ateliers Culturels ASAHC 21 rue
jacquard 59540 CAUDRY Mail : asahc@orange.fr Frais d’envoi : 13 €
en sus par ouvrage Nom et prénom :
………………………………………………. Adresse :
…………………………………………………….…. Code postal : ……….
Ville : ……………………………….….. mail :
…………………………………………………………… Je souscris pour
……exemplaire(s) au prix de 50 € l’un Plus participation aux
frais d’envoi : 13 € par exemplaire Possibilité ( sans frais
d’envoi) de se le faire remettre à domicile ou le prendre aux Ateliers
Culturels de Caudry (à spécifier) dans un rayon de 15 Km autour de Caudry. Paiement par chèque bancaire, ou autre nous contacter.
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