SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°46
Mai-Juin-Juillet-Août 2015
Illustration
BD page 2
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Patrick MERIC
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JEUNES |
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La fête des pères page 3
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Association ALEXIS |
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La fête c’est chouette page 4
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Association ALEXIS |
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L’anniversaire de
Quentin page 5
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Association ALEXIS |
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Textes des
enfants de l’école Jean Macé page
6
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Textes des
enfants de l’école Jean Macé page
7
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Le singe page 8 |
Harold |
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Prologue roman « souvenirs » page 9 |
Skyen |
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HUMOUR-PATOIS |
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Contrepèteries page 10 |
Gérard
ROSSI |
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Je sus Christ page 11 |
HECTOR
MELON D'AUBIER |
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Trois petits vieux page 20 |
HECTOR MELON D'AUBIER
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Pensée page 10-22-29 |
HECTOR MELON D'AUBIER
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ADULTES |
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Ciel rose et les maux-mots page 12 |
Hommage à M.A LABBE |
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Après l’amour la tendresse-Mère Poule page 13 |
Jeanne FOURMAUX |
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Ecrin page 14 |
Patricia LOUGHANI |
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Trop
tard page 14 |
Jérémy
DESSAINT |
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L’Eclaireur
des chiffonniers page 14 |
Geneviève
BAILLY |
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Les
saisons page 15 |
Floriane
KUROWIAK |
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Ballade
féerique page 15 |
Julien BURY |
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Cela
est vrai page 16 |
Jean Charles JACQUEMIN |
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Fée page 16 |
Jean-François SAUTIERE |
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Yeux au plafond page 16 |
Hertia MAY |
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Papa page 17 |
MICHELE
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Faits
d’hiver page 18 |
SAINT-HESBAYE |
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Vent
de novembre- J’ai vu page 18 |
Thérèse LEROY |
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Martine page 19 |
Marcel LESAGE |
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Dunkerque page 19 |
Roger DEVILLERS |
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Réunis
à jamais page 20 |
Bernard SIMON |
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Pour
être en paix page20 |
Christelle LESOURD |
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Entrer
dans la lumière… page 21 |
Agnès LEPAN-HERLEMONT |
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Impressions
sur le sable page 21 |
Henri LACHEZE |
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Respire
page 22 |
Béatrice
VALLET |
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Réminiscences page 23 |
Maria-Caméla
DUHIN-CARNELOS |
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Hommage
aux femmes page 23 |
Jean
Charles de BEAUMONT |
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Bonne
fête Maman page 27 |
Albert
JOCAILLE |
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NOUVELLES |
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Retour
de perm page 24 |
HERTIA-MAY |
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Je
m’appelle Séléna page 25 |
MELANIE |
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Les
étoiles page 26-27 |
PASCAL |
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La
maison d’en haut Page 28-29 |
André-Pierre
ROUSSEL |
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Les
roses rouges page 30-31 |
Flavien
GOUVERNEUR |
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DIVERS |
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Mots
Croisés page
32 |
Daniel
SERVEAU |
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Salon du livre page 33 |
LIGNY en Cambrésis |
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Page 1 |
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Association ALEXIS |
Page 2 |
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Association ALEXIS |
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Association ALEXIS |
UN JOUR A LA MER |
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Il était une fois un jour d’été, en vacance avec ma famille au
bord de la mer. En pleine nuit un orage éclata d'un seul coup, Ma sœur
toujours sur la mer et sous l'orage . Des énormes vagues emportèrent tout
suivi de ma sœur, un terrible effondrement dans la famille .Mais à ma vue un dauphin il
s’approche de plus en plus et il ramène Laura et quel soulagement . Et on rentre à
la maison tranquillement. Fin. Chloé Benoit 10 ans. |
L'humain
de l'esprit du chat |
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Il était une fois, un enfant
né mais, malheur des parents qui sont liens : la mère meurt et le père
aussi. Une chatte prend le bébé
et l'élève comme un chat. L'enfant devient un adulte, il se nomme Amour. Il sait parler comme un
chat, il peut communiquer. Amour maintenant se rappelle de tout. Angélique Druart |
Il
était une fois |
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Il
était une fois un garçon qui était amoureux d’une belle fille. - Maman j ai trouvé une
fille ! - Oui bien sûr ! Est ce que je peux
aller chez elle ? Allez, je vais aller dormir avec elle ! Bon je vais y aller à
pied. Soudain une dame
arrive et la capture. Bon ça va elle a
réussi à s’échapper. Elle va se marier
avec Alexandre. Puis, elle a eu des
enfants qui s' appellent Alex et Kamelia . SOLENE
HOCQUET - 9 ANS |
Il
était une fois |
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Il
était une fois une danseuse qui rêve de danser et elle danse et elle achète
un livre. Elle le
lisait et elle découvre que ça raconte l'histoire d'une fée qui s'appelle
Clochette. Elle
adore travailler c'est une bricoleuse. La danseuse a fini de lire. La
danseuse est partie au parc pour aller se promener. Soudain,
elle se transforme en fille riche. Elle est heureuse quand elle rentre chez
elle. Godrie Amandine CM2
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Il
était une fois |
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Il était une fois un
chien qui faisait une promenade avec son maître. C'était le mois de
décembre, il faisait très très froid. Un peu plus tard, il
rentre enfin chez lui. Une fois dans sa
niche il rêva que c'était le printemps et qu'il courait dans la nature. Zélia
Fontvieille 10 ans. |
L'histoire
de… |
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L'histoire de mon papa et
son amie Je m'appelle Lilyes j'ai
10 ans. Mon papa aime chanter avec
son amie, ils chantent plein de chansons. Ils ont appris à chanter à
10ans car mon papa faisait de la guitare son amie chantait que des chansons.
Ils ont chanté dans des concerts. Grâce à eux j’adore la
guitare. Lilyes
François 10 ans |
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Le Singe |
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Cet être est
seul, en pleine zénitude. Rien ne
change, même pas son habitude. Il est poilu
de la tête aux pieds. Cibler... ses congénères l'ont ciblé. Il a toujours
un train-train quotidien. Malheureusement,
il n'a pas de gris-gris africain. Il n'a jamais
fait de chichi d'ado. Pourtant on
le néglige à cause de sa velouté. Jusqu'à la
cantine où on lui balançait des yaourts Velouté. Sa jeunesse
ne lui a pas toujours fait de cadeau. Dès son plus
jeune âge, il devient un peu trop pelucheux. Pas au sens
mignon mais plutôt hargneux. On le décrit
comme laid et trop animal. Bien sûr dans
son dos, bravo, en face on reste amical. Il grimpe aux
arbres et s'invente des personnages. Comme tout
bleu de son âge. Mais les
moqueries kitsch se perpétuent. Mais qu'a
t-il ce ver velu ? En
grandissant il devient moins un phénomène de kermesse. Aux yeux des
autres il s'humanise à petite vitesse. La mode barbu
et moustachu vient petit à petit. Maintenant
ils en veulent tous mais ils ne sont pas des sites wiki. Il découvre
par hasard comme la sérendipité de Fleming. Ce style
laineux du visage et de porter des joggings. Ils voulaient
tous des jambes frisées par la suite. Mais ça ne
colle pas sur des gens bronzés comme des Inuits. Plus les gens
grandissent plus ils se donnent plein de métissages. Dire qu'il y
a quelques années on se fichait de cet enfant sage. A cause de
son groupe ethnique méditerranéen. Maintenant
les jeunes se prétendent tous Anglais ou Algériens. Au jour
d'aujourd'hui il leur demande « Pourquoi j'étais votre tête de turc avant ? » « C'était
un amalgame ! Tu es notre inspiration maintenant ! » Peut-être
leurs discours changeront. Par contre
les blessures resteront. Harold Lycée Jacquard de Caudry Dans
le cadre du concours Dis-moi 10 mots |
Extrait de l’œuvre
« Souvenirs » |
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Prologue Je balance légèrement la tête au rythme de la musique diffusée par
l'autoradio de ma vieille Volkswagen, un classique de Led Zeppelin, Kashmir. J'appuie sur la pédale de l'accélérateur, me laissant un peu aller.
Je sais que je ne devrais pas car nous sommes au mois de Novembre et au
Canada, ce mois rime avec les premières grosses chutes de neige et les
premiers gels. D'ailleurs, j'ai déjà dérapé sur des plaques de verglas à deux
reprises. Mais il est bientôt sept heures et la lune est déjà bien haute dans
le ciel. J'avais promis aux parents que je serais de retour pour le dîner et
si je ne me dépêche pas un peu, je ne serai jamais à l'heure. La musique se
termine et les premiers accords de Black Dog résonnent dans l'habitacle. Cela
me fait sourire car c'est une de mes chansons favorites. Cela me rappelle à
quel point la journée d'aujourd'hui a été bonne. Je suis partie tôt dans
l'après-midi en compagnie de Thomas, mon petit copain et de Suzie et Alison,
mes deux amies les plus proches. Nous sommes allés à Winnipeg, la plus grosse
ville du Manitoba qui se trouve à une trentaine de minutes en voiture de
River Falls, pour aller voir un film au cinéma puis Thomas a retrouvé un de
ses amis et ils sont allés voir un match de Hockey sur glace tandis que nous,
les filles, sommes allées faire un peu de lèche-vitrine. Sur le chemin du
retour j'ai déposé mes amis chez eux et nous avons discuté un peu et voilà
que maintenant, je suis en retard. Il est sept heures trois. Peut-être que si
je dis que j'ai bavardé un peu avec Thomas, papa et maman ne diront rien. Ils
adorent mon petit ami ! Surtout maman, elle le trouve très poli et tendre
avec moi. Quant à papa, il s'est découvert une passion pour le hockey qui le
lie à mon copain. Mes phares éclairent une plaque de verglas. Je décide de faire plus
attention et ralentis un peu l'allure. C'est alors que dans mon rétro, les
pleins phares d'une voiture derrière moi m'éblouissent. Je plisse les yeux
pour mieux voir la route et constate que je viens d'entrer dans River Falls.
Le véhicule suivant le mien se rapproche d'un peu trop près. J'accélère
légèrement car les deux tas de ferraille sont tellement proches l'un de
l'autre qu'ils se toucheraient presque. Mon cœur se met à cogner plus fort
lorsque je vois que la voiture se dégage sur la droite et me pousse à faire
des écarts sur le côté. Je klaxonne et cherche à entrevoir le visage du
conducteur mais dans la pénombre, je ne vois qu'une silhouette et je ne
saurais dire si elle est féminine ou masculine. Je jette un œil à ma gauche
et morte de trouille, j'aperçois le lac gelé à deux mètres en contrebas,
bordé par quelques grands sapins d'un vert profond. Je klaxonne de nouveau
mais cette fois le véhicule se plaque au mien, me faisant décaler un peu
plus, le frottement des deux carrosseries émettant quelques étincelles et
provoquant un son horriblement aigu. J'inspire de grosses goulées d'air et
baisse le volume de l'autoradio, cherchant de la concentration. Un instant je
songe à appeler la police mais lâcher le volant pour attraper mon téléphone
portable posé sur le siège passager reviendrait à laisser le dangereux
automobiliste m'envoyer dans le décor. Tout à coup, les phares d'un véhicule venant d'en face me font
paniquer. Je braque à gauche dans l'espoir d'éviter une collision fatale. Ma
volkswagen sort de la route et je perds le contrôle, la neige ne ralentit pas
la chute, loin de là, je poursuis ma course à travers les arbres, je
distingue leurs branches racler le métal des portières, j'entends du verre se
briser et je reçois quelques éclats qui lacèrent mon visage. Et je le vois.
Le lac. La mince couche de glace ne supportera pas les six cents kilos de
ferraille. Les larmes roulent le long de mes joues, brûlantes. J'appuie de
toutes mes forces sur la pédale de frein et le véhicule arrive doucement sur
la banquise. L'espace d'un instant je me dis que j'aurais peut-être le temps
d’ouvrir ma portière et de sortir. Mais lorsque je le fais, dans un fracas
assourdissant, ma voiture s'enfonce et une vague d'eau glaciale s'engouffre dans
l'habitacle et m'empêche d'en sortir. Je tente vainement de hurler. L'eau
froide pénètre mes vêtements, je sens chaque muscle de mon corps se
contracter au contact de cette eau gelée agissant comme mille lames de
couteau me transperçant. Je pousse la portière mais l'eau a plus de force que
moi. Je suis happée vers le fond, avec le véhicule. Mes poumons s'enflamment,
réclamant de l'air. Ma gorge brûle de cette eau si froide qu'elle en paraît
bouillante. Je n'arrive plus à bouger, paralysée par la peur et par
l'hypothermie. J'abandonne. Je clos mes paupières et ne résiste plus, me laissant
flotter doucement, ballottée au gré des vagues provoquées par toute cette
agitation soudaine ; je perds connaissance. Je meurs. SKYEN Lycéenne au
lycée Jacquard |
Des gaudrioles en contrepèteries pour la Caudriole de Caudry |
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ECRITURE Si tu veux progresser en
écriture, Pour arriver à la
littérature Même si cela te semble
dur, Commence par relire tes
ratures ! ANNIVERSAIRE C'était celui de Richard
! Avec malice, ses copains
avalant le H, à cet égard A la bouteille, l'anis
versèrent, avec JP Pernot l'invité du soir Et au bar, il y avait
tous les amateurs de Pastis et de Ricard. JAMAIS CONTENT ! Râleur impénitent,
jusqu'à son soupir dernier ! Un quidam attendait la
mort, alité : Moralité : même à son
arrivée le mort Râlait toujours, et
encore ! FAC de MEDECINE Fin d'études : la mort,
thèse pour être médecin Pour mes deux seins : Et me sentir à l'aise, A chaque téton, sa
mortaise. LE CANTONNIER Jeter les hies, des
reçues, dans le fossé Au lieu avec, enfoncer
les pavés. C'est bien là une idée
reçue Pour sauver les chemins
du Nord : c'est foutu ! CHIEN MECHANT Si tu saignes trop sous
sa morsure : Hémorragie ! Et mort agit, C'est la mort sûre. Gérard Rossi Neuville Saint
Rémy 22 Janvier 2015 |
PENSÉE |
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À ceux qui lâchent des vents. Y a ch’ti
qu’y fé du bruit et qu’y n’sint pon. Pis y a ch’ti qu’y sint mé sins feure
eud bruit. Pis li z’aute qu’y n’fé pon d’bruit et qu’y n’sint
pon ! À quo qu’cha li sert eud pété alorse ??? Traduction :
Il y a celui qui fait du bruit et qui ne sent pas. Puis celui qui sent mais
sans faire de bruit. Puis l’autre qui ne fait pas de bruit et qui ne sent
pas ! À quoi ça lui sert de péter alors ??? HMA Dis Papy, ché quind qu’in vot la vie in rose ? Bin min tiot fiu, ché à campter d’eul chinquintaine, et
là teu vos : « cir’Rose, ostéopo’Rose, arth’Rose, név’Rose, artériosclé’Rose, fib’Rose, » etc... et pou nous lé viux, cha ch’ar’Rose ! Traduction : Dis grand-père, c’est quand on voit la vie
en rose. Mon petit-fils, c’est à compter de la cinquantaine et là tu
vois : « cir’Rose, ostéopo’Rose, arth’Rose, név’Rose,
artériosclé’Rose, fib’Rose, » etc... Allez les vieux, çà
s'ar'Rose ! HMA Vos êtes couqueu au
mitin d’in grind lit aveuc inn superpe jonne finme d’un coteu et d’in gay home eud l’aute. À qu’y qu’ché
ti qu’vos alleu tournint vo dos ? Traduction :
Vous êtes couché au milieu d’un grand lit avec une superbe femme d’un
côté et un homme gay de l’autre. À
qui allez-vous tourner le dos ? HMA |
JE SUS CHRIST |
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Vous en avez toutes et tous
entendu parler lors de votre jeune âge. Cela faisait partie de votre
éducation religieuse. Mais saviez-vous pourquoi on l’appelait Jésus CHRIST ? C’est une vieille histoire qui date de plus de deux mille ans. Je vais vous la conter. In tiot garchon y lé né dins ché corons, du côté
d’Fouquières dins lé mines. Sé parints y l’ont appelé Christ. Et in
grindissint, quind ché gins l’y d’mindote sin nam, y disot : « Je sus Christ, fiu de Joseph et Marie
Carpintier. » Pis y grindit core, y jouot aveuc sé comarates,
Pierre, André, Jacques et Jean. Pis y travailla àl’mine, mé feure eul galibot
cha n’y plésot nan. In jor y déchida infin eud partir dins inn régian à
dù qu’in pourrot avir b’son d’li, s’lon in Oracle. Eul régian, all
s’appelot « Lestine » Alorse in bio matan y débuqua aveuc sé comarates
Pierre, André, Jacques et Jean. Cha été inn vrai traverseu du désert ;
in cours dé route y rincontra d’autes comarates : Simon, Philippe,
Mathieu, Barthélemy, Thomas, Jude et l’aute Jacques. Insinne y sont arriveu
eul quarintième jors dins in coin
perdu. Là, in tiot gars vint lé vir, y s’appeleu Judas. Y voudrot bin
s’jointe à eusse. Christ l’y d’minne à dù qu’a s’treufe «
Lestine » ché là qu’y veul’te alleu. Judas leu dit qu’y a pas Lestine
ichi. Du cop, y vont vif ichi et cha s’appellera « Palestine ». Pis y firent insinne ché quate chint cops. Jusquà
traverseu inn rivière, eul Jourdain ach’teur, a dù qu’y s’avote pied. Ché
gins du coin, in tiot peu bénache n’in crut’te pon leu ziu. Christ y la
d’mindé à Jean-Baptiste eud lé aidié à traverseu à leu tour. Ché come cha
qu’y lé z’a baptiseu come y disot. Pis y leu à montreu comint à Cana kinger ed d’io in pinard et dé pichons in pon. Mé tout cha n’plut pon à ch’Seigneur du coin, in
nommeu Pilate. Y l’avot in surnam, ch’étot Ponce. Ponce Pilate qu’y disote
ché gins. Y paraît qu’y frottot toudis ché tape à lé z’useu, pis après come y
l’avot d’eul schiure fin-ne sus sé mains, et bin, y lé lavot. Ché come cha qu’in jor, y donna vingt sous pou faire
in francs à Judas pou l’y dénancé sé comarates. Cheu-ci furent tertous
arrêteu, mé Christ prit tout su li. Sé comarates furent libéreu et li
candamné à ête crucifié aveux d’autes caprons. Christ d’minda qu’eus crox all fusse tourneu vers
euch Nord, sin pays dù qu’y lé né. Là y l’arot dit : « Euch père si
t’eum vos, né pon d’chagrin, y n’sav’te pon chou qu’ y font ! » Tros jors pus tard, in catimini, sé comarates, aidié
pas Minou, l’déquindirent d’eul crox
et l’im’nèrent dins sin pays natal pou l’interreu. Quarinte jors pou arriveu
du côté d’Fouquières et l’interreu parmi lé si-ens. Aveuc come épitaphe
« Ci-gît Je sus Christ, in tiot d’fouquières » HMA |
HOMMAGE à EMMA (Marie-Antoinette Labbe) |
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CIEL ROSE Ciel rose, ciel bleu, ciel léger Taille mince, soigneuse, appliquée Tu ressembles à un menuet D’un même geste répété Tes cheveux tu fais ruisseler En un flot sombre et mordoré Ton corps a d’invisibles ailes Ton âme vole en étincelles Comme si tu étais éternelle |
Après l'amour la tendresse |
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Au printemps de la
vie, on s'unit Pour le meilleur et
pour le pire On est rempli
d'amour, d'espérance On croque la vie à
pleines dents. Puis arrivent les enfants, les petits enfants Qui meublent votre
existence. On est à la force de
l'âge On se donne corps et
âme Et sans prendre
garde Peu à peu, on prend
de l'âge On a laissé
s'écouler le temps Et s'envoler nos
gais printemps. Après de longues
années D'une vie largement
consommée Arrive la vieillesse Et la solitude qui
vous guette. On n'a plus grand
chose à dire On a acquis une
certaine philosophie De la sérénité, de
la sagesse Et transformé
l'amour en tendresse. Lorsque, en fin de
vie, A tout jamais on se
quitte, Le chagrin, la
détresse qui vous brise, Réveillent mille
doux souvenirs. 2006Jeanne Fourmaux |
Mère Poule |
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Cui... cui... cui Qu'ils sont jolis Ces petits poussins Nés l'autre matin Suivant leur Mère Dans la cour de la ferme Qui toute réjouie Montre à tous, sa famille. Ne touche pas à mes poussins, gros chien Car j'ai un bec qui pince. Ainsi va chaque jour Mère Poule Cherchant quelques nourritures Pour sa progéniture Glou... glou... glou, leur dit-elle Voilà quelques graines Viens par ici Toi, mon gros étourdi, N'approche pas dame canard Car je sais aussi me battre. Tout en les promenant Elle apprend A ses petits Les dangers de la vie, Soyez obéissants et sages Prenez garde au renard Venez plus près de mon aile Vous chauffer au soleil Sauve-toi vilain matou Car je vais te donner des coups. Dès que le jour décline Et que vient la nuit Elle compte sa famille Dans son nid, Se pose doucement dessus Tout en gonflant ses plumes Pour les réchauffer Prenant bien garde de ne pas les écraser Dressant la tête au moindre bruit Prête à combattre l'ennemi. Jeanne Fourmaux |
Écrin |
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Dans mon cœur,
un écrin blanc Où ton ombre se
faufile et se défile... Je t'enfile dans
mes rêves Et file et file
mon idéal volubile... Dans mon cœur,
des vœux, Des croyances si
fortes Que se
déficelleront mes envies... Je veux voir des
filins s'envoler, Des bribes
d'amour au loin... Prouver par des
envois infinis, Rêveurs et
transparents, Les battements
de ma flamme... Je veux surfer
au dessus de tes nuages, Telle une plume
légère et libre... Peu importe les
vents à contre-courant... Peu importe les
mots en suspens ! Reçois les
filaments de mon âme, La blancheur de
mon souffle... Je veux que mes
yeux Atteignent les
tiens Pupilles
baignées dans l'acre, Dans cet univers
unique et beau Où tu es mon
seul habitant ! A jamais,
suspendue en toi, Je veux m'unir à
nos deux univers ! Que plus rien ne
caresse mes rêves, Aussi fous
soient-ils, Sans la couleur
de ton regard ! Que plus rien ne
souligne mes lèvres Sans le goût de
tes baisers ! Que plus rien ne
touche mon être Sans la chaleur
de ton corps ! Dans mon cœur,
une folie Tendre et douce
sommeille... Un murmure qui
suture Des trous
manquants, dans l'azur... Une éternelle
lueur opaque, Un berceau de
douceur, Entremêlée à ton
ombre... Jamais... Oh ! Jamais, ne
baisseront mes paupières ! A jamais... Tu es dans mon
ciel brodé de roses et d'océans ! Jamais... Oh ! Jamais, ne
s'effacera ce désir si profond ! A jamais, tu
seras mon écrin blanc ! Patricia Loughani |
Trop tard |
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N'attends pas le
jour d'après, Très très loin
déjà je serai. Je t'ai laissé
une chance, Tu ne l'as pas
prise à l'évidence. Je me suis sauvé De tes bras
enlacés. La prochaine
fois, serre-les très fort, Ou c'est seul
que tu regarderas l'aurore. Moi je pars vers
une autre vie, Tant pis si tu
ne m'as pas suivi. J'ai plein de
choses à découvrir, Toi, tu préfères
les fuir. J'irai dans
d'autres bras Me réchauffer si
j'ai froid. Les tiens sont
déjà réservés A une personne
que tu continues d'aimer. Restons de
simples amis Et continuons
chacun ainsi. Ça ne me rend
pas si triste, Car sans nul
doute, Cela signifie
que nos vies Ne doivent pas
être unies. Jérémy
Dessaint, Caudry,
20 ans |
L’ECLAIREUR DES CHIFFONNIERS |
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C’est au pays de la misère Qu’il aura le plus voyagé Notre pèlerin, l’Abbé Pierre, Prônant l’amour, la charité. Lui l’emblème du pauvre monde En ces lieux nous tient à genoux ! Combien de nantis à la ronde Se souviendront de ses courroux ? Ouvre-lui les bras sans ambages Toi que l’on nomme le Très-Haut A ce soldat qui sans partage Offrit son cœur et son manteau ! C’est au pays de la misère Qu’il aura le plus voyagé Notre pèlerin, l’Abbé Pierre, Cet éclaireur des chiffonniers Souvenir du 26 janvier 2007 à Notre dame de Paris Geneviève BAILLY |
Les saisons |
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Entendre chanter les
oiseaux Un gazouillis si beau Qu'on croirait rêver Les nids sont préparés Et les graines sont
plantées Tout est prêt à germer Le soleil est déjà haut L'arrosoir rempli d'eau Des fleurs ont poussé Les récoltes ont
commencé Les machines sont
préparées Tout se met à bouger Les vacances terminées Le froid et la gelée Se sont installés Le vent a déjà soufflé Les feuilles ont
tourbillonné Il faut vite les
ramasser Les écharpes sont
sorties Les gros blousons sont
mis Il faut s'emmitoufler Auprès de la cheminée Le chocolat chaud est
préparé La neige va bientôt tomber. Floriane Kurowiak
1994 |
Ballade féerique |
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Immensité bleutée Prenez le temps Dame nature a des
enfants Laissez-la vous les
présenter Écoutez le silence Le chant des oiseaux Admirez comme ils
volent haut Des branches qui se
balancent Des ombres se
dessinent Sur l'herbe
verdoyante C'est comme une
mésentente Qui se surligne Marchez à pieds nus Sentir la terre qui
s'ouvre Elle vous montre son
musée du Louvre Elle vous salue, de
sa simple vertu Fermez les yeux Écoutez les sons La rivière qui coule
au fond Vous emportant peu à
peu Les oiseaux vous
offrent un concert Magique si touchant Oubliez vos
sentiments Profitez de votre
univers. Julien Bury |
Cela est vrai |
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Si nos épouses rayonnent dans la dentelle, celles de nos amis de Cambrai, aussi belles, toutes bien cambrées, merveilleuses et désirables gazelles. Grâce à vous, nous sommes ici-bas pour rire. Au Paradis ça ne serait pas raisonnable, convenable car la vie sans farces c'est un voyage sans auberges ; souvenons-nous de la Marjolaine. La vie est comme une boîte de sardines nous cherchons tous, toujours, la clef. Pourtant il faisait si beau que toutes les clefs étaient parties se
promener. Nous avons, nous les anciens, tellement besoin de temps pour ne rien faire, qu'il ne nous en reste plus pour travailler. Car on a beau avoir une santé de fer on finit toujours par rouiller. Je voudrais rassurer ceux qui n'ont pas le
moral, ceux qui souffrent, ceux dans la douleur, de leur dire, qu'être en bonne santé, c'est
d'avoir mal tous les jours à un endroit différent. En vérité je vous le dis ! Dieu dans sa
colère créa la femme. Toi la femme, tu me tortures, mais je t'aime. Sans vous nous sommes perdus mais parfois,
cela soulage. J. C.
Jacquemin |
Fée |
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Dans la
nuit les doigts d'or dorment de la
fée aux étangs bleus et sur
le front noir des ormes s'effilochent,
blancs, les cieux. Lune,
anneau nu diaphane, en toi
que promènes-tu, de quel
rêve qui se fane honores-tu
la vertu ? Aussi
rouge qu'est la crête du coq
au matin chantant Tel est
le cœur du poète Ras
d'un amour éclatant. Devant
cette scène immense de doux
dons et de désirs, mots !
Que la fête commence, et vous
sons soyez plaisirs ! Sur le
papier bleu se couchent des vers
libres comme l'air et
cette ombre sur ta bouche affermit
son timbre clair. Le
vent, prince en son domaine, fait
offrande de ses jeux : bonne
heure, faridondaine, viens à
moi quand tu le veux ! Jean-François Sautière
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YEUX AU PLAFOND |
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L’astuce s’évapore au creux d’un nuage. Une rivière en coule, en pleurs de rires
satinés. J’ajoute qu’il en faut du temps pour
ensemencer des plaisanteries. Et je pense … Dents toutes blanches. Les rires fusent en dévalant des gorges
déployées. La vie roucoule autour de la fumée bleue. J’ajoute qu’il en faut du temps pour
s’accommoder d’une simple fumée bleue. Et je pense … DENTS AUX YEUX, L’astuce s’évapore au plafond. Une rivière de rires fuse en pleurs de
nuages. La vie coule en une fumée bleue. TANIERE ROSE ET FUMEE BLEUE … ET JE PENSE … HERTIA-MAY |
Papa |
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Tu étais dans ton lit Dormant profondément La bouche entrouverte Sur un souffle qui s'est tu Mes larmes sur ton front Ne t'ont pas réveillé J'ai voulu remonter La couverture sur toi Mais tu avais déjà si froid Que ce n'était plus la peine La terre de ton jardin Est nue en cette saison Mais dans ta serre poussent des
orties Que t'importe maintenant Que l'horloge pour toi s'est arrêtée Tu n'en remonteras plus les
heures Sans nous avoir prévenus Sans bagage, tu t'en vas Nous laissant avec notre chagrin Mais ne t'inquiète pas Arrive où il te faut Et repose avec sérénité Tu l'as bien mérité Non ne t'inquiète pas La terre de ton jardin A beau être nue en cette saison Tu y as semé de bonnes graines Tes enfants et tes petits
enfants Fleurissent d'amour Et te disent qu'ils t'aiment. Michèle |
Faits divers |
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Journal froissé dans un
fluor où se griffe en larmes
majuscules la rouge aurore
des guitares et bleu hasard mince la
campagne comme une lame de lune s'aiguisant
doucement au sang mauve des brumes un lys à la main vient un amour
d'étoiles un vent d'or
s'ouvre et la grenaille
de feu diapre sa romance au cri bleu de sa douleur la sève se met
des cheveux secs au sud au nord les soleils
fondent folles hachures
brisées dans une mare de sel lors sur l'humus
fade son œil insonore
saigne comme un jeune
sexe un lys à la
main. Saint-Hesbaye |
Vent de novembre |
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Vent de
novembre, vent du soir Dis-moi pourquoi
ce mal à l'âme Qui vient
remplir mes yeux de larmes Dis-moi pourquoi
ce manque ce soir Qui vient me
barbouiller de noir Vent de novembre
si doux ce soir Toi qui
chuchotes des ries d'enfants Dedans les
arbres doucement Pourquoi
toujours partir si loin Quand plus vieux
ils se font la belle Vent de novembre
vent chagrin Qu'as-tu appris
sur ton chemin Donne-moi de
bonnes nouvelles !... Thérèse
Leroy 02
novembre 2013 |
J’ai vu |
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J'ai entendu le
silence gémir de longs râles d’impuissance J'ai vu le vide
de l'absence crever la bulle de ma conscience J'ai vu un arbre
presque mort se pencher sur l'onde, son amie, tendre ses longs
bras décharnés pour l'effleurer une dernière fois. Il contemplait
son âme qui riait au fond de la rivière J'ai vu un saule
solitaire mêler ses larmes à l'eau tranquille pour lui faire
ses derniers adieux J'ai vu le
silence sceller les murs de ma vie, ériger des
remparts tout autour de mon cœur. Thérèse
Leroy 1er février 2012 |
Martine (chanson 1968) |
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Si vingt ans, c'est bien court, quand on ne
fait qu'apprendre, que vingt ans semblent longs, quand il nous
faut attendre, quand on a terminé son plein de volonté, quand on veut
apporter sa part de vérité, qu'on veut crier sa foi, et clamer sa raison, jusqu'au bout de la Terre, reculer l'horizon, quand le sang va bouillir, au fond de ses
entrailles, et qu'on veut, de sa vie, en faire une
bataille. Et tu avais vingt ans, en ce beau mois de
mai, et tu crus que ta vie ne serait désormais qu'un combat sans merci, pour un monde
meilleur, qu'à lutter, toute ta vie, tu mettrais tout
ton cœur. Contre tous les abus, toutes les injustices, tu pourrais consentir à tous les sacrifices, à toutes les révoltes, tu répondrais :
présent ! Car tu sentais en toi un cœur de partisan. Mais tu ne savais pas quand tu avais vingt
ans, que vingt ans, de la vie, c'est aussi le
printemps. Quand le vent est plus doux et que le soleil
brille, la vie pour continuer, piège les jolies
filles, qu'il suffit d'un regard éperdu de tendresse, pour que dans le lointain, s'envolent les
promesses, qu'en un autre chemin, t'attendait le destin et que pour les Martine, il y a des Martin. Martine, étudiante en russe, a rencontré et
épousé Robert Martin. Marcel
Lesage |
Dunkerque |
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Dunkerque, Mai mille neuf cent quarante où
ils luttèrent, un contre cinquante. Était-ce Sedan ou Waterloo ? Où l'on mourrait, plutôt que de se rendre ! Ils préfèrent la gloire, même par le tombeau. Ils disaient Non ! Plutôt que de se vendre. Comme leurs pères, ils suivaient. Criant :
qui sut mourir, il y a vingt cinq ans ! Que d'inconnus luttèrent avec courage, l'âme
en peine, le cœur plein de rage. Ne reculant même pas sous les stuka. Comme à
Verdun, ils disaient : nous sommes là. Simple troupier, qui remplaçait un chef. Qui ne comprenait plus, il semblait vivre un
rêve. Que dire, que faire, c'était la destinée. Il fallait reculer ou
bien se sacrifier. Pas de discours vain, il fallait trancher net
! Sous le fracas des bombes ennemies. Sachant pour eux, qu'il n'y avait plus
d'espoir. Ils se sacrifièrent pour sauver les amis Les regardant partir, le cœur au désespoir Voyant ses camarades morts à ses côtés Il brisa son fusil et se mit à pleurer ! Les hommes de Bazaine, fiers, ils pouvaient
suivre, Eux qui s'étaient rendus, parce qu'ils
voulaient vivre ! Roger
Devillers 16 avril 1969 |
Réunis à jamais |
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Mes nuits
sont blanches, les idées noires Depuis ce
soir où sans crier gare, Sans un
adieu, sans un au revoir, Tu es partie,
sans vie !! Me laissant
blafard ! Anéanti ! Brisé ! Dans
le désespoir... Les beaux
jours sont arrivés, Mais tout me
parait sombre Dans notre
maison tant aimée ! En vain, je
cherche après ton ombre. Alors, je
m'en vais, sur ce chemin Qui me
conduit vers toi, Prostré, le
dos courbé, Plongé dans
mes pensées... En pleurs, le
cœur en émoi... Je t'ai
cueilli des roses, Un bouquet de
lilas blanc. Sur ta tombe,
je les dépose, Les fleurs,
tu aimais tant ! Tu sais ? La
mort, par ses méfaits, A tenté de
nous séparer. Mais chaque
jour que Dieu fait Nous
rapproche où, allongé à tes côtés, Nous serons
tous deux, presque enlacés... Comme des
amants ! Réunis à jamais ! Bernard
SIMON |
Pour être en paix |
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Je pensais racheter ma
faute Oublier tous ses hôtes Trouver la paix Même si rien n'était gai Mais je ne suis pas à ma
place Même les montagnes se
déplacent Pour me faire entendre
mon erreur Avant que je ne sois en
pleurs Je me perdrai si je
reste là Je ne veux plus de ce
choix Même si ma tête est mise
à prix Si je suis hors tes lois Je ferai face à ce délit J'ai trouvé cette force
en moi Je pensais ne jamais y
arriver Mais je ne peux plus
reculer Je ne savais pas comment
m'en sortir Sans que je sois punie Mais aucune sanction Ne ressemblera plus à
une prison Même si j'ai peur de ta
réaction Il n'y aura aucune
interdiction. Christelle
Lesourd |
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Trois Petits Vieux Tros viux
meusieurs assis sur in binc discutaill’te trinquillemint d’eul pleufe et du
biau timps ! Inn
jonne fille, ben d’eus persanne, vint à passeu devint euss ! Teuille
mo-yenne, seins plintureux queu laiche entervir in larche décolleteu, inn
mini jupe montrint in joli fessieu ! Chti
de 80 z’ins sé liève et s’met à li emboîteu l’pas, tindis qu’lé deux z’autes
in restent pintois. Au bout d’dix mètes ed marche, y.l’arviant veurs sé
comarates qu’y li d’minne : - Pouquo
té débuqué come cha ? -
J’eun sais pon ! Jé eu invie d’eul suife pis après j’eum sus d’mindé
pouquo ? Et come euj n’avos pon d’répanse euj sus arv’nu ! - Ché
dur quind in é viux ! diste el deux z’autes. Pis y
s’d’minte queul é l’âche eul pus diffichile : - 70
z‘ins ! Ché l’âche vrémint dur, dit chti de 70 z’ins. T’as toudis
l'impressian d'avir invie ed pisseu et l’pupart du timps y na rin qui viet. - Oh, ché
rin cha, dit chti qu’y l’a 75 z’ins. À 75 z’ins, té bo-yaux sont
foutus. Té prinds dé laxatifs, teu minches dé fibres, teu restes assis aux
tolettes pindait dé z’heuères et rin ne viet. - Nan,
pon du tout, dit l’papy de 80 z’ins. 80 z’ins, c'est vrémint l'âche el
pus terripe. - T’as
dé problinmes pou ti feure pipi ? d’minne eul viux monsieur de 70 z’ins. - Nan,
nan, euj pisse tous ché matans à 6h00 pile. Aucan problinme. - Alorse
t’as des problinmes eud digestian ? inchînne l’aute ti-z’aute -
Nan, nan, euj fé tous lé matans à 6h30 exactemint. - Ben
alors, pipi à 6h00, caca à 6h30, quo qu’y é chi terripe à 80 z’ins ?
ed’minne-t-ils -Ben
! Ché qu’euj me révèle qu'à 7h00 HMA |
Entrer dans la
lumière, comme un insecte fou* |
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"J'en ai assez, zut,
vraiment assez ! Tout le monde me regarde, c'en est trop !" Dans un soupir Fred
lui répondit : "Tu es une trop belle plante ma Lily, trop belle !" Et
ensemble nous formons un beau duo, se
dit la demoiselle. "Oui, mais je ne
suis pas seule, regarde les autres fleurs, on dirait qu'elles sont
invisibles." "C'est toi qui
as le privilège d'être dans la lumière aujourd'hui, ne t'en plains pas
!" "Elles sont en
bande et moi je suis isolée, immobile au milieu de l'étang." "Tu exagères, Lily, tu exagères ! Si tu étais seule derrière le
pont là-bas, je ne dis pas, mais ici les touristes n'ont d'yeux que pour
toi"... et moi, pensa Fred. "Je m'ennuie, je voudrais m'amuser avec mes copines... Pourquoi
ces gens me dévisagent-ils ? Un bon orage les ferait fuir." "Regarde les
flashes, souris, tiens-toi immobile", je fais le show. "Non, ça me
gonfle, aide-moi Fred, s'il te plaît." "Paris, New
York, Tokyo : on nous admirera partout et ça me plaît bien..." "Tu seras
partout aussi ?" "Oui ma Lily, à
nous la célébrité !" "Quoi la célébrité ? Ma famille tout entière est déjà
universellement connue ; "Les Nymphéas" de Monet, tu as oublié ?
Alors, tu sais, moi la postérité... Je veux m'amuser, dériver, danser,
virevolter." "Mais moi, je
suis inconnue alors que j'aspire à être célèbre, c'est l'occasion." "Où es-tu Fred
?" "Regarde ce rai
de lumière qui passe entre les saules, l'instant est magique !" "Je n'y tiens
plus... Sam, Sam, vite viens m'aider, pousse-moi, s'il te plaît." "Tu parles, pensa
Fred, un poisson c'est sourd." "Fred, s'il te
plaît, mets tes pattes sur l'eau, cours, ainsi Sam essaiera une fois de plus
de t'attraper... et son remue-ménage me fera dériver près des autres, allez
!" "Bien, de toute
façon l'orage arrive et je suis devenue célèbre ; même si Sam me gobe je suis
une star. Même les enfants là-bas m'ont peinte." "Ah, c'était donc ça !". Lily jeta un coup d’œil sur la
berge, il y avait là une classe, comme très souvent à Giverny, des artistes
en herbe qui essayaient à leur tour de peindre les nymphéas. Mais sur les
tableaux, comme sur les photos prises par de nombreux visiteurs, au milieu de
l'étang trônait un nénuphar d'un blanc immaculé surmonté d'une magnifique
libellule dont les ailes irisées faisaient danser la lumière ! *titre d'une chanson
interprétée par Patricia Kaas (paroles de Didier Barbelivien, musique
François Bernheim) Agnès LEPAN-Herlemont (texte participant au concours La Caudriole |
IMPRESSION SUR LE SABLE |
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La vie, la vie
cruelle autant que l’est la mer Le sable de la nuit Passe
interminablement passe entre mes doigts Ô les soleils amers
des sourires absents Sur les photos
lointaines L’océan de tes yeux
où se perd mon navire Sur le sable des
plages Le lent cheminement De nos années Henri
LACHEZE |
Respire |
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-Toc, toc, toc... Salut vieille branche !
Pouvons-nous effeuiller quelques mots ? -Tu me sembles bien hardie dame Mésange, Quel bon vent t'amène
? -Je vole d'arbre en arbre mais aucun ne me
convient, Ta solidité et ta beauté ont picoté ma
curiosité. Accepterais-tu de m'héberger ? -Tu n'es malheureusement pas la seule à me
solliciter, Je dois cependant faire un choix et être
juste. D'où te déniches-tu avec tant d'ardeur ? -De quelques soixante arbres plus loin, le
voyage a été long et pénible. Comme tu vois, mon plumage est lumineux et
mon physique plutôt agréable, Je suis également discrète, je devrais
répondre à tes attentes. Qu'en penses-tu ? -Tes arguments me séduisent certes, mais je
dois réfléchir. Pourquoi as-tu quitté ton nid si inopinément
? -J'ai dû m'enfuir, mon arbre n'a pas résisté
à une tempête, Il était trop frêle, mal exposé, mal situé.
Bref, rien qui vaille ! -Tu as frappé au bon tronc, je suis un chêne
âgé et robuste. Les hommes ont déjà tenté de m'abattre en
vain, Ils nous admirent et respirent notre oxygène,
néanmoins, Dès que nos feuilles les incommodent ou toute
autre chose, Ils nous éliminent un par un sans autre forme
de procès. -Je comprends ton indignation, personne ne
troublera plus ta quiétude, Ils n'auront jamais ton écorce ! Parole de
volatile ! -Tu m'as convaincu, tu peux t'installer dans
mon houppier A la troisième branche à droite, tu y seras
en sécurité. -Merci de tout cœur votre majesté le Chêne !
Je plane de bonheur. Votre parure tantôt verdoyante, tantôt
flamboyante et votre prestance inégalée Sont un régal pour les yeux, je vais à coup
sûr faire des envieux. -Toi, symbole de la Liberté et moi, symbole
de la Vie A l'unisson allons pouvoir déplacer les
forêts et graver notre amitié. Béatrice
Vallet (texte participant au concours La
Caudriole 2014) |
Réminiscences |
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Inspirer
religieusement paupières closes, La tiédeur d'un
souffle pur et intermittent Qui cesse
parfois, pour penser à quelque chose, Puis réactive
des cimes, le bruissement. Brise
automnale, tu caresses les joues roses Du petit qui
regarde le ciel en marchant. Entrouvrir le
regard sur les rayons filtrés, Voilés par
des cils tremblants jusqu'à la lisière, Rais
rougeoyants tamisés dans l'écrin cilié Vont
s'éparpillant dans le ciel de Vendémiaire. Septembre
parsème ses lueurs empourprées Par les
fenêtres entrebâillées des chaumières. Insatiable de
nature, tête baissée, Il écoute
dans le froissement des feuillages L'orchestration
alternée des oiseaux cachés, Trahis par
leur envol au-dessus des ramages. Lumière et
son, l'enfant s'en emplit tout entier Avant
d'atteindre l'école de son village. Quelques feuilles
craquantes foulées sous ses pieds, S'élevant
comme des plumes, puis retombant, Signe
d'adieu, d'un au revoir plein de pitié. Odeur de
branches brûlées s'exhalant des champs, Olfactive
magie qu'il ne veut oublier. C'était vous,
c'était moi, ce petit, cet enfant... Chacun se
reconnaîtra... Maria-Caméla
Duhin-Carnélos |
HOMMAGE AUX FEMMES |
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Dieu dans sa bonté créa
la femme, Aussi l’homme pour ne pas
décevoir le Créateur, Doit-il leur donner
toute sa flamme Et tous avec conviction
leur souhaiter bonheur. L’amitié avec la femme
est possible, Peut-être doit-elle
durer toujours ? Il n’est pas
impossible, Qu’elle se transforme
en amour. Elles nous donnent la
chair, la parole. Donc, comme la
parabole, L’homme doit leur
supprimer le malheur, Et leur donner tout
leur cœur. L’humanité le dit,
elles sont toutes belles. Aussi, avec tout notre
amour En espérant qu’il dure
toujours, Elles gagneront la vie éternelle. Jean Charles
de BEAUMONT |
Retour de
perm |
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Lundi matin, quai de gare
à Bertry : plusieurs copains ont tenu à accompagner leurs deux amis en
partance pour leur casernement. En effet, P.G. et G.S. retournaient en
Allemagne après une "48 heures". Le week-end, ils avaient fait
"fort" et il restait encore un peu de brume d'éthanol à éliminer ! Le samedi avait été
consacré au fameux bal, suivi d'un dernier verre chez des copains. Le
dimanche, on avait remis cela à l'apéro et la nuit de dimanche à lundi avait
été agitée ! En attendant le train,
ils continuèrent leurs pitreries, parfois au détriment du chef de quai. (Tas
vu, il a trois étoiles sur sa casquette, comme le cognac Otard !). Ils se
mirent en rond, accrochés par le petit doigt. Ils se courbèrent en faisant
des vocalises à la "Dutronc". Le chef de gare siffla
enfin et agita son drapeau rouge, histoire de faire reculer les curieux ! Le
convoi freina dans un bruit de tôle sciée et s'arrêta difficilement. Sur un dernier signe à
leurs copains, les deux "bidasses" embarquèrent avec leur sac marin. M.G., G.F., G.T. et
J.P. B. s'étonnèrent sans plus de la présence dans les voitures de dames
voilées. Étaient-ce vraiment des femmes ? Peut-être le contre-jour
déformait-il la réalité et voyaient-ils de simples appelés, coiffés de
casquettes ou de calots ? "Peut-être des
aumônières accompagnant les militaires de l'autre côté de la frontière
?" Ils trouvèrent avec
difficulté deux petites places en face de deux religieuses et à côté de deux
personnes âgées. Ils ne virent pas de jeunes soldats : peut-être étaient-ils
dans un autre wagon, occupés à boire un dernier coup ! Régulièrement, un curé
passait dans la travée et aspergeait le monde d'eau bénite, en chantant
quelques prières. Les deux amis se regardèrent tout de même, pensant entendre
plutôt des chansons paillardes ! Ce n'était quand même pas la guerre ! Il n'y
avait pas de quoi prier Dieu pour un simple séjour de douze mois à l'armée !
Les prières au chapelet s'enchaînèrent par dizaines et les deux compagnons se
sentirent de plus en plus mal à l'aise. Une dame assez sûre
d'elle vint leur demander de l'aide pour déplacer quelques poussettes, afin
de faire de la place pour aider le passage d'un handicapé. Ils se dirent un
bref instant qu'ils avaient peut-être raté la mobilisation générale et qu'il
s'agissait déjà des premiers blessés d'un conflit qu'ils n'avaient pas pu
suivre, occupés qu'ils étaient le samedi à picoler. Les brumes d'alcool
maintenant complètement dissipées, ils se montraient si inquiets qu'ils se
permirent une petite collation : un sandwich au pâté accompagné d'une canette
de Seltz Braü ! Ils durent même trinquer avec leurs voisines avalant leur
gobelet de café ! L'atmosphère devenait
lourde, le convoi arriva à Saint-Quentin. Sur le quai de Bertry,
les copains virent déboîter un deuxième train, plus en conformité avec ce
qu'ils attendaient d'un train militaire. En effet, de nombreuses têtes avec
bérets ou képis se penchaient par les fenêtres, salués par les jeunes. Ils comprirent assez
vite que les deux bidasses s'étaient gourés de train ! Ils questionnèrent le
chef de quai, qui leur répondit sur un ton péremptoire. Sans leurs moqueries
à son endroit, il aurait pu les informer de leur erreur de jugement ! Leurs
copains s'étaient fourvoyés et avaient emprunté le train de Lourdes ! J.P. B. se décida à
téléphoner à son père pour lui demander son avis ! Ce dernier comprit
qu'il lui restait à téléphoner à son voisin, sous-chef de gare ! Les cheminots
parvinrent à faire arrêter les deux trains à Saint-Quentin pendant une petite
demi-heure. Deux employés de gare, en tenue de la SNCF, montèrent dans le
convoi. Ils localisèrent rapidement deux jeunes parmi un ensemble de
personnes mûres, les emmenèrent rapidement en bas et leur firent traverser
les voies ferrées, afin de trouver leur vrai moyen de transport ! Ils firent l'objet
d'une ovation générale des autres soldats. Ils se sentirent, un bref instant,
les personnalités les plus importantes de la Terre ! L’histoire de ce
retour de perm fit rapidement le tour des cafés et autres bistrots du canton,
sinon de l'arrondissement ! HERTIA-MAY |
Je m'appelle Séléna Héra et ceci est
mon histoire |
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chapitre 1: commencement (suite) : Je grandissais
de jour en jour. À 4 semaines je paraissais une enfant de 5 mois. J'étais
très intelligente et apprenais vite. Ça faisait peur à ma famille car ils
n'avaient jamais connu ça. Même papa avec ses 200 ans de vie ne connaissait
pas ce phénomène. La journée,
je ne paraissais qu'une petite fille totalement normale, mais la nuit je
paraissais le plus beau bébé diabolique de tous les temps. Pour ma
dentition c'était pratique étant donné que je suis née avec toutes mes dents
ainsi que mes canines. Ces dernières sont assez étranges car elles ne sortent
que la nuit. La journée elles ont une apparence banale comme le reste de ma
personne. J'appris à me
nourrir vers mes 1 an alors que j'en paraissais 5. Je devais sortir la nuit
après ma métamorphose avec mon père. Il m'apprit à écouter les sons, les
bruissements et à reconnaître l'odeur des divers animaux qui me serviront de
nourriture. À mes premières chasses un lapin me suffisait mais très vite mon
appétit grandit. Je devais les déterrer pour m'en trouver toute une flopée,
mais ce n'était pas facile. Papa m'aida souvent et puis un jour trouvant que
j'étais capable de me débrouiller seule, me laissa rentrer après avoir mangé.
Depuis ce jour, il ne m'accompagna plus et... ma plus belle chasse arriva. .
Papa, maman,
je vais chasser! .
Ne
t'éloigne pas trop et rentre vite il ne faudrait pas que l'on te voit. .
Oui père. Je partis
rapidement, sentant une odeur alléchante. Arrivée à son emplacement, je le vis.
Il était grand et majestueux. Sa robe était d'un rare éclat et d’une beauté
éclatante. Un puma. A ma vue, il
feula et montra les crocs. Je lui rendis la pareille en grognant et me mit en
position d'attaque. Il attaqua le
premier certainement sûr qu'il allait me tuer. Je l'attrapai à bras le corps
et le mordit en pleine gorge pile à l'endroit où le flot de sang est le plus
fort. Ce puma avait
un véritable goût, le goût d'un carnivore et c'était délicieux. Je lâchai sa
dépouille et rentrai. Depuis cette chasse, le puma devint mon met favori. Mère commença a chasser
seule avec moi. Je débusquais les proies et elle les tuait. On faisait une
bonne équipe. Lorsque j'approchai de la taille d'un enfant de 10 ans, mes parents
décidèrent de me confier à une famille d'accueil. Je les ai entendus en
parler alors que j'étais partie en chasse: .
Mallie tu
sais que Séléna n'est pas comme nous, elle ne peut pas continuer à vivre ici
et risquer sa vie a chaque nouvelle rencontre avec quelqu'un de notre espèce.
Il faut que tu me laisses gérer son avenir. Ce n'est pas comme si on ne la
reverra jamais et puis on ne sait pas ce qu'elle va devenir ou même si elle
est immortelle comme nous. C'est trop risqué, nous devons la mettre en
sécurité. .
Mais Louis
c'est notre fille ! Comment peux-tu vouloir la confier à des humains! Elle
n'est pas non plus comme eux ! Elle est un mélange de nos deux espèces et
elle ne sera pas plus en sécurité si elle reste seule les trois quarts du
temps ! Séléna est encore trop jeune, elle n'a que 7 ans! Je sais qu'elle est
adulte dans sa tête et qu'elle paraît plus vieille mais je ne suis pas prête
à la laisser partir maintenant!! .
La
discussion est finie ! Séléna ira dans cette famille et aura une vie humaine
normale ! Nous la verrons la nuit de temps en temps pour voir son évolution
et si je trouve que cela devient trop risqué, nous partirons et la laisserons
vivre sa vie! Crois-moi Mallie ça me fait aussi mal qu'à toi mais nous
n’avons pas le choix. S'il te plaît ne rends pas les choses plus difficiles
qu'elles ne le sont. Attendons qu'elle revienne et nous lui annoncerons.
J’étais horrifiée. Comment mon
père avait pu me faire ça ? Il avait si peur de ce que je pouvais devenir,
qui voulait se débarrasser de moi... sous le coup de la colère, je voulais qu’il
vienne à moi pour le taper, le massacrer, lui faire mal comme il venait de le
faire. J'ai eu un flash et le temps que je comprenne, il se trouvait devant
moi, complètement terrifié. .
Bravo
papa. Je ne pensais pas que tu étais si méchant et égoïste. Tu crois que je
n'ai pas peur de mon avenir aussi ? Je ne sais même pas ce que je vais
devenir ! A l'instant, je viens de découvrir en même temps que toi, que
j'avais un autre pouvoir dont j'ignorais l’existence! J'aurais aimé que tu
m'en parles avant de prendre une décision aussi importante pour ma vie ! Car
oui il s'agit bien de ma vie et non de la tienne car tu n'en fais plus
partie ! Emmène-moi là-bas qu'on en finisse ! .
Je suis
désolée Séléna mais il le faut. Il m'emmena
auprès de ma mère. Je lui fis mes adieux en lui promettant toutefois de venir
le plus souvent possible pour la voir. Elle pleura durant tout le chemin et
donna ma main à cette famille qui me séparerait d'elle. .
Au revoir
ma fille dit mon père triste mais noble. .
Je t'en
veux mais nous en reparlerons. J'avais
chuchoté pour ne pas que ces nouvelles personnes m'entendent. Je m'avançais
contre mon gré pour faire connaissance avec eux. Je pensais
que cette nouvelle vie n'allait pas me plaire et j'avais raison en un sens. MELANIE |
Les
étoiles |
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Quand il neigeait, maman me disait toujours
que c’était le ciel qui laissait tomber ses étoiles. C’était tout à fait
plausible à cause de l’éclat de ces petits cristaux scintillants qui
dégringolaient par vagues de nuages, en se délestant d’aise, dans notre petit
chemin. Et puis, c’est maman qui le disait… Alors, j’étais partagé entre deux
sentiments intenses. J’étais rempli de joie de voir toute cette neige
entassée sur les trottoirs et j’avais une peur panique de ne plus jamais revoir
une seule étoile, dans notre grand ciel, quand reviendrait la nuit. J’imaginais les étoiles fragiles,
décrochées par je ne sais quel sortilège céleste, en train de
quitter leur emplacement avec le souffle du vent comme seul guide. La
culbute, c’était bien le dernier trajet des étoiles filantes. Les figures
imposées, leurs arabesques précieuses, avaient des insinuations pathétiques
de déchues. Elles reculaient l’échéance pénible de leur abandon, en flottant
quelques secondes dans l’air, comme pour crier : « Regardez-nous,
regardez-nous !... C’est notre dernière mission, nous descendons du ciel
pour remplir vos yeux d’émerveillement !... Avez-vous remarqué toutes
les couleurs de nos mille facettes, les formes abruptes de nos angles et la
légèreté de nos démonstrations ?!... » Je capturais quelques fugaces dans le
creux de la main mais, comme des larmes, elles s’évadaient toujours entre mes
doigts. Pourtant, je courais jusqu’à ma mère pour lui demander le nom de
l’étoile captive qui battait les derniers instants de ses blanches pulsations
astrales. Inlassablement, je revenais vers elle avec d’autres prisonnières
éphémères. Maman en savait tant sur le ciel et ses locataires… Comment les étoiles pouvaient autant
briller dans la nuit et être aussi froides dans mes mains ?... Pourquoi
j’étais tellement incapable d’en retenir une vivante ?... Le ciel était
donc plus froid que ma main pour qu’elle ne fonde pas avant ?... Comment
le ciel pouvait abandonner ses meilleures étoiles ?... La voûte céleste
laissait choir les perles de sa robe de vêprée. C’était vraiment un grand
point d’interrogation auquel je cherchais vainement des réponses.
N’étaient-elles pas le plus beau parement de la nuit ?... Toutes ces figures astrales, ces
nébuleuses, ces planètes lointaines avaient leur place dans le Ciel, elles
avaient des formes de chariot, de zodiaque, de constellations et on pouvait
passer la nuit à les observer. C’était des colliers brillants, des joyaux,
des diamants, des saphirs, posés dans l’écrin de la nuit. Dans mes livres de
conquête, on disait que les vieux capitaines et leurs bateaux suivaient les
belles étoiles pour retrouver leur chemin. Et toutes les prières qui montent
au Ciel pour rejoindre les étoiles de nos chers disparus retombaient alors
sur la terre ?... Dans ma petite tête d’enfant, c’était
un embarras inextricable qui perturbait mes vérités. La rue n’était plus le
rassemblement de flocons blancs mais elle était jonchée d’étoiles mortes. Et
mes petites empreintes craquantes en étaient une forme de désolation sonore.
Je n’osais plus les attraper pour ne pas qu’elles périssent dans la chaleur
de ma main. J’espérais même la fin de l’ondée neigeuse tellement j’étais mal
à l’aise de vivre cette perte cristalline… J’essayais de me rappeler nos belles
nuits d’été, celles où je m’abîmais dans leur contemplation ; je
cherchais leur emplacement fidèle, leur positionnement le plus réel, pour en
garder la cartographie dans un coin de ma mémoire. Parfois j’étais rassuré
parce qu’il y en avait tant à regarder la nuit et parfois j’étais inquiet
parce qu’elles ne sont pas inépuisables… C’est rassurant, une étoile ; c’est blanc comme la
pureté, c’est tangible, c’est visible toutes les nuits pendant qu’on
s’intéresse à elle. Elle est toujours là, comme une amie fidèle à qui on
murmure ses aventures de gamin. Elle clignote ses approbations, toujours
d’accord sur tout ; elle a même des éclats de lumière tapageuse qu’on
veut éclaireurs, fascinants, enrôleurs ! Marcher à l’ombre des étoiles
ou courir sur la voie lactée, c’était dans mes habitudes de gamin. Je croyais
à ma bonne étoile !.... Maman avait semé le doute au milieu de
toutes mes croyances neigeuses d’enfant avec son allégorie alarmante. J’avais
vraiment peur que le ciel de la nuit ne soit plus rempli que de vide.
Pourtant, le ciel retrouvait ses étoiles, toutes, quand les nuits claires
revenaient dans le paysage nocturne. J’étais enfin apaisé mais j’avais
l’impression qu’elles étaient autres, toutes celles qui brillaient dorénavant
dans l’espace. Elles étaient plus lointaines, plus hautaines, plus blanches
ou dans un ordre différent, dans mon entendement. Peut-être que le ciel
recrutait d’autres étoiles après la débâcle de l’hiver. Au fur et à mesure de
leur décrochage, sans doute, il venait s’en poser de nouvelles, des
éternelles, comme la neige… Il n’empêche, quand j’étais gamin, le
plaisir de voir tomber de la neige était largement contrasté avec l’angoisse
de ne plus jamais revoir une seule étoile vivante dans le ciel. A
l’exaltation magique succédait toujours l’abattement tragique. Je jouais
différemment, mes bonhommes de neige regardaient ostensiblement le ciel comme
des cosmonautes blancs avides de l’espace, je lançais toujours mes boules de
neige dans les airs et je frottais mes habits avant de rentrer à la maison
car maman n’aimait pas voir les étoiles s’épancher sur le parquet du salon… Aujourd’hui encore, quand il neige,
quand les flocons se laissent prendre un instant dans la lumière orangée des
lampadaires, je ne peux m’empêcher de scruter le ciel de la nuit pour
chercher mes étoiles… Pascal |
B0NNE FÊTE, MAMAN |
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De
par le monde Tu nous es toujours restée Symbole de vie et de paix
profonde Par ce seul mot “Maman”, Celui qui n’a pas changé, De partout à la ronde Empreint d’amour et de fécondité En ce mot murmuré par l’enfant Que tu berçais, déjà si tendrement. Au gré des jours, au fil du temps, Ce mot magique que l’on redit enore Quand en nous tout espoir parait mort, Quand au bout du voyage, L’on a tourné la page. Pour toi qui as toujours su concilier les
choses de la vie, Contre vents et marées Malgré tous les chagrins Malgré tous les soucis Simple poème que je suis Pour toi seule, qui as gardé l’amour De tous ceux que tu chéris. Je voudrais en ce jour Pouvoir te dire tout simplement “Bonne fête, Maman!” bonne fête, car l’on t’aime tant! Albert JOCAILLE |
La maison d'en-haut |
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Soulages est un hameau situé dans l'Escandorgue, au pied du Plateau du
Grézac et des Monts d'Orb. On y accède par un chemin vicinal qui s'amorce en
dent de fourche sur la route de Lodève et qui se hisse parmi les vignes vers
un mas isolé dont la toiture cache sa lèpre derrière deux micocouliers
géants. Jeune veuve de la Résistance, Béatrice sentit fondre en elle le
plaisir, ce plaisir des sens oublié depuis plus de dix ans. Stupéfaite de sa
réaction elle observa, contempla l'inconnu, en ce printemps de 1958 porteur
d'odeurs traînantes de lilas qui pénétraient par la fenêtre ouverte. Geisha,
sa chienne labrador, aboya pour la forme, instinctivement, sans agressivité
envers lui. Sa chaîne, sur le gravier, imitait le doux clapotis de la source
proche. L'homme ? Un randonneur égaré, un étudiant qui préparait son doctorat
de Droit à Montpellier. Ils se revirent souvent, de plus en plus souvent.
L'inévitable se produisit : ils devinrent amants. Un événement qui ne passa
pas inaperçu dans le village d'en bas. Pourtant, jamais on ne les vit
ensemble. Ce qui n'empêcha pas les bonnes langues de se gausser à leur
passage, à l'un et à l'autre, comme si l'amour était un larcin, voire un
crime. Peut-être était-ce par simple jalousie, pauvres êtres – hommes et
femmes – qui avaient certainement oublié ce que signifiait exactement le mot
"amour" et comment il se pratiquait, de cœur et de corps ? Peu à peu, les chuchotements se firent clameurs agressives,
insupportables. Béatrice et Alain, pour les faire taire, décidèrent de se
marier. Alors la rumeur s'orienta dans une autre direction, laissant entendre
que Béatrice, depuis son veuvage, avait accueilli en son lit tous les mâles
de Soulages... et d'ailleurs – des plus jeunes aux plus âgés – une véritable
péripatéticienne qui vidait leur porte-monnaie alors qu'en réalité ces mêmes
porte-monnaie se vidaient au seul profit du bistrotier local ! Face à une telle hostilité, le couple ne pouvait envisager que deux
solutions. Ou bien capituler en quittant les lieux. Ou bien entrer en guerre
ouverte contre le village en recourant à tous les moyens imaginables, dont
les pires. La guerre ? Béatrice et Alain ne s'en sentirent pas le courage.
Vaincus, ils optèrent pour la vente de la petite maison du "bout du
monde", une maison qui ne trouva aucun acquéreur... N'affirmait-on pas,
en bas, qu'elle était hantée par une sorcière déguisée en fée, sorte de
Lorelei qui attirait les hommes pour les faire disparaître après les avoir
épuisés sexuellement ? Rapidement, la vieille demeure, qui fut celle du bonheur pour
Béatrice, d'abord auprès de son mari Pierre, puis de son amant Alain, fut
envahie par les herbes, les corneilles et les vipères, la transformant en un
véritable chaudron de sorcières que plus personne n'osa approcher, habitée
par une sœur de la Vouivre, cette créature qui fréquentait les marécages franc-comtois,
défendue par une armée de serpents venimeux. Or, bien des années plus tard, alors que la maisonnette n'était plus
qu'une ruine dissimulée par les ronces, on crut entendre le bruit
caractéristique d'un sécateur. Effectivement les ronces, les genêts, les
hautes herbes disparurent une à une, non pas brutalement, mais durant des
mois et des mois. Au point de réapparaître, coquette avec ses volets
repeints, ses tuiles rondes toutes neuves et vernissées, ornée d'une vigne
chasselas, de chèvrefeuille odorant et d'une glycine abondamment fleurie. Entre-temps au village, les générations avaient roulé leur bosse,
laissant dans les ornières du temps des lambeaux d'histoires locales. Ne
subsistait que la légende de la "maison d'en-haut" qu'habitèrent
des amants maléfiques. Qui croirait à présent que cette maison-ci, toujours
apparemment inhabitée – selon le constat des gendarmes envoyés en mission
pour constater le fait – pourrait être maléfique, elle si agréable à
regarder, donnant envie de l'acquérir... mais auprès de quel propriétaire ? A
l'intérieur, cela ressemblait à un magasin d'antiquités. On y découvrait,
dans un désordre sans poussière, force objets des plus précieux, manuscrits,
incunables, armures et, curieusement, un aquarium peuplé de poissons exotiques
en pleine forme. Or, aucun chargement n'avait transité par la rue du
village... ça se serait vu ! Aucune trace de roues de chariot ou de pneus sur
le chemin menant là-haut. De ce fait, à nouveau, les langues s'activèrent bon
train. On raconta, dans le détail, ce qu'on vit... Hélas, chacun ne vit pas
la même chose et chacun accusa l'autre d'affabulation, de mensonge, de
delirium tremens ! Deux camps se constituèrent tout naturellement : celui de
ceux qui étaient persuadés d'une version et celui de ceux qui avaient été les
témoins de son contraire. L'une de ces versions affirmait avoir aperçu une femme au corps
vigoureux, se déplaçant divinement, alliant à la liberté des mouvements une
aisance de patricienne. Quelque chose de libéré, de sûr de soi émanait de
cette présence. Ceux-ci décrétèrent d'un commun accord qu'elle n'était pas
qu'une belle fille, mais une jolie femme... ses cheveux fauves, ses yeux gris
de félin, le nez court, la bouche souriante lui donnaient un air de couguar.
L'autre camp vit aussi une créature féminine d'un chic à la fois impeccable
et sournois qui détonait en ce lieu perdu, sage et sans guinderie, d'allure
austère. La Béatrice se serait-elle réincarnée en l'une de ces apparitions,
peut-être une seule et même personne selon l'heure du jour où on l'observait,
toujours accompagnée par un chien labrador qui serait également la
réincarnation de Geisha ? Un chien dont les hurlements nocturnes faisaient
penser à ceux d'un loup, voire d'un loup-garou... pourquoi pas d'une
louve-garou ? La situation empira dans le village. Ça ne pouvait plus durer ! On se
réunit autour du maire pour décider de la meilleure façon et des moyens en
personnel et en armes - oui, vous avez bien lu, en armes ! - qu'il faudrait
mettre en œuvre pour éradiquer de la commune ce qui divisait et troublait la
population qui en perdait le sommeil et le manger... tout de même pas le
boire ! L'être humain étant de nature querelleuse et individuelle, on ne
parvint pas à se mettre à l'unisson, et aucun document ne fut paraphé et
enregistré pour être adressé au sous-préfet de Lodève. Or, un poète qui taquinait la muse passa par là, fut fort intéressé
par le problème qu'on lui exposa, certes sans aucune objectivité. D'abord
incrédule, en tant qu'être humain, sa muse Polymnie l'incita à s'installer
quelque temps dans ce curieux village afin, grâce à elle, de résoudre cette
énigme par le biais de l'imagination, de l'irréel, du surnaturel. Aristide –
c'était son nom – vêtu de la panoplie de tous les poètes romantiques,
s'enhardit. Il partit seul au crépuscule, chassant de son esprit toute menace
susceptible de lui faire rebrousser chemin, celle d'une Vouivre locale. Il
ressentait comme une attirance impossible à contrer. Aussi se laissa-t-il
aller, confiant en sa destinée. Au village, cet Aristide curieux à diverses raisons – eh dame,
c'était le premier poète qui foulait leur terre, un homme capable de vivre
sans travailler la terre, uniquement en faisant des vers, comment était-ce
possible ? - ne leur a-t-il pas susurré qu'il avait... "rendez-vous avec
un rosier dont il croyait ses lilas jaloux" ? Personne ne retint cette
phrase, a priori codée ! Eux tous auraient entr'aperçu une femme et lui,
malgré leurs dires, montait pour rencontrer un rosier... personne n'en avait
vu un seul là-haut, même pas un églantier sauvage ! Un rosier... ni plus ni
moins qu'une plante comme des milliers d'autres nées dans la nature, celle
créée par Dieu... capable de rendre jaloux des lilas !! Ah ! Ces poètes, tous
des êtres qui n'ont d'humain que leur apparence ! Et chacun de rire in petto
de cet hurluberlu venu et allant on ne sait où, se déplaçant sans le moindre
bagage. D'où vient donc l'étrange idée de vivre sans travailler de ses mains,
à la recherche de l'idéal... "pour le bien de tous" affirment ces poètes
? Quant à Aristide il marchait, le pied et le cœur légers. Avec
l'impatience d'un collégien qui se rendrait à son premier rendez-vous. Aussi
avec un zeste de retenue pour faire face à toute surprise éventuelle qu'il
serait amené à découvrir, dépassant les limites de son savoir. Sirius paraissait plantée dans le ciel clouté d'étoiles palpitantes,
à la verticale de la "maison d'en-haut", escortée par le superbe
croissant de la lune. Comme sortie du maquis, elle lui apparut enfin, toute dorée de
lumière cosmique, une maison de fée... Blanche-Neige existerait-elle vraiment
entourée de nains à sa dévotion ? Aristide s'avança sur la pointe des pieds
pour ne pas attirer l'attention du soi-disant loup-garou ou de vipères
sifflantes. Le cœur battant la chamade – même celui d'un poète réagit de la sorte
devant une situation pareille ! - Aristide atteignit la maison, la toucha, la
caressa sensuellement pour se persuader de sa réalité. - Les gens d’en bas ont raison, se dit-il. Il ne s'agit pas d'une
hallucination collective. Je vais tenter de voir si elle est habitée. Ce qu'il devina, dans la semi-obscurité, enchanta son âme. Elle
dormait, allongée sur un lit à baldaquin à lambris dorés, enlacée au corps
d'un homme, leurs jambes entrecroisées comme les racines d'un seul arbre. La
jeune femme scellait sa tête à l'épaule de son amant. Leur image se reflétait
dans une psyché. Un labrador, allongé en sphinx, fixait le regard du
visiteur, sans bouger. Aristide se sentirait sûrement plus à l'aise s'il
était transformé en ectoplasme ! Il n’osa même plus respirer. Il s'en fut en l’aube légère, les premiers rayons du soleil rosissant
la crête de la Montagne de la Celette. Autour de lui, tout lui parut non plus
hostile mais complice, les fleurs des genêts, des églantiers, celles des
merisiers perlées de rosée, les parfums de la garrigue, le chant du coq
réveillant la nature et les villageois, l'air frais et pur pénétrant au plus
profond de ses poumons... toutes ces merveilles réunies firent de lui un
homme nouveau. Les vers jaillirent de sa plume, noircirent les pages de son
calepin, traduisant ses impressions sensitives en rimes riches, légères,
diaphanes. A Soulages on l'interrogea aussitôt. En vain. Il garda pour lui seul
ce qu'il vit dans la "maison d'en-haut", persuadé que les corps
entrelacés et fourbus d'amour étaient ceux, immortels, de Béatrice et
d'Alain, enfants de l'Amour éternel. Aristide poursuivit son chemin, écrivit
de nombreux poèmes, essentiellement pour son usage personnel, car qui eut cru
son histoire ? Tout un chacun se serait moqué de lui et l'aurait traité de
fou. Les pour et les contre s'en retournèrent là-haut. Or la "maison
d'en-haut" était redevenue une ruine envahie par les ronces, les orties
et les herbes folles. Avaient-ils tous rêvé ? L'énigme ne fut jamais résolue
et s'amplifia dans la tête des nouvelles générations. Seul Aristide détient la vérité : la maison, le couple enlacé, le
chien, tout était bien réel. Mais il ne souhaita jamais revenir sur les
lieux, par crainte d'être déçu. Qu'importe... les légendes ont la vie dure, n'est-ce pas ? André-Pierre ROUSSEL |
Les roses rouges |
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Tout commença un beau soir d'été, plus précisément le samedi 13 août
1991. Les rues de Noirmoutier étaient pleines à craquer : des gens venus des quatre
coins du globe admiraient le superbe château qui regorgeait de monde du début
à la fin de l'été. Chaque boutique ressemblait à une véritable caverne d'Ali Baba où les
touristes se précipitaient pour se procurer des souvenirs inédits. Dans cette
foule estivale se trouvaient François et Elodie mariés depuis trois ans. Lui,
était assez grand, de corpulence moyenne. Il portait des vêtements très chics
et pour un touriste, cela n'était pas fréquent. Ses cheveux noirs et courts
lui allaient bien. Le couple marchait tranquillement en direction d'un musée
sur le monde aquatique qui présentait toutes les sortes d'animaux
sous-marins, allant de la baleine bleue au veau marin existant dans la baie
de l'île de Noirmoutier en passant par le poisson perroquet et les éponges. Ce riche musée très fréquenté se situait au fond d'une pittoresque
ruelle où les touristes français et étrangers n'hésitaient pas à se rendre
toute l'année. Quelques heures étaient passées, François proposa à sa femme d'aller
dîner au restaurant, au "Duguay Trouin" un des lieux les plus
prestigieux de la région. On pouvait y déguster de délicieuses huîtres, des
moules de Bouchot et naturellement de l'excellent Muscadet. Élodie se réjouit de cette proposition ; le couple partit aussitôt
pour St Gilles Croix de vie, la ville où se trouvait le restaurant. La soirée passa vite, le repas fut des plus agréables et ils
rentrèrent aux environs de minuit. James conduisait à moitié endormi, fatigué sans doute par les
kilomètres parcourus à pied à Noirmoutier... Ils arrivèrent dans leur
résidence secondaire de St Jean de Monts, au 35, Impasse des mimosas. Elodie
alla voir s'il y avait un message sur le répondeur et effectivement, il y en
avait un. C'était sa sœur, Virginie, qui résidait à Rennes. Elle lui rappelait
que Maxime, son fils de 11 ans, allait venir passer une semaine chez eux
comme cela avait été convenu. Le Lundi matin, François était seul car Élodie travaillait. Vers 11
heures, il entendit un bruit à la porte. François regarda par la fenêtre de la
cuisine et aperçut son neveu accompagné de sa mère. Il leur ouvrit la porte.
Il les embrassa tous les deux et en les accueillant, leur offrit un verre de
jus d'orange. Virginie déjeuna avec Maxime et François avant de repartir en
début d'après midi pour Rennes. Alors, Maxime et son neveu discutèrent longuement puis allèrent se
promener sur le port. Tous deux étaient assez complices et se voyaient
souvent. François aimait la compagnie de ce garçon et Maxime se réjouissait
toujours de partager des moments avec son oncle. Aussi François confia assez
rapidement au jeune garçon qu'il avait une « amie » qui se nommait
Jessica et que le lendemain il souhaitait lui faire une surprise pour son
anniversaire, sans que Elodie ne soit au courant. François ne tarda pas à
demander un petit service à son neveu : « Maxime, est-ce que tu voudrais, demain, aller me chercher un
bouquet de roses rouges ? - Oui, d'accord ! Mais… Pourquoi ? - Parce que, si à tout hasard, ta tante voit que j'achète un bouquet
de roses pour Jessica, elle risque d'en faire tout un plat. - D'accord, répondit Maxime. » Le lendemain, vers 14 heures, Maxime entra chez le fleuriste avec
l'argent que lui avait donné François. Cependant, Élodie, qui travaillait à
l'Office du tourisme, en face du fleuriste, fut très étonnée de voir son
neveu entrer chez le marchand de fleurs et s'empressa donc de le rejoindre.
Elle lui demanda avec un sourire légèrement crispé, pour qui était le
magnifique bouquet et Maxime, les yeux écarquillés lui déclara avec une légère
hésitation dans la voix : « Ben……., François m'a dit de ne le dire à personne, surtout à
toi mais je vais te le dire quand même, c'est juste pour une amie. » A peine eut-il fini sa phrase qu'il s'enfuit vers la maison de son oncle
qui se trouvait à environ 400 m du centre ville, laissant la jeune femme
interloquée, paralysée de consternation, envahie d'un sentiment de vide et
d'incompréhension. Maxime arriva tout essoufflé et expliqua à François qu'il
avait croisé Élodie. François en dissimulant mal une grimace le remercia en
lui donnant un billet de 50 euros et il alla cacher les superbes roses dans
un endroit sûr. Pour faire passer le temps, François et Maxime partirent aux
Sables d'Olonne pour acheter quelques souvenirs et assister à la marée
montante, phénomène qui, ce jour-là, risquait d'être exceptionnel puisqu'on
était dans les jours de haute mer avec un très fort coefficient. Maxime était
tout excité, ayant déjà oublié l'incident, François, lui, tentait tant bien
que mal de dissimuler un malaise désormais installé en lui depuis l'annonce
de la rencontre d’Élodie et de son neveu. Élodie, déjà à la maison depuis 19 heures, attendait François pour
qu'il lui fournisse enfin des explications sur cette mystérieuse
« amie » à qui il offrait des roses rouges. Elle tournait autour de
la table de la cuisine au moment où François ouvrit la porte. Il était déjà
19h30. « Où est Maxime ? -Il est resté dehors pour jouer au foot. -Bon…, il m’a dit que le bouquet de roses était pour une amie ;
je peux en savoir plus sur cette « amie » ? -Mais quelle amie ? Et quel bouquet ? » François se disait que c'était la dernière fois qu'il mêlait
quelqu'un de la famille à ses histoires intimes. Mais Élodie continua,
élevant davantage le ton. « Surtout, ne fais pas ton ignorant, je sais très bien que tu
mens ! lui déclara-t-elle. -Bon, d'accord, j'ai envoyé Maxime chercher un bouquet de fleurs pour
Jessica, c'est son anniversaire et alors ?… -Quoi…, tu envoies des roses rouges à Jessica pour son anniversaire !!
Alors qu'à moi pour mon anniversaire, tu ne m'as rien offert me disant
seulement que tu m'offrirais quelque chose plus tard !!!
s'exclama-t-elle très en colère. -Bon c'est d'accord…, tais-toi, tu cries trop fort. On parlera de ça
plus tard ! répondit-il sur un ton agacé. -Tu… n'es qu'un… qu'un… MONSTRE !, parvint-elle à dire tout en
pleurant. Élodie sortit par la porte qui donnait sur la plage et partit en
courant et en continuant de pleurer. Tout à coup, le téléphone se mit à
sonner, François décrocha : « -Allô ! -Oh !! Ne crie pas si fort, c'est moi, Virginie ! Ça
va ? Je pourrais venir chercher Maxime demain vers 16 heures ?
C'est d'accord ? -C'est parfait, dit-il d'un ton presque assuré. Bon, bien alors,
Virginie, à demain, et il raccrocha. » Pendant ce temps Élodie pleurait toutes les larmes de son corps, elle
était allongée sur le sable que la mer mouillait à chaque coup de vague. Elle
avait honte de François et de Jessica, elle était totalement submergée de
chagrin. Elle rentra, ses yeux étaient rouges mais elle essayait de le
dissimuler. Le dîner se passa très calmement, le silence régnait, on
entendait presque les mouvements de la mer. Le lendemain matin, Maxime
commença à faire ses valises, mais ce qui l'étonna, ce fut que François était
en train de faire la cuisine, ce qui n'était vraiment pas habituel. Il préparait le déjeuner, qui se passa lui aussi très calmement.
François et Élodie essayèrent en vain de paraître le plus naturel possible.
Pendant que Maxime, lui, essayait de mettre un peu d'ambiance dans cette
atmosphère tendue, François devinait la douleur que pouvait ressentir
Élodie : quant à celle-ci, elle imaginait son mari aux côtés de Jessica
et ne pouvait s'empêcher de ressentir de la haine envers Jessica. Dans l'après-midi comme prévu, Virginie vint chercher Maxime qui fut
heureux de retrouver sa maman. Celle-ci aussi trouva François très bizarre
car ce fut lui qui accompagna Maxime à la voiture. Il ne proposa pas à
Virginie de prendre un café. Alors les deux bretons repartirent pour Rennes,
Maxime garda le silence, Virginie s'en contenta. François profita d'un moment
de solitude pour téléphoner à Jessica : « Allô, Jessica ? demanda François. -Oui, c'est toi ? -C'est moi, ton amour de toujours ! -Ah ! Alors tu lui as dit quelque chose ? -Oui, allons au restaurant ce soir ?! Qu'en dis-tu ? -Oui, bien sûr ! Où ? A quelle heure ? -Hum…, au « Duguay Trouin » comme d'habitude, vers 21 h, ça
te va ? Le soir venu, François partit rejoindre Jessica et tous les deux se retrouvèrent
dans leur restaurant préféré. En semaine, il y avait généralement peu de
monde. Jessica et François mangèrent des huîtres et burent du Muscadet, il
devait être 1h du matin quand ils décidèrent de partir de St Gilles Croix de
Vie vers St Jean de Monts. Élodie quant à elle était partie faire un tour pour se changer les
idées. Elle aperçut François et Jessica dans son restaurant favori et vit
François offrir le bouquet de roses rouges à sa maîtresse qui le remercia
aussitôt d'un tendre baiser. Élodie n'en croyait pas ses yeux, son mari la
trompait… Elle partit du restaurant en larmes, courant à travers les rues de
St Gilles Croix de Vie. Quant à François et à Jessica, ils roulaient paisiblement profitant
de cet agréable moment ensemble quand soudain à l'entrée de St Gilles Croix
de Vie, pas loin du 35, Impasse des Mimosas, quelqu'un ou quelque chose
heurta la voiture, François et Jessica s’empressèrent de sortir de la
voiture. D'une voix sans timbre et sans couleur, François déclara : « Mais… c'est Élodie »… Flavien Gouverneur |
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