SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°50
SEPTEMBRE – OCTOBRE –
NOVEMBRE – DECEMBRE 2016
Illustration BD page 2
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Patrick MERIC
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JEUNES |
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Jeha et son
coffre page 3-4
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Ijjar ACHBAD |
Dis-moi dix
mots (extrait) page 5
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Skyen |
La Poule et le
Buisson
page 6
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Nicolas URBAN |
HUMOUR-PATOIS |
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Tiot Zules - in n’dreut mette… page 4 |
Léonce
BAJART |
Question pour un champion page 7 |
Inconnu
du net |
Le juge et la vieille dame page 8 |
Inconnu
du net |
La
Théorie du mouton page 8 |
Inconnu
du net |
Ecrire Dix Fées ramant page 9 |
HERTIA-MAY |
Les écrits de Papy page 9 |
Gérard ROSSI |
Amuseries page 10 |
Jean
François SAUTIERE |
Marcel LESAGE |
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Pensée page -7-13-17-18-19 |
Hector
MELON D'AUBIER *
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ADULTES |
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De ma
fenêtre page 12 |
Lhermitte Dubois Sandrine |
Magie de Plumes page 13 |
Maria-Carméla
DUHIN-CARNELO |
Les
Fleurs oubliées page 13 |
Jean Charles de BEAUMONT |
À ma fille – 04/11/2005 page 14-21 |
Thérèse
LEROY |
Ne me quitte pas page 14 |
HERTIA-MAY |
AÇVINE -
Lorsque le soir pleure page 15-16 |
SAINT-HESBAYE *
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Mon Aigle - Mon Cœur s’emballe page 15-17 |
Christelle
LESOURD |
Vol en Herbe - Mortuaire....page 16-20 |
Julien BURY |
Amours interdites page 16 |
Bernard SIMON |
Evasion - Les Pleurs de l’Aube page 12- 17 |
Geneviève
BAILLY |
Le Moulin page 17 |
Roger DEVILLERS |
Pauvre chien - Asta page 18-20 |
Jeanne
TOUBEAU |
Le Moissonneur page 18 |
Marcel LESAGE |
Je m’endors… Mon amour page 19 |
CLARISSE |
Princesse Page 20
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Jérémy
DESSAINT |
Le temps des regrets page 20 |
Albert JOCAILLE |
Faim
du monde - Anorexie page
21 |
Henri LACHEZE |
Mes Plaintes page 21 |
Floriane
KUROWIAK |
NOUVELLES |
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Le fer à repasser page 22 |
Charly LAMBRECHT |
Alzheimer
page 23 |
PASCAL |
Elle embrassa la rose
page 24-25 |
André-Pierre
ROUSSEL |
Je m’appelle Séléna Héra page 26- 27 |
MELANIE
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4°Salon du Livre page 28 |
OMC |
DIVERS |
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40°Salon
des Arts – Portes ouvertes OMC |
OMC |
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Concours CAUDRIOLE |
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Porte ouverte OMC les 23-24-25 Septembre 2016
VISITE DES ATELIERS de l’OMC
Aux Ateliers Culturels, 21 rue Jacquard à Caudry
Page 1 |
Jeha
et son coffre |
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La mère de
Jeha tomba malade, celui-ci voulait aller lui rendre visite, accompagné de sa
femme, mais il rencontra un problème : à qui laisser son coffre, en qui avoir
confiance lors de son absence alors que la maison serait vide ? Après une
longue réflexion il décida de le confier à son voisin, un homme riche et
avare qui ne s'intéresserait pas au coffre d'un misérable comme lui. Le
lendemain, il alla rendre visite à son voisin, celui-ci surpris de voir Jeha
avec son coffre à la main, le fait entrer : -Jeha :
Salom, comment ça va aujourd'hui ? -Le voisin
(air supérieur) : Tout allait à merveille jusqu'à ce moment. Alors qu'est-ce
qui vous amène de si bonne heure ? -Jeha : Eh
bien ! En fait, j'vais rendre visite à ma mère qui est malade et bon... voilà
j'voudrais que tu me gardes mon coffre jusqu'à ce que je revienne. -Le voisin
(air fier), je ne vois aucun problème, je serais ravi de vous rendre ce
service. -Jeha
(imitant le langage du voisin), merci beaucoup cher voisin. Au bout
d'une semaine Jeha et sa femme rentrèrent chez eux, celui-ci pensait à
récupérer son coffre. Mais étant fatigué par son voyage et se disant que son
coffre est en sécurité et qu'un jour de plus ne changerait rien, alors Jeha
décide d'attendre le lendemain pour aller chercher son coffre ; donc il
mangea et alla dormir. Le lendemain
Jeha alla frapper à la porte de son voisin. Jeha, heureux de reprendre son
trésor : Salam. -Le voisin
surpris : Ah !... vous voilà de retour, comment s'est passé votre voyage ? -Jeha :
Bien,... Bon j'viens récupérer mon coffre. Le voisin
gêné, essayant de trouver qu'est-ce qu'il va raconter. -En fait...
il se trouve que votre coffre a rencontré un petit problème. Jeha qui
commence à s'énerver : -Quel petit
problème ? Le voisin
anxieux : -Bon voilà,
lors de votre absence... et après m'avoir confié votre coffre... je l'ai
caché... euh... dans la cave... et pour le cacher... mais... il se trouve
qu'il a subi une attaque violente des rats. Jeha de plus
en plus énervé et surpris : -Des rats ? Le voisin
essayant de trouver une explication : -Et bien oui,
des rats... des rats qui ont dévoré entièrement votre coffre. Jeha
comprenant : -Des rats
manger du métal ? Le voisin
pressé de se débarrasser de Jeha : -Oui c'est
ça, je suis vraiment désolé, mon cher ami, mais je ne pouvais rien faire...
Bien, j'ai des affaires à régler donc à bientôt. Jeha en
colère : -oui c'est ça. Jeha rentra
chez lui, en colère contre ce voisin riche et voleur, et durant toute la
soirée, il faisait les cent pas dans sa chambre pour une idée de vengeance
contre cet ingrat d'avare. N'arrivant pas à trouver, il se dit qu'il vaudrait
mieux dormir et que, peut-être le lendemain, il trouverait comment se venger. Le lendemain
matin, après avoir pris son petit déjeuner, Jeha trouva une bonne idée de
vengeance. Quelques minutes plus tard, Jeha était tout excité, heureux. Dans
l'après-midi, au souk, on entendait les hurlements d'un homme : en fait,
c'était le voisin de Jeha, cet homme riche, avare, qui demandait à tous les
passants s'ils n'avaient pas vu son cheval. Au milieu du souk, Jeha rencontra
son voisin et celui-ci lui demande : -Le voisin stressé, triste
: tu n'aurais pas vu mon cheval !? -Jeha : à
quoi ressemble ton cheval !? -Le voisin
perdant toute notion de supériorité : grand, d'une couleur mi-grisée,
mi-blanche. -Jeha
moqueur : mais si, je l'ai vu tout à l'heure, il a été attaqué par un aigle,
il l'a pris dans ses griffes et s'est envolé avec lui. -Le voisin
en colère, ayant compris le jeu de Jeha : ce n'est point drôle, cela est
impossible qu'un aigle transporte un cheval avec ses griffes. -Jeha (air
moqueur) : comme c'est impossible que des rats attaquent un coffre en métal. -Le voisin :
d'accord mais rendez-moi mon cheval. -Jeha, un
peu énervé : ok si tu m'rends mon coffre (le voisin fait signe que c'est ok),
bon, dans une demi-heure chez toi. Une
demi-heure plus tard, les deux hommes se retrouvent. Jeha rend le cheval à
son propriétaire et reprend son coffre chez lui. Ijjar Achbad |
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Tiot
Zules |
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Tiot Zules qu'i est
bobinneu dins in atéier d' dintelles, i passé al visite médicale. Après l'avoir bé ravisé et
acouté l'tic tac ed sin couair, el médecin i li dit : - Mais, mon ami, vous êtes
cardiaque ! - Ah non, docteur, vos s'
trompez,
qui répond tiot Zules… j'sus bobinneu à l'atéier,
c'est mi qu'èje fais les bobinnes ! Léonce Bajard In
n’dreut mette su sin deugt… In jour,
Pierre al fricass’, piqué pa in malot Su sin deugt
du mitin laveut inn’ gross’ soufflette Comm’ ça li
faiseut d’meu i s’in va au galop Trouver in blinc-bonnet qu’a d’moureut dins s’ courette Al li pochinne
el deugt du qu'iaveut eu l'piquion Cache au fond
de s' n'amelle après l' tonture d'iote Quind l'idée
al li vié, èqu' parmi sin pignon Iaveut d'l'herb' qu'in
diseut… aussi bonn' qu'al teut tiote. Al l'ien met
su sin deugt, Pierre al fricasse i brait El peuff''
diape i souffert et pi s'mon al s'infelle Si bé qu' pou
in finir, el lind'mon à Quimbrai In li copeut sin deugt qu'in a r'wé al poubelle. MORALITE In
n'dreut mett' su sin deugt, qu'ed l'herb' qu'in conneut ! On ne doit mettre sur son
doigt que de l’herbe qu’on connaît ! Léonce Bajard |
Dis-moi dix mots… Contre le terrorisme (suite) |
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J'ignore si
c'est l'enjeu qui les a convaincus mais quoiqu'il en soit, ils finissent par
accepter de se dégager. Je les remercie et m'active, traînant mon matériel
derrière moi. Je croise d'autres policiers mais ceux-là ne font aucune
remarque. Un essaim de journalistes se trouvent déjà sur les lieux. Je me
fraye un chemin parmi la foule, croisant des parents en pleurs, révoltés par
cet acte odieux et des reporters qui sont comme des vautours, interviewant
tous ceux qui paraissent liés de près ou de loin à cette prise d'otages. Ce
sont mes confrères mais je ne me considère pas comme eux, je ne suis pas là à
sauter sur tout ce qui bouge pour satisfaire la curiosité malsaine de
certains téléspectateurs. Je suis là pour interroger les bonnes personnes,
celles qui apportent réellement quelque chose au reportage, pour filmer
l'instant présent, refléter la réalité, informer utilement. Je pose mon
trépied sur le sol, non sans être bousculée par la cohue, puis pose ma caméra
face à l'établissement scolaire. Je fais d'abord un gros plan sur les lettres
en acier de couleur Or qui indiquent « ECOLE MATERNELLE FRANCOISE
DOLTO » en capitales, puis je prends la parole. - Je me
trouve actuellement devant le lieu de la prise d'otages où sont détenues
cinquante personnes dont quarante-six enfants. Comme vous pouvez le voir,
tout est mis en œuvre pour libérer les enfants et leurs instituteurs,
continuai-je en zoomant sur des policiers, téléphone près de l'oreille, tentant
d'obtenir des informations, l'air grave et solennel. Tout à coup,
alors que je m'apprête à dire l'heure qu'il est et depuis combien de temps
sont enfermés les petits et les enseignants, un bruit sourd se fait entendre,
faisant tourner toutes les têtes et soufflant un vent de panique dans la
foule. Un coup de feu. J'entends clairement l'un des officiers le dire.
Personne ne peut savoir précisément ce qui se passe car personne n'est avec
les otages. C'est alors qu'une idée germe dans mon esprit. Ce coup de feu
soulève une émeute, tout le monde veut rentrer, savoir ce qui se passe. Les
forces de l'ordre tentent de les repousser, usant de leur bouclier contre les
coups. Je braque ma caméra sur ce spectacle effroyable et annonce : - Panique
générale, comme vous l'aurez certainement entendu, un coup de feu vient de
retentir. Nul homme ne sait si quelqu'un est blessé, ou pire, si quelqu'un
est mort. Mon but est d'informer, je ferai donc mon travail jusqu'au bout,
tâchant de rassurer et de tenir au courant par ce reportage. Mais pour le
faire, il va falloir que j'entre, que je tente le tout pour le tout. Je suis
folle, me direz-vous. Non, juste passionnée. Je regarde
une dernière fois derrière moi puis, constatant que les policiers sont trop
occupés avec l'émeute qu'ils ont à gérer pour me voir, j'en profite et
pénètre dans l'enceinte de l'établissement, quelques frissons parcourant mon
échine. Je ne sais pas bien ce que je fais ni où cela va me mener, mais je
sais que je dois le faire. Un silence
de mort règne dans les couloirs, pas un son, pas un souffle. Les portes des
salles de classe sont ouvertes, découvrant de grands espaces vides, il reste
des manteaux, des sacs en forme de héros, des peluches. Ils sont tous partis
dans la précipitation. Partis pour aller où ? J'avance, caméra en main,
énonçant chacune de mes pensées, de mes observations. - Peut-être sont-ils dans
le gymnase ? éludai-je, la voix tremblante. Ou peut-être
que le coup de feu n'était qu'une diversion pour partir… Non, ce serait trop
gros. Il y a forcément des policiers placés derrière l'école, voire sur le
toit, pour repérer chaque mouvement étrange. Soudain, alors que je progresse
avec lenteur, prudente, je remarque qu'il y a de l'agitation non loin de moi.
Mais je ne saurais dire si cela vient de devant ou derrière. Les murmures se
taisent. A nouveau, je me retrouve seule avec ma conscience et ma caméra dans
l'établissement. Tandis que j'arrive au bout d'un énième couloir de classes
vides, des chuchotis se font entendre. Je suis maintenant persuadée qu'ils
proviennent de la porte devant moi. Mais ce n'est pas le gymnase
contrairement à ce que je pensais au début car je m'y suis rendue et celui-ci
était totalement vide. C'est alors que me viennent d'étranges pensées. Les
forces de l'ordre m'ont-elles vue entrer ? Ont-ils seulement remarqué ma
présence ou mon absence ? Et Raphaël… Ne se demande t-il pas où je
suis ? Ne se sent-il pas seul, livré à lui-même ? Je consulte ma
montre, cherchant à savoir depuis combien de temps j'ai quitté l'appartement.
Il est treize heures dix-neuf. Près de deux heures maintenant que je l'ai
quitté. J'ose espérer qu'il est encore en train de regarder les
dessins-animés et qu'il a trouvé quelque chose à grignoter car je n'avais pas
pensé, en partant, à cela mais il est plus de midi. J'aurais dû être avec
lui, à lui préparer des pâtes au ketchup-gruyère et un steak haché, son met
préféré. Au lieu de cela, je suis ici, sur les traces de ces enfants enlevés,
peut-être au péril de ma vie. SKYEN |
La poule et le buisson |
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Une poule
avançait tranquillement dans la forêt, le sourire au bec pour qui savait
regarder, quand un buisson l'interpella : « Hé
bien, petite poule, que fais-tu si loin de chez toi ? Il est si rare que
tes semblables viennent ici. -J'ai dû
m'enfuir car le renard voulait me manger, buisson. Il est venu par un trou
dans le grillage, mais je me suis moquée de lui et sortie par-là même avant
de courir dans la forêt. Il n'a pas su ressortir, c'est cela le plus drôle. -Vraiment ?
Tu dois être très habile pour avoir berné le renard. -Oui
buisson : nous les poules, nous sommes plus intelligentes que les
renards. Parfois ils nous mangent mais c'est parce qu'ils sont rapides ;
sinon, nous n'aurions pas besoin des protections de fer que les humains
mettent autour de nous. -Toutes les
poules sont-elles donc si savantes ? -Oui :
depuis la première de notre famille, quand le monde fut créé. C'est à cause
de nous que le renard a ses drôles de couleurs. -Je t'en
prie, poule, raconte-moi cette histoire. Mes oreilles se meurent de
l'entendre. -Avec joie,
buisson : tu m'es très sympathique. » « Cette
histoire remonte au début des temps, avant que les humains ne furent créés. A
cette époque, notre créateur nous avait donné à tous une seule couleur.
Poule, la première de notre famille était blanche, et Goupil le premier
renard était, quant à lui, entièrement roux, comme le feu : il était
extrêmement fier de sa couleur et pavanait presque constamment. Déjà à cette
époque, Goupil voulait manger Poule et il ne cessait de lui courir après dès
qu'il la voyait. Un jour
pourtant, Poule put s'approcher de Goupil sans qu'il ne tente de la croquer,
car Goupil regardait quelque chose vers le haut. Corbeau, alors d'une belle
couleur turquoise regardait la même chose que Goupil : la Lune,
dernièrement créée. Goupil et
Corbeau se demandaient ce qu'elle était, alors Poule, pour se moquer d'eux,
leur dit qu'elle était un gigantesque fromage, car Poule savait que tous deux
en étaient fort friands. Goupil et Corbeau poussèrent des cris
d'émerveillement, et ils se mirent en tête d'attraper ce gigantesque fromage
accroché dans le noir de la nuit. Poule gloussa : si Goupil s'acharnait
à attraper la lune, il la laisserait en paix. Corbeau qui
avait des ailes tenta de voler jusqu'à la Lune. Il échoua et tomba dans
l'obscurité qui se colla à ses plumes naguère si belles. A présent
entièrement noir et maussade Corbeau parvint à revenir sur la Terre et oublia
la Lune. Goupil, lui,
n'avait pas d'ailes, mais de solides pattes. Il se mit à sauter, s'efforçant
de toujours aller plus haut, dans l'espoir d'atteindre ce si gros fromage qui
semblait le narguer. Il sauta et sauta, tant et si bien qu'un jour, il sauta
hors du monde et tomba dans l'obscurité lui aussi. Goupil se retrouva les
pattes plantées dans le noir et se mit à japper de peur en se
débattant ; il projeta des morceaux d'obscurité et s'en mit sur les oreilles
dans sa panique. Alerté par
les jappements frénétiques, le créateur du monde s'enquit de ce qu'il se
passait et vit Goupil apeuré. Pour éviter de se faire mordre par l'animal
terrorisé, le créateur attrapa le premier renard en passant son bras sous son
ventre, qui devint blanc de par le contact divin. Le bout de la queue de
Goupil, qui avait touché le bras du créateur, était devenu blanc lui aussi.
Ses pattes et ses oreilles, quant à elles, étaient devenues noires à cause de
l'obscurité. Goupil fut
ramené sur la terre, dépité et honteux : dépité de n'avoir pu atteindre
le fromage lunaire, honteux car il avait perdu sa pureté, ayant à présent
trois couleurs et non plus une. » « C'est
ainsi, buisson : les poules se sont moquées des renards depuis le début
des temps. -Vraiment
fascinant : les tiens sont vraiment intelligents et sages ; mais
quel est ce bruit ? -Quoi ? Quel
bruit ? -Tu ne
l'entends pas ? On dirait le renard qui court. -Oooh !
Il faut que je fuie, il va m'attraper !! -Pas de
panique, viens dans mes branches. -Vraiment ? -Oui,
viens : le renard ne pourra pas t'attraper à l'intérieur. -Ooh, merci
mon ami, tu es vraiment un très sympathique buisson. » La poule se
faufila tant bien que mal parmi les étroites branches du buisson avant d'en
ressortir, dans les crocs du renard qui sortait de la végétation. La poule
avait raison : son ancêtre avait tourné en bourrique Goupil ;
toutefois, les renards s'étaient, depuis, jurés d'être les plus rusés. Une
leçon que la poule avait appris à ses dépens, et qui méritait bien un repas
comme paiement… Nicolas Urban Silesis
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Question
pour un Champion |
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Question posée par Julien
LEPERS en personne lors de la finale des masters de platine réunissant tous
les plus grands champions du jeu télévisé depuis la création de l'homme. Top 30 secondes. JE SUIS une chose très
utile qui mesure en général dans les quinze centimètres. En temps normal, je
suis là, inerte, attendant l'action. On trouve à l'une de mes
extrémités un buisson de poils que je porte avec arrogance. Lorsqu'on m’utilise, c'est
en m'introduisant promptement, et souvent vigoureusement. Mais il y a les
adeptes d'utilisation rapide, comme ceux d'utilisation lente : tout
dépend du tempérament et de la condition physique. Cependant la méthode
d'emploi est toujours la même : des va-et-vient répétés dans une cavité
chaude et humide et qui créent une très forte excitation de la zone
concernée. Lorsque j'ai finalement
terminé mon office, je laisse dans la cavité humide une substance blanche,
moussante, collante et un peu sucrée. On retrouvera également cette sécrétion
sur moi-même et dans mes poils. Il faudra me nettoyer pour
que je sois à nouveau propre en attendant mon prochain emploi. Une fois de retour à
l'état de repos, j'attends sagement ma prochaine utilisation. On pourrait
m'utiliser deux à trois fois par jour, mais c'est un rythme d'utilisation que
peu de personnes soutiennent.
Je suis….. Je suis….. Je suis….. Je suis….. Je suis….. Je suis….. Je suis….. Je suis….. Je suis….. Je suis….. Je suis….. Je suis….. UNE BROSSE A DENTS ! Et je voudrais bien savoir qui a trouvé ! Auteur Inconnu du net |
Le
juge et la vieille dame… |
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Au tribunal Le juge : Quel est votre âge ? La vieille dame : J'ai 86 ans. Le juge : A la date
du 1er avril de l'année dernière, racontez-nous, avec vos propres
mots, ce qui vous est arrivé. La vieille : J'étos
assis su l'balincheule eud min balcon. Ch'étot in fin d'jorneu, y fésot ban
et douchereu. In jonne gars, y lé vénu s'assir à côteu d'mi. Le juge : Vous le connaissiez ??? La vieille : Nan, mé y l'étot bin amitieu. Le juge : Que s'est-il passé ensuite ? La vieille : Apreu
inn tiote canversatian délichieuse, y l'a commincé à m'caresseu ch'eul
cuiche. Le juge : Vous l'en avez empêché ? La vieille : Bin nan !!! Le juge : Pourquoi ? La vieille : Ch'étot
bin agréape. Pus parsanne n'm'avot fé cha d'puis qu'eum n'Albert y lé mort, y
a d'jà trinte ins. Le juge : Que s'est-il passé ensuite ? La vieille : Euj
pinse, come j'eun n'y avot rin dit, qu'y l'a cantinueu et qu'y l'a comminché
à m' carésseu mé tette. Le juge : Vous l'en avez empêché alors ? La vieille : Pou surte qué nan ! Le juge : Pourquoi ? La vieille : Pace
queu, vot honneur, y m'a fé sintir vivinte et exciteu. J'eun m'étot pon
sintie… ossi mouilleu et plonne ed désir eud'pus d'z'innées ! Le juge : Que s'est-il passé ensuite ? La vieille : Et bin,
Monsieu eul juge, queu pouvot véritablemint feure inne finme keute come
ch'eul braisse, à l'tombeu d'eul nuit, pad'vint in jonne home avide
d'amour ? In étot tou-seu. Pis écartint mes guibolles in doucheur, j'y é
dit : « Prinds-meu mint'nint !! Euj sus tote à ti'. Le juge : Et il vous a prise ? La vieille : Nan. Y l'a crieu « Pisson
d'avriiiiill !!! » …… Et ché à ch' momint là qu'euj' y é tireu
d'ssus !!! Inconnu du net |
La
théorie du mouton |
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Un troupeau de moutons ne
peut se déplacer qu'à la vitesse du mouton le plus lent. Quand le troupeau est
pourchassé, ce sont les plus lents et les plus faibles qui sont attaqués en
premier. Cette sélection naturelle
est bonne pour le troupeau en général, parce que la vitesse du troupeau
augmente à mesure que les plus lents et les plus faibles sont éliminés. De la même façon, le
cerveau humain ne peut fonctionner plus vite que ses cellules les plus
lentes. Comme on le sait
aujourd'hui, la consommation d'alcool détruit les cellules du cerveau.
Naturellement ce sont les cellules les plus lentes et les plus faibles qui
sont détruites en premier. On peut donc en déduire
qu'une consommation d'alcool élimine les cellules les plus faibles, rendant
ainsi notre cerveau de plus en plus performant. Ce qui explique pourquoi
on se sent toujours un peu plus intelligent après 4 ou 5 apéros. J' le savais… Inconnu du net |
« Quand on écrit dix fées ramant » Marc VINCENT : extraits de… |
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En
un mot commençant Gamme
ancienne : do, ré, mi, fa, sol, la, léonard, do En
1452, Léonard devint si. Une
guerre juste est une guerre qui répond aux canons du droit international Comme
disait Jules Muraire, dit Raimu : « Mieux vaut être enrhumé qu'emmuré » La
Salle Bank : c'est le nom d'une banque américaine. Pratique-t-elle
le blanchiment ? Vent
d’État Comme
l'a dit justement Saint-Just : « cet
homme-ci est un juste, cet homme-là est injuste » Depuis
un certain temps : le temps est incertain La
direction n'accepte plus l’échec Une
tulipe remplie de nectar, un hectare rempli de tulipes Et
terre nue : à tes souhaits ! Il
répondit du tac au tac : « trait d'union à tic-tac, mais pas à
trictrac » Et toc ! Le
corps vidé d'un corvidé Chez le pâtissier breton,
elle a piqué un far Depuis
que je suis aveugle, je les ai perdus de vue Le
système scolaire fait partie du système solaire Les
Irlandais ont un Ulster à l'estomac Le
vieux presbyte erre près de l'église Le
soleil brille. Depuis la nuit détend Pôle-Emile Victor Hertia-May |
Les écrits du Papy |
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(Y a pas pis, pour la
poésie!) Si vous trouvez tout fade,
tout d'un coup : EPICEZ TOUT ! C'est le régime de la vie,
après tout : Avec sa salade, à
l'assaisonnement le plus maigre Au minimum : huile et
vinaigre EPICES, ET TOUT ! Le poivre pique aux
yeux ? Surtout, Il fait tousser,
dit-on ? D'où l'association, comme
un dicton : EPICES ET TOUX ! Pour vivre les humains Ont des besoins : Ils mangent et boivent
comme des trous ! ET PISSENT ET TOUT ! Ils essayent d'être
heureux, Après avoir essayé
tout : Chacun fait ce qu'il peut. ET PIS, C'EST TOUT ! Pour les blés, le secret
d'une bonne récolte : Dans le champ : une
tige forte, Mais porteur des grains,
surtout : L'EPI, C'EST TOUT ! Chez les vaches laitières, Pour un lait de bon
goût : Pâturage et grand air. Mais LE PIS, C'EST TOUT ! Gérard Rossi Neuville Saint Rémy le 10 juin 20151969 : |
Amuseries |
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Aujourd'hui il s'est payé
une grasse matinée. C'est Raphaël qui a peint
les Trois Grasses. Nicolas Poussin deviendra
grand. Quel tigre est-ce ? Le sheikh est mat. La tarentule a mal aux
amygales. Comme dit toujours le chef
de gare : « araignée du matin, en train ». Ainsi compte
l'ostréiculteur : quatre-vingt-seize, quatre-vingt-dix sept,
quatre-vingt-dix huîtres… D'où est ce houx-là ? Affamé, le suspect s'est
mis à table. Sur les lieux du crime les
enquêteurs ont trouvé une chemise immaculée de sang. Le sénégalais a passé une
nuit blanche. Il a été reçu premier à un
concours de circonstances. L'abominable homme
déneige. Le bassin d'eau des
phoques, au zoo, tarit. Ça yéti, grand
singe ? Je panse donc j'essuie. Il faisait si chaud ce
jour-là que les chiens criaient de leurs pattes. Sans son Dalila n'entend
rien. Peau de nuit. L'âne d'Anne ahane. Quand elle part à la
chasse Diane utilise des appeaux longs. En passant par la moraine
avec mes sabots (chanson du géologue). Avec ce poison qu'est la
modernité l'Art se nique. Comme il voulait toujours
aller de l'avant, il effectua un demi-tour à 360°. Mickey Mouse est arrivé
Pluto que prévu. A l'origine de l'univers
il y a eu le Big Band. Il ne faut pas confondre
ma petite crotte d'amour et mon petit brin d'humour. Il vaut mieux poursuivre
une réunion qu'être poursuivi par un ours. J'ai la baignoire et gel
douche aussi. Quel grand Mahler que de
ne pas apprécier la grande musique ! O Tite ! Je vous entends ! Pierre a épousé Agathe. Le comble pour un
insomniaque ? Mourir pendant son sommeil. Est-ce Méralda ? Oui,
c'est elle. Après enquête Ali Bi a été
mis hors de cause. La samba c'est beau, ça. Sur la Méditerranée le
pirate Corse erre. La température du grand
chef indien est montée en flèche. Jean-François et Jean-Christophe Sautière |
Il s'en va faire s'partie
d'cartes |
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Y'a ben longtemps q'les cloches all z'ont fini
d'sonner Et de l'messe déjà sortent les pressés. Lui, pourtant r'monte l'rue de s'tiote allure
tranquille, Son visage y rayonne, dans son fond il jubile. Y'a laissé à s'maison : l'souci et les
misères, De tout homme qu'y a des tiots, plus qu'il n'a
voulu faire. Peu bileux d'arriver pour quand les autres y
r'partent, Il s'en va faire s'partie d'cartes. L'sortie d'messe ch'est l'occasion de
s'rencontrer, On retrouve ses amis, on échange ses idées : Sur les betteraves, les sports ou bien les élections. Lui point d'tout ça,n comme un chien d'berger ses moutons, Il rassemble les habitués, vite il les presse, Leur défend d'faire une cigarette et il n'a
d'cesse D'les voir tertous assis à l'table. Lui prend l'place l'plus confortable, Et il crie en voyant qu'y en a un qui
s'attarde : On va-t-il faire l'partie d'cartes ? A lui tout seul faut l'place de six : il
gesticule, Y'assomme ses camarades à force qu'il les
bouscule. Quand cha n'va point à
s'mode, il s'met fort en colère, Comme un démon y'attrape par l'gorge son
partenaire, L'appelle de tous les noms, lui foutrot des chiros Parce qu'au lieu du roi de pique, y'a joué l'valet
d'carreaux. Des fois il rit tellement qu'il va jusqu'à en
braire, De toutes parts, dans l'café, tout l'monde lui
crie de s'taire. L'partie elle s'anime mais comme tout y'a une fin, Chacun sur les 2 heures, vers sa maison s'écarte Mais lui en s'en rallant, s'il cait sur son
voisin, Il lui raconte s'partie d'cartes. Amis n'vous moquez point, ch'est l' plus heureux
d'la terre, Á tous les hommes il faut une saquo pour
s'distraire. Ch'ti qui n'a point d'défauts, y'a un gros vice
caché. Lui n'a d'autre ambition qu'une bonne manille
coinchée. Le dimanche faites comme lui : oubliez tous
vos peines Et v'nez cair dans l'partie, du bonheur pour la
semaine, Laissez donc tranquillement vo femme démêler
s'tarte, Et venez faire une partie d'cartes. Marcel
Lesage |
PENSEE |
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Politesse sexuelle - In tiot biloute bin
éduqueu ché ch’ti qu’y s’élièfe pou parmette à in jonne finme eud s’assir
canfortablemint. Traduction : Un pénis
bien éduqué, c’est celui qui se lève pour permettre à une jeune femme de s’asseoir confortablement. HMA
Rêve ou prémonition. - Eul nuit
dernian, jé réfé qu’euch visiteu inn mosquée, j’assistos à ché prières, pis
àl fin in imam y s’a mis à v’nir
veurs mi. Y l’a mis sé mons sum’tiête et pis y m’a dit : «ti teu
vas marcheu bintôt » sul’cop, jé nin compris pace que j’avos pon eud problimme
eud motriciteu. J’eum sus révillé et j’sus parti quer min pan. Et là, à
ch’huis, euj n’avos pu d’autio. Du cop, euj’sus parti quer min pan à pieux Traduction :
La nuit dernière, j’ai rêvé que je visitais une mosquée, j’assistais aux
prières, puis à la fin un imam est venu vers moi. Il a mis ses mains sur ma
tête et m’a dit : «toi, tu vas bientôt marcher». Sur le coup, je n’ai
pas compris car je n’ai pas de problème de motricité. Je me suis réveillé et je suis parti
chercher le pain. Et là, à ma porte, je vois que je n’ai plus d’auto. Du coup je suis parti chercher mon pain à
pieds. HMA Pour la vieillesse. Teu connos ch’eul différince inter eul jeunesse et euch
vieillieusse ? Et bin ché quind té jonne t’as quate mimbres mou et un
raite et pis quind té viux t’as quate mimbres raites et un mou. Traduction : Tu sais la différence entre la jeunesse et la
vieillesse ? Et bien, quand tu es jeune tu as quatre membres mous et un raide et quand tu es vieux tu as
quatre membres raides et un mou. HMA La tolérance Ché quo eul tolérince, papy ? Teu vos, tiot, ché quind in connot dé cons et qu’in n’dit pon leu
nom ! Traduction :C’est quoi la tolérance grand-père ? Tu vois
petit, c’est quand on connaît des cons et qu’on ne dit pas leur nom. HMA Pour une fertile coïncidence. Dù que vos v’né come cha, no tiote ? J’arviés d’mo ch’docteur.
Vos étes pon bin ! Mé si, mé j’voudros bin avir in infint, mé cha viant
pon ! Que coïncidince, mi ché mé glinnes qui pouvotes pon avir eud
pouchins ! Et qu’avé vos fé ? Bin jé kingé d’coq ! Euj cros
bin que j’vas fère cha ! Traduction : D’où venez-vous comme ça, madame ? J’reviens du
docteur. Vous n’êtes pas bien ? Mais si, mais je voudrais bien avoir un
enfant, mais ça ne vient pas ! Quelle coïncidence,moi c’est mes poules
qui ne pouvaient pas avoir de poussins ! Et qu’avez-vous fait ?
J’ai changé de coq ! Je pense que je vais faire pareil. HMA |
De
ma fenêtre |
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De ma fenêtre s'offre à moi un spectacle
merveilleux Celui de la brume descendant des cieux Elle se couche sur les blés encore pleins de
fraîcheur et de rosée Encore tant de beauté ce matin à contempler Les arbres en arrière-plan, tous alignés le long
du champ Sont comme les gardiens de cet instant présent La lueur du soleil levant pointe au firmament Faisant fuser du ciel un rose orangé pastel des
plus éblouissant C'est l'aube qui s'éveille et nul ne sait à quel
point Je m'en émerveille ! Au beau milieu du champ, un groupe de tourterelles Venues glaner ci et là près des lièvres sautant, Courant comme des gazelles. Sont là aussi quelques perdrix et corbeaux Et je commence à entendre les premiers chants des
oiseaux Le corps figé, les yeux écarquillés, Je n'ose bouger, pas même respirer ! Non pas de peur qu'ils s'enfuiraient, Mais pour ne pas les effrayer C'est que je ne voudrais en aucun cas briser Un pur moment d'une telle rareté Le jour se lève tout simplement Si beau, si calme, si serein et surtout tellement
émouvant. Sandrine Lhermitte Dubois 20/09/13 |
EVASION |
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C’est un beau voilier
blanc, Fantôme hantant le port, Si fier et rassemblant Songes et passeport, Dont la coque reluit Elancée et sans âge ; Mon cœur à ses cotés S’enivre de voyages. Soudain le long du quai Il frémit, appareille, Scrutant le perroquet Mon regard s’émerveille, Projetée près du mat Je respire saisie, Les vents d’autres
climats, Mes peines en
sursis ! C’est un beau voilier
blanc Et déjà il m’emmène Loin du monde troublant Où mes pleurs se
promènent. Naufragée de l’amour Je rêve d’éternité, Passagère sans
retour Des voiles, et liberté… Geneviève
BAILLY |
Magie
de plumes |
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Ce brillant regard bouleverse Quand cette voix tremblante émeut, Le flot de ces mots tergiverse Au bord des larmes de ces yeux. Une incontournable affection Entre ces deux êtres s'installe : L'un écoute, plein d'attention, S'égrener chacun des pétales. L'autre en voudrait dire un peu plus, Mais se limite au convenable : Le silence éveille bien plus Que de livrer cartes sur table… Liées par un courant étrange, Celui de la sincérité, L'amitié les transforme en anges Aux multiples complicités. L'éloignement, souci majeur, Renforce l'envie de se voir : L'âge avancé fait la frayeur Du sable écoulant son pouvoir. Que Dieu nous donne longue vie Pour partager nos connivences : Le temps usant nos mains d'amies, Par l'écriture et l'existence… A mes deux amies : « MA » et « GI » qui font « La magie des mots. » 18/25 août 2013 à Hardelot. Maria-Carméla Duhin-Carnélo |
Les fleurs oubliées |
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Beautés des fleurs, folies posées sur un cercueil votre grâce frivole appesantit le deuil puisque les fleurs des villes et celles des champs ressemblent à notre corps et vont en se
desséchant. En bruissant doucement dans le vent frais elles résistent pour ne pas être froissées. Les fleurs invitent les passants de ce monde à ne pas oublier tous ceux gisant dans une tombe. Passant qui, lentement, erre en ce cimetière fais pour moi l’aumône d'une humble prière. Ah ! Donne-leur, Seigneur, repos sans
inquiétude dans l'éternel bonheur de ta divine béatitude. Au jardin de l'oubli, ces fleurs abandonnées déposées sur mon toit, depuis longtemps fanées sont bien l'image de tout ce que nous sommes, nous, anciens bons vivants, hautains et pauvres
hommes. Vers les morts en sursis retournent maintenant mais ôte ces bouquets qui meurent lentement. Au jardin de l'oubli, combien de fleurs encore franchiront le portail, accompagnant les
morts ? Pauvres fleurs éphémères dont le destin tragique ressemble à celui des esclaves antiques. D'ibis roses, flamant, à l'ombre des glaïeuls
associés, Leur lisse et fraîche verdeur des roses et des
œillets. Fleurs admirées, coupées par la main des vivants après l'ultime pause suivant l'enterrement, les arbres ceinturent tous vos beaux ramages et avec immobilité, vous regardez le ciel et les
nuages. Très bientôt vous serez renversées par le vent. Pauvres fleurs oubliées, tuées par les vivants. Jean Charles Jacquemin |
Á
ma fille |
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Je veux croire aujourd'hui
que la roue du destin tournera enfin pour toi… pour vous deux. Je veux croire que votre
vie resplendira enfin et qu'un dieu bienfaisant s'éveillera soudain de son
long sommeil pour venir effacer tous vos problèmes, tel un soleil radieux
venant sécher les larmes de la pluie. Je veux croire qu'un vent
nouveau viendra bousculer et chasser à jamais tous ces mauvais génies pour
reconstruire une vie remplie de bonheur. Je veux croire plus que
jamais qu'une fée bienveillante trouvera le chemin de votre demeure et se
penchera sur elle pour en faire un havre de paix. Je sens déjà toute la
force que vous mettrez à combattre ces méchantes « sorcières » et
je sais que vous en sortirez victorieux. Je sais déjà que vos deux
vies conjugueront leurs forces et leur amour pour atteindre, pour étreindre
la sécurité retrouvée. Thérèse Leroy |
Ne
me quitte pas |
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Les affres de la nuit aux liqueurs célestes se
mêlent… Sais-tu l'île où je m'enchaîne à ta vie, simple
corolle de bronze Penses-tu le temps qu'il me faut pour t'asseoir
dans mes regards -inquiétude fortuite- O Beauté Fatale aux regards de silex… Les matins d'hiver blêmiront encore plus… Le jour se fera encore plus long si tu quittes le
temps aux heures pendantes -lambeaux de cristal accrochés au vent- Mais je t'en prie, si tu t'en vas : Pense regarder le dernier matin-après-l'amour et
reviens pour en repasser les épisodes. Lac désert dans ma vie -l'heure où tu quittes le
nid chaud- Chant de tout -l'heure seconde où tu reprends ta
place dans la plume de notre
chez-nous-il-fait-bon-car-on-ne-peut-pas-se-perdre-en-discours-fugaces- Ton vent passe sur moi -simple gymnastique au
contraire fugace Tu as laissé ton empreinte sur mon âme -cachet indélébile- -marque sanglante que tu m'as fait au
crayon-désespoir quand tu m'as quitté une fois. L'heure n'avait pas sonné alors. Hertia-May |
Lorsque
le soir pleure |
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Lorsque le soir pleure sur Christide Et que ses perles chatoient dans un noir timide Ma ville aux leurres d'amour M'annonce ton retour La main frêle tu me prends Dans cette nuit tu m'entraînes D'abois hurle le vent Sa main d'écorces brisées Griffe les chaumines mouillées En serpentine d’engoulevent Derrière notre arbre à oboles Quel appendice ne matinerait-il pas Ton calice ? Puis nos pas Déchirent un suaire de silence Écoute Cette complainte C'est la chanson du pauvre hère Elle ruisselle sur les trottoirs luisants Elle pleure dans le sein des chalands La complainte des âmes en peine Ecoute La rue a les yeux de bohème Sur le pleur des pavés Les cheveux appellent Les implorants de la chapelle Où vais-je et dis toute la nuit De la Grande Ourse aux Danaïdes Comme elle est belle la complainte qui coule Salie sur les cailloux d'éponge Puisse-t-elle toujours Caresser l'herbe canie Le ciel scintille en billes d'argent Liquide Je pose la main sur ta poitrine Innocente et fauve D'adolescente Et je chante Enfant de la venelle blême et froissée Comme un papier oublié Oublié Et la chanson se meurt Dans l'harmonie de tes baisers Contre tes joues marines Ton cœur S'aiguise sur mon cœur La complainte du bonheur fuit la nuit Sous la pluie Chant de pluies La lune grise caresse la douceur De tes amandes pâles Trémolo d'eaux Chant d'oiseaux L'aube pointe sa déesse lumière Vent de vies Aimant l'envie inassouvie Une larme à tes lèvres Une larme de lointaine Une âme de sang perle sur ta gorge de rêve En spasmes fébriles Une âme de chair Contemple le silence Résonance Saint-Hesbaye |
Mon
Aigle |
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Le crépuscule me sort de ma torpeur Je ressens cette peur Comme une terreur Dont j’ai horreur La mort me sourit Depuis que tu me fuis Tel un aigle déchiquetant sa proie Tu me broyes Tu m’abhorres Alors que je t’adore Je fais des efforts Et recherche ton réconfort Comme de l’or Christelle LESOURD |
Vol en herbe |
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Petite
coccinelle Doucement tu
bats des ailes Toute
petite, tendre D'une main,
on peut te prendre Tu vas te
réfugier au chaud Dans ton ami le coquelicot Par les
froids hivers Dans le
blanc tu te perds Cherche ton
chemin Traverse les
vignes de vin Tes toutes
petites pattes Sur la main
d'un enfant qui t'attrape Sur ton dos,
un, deux, trois Petits
points noirs que tu as Tendre
coccinelle Lentement tu
bats des ailes Pour rejoindre
un endroit chaud Pour
rejoindre tes idéaux Vole, vole
là haut Dans le
monde des oiseaux Mais ne
perds pas de vue Que pour toi
le monde est trop pointu Ne te perds
pas en route Tu nous
rejoindras sans doute Douce
coccinelle Fréquemment
tu bats des ailes Dès que
quelqu'un te touche Toi tu
prends la mouche Sur la
pierre toi tu fais Des petits
tours, des ricochets Le jour où
tu disparaîtras Petite
coccinelle tu nous manqueras Julien BURY |
AMOURS
INTERDITS |
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Nous étions deux ados qui dormaient sous juillet. Quand sur le sable chaud, la main l'on se
donnait. Nous étions jeunes et beaux sur la plage
allongés. Réunis
à l'abri des regards indiscrets. Nous étions enlacés et liés sous juillet. Á l'abri des badauds, nous nous sommes embrassés. Ce premier baiser échangé, si passionné, Scellait notre amour débutant à jamais. Nous étions des ados qui s'aimaient sous juillet, Des jeunes gens qu'un premier amour unissait. Si heureux de vivre ces instants merveilleux! Sur la plage ensoleillée, les yeux dans les yeux. Nous étions deux garçons tourmentés sous juillet, Enflammés, mais inquiets, car ce mois finissait. Des êtres différents que la nature rassemblait. Deux ados angoissés par l' amour qu'ils
cachaient. Si jeunes, si amoureux ! Tellement désemparés... Torturés et n'osant avouer ce secret, Au monde cruel des adultes, qui ne tolérait, Que deux êtres du même sexe puissent s'aimer. L'on était des garçons, mais mon Dieu ! Qu'on
s'aimait. Des amants pensait- on
réunis à jamais. Des ados différents qui n'osaient en parler, Apeurés, meurtris par ce que serait ce rejet . Le temps des adieux est trop vite arrivé. Anéanti! je l'ai regardé s'éloigner. Au loin, une dernière fois, il s'est retourné. Le coeur brisé, ma vie d'ado s'est arrêtée... Cet amour de jeunesse, je n'ai pu l'oublier. Chaque année, quand viennent les vacances d'été, Sur le sable chaud de cette plage ensoleillée, Nostalgique, vers lui vont toutes mes pensées... <<
Un jour viendra, où l'on
découvrira dans leur(A D N), L'authenticité, la réalité de leur différence, Alors ce jour là, nous aurons l' air de quoi? >> Bernard SIMON |
AÇVINE |
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13/24 Chaque étoile de
feuilles Parmi les pétales de
l’herbe Se
frise à l’orée des seins Alors, dis-tu, la
rosée d’iules Soulève les lunes de
pellicules Avec l’eau de brassées Et Blaise au blé de
coeur Irise les braises
d’Açvine Au sang de l’âme La communion du verbe
aimer Vibre en chœur pour
que je me noie Dans la prunelle de
tes yeux Saint Hesbaye |
Les
pleurs de l'aube |
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Une divine voix qui survolait ma vie, Á l'aube s'est fait prendre aux filets de mon
cœur, Et son charme insolite éveilla cette envie De noyer en des vers, une sourde rancœur. La rime inattendue un instant s'est posée, Ainsi qu'un papillon retrouvant le jasmin, Faisant naître en mes yeux la perle de rosée Qui décorait le lierre aux portes du matin. Par la grâce des mots, leur intense musique, Un accord enchanté balaya mon tourment ; Puis une ode à l'amour en sa vertu magique, Aussitôt me plongea dans le ravissement. Empruntant le chemin de la plume enivrée Quelques pleurs d'éloquence ont salué le jour. D'un amoureux élan la source délivrée, Sur la page accueillante… émergea sans détour. Geneviève Bailly |
Le
moulin |
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C'est le moulin de mon enfance Qui dans le vent tourne joyeux Je le revois en mes vacances Je le revois, je suis heureux. Il se dresse fièrement dans la plaine Avec amour, tournant ses ailes Les hirondelles, chaque printemps, Y reviennent toutes
gaiement. Les abeilles dans le jardin Dans un grand tourbillon d'or Sur l’œillet, la rose, le jasmin Font une ample moisson de trésor. Je n'irai plus en mes vacances Voir le moulin de mon enfance Car sous la neige et dans le vent Il y repose… éternellement. Roger Devillers 1963 |
Mon cœur s'emballe |
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Pauvre
chien |
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Depuis que mes maîtres
sans pitié M'avaient abandonné, Je devenais maigre, Le poil raide, Cherchant ma nourriture Dans la rue. Fouillant les poubelles Espérant un bon reste Les passants me chassaient Et des pierres me
lançaient. J'étais devenu un vagabond Sans aucun compagnon Car je paraissais laid Et je sentais mauvais. Un jour de pluie J'implorais un abri. Trempé jusqu'aux os Je pataugeais dans l'eau Lorsqu'une fillette
passant M'approcha gentiment. Pauvre chien Dehors par ce temps si
vilain. Viens vite te sécher Et boire un bol de lait. Dans ma chaude cuisine Tu trouveras un logis. Moi qui maudissais les
hommes Je suivis cette fillette
si bonne. Un bon bain elle me donna Et de suite me brossa. Me montrant dans une glace J'étais transformé Moi ce chien si laid. Je n'en pouvais croire mes
yeux Etais-je dans les
cieux ? La fillette me caressa Et tendrement m'embrassa. Sa joue je lui léchais Ne sachant comment la
remercier. Nous étions devenus deux
amis, Et cela pour la vie. Jeanne Toubeau |
Le
moissonneur |
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Quand le soleil, dessus la
plaine, Dorait l'avoine et le
froment De la moisson, venait la
peine Entre l'aurore et le
couchant, Parce qu'il avait les bras
solides Et le courage tout autant, Parce qu'il était d'humeur
timide Il s'en allait seul dans
son champ. Avec la serpe et le fléau Qu'il faisait voltiger
bien haut, Il moissonnait de ses
mains seules Pour ne laisser que les
éteules, Entre l'aurore et le
couchant. Parce qu'ainsi faisait son
père Et qu'il aimait trop ses
parents, Il a peiné dessus sa
terre, Si longtemps qu'ont duré
ses ans. Parce qu'il était de foi
rigide Et de courage tout autant, Parce qu'il avait un cœur
vaillant Qui battait fort dans sa
poitrine, Il a dit : Non à la
machine, Il est resté seul dans son
champ. La moisson était sa
prière, Le travail, son
contentement ; Mais il repose au
cimetière… Et la machine est dans son
champ… Juste le temps d'un seul
couchant. Parce que l'arrière
grand-père Gérard avait dit : « Que tant qu'il vivrait, la batteuse n'entrerait pas dans sa cour. » Marcel Lesage |
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Je m’endors Je m’endors Avec cette belle image Mon amour Un peu trop sage Je m’endors Je sens ton odeur Mon amour Toutes ses ardeurs Refrain Je m’endors Accrochée à ton corps Mon amour je te veux encore Je m’endors Et j’entends ta voix Mon amour Une note de soie Je m’endors Tant de tendres pensées Mon amour A ciel destinés Je m’endors Sans toi ce soir Mon amour Seul, ailleurs et nulle part |
… mon amour Je m’endors Accrochée à ton corps Mon amour je te veux encore Je m’endors Et ce manque de toi Mon amour Enfin te voilà
Je m’endors Une douce chaleur Mon amour Enveloppe mon cœur Je m’endors Ton souffle chaud Mon amour Se perd le long de mon dos Je m’endors Accrochée à ton corps Mon amour je te veux encore Je m’endors Au creux de tes bras Mon amour Ne se vit pas sans toi Mon amour, mon amour je te veux encore. Clarisse le 17/04/2008 Côte d’Armor Bretagne |
Princesse |
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Malgré ton jeune âge Tu pars vers de nouveaux pâturages. Ton corps est fatigué, De cette vie tu en as assez. Tu t'es couché une dernière fois, Bien avant qu'arrive le froid. On ne va pas t'oublier Après toutes ces années. On t'a regardé grandir Mais nous n'avons pu te voir partir. J'aurais voulu t'accompagner Dans cette dernière lancée. leine de défaites, La vie est ainsi faite. J'en garde de la rancœur Car c'est dans le malheur Que j'entame une année Avec toi les yeux fermés. Jérémy Dessaint Caudry |
Mortuaire |
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Tu m'as laissé Tu as essayé De te suicider Tu m'as abandonné Je t'en veux tellement De me laisser te voir baigner dans ton sang Tes veines ouvertes, j'ai vu ton corps inerte si blanc Tu es parti sans vouloir me raconter pourquoi tu avais cette envie Pourtant, tu avais tellement tout réussi dans ta vie Tu possédais l'amour, l'argent et les amis Et tu m'avais aussi J'aurais été là Dans mes bras Pour empêcher De t'enterrer Julien BURY |
Le
temps des regrets |
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Octobre
déjà était venu, Mais
le soleil s’attardait encore En
ce coin d’Aquitaine Qui
m’était presque un inconnu. C’était
alors un bien beau dimanche, Et
nous étions si merveilleusement bien Tous
deux en ce havre de silence, C’est
vrai encore, je me souviens ! C’est
pourtant si loin tout cela, Car
depuis, tant d’années ont passé. Et
jamais depuis, je ne t’ai revue. Avec
la vie qui vient et qui va, Mais
nous ayant séparés, Tout
au long du temps vécu. Non !
je n’ai rien oublié De
tes longs sourires, Et
de tes tendres baisers, Quand
tout semblait nous dire Que
tout cela pouvait durer, Loin
des soucis et du pire. Mais
cruelle, la vie, Pour
nous avait décidé. Et
plus rien alors ne survit, Sinon
le souvenir, d’un rêve trop vite brisé. Albert Jocaille 15 décembre 1987 |
ASTA |
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Asta a bouleversé notre vie Il est le bébé de la famille C’est à celui qui le chérit Essuiera aussi ses pipis On se lève même la nuit quand il crie Le couchant chaque fois sur la descente de lit Petite boule noire remuante Un véritable jouet vivant Tellement intelligent Qu’aucun autre ne lui ressemble. Nous donne sa grosse patte lourdement Aboie méchamment effrayant les passants. Nous réclame sucre et caresses Rouspète après son assiette De nous il est le maître Nous lui obéissons sans cesse Fait disparaître chaussures et chaussettes Jette à terre ce qu’il y a sur les chaises. On est parfois vraiment bien dérouté Avec ce petit chien tout potelé On voudrait même se fâcher Mais comment ne pas résister À toutes ses petites drôleries Qui nous remontent vite en notre estime Jeanne TOUBEAU |
Faim du monde |
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Enfant nu et sans pain, Ton regard m'emprisonne, est-il croc ou grappin, Qui dévore le cœur de ses yeux innombrables ? Yeux affamés, ô feux, vous n'êtes que bois morts, J'ai froid près du brasier où sans cris se
consument Ces faims d'enfants posthumes. Henri Lachèze
Anorexie Rien
les fleurs sont belles pourquoi Aussi
la mer pourquoi mais rien Rien
le monde ne me dit rien Rien
qui vaille ne me dis rien Je
n'ai pas d'appétit Et
j'ai besoin d'un cri qui dirait que je vis. Henri Lachèze |
Mes plaintes |
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Je suis déboussolée, je ne
sais où donner de la tête Mes soucis me perturbent,
je suis tourmentée et très inquiète La vie serait-elle aussi
mauvaise qu’on la voit ? Ou plutôt aussi frappante
qu’on la ressent ? Je me sens si faible, si
lasse et si seule Seule dans un monde si
cruel avec tant d’orgueil Le narcissisme s’incruste
dans tout esprit bas Et la maniaquerie s’impose
sur tout faible gens. J’ai du mal à comprendre
et ne cesse de réfléchir Pourquoi la vie ne
cesse-t-elle pas de nous faire souffrir ? Je ne trouve plus l’amour
et guette la joie Le bonheur s’est envolé et
l’amitié n’est plus fréquente Chacun pour soi et Dieu
pour tous : proverbe connu Ne vis que pour toi, les
autres sont superflus C’est maintenant le règne
de l’horreur et du soi La communauté et la
solidarité disparaissent avec le temps. Floriane Kurowiak 12
novembre 1998 |
04/11/2005 |
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J’ai, moi aussi, connu ces fêtes pleines de rire, ces soirées de
ripailles, où chacun rivalise de bêtise sur le nombre de verres qu’il boira. J’ai moi aussi, vécu ces soirs remplis d’ivresse, cette exaltation
quand on se sent plus fort, quand on se voit plus beau. Mais quelle déchéance au revers du miroir ! J’ai connu aussi ces pauvres paris stupides, dignes de
collégiens, où la coutume veut que le nouveau lève son verre pour faire
partie du groupe. Et s’il a le malheur de vouloir rester sobre, il sera bien
sûr traité de mauviette, voire de « gamin » ! Si c’est cela être adulte, je revendique haut et fort ma
non appartenance à vos rites barbares. Thérèse LEROY « Eclats d’Âme » |
Le fer à
repasser |
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Un pâle soleil
s’invite dans la chambre aux persiennes usées. Délicatement, il s’impose aux rétines
fatiguées de la vieille dame qui ne dort plus depuis longtemps. Déjà, le chat
étire ses pattes, puis pétrit l’édredon aux couleurs affadies, fait le dos
rond et bondit hors du lit accompagné d’un baîllement sonore. C’est le signal
du départ. Elle se lève. Elle enfile le vieux peignoir qui fut dans une ancienne vie couleur rose
bonheur. Ses longs cheveux, dernier
vestige d’une jeunesse enfuie à jamais, devenus gris, lui donnent un
air misérable. Que cela l’indiffère, elle est bien seule. Le premier client
ne sonnera qu’en début d’après-midi. Seul, le chat sait sa vieillesse et il
lui en importe peu, pourvu que la musique des croquettes dégringolant de la
boîte en carton vers la gamelle en inox lui parvienne à heure et à temps. Les
deux quittent la couche, traversent le salon, l’une longe le sofa rose,
l’autre le parcourt par petits bonds agiles. La planche à repasser repose
dans un coin de la pièce. Elle relève le volet de bois. La poussière endormie
s’ébroue, affolée par l’arrivée de cette lumière matinale. Ils retraversent
mollement la chambre. Ils pénètrent dans la cuisine, le chat de plus en plus
impatient. Lui, son ventre crie famine.
Elle, sa vessie demande grâce. En passant devant le percolateur, elle enclenche
la mise à feu du carburant, eau chaude légèrement brunie, boisson locomotive
de sa journée. Vessie soulagée, chat
bondissant entre ses jambes, trop content d’entendre la mélodie de croquettes
chutant contre le métal du bol. Bientôt, le petit courageux s’en retournera
coucher sur la chaise de paille devant la planche à repasser. Après quelques
cafés et une tartine, la vieille va accomplir ses ablutions à l’évier de la
petite cuisine. Elle retourne à la chambre, s’habille d’une robe proprette,
enfile ses socquettes et chausse ses galures. Elle noue ses cheveux en un
sage chignon peuplé d’épingles diverses et colorées, la voici prête. Sans
bruit, elle ouvre la planche et branche le fer à repasser. Elle allume la
télévision lui tournant le dos. Elle s’empare d’une grosse manne en plastique
translucide, la pose à ses pieds. Le chat indifférent à ce léger remue-ménage
continue de sommeiller sur la chaise de paille. La voix derrière elle, dans
le poste de télévision, lui fait penser à son fils. Il est rentré
définitivement à Charleroi, son petit photographe, et cela la soulage. Sa petite main
potelée guide le paquebot ferré slalomant entre les boutons de nacre d’un
chemisier lilas mauve fuchsia. Le poignet prolonge la course allègre de la
main. Ses yeux suivent sans plus les voir le cours des fils, virent autour
des coutures, s’évadent sur le plat d’un dos. La manne s’allège, semble ne
plus exister tandis que se forment des terrils de chiffons repassés sur la
chaise d’osier. Madame Annie n’est plus là, son esprit est parti rejoindre
cette enveloppe où son nom écrit en lettres soigneusement calligraphiées
qu’elle reconnaîtrait entre mille autres. Par cœur elle connaît son contenu. Chère Maman, « Comment
vas-tu ? Ton dos ne te fait plus souffrir ? As-tu enfin arrêté de
faire les ménages ? Si tu le peux, n’accepte plus que les travaux de
repassage. Fais bien attention à ta santé. Je suis
définitivement rentré au pays. J’ai acquis une maison près du musée où je
suis engagé comme archiviste historien et préparateur d’expositions. Mon rêve
se réalise enfin ! Ma vie est auprès de ces messieurs. Au travers de
leurs pellicules de bromure, ils me parlent et je suis heureux. Je passerai
t’embrasser un de ces dimanches. Porte-toi bien
petite maman. Ton
Lucas » Mais quel dimanche
Lucas ? Quel dimanche viendras-tu me montrer ta frimousse ? Quand reviendras-tu me présenter tes
nouvelles photos à défaut d’une gentille fiancée ? Quand viendras tu
donc ? Il y a si longtemps que je ne t’ai serré dans mes bras. La
dernière fois que tu es venu, tu ne parlais que d’un Jean Claude. Ton ami
Jean-Claude par-ci, Jean-Claude par-là ! Et les photos de plongée en Mer
Rouge et le ski à Courchevel, même les montagnes semblaient plus petites que
lui. Il n’y avait que ce Jean Claude partout. Soudain le chat
s’éveille, dérangé par le cri strident de la sonnette. Il vient se frotter à
la jambe gainée d’Annie. Elle sort de sa torpeur, éloigne sa rêverie. Elle trottine rapidement jusqu’à la porte
d’entrée. Elle s’écrie d’une voix enrouée, lasse : « j’arrive, j’arrive ».
Elle ouvre grand la
porte à un monsieur bien élégant. Tout sourire, elle l’invite à entrer. - Bonjour Madame
Annie, je vous apporte la manne de la semaine. Je la dépose ici ? - Bonjour Monsieur.
Oui déposez-la là comme d’habitude. Voici le linge repassé de la semaine
dernière. Et je me suis permise de recoudre deux boutons à un chemisier de
votre dame. - Merci Madame
Annie, votre gentillesse vous honore. Merci beaucoup vraiment. Je vous souhaite une bonne semaine et à
mardi prochain. - Oui, au revoir
Monsieur et bien le bonjour à votre épouse. La porte close, elle
retourne dans la cuisine, le chat à sa suite. Elle se sert une nouvelle tasse
de café. Le menton posé sur la paume
de la main, son esprit à nouveau vagabonde. Lucas, Courchevel, Jean Claude, la mer rouge, le musée, Lucas, Jean Claude. Que voulait-il donc
dire au travers de ses photos ? Peut-être… Non ! Et si ? Elle revoit les
flammèches qui pétillaient dans ses yeux quand il regardait les instantanés.
Elle réentend le tremblement dans sa voix quand il lui contait l’une ou
l’autre anecdote. Annie touille le café à présent froid, ne perçoit plus le
tintement de la cuillère contre la porcelaine. Sa vue s’embrume et elle soupire. Elle a bien réfléchi. Elle a pris sa décision. Ce soir après la
fermeture du musée, elle l’appellera son garçon, l’invitera pour dimanche à
manger le poulet frite compote dominical. Et s’il le veut, son
ami Jean-Claude sera le bienvenu. Charly Lambrecht |
Alzheimer |
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Oui, je porte plainte !...Prenez ma déposition !... On a
volé les clés de ma bagnole !... Je les ai cherchées dans toute la maison !... J’ai fouillé
partout !... Sous les sièges, sous le volant, dans le coffre, dans la
boîte à gants, sous la roue de secours !... Avouez, c’est un grand
mystère !... Monsieur le gardien, il faut enquêter,
relever les empreintes, fouiller la maison, passer le quartier au peigne fin !...
Pendant un moment d’inattention, c’est sûr, on me les a
volées !... Mais je les laisse toujours dans le compotier de l’entrée,
juste sous la lampe tempête !... Il y a un naufrageur qui se régale dans
ma baraque !... C’est un voleur de passage, un monte-en-l’air, un
vide-gousset !... Pire, c’est mon docteur ! C’est lui
l’assassin !... Depuis le temps qu’il lorgne sur mon
automobile !... Il a même envoyé des escouades d’infirmières pour
surveiller mes faits et gestes !... Elles passent à pas d’heure !... Elles rentrent et elles sortent
comme dans un moulin !... Tôt, le matin et jusqu’à tard, le soir, elles
gravitent dans ma maison !... Elles ouvrent mes tiroirs et
lisent mes courriers ; j’entends des bruits de vaisselle, des messes
basses, des papiers froissés et des portes qui claquent !... Mais elles
ne savent rien des courants d’air de la maison et de leurs parfums qui
racontent les heures et les saisons !... Elles remplissent mon frigo et
vident mon porte-monnaie !... Elles discutent avec moi, avec leurs
longues conversations, pour me faire avouer des choses que je n’ai pas
commises !... L’après-midi, elles me lisent des livres de ma
bibliothèque ; avec leurs intonations mielleuses, elles jouent les
héroïnes de mes poèmes préférés !... Dans l’album de famille, elles me
montrent des photos de ma jeunesse comme si j’étais dedans !... Elles
déménagent mes meubles et aménagent mes placards !... Le toubib dit en catimini que je perds la tête et il croit que je ne
comprends plus rien ! Il m’écrit des ordonnances de paperassier plus
longues qu’un roman policier et à la pharmacie, ses abeilles filent se
ravitailler !... Elles ont planqué la clé de ma cave, ces garces !... Elles ont
peur que je tombe dans les escaliers ?!... Moi, j’aimais bien visiter
mes casiers de bouteilles de pinard, j’aimais bien caresser les millésimes,
ceux du bon temps de la gloire ; de temps en temps, j’en ouvrais une
pour noyer mes idées noires… A table, je n’ai droit qu’à un petit
verre !... Mais que font-elles du reste, ces gorgones, ces suceuses de
sang ?!... La nuit, elles m’enferment dans ma chambre. Monsieur le
gardien principal, j’habite dans une prison… Mais non, je ne suis pas fou…Tous les jours, elles comptent les
sucres, les couteaux, l’argenterie, les bibelots, comme des huissiers de
justice affamés de commission. Mes tableaux de maîtres ont
disparu aussi ; il ne reste que le vide blanc de leur emplacement
dans la tapisserie du salon. Mais les murs sont remplis de portraits de gens
que je ne connais pas !... Parfois, il me semble que je n’habite pas
dans la bonne maison… Ma fille ?... J’en ai une ?... Elle est partie à l’autre
bout du monde !... Non, elle n’est pas du même monde comme elle me l’a
expliqué, un jour, pendant une de ses rares visites !... Elle ne sait
pas où sont mes clés de voiture mais elle sait le code de ma carte bleue,
elle sait imiter mon émargement sur mes chèques !... Elle m’a fait
signer plein de papiers, de procurations, de tutelles, d’autorisations, de
prélèvements… Elle m’a parlé d’avenir et de cimetière, d’héritage et de
concession, mais je n’ai rien compris au manège de sa mission. Elle dit
qu’elle est ma fille mais je suis obligé de la croire ; je ne peux pas
lui demander ses papiers à chaque fois... Vous savez, brigadier, les gosses,
c’est ingrat, c’est plein de désinvolture. Lors de sa dernière visite, elle a
peut-être fauché mes clés pour récupérer ma belle voiture… Elle serait
capable de bien des larmes de crocodile pour m’embarquer sereinement jusqu’à
l’asile… C’est bizarre, tous les matins, j’ai une nouvelle voisine qui
époussette son chiffon dans le mitan de sa fenêtre. Heureusement, je
surveille. Je note tous ses déplacements, ses manigances, ses absences…
Parfois, un rideau tremble de sa chambre. Elle est cachée derrière, elle
m’épie !... Quand elle va jusqu’à ma boîte aux lettres, elle regarde
toujours du côté de chez moi. C’est une fourbe espionne à la solde du
toubib !... Elle me dit bonjour comme si elle me connaissait ;
c’est louche, j’ai des preuves… Son chat n’est jamais à la même place. Tantôt
il est sur le rebord de la fenêtre de sa cuisine, tantôt il ronfle
sur son balcon, tantôt il s’étire sur le rebord de son
bassin !... Le soir, elle rentre tous ses pots de fleurs, comme si
j’allais chaparder mes géraniums !... Et le matin, le chat a changé de
place ; mais c’est un signe, brigadier chef !... Quand elle revient du pain, avec mon vieux vélo, elle m’en tend un, un
bien grillé, avec son sourire d’empoisonneuse !... Il paraît que c’est
comme cela que je les préfère, je le saurais !... C’est bien
simple : je ne mange plus de pain !... M’en fous !... Je n’ai
plus de miettes chez moi, ha, ha !... Elle embrasse celle qui se
présente comme ma fille, cette hypocrite !... Oui, c’est sûr, c’est elle
qui a piqué les clés de ma bagnole, un après-midi de visite courtoise ;
elle a dû passer son permis pendant la nuit !... Quoi ?... Comment, commissaire ?... Oui, je me suis
échappé… Comment suis-je arrivé si vite jusqu’à votre commissariat ?...
En bus, en taxi, en stop, à pied ?... Mais non, un peu de bon sens, que
diable ; avec ma voiture, voyons… avec ma voiture... Pascal. 30.01.14 |
Elle embrassa la rose |
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23 avril, à la tombée de
la nuit. En gare de
Montréal-Windsor, Henri prend possession de sa « bedroom » dans le
célèbre train transcontinental « Dominion ». Heureux, enchanté de
découvrir les vastes paysages de ce Canada dont il rêva étant enfant durant les
longues soirées d'hiver, en lisant les romans de James Fenimore Coopper,
Thompson Seton, Jack London, ces merveilleuses histoires qui émergent tout à
coup de son esprit. Le train sera-t-il attaqué par les Indiens, bloqué dans
les Rocheuses par une avalanche ? Le convoi
s'ébranle pour la grande aventure, un voyage qui durera cinq jours. Ottawa. Puis
Toronto, la seule ville au monde, prétend-on, où les morts se promènent le
dimanche tant elle est calme et tranquille ! Le trajet de
Toronto à Fort-William, au bord des Grands Lacs, est grandiose. La voie
ferrée traverse les altières forêts des Laurentian Shields avec leurs
innombrables lacs, tantôt encaissés dans des roches sombres, tantôt étendus
parmi la verdure, une nature vierge. Le
« Canadian » file sans se presser, serpente sur les rives du Lac
Supérieur qui rappellent la Côte d'Azur avec ses berges découpées et ses
vagues qui viennent mourir au pied des rochers. Le train s'arrête environ
toutes les deux heures dans les gares de quelque importance, pendant cinq à
dix minutes. De chaque voiture de Première classe, un porteur Noir descend
alors pour nettoyer les rampes des portières et pour accompagner les
voyageurs sur le quai. Au premier coup de sifflet, les porteurs crient
« All aboard ! » (« En voiture ! ») d'une voix
si grave que les touristes européens en frémissent ! Dans certaines
gares, les spécialités locales approvisionnent le wagon-restaurant. C'est
ainsi qu'après l'arrêt de White River, Henri déguste les saumons frais des
Grands Lacs, servis deux heures après avoir été pêchés ! Le convoi
progresse sans donner l'impression d'avancer : il parcourt à présent la
Prairie, des espaces infinis avec, de temps en temps, des petites fermes
perdues parmi les bosquets. Rien d'autre que la terre et le ciel, rien pour
retenir le regard. Circonstance idéale pour engager la conversation avec sa
plus proche voisine, surtout lorsqu'on n'a pas osé le faire depuis ces trois
journées passées à se faire des politesses ! Surtout également lorsqu'il
s’agit d'une jeune femme jolie et très attrayante ! Enfin Henri se
décide à faire le premier pas… mais c'est elle qui prononce les premiers
mots : -Timide ?
lui demande-t-elle en allumant une cigarette. Je m'appelle Susanna… Susanna
Makeroy. Je suis éditorialiste au « Calgary Sun ». Français ?
Peut-être bien Anglais… ? -Dire le
contraire serait mentir ! Les deux à la fois… mais je suis né
Français ! -J'ai fait
mes études à Cambridge… en Angleterre, pas à Cambridge aux Etats-Unis !
Où allez-vous… à Calgary ? -Je poursuis
jusqu'au terminus. -C'est
dommage ! Nous aurions pu faire plus ample connaissance. Pourquoi
n'avez-vous pas pris l'avion ? -Impossible…
j'ai peur en avion ! -Quel métier
exercez-vous ? Peut-être êtes-vous encore étudiant ? -Je suis
tout juste breveté pilote de chasse ! Je fais partie de la promotion de
l'Ecole de l'Air de Salon-de-Provence qui est formée au Texas et en Arizona,
la France ne possédant pas encore les moyens de former ses pilotes. -Ce qui
signifie que vous vous êtes moqué de moi ! Je n'apprécie pas du tout ce
genre de plaisanterie ! -Excusez-moi…
Puis-je vous inviter à la voiture-bar ? -Volontiers !
Nous voici à Fort-William. C'est impressionnant, n'est-ce pas ? Nous
sortons du néant et, brusquement, nous sommes absorbés par une activité
ferroviaire débordante ! Regardez toutes ces voies ferrées, ces longues
files de wagons à l'orée d'une région sauvage. Quel contraste ! Et ce
bruit sourd, constant, fracassant des tampons qui s'entrechoquent au cours
des manœuvres de triage de trains, parfois longs d'un kilomètre, qui
transportent les grains de la Prairie et le minerai du Minnesota ! Ici,
tout est gigantesque… y compris le Lac Supérieur :
cinq-cent-quatre-vingts kilomètres de longueur, la plus vaste étendue d'eau
douce du monde et le plus profond : il atteint
trois-cent-quatre-vingt-sept mètres et son fond se situe bien au-dessous du
niveau de la mer ! -Avec quel
enthousiasme vous en parlez ! -Je ne mets
pas d'emphase dans ce que je dis… Nous approchons de Regina… Vous me faites
parler et je ne vois pas le temps passer ! -Je ne vous ai pas
questionnée une seule fois… -C'est vrai.
Je me sens en confiance auprès de vous. Alors, je parle ! Tenez par
exemple : c'est à Regina qu'est installé le Quartier Général de la Royal
Canadian Mounted Police, que nous appelons « les Mountie », ou les
« Jaquettes Rouges »… en français ! C'est curieux, mais je ne
parviens pas à identifier votre accent.. Ce qui est certain, c'est que ça
n'est pas celui de Cambridge ni celui d'Oxford ! -Pour une
raison inconnue cet accent est celui des gens de Sheffield, dans le
Yorkshire… alors que, durant la guerre, j’habitais -étant exilé- dans le
Nottinghamshire ! -À vous de
parler à présent… ça pourrait faire un bon papier pour le
« Sun » ! Le
« Canadian » poursuit sa lente reptation vers la côte occidentale. -Moose Jaw…
mâchoire d'orignal ! Bizarre pour une gare de s'appeler ainsi ! -Ce qui
revient à me demander si je connais l'origine d'une telle appellation !
Lorsque le premier train est passé par ici, il y eut d'âpres discussions pour
fixer l'emplacement de la future gare de la région. On n'arrivait pas à
prendre une décision. C'est alors que, le long de la voie ferrée, quelqu'un
découvrit le squelette d'un orignal… moose en anglais. Eh bien la station
fut, tout naturellement, appelée « Moose Jaw » ! Ah !
Nous commençons à apercevoir les silhouettes tourmentées des Montagnes
Rocheuses… Regardez : elles barrent l'horizon. Ce qui signifie que nous
approchons de ma destination : Calgary. -Dommage !
Les rencontres que l'on fait dans le train sont comme la vie : d'abord
l'espoir de la découverte, de la conquête. Puis on parle, parle beaucoup. Et
c'est la fin d'une belle aventure : l'un des deux interlocuteurs s'en
va ! Le voyage se poursuit, l'âme remplie de nostalgie. Quelle tristesse
de se voir ainsi et de prendre conscience que, plus jamais, on se
reverra ! Il la prend
par le coude. Susanna lui sourit… et l'entraîne dans son compartiment. Là, il
la serre affectueusement contre lui, retire ses lunettes. Très fermement, il
place les mains de la jeune femme autour de sa propre taille ; puis il
pose les siennes sur ses épaules, l'embrasse sur le bout du nez. Leurs lèvres
ne tardent pas à s'unir, s'entrouvrent, se possèdent ardemment. -Fasse qu'un
immense troupeau de bisons obstrue la voie ! murmure Susanna. Mais il
n'en est rien… il me faut mettre de l'ordre dans mes bagages… Elle baisse
les paupières tandis qu'il lui reprend tendrement les lèvres. -Un trophée
de plus à ajouter à vos conquêtes ? lui demande-t-elle tristement à
l'oreille. -Vous ne
faites pas de fautes de syntaxe lorsque vous rédigez des articles pour votre
journal… Par contre, il vous arrive de dire des sottises ! lui dit-il en
plaquant ses lèvres sur ses cheveux et sur sa bouche. Elle soupire
longuement. Il la saisit par les épaules, la contemple attentivement. -J'envie
celui qui vous épousera. Elle bat des
paupières et des larmes roulent sur ses joues. Ses lèvres tremblent. Elle
tente de refouler les sanglots qui l'étouffent. Henri s'étonne, demeure muet,
l'aide à fermer sa valise. Elle
franchit le seuil du compartiment. Puis elle se retourne brusquement vers
lui. -Je ne me
marierai jamais ! Vous comprenez… JAMAIS ! Elle
esquisse un pas, ajoute : -Les
médecins sont formels : je ne pourrai pas être une maman comme toutes
les femmes normales !! -Mais… ça
n'empêche pas l'amour, le mariage… -Un mariage
stérile ? Ah non ! -Je me sais
capable d'aimer une femme, de la rendre heureuse, même si… Elle se
hausse sur la pointe des pieds. Susanna s'empare de ses lèvres. -Vous parlez
comme dans la Bible, vous rêvez ! Ravie d'avoir partagé ces quatre
journées de voyage en votre compagnie ! Inutile d'échanger nos adresses…
Vous et moi, ça s'arrête ici, à Calgary. Henri la
regarde avec amour : c'est sa façon d'être. Il l'aide à descendre ses bagages.
Leurs regards se fixent, se disent adieu. On crie « All aboard »
sur le quai. Il remonte dans le wagon. -Henri ! Le train
démarre. -Henri… je…
je vous aime ! Il rejoint
sa place, le cœur retourné . Une séparation qui lui en rappelle d'autres,
aussi pathétiques. -Pourquoi
tant de personnes se marient-elles sans s'aimer ? s'interroge-t-il,
alors que tant d'autres s'aiment vraiment et… Des vers viennent
spontanément à son esprit. Ils sont d'Andrée Speckel : « Elle
embrassa la rose, et puis la lui donna. En y
plongeant ses lèvres, il lui sembla que les pétales tremblaient et qu'ils
avaient le goût des lèvres de l'aimé... » -Calgary, vous
connaissez ? lui demande un homme d'une quarantaine d'années. -Je n'y ai jamais mis les pieds.
J'aurais pourtant bien aimé m'y arrêter. -Je vous
comprends… quand on laisse une jeune femme aussi mignonne ! Je vous ai
vus, tout à l'heure. Ah, l'amour ! À Calgary, j'y vais tous les ans, au
Grand Rodéo. Ça vaut la peine d'y assister : pendant environ un mois,
une nouvelle ville semble née, une ville de rêve, envahie par les chevaux
sauvages et les cow-boys qui s'affrontent au cours des « Wild West
Shows ». Vous montez à cheval ? Dernière
nuit, dernière journée de ce voyage interminable. À peine sorti de la haute
montagne, le train atteint les bords de l'Océan Pacifique pour, peu de temps
après, pénétrer puis s'immobiliser dans la gare de Vancouver. Une fois
encore, le rail a vaincu ces immenses espaces, joignant l'Est à l'Ouest,
l'Atlantique au Pacifique ! « On ne
vit pas de souvenirs. Ce sont eux qui vivent en nous. Comme un feu
qui serait la chaleur et la lumière de notre présent. » (Frédérique
Hébrard) André Pierre Roussel |
Je m'appelle Séléna Héra Chapitre 4 : 1° jour d’école |
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Arrivant devant
l'établissement, l'odeur du sang me sauta en plein visage. De peur qu'on me
voie, je me cachai derrière un arbre touffu. Mes crocs sortirent de trois
quarts comme pour me rappeler qu'il y avait du sang à déguster. C'était la
première fois qu'ils sortaient en plein jour. Je ne savais pas quoi faire ou
comment réagir. Autour de moi les familles se pressaient à l'intérieur pour
inscrire leur enfant à la dernière minute comme moi. Je les cachai d'une main
comme si je toussais et franchis la grille. HORREUR ABSOLUE ! J'eus
l'impression d'avoir des paquets de viande fraîche tout autour de moi qui me
narguaient avec leurs odeurs irrésistibles. Je ne savais pas comment faire
pour me calmer et trouver ma place dans cet environnement devenu subitement
hostile. De nouveau, je paniquai et
cherchai des yeux le bureau des renseignements. Il n'était qu'à quelques
mètres de moi. Je franchis cette distance en quelques pas rapides et entrai.
Je vis une femme assez âgée, d'apparence fragile, distribuer aux élèves
alentour les emplois du temps. Elle finit par m'apercevoir et me demanda ce
dont j'avais besoin. -Bonjour madame,
j'aimerais avoir mon emploi du temps avec si possible un plan de
l'établissement, dis-je à voix haute. -Toi, tu es nouvelle ici,
je me trompe ? Je connais tous les habitants de cette ville et toi je ne t'ai
jamais aperçue. Tu es d'où ? Quel est ton nom ? -Je m'appelle Séléna Héra,
je suis née dans le sud et j'y vivais avec mes parents avant leur mort. Depuis hier, je vis dans
une famille d'accueil ici chez Betty et Peter, vous les connaissez peut-être.
J'avoue que c'est la première fois que je vais suivre des cours dans une
école, avant j'avais un professeur particulier. C'est pour ça que j'ai besoin
de votre aide, je me sens perdue ici. -Je te comprends mon
enfant. Oui je connais ta nouvelle famille. Des gens attachants. Je vais
m'occuper de tes papiers et après je vais t'expliquer comment ça fonctionne. J'avais menti comme
j'allais devoir mentir durant tout le reste de ma vie si je ne voulais pas
qu'on me trouve louche. Après qu'elle eût fermé son
bureau pour être au calme, nous passâmes près d'une demi-heure à compléter
mon dossier d'inscription et ensuite elle m'expliqua le fonctionnement des
passages de classe et de l'emploi du temps. Je la trouvai très agréable et
douce avec moi. Nous vérifiâmes que j'avais tout compris et je partis dans la
cour après l'avoir remerciée. Visiblement, je devais
être avec Mme Wilson. Étant notre premier professeur, je supposais qu'elle
serait notre prof principal. La sonnette retentit et je me dépêchai d'aller dans
le couloir qui était visiblement réservé à ma classe. Mes crocs étaient
encore sortis à moitié mais je commençai à me calmer, ce qui leur permirent
de rentrer. Je les vis arriver les uns
après les autres, rigolant, s'appelant par leur nom. Je compris aussitôt que
j'allais devoir être forte pour éviter tout accident mortel avec un de mes
camarades. Il fallait surtout que je garde mon sang froid sinon je risquais
de perdre tous mes moyens et de rester cachée. Car quand j'ai peur ou que je
suis en colère, je deviens imprévisible et terriblement dangereuse. Je ne me
contrôle plus. Tout à l'heure, quand j'ai senti tout ce sang, mes crocs sont
sortis pour la première fois en plein jour. Je sens que dans le cas présent,
je serais capable de mordre ou de tuer en moins d'une seconde toutes les
personnes présentes dans la pièce. Je n'avais encore jamais
subi auparavant une si grande pression mentale. Mme Wilson arriva et nous
demanda de la suivre. Je restai cachée à l'arrière du peloton d'élèves et
m'installai à la dernière place, dans le coin le plus sombre et le plus
reculé des autres. Certains me dévisageaient et regardaient leur voisin comme
pour savoir si on me connaissait. Beaucoup de murmures et de rires suivirent
ces coups d’œil. On se moquait déjà de moi, ça promettait. J'enfonçai plus
profondément ma capuche sur la tête et me concentrai sur ce que racontait
notre professeur. -Je vais faire l'appel
avant de vous expliquer le fonctionnement de la fiche de présentation et le
programme de cette année. J’aimerais un peu de calme, s'il vous plaît !!
Je ne vais pas commencer à distribuer des heures de colles dès le 1er
jour, j'espère !! Le calme se fit et on m'ignora. Même la prof ne sembla
pas m'apercevoir. Tant mieux, comme ça je pourrai faire ce que j'ai envie sans
qu'on me dérange. Oups !! Elle me regarde, je crois que c'est
foutu !! -Mademoiselle ? Oui,
vous, là-bas, avec la capuche ! Votre nom, s'il vous plaît. -Séléna Héra, madame. -Quel âge avez-vous
Séléna ? Vous me paraissez bien jeune. -J'ai pourtant le même âge
que les autres, madame, c'est-à-dire 12 ans. Je sais que je parais jeune mais
je ne peux pas développer mon corps en même temps que mon cerveau. Je préfère
l'intelligence au charisme, répondis-je en souriant. -Enfin un cerveau dans
cette classe ! Et bien, bienvenue, Mademoiselle. -Merci madame. Elle avait
l'air sympathique malgré son air revêche mais vu le comportement des autres
élèves à mon égard, je n'étais pas sûre que les bonnes têtes leur plaisaient.
Elle nous écrivit au tableau les questions auxquelles on devait répondre pour
nous présenter. Ne dites pas que vous ne connaissez pas ! La fiche de
renseignement où on pose toujours les mêmes questions !! Bon voilà la
mienne juste au cas où : -nom : Héra -prénom : Séléna -âge : 12 ans -née à : Madrid -adresse : 152 rue
salengro 51 ceuta Espagne -ancien établissement
scolaire : aucun (prof particulier) -profession de la
mère : décédée -nom de la mère :
décédée -profession du père :
décédé -nom du père : décédé -nombre de frères et
sœurs : 0 -établissement scolaire
des frères et sœurs : rien -nom du tuteur
légal : Peter Sauvel -profession :
libraire -nom de la tutrice
légale : Betty Sauvel -profession :
infirmière -cours préféré :
français -cours à problème ou qu'on
n'aime pas : anglais -métier envisagé plus
tard : vétérinaire -loisirs : lecture,
promenade, musique -autres (problèmes
particuliers à signaler) : hyperactivité. Voilà ! Je pense
avoir tout mis. Après avoir ramassé les
feuilles, elle nous donna des exercices. Pour information, j'avoue que
vétérinaire et hyperactivité pour un vampire, c'est pas commun ! Mais
sur le coup, j'ai trouvé ça plutôt drôle. J'appris qu'elle nous enseignerait
les mathématiques. Ça n’avait pas l'air très compliqué. Je passai mon temps à
lui demander comment faire tel ou tel exercice, ainsi je m'en souviendrais au
cours suivant. Cela m'aidait aussi à canaliser toute mon énergie pour me
calmer. J’avais toujours faim mais j'essayais de ne pas y penser. C'était
quand même plus dur que je n'y avais songé. En regardant autour de moi, je
vis mes camarades, le nez en l'air ou sur leur portable. Soupirant, je me
concentrai de nouveau sur les maths. Mme était ravie d'avoir enfin une élève
attentive à son cours. A la sonnerie, elle nous indiqua la prochaine salle avec
notre professeur d'anglais. J'avais déjà eu du mal dans le cours précédent
avec ma soif, ce qui fait que j’appréhendais énormément celui-ci. En arrivant, je compris
que ce cours allait être très dur. Le professeur s'appelait
M. Fernand et n'avait aucun don pour l'autorité. Mes camarades montaient
sur les tables, crachaient, hurlaient, lui faisaient des plaisanteries de
mauvais goût et il ne bougeait pas. Tout ce qu'il faisait, c'était d'écrire
la date en anglais et la si chère fiche de présentation qu'on a encore
remplie. Moi, je me calai près de la porte pour pouvoir être la première à
sortir à la sonnerie. Je me trouvais dans une jungle entourée de gorilles. Ce
n'était pas possible autrement. Le pire, c'est que plus ils bougeaient et
plus le sang cognait dans leurs corps. Mes crocs étaient encore sortis et je
croyais devenir folle. Le son béni retentit et je
me sauvai. Je sillonnais entre les gens, ne les touchant jamais, courant
presque vers la sortie. Je n'en pouvais plus. La journée d'insertion au collège
était enfin terminée et le pire, c'est qu'elle n'avait duré que deux
malheureuses heures. Demain ce ne sera pas gagné. J'avais terriblement peur.
Je repris le chemin de la maison en passant par les rues sombres pour éviter
le soleil. En marchant, je pensais
que ça me ferait peut-être du bien de refaire ma chambre quand je rentrerais.
Mais j'avais surtout hâte d'être à la nuit pour pouvoir m'évader.
J'attendrais sa noirceur m'envelopper ce soir avec impatience… Mélanie |
4°SalonAutour
du Livre |
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(Occasions, Anciens, Documents, Marque-page, Plumes, Activités,
etc.) organisé par l’Office Municipal de la Culture 21, Rue Jacquard 59540 CAUDRY Contact : Angélique
ou Yvon ( 03.27.76.16.09 ou 09.66.12.71.32 Courriel : 4salonlivrecaudry@orange.fr But :
Promouvoir la lecture et le livre neuf et d’occasion et les activités autour du
livre. Salle des Fêtes du Pôle Culturel Place des Mantilles à Caudry Bulletin
d’inscription Samedi 21 Janvier
2017 de 10 h à 18 heures Livres d’Occasion Dimanche 22
Janvier 2017 de 10 h à 18 heures
Auteurs : Livres neufs et Livres anciens Précisez votre choix, si les deux, faire deux bulletins Nom :
.................................................... Prénom :
................................................. Adresse :................................................................................................. .............................................................................................................. Téléphone :
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......................................................................................…….. Carte d’identité ou Siret :
Désire déposer une demande de participation pour le Salon en
tant que : LIVRES
NEUFS , LIVRES ANCIENS, AUTEURS AUTRES ACTIVITES : …………………………………………….. La fiche d’inscription complète doit nous parvenir avant le 15 Novembre 2016. Nombre de tables souhaitées : …… tables (1,90) à 1€uro la table soit :…. €uros, le chèque, à l’ordre de l’OMC, doit être joint à le
demande. Les organisateurs se réservent le droit de refuser les dernières
inscriptions, vous munir de nappes ! Combien de grilles sur pied : ……. Nombre de participants et accompagnateurs : ……. Vous vous engagez à respecter les horaires prévus du samedi et
dimanche. Une buvette sera à votre disposition. Installation le vendredi 20/01 de 14 à 17 heures et le samedi et dimanche de 8 h à10 heures |
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