SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°43
Mai-Juin-Juillet-Août 2014
Illustration
BD page 2
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Patrick MERIC
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JEUNES |
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Petit train page 3
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Laurence REQUIRAND |
Tu
cours après quoi ? page 3
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F. Kurowiak
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L’envers du
miroir …page 3
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Star Purple |
HUMOUR-PATOIS |
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Inconnu |
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Hector MELON d’AUBIER |
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Écrire dix fées
ramant
page
6 |
Marc
VINCENT
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C’est vraimint
l’printemps
page
6 |
Jean Pierre LEFEBVRE
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Écrire dix fées
ramant
page
7 |
Hertia MAY
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BATISSE Y’L’A
VOTÉ
page 7 |
Jean Pierre LEFEBVRE
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Inconnu
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ADULTES |
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Complainte du poète amoureux
page
9 |
Jean François
SAUTIERE |
Ma maman page 9 |
Jeanne FOURMAUX |
Les envieux page 9 |
Gérard ROSSI |
Mes petites filles
page 10 |
Bernard SIMON |
L'Immortel page11 |
Jérémy
DESSAINT |
Miroir page 12 |
Thérèse LEROY |
Les consonnes hurlent page 12 |
Hertia MAY |
Les fleurs de
mon jardin page
13 |
Marcel LESAGE |
Goûter cet hymne page 13 |
SAINT-HESBAYE |
Vous les hommes casqués page 14 |
Isabelle Charreire |
Plume page14 |
Christelle
Poussier |
Petite plume page15 |
Patricia LOUGHANI |
Petit enfant d’Iraq page 15 |
M.A LABBE |
Odeur d’encre et de plumier page 16 |
Maria-Carméla DUHIN-CARNELOS |
FENÊTRE à TAHITI - CAMBRAI page 16-21 |
Geneviève BAILLY |
Vivre page 17 |
Christelle
Poussier |
Oh ma minette page 17 |
Muriel MARIN |
RIEN QU’AUJOUR’HUI page18 |
Jean Charles JACQUEMIN |
C'est trop chic ! page18 |
Julien BURY |
Salon du Livre page 19 |
Information |
NOUVELLE |
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La Terre page 20-21 |
Pascal DUPONT |
La Ségoufielle page 22-23-24 |
André Pierre ROUSSEL |
Un fantôme à la
bibliothèque page 25-26-27 |
Muriel Dufetel |
Je
m'appelle Séléna Héra page 28 |
MELANIE |
NAGUON meurt page 29-30 |
Teddy BISIAUX |
La CHAUSSURE page 31 |
Geoffrey GOURDIN |
DIVERS |
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Infos page 30
page 32 |
OMC : Visite du
musée du Louvre-Lens OMC : Concours d’Écriture |
Mots
Croisés page 33 |
Daniel SERVEAU |
Page 1 |
Où vas-tu, petit
train |
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Où vas-tu, petit train, Tout courant de bon matin ? Je vais chez dame Jasmin Lui porter du romarin. Elle invite son cousin À son dîner de demain. Ce sera un gros festin. Il y aura du lapin, Des haricots de son jardin Et beaucoup de bon vin. Bien jaloux sera Saturnin, Son paresseux voisin. Laurence Requirand 11 ans |
Page 2 |
Tu cours après
quoi ? |
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Cette vie que
nous vivons tous Qui n’a ni
départ, ni arrivée Naissance et
mort n’étant que mots clés Cette vie qui
pourtant nous est chère à tous Elle défile avec
le temps Sans nous jeter
de regard, elle part vers l’avant Sans pouvoir
dire : Attends Elle emboîte le
chemin qu’elle nous tend Une vie qui ne
cesse de s’étendre à l’horizon Toujours les
mêmes soleils, les mêmes saisons On vit pour
occuper notre vie Une vie si
longue jonchée d’obstacles Bonheur, malheur
et jamais d’oracle Une vie qui
parfois nous pleure ou nous sourit. F. Kurowiak 22 février 2002 |
L’envers du miroir |
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Dans ce monde obscur et plein de trahisons, Où tous ces gens se font plein de
cachotteries, Et redoutent tant la confrontation. Ces êtres impitoyables et tellement méchants
entre eux, N’hésitent pas à trahir pour pouvoir arriver
à leurs fins, Ne savent que se moquer et parler des autres
sans savoir se remettre en cause. Mais… Que dire ? Que faire ? Que
penser ? Qui croire ? Qui combattre ? Ces pensées hostiles sorties tout droit du
fin fond de la mode, D’après eux, rester avec une
« inconnue » dévalorise ton
honneur. Ce monde n’est constitué que de traîtres,
d’hypocrites et de lâches, Et devant leurs paroles et leurs actes, Ne savent que fuir et n’assument jamais rien. Les filles aux formes les plus avantageuses
sont les plus convoitées, Par contre, les filles enrobées,
« plates », « moches » comme ils savent si bien le dire, Ne sont pas dignes de compassion. Mais, regardez, les apparences sont parfois
trompeuses : Des personnes comme Susan Boyle qui ne sont
pas avantagées physiquement, Arrivent avec un talent inestimable et
épatent tout le monde. Je veux juste vous dire une seule
chose : Les apparences ne comptent pas, Il faut juste regarder à l’intérieur du cœur,
Car l’apparence n’est que l’envers du miroir. Star Purple |
À
tous ceux qui aiment rire de tout !!!
Inconnu du web |
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- Je ne bois jamais à “outrance”,
je ne sais même pas où c'est. - Parler à un con, c'est un peu comme se
masturber avec une râpe à fromage : beaucoup de souffrance pour peu de résultat. - L'ouverture d'esprit n'est pas une
fracture du crâne ! - Je n'ai jamais abusé de l'alcool, il a
toujours été consentant. - Si vous parlez à Dieu, vous êtes
croyant... S'il vous répond, vous êtes
schizophrène. - 5 fruits et légumes par jour, ils me
font marrer... Moi, à la troisième
pastèque, je cale. - L'alcool tue mais combien sont nés
grâce à lui ? - Un jour j'irai vivre en Théorie, car
en Théorie tout se passe bien. - La médecine du travail est la preuve
que le travail est bien une maladie ! - Le Lundi, je suis comme Robinson
Crusoé, j'attends Vendredi. - C'est en buvant n'importe quoi que
l'on chope n'importe qui ! - IKEA est le meilleur prénom pour une
femme : suédoise, bon marché, à
emmener aussitôt chez soi et facile à monter. - Dieu a donné un cerveau et un sexe à
l'homme mais pas assez de sang pour irriguer les deux à la fois. - La lampe torche. Le PQ aussi. - La pression, il vaut mieux la boire
que la subir. - Jésus changeait l'eau en vin... et tu
t'étonnes que 12 mecs le suivaient partout ! - Si la violence ne résout pas ton
problème, c'est que tu ne frappes pas assez fort. - Zoé demanda à Robinson de la croire et
Robinson Cru...Zoé. - Travailler n'a jamais tué personne mais pourquoi
prendre le risque ! |
PENSÉE d’HMA |
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In vieillissint, ché fimme all ne
t’ravissent pus d’eul minme façan. Pou ché jonnes fimme, teu paros minme
invisipe. En vieillissant, les femmes ne te
regardent plus de la même manière. Pour les jeunes femmes, tu parais même
invisible HMA |
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Rubrique : écrire dix fées ramant |
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Extraits
du livre de Monsieur Marc VINCENT : Quand on
écrit dix fées ramant
(Editions : l’Harmattan) Etant timbré, il s’est posté sur le trottoir
et attend qu’on le glisse dans la boîte à lettres. Ils parlaient de parquets de chêne à bâtons
rompus. La maison de retraite a un petit côté ombre
âgée. L’encens apparut un an avant la fin du
premier siècle après Jésus-Christ. Quand on hausse le ton, une crise grave se
transforme en crise aiguë. Son demi-frère est cul-de-jatte. Vous, le fermier : vous la
fermiez ; Vous, l’ouvrier : vous l’ouvriez. Si tu étais niais : tu ne serais pas une
lumière ! Affaire Bugaled Breizh : la piste du
sous-marin refait surface ! Le coiffeur a vendu la mèche. Le pétrole n’est pas cher à Bakou. Il déménage à la gueule de bois. Un mélomane emporté par un mélanome. Dans ma boîte à lettres : un pli de
parents et un plan de Paris. Sa retraite commence sous les meilleurs
hospices. Le boulanger est arrivé, la gueule enfarinée. Dans le TGV, la conversation va bon train. Le hérisson du ramoneur, lui aussi, broie du
noir ! Il préfère la côte d’Emeraude à la côte d’eau
pâle ! Le vieux presbyte erre près de l’Eglise. Le talonneur est à l’honneur : il a
marqué un essai. |
C’est vraimint l’printemps |
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Au matin, vers 6 heures, j’sus
réveillé pa l’concert des osés perchés su les apes dins m’plouse. Impossipe
d’ardormir aveuc in tel passetin. L’pinson des gardins y l’appelle
s’fimmelle. Les mésinges et les rétieus* vol’tent pa tous côtés. Dins l’héure
à bordure d’rue, des tas d’moinets font un raffut d’tous les diapes. C’est
l’printimps quo. Diminche c’éteut la fin des
électians municipales. Dins La Voix, tout l’s’monne, in a eu les photos des
consels élus. Mi j’admire tous ces gins qui vont prinne su leu timps pindint
six ins pou s’occuper des affaires d’la commune, assister aux réunians
d’consel, faire partie des commissians et archevoir des tas d’critiques
d’gins pou qui y n’y a qua, y faudreut que et qui n’se sont jinmais portés
quindidats. J’souhatte bon courache à tous les élus et bonne réussite pou çoù qu’y vont interprinne. *Rétieu =
roitelet. Du brin d’rétieu = une toute petite quantité Jean Pierre LEFEBVRE |
ÉCRIRE DIX FÉES RAMANT |
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À Vienne
que pourra La fameuse
route de la « soif » à dos de chameau Le rat
d’eau de la Méduse La chorale
paysanne entama un champ grégorien Le charme
opéra au repas des petits rats de l’opéra Hippocrate était
hypocrite autant que Démocrite était démocrate L’immatriculée
conception La tribune
des vieilles pies Le rat
débile et le rat méchant Méfions-nous
du serpent à sornettes et du boa constructeur Sportif en
chambre, il rêvait de porter la flemme olympique Excellent
musicien, il jouait du trombone à cou lisse en col roulé ! L’équilibriste
avait de l’arthrose verticale Le sorcier
indien prit ses amulettes pour allumer du feu. Hertia May |
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BATISSE Y’L’A VOTÈ |
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Batisse y n’y conot pos grind quose in politique et quind
y feut définne la république y vot’ro cor pou c’ti-ci ou pou c’ti-là… Heureus’mint
Léocadie al velle. Quind c’est l’jour du votache al esplique bé à Batisse çoù
qu’y dreut faire : - in t’donne inne inveleupe bleue. Te prinds un bulletin d’chacune
des deux listes, te rinte dins l’isoloir. Te mets c’ti qu’y feut pos utiliser
dins t’tasse et te glisse l’eute dins l’inveleupe bleue que te vas mette dins
l’urne. Après avoir voté Batisse y r’sort l’bulletin non utilisé
de s’tasse et malheur y s’aperceut qu’y s’est trompé. Y’a mis l’mauvais
bulletin dins l’inveleupe. Y queurt vir l’imploïé à l’tape d’votache : - Acoute Léon j’m’as gouré dins min votache. Rinds meu
m’n’inveleupe qu’j’arc’minche dins l’isoloir. - In n’a pos l’dreut Batisse ! D’toutes façons toutes
les inveleupes al s’arsinnent. Batisse ne s’laisse pos démonter. - Te vas l’arconnaîte, j’ai mis min nom pa-drère. Léon y l’a invoïé proumné. Batisse y est tellemint nunuche
qu’y l’a tout raconté à Léocadie qu’y l’y a passé un rute savon et l’a traité
d’ébrinné. J.P Lefebvre |
Tests de stimulation du cerveau |
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Le premier est assez connu. Le second est assez intéressant. A vous de jouer et bonne chance. AUUCN PORBELME ET VUOS !
Les mystères du cerveau humain…
Voilà de quoi
stimuler votre cerveau avant de commencer une nouvelle semaine ! Si vous arrivez à
lire ceci, il paraît que cela indique que vous avez l'hémisphère gauche bien
développé. Et que vous êtes
intelligent. Si vous réussissez à lire les premiers mots, le cerveau
déchiffre les autres. Amusez-vous ! ....... syoez fuos et pnreez 5 mutines
puor lrie ! lecture = lcetrue : Cuocuo Si vuos pvueoz lrie ccei, vuos aevz asusi nu dôrle de cvreeau.
Puveoz-vuos lrie ceci? Seleuemnt 56 porsnenes sur cnet en snot cpalabes. Je n'en cyoaris pas mes yuex que je sios cabaple de cdrpormendre
ce que je liasis. Le povuoir phoémanénl du crveeau huamin. Soeln une
rcheerche fiat à l'Unievristé de Cmabridge, il n'y a pas d'iromtpance sur
l'odrre dnas luqeel les lerttes snot, la suele cohse imotprante est que la
priremère et la derènire letrte du mot siot à la bnone palce. La raoisn est
que le ceverau hmauin ne lit pas les mtos par letrte mias ptuôlt cmome un
tuot. Étonannt n'est-ce pas? Et moi qui ai tujoours psneé que svaoir élpeer
éatit ipomratnt! Si vuos poevuz le lrie, fitaes le svirue !!!Combien ont
réussi à lire ce paragraphe ? Ce paragraphe, tu l'as certainement lu et
réussi à le lire un jour ou l'autre. En voici un autre semblable.....vu ton âge qui avance, vois si ta mémoire est encore alerte. Deuxième dessous UN B34U JOUR D'373, J'37415 5UR L4 PL4G3 37 J3 R3G4RD415 D3UX
J3UN35 F1LL35 JOU4N7 D4N5 L3 54BL3. 3LL35 CON57RU15413N7 UN CHÂ734U D3 54BL3,
4V3C 7OUR5, P4554G35 C4CH35 37 PON7-L3V15. 4LOR5 QU'3LL35 73RM1N413N7, UN3
V4GU3 357 4RR1V33 37 4 7OU7 D37RU17, R3DU154N7 L3 CH4734U 3N UN 745 D3 54BL3
37 D'3CUM3.J'41 CRU QU'4PR35 74N7 D'3FFOR7, L35 F1LL37735 COM3NÇ3R413N7 4
PL3UR3R, M415 4U CON7R41R3 3LL35 COURRUR3N7 5UR L4 PL4G3, R14N7 37 JOU4N7 37
COMM3NÇ3R3N7 4 CON57RU1R3 UN 4U7R3 CHÂ734U. J'41 COMPR15 QU3 J3 V3N415
D'4PPR3NDR3 UN3 GR4ND3 L3ÇON. NOU5 P455ON5 UN3 GR4ND3 P4R713 D3 NO7R3 V13 4 CON57RU1R3
D35 CHO535 M415 LOR5QU3 PLU5 74RD UN3 V4GU3 L35 D3MOL17, L35 53UL35 CHO535
QU1 R3573N7 5ON7 L'4M1713, L'4MOUR 37 L '4FF3C71ON 37 L35 M41N5 D35 G3N5 QU1
5ON7 C4P4BL35 D3 NOU5 F41R3 5OUR1R3. Inconnu du web |
Complainte |
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du poète amoureux de nature Mais peu enclin à l’effort de culture Le poète est au potager. Que tète au jardin le poète ? Le suc pur des mots, messager De quelque
interminable quête. Peut lui chaut carotte, chou bleu, Navet navrant,
long de Mézières, Encore qu’un bon pot-au-feu Vaut bien tirade de Molière… Les herbes, notamment le thym Miroir des landes sauvageonnes Ont sa préférence, certain : Ça croît tout seul et sans personne. Pomone, ô ! nymphe des vergers, Toi que le désordre incommode Sois indulgente à ton berger Qui te sait fleurir par une ode ! Et si au sarcloir besogneux Il préfère ardemment la lyre C’est pour -selon son propre aveu- Qu’on prenne plaisir à le lire. Jean-François Sautière |
Ma maman |
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Qui, depuis ma
naissance, Me veille avec
vigilance, Passe des
nuits d’insomnies À la moindre
de mes maladies ? Qui, avec chaleur, Me serre sur
son cœur, Calmant mes
gros chagrins Par de petits câlins ? Qui de sa présence Et de tant de
patience, M’entoure de
soins touchants ? C’est toi, ma
maman. Jeanne Fourmaux |
Les
envieux |
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Pourquoi les vieux font-ils encore des
envieux ? C’est parce qu’ils sont encore en vie,
eux ! Et que leur reste l’envie d’avoir
envie, qu’ils n’ont plus, eux ! Mais pour cela il ne suffit pas de vouloir
endosser l’habit des vieux ! Envier
ses vieux ? Nos jeunes ne seraient plus à ce point
ambitieux ? Pour, avant de commencer à travailler Envier des gens fatigués, enfin retraités. Alors que nous avons la nostalgie De nos années de jeunesse passées au
travail ! Il nous devient difficile de les voir quitter
le champ de bataille Avant d’avoir livré combat pour leur
survie ! Il n’y a qu’au cinéma Que « la vie est un long fleuve tranquille »
Celle-ci devient en effet de plus en plus
difficile Et il ne faut surtout pas, devant elle,
baisser les bras ! On nous occupe avec de la télé-réalité ? Après Dallas : c’est Marseille avec
« poubelle la vie ! » Des images qui reflètent les dérives de notre
Société Et qui ne nous donnent pas, vivre comme cela,
avoir envie ! Gérard Rossi Neuville, le 28 Novembre 2013 |
Mes petites filles (14 syllabes) |
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Dès septembre, dans la morosité, je
m’emprisonne. Que de semaines mornes, que de longs mois
monotones. Mais, quand arrivent les beaux jours, de
l’ennui, je me délivre. Enfin la liberté ! L’impatience de vous
revoir m’enivre. Qu’il m’est doux cet instant où vous voyant
venir, radieuses ! Courant vers moi, les bras ouverts,
épanouies ! Heureuses ! Andréa, l’aînée, blonde aux grands yeux
bleus, si merveilleux. Daphné la cadette, brune au regard vif et
malicieux. Toutes deux si jolies ! Mais ô combien
différentes ! Andréa, calme, sereine et tellement
reposante. Quant à toi Daphné, tu apportes la joie,
l’exubérance. Mais de vous deux, mon cœur n’a la moindre
préférence. Qu’il m’était divin, quand petites, je vous prenais
la main. Les miennes si rugueuses, les vôtres douces
comme du satin. De mon pouce tendrement, je caressais vos
tendres menottes. Vous me regardiez, taquines ! Puis
repreniez votre parlote. Nous allions tout au bout de l’allée,
cueillir des roses Pour mamie, qui les préférait blanches, à
peine écloses. Deux bouquets identiques pour éviter drames
et pleurs. Vous repartiez en criant, joyeuses ! Ô
sublime bonheur ! Pour revenir quelques instants plus tard,
belles, charmeuses. Cheveux au vent, tout folâtrant,
guillerettes, enjôleuses. À la balançoire vous alliez en sautillant
ravies. Là, que d’éclats de rire ! Que de cris
de joie ! Que de vie… Puis-je encore nourrir ce rêve ? Vivre
ces moments merveilleux ! Vous serrer fort dans mes bras et dans un ultime
adieu Emporter votre image avec moi, vers ces cieux
étoilés L’esprit rempli de souvenirs, serein, l’âme
libérée. Bernard Simon |
L'Immortel |
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Se considérant comme monstre de
l'antiquité De maison il ne faisait que changer Même dans les plus beaux manoirs Sa vie n'était que désespoir Son apparence d'une infinie beauté Faisait de lui dans le passé un être
vénéré Maître de la magie Il pratiquait jours et nuits Cachant ainsi sa véritable apparence Pour échapper aux remontrances Seul dans ce monde Se transformant en hécatombe Il pensait à une mort Qui ne voulait pas
abréger son triste sort Obligé de vivre Il se forçait à poursuivre Le chemin de ses parents Pour le reste du temps Mais un beau jour C'est son plus bel amour Qu'il vit au beau milieu d'une terrasse Et avant que son cœur ne trépasse Il ferma les yeux Pour la première fois anxieux De voir des sentiments émerger Sans qu'il puisse les commander Et depuis ce moment Il vit différemment Fille aux cheveux noirs Lui ôte son désespoir Fille aux yeux verts Lui montre la lumière Même s'il risque chaque jour sa vie Il est comme au paradis À côté d'une femme Qui ravive sa flamme. Jérémy Dessaint, 20 ans, Caudry |
Miroir |
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Un drôle de vieux miroir retrouvé dans les abysses du grenier, un tout petit miroir que j’avais entrepris de nettoyer et puis soudain ce reflet face à moi Instant de stupeur…. Je me suis arrêtée, je suis restée figée à contempler cette image. Déstabilisant, déroutant... Mais quelle est donc cette inconnue que je ne connais pas, cette vieille femme au visage mou, aux traits sans consistance, et
sillonné de rides ? Mais non, ça ne peut pas être moi ! Ô Dieu, que je suis
laide ! La glace se serait-elle trompée à déformer ainsi mes traits ? Serait-ce donc un miroir magique ? Quelle est donc cette
sorcellerie ? Miroir, joli miroir, tu n’es pas charitable ! Miroir sans état d’âme, retourne d’où tu viens Miroir, affreux miroir, repars donc dans le noir Cachons donc ce miroir que je ne saurais voir J’ai enfoui mon image, j’ai caché le miroir Qui s’en est retourné au fin fond du grenier. Thérèse
Leroy – 15/04/2010 |
Les
consonnes hurlent |
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Les
consonnes hurlent et s’accrochent aux wagons des liturgies Et
la voyelle geint, adipeuse reine en velours au milieu d’un fatras hypocrite
de serments délabrés. Les
corbeaux n’entendent pas le fracas qu’ils font de leurs chaussures dans les
champs insolites de neige pourpre. La
cliente s’assoit, posément, sur le contour des vieilles forteresses, se
cachant aux regards lointains. La
vendeuse montre son royaume de bêtises et de fausses modesties et j’entends
un sourd lui gratter la parole sous la gorge et sous sa robe insolente. La
moquerie sévit sur ce monde d’indigents et fuit au moindre mouvement du ciel
acerbe. La
frontière n’existe pas car son nom n’est pas écrit à l’affiche. Le
tableau horrible des belles jouvencelles n’est pas tâché par l’inquiétante venue
de quelques orientées vers la tenue facile. On ne s’appelle pas car on se
voit. On
se touche avec le cœur et avec l’âme de peur de faire trembler. Le
palais se trompe quant au nombre d’habitants mais le temps exerce son métier
avec la facilité des premières amours. Les
nuages s’agitent du haut en bas comme sucrés par leur lenteur… Hertia May |
Les fleurs de mon
jardin |
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Il y a des fleurs dans mon jardin Qui m’accueillent tous les matins. Les perce-neige, le forsythia Me disent que l’hiver s’en va. Les narcisses et les jonquilles, Sans cesse, étendent
leurs familles. Les boutons d’or, sans permission, Envahissent mon estragon. Je vois s’élever, côte à côte, Les tulipes et les échalotes. En haut du mur, la giroflée Embrasse le lilas d’à côté. Au creux de leurs grandes collerettes, Je sens l’odeur des violettes, Et du muguet, qui n’est jamais Au rendez-vous du premier mai ! Viendront les roses, le seringa, Le chèvrefeuille, les dahlias ; Quand il y aura du soleil, Vont bourdonner des cent d’abeilles. J’aime les fleurs de mon jardin, Y a pas seulement ce qui nourrit, Il faut aussi ce qui est joli. Quand, souvent, je redresse mes reins, Je me repose à les regarder, Et quand le vent les fait bouger, Elles me font un petit câlin, Toutes les fleurs de mon jardin. On a, chacun, dedans son cœur, Une réserve de bonheur. On y met ses bons souvenirs, Ses grandes joies, ses petits plaisirs, C’est près d’eux qu’on se réfugie Quand on rencontre des soucis, On y retrouve son
entrain ; Ce sont les fleurs de son jardin. Moi qui arrive en vent arrière Au grand cheminement de la vie, J’ai poursuivi bien des chimères, Mais je n’ai pas connu l’ennui ; Car j’ai toujours privilégié La joie de vivre et l’amitié. Quand je revois, comme aujourd’hui, Des bons sourires, des yeux amis, Je me dis tout bas, c’est certain, Vous êtes les fleurs de mon jardin. Marcel LESAGE |