SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°44
Septembre-Octobre-Novembre-Décembre 2014
Illustration
BD page 2
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Patrick MERIC
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JEUNES |
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Hommage à Mme Paule LEFEBVRE page 3
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Régine DHOLLANDE |
Les SDF
page 3
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Paule LEFEBVRE |
La fête foraine page 4
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Association ALEXIS |
La fête forestière …page 5
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Association ALEXIS |
Le gala de danse page 6
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Association ALEXIS |
HUMOUR-PATOIS |
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Amuserie
page 7 |
Jean François&Christophe
SAUTIERE |
Poésie Coquine
page 8 |
Inconnu |
Pluriel Méconnu
page8 |
Inconnu
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Dictionnaire
Humoristique page 9 |
Anonyme
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Le Bellâtre page 9 |
Muriel MARIN
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Pensée
page 7-9-13 |
Hector MELON d’AUBIER
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ADULTES |
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Ma douce page 10 |
Bernard SIMON |
Douceurs page 10 |
Jérémy DESSAINT |
Un Poème page 11 |
F. KUROVIAK |
1917 page 11 |
Roger DEVILLERS |
Histoire d’un
Amour page
12 |
Julien BURY |
Environs page 12 |
M.A LABBE |
Matador page 12 |
Hertia MAY |
Premier Sourire
page 12 |
Geneviève
BAILLY
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Novembre 2011
page 13 |
Thérèse LEROY |
L’Automne page 14 |
Marcel LESAGE |
Bleu comme les yeux page 14 |
Albert JOCAILLE |
Les Oiseaux page 15 |
Jeanne FOURMAUX |
Plus que des
miettes page15 |
Christelle
LESOURD |
Sangria page16 |
Hertia MAY |
Depuis page 17 |
SAINT-HESBAYE |
Jean l’Ecrivain page 18 |
Jean Charles JACQUEMIN |
La Maison de
Campagne page
19 |
Gérard ROSSI |
Embouchure - Appel page 15&19 |
Henri LACHEZE |
Éloge de
l’Amitié - Méli-Mélo page 19-29 |
Geneviève BAILLY |
Aldebaran page 20 |
Maria-Carméla DUHIN-CARNELOS |
La Complainte du Chômeur page 21 |
Inconnu |
Le Crématorium page 21 |
Hector MELON
d’AUBIER |
NOUVELLE |
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Je m'appelle Séléna
Héra page 22 |
MELANIE |
Quand la nuit page 23 |
Pascal DUPONT |
On n’a pas tous les
jours 20 ans page 24-25 |
André Pierre ROUSSEL |
Moissons d’antan page 25 |
Anne Marie LOOS |
Nouvelle Sportive page 26 à 29 |
Mathilde WANTIEZ |
Eliade et le royaume magique page 30-31 |
Elsa HERIVAUX |
DIVERS |
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Infos
page 32 |
OMC |
Mots
Croisés page 33 |
Daniel SERVEAU |
Nous avons le regret de
vous informer du décès de
Mme Paule LEFEBVRE
Responsable et membre
du comité de lecture depuis sa création, elle nous apportait son érudition et
son humour.
Nous avons tous une
pensée pour elle
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HOMMAGE |
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HOMMAGE À PAULE LEFEBVRE
Notre
revue a perdu sa fondatrice. En effet
Madame LEFEBVRE était à l’origine de la CAUDRIOLE, elle en avait eu l’idée,
en avait même trouvé le titre avec tout l’humour qui la caractérisait. Et
pendant des années elle a ouvert à son domicile un Salon Littéraire où des
adeptes se réunissaient pour le plus grand plaisir de pratiquer la langue
française. Un
Comité de Lecture s’est alors formé afin de sélectionner les textes envoyés
par des amateurs de Belles Écritures et des concours furent lancés sur des
thèmes variés allant de l’Amour Courtois à l’Acrostiche en passant par la
Poésie et les Nouvelles. Celles
et ceux qui l’ont cotoyée se sont enrichis à son contact. Au
revoir Madame LEFEBVRE, au revoir PAULE Vous resterez
à jamais associée à la CAUDRIOLE. Régine DHOLLANDE Présidente
de l’Office Municipal de la Culture Adjointe à la Culture |
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LES SDF A LA MAISON |
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Ici l’on squatte, très librement, Les jeunes occupent la maison, Ils le font tous très discrètement, C’est la nouvelle génération. Ils sont là, bien après minuit, Oh… bien ! Ils dorment là jusqu’à midi, Au moins ! Des pas lourds, Un bruit d’eau, Des coups sourds, Un rideau. Puis on déboule dans l’escalier. « On ne mange pas… on file ! » « On se voit quand ? » crie la Mémé. « Sais pas, tu penses… y a pas d’heure pile ! » Et je vois de ma fenêtre La jeunesse qui s’égaille, Et les klaxons qui tempêtent, Les voitures qui, vaille que vaille, Se dégagent et se dépêtrent. À
vingt ans Sans argent Sans voiture Mais quand j’étais à la maison N’en avais cure… Je faisais la conversation. Et c’était bon ! Paule Lefebvre Caudriole n°12 |
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Amuseries |
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Le cow-boy monte à lasso de la colline. Sur l'étalage du charcutier les sauces y
sont. Le père est disparu en mer. Comme j'ai été sage, maman m'a acheté des
biscuits spéculum. Il est beau ce bambou-là. Le beau lérot de Ravel. Quand elle aperçoit son coq la poule lui fait
les œufs doux. En voyant la fermière le canard s'est réfugié
dans un coin. Il ne faut pas prendre des vessies pour des
citernes. Le sorcier s'est brûlé en jouant avec des
amulettes. Il ne faut pas mettre ses yeux dans le même
panier. Hector, je vous sers en riz ? Hector ou
Henri, là est la question. D'où est ce houx-là ? Le bar est tout bleu, le bar est tout rouge,
le bar est ouvert. Dans son sac à dos un bon randonneur alpin,
le vin et le fromage. Ce midi j'ai mangé du coco vin. J'ai vu un Maure vivant. Des petits pois écossais. Deux corbeaux s'aimaient d'amour tendre. Quand un marcheur se marie tous ses copains
lui font un randonneur. Quand j'étais jeune j'avais un sac ado. Avant les fêtes de fin d'année le gynécologue
s'est mis ovaire. El condor passa par ici, il repassera par-là. Humour, quand tu nous tiens ! Le rapace, et la souris suit. Nouvelle découverte dans le monde la
paléoanthropologie : le cyranosaure de Bergerac. Ce cyprès est si loin ! Sous la tente le moustique erre. Il ne faut pas confondre un coup de pompe sur
un pou de conque. Aujourd'hui j'ai eu la citrouille de ma vie. J'ai aperçu mon père
au quai. Le hérisson masse le dos de sa hérissonne. Il paie tout ? est-ce synonyme de où
pète-t-il ? Cézanne, ouvre-toi ! La pomme rainette est tombée sur la
grenouille. C'est la marraine d'Oléron. Georges Méliès n'a jamais utilisé de film
alimentaire. À l'appel du médecin Ambroise paraît. Jean-François et Jean-Christophe
SAUTIERE |
POÉSIE COQUINE |
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Aux premiers jours de la création Il n'y avait que deux rejetons. Adam, naïf mais beau mâle Et Ève, magnifique femme fatale... Or, il advint qu'un beau matin de
printemps, Notre radieuse Ève eut la dent ! Mais au paradis trouver un resto ? Que
nenni ! Juste un arbre avec de rouges fruits ! Du plus beau elle ne fit que quelques
bouchées ! Mais son créateur, voyant ce sacrilège, De colère lui envoya un sortilège ! Aussitôt la belle se sentit
embarrassée, De pectine, sa belle dentition s'était
entachée ! Alors, voulant se nettoyer les dents, Elle courut voir le brave Adam ! Ce dernier, nu comme un ver, Faisait sur l'herbe une sieste légère. Mais voyant arriver sa meuf bien
foutue... Il lui proposa naïvement son bel
attribut ! Dans sa bouche, notre Ève mit le doux
objet, Et se mit à frotter, heureuse, voire
transportée... Tant et si bien que de son viril nectar Adam fut soulagé sans retard... Ève finit par retrouver ses blanches
dents... Et c'est ainsi que naquit la brosse
Adam ! ! ! Inconnu du web |
Les Pluriels Méconnus... |
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Un rat ? Des goûts Un cas ? Des colles Un pont ? Des râbles Un flagrant ? Des lits Une voiture ? Des mares Un évier ? Des bouchers Un scout ? Des brouillards Un bond ? Des buts Une dent ? Des chaussées Un air ? Des confits Un beau ? Des cors Un mur ? Des crépis Un vrai ? Des dalles Un valet ? Des curies Un drogué ? Des foncés Une jolie ? Des gaines Un crâne ? Des garnis Un frigo ? Des givrés Une moue ? Des goûters Un brusque ? Des luges Un ministre ? Des missionnaires Une grosse ? Des panses Un propos ? Des placés Une cinglante ? Des routes Un fâcheux ? Des agréments Un patron ? Des spots Un délicieux ? Des cerfs Une bande ? Des cinés Un sirop ? Des râbles Un argent ? Des tournées Et ne pas oublier... Une bière ? Des haltères !!!! Inconnu du web |
Extrait du
dictionnaire humoristique De la médecine |
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ARTICULATION :
entre deux os. AUTOPSIE :
dernier interview. BEGAIEMENT :
éloquence barbelée. BRAS : le membre
qu’on offre aux dames dans le monde. CECITE : point
de vue. CHIRURGIE : art
de couper sans atouts. CICATRICE :
fermeture pour cause de réparation. COMA : la fin du
moi. FECONDATION :
l’annonce faite au mari. FIEVRE : le
Congo chez soi. FLAGELLATION :
procédé rempli de correction. FRIGIDITE : sexe
aphone. GEANT : nain
dévoyé. GLANDE :
sécréteur perpétuel de notre académie. GROSSESSE :
preuve par neuf. HOPITAL : maison
de santé ainsi nommée parce qu’on y met des malades. HYMEN : clôture
provisoire avant l’établissement d’une enceinte. IMPUISSANT :
nouveau continent. MOIGNON : membre
honoraire. PLACENTA :
extrait de naissance. QUINTE : l’accès
en toux est un défaut. SIMULATION :
imitation selon singeant. RALE : chant du
départ. SOIE :
coconnerie. IRIS : sert
parfois à séduire une pupille. VIE :
condamnation à mort. Inconnu du web |
LE BELLATRE |
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Quel bellâtre ces jours ci, Avions nous au séjour, si, Vous n'aviez pas tout découvert, Après avoir remis le couvert. Sur cette table en hêtre, S'être penché pour voir cet être, Que personne n'ose approcher, De peur d'atteindre le rocher. Haute et fastidieuse la montée, Tel un fougueux étalon à monter Nous perdions notre regard, Par ci par là, vers une autre gare. Là, où soi-disant les jeunes, Sont en fête, loin des grands jeuns, Tout comme ce bellâtre, tremble, victime, D'appel, de s.o.s, sans Vic et Tim. Quel bellâtre ces jours ci, Avions nous au séjour, si, Vous n'aviez pas tout découvert, Après avoir remis le couvert. Pourtant, nous chauffant le cœur, Par quelques mises près du cœur, Atout en as, en mille ce bel âtre, Brûlait d'un feu innocent, ce bellâtre. On le voyait pas si fougueux, Si pauvre, ruiné et si fou, gueux, Cet homme au charme indicible, Envisager une approche perceptible. Sur cette table en hêtre, S'être penché pour voir cet être, Que personne n'ose approcher, De peur d'atteindre le rocher. Quel bellâtre ces jours ci, Avions nous au séjour, si, Vous n'aviez pas tout découvert, Après avoir remis le couvert. Muriel MARIN |
MA DOUCE |
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Même si
j'essaie de le fuir, De l'ignorer, de le maudire. Se moquant de mes défenses, Inexorablement, il avance. Me dévore, me ronge et m'épuise. Face à ce mal qui me tétanise, Tu es mon unique thérapie. Tu es pareille à cette brise légère, Qui souffle sur les braises, les régénère. Puis redonne vie, joie et couleurs Au feu que l'on croyait éteint. Oui! au crépuscule de la vie, Être auprès de toi, mon unique envie. Le rêve d'autres espoirs devenu vain. Un brin de mélancolie ,un peu de peine. Aussitôt, tu me tends la main. Ton sourire, ce geste calin, Ton âme dépourvue de haine, M'entraînent vers ce chemin, Si redouté, mais l'âme sereine. Le temps désormais s'égrène; Alors une dernière fois, tu m'étreins... Plus que l'amour qui nous liait. Ce chemin parcouru tous deux, Fait d'embuches que l'on surmontait. Mais aussi d'instants merveilleux... Arrivé au bout du chemin. À toi, à la vie, je fais mes adieux. Je meurs, mais ô combien! Près de toi, je fûs heureux...
Bernard
SIMON |
Douceurs |
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Quand tu t'es allongé, Mon cœur s'est emballé. J'ai gardé mon sang froid Et je me suis occupé de toi. Dès que mes mains ont touché ton corps, J'ai valsé dans le décor. Un grand choc émotionnel S'est emparé de mon enveloppe charnelle. J'ai cherché les failles, Ces douleurs qui te tiraillent, Je les ai ainsi apaisés Avec mes doigts habilités. J'ai cherché tes points sensibles, Je les ai visé comme des cibles. Tu t'es mis à frissonner, Et tu ne t'es plus arrêté. La douceur de ta peau, Ces grains de beauté dans ton dos, C'est tout un ensemble, Qui fait que j'en tremble. Non pas de peur, Mais bel et bien de bonheur. quand tu es parti, C'est un grand vide que j'ai ressenti. Je recommencerai sans doute un jour, Si nos cœurs continuent de se faire la cour. Qui sait de ce que demain sera fait? Les temps changent, l'amour, un acte qui doit être
parfait. Jérémy Dessaint |
Un poème |
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À toi individu, je te
dédie ce poème Histoire que tu
comprennes comment faire un poème Lorsqu’on n’a pas
d’idée, c’est difficile à dire Mais un poème est
plus facile à écrire La longueur du ver
dépend des sentiments Et le nombre de pieds
n’est pas plus important Pas besoin de jouer
au chercheur Tu dois laisser
courir ton cœur Choisir un but à
écrire Si c’est une fille,
pas besoin de rougir Ne te laisse pas
influencer C’est ton style qui
doit parler Ton poème est un
secret Ne le montre à
personne Sauf à la jeune fille
concernée Qui rougira comme une
feuille d’automne. Floriane
Kurowiak Début 1997 |
1917 |
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En mille neuf cent
dix sept, ils se sont révoltés Ce n’était pas des
lâches, ils étaient décorés Ils en avaient assez
d’être des sacrifiés, D’être toujours en
ligne, avec les pieds gelés. L’on en prit quelques
cents, parmi les chevronnés Comme il faut un
exemple, vous serez fusillés Ça vous apprendra, de
l’ouvrir pour gueuler. Ai-je tiré en l’air,
ai-je tiré sur eux ? Seigneur, je ne sais
plus, j’avais les larmes aux yeux L’on répartit les
restes dans les… disciplinaires Et pour les yeux du
monde, ce fut un très beau geste ! Roger
Devillers 12 AOUT 1968 |
C'est
l'histoire d'un amour |
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Et si je vous contais un
bel amour Que l'on ne voit pas tous
les jours Tout simplement comme une
rose Pouvant se raconter en
proses Je vous remets dans le
décor Tout cela commence dehors Entouré d'un paysage
enneigé Dans un parc, on les
voyait marcher Seul sur ces chemins Ensemble ils construiront
un beau destin Ils se sont mis à se
bousculer Puis dans la neige ils
sont tombés C'était si merveilleux Ils regardaient les plus
hauts cieux Dans les bras l'un de
l'autre Ils ne voulaient rien
faire d'autre Quelques jours plus tard On les retrouve dans une
gare À se donner Leur tout premier baiser Ensemble ils ont pleins de
projets Des enfants, une maison,
se marier Ils rêves ensemble de
célébrité Dans deux domaines
diversifiés Tout d'abord dans la
couture Ainsi que l'écriture Ils rêvent d'une grande
maison Où ensemble ils se
reposeront Se réveiller dans les bras
de leur amour Ils attendent patiemment
ce jour Julien BURY |
Environs |
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Environ sept morts sur les
routes de Tikrit Quel à peu près
tragique, quel à peu près cynique Qui chuinte le glas
des erreurs sanglantes En absolvant les
frappes insolentes Environ cent morts dans les
quartiers de la ville Frappe chirurgicale,
dégât collatéral Qui, des pertes
humaines, fait le calcul glacial En bilan inachevé et
triste Environ mille morts du côté
de Ninive Bavure à l’empâtement
dramatique Qui exprime le coût
humain de la guerre Déshonorant ces
comptables de mépris Honnies soient les
confrontations périlleuses Honnies soient les
fréquentations délictueuses Honnies soient les
conjugaisons incestueuses Honnies soient les
alliances irrespectueuses Et honte à ceux qui utilisent
des mots Si peu faits pour en
épouser d’autres… Marie
Antoinette Labbe |
MATADOR |
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Le Matador Le matin dort Près de sa reine Dans une arène Les draps qui bougent Sont satin rouge De muleta. Hertia
May |
PREMIER
SOURIRE |
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Une rose
au jardin pareille à ton sourire, Ö toi
petite-fille en ton berceau soyeux, Une rose
emperlée, il m’est doux de l’écrire, Avait la
candeur de tes yeux Geneviève BAILLY |
Novembre
2011 |
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Dans les chemins de campagne,
des parfums de sous-bois s’enroulent dans la brise, enivrants. Soleil dilue sa lumière sur
des tapis somptueux écaillés d’arcs-en-ciel. C’est comme s’il venait
embrasser une dernière fois Dame Nature pour lui faire ses adieux :
c’est une lumière douce, dorée et vaporeuse, tamisée, qui se fond sur toute
chose, apaise nos sens et sublime nos esprits. C’est comme si la terre
revêtait ses habits de fête à la gloire de son astre. Soleil, le cœur brisé, se
répand en larmes de lumière qui viennent s’éparpiller sur les ramures des
arbres. Soleil blême, doucement,
partage ses derniers jours de magnificence au cœur frileux de l’automne. Des larmes de soleil saignent
et ruissellent sur les feuillages. Mais là, sur les champs
fraîchement labourés, qu’est-ce donc que cette nappe miroitante à perte
de vue ? Ce ne sont que vagues luisantes qui ondulent et tremblent au rythme
du vent léger. Approche-toi plus près et regarde attentivement ! Des ouvrières habiles,
patiemment, ont tendu leurs fils tout le long des sillons. De savantes
brodeuses ont tissé de gigantesques filets pour recueillir cette manne
céleste qui vient se piéger en nuages de moucherons. Et puis soudain, au détour du
chemin, j’ai senti comme une présence et je me suis retournée : mais
oui, bien sûr, le promontoire où se dresse le calvaire !... Regarde
là-haut ! Lève les yeux plus haut encore et tu verras Jésus crucifié sur
sa croix… Ressens-tu cette impression bizarre au fond de tes
entrailles ? On se sent aspiré comme dans un vertige, on a l’impression
d’être hors du temps… Et cette croix se détache sur un bleu si bleu, si
profond, que c’en est presque déroutant, surnaturel. C’est comme un tableau
qui semble nous dire « Vois comme la terre est belle et parfaite !
Respecte-la et vis en elle et avec elle ! » Thérèse Leroy |
PENSÉE
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- Vos avez dé z’yuz si bio que çou qu’j’y vos y
m’émervelle, vos n’povez pon savir ! - Ah, wai ! Ché quo ? - Euj vos d’dins qu’euj
sus bio !!! Traduction : Vous avez de si jolis yeux que ce
que je vois m’émerveille ! Oui ! C’est quoi ? Je vois que je
suis beau !!! HMA
D’une
femme à son mari qui boit. - Dis meu tiot, té connos ch’eul différince qu’y n’a
inter ch’eul lin-ne et pis ti ? - Ben nan ! Euj vos pon ! - Bin ch’el lin-ne ché in astre et ti in
désastre ! - Pouquo t’eum dis cha, ti ? - Pace qu’eul lin-ne all é plin-ne tous lé mos, mé
ti ché tous lé jors !!! Traduction :
Dis-moi, tu connais la différence entre la lune et toi ? Non, je ne vois
pas. Et bien, la lune est un astre et toi un désastre. Pourquoi tu dis
ça ! Parce que la lune est pleine une fois par mois mais toi c’est tous
les jours ! HMA Pour
un homme qui prie… - Cha fait longtimps qu’vos prié d’vint vo
mur ? - Wai ! D’pus choxinte chonque ins ! - Et vo prières y s’réalis’tent ? - Nan ! Jé l’impressian d’parleu à in mur… Traduction :
Cela fait longtemps que vous priez devant votre mur ? Oui ! Depuis
soixante cinq ans ! Et vos prières se réalisent ? Non ! J’ai
l’impression de parler à un mur… HMA |
L’automne (Chanson) |
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Après l’été, voici l’automne, La vie devient plus monotone, Le soleil fait grasse matinée. Le soir, il rogne les journées. La terre a donné sa moisson, Elle s’ouvre à de nouveaux sillons. Les hirondelles, sur les fils Nous disent : au revoir en avril. Les bois se couvrent de dorures Avant de perdre leurs parures, Les derniers vols des martinets Dansent la valse des regrets. Après l’été, voici l’automne, J’espère qu’il ne manquera personne Autour des tables retrouvées Du jeune foyer des aînés. Qu’importe ce qui nous réunit : Cartes, tricots ou bavardage C’est d’abord notre compagnie Qui nous met la joie au visage. Nous allons revoir nos amis, Leurs yeux remplis de sympathie, Parler de nos petites misères, Des personnes qui nous sont chères. Nous avons vécu notre été De notre vie, voici l’automne, Aux souvenirs du temps passé, Il ne faut pas qu’on s’abandonne. Les jeunes continuent de changer La terre que nos pères ont laissée. Gardons-nous de les critiquer C’est nous qui avons commencé. Nous avons, chacun notre tour, Connu la joie et la souffrance, Il nous faut apporter toujours Beaucoup d’amour et d’espérance Car jamais le temps ne s’arrête, Pensons à ceux qui ne sont plus Et à tous ceux qui n’ont pas su Nous rejoindre en ce jour de fête. Après l’été, voici l’automne, C’est tout mon cœur que je vous donne. 1970 Pour les aînés Marcel Lesage |
BLEU COMME LES YEUX |
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Dans le bleu des tes yeux J’ai croisé en chemin Un amour bien heureux, rejoignant mon destin. Dans le creux de ta main J’ai trouvé à mon tour Les sillons de demain, Apportant les beaux jours Dans le bleu de ta vie, J’ai retrouvé l’espoir. Celui des jours moins gris, En lesquels je veux croire. Dans le ciel de l’été, Mon bonheur est présent, Depuis ton arrivée. Et mon cœur en chantant, A laissé derrière lui Tous les mauvais printemps, Qui étaient en ma vie. 28 avril 1984 Albert JOCAILLE |
Les oiseaux |
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Le printemps s’étant annoncé Les couples d’oiseaux se sont formés, Cherchant un endroit tranquille Pour y construire leur nid. Ensemble ils s’activent et travaillent En façonnant sans relâche Leur nid qui devra être prêt Pour leur prochaine couvée. Deux à quatre œufs étant pondus C’est avec une extrême sollicitude Que les femelles couvent depuis quelques
semaines, Dans l’attente que leurs oisillons
paraissent. Pendant ce temps pour nourrir leur compagne Les mâles partent à la chasse Leur ramenant dans le bec un insecte Attrapé au vol ou dans l’herbe. Sortant de l’œuf, dodus, nus et rosés, Les oisillons sont enfin nés Ils ressemblent à leurs parents Et déjà réclament leur pitance. Puis viendra le jour où, couverts de plumes, Ils deviendront des adultes Qui, peu à peu, ayant appris à voler, Partiront vers de belles et longues
randonnées. Jeanne Fourmaux |
Plus que des miettes |
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Les regrets ne servent à rien Tu as choisi ce chemin Moi, de te prendre la main En pensant au lendemain Avant toi, je relevais la tête Maintenant, il ne reste que des miettes C’est comme une rose Belle dès l’aurore Alors, on l’arrose La place dans un écrin d’or Mais, dès que la nuit s’annonce Elle perd de son éclat Et dans notre chair, ses épines s’enfoncent Mes pensées vont vers toi Alors que mon cœur se débat Aurais-je perdu encore foi ? Envole-moi, Je suivrai tes pas Ne reviens pas, Il fait déjà trop froid Tout semble contradictoire Quand il ne reste aucun espoir Petit à petit, je reprends le rythme de ma
vie Qui semble rimer avec monotonie Avec ses longues nuits d’insomnie Quand tout est gris Tel était le prix D’un amour impossible Puisque inaccessible Pourtant, je t’aurais donné ma vie… Christelle Lesourd |
EMBOUCHURE |
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Trois
feuilles mortes allaient lentes dérivant Sur
le fleuve boueux qui regagnait la mer. Il
pleuvait, il ventait, il neigeait en amont Et
les feuilles allaient sur les reins des eaux troubles Vers
la mer et leur mort et leur sève nouvelle. Et
mon regard posé sur leur coques légères Allait,
allait vers la mer énivrante. Il
avait plu, neigé et venté en amont. Mes
années mortes allaient lentes dérivant Vers
le vertige ivoire d’un espace sans heure. Henri LACHEZE |
Sangria ! |
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Fin d’année scolaire, rue Barbusse : les braises et brandons
rougeoient sous le grill d’un barbecue improvisé à partir d’un demi-cylindre
de tôle. Les biscuits apéritifs circulent parmi les profs attablés. Une
collègue apporte un énorme récipient où morceaux de fruits nagent dans un
mélange odorant : la FAMEUSE SANGRIA ! Et le jeu commence où il
s’agit de deviner les ingrédients. Fruits de saison sont rapidement
identifiés. Bien entendu, je surprends la réalisatrice de ce breuvage en
précisant la présence de porto, de kirsch, et en démasquant les épices :
clou de girofle, cannelle, gingembre. J’insiste en ajoutant que je n’ai pas de mérite, réalisant moi-même
des mixtures à certaines époques ! En 1998, lors d’une journée d’astronomie à Quiévy, nous nous étions
installés derrière quelques appareils d’observation. Vinrent à notre
rencontre maire et adjoints. Le responsable communal m’appelant par mon
prénom, je me dis qu’il me connaissait par les journaux ! En aucune manière : il me raconta qu’il venait chez moi, avec
ses copain du CET, goûter les « gouttes » et autres liqueurs !
Alcoolats de noix, mélanges à la poudre d’amande, rhum parfumé au café et à
l’orange, etc. C’était dans les années 70 ! Il me revint cette histoire de sangria, étouffée par les années,
restée dans les tiroirs. Un de nos meilleurs copains fêtait ses dix-huit ans. La salle des
« Anciennes Ecoles » fut réservée auprès de la Mairie. Le copain,
JP. B., installa ses jeux de lumière : chenillard, stroboscope, etc.
(reconnaissons que les anciens montages d’Henri étaient dépassés !) Le bar installé à l’entrée servit à placer le tourne-disque et les
disques 33 ou 45 tours. Pêle-mêle, on y trouvait les tubes des Beatles, Rolling Stones,
Kinks, BTO, Nillson, CCR, Moody Blues, Procol Harum, etc. Un dispositif chauffant de l’huile colorée projetait des images
psychédéliques dignes des soirées du Pink Floyd, de Soft Machine, de
Tangerine Dream, sur le mur. La musique battait son plein : peut-être
Silver Machine d’Hawkwind chauffait la salle ! D’autres copains arrivèrent avec une jarre (empruntée à la mère de
l’un d’entre eux). Bien entendu, ce récipient de terre cuite contenait une boisson
indispensable à l’ambiance de la soirée. Bref, il s’agissait de la FAMEUSE
SANGRIA ! D’où venait la recette ? Aujourd’hui, certains se perdent encore
en conjoncture ! Une certitude : le mélange de fruits brillait par sa rareté. Il
y avait bien quelques morceaux de pomme, de poire, de banane, ou de fraise
servant d’alibi ! La dite jarre trôna sur le comptoir, jouxtant les pochettes de
disques. Les invités se pressèrent rapidement avec leur gobelet pour se
servir du divin nectar. Les inventeurs de la sangria : SL et CM, on s’en doutait déjà,
avaient été laxistes quant à la composition alcoolique de l’élixir. Ils
avaient vidé plusieurs bouteilles de rhum, kirch, porto et de vin tout de
même. La musique battait son plein, les copains évoluaient sur la piste au
son des Martin Circus, Triangle (ah : le fameux peut-être
demain !), Bee Gees, Johnny, Mike Brant… Parfois, certains invités sortaient pour se rafraîchir les idées,
pour avaler de l’eau du robinet de la cour, pour s’allonger sur un banc. La sangria commençait à faire ses ravages et une sorte de
« samu » embarquait les convives fatigués pour les
reconduire ! Une brume alcoolisée flottait dans la salle quand survint
un autre copain attiré par la lumière. Ça faisait bien dix ans que certains
ne l’avaient pas vu au village. Par contre, A. était déjà fatigué !
Voulut-il déplacer la jarre ? Voulut-il se servir au goulot ? À la
régalade ? Toujours en est-il que la jarre se fracassa, en partie sur la
table, en partie sur le sol, répandant une marmelade odorante sur les
pochettes de disque (certaines restent aujourd’hui encore imprégnées !
n’est-ce pas, Claude ?). JP, en partie assommé par les vapeurs de la soirée, me tendit les
clefs de la salle, avant d’être emmené par ses copains dans la voiture. Les survivants de la soirée se démenèrent afin de rendre la salle
dans un état acceptable. Le lendemain, un mariage se tenait et les lieux ne
devaient pas se ressentir des relents de la veille. Les fenêtres restèrent
ouvertes toute la nuit. Certains, pas assez abattus des frasques de la nuit, tentèrent encore
de s’inviter à une boum locale ou dans un village voisin. Bref glossaire : Anciennes Ecoles :
salles communales qui servirent de salle de répétition pour l’harmonie
municipale bertrésienne, de salle de réception lors des vins d’honneur, etc. Hertia-May |
Depuis |
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Depuis longtemps, vous le voyez ce matin de
vos plaines, Les moineaux Des glèbes ensorcelées ne volent plus à
perdre haleine, D’en haut Vers l’horizon vert de buis, chercher et
manger encore Baies et fruits Dans l’or des mousses sensuelles une âme de
corps Sans abri. Quand du nid des charmes s’effritent les œufs
de l’être En larmes J’entends à vauvert des forêts, du pied même
des hêtres Une arme Plus terrible que pierres à feu, fusils,
mines, dynamite, Avancer À pas d’ondes géantes, ces moisissures de
musique Vous juger. Saint Hesbaye |
Jean, l’écrivain |
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Tu n’as qu’une excuse ! Écrire les
livres qu’on a envie de lire, tu es un inventeur capable de recréer
totalement un univers à toi. Tu as toujours deux idées : l’une pour
détruire l’autre. Ecrire de ce qu’on ignore, de ce qui n’existe
pas, finit par vous l’apprendre et le décrire. Dans ta main qui parle dans l’écriture, nos
yeux entendent les paroles. Ton livre sur la guerre d’Algérie est celui
qu’on retrouve toujours plein après l’avoir vidé. Tous les grands écrivains sont de grands
lecteurs du dictionnaire, ils nagent à travers les mots. Dans le silence des mots sur des pages
blanches, ton livre inachevé ! Qui pourra le lire ? Ton frère, Charles le poète ! L’oubli est la condition indispensable de la
mémoire. Le miroir ne reflète pas l’autre côté des
choses. De rester en vie, un de mes passe-temps
favoris. On meurt par manque de savoir-vivre alors que
la vie est une maladie sexuellement transmissible. J’assiste à ma mort avec les forces entières
de ma vie. C’est par sa mort parfois qu’un homme montre
qu’il était digne de vivre. Je commence à revivre avec mon passé. Je me suis laissé à laisser tout traîner, les
choses, les objets, ma vie aussi. Vivre sans amis,
c’est mourir sans témoins. Ce parfait bonheur passe comme une fleur. Décrire le bonheur c’est du chagrin qui se
repose. L’Avenir n’appartient qu’aux malades bien
portants. Continuons à prêcher la bonne parole dans nos
écritures. Charles-Jean Jacquemin |
La Maison de Campagne |
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À la maison de
campagne, au bout du jardin Le clapotis de l'eau
du ruisseau Chante au milieu des
roseaux. Doucement le temps
s'écoule : on y est bien ! Une eau de source
intarissable Fait de ce lieu
l'agréable. Des peupliers presque
centenaires Bordent ses rives
altières. L'eau y est claire. Il y a un parfum dans
l'air. On se sent à l'aise, Entouré par des
champs de fraises C'est ainsi qu'à la
campagne, Le stress de la ville
s'éloigne Dans le calme qui
accompagne Une belle journée
avec sa compagne. 18 Août 2009 Calonne Ricouard Diplôme de poésie : néoclassique 4ème prix Gérard Rossi |
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Éloge de l’Amitié
Quittons ami sincère, Une contrée austère! Par le doux vent serein Dans le trèfle et le thym Allons avec bonheur Chercher les mots du coeur. Sur un autre versant L’amitié, cette fleur, A de tendres couleurs. Quand brûleront nos doigts Nous reprendrons la plume; D’une muse complice S’en reviendra l’humour; Au plus fort d’un silence Renaîtra l’éloquence! Nos barques bord à bord Glisserons sans nuages Loin des crues de l’amour... Nous verrons refleurir Bien plus loin que l’automne, Dans nôtre âme éclairée Cette fleur, que personne, Ne pourra nous ravir. Geneviève
BAILLY |
MÉLI-MÉLO
Danse des images Déjà conquis on s’élance Dans le bal des
mots ! Cœur à l’horizon ! Et revoici Cupidon Qui tente sa chance Comme un chant triomphant Des mots à bras le coeur S’évadent du silence Illuminant la nuit De ma plume endormie. Par la porte du jour Entrer en poésie Comme on entre en amour… Geneviève BAILLY |
APPEL |
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On
frappe ! Est-ce le vent ? Est-ce la
pluie ? Est-ce une branche ? Est-ce un
volet ? Est-ce une porte ? On frappe…
et si c’était Un homme
seulement ? On a
frappé, était-ce… Mon cœur tout simplement ? Henri
LACHEZE |
Aldébaran |
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Des yeux si
larmoyants de bonheur ou de peine Un regard attachant
qui vous tient en haleine. La vie s'en va semant
des lendemains qui chantent Aujourd'hui comme
avant se cache une âme aimante. Un jour elle
apparaît, apporte sa douceur, La cueillir désormais
peut parfumer un cœur... Nul n'en veut, tous
l'écoutent, Seule, aimée, dans la
foule Rien n'efface son
doute : Sa vie file et
s'enroule Autour d'une
quenouille En écheveau de laine, En jours tristes qui
rouillent Ses doigts dans les
mitaines... Cessons les pleurs,
écrire et lire, ces bienfaits Apaisant les soupirs,
offrent aux uns la paix. Pressés d'autres s'en
moquent, Préférant pianoter Des lettres
équivoques Sur des écrans
suspects... Quand l'un rit,
l'autre gémit cherchant le réconfort. Asséné de douleurs,
il se plaint de son sort... Le monde est sourde
oreille : il s'occupe à cliquer, Message sans pareil,
ne sait plus écouter. L'humain désemparé,
réclamant un secours, Peut-être toi, qui
sait ?? Qu'auras-tu en retour ?? Si la vie va semant
des lendemains qui chantent, Aujourd'hui comme
avant tu verras l'âme aimante : Elle t'apparaîtra
t'apportant sa douceur Ses parfums, ses
attraits pour consoler ton cœur... La cueillir sans
tarder est le meilleur conseil Que l'on puisse
donner à qui reste en éveil. Elle naît pour aimer Pour effacer la
haine, Quand pleure l'opprimé Quand l'éclair se
déchaîne. Puisqu'elle tend la
main, ne sois pas plein d'orgueil !! Ouvre-lui ton chemin,
offre-lui bon accueil !! Sois humble devant
elle, Devant sa pureté, Sa bonté étincelle Dans ton obscurité. La nuit donne une
étoile A qui supplie le
ciel, Et lui tisse une
toile De bonheur et de
miel... Dans la constellation
du Taureau, la 14e étoile, des plus brillantes du ciel est...
Aldébaran... Maria-Carméla Duhin-Carnélos 25/09-01/10/2013 |
La complainte du
chômeur |
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« Chaque jour, il attend impatient Une lettre, une réponse favorable, En quête d'un travail satisfaisant. Les heures passent interminables Quand soudain la sonnette retentit, C'est le facteur qui glisse une lettre. Il devine déjà ce qui est écrit, Cependant, un espoir le pénètre. Durant un instant avant de l'ouvrir Il tient serré entre ses mains le destin. Du travail pourrait bien le guérir Avant qu'il ne s'engouffre dans ce ravin Du désespoir qu'est le chômage. De ses doigts fragiles et tremblants Il ouvre la lettre avec courage Un seul mot cruel, désobligeant Semble le blesser, l'anéantir. Un mot dont les six lettres sonnent mal Le fait pâlir et plus d'une fois souffrir. Il vient de recevoir une violente
rafale : Amertumes, déboires ou désillusions, Rien ne lui est permis, même pas le travail. Il n'y a pas de période d'incubation Pour ce nouveau fléau qui le tenaille. Il n'y a que l'espoir pour prétendre Un jour trouver le labeur qu'il mérite. Comme dans un labyrinthe il faut comprendre Et trouver la sortie, vite, vite, très vite. Bientôt le visage blême couleur suicide Des larmes plein les yeux Il se jettera du cinquième dans le vide. Ce jour-là, il faisait beau ; le ciel
était bleu. Il était beau, jeune et bien bâti Mais las d'éplucher les journaux, De voir son ciel toujours gris, Il est tombé comme un pauvre oiseau. Ce matin, une lettre lui était destinée. A l'intérieur, il y avait l'avenir, Une belle place dans une grande société. J'essaie d'imaginer son sourire Le cœur noyé dans mon chagrin. Le mot qui pour lui sonnait si mal (Regret » remplit sa tombe à
Saint-Quentin. Il était jeune, se prénommait Pascal. » 1984 Auteur inconnu |
Quand
la nuit... |
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Quand
la nuit me propulse à l’infini des étoiles, quand je regarde autour de moi le
firmament éclaboussé de lumières souriantes et enviées, quand le repos
devient pluie chaude d’espoir, quand le ciel s’étonne encore de mes vœux si
simples lancés à quelques comètes trop rapides et trop jeunes, quand les
astres se conjuguent dans mon présent pour guider mon futur, alors je peux
dormir enfin... Mes
pensées s’unissent pour refabriquer mes rêves encore. Si la lune s’inquiète
et tarde à s’oublier derrière la colline, elle redessine mes ombres préférées
qui dansent sans faiblir contre les murs libres dans l’évasion de ma prison
de sommeil. Quand
mes yeux se collent pour ma dernière prière de la journée épuisée, quand le
clocher lointain se fait métronome du temps et donne au silence sa chanson
des heures, quand les silhouettes vides sont mortes parce que la nuit sait
les effacer sans les plaindre, quand mes draps blancs se tendent dans la
brise du soir, alors ma barque gonflée d’espoir glisse sur l’onde magique de
lendemains meilleurs. Et si les îles lointaines sont désertes, inhabitées, il
n’en est qu’une que je cherche encore. Il y a tant d’étoiles affichées dans
cette voûte, je serai assez leste pour attraper et conquérir la mienne. Je la
connais tellement... Je connais tous ses contours... tous ses détours, tous
ses tours... Je connais le grain de sa peau, si belle plage pour le naufragé
que je voudrais devenir et pour me coucher contre sa douceur... Mais je
voudrais connaître la chaleur qu’elle diffuse si bien, la frôler du bout des
doigts, pour croire que je touche mon rêve enfin. Et sa mer est d’un bleu...
Je pourrais m’y baigner sans trêve et oublier de respirer pour goûter tous
ses parfums jusqu’à tomber, jusqu’à couler... Je pourrais m’y noyer en
souriant... Je sais ses plus doux coquillages cachés tout au fond de ses
abysses... Je sais encore les tonnes d’or qu’elle protège en gardienne,
jalouse de ses trésors, mon île... Et
puis, la lande blonde court jusqu’à son horizon sans grève. Son soleil ne
dort jamais, il la fait briller si fort qu’elle doit bien éclairer quelque
part, si haut que ma tête s’étourdit, dans les heures de sa recherche. Des
champs de fleurs aux mille saveurs, pour ma lune sans miel, se caressent avec
le vent, en complices, pour mes narines affamées... Des sources d’eaux
claires, si pures, si fraîches que les poissons ne meurent jamais, se
*cascadent en riant ou murmurent la douceur en se cachant dans les pierres
arrondies. Ses oiseaux apprivoisés, dans leur chorale, se pavanent et
s’autorisent des compétitions de plumes si légères qu’un poète ne saurait
qu’écrire ses plus beaux mots, ses plus belles phrases et la somme de tous
ses espoirs dans les couleurs infinies. Quelques mouettes s’entêtent aussi
pour tous ces jours de fête et permettent à mes yeux émerveillés de regarder
leurs évolutions planantes sur toutes les crêtes. Les vagues se brisent sans
se blesser et chantent des refrains, mes refrains qui trottent, qui galopent
dans ma tête à marée haute. Ses arbres portent des fruits défendus mais
comment ne pas succomber au désir de croquer dans la chair ? J’ai
tellement faim... Comment l’approcher sans piétiner cette plage immaculée, de
ma trace gênante ? Comment toucher le sublime sans l’offenser d’une
empreinte ambiguë ? Mon
île... Ma tentation... Elle m’attend sans doute, peut être... La carte du
ciel m’appartient pour tout ce que je pense d’elle et pour toutes mes nuits.
Pour tout ce qui me fait avancer, pour tout le vent que je peux souffler dans
mes voiles, je veux croire que… tu existes vraiment, sans mirage, sans
vapeurs d’alcool, sans la fumée planante de mauvais cauchemars... La lune
bienveillante s’est voilée de pudeur derrière un nuage blanc, passager sans
pluie, et la nuit noire s’engouffre dans mes yeux remplis d’étoiles courantes
et filantes, si pressées de remplir et de tisser la voie lactée. Les
voiles affalées dans un golfe clair, les espoirs enfin endormis, la carte
maîtresse des astres repliée pour quelques heures, un marin perdu, sans
escale depuis trop longtemps, sans attache et sans port, navigue en solitaire
et dérive aux confins de ses rêves bleus. Des pépites de sel, collées à sa
peau, brillent dans l’ombre quand la lune mutine vient l’éclairer un instant.
On peut y compter les étoiles... Pascal. 250507 * Du verbe cascader (Je fais comme je veux,
c’est Mon île.) |
Je m'appelle Séléna
Héra et ceci est mon
histoire |
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Chapitre 1:
Commencement: Si vous avez lu mon introduction avec impatience, je vais
maintenant vous tempérer. Mon histoire n'est passionnante que si vous en connaissez tout,
donc je vais vous la racontez. Vous connaissez ma date de naissance ainsi que le lieu mais vous
ne savez rien sur mon enfance. En venant au monde, j'ai du me frayer un
chemin dans le ventre de ma mère pour sortir. J'ai cassé ses cotes, sa
colonne vertébrale et lui ai fait perdre beaucoup de sang mais sans le
vouloir. Je ne pensais pas à mal, mes parents le savaient. Maman était en train d'agoniser, quand papa la mordit. Durant
des heures, il m'expliqua qu'elle irait mieux plus tard et que j'allais
devoir patienter quelques jours avant de la revoir. Malgré ma très courte
existence je compris que c'était de ma faute que maman était blessée. Mes
premières larmes commencèrent à couler. - Ne pleure pas ma petite Séléna. Mallie et moi savions que
c'était risqué et finalement tout c'est déroulé comme nous le pensions. Ne
t’inquiète plus ma chérie, tu es ce que nous rêvions depuis le début. Ta
maman et moi t'aimons tellement! Endors toi petit ange. Me rassura-t'il. Papa fredonna une chanson et me berça doucement. Je me sentais
rassurer et heureuse car ma famille m'aimait. Je m’endormis rapidement en
pensant à maman. Le lendemain matin, je voulus rejoindre mon père. Je me mis
debout sur mes pieds et avança le plus naturellement du monde. Papa me regarda
stupéfait et éclata de rire. Je décelais tout de même une étincelle de peur
dans son regard. Il n'y avait pas que cela. Je ne parlais pas encore mais
retenais très facilement les mots employés par mon entourage et comprenais
leur sens. J'étais aidée par mes facultés vampiriques qui me permirent de
passer ces passages de ma vie beaucoup plus facilement que la normale. Pour
toute nourriture, j'avalais quotidiennement une poche de sang que mon père se
faisait une joie de voler à l’hôpital le plus proche. Enfin arriva mon 3eme jour de vie et le jour où maman se
réveilla. Le matin c'était passé comme la veille et papa m'apprenait de
nouveaux mots. Dans le silence de la forêt, nous entendîmes soudain un
souffle de vent. .Louis ? Louis où est tu? .Mallie ? Papa partit en flèche
m'attrapant au passage. Maman était réveillée !!! la joie de la revoir
explosa en moi. En arrivant, on la découvrit sur le sol nous regardant
bizarrement. .Louis ? C'est Séléna ? Je ne la
reconnais pas. Elle a tellement changé! Tu es sûr que je n'ai dormi que 3
jours ? Lui demanda t'elle apeurée. .Oui c'est notre fille et tu
découvriras qu'elle a d'autres dons que celui de grandir à vue d’œil. Ne
t’inquiète pas. Après tout elle est à demi-vampire. Malgré son ton rassurant je savais qu'il s'inquiétait aussi. Ils
partirent pour la 1ere chasse de maman pendant que je tentais de casser des
petits cailloux. La manière dont ils s'écrasaient dans la paume de ma main comme
du vulgaire papier, me fit rire. Mon 1er rire... je m'en rappellerai
longtemps car il ressemblait à une musique cristalline. Mes parents
arrivèrent à la seconde où il se termina. Ils avaient l'air fier de moi.
Maman avait failli tuer un randonneur mais heureusement papa est intervenu à
temps. Elle s'est rabattue sur des élans. Maman voulut me prendre dans ses
bras mais papa l'en empêcha. J'avais du sang humain dans mes veines (encore
une différence avec les vrais vampires), cela pouvait être dangereux. Il
allait falloir patienter pour avoir de vrais contacts mère-fille. Je faisais mes nuits dés le début ce qui amusa énormément mes
parents. C'est vrai après tout, c'étaient les seules personnes au monde à
n'avoir pas besoin de dormir et leur enfant dormait comme un loir ! Je
réussis à parler d'un coup au bout d'une semaine. Je ne pépiais pas et savais
même épeler les mots les plus compliqués. A suivre MELANIE |
On
n'a pas tous les jours vingt ans (II) |
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Il pleut des roses effeuillées. Défleuris sont tous les lilas. Les
cloches traînent des glas qui embuent nos paupières. Ils ne sont plus les
jours bénis où nous souriaient les pervenches ! Elles ont fui les heures
brèves de l'extase et du vrai bonheur avec les promesses d'un cœur qui m'a
pris le meilleur de mes rêves ! Mais le secret du bonheur, n'est-ce pas
de ne pas l'attendre ? Alors, on vit un amour plus joyeux, plus tendre,
pimenté par l'étonnement de la félicité. Le temps a vécu : mon
hirondelle s'en est allée à tire-d'aile vers l'immensité. Qu'est donc l'artiste sinon un chétif acteur si la pièce est
pitoyable ? Celle que nous jouons ici n'a rien qui mérite un peu qu'on
l'observe. Va donc, pauvre âme, vieille serve, d'un effort rompre ton
lien ! Au champ fleuri où les pensées s'épanouissent au soleil,
élance-toi dans le réveil des illusions insensées... C'est notre
destinée : on ne peut, tous les jours, avoir vingt ans ! Tout passe. De par le monde tout s'effeuille sous les doigts du
Temps. La vie a beau rester féconde, toujours s'enfuiront les printemps.
L'étoile file dans l'espace, un chant s'étiole sous les crépuscules d'été. La
beauté, c'est un rien qui passe... mais cependant, c'est la beauté !
Tout, de par nos âmes, se fane à l'automne des pleurs, alors que les sourires
des femmes, souvent, naissent de nos douleurs. L'espérance est une herbe
folle, le bonheur est éphémère. L'amour est un rien qui s'envole... mais
pourtant, c'est l'amour ! Nous avions vingt ans : en avons-nous foulé de ces fleurs
odorantes, violettes de tendresse et pervenches d'amour, sous nos pas égarés
tandis qu'âmes errantes, nous allions les cueillir sans espoir de
retour ! Souvenez-vous : nous ne les voyions pas et notre folle
course nous entraînait plus loin, vers ces pays rêvés où, clairs comme l'azur
et purs comme la source, nos jours s'écoulaient, peureux d'être achevés. Nous
pensions moissonner des gerbes lumineuses où seraient mêlés formes, parfums,
couleurs... Or nous n'avons pas senti, sous l'ivraie, l'arôme trop discret
qu'exhalaient d'humbles fleurettes. Lorsque nous revenons sur les lieux de notre jeunesse, des pétales
flétris nous disent à l'oreille : « Vous ne referez pas le chemin
parcouru »... tant il est vrai qu'on n'a pas tous les jours vingt
ans ! Tant qu'on ne peut nier que passe le bonheur des jours d'insouciance
comme un souffle dans l'air vespéral. Il caresse l'âme assoupie : on l'a
goûté, sans le savoir. Un jour vient où, comme en un rêve, nous revoyons le
passé lointain. Il luit là-bas, comme une grève aux premiers rayons du matin.
C'est un souvenir qui s'éveille après avoir longtemps dormi. C'est un beau
jour ; c'est une veille passée auprès d'un cœur ami. « Tant de ces
petites choses qui n'ont l'air de rien », écrivait Bernanos, « mais
qui donnent la paix ». C'est comme les fleurs des champs : on les
croit sans parfum alors que, toutes ensemble, elles embaument. Il en est
ainsi de nos vingt ans. On avait son père et sa mère tout près de soi. Chacun
suivait une chimère qui s'enfuyait à l'horizon. On revoit des jonques, les
pays de l'imaginaire. On frissonnait d'un doux émoi ; on avait de bonnes
pensées, des idéaux ; on priait sans savoir pourquoi. Puis la vie
poursuivit sa route semée de soucis cuisants. Arrive le moment, un jour, où
nous regardons en arrière, notre âme d'enfant. Nous la retrouvons, cette
heure où le bonheur régnait. Alors nous pleurons sur le temps que nous
n'avons pas compris, sur tout ce que nous avons négligé. Ah ! Ce bonheur
d'antan qui caresse l'âme assoupie : on l'a goûté, sans le savoir !
Nous sommes comme l'oiseau, l'hiver – quand la neige glisse ses étoiles sous
les arbres – qui lance un cri d'appel du fond des bois. L'oiseau qui, des
beaux jours, se souvient et, parmi la neige, cherche le nid cher qui protège
le souvenir de ses amours. Ainsi, lorsque l'hiver des ans nous fait
grelotter, quand notre âme s'interroge en vain sur la flamme qui fera revivre
son printemps, quelque chose en elle frémit, réchauffant sa vieillesse :
c'est un vieux souvenir d'ivresse qui retrouve son ancien nid ! Certes le temps affamé est un ogre sans pitié pour nos frêles
existences. Certes « on n'a pas tous les jours vingt ans »...
Parcourons le beau texte de Jean Guitton qui, dans son œuvre
« Justification du temps – L'existence temporelle », nous rappelle combien « il est bon que le temps qui nous
est laissé pour produire soit rare, qu'il soit aussi précieux que cette
existence sublime et si précaire qui ne nous est donnée qu'une fois... (alors
que le film de Lewis Gilbert s'intitule : « On ne vit que deux
fois »!)... « Ce temps, parce qu'il est court, il faut l'utiliser à
plein. Plus le temps est furtif, plus nous devons lui faire exhaler de beauté
et de bonté (…). Plus nous avons gâché le temps passé, plus le temps qui
demeure a du prix. Et il nous faut faire craquer ce petit reste en le
surchargeant d'effort et d'amour avec la plus douce efficacité. » Vivons donc ce temps d'après nos vingt ans, passionnément ; un
pari, une assurance, une oasis où, conscients de nos défaillances, de nos
limites – celles qui font partie des choses même (comme les cicatrices nous
marquent de façon indélébile) – en jetant un regard sur les cimes qui nous
dominent en nous montrant LE chemin. Alors, ce temps qu'il nous reste à
vivre, soyons-en responsables pour toujours en l'apprivoisant, comme le
pensait Antoine de Saint-Exupéry. Toutefois, chantons de bon cœur, avec notre
regrettée Berthe Sylva... « Nous n'avons pas tous les jours vingt
ans » ! André-Pierre Roussel |
Moissons d’antan |
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En automne, de beaux grain de blés À « Mère Terre » sont confiés… S’enracinant doucement au fil du temps, Frêle verdure attendant le printemps Supportant froid, neige et gel… Attendant patiemment les premiers rayons du
soleil. Dès lors activement « Dame Nature » Prépare la moisson future : De beaux épis blondissent en été… Joliment recourbés, prêts à être moissonnés. Et, bientôt sous le soleil ardent S’activent les paysans Mettant en gerbes cette belle moisson, Formant des « chaos » comme de
petites maisons Parsemant
régulièrement les champs Afin de mûrir plus rapidement… Puis le soleil ayant « œuvré » La récolte peut être rentrée : Les attelages sont préparés… Les ouvriers font les « carrées » Tirées par les chevaux courageux et fatigués Et, dans les granges sont rassemblés Ces beaux épis durement rentrés. À la dernière « carrée » On fêtait le « baromet » Posant sur le chariot une jolie gerbe de
fleurs Afin de fêter avec honneur La fin de la moisson, Terminée de belle façon. Passant devant « le rivage » Le charretier n’en menait « pas
large » Car copieusement arrosé Il devait maintenir les chevaux apeurés. Enfin arrivés à bon port Après tous ces efforts… Puis, flattant le col de l’attelage Pour les remercier de leur courage Papa les caressait de la main Leur apportant un supplément
de « picotin »… Dans la soirée tous ensemble on fêtait Autour d’un verre de vin et d’un gâteau
confectionné… Chansons, rires, histoires drôles Terminaient en beauté la moisson « cette
dure école » S’inquiétant toutefois si demain Il ne faudrait entre voisins Aller donner un « coup de main ». Anne Marie Ioos |
Nouvelle sportive |
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Un soir d’été, en Amérique, à New-York et plus précisément dans le
quartier chic de Manhattan, se trouvait une jeune fille qui se prénommait
Clara. Cette jeune fille avait 19 ans, elle était belle, grande, mince, aux
cheveux ondulés et dorés. Elle aimait par-dessus tout ses amis et sa famille.
Elle venait d’obtenir son bac, elle voulait être journaliste sportive.
Commenter des matchs de tennis était devenu une obsession depuis quelques
années. Le tennis était sa plus grande passion, ses parents en subissaient la
conséquence, bien qu’elle ne puisse le
pratiquer. Lorsqu’elle avait 14 ans, elle dut porter un corset à cause d’une
double scoliose qui la faisait extrêmement souffrir. Depuis sa jeunesse, elle
regardait beaucoup de matchs. Son idole était Roger Federer. Lorsqu’elle
était adolescente, elle reçut un
autographe à Roland Garros ; ce jour-là, elle se dit que c’était le plus
beau jour de sa vie. Et depuis ce temps son petit bout de papier était resté accroché
au mur de son lit. Tous les matins, en se levant, elle repensait à chaque
seconde de cette journée exceptionnelle. Depuis quelques semaines, Clara cherchait une carte SD où il y avait une
photo qui lui tenait à cœur. Cette photo contenait tous ses joueurs de tennis
préférés, parmi eux Federer, Paul-Henry Mathieu pour lequel elle avait une
grande admiration, elle avait eu un autographe mais le perdit le jour même.
Sur cette photo, il y avait aussi Richard Gasquet, Gilles Simon et plein
d’autres pour lesquels elle avait aussi une grande admiration. Le tennis lui
permettait de s’évader de son malheur. Son malheur n’en était pas vraiment un
mais pour Clara c’en était un. Cette double scoliose l’enfermait petit à
petit dans ce rêve inaccessible de jouer au tennis. Lorsqu’elle était plus
jeune, elle habitait le nord de la France, elle avait une vie comme toutes
les jeunes filles de son âge. Mais, un jour, elle alla faire les soldes avec sa mère. En essayant
des vêtements, sa mère remarqua quelque chose d’étrange dans son dos et c’est
là que les ennuis commencèrent. À cette époque, elle était âgée de 14 ans,
elle alla, toujours accompagnée de sa mère, faire des radios de son dos. Et
elles prirent rendez-vous chez un spécialiste. Jusqu’au jour où il fallut
qu’elle porte un corset, c’était le 24 mars exactement, elle fut anéantie. A
partir de ce moment, elle commença à s’intéresser au tennis. Au début, elle
ne comprenait aucune règle mais, grâce à son père, elle les apprit en moins
de quelques semaines. Lorsqu’elle le pouvait, elle regardait des matchs
pendant de longues heures sans boire, ni manger. Elle était en troisième,
elle allait donc passer son brevet en fin d’année. L’ayant obtenu avec mention,
son père décida alors de l’emmener à Roland Garros. Elle était très heureuse,
et c’est à ce moment-là qu’elle rencontra ses idoles. Trois années sont passées, elle avait déménagé à New-York pour faire
ses études. Au début, c’était très difficile de laisser ses proches derrière
elle, elle qui aimait tant sa famille, les dîners, les fêtes, etc. Surtout
qu’elle n’était pas forte en Anglais. Donc, à son arrivée, elle eut beaucoup
de difficultés. Mais heureusement que son petit ami l’avait accompagnée. Il
s’appelait Arthur, il avait trois ans de plus qu’elle, il était très grand et
assez mince, avait les cheveux châtains. Il avait un charisme exceptionnel
malgré sa timidité. Ils s’étaient rencontrés au lycée et, depuis le 14
février, jour de la Saint Valentin, ils ne s’étaient jamais quittés. Lui
était caméraman, il filmait tout ce qui était en rapport avec le sport. Tous
les matins, ils allaient se promener dans Central Park bien qu’il y eût beaucoup de buildings, de voitures, de
pollution, cet endroit était leur havre de paix. Ils trouvaient quelques
endroits de verdure, ils s’asseyaient et contemplaient la nature. Ce
déménagement les avait encore plus rapprochés. Ils habitaient dans un bel
appartement, de petite taille, mais avec tout le nécessaire. La cuisine était
en noir et blanc, très moderne. Les assiettes se reflétaient à la lumière,
les couverts étaient couleur d’argent, et les verres sans aucune trace de
calcaire. Il y avait un bar d’un noir intense avec les recettes pour des
cocktails. Le salon était la plus grande pièce de l’appartement, avec ses
grandes fenêtres qui laissaient passer l’éclairage somptueux du soleil, et
qui donnaient un teint beige à la pièce. Avec ces grands canapés crème et sa
grande télé écran plat. Ils avaient refait la salle de bain puisque la
baignoire avait des fuites. Ils l’avaient remplacée avec une belle douche à
l’italienne. Une belle grande douche grisée ornée de petites pierres sur le
mur. Leur chambre était de couleur légèrement pourpre et blanc, avec un grand
lit gris-beige et des tables de chevet blanches. Ils étaient tombés amoureux
de ce petit appartement. C’était le père d’Arthur qui leur avait acheté pour
leurs trois années d’amour, ils étaient heureux. On était le 28 juillet, il était 18 heures, il faisait encore un beau
soleil. Ils regardaient la télé, c’était un match de foot. Arthur voulait en
faire sa carrière mais ayant eu une grosse blessure au genou il avait dû
abandonner. Le 29 juillet au matin, Arthur était déjà parti travailler, il
était 8 heures 30. Clara venait de se lever, elle prit son petit-déjeuner, un
croissant tout frais qu’Arthur lui avait ramené. Elle avait bu un thé à la
menthe, elle était joyeuse ce matin, c’était son premier jour de stage. Elle
était en alternance dans un lycée de Manhattan. Un jour, elle allait en stage
pour apprendre l’anglais, un autre jour, elle allait dans les coulisses des
radios pour voir comment se déroulaient les étapes du fonctionnement d’une
émission. Elle n’avait pas de voiture, elle était en train de passer son code,
donc en attendant elle prenait le tramway à 9 heures 30. Le conducteur et
elle étaient devenus amis. Tous les matins, il l’aidait à faire ses exercices
d’anglais. Elle descendait dans une rue pleine de verdure. On ne savait pas
trop le nom de cette rue, c’était dans cette ruelle qu’elle prenait ses cours
d’anglais. Comme tous les lundis elle descendait cette longue rue étroite
avec le sentiment d’être suivie. Malgré toute la verdure, ce chemin était
sombre, mais Clara avait pris l’habitude. Elle alla donc sans crainte
jusqu’au lycée. Les bâtiments étaient sales. La plupart des fenêtres étaient
cassées, fissurées, un peu comme une maison « hantée ». Son
professeur d’anglais était de loin le meilleur de New-York, on se demandait
ce qu’il faisait dans ce lycée. Il avait un air maléfique mais parlait très
bien français. Il était 10 heures, les cours commencèrent et pendant deux
heures Clara apprit les bases. À 12 heures, elle alla manger au resto
français en face du lycée. Elle faisait très attention à sa ligne mais le
lundi était un peu exceptionnel car il valait mieux manger dans un bon
restaurant qu’à la cantine du lycée où la nourriture était immangeable. Après
avoir mangé un plat traditionnel français qui lui rappelait son enfance, elle
alla chercher le journal sportif « exclusif » tennis. Ça lui
faisait un exercice d’anglais en plus et de cette façon, elle pouvait suivre
l’actualité du tennis. Elle s’asseya sur un banc et se mit à lire. Au bout
d’un moment, son téléphone sonna, c’était Arthur, elle décrocha. Il lui
demanda où elle était car il était 18 heures et il s’inquiétait. Clara
regarda autour d’elle, il faisait presque nuit, les nuages cachaient le
soleil, elle répondit à Arthur qu’elle n’avait pas vu le temps passer et
qu’elle se dépêchait de rentrer. Elle rentra à 19 heures précises, le dîner
était servi, elle alla prendre Arthur dans ses bras pour s’excuser. Arthur
avait préparé du riz avec des escalopes et une salade, tout ce qu’aimait
Clara. Ils mangèrent silencieusement en regardant les informations. Ils
allèrent se coucher aux alentours de 22 heures 30. Clara se réveilla à 7 heures, on était mardi c’était donc une journée
de stage. Elle faisait son stage dans une salle de sport assez réputée.
C’était un bon début pour commencer sa carrière de journaliste sportive car
cette salle de sport était un peu spéciale, elle était retransmise en direct
sur les chaînes américaines. Arthur ne travaillait pas le mardi, de ce fait,
il se reposait ou allait découvrir la ville. Il était 7 heures 30 et Clara
était déjà prête, elle devait se dépêcher car le train passait à 8 heures. Il
n’avait jamais de retard et la salle de sport se trouvait de l’autre côté de
la ville. La gare se trouvait à 20 minutes à pied. Elle voulait toujours être
un peu en avance car elle ne voulait pas rater sa journée. À 8 heures, elle
prit le train, il était beau de l’extérieur comme de l’intérieur. Tout était
soigneusement rangé. Il y avait des télés et des sièges confortables, tout y
était. Le trajet dura 45 minutes. Le temps d’arriver à la salle de sport il
fallut à Clara 10 minutes, et dès qu’elle fut arrivée, elle eut 5 minutes
pour se préparer et pas une de plus. Elle arriva tout juste au bon moment et
pendant près de 3 heures elle commenta deux matchs de basket. À 12 heures, elle
et son équipe allèrent manger leur bon sandwich préparé par Arthur la veille.
L’après-midi comme il n’y avait pas de matchs à commenter, les filles
allèrent faire les boutiques et les garçons voir un match de foot. Arthur
avait aussi été invité. Ils étaient devenus proches de ces personnes. Ils
vaquèrent à leurs occupations jusqu’à 19 heures puis ils se retrouvèrent à la
gare et repartirent chacun de leur côté. Arthur et Clara rentrèrent vers 20
heures passées. Clara prépara le dîner pendant qu’Arthur était au téléphone
avec sa famille. Le lendemain allait être un jour un peu spécial puisque
c’était l’anniversaire de la petite sœur de Clara bien qu’elle ne pût la voir. Sa sœur s’appelait Chloé,
elle allait avoir 16 ans, elle était brune et était en classe de Seconde.
Elle passait en 1èreES. Elle était pleine de vie, mais elle aurait voulu que
Clara reste en France, c’était sa protectrice. Elle avait toujours rêvé
d’avoir un sweat américain donc Clara lui en avait acheté un. Elle l’avait
envoyé quelques jours auparavant pour que sa sœur le reçoive le jour de son
anniversaire. La nuit passa et le lendemain matin Clara reçut un message disant
qu’elle pourrait commenter un match de tennis à l’US open au mois de
septembre et qu’après cela sa carrière serait certainement lancée. Elle
courut dans la chambre le dire à Arthur, pleine de joie elle oublia de
téléphoner à sa petite sœur. Le mercredi, Clara avait une journée libre,
Arthur aussi, ils en profitèrent donc pour visiter le cours de l’US Open,
celui où elle allait commenter son premier grand match de tennis. Clara était
aux anges, elle était en train d’effleurer son rêve et allait bientôt le
toucher. De plus, Roger Federer ayant pris sa retraite, commenterait
peut-être avec elle. Tout cela la chamboulait tellement qu’elle en fit un
malaise. Elle se réveilla dans le canapé. Arthur était à ses côtés. La
première chose qu’elle fit, fut de regarder son téléphone pour voir si elle
n’avait pas rêvé, effectivement elle n’avait pas rêvé, elle prit Arthur dans
ses bras. Elle le serra tellement fort qu’il aurait presque étouffé. Elle
était tellement joyeuse au point de ne plus rien faire. Grâce à cette très
bonne nouvelle, ils décidèrent d’aller manger au restaurant, le plus beau
restaurant de leur quartier. Arthur prit un canard confit avec des frites et
de la salade tandis que Clara prit une escalope viennoise avec des pâtes au
beurre et de la salade. En apéritif, ils prirent du champagne, ils le
buvaient tranquillement quand soudain Clara se rappela de l’anniversaire de
sa petite sœur. En France, on était déjà jeudi 1er août. Clara
décida quand même d’appeler, sa mère répondit, on entendait de la musique à
en devenir sourd, sa mère était dépassée par les évènements. Clara dit alors
à sa mère qu’elle rappellerait le lendemain. Après leur restaurant, ils
allèrent faire les boutiques. En fin de journée, ils avaient dépensé 200 $.
Dans leurs achats, il y avait deux paires de chaussures, l’une avec des
talons compensés façon basket et l’autre était une paire de ballerines. Il y
avait aussi trois jeans, un noir, un bleu et un marron. Ils étaient épuisés
et après avoir mangé au restaurant le midi ils n’avaient plus faim. Avant
d’aller dormir, ils regardèrent un peu la télé. C’était « le grand
journal ». Et à la une de celui-ci l’US Open. Ils parlaient d’une
nouvelle journaliste, d’origine française qui allait faire ses débuts au côté
de Roger Federer. Clara était aux anges de la façon dont on parlait d’elle. Quelques semaines s’étaient passées. Comme c’était les grandes
vacances, Clara décida d’inviter sa famille. On était samedi et sa famille
viendrait le week-end suivant. La famille d’Arthur était aussi invitée. Ça
serait un agréable repas. De plus, Clara venait d’avoir son permis et allait
donc leur annoncer la nouvelle. Le week-end où ils étaient invités tombait un
peu mal puisque Clara devait aller s’entraîner à commenter des matchs de
tennis car l’US Open approchait à grands pas. Cela se ressentait beaucoup car
Clara était de plus en plus stressée. Mais le problème était que Clara ne
pourrait pas manger avec sa famille et ça la faisait souffrir. Mais ce
qu’elle ne savait pas c’est qu’Arthur avait prévu le coup. En effet, il avait
prévenu leur famille et du coup ils allaient faire une surprise à Clara en
allant la voir à son stage. La semaine passa très vite, on était déjà
vendredi et Clara s’impatientait de plus en plus, elle était très contente de
revoir sa famille et ce moment approchait. La nuit fut terriblement courte,
elle n’arrivait pas dormir, ayant tout essayé. Elle décida donc d’aller
regarder la télé pendant qu’Arthur dormait. À 6 heures du matin, Clara était déjà en train de préparer à manger.
Elle était tellement stressée qu’elle en avait vomi. Après, elle alla un peu
mieux et elle continua à faire à manger. Elle faisait l’apéritif, elle avait
acheté du foie gras pour sa petite sœur qui en raffolait, puis du saumon fumé
coupé en carrés pour mettre sur des toasts. En entrée, elle allait faire un
simple bouillon. Pour le plat, elle avait acheté des steaks hachés pour les
enfants et des steaks pour les adultes, puis des pommes de terre sautées et
des haricots verts. Mais pour le dessert, elle acheta un gâteau
d’anniversaire pour sa sœur. Il était maintenant 9 heures, Arthur venait de
se lever, il alla déjeuner pendant que Clara était en train de se préparer à
la salle de bain. Ayant fini de se laver, elle alla dans sa chambre pour
qu’Arthur puisse se laver à son tour. Elle mit une belle robe que lui avait
offerte sa sœur. Sa famille arrivait à 10 heures, même si elle n’allait pas
les voir beaucoup de temps, elle voulait se faire extrêmement belle pour les
retrouver. Son maquillage était léger, elle était prête pour les recevoir.
Quant à Arthur, il avait mis son costume. Les premiers invités commencèrent à
arriver, c’était les parents d’Arthur avec sa petite sœur. Puis, les parents
de Clara arrivèrent ensuite, Chloé sauta dans les bras de Clara et d’Arthur. Elle en pleurait de joie, les revoir enfin après tout ce temps. Les
deux familles savaient que Clara devrait s’absenter. Ils décidèrent donc de
l’accompagner. Clara regarda Arthur qui pleura de rire. Elle venait de
comprendre qu’il avait tout organisé. Ils allèrent donc tous ensemble au
stage de Clara. Etant donné que Clara n’était encore qu’à ses débuts, les
commentateurs l’aidaient dans ce qu’elle devait dire ou ne pas dire. Elle
apprenait vite, et les commentateurs trouvaient qu’elle se débrouillait très
bien. Le match fini, ils rentrèrent tous pour aller manger le bon repas que
Clara avait préparé. Et ce fut dans une très bonne ambiance que l’après-midi
se passa. Il y avait juste un problème puisque l’appartement était beaucoup
trop petit pour que tout le monde puisse y dormir. Clara prit donc en main la
situation et décida d’appeler l’hôtel d’en face. Heureusement pour elle, il
restait encore trois chambres. Le soir étant venu, les deux familles allèrent
à l’hôtel et Clara débarrassa toute la table, puisqu’ils étaient encore là
pour le repas du lendemain. Cette fois, Clara allait faire léger puisqu’elle
n’avait plus rien dans son frigo. Arthur, quant à lui, était parti
accompagner les familles à leur hôtel. De retour chez lui, Clara dormait
déjà, elle était épuisée après cette folle journée. Le week-end passa, puis
les deux familles durent repartir en France. La séparation fut très
difficile. Mais comme l’US Open approchait, les familles étaient invitées. Les semaines passèrent, l’US Open approchait de plus en plus. On
était la veille du jour J mais Clara était loin de s’imaginer ce qui allait
lui arriver. Après tous ses efforts, une nouvelle allait tout gâcher. Le
matin du début de cette compétition, Clara se prépara normalement. Elle était
vraiment stressée. Arthur était encore plus stressé de la voir dans cet état.
Il était 10 heures, Clara et Arthur partirent de chez eux. Ils arrivèrent sur
le court à 12 heures. Clara alla se préparer, elle était avec d’autres
commentateurs. Les matchs commençaient à 14 heures donc ils allèrent tous
manger un petit quelque chose. À leur retour, Clara était attendue par le
présentateur. Ils allèrent dans son bureau, il fut très franc avec elle. Elle
avait été remplacée par une dame avec beaucoup plus de vécu, elle s’effondra
en larmes. Tous les efforts qu’elle avait faits pour en arriver là l’avaient
réduit à néant. Bien sûr le présentateur lui avait gardé deux places pour la
journée. Clara ne voulut rester plus longtemps, elle n’avait plus la force de
rien. À son retour chez elle, elle alla se coucher. Elle regarda l’US Open en
direct en ayant coupé le son pour ne pas entendre le son de commentatrice qui
avait pris sa place. Puis, elle alla dans sa chambre, regarda son bout de
papier qui était resté accroché à son mur et elle pleura. Elle pleura toutes
les larmes de son corps. Quelques années plus tard, Clara avait retrouvé le sourire, elle
s’était mariée avec Arthur et avait eu un enfant. Elle travaillait dans un
grand hôtel, en tant que secrétaire. Ils étaient repartis vivre en France, à
Montpellier où ils vécurent heureux même si Clara n’oublia jamais sa passion
pour le tennis. Mathilde Wantiez 2nde 3 Lycée
Jacquard |
ELIADE et le Royaume magique |
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Eliade est une jeune fille de seize ans. C’est une excellente
élève et comme toutes les jeunes filles de son âge, elle rêve de rencontrer
le prince charmant. Très superstitieuse, elle croit à une légende japonaise qui
dit que si l’on est toujours ponctuel, on rencontrera forcément le grand
amour. Elle vit seule : elle n’a jamais connu son père et sa mère est
presque toujours en voyage d’affaire, la seule chose qu’elle a de sa mère est
un miroir qui se transmet de mère en fille. Eliade
était prête pour aller au lycée, elle se regarde un instant dans son miroir
et dit : - j’ai une tête d’endormie ce matin. Bon, il faut que j’y aille
sinon je vais être en retard et je tiens à rencontrer mon prince charmant. Elle
sortit de chez elle et sur la route, fit tomber son miroir et une lumière
éblouissante se mit à jaillir, un jeune garçon apparut. Un peu plus loin sur
la route, Eliade voulut se regarder encore une fois dans son miroir et se
rendit compte qu’elle ne l’avait plus : - J’ai perdu mon miroir ! Où est-ce qu’il a bien pu
tomber ! Il faut absolument que je le retrouve ! Elle
fit demi tour et revint à l’endroit où son miroir était tombé et elle vit un
jeune garçon d’environ dix ans habillé d’une drôle de façon qui attendait
avec le miroir d’Eliade à la main. Eliade qui n’osait parler aux gens qu’elle
ne connaissait pas, hésita à lui parler, puis regarda l’heure : -Oh non ! Je vais être en retard ! Tant pis
pour le miroir, je ne peux me permettre d’être en retard ! Elle reprit donc le chemin de l’école et arriva en
retard. Pour elle, tous ses rêves de grand amour s’effondraient. Après une longue journée de cours, il était dix-huit
heures, elle rentra chez elle lorsque sur le chemin du retour le même garçon
que le matin attendait toujours avec le miroir à la main. À la vue d’Eliade,
il l’a reconnue et il courut vers elle pour lui rendre celui-ci. - Tiens, tu l’as perdu ce matin, tu t’es enfuie mais
il va falloir que tu m’héberges ! - Quoi ! Qu’est-ce que c’est que
cette histoire ? Pourquoi devrais-je t’héberger ? - Parce que c’est ton miroir et que j’en
sors ! De toute façon tu n’as pas le choix. - Tu es bien arrogant pour un enfant de
dizaine d’années à peine. Tu auras du mal à me faire croire que tu sors du
miroir, je suis superstitieuse mais pas folle ! - Je t’assure que c’est vrai, emmène moi
chez toi et tu verras ! Et d’abord je n’ai pas dix ans ! J’en ai
dix sept mais je suis victime d’une malédiction, lorsque je me retrouve dans
le noir je reprends ma taille normale mais pour un temps donné. - Ben voyons ! Tu as d’autres
histoires de ce genre à me faire avaler ? Dis plutôt que tu n’as pas de
toit et que tu ne sais où dormir. Je veux bien t’héberger pour cette nuit
parce que tu es choupinet mais demain il te faudra trouver un autre foyer. - Moi ! Pas de foyer ? Tu es
bien drôle, je vis dans un château mais je ne peux pas y retourner tant que
mon frère n’arrivera pas à inverser le sort qu’il m’a jeté. Le
petit continuait de parler du château et de domestiques mais il ne faisait
plus attention. Après tout, elle préférait le laisser rêver. Ils arrivèrent
chez elle, ils rentrèrent et elle fit ses devoirs lorsque le garçon
l’interrompit : - J’ai faim ! Peux-tu faire à manger ? - On ne t’a jamais appris la politesse. Ça passe pour cette
fois, je vais aller faire à manger. Le garçon repartit dans le salon sans rien dire, même pas
un merci. Elle pensa au fait qu’elle se sentait idiote d’obéir à un gamin de
dix ans. Tout en faisant à manger, elle se demandait d’où il venait et même comment
il s’appelait car cela faisait déjà plusieurs heures qu’il était chez elle et
elle ne connaissait même pas son nom. Lorsqu’elle eut fini de faire le repas,
ils se mirent à table et elle lui demanda : - Au fait, comment t’appelles-tu ? - Je m’appelle Léo et toi ? - Moi, c’est Eliade. Ce n’est pas commun, je n’aime pas. - C’est
très joli, pourtant ! je
t’interdis de dire cela ! -
Dis-moi Léo, j’aimerais savoir d’où tu viens ? - Je te
l’ai dit, je viens du royaume de l’autre côté du miroir et j’en suis le
prince, tu sauras bientôt que j’ai raison car mon valet doit venir me donner
des nouvelles. Eliade ne
répondit rien et l’écoutait encore parler de son château, des gens qui
s’occupaient de lui, le lavaient, l’habillaient, le coiffaient. Cela la
ferait presque rêver mais elle savait que ce n’était pas vrai. Soudain son
miroir qui, désormais, ne la quittait plus, s’illumina et un homme d’une
trentaine d’année apparut. Il regarda Eliade et l’environnement dans lequel
il se trouvait d’un air interrogateur et se tourna vers Léo. Il lui
dit : - Mon
prince, votre frère n’a toujours pas trouver de remède, vous serez obligé de
rester ici pour cette nuit, une chance que cette traîtresse veuille bien vous
héberger. - Oui,
merci beaucoup. À présent vous pouvez rentrer. Eliade ne
comprenait plus. Cet homme sorti de son miroir, l’avait
appelé « Mon Prince » et il l’avait appelée traîtresse pour
une raison qu’elle ignorait. Léo, fier de lui, la regarda et lui dit : - Je
t’avais bien dit que j’étais le prince du royaume de l’autre côté du
miroir ! C’est
parce que ton ancêtre a trahi mon royaume et toute sa descendance est
considérée en traitre. - J’ai
un ancêtre qui connaissait ton royaume ? Eliade ne
comprenait plus rien, ce miroir lui venait de sa grand-mère qui ne l’avait
offert qu’à sa propre fille. Elle se dit qu’elle ferait mieux d’aller se
coucher et qu’elle y verrait plus clair le lendemain. Elle emmena Léo dans sa
chambre et le coucha dans son lit puis elle s’allongea à côté de lui car elle
ne pouvait laisser un Prince dormir sur le sofa. Le
lendemain, elle se leva et lorsqu’elle ouvrit les volets, en se retournant,
elle poussa un cri d’horreur. Dans son lit, il n’y avait plus de petit Léo
mais un adolescent de son âge. Le cri d’Eliade réveilla Léo qui réveillé en
sursaut lui demanda : - Ça ne
va pas de crier comme cela dès le matin ! Qu’est-ce qui se passe ? - Tu…
tu n’es plus petit… Qu’est-ce qui t’est arrivé ? - Je te
l’avais bien dit que je n’avais pas dix ans ! Eliade se
sentit encore plus troublée que la veille. Elle se prépara pour aller au
lycée mais se rappela que l’on était samedi. Alors elle prépara le petit
déjeuner. Ils mangèrent en silence que brisa Léo en lui disant : -Je
t’aime ! Je veux que tu sois ma femme ! Elle piqua
un fard, certes elle l’avait trouvé séduisant après qu’il lui ai dit n’avoir
pas dix ans mais de là à l’épouser !!! Elle ne lui répondit pas et
continua à manger. Lui, scrutait ses moindres faits et gestes. Puis le
valet de Léo réapparut : - Votre
frère a arrêté le mauvais sort mon Prince, cette demoiselle va maintenant
être enfermée. Personne ne doit connaître l’existence du royaume, cela est
trop risqué. - C’est
hors de question, elle sera ma femme ! - Vous
direz cela aux juges. Eliade était
heureuse, c’était la première fois qu’on se « battait » pour elle.
Soudain, elle se retrouva dans un tunnel multicolore puis découvrir un
couloir où les rideaux et les tapisseries sont brodés d’argent, tout était
magnifique mais elle fut saisie par deux hommes casqués, elle entendit
derrière elle Léo qui criait. Ils l’emmenèrent dans une salle où des
centaines de personnes siégeait et dont la porte faisait la taille d’une
maison à trois étages. La porte se referma et elle entendait toujours Léo
crier derrière celle-ci. Les personnes qui siégeaient parlaient entre elles
et Eliade ne pût comprendre qu’une seule chose : ils parlaient d’elle.
Puis un homme parmi cette foule de gens lui dit : - Vous
êtes condamnée à errer dans les tours du château sans jamais vous arrêter,
jusqu’à votre mort ! -Non !
Cria Léo qui venait enfin d’entrer, c’est ma femme ! Il lui
chuchota alors : - Embrasse-moi
sur le cœur ! Elle le
fit et un symbole mystérieux apparut sur son torse. - Vous
voyez ! Ceci est une promesse de mariage ! Eliade le
regardait incrédule et voyait diminuer l’agitation de la foule qui s’était
consternée. Elle ne comprit encore moins comment ce symbole était apparut
après son baiser. Deux
femmes arrivèrent alors, elle habillèrent Eliade d’une robe dorée et la
coiffèrent. Puis Léo la prit par la main et ils sortirent de la grande salle
et furent accueillis par tout un peuple. Ils parvinrent devant un autel et là
un homme demanda à Eliade : - Voulez-vous
l’épousez ? Eliade
répondit : - Oui…
Je le veux ! Léo déposa
alors une couronne sur la tête d’Eliade et tout le monde jeta des rubans
blancs, sûrement leur façon à eux de jeter du riz aux jeunes mariés. Eliade se
réveilla et s’exclama : - Quel
merveilleux rêve ! C’est le plus beau que j’aie jamais fait ! Elle se
lava, se prépara et se rendit au lycée et comme toujours, elle arriva à
l’heure. Elsa HERIVAUX |
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MOTS CROISES |
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