SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°41

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Septembre-Octobre-Novembre-Décembre 2013

 

Illustration BD  page 2

Patrick MERIC

JEUNES

 

Être marraine - Chloé     page 3

Laurie CZUBAS – T. COURBET

Chaos éternel  page 4,5,6

Sarah LEU

L’Espoir d’une vie   page 7

Thomas BELLONCLE 

HUMOUR et PATOIS

 

Euch quien, euch léopard et ch’tiot sinche   page 8

Hector MELON d’AUBIER

El pièche ed 2 Euros  page 8

Georges RATEL

La mort lui va bien   page 9

Charles JACQUEMIN

El vaque à ToninD’sus ch’marqué  page 10

Georges RATEL

Réveil    page 10

M. DEM

À l’école    page 14

Jean Pierre LEFEBVRE

ADULTES

Spring time   page11

Caroline LALISSE

L’herbe folle des rencontres   page 11

Henri LACHEZE

À l’ancienne  page 12

Gérard ROSSI

Clair-obscur du dernier soir d'Avril   page 12

Maria-Carméla DUHIN-CARNELOS

Marine   page 13

Béatrice VALET

Pensée   page 13

Hector MELON d’AUBIER

Les simples   page 14 

Monique DELCROIX

Rêveries   page 14

Nicole DUPLOUY

Au Maître des granges   page 15

Paule LEFEBVRE

Charmant tableau  page 15

Geneviève BAILLY

Souvenirs souvenirs   page 16

Julien BURY 

Nouveau printemps   page 16

Jean François  SAUTIERE

Merveilleuse nature   page 17

Bernard SIMON

Femmes du quotidien  page 17

M.A LABBE

La palette du mystère   page 18

SAINT-HESBAYE

Alors   page 18

Thérèse LEROY

Écrire «  dix fées ramant »  page 19

Hertia MAY

Amoureuse   page 19

Albert JOCAILLE

Cyrille et les petites souris   page 20,21

Jeanne FOURMAUX

Merveilleuse Aubade    page 21

Anne Marie Ioos

Les arbres   page 22, 23

Pascal DUPONT

Ma maison et mon jardin   page 23

Jeanne FOURMAUX

Les pourceaux  page 24

Marcel LESAGE

La Gazette d’Emma    page 25

M.A LABBE

NOUVELLES

Jolie pierre de lune    page 26, 27

A. P. ROUSSEL

Un monde imaginaire    page 28

Emilie LEDUC

Mon père, mon volcan  page 29

Valentine ROUANET

Jeux de mots     page  30

Inconnu du web

Ne me retiens pas      page  31

Christelle LESOURD

Infos + Concours   page 32

Maison  des Associations

Mots Croisés   page 33

Daniel SERVEAU

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Editions littéraires

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Être marraine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Être marraine ce n’est pas

Acheter un gros cadeau

Mais toujours être là

Quand il le faut

Être marraine c’est aimer

Son/sa filleul(e)

Être marraine ce n’est pas

Facile ni difficile,

C’est juste avoir le plaisir

Juste un sourire sans cadeaux

C’est déjà quelque chose

Qui vient du cœur

On a qu’une vie, il faut en profiter

Tu fais partie de mon petit

Jardin secret

J’avais ce rêve qui me venait

À la tête

Mais maintenant c’est

Devenu une réalité

Je suis marraine d’une

Petite fille.

 

Laurie Czubaj

14 ans – Honnechy

 

Lycée Polyvalent J.M. Jacquard

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Chloé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Depuis le jour où je t’ai vue pour la première fois,

J’ai tout de suite su que je ne pourrai pas me passer de toi.

Sans cesse ton doux visage hante mes pensées

Comme si à chaque instant tu te trouvais à mes côtés.

Ce n’est pas la différence d’âge qui me fera changer, loin de là l’idée de te quitter.

Je ne pourrai pas vivre sans toi, tu me permets d’avancer.

Et si un jour tu devais partir, sache que je ne m’en remettrai pas.

L’amour que j’aurai pu ressentir, je ne l’oublierai pas.

J’ai écrit ce court poème pour te montrer à quel point tu comptes pour moi.

C’est ma façon de te dire que je t’aime et je ne cesserai de te le dire mois après mois.

 

Thomas Courbet 2nde 3

 

 

Lycée Polyvalent J.M. Jacquard

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Chaos Eternel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le jour de la Mort

 

 

Le dernier jour de ma vie… Ce fut ma première pensée en me réveillant ce matin. D’ailleurs, en regardant dehors, je me suis aperçue que c’est une belle journée pour mourir. Un léger brouillard. Le Soleil qui perce de temps à autre. La température idéale : ni vraiment chaud, ni froid. Pas de vent. Une journée magnifique…

 

En me levant, je passai ma tenue de guerrière. Celle que je suis si fière de porter ; celle qui a participé à tous mes combats ; celle qui a si bien servi la cause de mon clan en me préservant de la mort. Celle qui m’accompagnera dans mon ultime voyage.

 

Comme à mon habitude, je mangeai pour le déjeuner les restes de viande de la veille, les partageant avec le Loup. Ce brave Loup, fidèle compagnon de toujours ; lui aussi a participé à de nombreux combats… Ce sera difficile de le quitter pour l’Eternel Chaos.

 

C’est avec cette sombre pensée en tête que je sortis de ma tente. À la vue du cheval qui m’attendait, mes pensées s’assombrirent encore. Lui aussi m’accompagnait depuis longtemps. Les deux magnifiques créatures – Loup et Cheval – avaient été au cœur des combats les plus violents à mes côtés. Ils avaient assisté à nos plus grandes victoires. Ils vont aujourd’hui être témoins de ma seule défaite. Mon dernier combat.

 

Je nourris l’étalon et le harnachai, mélancolique : c’était la dernière fois que je faisais ces gestes. Je rangeai ensuite mes affaires, peu nombreuses, et m’apprêtai à partir. Je devais aller en ville. Faire mes adieux à mes frères et sœurs du clan. Leur désigner un nouveau chef. Mon successeur. Et leur amener de nouveaux membres.

 

Nous étions dix au sein du clan. Pour que mon départ ne soit pas vain, pour faire un pas de plus vers notre destinée, les dix deviendraient onze. Je dus donc m’efforcer, au cours des dernières semaines, de trouver deux nouvelles recrues ayant les capacités de survie et de combat, le courage et la discrétion, la dévotion, nécessaires à l’intégration du clan.

 

Le clan est affaibli et déstructuré depuis mon départ. Les liens entre les membres devront se resserrer et les nouveaux devront trouver leur place dans la hiérarchie. Et ils doivent accepter mes dernières décisions, pour la survie du clan.

 

J’avais déjà pris mes décisions, mais la route jusqu’à la ville était longue. Ainsi, je remettais sans cesse mes choix en question. Bien que ce fût inutile puisque aucune autre option ne s’offrait à moi.

 

 

Il était aux environs de dix heures quand enfin j’arrivai en ville. Le Loup était parti en éclaireur et messager, afin d’avertir mes compagnons et les futurs membres du clan de mon arrivée et de ma volonté de les réunir. J’eus juste le temps d’abreuver le cheval et de boire un peu moi-même avant l’arrivée du clan.

 

Le loup à leur côté, ils marchaient vers moi, telle une meute. Glorieux, rayonnants, puissants. C’était mon clan. Celui que j’ai fondé, porté au sommet, mené au combat toutes ces années. Et qu’aujourd’hui j’abandonne.

Je suis si fière d’eux. Leurs victoires, leur amitié, leur confiance, leur loyauté, leur force.

 

Je leur exposai mes décisions en m’attendant à quelques incompréhensions ou oppositions de la part de certains. Mais leur réaction fut tout autre.

 

Ils ont compris.

 

À l’arrivée des deux futurs initiés, le silence se fit. Nous les observions avec une grande attention. Nos yeux exercés les examinaient, ne laissant échapper aucun détail. Observant le tréfonds de leurs âmes. Comme je m’y attendais, les deux nouveaux venus ne furent en rien gênés ou impressionnés. Ils nous scrutaient avec autant d’attention que nous.

 

Aucun mot ne fut prononcé au cours du quart d’heure qui suivit. Les échanges se faisaient par regards ou par gestes discrets, presque imperceptibles. L’ambiance se détendait.

 

Lorsqu’ils furent enfin prêts, je présentai leurs futurs compagnons à mes frères et sœurs. Leur caractère puissant, esprits forts, leur corps vigoureux, leur passé troublé, leur présent glorieux. Je sais que je les ai bien choisis, et que mes compagnons les intégreront au clan.

 

Je les vois déjà combattre côte à côte. Célébrer leurs victoires ensemble, partageant la viande et buvant le sang des ennemis à la même coupe, sous l’œil protecteur de leur nouveau chef. Mon successeur désigné. Le plus sage, le meilleur guerrier, le plus apte à les guider. Grâce à lui, je sais que le clan continuera à prospérer, à se battre. À gagner.

 

Après avoir fait mes adieux à mes frères et sœurs, leurs regards confiants me suivirent jusqu’à ma monture. Ils me regardèrent prendre les armes en silence, avec des regards approbateurs. Ils savaient tous que je  partais au combat pour la dernière fois. Et l’issue est déjà certaine. Cependant, aucun d’eux ne désapprouvait ma décision.

 

L’accomplissement de notre vie est la manière dont on meurt. Et notre dernière victoire est de mourir au combat. Notre but ultime. J’en suis si proche… Mais la route est encore longue. Le galop du cheval. Le cliquetis régulier des armes sur le harnachement. Pendant un certain temps, mon esprit vide était envahi par ces sons répétitifs. Le calme m’emplit le corps et l’esprit.

 

Je suis presque arrivée maintenant. Le paysage continue à défiler, mais mon esprit a cessé de vagabonder. Je connais cet endroit par cœur. J’arrête le cheval à l’orée du bois. Ce bois sombre… Mon refuge. Mon futur tombeau. Une sépulture naturelle, d’une beauté époustouflante, symbole de ma vie passée, de mon clan.

 

Je regarde mes mains s’emparer de mes armes. Merveilles forgées à l’aube des temps, ces lames m’appartiennent d’aussi loin que je m’en souvienne. Et m’accompagneront dans la mort.

 

Laissant le cheval libre de rejoindre le clan, j’avance à pieds. Les armes à la main. Le loup à mes côtés. En harmonie avec mon domaine, je marche, sereine, jusqu’aux ruines de l’Ancien Temple.

 

Gloire passée, grandeur perdue. Anciennement si prestigieux bien que réservé à un cercle fermé d’adeptes, le Temple en ruines nous rappelle que rien de matériel n’est éternel.

 

En avançant vers le Temple, je murmure involontairement quelques chansons, autrefois si présentes en ce lieu. Je me souviens quand les Onze qui nous ont précédés entonnaient ces chants, en hommage à Hekate, au Dragon Noir, à Lotan, Apep, Leviathan, Typhon, à Ishet, Zenunim, Taninsam, Ama, Lilith, Liftoach, Kliffot, Tiamat, Tanin’Iver…

 

Tout en chantonnant, j’avance vers le cœur des ruines. Le cœur de Belial, son antre éternel. Le tombeau des Onze. Le caveau de mon clan.

Je suis la première à partir. C’est mon devoir. En tant que premier chef du clan, j’ouvre la voie vers l’Eternel Chaos à mes frères et sœurs. Mon dernier combat se fera contre mon pire ennemi. Moi-même.

 

Je me tiens désormais sur la pierre sacrificielle, cœur du Temple obscur. Unique, symbole de ce lieu de magie.

 

Le Soleil touche l’horizon. Mon heure est venue. À travers ma vie, j’ai accompli mon œuvre. Par ma vie, j’ai ouvert la voie au Clan. Vers le savoir, vers la puissance, vers le Chaos. Après avoir marché toute ma vie sur le sentier de la main gauche, je touche enfin au but. Par la mort, je brise le onzième scellé. Par ma mort, j’accomplis ma destinée.

 

Je m’apprête enfin à ouvrir les portes de la magie. Les portes de l’Enfer. Luxifer, Noxifer, porteur de Lumière et de Nuit, j’entre dans ton Royaume.

 

Mon dernier regard se tourne vers le Loup. Ses yeux reflètent ma sérénité et ma confiance. Un avenir glorieux lui est promis ; nous est promis. Il aidera nos compagnons dans leur quête.

 

Après un adieu silencieux, mes yeux se ferment, mon esprit se vide, mes mains s’agitent. Mon corps résiste. Les lames qui m’ont servies toute ma vie contre mes ennemis deviennent aujourd’hui mes bourreaux. La magie du lieu s’empare de moi, et pourtant je résiste. En vain. Sans y penser, je reprends mes prières.

 

 

Tohu Tehom Theli Than

Leviathan Tanin’Iver Taninsam

 

 

Lumière, obscurité. Réalité, hallucination. Divinité, humanité. Plus aucune distinction.

Tout se mélange. Se dissipe. Disparaît lentement.

 

La Flamme Noire, une Lumière, le Silence.

 

Une Apocalypse, une révélation.

 

Une douleur fulgurante. Exquise.

 

Une souffrance insoutenable.

 

Un vide profond. Magnifique.

 

Le Chaos. Eternel.

 

La Mort.

 

Sarah Leu

 

Lycée Polyvalent J.M. Jacquard

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L’espoir d’une vie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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« Un homme qui a cessé de s’émerveiller a presque cessé de vivre. »

Albert H.

 

 

Le jour où je m’en rendis compte, c’est le jour où je me suis éveillé. Tel pourrait être le titre de cette œuvre mais là n’est pas la question.

Bonjour, je me prénomme Florent et ma vie n’est pas des plus trépidantes ni des plus glorieuses mais au contraire elle est des plus monotones. Si je dis cela ce n’est pas parce que les jours se suivent et se ressemblent tous mais c’est qu’au fil des mois qui se succédèrent je finis par oublier. Oublier, oublier… mais qu’ai-je oublié, me diriez-vous ? Tout simplement j’ai fini par oublier ce qui me rattache à la vie, cette petite chose qui permet à tous et à chacun d’être unique, cette même chose qui permet de faire de la vie ce qu’elle est. Comment m’en suis-je rendu compte ? Je m’en suis rendu compte au même moment où je perdis tout espoir en ce que je croyais, voyais et pensais.

Ce fut ce jour fatidique que je décidai de partir en quête d’espoir. Pour ce faire, je suis allé quérir l’aide dont on a besoin lorsque l’on veut se libérer ou s’évader. Je suis donc allé voir un être que j’apprécie, un être aussi énigmatique qu’attrayant. De l’espoir ?! Il ne m’en donna point mais sous son masque d’obscurité il me conseilla ceci : « Ne cherche pas la réponse dans les paroles d’autrui, trouve pourquoi tu cherches à espérer. »

Cette rencontre ne me mena nulle part, néanmoins ses dernières paroles restèrent en moi et ne pouvant m’en débarrasser, je décidai de m’y recueillir. Cela me prit plusieurs mois de réflexion et de patience mais je commençais à comprendre, à comprendre que là où il fallait chercher ce n’était pas dans « l’énigme » mais au plus profond de moi, là où tout s’organise et s’oriente : mes pensées. Et c’est ainsi que je pus reprendre ma quête les idées claires, l’esprit sain, je partis.

En partant, je pus observer tant de choses, des choses pourtant anodines mais avec l’esprit apaisé et sain, tout ce que je voyais me semblait différent comme si je le découvrais ou plutôt, le redécouvrais car en effet pour la première fois depuis bien des années je pus m’épanouir sur un champ de colza, sur des coquelicots et même du jasmin. Cela peut paraître étrange certes mais leurs arômes, leurs couleurs et leur existence paraissent insignifiants pour certains mais pour moi des plus importants, car c’est en m’épanouissant que je finis par les remarquer ce qui signifie le début de mon éveil. Je m’explique, je pris enfin conscience que la vie qui nous entoure est la même que la mienne et qu’elle n’est pas plus pitoyable mais tout aussi formidable et c’est ainsi que je recommençai à reprendre confiance en moi.

Les mois se succédèrent et ma confiance ne cessa de s’accroître, ce qui me permit de reprendre des activités épanouissantes. De fil en aiguille, ma quête se termina et je finis émerveillé par cet art longtemps oublié, cette activité qui jamais n’a cessé et c’est ainsi que je repris goût à la vie.

 

Thomas Belloncle

Lycée Polyvalent J.M. Jacquard

59 CAUDRY

 

 

 

 

 

 

 

 

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El pièche ed 2 euros

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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El mère d’Paulot a s’fait du mouron. Cha fait eune demi-heure équ’l’école a l’est finie et i n’est toudis po rintré. Infin, le vlo, tout rigolard…

-« Mais quo t’as fait pour rintrer si tard ? »

-« Ché pace que j’ai rincontré eune fème qui avot perdu eune pièche ed’ 2 euros. »

-« Et té l’a aidée à cacher après pindint eune demi-heure ? »

-« Nin, mais j’avos min pied d’sus l’pièche et j’ai dû attind’ qu’al s’in aille pour pouvoir el ramasser. »

 

Traduction

 

La maman de Paulot est inquiète. Cela fait une demi-heure que l’école est finie et il n’est toujours pas rentré. Enfin, le voilà tout réjoui.

-« Mais qu’as-tu fait pour rentrer si tard ? »

-« C’est parce que j’ai rencontré une femme qui avait perdu une pièce de 2 euros. »

-« Et tu l’as aidée à chercher pendant une demi-heure ? »

-« Non, mais j’avais mon pied sur la pièce et j’ai dû attendre qu’elle s’en aille pour pouvoir la ramasser. »

 

Georges Ratel

Croisilles

 

 

 

 

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La mort lui va bien

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Étant impliqué dans l’écriture,

S’il n’est pas moi, c’est mon frère ;

On partage une vision de la mort

Et un même questionnement.

La mort est la seule chose

Dont on est sûr dans la vie.

Fatalement on va devoir s’y frotter.

On peut parfois s’amuser avec, de loin,

Mais un jour c’est elle qui se rapprochera.

D’ici là il faut profiter et ne pas être résigné.

Les armes pour y arriver :

L’humour, la philosophie, le plaisir, la générosité.

Prendre de la distance.

On peut y être invité par Dieu, par le diable.

Ne disons pas du mal du démon,

C’est peut-être l’homme d’affaires du Bon Dieu.

Je ne me représente pas la mort comme un Dieu noir,

Mais plutôt comme un courant d’air empoisonné.

Si je dois croiser la mort, je lui dirai :

« Je ne vous attendais pas si tôt,

Personne ne vous a appelé ;

Alors restez chez vous et foutez-moi la paix. »

Je me souviens l’avoir rencontrée lorsque j’avais 20 ans

En Algérie, pendant la guerre en 1959.

Elle a emporté mon ennemi qui pouvait être

Mon frère, sans ma permission, à ma place.

En tout cas je négocierai ma mort,

Si je devais la choisir…

Mourir dans un grand éclat de rire

Ou au cœur des cuisses de ma femme.

En tout cas le plus tard possible et en pleine forme.

Aujourd’hui, si Dieu m’invite à monter là-haut,

Je lui dirai que je ne suis pas pressé.

Il doit savoir que l’on a encore besoin de moi,

Que j’ai encore beaucoup à donner.

Je dois continuer à vivre, ma mission n’est pas terminée.

Soulager la souffrance de ceux qui n’ont plus d’espoir.

Mon fardeau, ma valise, ma croix,

C’est beaucoup trop lourd pour monter là-haut !

Ne tentons pas le Diable, l’homme d’affaires de Dieu.

Que l’on soit pendant la canicule, à l’automne

De notre vie, à l’aurore d’un hiver glacial.

« Viens chez moi, il y a du feu ! » dit le diable.

Nous voulons tous aller au Paradis,

Mais personne ne veut mourir.

Charles-Jean JACQUEMIN

 

 

 

 

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El vaque à Tonin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Tonin fait du stop aveuqu' es vaque. Sin comarad' Gaston i s'arrête et dit :

-"Ech j'veux bié t'print, Tonin, mais t'vaque... ?"

-"T'imbêt' pon, ché eune bonne marcheuse, all va suiv' t'n'auto."

20 km/h, 40... 80... 100 : el vaque al est toudis là, sin musiau collé ach' par'choc.

Gaston i s'énerve. À 140, y jette un oeil sus ch'rétro et, rigolard, y dit :

-"All comminch'à n'avoir marre, et'vaque. All tire es lingue !"

-"Ed quel côté ?"

-"Euh... À gauche !"

-"Accélère !... All veut doubler !"

 

 

D'sus ch' marqué

 

Zélie rinconte Phifine d'sus ch'marqué.

-"Commint qu'cha vô, Phifine ?"

-"Oh ! Ech n'ai pon d'moral. Ech vié d'perdre em'n' homme !"

-"Ah bon ! Commint qu'ché t'arrivé ?"

-"Ech l'ai invoyé dins ch' courtil querre des porions pour faire d'el soupe.

 I l'a queut et i l'est mort d'eune crise cardiaque..."

-"Qué qu't'as fait alors ?"

-"Des nouilles."

 

courtil : jardin

porions : poireaux

Georges Ratel

 

 

 

 

 

 

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Réveil

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Quand la tempête fait rage,

Sentir au détour d'un rivage,

Se bat, se déchaîne notre cœur,

Tous les maillons, les chaînes de nos peurs.

 

Ce vieil esclave en sommeil,

Loin des éclairs et des merveilles,

Des pensées vaines à six sous,

Nous mettant sens dessus dessous.

 

Dans les tracas, se frayer un chemin,

À la lecture soignée du parchemin,

Se faire une vie sans lendemain,

Joindre nos mains et nous dire à demain.

 

Accepter un jour de faire naufrage,

Et favoriser enfin le bavardage,

Fermer en tous points « les sans saveurs »

Pour apprécier les précieux labeurs.

 

M.DEM

                Copyright  26/07/13

19/11/2012

 

 

 

 

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Spring time

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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It's time.                                              (pont2)                                    Spring time

 

Danse les bourgeons,                           Spring time                  It's time

Eclat de mille tons

Spring                                                 La raison ailleurs,

Time...                                                 Liberté frétille,

                                                           Chevauche la force,

I am                                                    Fil du temps dérailleur.

Spring time                                          Le cœur scintille,

Spring time                                          Etreins l'écorce.

Spring time

Spring time                                          D'un monde

                                                           Meilleur

 

Un renouveau dense

Fuse dans le rêve,                                It's Spring time

Spring time                                          Spring time

Ne cherche pas le sens,                       Oh Spring time

La vie se lève                                      Oh Spring time

Nuances précieuses,

Offre la trêve,                                      Chante les feuilles,

Spring time                                          Frôle le vent

D'ivresse insoucieuse,

La lutte s’achève.                                It's time

L'interdit vomi,                         Spring time

Bohème délicieuse,

Envie contagieuse                                Balance ton portefeuille

It's time

(pont 1)                                               Spring time

 

Caroline Lalisse

 

 

 

 

 

 

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L'Herbe folle des rencontres

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Les années passent, le vent casse

Les herbes folles dans le vent.

 

Les racines s’attachent

Et les graines s'envolent

Et d'autres herbes follement,

Sur d'autres rives dans le temps,

Musiquent un éternel refrain

Sur la harpe du vent.

 

Qui sait ce que l'on sème

Et qui sait ce qu'on laisse

Au fil du temps et des rencontres ?

Une ride sur l'eau ?

Dans la vie un sourire ?

 

Un grand secret peut-être,

Que l'on n'a pas su dire,

Ou pas compris, qui sait ?

Et le temps passe et casse

Même les heures les plus douces.

 

Il faut partir, partir toujours,

Comme un nuage dans le vent,

Vers ces lointaines plaines

Où ploient les herbes sous les pluies

Et où les heures sont si lentes.

 

Pourquoi, ce soir, pourquoi,

Les longs couteaux du vent

Font-ils saigner les souvenirs

Et pleurer les rencontres enfuies ?

 

Henri Lachèze - Feux

 

 

 

 

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À L'ANCIENNE !

LE TRAVAIL DE LA TERRE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Sur le front du vieux laboureur fatigué,

Les rides sont devenues sillons, par le temps creusés !

À l'image, par le soc de sa charrue, ceux laissés

À la surface de son champ, en cette fin d'été.

 

La terre, en veines grasses retournées

Fume sous la caresse de l'acier :

L'attelage peine sous l'intensité du labeur ;

L'homme, d'un revers de manche sur le visage, essuie sa sueur.

 

Un vol de mouettes voraces, loin de la mer et des plages ?

Virevoltant en nuée blanche, accompagne l'attelage !

Dans un vacarme de cris stridents,

Se disputant les vers de terre expulsés du sol environnant.

 

La plaine, qui frissonnait sous les blés d'or en Août ;

Reconnaissante à l'homme ; pour sa toilette avant le repos de l'hiver

Semble être tombée en léthargie tout d'un coup !

Dans l'attente de retrouver avec le printemps, son tapis vert.

 

Au loin, un clocher sonne l'angélus du soir !

La journée a été longue ; mais l'homme a le plaisir de voir :

Résultat de son labeur, en quittant le champ,

Les sillons bien droits qui brillent, lui disant merci ? sous la lumière du « couchant ! »

 

Gérard Rossi

Neuville 15/01/2013

 

 

 

 

 

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Clair-obscur du dernier soir d'Avril

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Crépuscule orangé par-delà l'horizon,

Noircissant les branches étoffées de bourgeons,

En ce soir où rien ne bouge, où le bleu respire,

L'âme apaisée du poète en extase, inspire.

 

En une minute l'orangé devient rose,

Le bleu s'étale en un lavis clair et morose,

Les arbres tendent leurs bras de plus en plus noirs :

Empressée, la brune envahit son territoire...

 

En toute hâte il faut peindre ce saint décor,

Car sitôt la brise aimante agite au dehors,

Dignement, ses mains sombres disant au revoir:

La nuit vide les étoiles de son ciboire...

 

Hélas, remettre à demain la page du jour,

Du ciel, les couleurs d'hier, n'y sont pas toujours...

Étendre vite la peinture sur la toile,

Vite épancher ses mots avant que tout se voile...

 

Maria-Carméla Duhin-Carnélos

30 avril/ 15 Mai 2013

 

 

 

 

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Marine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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La vie n'est pas un conte de fée,

Tout le monde le sait.

Cependant, par une matinée ensoleillée jamais égalée...

Une princesse est née, Toi, notre fille tant rêvée.

 

Le miracle de la naissance s'est produit...

À cet instant, l'Amour jaillit de ce puits

Qui naît des racines de notre cœur

Pour y régner des années et des années Bonheur.

 

Petit soldat, tu es présente sur tous les fronts,

Et pourtant fragile tel un cocon.

Sensible, tu sais par ta présence

Donner de toi sans préférence.

Notre maison retentit de tes rires,

Et les murs dessinent tes sourires.

Même les jours aux couleurs ébène,

Tu es notre bouffée d'oxygène.

 

Vingt années se sont écoulées,

Avec nous, les souvenirs de ton enfance resteront gravés.

Notre rôle de parents essayons d'assumer

Afin que tu traverses les méandres de la vie avec témérité.

Aujourd'hui et demain, dors sereinement,

Tes frères veillent sur toi à cent pour sang.

 

Va de l'avant

Au gré de tous les vents,

Ne doute jamais de toi,

Et si un jour tu as froid,

Regarde derrière toi,

Nous serons Là.

 

Maman.

« L'humanité doit à l'enfant ce quelle a de meilleur à donner »

Déclaration des Nations Unies.

Béatrice Valet

 

 

 

 

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PENSÉE

 

 

 

 

 

 

 

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Pensée à ceux et celles qui attendent au feu tricolore et qui ont du mal à repartir lorsqu’il passe au vert :

- Si qu’y vont ossi vite pou eusse alleu aux tolettes quind qu’y z’ont l’droulle, y drote sovint kier dins leu marronnes !

Traduction : S’ils vont aussi vite pour aller aux toilettes lorsqu’ils ont une diarrhée, ils doivent souvent faire dans leur pantalon !

 

HMA

 

 

 

 

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Les simples

 

 

 

 

 

 

 

 

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Les fleurs ont ressorti leurs chapeaux, pour coiffer

Embellir tout l'été, de leurs blanches ombelles...

Sucré de miel le vent d'émoi, câlin les fait

 

Sur place, à petits pas danser... Brusques rebelles

Intimement voici, que les Reines des Prés

Mélangent leurs bouquets... Sur la piste des belles

Partent les papillons, surviennent juste après

Les abeilles, déjà se range la nuée...

Et chacune butine attentive au grain près,

Se charge sans révolte en tous points dénuée...

 

Monique Delcroix

 

 

 

 

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Rêveries

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Sur la plage en été

Bien souvent j'ai rêvé

D'être un oiseau pour m'envoler

Loin très loin de la ville polluée

De me poser dans les dunes

Pour me sécher les plumes

D'être une nouvelle planète

Propre et nette

Sans soucis et sans cris

Voilà le monde où je vis

Sans heurt, sans larmes

Mais avec beaucoup de charme.

 

Nicole Duplouy Martin

 

 

 

 

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À l’école

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Un jour, l’maît’ fait inne leçon su la poésie. Y l’explique çou qu’c’est les vers, la rime.

- Marcel, donne nous un eximpe !

- Je me lève de bon matin … pour aller chercher du pain.

- Bien Marcel.

Tiot Jules liève sin deugt :

- Je vais à l’étang à la pêque aux guernouilles … et j’ai de l’iau jusqu’aux genoux.

- Mais ça rime pas ! Jules

- Je sais, m’sieu mais y aveut pos assez d’iau … pouqu’cha rime !

 

In eute histoire, mais à Lausanne, in Suisse.

Les gins y sont réputés comme étint très lints, des longs-quious quo.

L’maît’ y apprind le prèsint de l’indicatif.

- Eximpe : le verbe chanter.  Je chante,E ; tu chantes, ES ; il chante,E. Mathieu conjugue le verbe marcher

- Oui, monsieur. Je maaarche E, tu maaarches ES …

- Mathieu va plus vite

- Oui monsieur. Il court

 

Toudis à Lausanne :

- M’sieur, y a un caracole qui m’suit depus m’mason !

 

Jean Pierre LEFEBVRE

 

 

 

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Au maître des granges

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Nous avons rencontré

Aux granges

Cet été

Un ange...

 

André de Médicis,

André le Magnifique,

Mécène en Caldéris,

Un ami authentique !

 

Nous avons envahi,

Sans que ça le dérange,

Son coin de paradis,

Les granges !

 

Tout nous y est donné,

Les jardins, les pavés,

Et l'homme sur le seuil,

Un peu de rêve à l’œil...

 

Aimable Amphitryon,

À vos pieds je dépose

Un hommage que j'ose

En vers de mirlitons...

 

Nous avons rencontré

Aux granges

Cet été

Un ange...

 

Paule Lefebvre

28/06/2004

 

 

 

 

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Un charmant tableau

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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La petite fille, une porcelaine,

Au regard si clair a le cœur battant.

L'hirondelle est là, près de la fontaine,

Venue annoncer son premier printemps.

 

Enfant de l'été, fragile et si tendre,

La douceur du fruit d'un fervent amour,

Ton frais gazouillis revient nous surprendre,

Comme les moineaux au lever du jour.

 

Curieuses de tout, à pleine volée,

S'éveillent déjà tes petites mains ;

Quand passe en tes yeux cette giboulée,

La tendresse encore parle à tes chagrins.

 

Toi, petit oiseau, comme l'hirondelle,

Vers d'autres soleils tu t'envoleras,

Mais pour revenir vite à tire d'aile,

Retrouver un peu le nid de nos bras.

 

La petite fille, en cette fontaine,

A lancé son rire et le fil de l'eau,

Garde le reflet d'une porcelaine,

Laissant dans nos cœurs un charmant tableau.

 

Geneviève Bailly

 

 

 

 

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Souvenirs, souvenirs

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

J'ai ouvert mon coffre à souvenirs de bois

Remplis d'un vieux pneu qui était à moi avant

Une belle balançoire que j'avais, enfant

Elle m'a procuré de la douleur, plus d'une fois

 

De vieilles photos qui ont grisé dans le temps

On y voit mon chien et mes amis de la ville

En campagne maintenant je vis tout tranquille

J'y retrouve mes vieux jouets cassés d'antan

 

Quelques posters de mes chanteurs si beaux avant

Une ancienne robe que je portais bébé

Que de souvenirs que je n'ai pas effacés

Un pull de maman qui me berçait tendrement

 

Des contes de fées auxquels petit je croyais

Maintenant que j'ai trouvé mon unique amour

J'aimerais tellement qu'il dure pour toujours

Un bonnet Père Noël qui m'a fait pleurer

 

C'est si beau et tendre les longs souvenirs non ?

Je ne m'en séparerais pour rien au monde

Laissez-moi les contempler encore une seconde

Je regarde tout ça avec de l'attention.

 

Julien Bury

 

 

 

 

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Nouveau printemps

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

Avril ôte son dernier fil

Et tire bas sa révérence.

Mai à mi mots a mis, subtil,

Les trilles de son éloquence ;

Et les voiles vertes du vent

Portent loin le vernal message

De tant de bonheur connivent...

L'Amour babille à chaque étage.

 

Vois, ci, le temps de l'essentiel :

Les fiancés refont le monde

En un goût délicat de miel

Et de libertine faconde.

Le jour a dépassé la nuit :

C'en est fini des mornes lunes

Qui caressaient notre réduit

De ces lueurs inopportunes.

 

La viorne orne le chemin ;

Alléluia pour la lumière

Et l'arôme amer du ormin

Qui réjouit la cuisinière !

L'aujourd'hui bat comme un sou neuf.

Faut-il interroger l'oracle,

Qui de la poule et qui de l'œuf... ?

La vie est là et c'est miracle.

 

Jean-François Sautière

 

 

 

 

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Merveilleuse nature

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Je te fais mes adieux, merveilleuse et sublime nature.

Seringat, lilas, muguet, roses écloses.

Ce nectar de parfums, sous ce ciel si pur,

Tu me l'offrais, tous les ans, sans échange, ni pose.

 

Rossignols, mésanges, vos chants mélodieux,

Me réveillaient les matins aux premières aurores.

Vous clamiez votre liberté, de ce concert amoureux.

Votre symphonie achevée, vous preniez votre essor.

 

Avril, de ce regard ébloui, je contemplais ton œuvre.

Le renouveau de la vie, de cette terre si féconde.

Cerisiers, pommiers en fleurs, en étaient la preuve.

Tout de blanc vêtus, aux premières lueurs du monde.

 

Citadins, sortez de vos villes dortoirs.

De vos tours aux multiples étages.

Aux volets clos, aux fenêtres double vitrage.

Votre horizon est noir, rempli de désespoir.

 

Nature, ces privilèges de l'odorat, de l’ouïe, des yeux.

Tu les donnes, à qui veut bien les prendre.

Ne pas en profiter c'est ne pas comprendre

Que tu es le plus beau cadeau de Dieu.

 

Bernard Simon

 

 

 

 

 

 

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Femmes du quotidien

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Dédié à toutes celles qui, broyées par la perte brutale de leur emploi, rament, rament, pour garder leur dignité.

 

Femmes du quotidien

Femmes d'exception

Maîtresses du pain

Roses des maisons

 

Mères courage

Et femmes vendues

Pleines de rage

Maudissent l'intrus

 

Piétas de larmes

Souvent déçues

Prennent les armes

Et sont battues

 

Je pense à vous

Femmes du Nord

Je pleure avec vous

De tout cœur.

 

Marie Antoinette Labbe

 

 

 

 

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La palette du mystère

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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A papillon et de l'âme I fleur d'étoiles

Tous deux polis par l'écaille des voiles

Chantent sur la mer le voyage de l'amour

 

E processionnaire du corps où se heurte la lumière

Pique H nuance le plumage d'une nue singulière

Avec S musique baptisé par l'iode des tambours

 

V concerne la naissance hallucinée de l'éclair

Emblème trop fantôme qui boîte et qui erre

Z tout espace plonge la zibeline au bruit

Le marbre un sonnet comme le sexe pour la nuit

 

O couleur sang matériel parfum de mon cœur idéal

La voyelle du poète sonne le rêve abyssal

U ubiquiste n'a d'ailleurs que le vert

Blanc de feu noir alchimique la palette du mystère.

 

Saint-Hesbaye

 

 

 

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Alors…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

Raconte-moi encore les nuages pensants qui passent tout là-haut

Dessine-moi la lumière exubérante qui joue dans les nuages trop sages

Ecris-moi la chanson du vent mutin qui court dans la lumière dansante

Dis-moi encore les parfums boisés qui s’éparpillent dans le vent chahuteur

 

Décris-moi le sourire malicieux des étoiles qui s’accrochent à tes montagnes

Explique-moi la lumière dissimulée dans les grains de poussière

Confie-moi si tu le veux les mots gris qui s’évadent en pluie de ta plume soumise

Et qui viennent pleurer, déchirés, désemparés, sur ta feuille chagrin

 

Alors je tairai mes sottes jérémiades pour t’écouter dans le silence des étoiles

Alors j’oublierai mes plus lointaines peurs et la nuit me sera plus douce

Alors s’en ira ma colère dans le gris des nuages, portée par quelque chimère

Alors je sentirai la caresse du vent et j’apprendrai de nouveau à sourire

 

Alors j’essaierai de croire à d’autres mondes plus beaux,

Ceux qu’on ne voit pas avec nos yeux

Ceux qui sont cachés dans la poussière de notre esprit

Alors plus rien n’aura d’importance que cette douce complicité

Tissée de mots entremêlés.

 

Thérèse Leroy

19/09/2012

 

 

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Écrire dix fées ramant

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Le voleur s'est fait prendre bêtement : en mettant son butin dans l'urne !

Le cheval du croquemort avait le mort aux dents !

Ne pas jeter l'eau propre sur la banque !

Coureur professionnel, il gagna plusieurs étaples, dont celle d'Etaples sur Mer.

Il possédait sur son bateau un vieux poste à galère !

Sportif comme moi, un vrai frère : mon haltère-égo.

De fille en anguille, il devint un grand pêcheur.

Après une nuit blanche, il se présenta : la mine des fêtes !

Le congrès des marins-pêcheurs se tiendra au Palais des Congrès !

L'accueil des étudiants en maths se fera devant la salle GAUSS !

Brillante cavalière, elle gagna le concours de trop !

Les oiseaux mi-gratteurs survolent l'Aquitaine.

PASSE-PORC POUR L'ABATTOIR

Jeune éléphant : éléphant-tôt !

C'était un enfant très beau : il avait perdu ses dents de laid.

Méfions-nous des fourmis zélées.

Le légionnaire sentait le sabre chaud.

 

Hertia May

 

 

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AMOUREUSE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

 

Emmène-moi les yeux mi-clos

Telle une femme seulement amoureuse,

Vers le septième ciel tout là-haut,

Pour cette extase voluptueuse.

 

Emmène-moi le coeur serein,

Presque sans rien me dire.

Emmène-moi vite et très loin,

Là où ton coeur doit me suffire.

 

Enlève-moi l’âme légère

Vers tout ce pays bleu

Où depuis toujours et naguère

S’en vont ainsi les amoureux.

 

Emporte-moi à tout jamais,

Sans un répit, sans un regret,

Pour tous les jours meilleurs,

Que m’a donnés ainsi ton coeur.

 

Albert JOCAILLE

 

 

 

 

 

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Cyrille et les petites souris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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L'été se terminait, les feuilles jaunissaient doucement, annonçant le début de l'automne.

Bien que le soleil fût encore chaud, maman souris qui, avec sa famille, avait passé toute la belle saison dans une grange, déclara un beau matin :

 « Mes enfants, dans notre petit paradis, nous allons bientôt grelotter ! Et mourir de faim ! Ce soir nous essayerons de rentrer dans la maison des hommes. J'ai déjà repéré le coin idéal, tranquille, chaud, et confortable, où nous pourrons trouver de quoi grignoter tout l'hiver ! »

Dès qu'arriva la tombée de la nuit, maman souris rassembla sa petite famille.

« Voilà ! dit-elle. Nous sommes à présent au complet, écoutez-moi bien ! Le moment est venu de nous en aller. Sachez que notre entreprise n'est pas sans danger, surtout suivez-moi ! Faites exactement comme moi ! ».

Apeurées, les petites souris couraient derrière leur maman qui, prudemment, se faufilait de pierre en pierre, se dissimulant parfois sous une grosse touffe d'herbe, inspectant comme un général son régiment.

Finalement, tout ce petit monde arriva et entra dans la maison de Cyrille par la porte de la cuisine qui était restée grand ouverte.

Puis chacun fila se cacher derrière le placard de l'évier.

Ce soir-là les petites souris se sentant déjà chez elle, fatiguées, s'endormirent et ne bougèrent de la nuit.

Le lendemain matin, maman souris qui connaissait les dangers qu'elles encouraient, les empêcha de sortir.

Sans cesse elle devait les gronder, car les petites souris qui avaient mené tout l'été une vie joyeuse, ne comprenaient pas que le jour, elles devaient désormais rester cachées.

« Nous avons de plus en plus faim, gémissaient-elles ! On s'ennuie ici et nous avons envie d'aller faire un petit tour ! »

« Ne faites pas cela, petites malheureuses ! Attendez que la nuit soit venue ! » s'écria maman souris très inquiète.

Soudain, profitant d'un moment d'inattention de leur mère, elles sortirent de leur cachette, traversèrent la cuisine d'un bout à l'autre, à la recherche d'un peu de nourriture.

Ce matin-là en se levant pour aller en classe, le petit Cyrille à moitié éveillé sursauta, poussa un cri d'horreur, frotta ses yeux ronds d'étonnement, apercevant les souris imprudentes qui sur la table grignotaient le pain.

Surprises et affolées, elles se sauvèrent en tous sens puis disparurent en vitesse.

Depuis, chacun dans la maison entendait des grattements ou voyait les souris qui, infatigables la nuit, se promenaient partout, s'amusaient, dansaient, grignotaient les papiers faisant un vacarme invraisemblable.

Mais un matin, la situation s'aggrava, lorsque l'une d'elles mordit Cyrille à l'oreille ; celui-ci réveillé en sursaut, sortant du lit, s'écria très en colère.

« Cette fois c'en est trop ! Désormais je vais leur faire la guerre ! »

Muni d'un balai, il les chercha partout dans la maison, hélas elles étaient introuvables, car voyant le jour arriver, elles étaient rentrées bien sagement auprès de leur maman.

Soudain Cyrille se souvint avoir vu son grand-père les attraper avec des tapettes : vite il courut les lui emprunter.

Désormais tous les soirs, il les installait un peu partout dans la maison.

Mais les petites souris très malignes, averties par leur maman, dédaignaient les petits bouts de fromage qu'il leur offrait comme appât.

Il arriva qu'un jour Cyrille perdit une dent avant de s'endormir, il la plaça sous son oreiller, en espérant que pendant la nuit, les petites souris viendraient la chercher, lui apportant un cadeau.

Il dormait profondément quand soudain il fut réveillé par les petits cris des souris, en grande conversation sur son lit.

Avec une stupeur indignée, il s'écria :

« Ah ça alors, vous ne croyez pas que vous exagérez un peu, ma parole vous êtes des envahisseurs ! »

« Des vilaines bêtes ! Vous effrayez ma maman ! Vous faites énormément de dégâts dans les armoires ! Vous êtes sales, on trouve vos petites crottes partout sur les meubles ! Et voilà que vous m'empêchez de dormir ! 

Pourquoi ne restez-vous pas dehors ! »

Les petites souris répondirent alors :

« Mais l'hiver nous ne pouvons ! Il fait trop froid ! Aussi nous habitons la maison des hommes. Nous sommes très gentilles, tu sais ! Et si tu nous fais la guerre, qui t’apportera un cadeau ? »

Assis sur son lit, Cyrille pâlit soudain, fronça les sourcils, se gratta la tête, il était mal à l'aise.

« C'est vrai ! dit-il. Si je les tue, qui m'apportera un cadeau ! »

Alors estimant qu'il avait eu tort d'être aussi cruel avec elles, il se glissa sans bruit hors de son lit, chercha à tâtons ses pantoufles, les enfila, ouvrit doucement la porte de sa chambre, descendit silencieusement les escaliers.

Arrivé au rez-de-chaussée, il sauta de joie, aucune d'elles ne s'était laissée prendre. Alors enlevant toutes les tapettes, il les enferma dans un placard, puis soulagé, alla se recoucher.

Le lendemain matin en s'éveillant, tout heureux il trouva sous son oreiller, le plus beau présent que les petites souris pouvaient lui apporter, et qui leur avait coûté toute la nuit tant d'efforts :

Une magnifique pomme rouge.

 

Jeanne Fourmaux

Honnechy

 

 

 

 

 

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Merveilleuse Aubade

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Dans l'air pur et calme du matin,

De jolis chants s'élèvent soudain...

La nature doucement s'éveille

Par de beaux ramages sans pareils :

Pépiements, gazouillis joyeux

Augurant un jour heureux

Bientôt suivis avec ardeur

Par un charmant et invisible chœur...

Tourterelles, pinsons, hiboux,

Même un gentil coucou...

Puis, moqueurs, les merles

À leur tour lancent leurs ritournelles.

Quelques coqs aux alentours

Se répondent tour à tour

Mêlant fiers et arrogants, leurs cris

Dans ce joyeux charivari...

Nous rappelant impérativement

Que, de se lever, bientôt il sera temps.

D'exister ils chantent le bonheur

Joli concert au Suprême créateur

De ce cadeau offert ainsi...

 

Merci...

 

Anne Marie Ioos

 

 

 

 

 

 

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Haut

 

Les Arbres 

 

 

J’ai vu pleurer un saule, planté dans une rivière sans eau. Il ne trouve pas d’épaule pour se croire un peu fier.. Il ne sait plus comment faire le beau... J’ai vu pleurer un saule, les branches ballantes sans espoir de glisser dans l’onde disparue. Il n’est que le vent pour l’effeuiller et faire sécher sa mélancolie persistante. Il éclate pourtant ses perles précieuses, ces pépites salées encore chaudes sur quelques pierres... 

 

J’ai vu pleurer un chêne. Il regarde ses racines blanchies plus hautes que sa cime. Il gît défait par le temps déchaîné. Il meurt en rupture de la terre... J’ai vu pleurer un chêne tout au fond de la forêt et les animaux silencieux font une ronde pour l’assister, pour lui faire compagnie. Les glands inutiles s’écrasent et se cassent sur les pierres ennemies...

 

J’ai vu pleurer un charme, tout au bout d’un sentier, tout au bout de ses larmes. Le charme se meurt dans quelques fougères audacieuses de voir son malheur en forme de bûcher à venir. J’ai vu pleurer un charme sans avenir, sans plus croire à ses armes qui tombent sur les pierres envahissantes...

 

J’ai vu pleurer un sapin quand, au loin, ont retenti les cris des tronçonneuses perfides. La sève coule son malheur dans l’écorce apeurée. J’ai vu pleurer un sapin écœuré, sans le manteau de la neige pour le cacher des intrus au cœur de pierre...

 

J’ai vu pleurer un grand peuplier, secoué par le vent du nord, secoué par tant d’années d’ombre fidèle pour l’orée de son champ, pour quelques chevreuils habitués à se caresser contre ce tronc fatigué. J’ai vu pleurer un grand peuplier et laisser tomber ses feuilles jaunies dans l’été sournois, celui qui réchauffe les pierres...

 

J’ai vu pleurer un vieux platane, plus vieux que les vieillards dégoulinant du banc sous sa fraîcheur centenaire... Il craque de tant d’années au service des humains envahissants... J’ai vu pleurer un vieux platane et les nids se vident de leurs petits oiseaux devenus migrateurs, sans perchoir, pour des constructions trop droites, pour des pierres organisées...

 

J’ai vu pleurer un bouleau, au fond d’un jardin *décimé, sans une pie à l’œil brillant, taquine, pour l’égayer. J’ai vu pleurer un bouleau, sans travail, orphelin de ses deux frères découpés, les voir partir en fumée, pour les besoins de la cheminée de pierre...

 

J’ai vu pleurer un acacia arraché d’une haie d’hortensias parce qu’il gêne la vue, parce qu’il ne pousse pas droit, parce que des tourterelles s’aimaient dans ses fleurs de miel au printemps. J’ai vu pleurer un acacia sans désir et sans rien maudire ; il s’offre cent mille feuilles à frémir, pour partir en feu d’artifice, pour laisser la place à l’édifice en pierres...

 

J’ai vu pleurer un bon laurier. Le temps le met à sa sauce et l’accommode à son assiduité agressive ; il parfume encore son jardin et j’aimais croquer dans ces feuilles et retenir ce goût tellement intact dans ma bouche reconnaissante de souvenirs en couleurs... J’ai vu pleurer un bon laurier parce qu’il empiète sur la route et ses racines… déracinent les mauvaises pierres...

 

J’ai vu pleurer un jeune cèdre qui tombait ses fruits mûrs en pin dans l’abri de la belle pelouse organisée pour les jeux des petits enfants. J’ai vu pleurer un jeune cèdre, débité en quelques tronçons anonymes, écartelé comme un quelconque malfaisant, une mauvaise herbe grimpante, un chiendent enragé, pour ennuyer les pierres...

 

J’ai vu pleurer un cerisier, orphelin de cerises, devenu inutile même avec toutes ses fleurs odorantes ; et ses pétales peuvent bien s’envoler au vent et se coller sur des cheveux et s’en faire une coiffure pour Belles… J’ai vu pleurer un cerisier fatigué et sa balançoire ne se balance plus. Il ne lui reste que les marques de cordes de cette pendue de rires, en souvenir de ses enfants tellement vivants devenus grands, devenus bâtisseurs de maisons de pierres…

 

J’ai vu pleurer un châtaignier, trop jeune de ses quelques automnes pour offrir ses fruits aux promeneurs. J’ai vu pleurer un châtaignier, conscient de son destin de planches pour quelque humain de trop longtemps, pour l’habiller du dernier costume et le faire dormir sous la pierre...

 

J’ai vu pleurer un merisier, certain de son avenir de mobilier, se faire tiroir pour secrétaire, porte pour armoire sans glace un jour d’été, se sentir copeau, se sentir coupable ne n’avoir que pousser pour être beau et décapité pour être aux mesures.. J’ai vu pleurer un merisier aux racines impuissantes, aux branches implorantes, aux senteurs odorantes sans le pouvoir d’attendrir les scies dévorantes aiguisées à la pierre...

 

J’ai vu pleurer ce petit arbre, dont le nom importe peu, encore en vigueur, encore en fleur, finir agrafé dans une vilaine cagette, pour aider à quelques emplettes. J’ai vu pleurer ce petit arbre, partir en sciures, en épluchures, pour faire du papier, pour faire des bûches et des étais, pour poète désabusé, pour réchauffer l’hiver et construire ce mur de pierres…

 

J’ai vu pleurer la forêt accablée et les flammes horribles venir la lécher avec le plaisir de leur crépitement de meurtrières. Dans la cendre incandescente, noircie, assassinée, elle tend ses vestiges fumants au ciel, en vaines prières ravagées... J’ai vu pleurer la forêt dévastée et maintenant, poussent les pierres...

 

*Sans la cime...

 

Pascal Dupont

Romans sur Isère - 09/10/2007

 

 

 

 

 

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Ma maison et mon jardin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Haut

 

Ma maison est blanche

Gaie et souriante

Par toutes les fenêtres

Le soleil y pénètre.

 

Autour il y a des arbres

Des oiseaux de tous les plumages

J'aime à les entendre

Chanter tous ensemble.

 

Dans le jardin il y a des fleurs

De toutes les couleurs

Les roses je les préfère

Car elles sont les plus belles.

 

Dans le potager parmi les légumes

Il y a Margot la tortue

Traînant sa carapace

Elle mange de la salade.

 

Le verger est plein de fruits

Que le soleil vient mûrir

Je savoure très gourmande

Leur chair à pleines dents.

 

Un ruisselet coule

Et dans son eau si douce

Parmi les roseaux

Coassent les crapauds.

 

Il y a la basse-cour

Dont je m'occupe chaque jour

Mon chien, mon chat

Qui font toute ma joie.

 

Quand vient la nuit

Tout s'est endormi

La lune est là qui me regarde

Et je lui dis bonsoir.

 

Jeanne Fourmaux

Honnechy

 

 

 

 

 

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Les pourceaux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Lorsque les porcelets arrivent à la lumière,

sitôt qu'ils ont jailli du ventre de leur mère,

les oreilles collées contre leur corps trempé ;

sitôt qu'ils ont cassé le cordon nourricier,

qu'ils se sont échoués ; maladroits et tremblants,

ils s'en vont vers leur mère étendue sur le flanc.

Ils fouillent de leur museau le ventre généreux,

les mamelles gonflées, comme s'ils voulaient rentrer,

retrouver la chaleur qu'ils viennent de quitter.

Et quand ils ont trouvé le trayon bienheureux

ils s'accrochent, farouches, à leur portion de pis,

défendant âprement cette source de vie ;

groin contre groin, déchirant leurs babines,

ils vont lutter longtemps pour la meilleure tétine.

Ils vont lutter ainsi lors de chaque tétée,

à longs cris suraigus, pour prendre ou protester,

les plus gros imposant leur force et leur désir

devenant chaque jour, plus ardents et plus forts

tandis que les culots voient leurs poils se ternir,

se dessiner leurs côtes, et bien souvent la mort.

 

Et ainsi font les hommes, comme font les pourceaux ;

chacun, sur cette Terre, vise toujours plus haut,

chacun veut s'enrichir, améliorer sa vie,

sans souci du dommage qu'il peut faire à autrui.

La vie est un combat, le monde est une arène

où triomphe l'argent, l'intrigue est souveraine.

Les uns boivent à longs traits aux mamelles du monde,

d'autres font de la faim une éternelle ronde.

Il est pourtant un mot pour nous tracer la route,

un mot qui, chaque instant, mérite qu'on l'écoute

un mot comme un espoir, un emblème, un repère

un mot qu'on doit semer dessus la Terre entière

qui rimera toujours avec la liberté,

un mot pour nous aimer, un mot : Fraternité.

 

J'avais promis, au Basket-Club, un porcelet pour sa tombola. Le gagnant François Dallosto est venu me l'annoncer : une truie était en train de mettre bas. En voyant les porcelets se disputer les tétines, François a dit « Les hommes, c'est pareil ! ». J'ai décrit, je pense, très justement, cette mise au monde.

 

Marcel Lesage

 

 

 

 

 

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Gazette EMMA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Jolie pierre de lune

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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       Ici, les terres propices à la culture vivent en bonne intelligence avec celles où croît une végétation qui n'a pas à se soucier, pour subsister, de la main de l'homme.

       Ici, on ressent l'omniprésence des dieux. Dans les vallées ouvertes comme dans les plaines, Bacchus peaufine les grappes nées sur les vignobles que nourrit une terre qui présente les colorations à la fois robustes et transparentes du raisin et du vin. Les collines s'empourprent de leurs bois touffus et verts que les beaux soirs d'été revêtent de silence, où septembre gémit, courbé sous les rafales du mistral, ce mistral capable, dit-on, d'arracher les oreilles d'un âne ; dans les plaines les épis dodelinent dans l'attente des moissons ; les calvaires, plantés aux carrefours, agonisent sous la rouille qui les ronge ; les chers visages des vieilles sont l'âme des maisons basses aux toits d'ocre ; les grands bahuts de bois dur que des mains travailleuses ont remplis de linge immaculé paraissent fiers de la mission qui leur a été dévolue ; les buffets rustiques centenaires d'où émanent des senteurs de lavande, de miel, de thym et de fruits mûrs... tout cela, c'est la Provence, celle du pays de Grasse.

       Ah oui ! Ce sont de véritables Champs-Elysées où, si l'on y prête l'oreille, au crépuscule, flotte dans l'éther de l'arrière-pays provençal, l'ineffable air de flûte qui, dans l' « Orphée » de Glück, fait danser les « Ombres heureuses » ; ces notes piquées qui voltigent dans cette atmosphère merveilleusement odoriférante ; cet air qui est comme la voix du paysage. Une voix qui invite au bonheur. Qui s'impose au point de nous retenir par nos basques pour ne plus le quitter.

       Ce paysage sans serpent, sans fruit défendu, je l'ai serti dans mon cœur. Là, étant jeune, je me suis improvisé une existence chimérique, remplie d'aventures, persuadé que je les vivrais plus tard. Je crois bien qu'ici j'ai pris la résolution, à jamais, de refuser le monde des adultes... même si je lui appartiens.

       C'était l'automne. Les collines avaient jauni. Les chatons d'or des grands trembles se détachaient l'un après l'autre, méthodiquement, descendaient vers la terre comme les larmes de ces derniers beaux jours. Sous les oliviers au cliquetis métallique de Minerve et les amandiers de Vertumne, Flore déployait profusément ses tapis et ses manteaux.

       Flore ? Pour moi elle était la déesse des fleurs, camaïeu de glycine, mimosas, de rose et de mauve... On s'est regardés comme on se regarde au début d'une belle histoire. Une histoire dont on ignore tout.

       « La réalité ne se forme que dans la mémoire », pensait Heidegger. Flore, elle fut ma réalité, dans mes yeux et dans mon cœur. Toujours présente dans ma mémoire. Jolie, naturelle : une de ces filles de la Provence telles que le Parisien que j'étais se les imaginait : silhouette déliée et familière. Adorable. Elle rayonnait. Pas seulement belle, mais belle pour quelqu'un, me semblait-il, car on ne peut l'être autant sans cela.

       Sans un mot, elle me montra une bâtisse accrochée au flanc de la colline, émergeant d'une clairière. C'était un mas construit en pierre de pays auquel plusieurs siècles de vent et de soleil avaient donné une couleur qui tenait du miel et du gris léger.

       Elle ouvrit la barrière, m'invita à la suivre. Le jardin paraissait macérer dans la lumière recueillie pendant la journée. Je m'arrêtai pour observer la mer qui s'étendait à perte de vue jusqu'aux rives lointaines de l'Afrique.

-Allons, venez ! me dit-elle en se retournant, se faisant insistante.

       J'hésitai, m'interrogeant sur ce que pouvait bien cacher cette invitation. Lui inspirai-je une telle confiance pour qu'elle ne se méfiât pas de moi, un inconnu ?

       Dans le silence, j'entendis le battement régulier d'une comtoise.

- Comme tout est simple quand on n'a pas besoin de parler pour se faire comprendre ! murmura-t-elle enfin en dénouant ses cheveux noirs qui croulèrent sur ses épaules dorées.

- Vous... vous êtes vraiment belle, très belle...

- Vous n'êtes pas le premier à me le dire ! répliqua-t-elle vivement. Si je l'étais vraiment, c'est à Dame Nature que je le devrais !

       Elle allait et venait, plaça les fleurs dans un vase, cueillies sur les talus et dans les champs.

       Devant la cheminée, un basset nous regardait, la tête penchée, avec un air à la fois romantique et perplexe.

       Tous trois nous échangions nos silences. Tout à coup mes interrogations s'envolèrent et je respirais profondément, comme soulagé, sans crainte.

       Pour dire quelque chose, je m'informai de son prénom.

- Vanessa ! Cela vous convient-il ? S'il vous plaît ne me questionnez plus : je suis ce que je vois... en tout cas seulement au moment où je vois vraiment ! Je nais d'un instant à l'autre à une réalité personnelle qui s'ouvre sur une autre, plus grande, plus mystérieuse. Je considère en effet que l'instant d'après ceci ne sera plus vrai...

- Dites-moi alors si vous me voyez, réellement... pour me faire prendre conscience de ma réalité en votre présence, car j'ai l'impression de vivre un rêve auprès d'une fée de mes jeunes années.

- Sur la route je pensais à vous, tel que vous m'êtes apparue, sortant de vos pensées. Alors je me suis dit que nous allions fêter Monsieur Hasard, ou la bonne fortune, qui nous a placés sur cette même route, pour que nous nous rencontrions. Les fêter, mais aussi pour glorifier notre élévation vers la Source de jouvence, les sphères des merveilles, les vergers de la joie où les voluptés seront intentions prodigieuses, paroles affectueuses, trésor retrouvé... Aimer et être aimés...

- Aimer et être aimés ? N'est-ce pas miraculeux lorsque cela se produit en même temps, la joie d'une jouissance totale ? La manière de n'être pas seul dans sa peau où il y a nous et tout ce que les autres y ont mis ?

- Cher inconnu, l'amour, c'est l'exception. En son ciel vibrent des nuances de mauve, de rose et d'ambre. Regardez : au-dessus de la mer, cette étoile solitaire qui scintille... Tout est paisible. Nous la verrons jusqu'à l'aube lorsque ses nuances pâles s'affirmeront sur les collines avec le lever du jour. Alors l'étoile -notre étoile- s'évanouira et le soleil arrivera... ce sera grandiose ! Il envahira le ciel et la terre et nos cœurs, les sortant de leur torpeur. Eh bé, il en est ainsi de l'amour !

       En cet automne Vanessa et moi observions, épaule contre épaule, les volutes de brume de mer, le vol gracieux d'un rapace planant très haut. Un soleil timide réchauffait notre visage. Captivés par la lumière du jour naissant, nous nous attardâmes dans nos silences.

       Elle m'adressa un sourire. Un sourire comme ça, qui déborda d'elle tandis qu'un petit vent fit faseyer sa robe. Ses yeux volèrent sans savoir où se poser. Vanessa appuya sa tête sur mon épaule. Sa voix me parvint, immatérielle.

- L'amour... une pierre de lune, telles celles qu'on ramasse ici, portant, gravées sur leur cœur les branches de l'Etoile de Bethléem qui, dit-on, s'est attardée au-dessus de la Provence lors de son périple autour de la Terre pour annoncer la naissance de Notre-Seigneur Jésus. Être aimée ? poursuivit-elle.. Je m'en persuade... avant même que mon histoire d'amour ait débuté. Les débuts d'un amour n'en sont-ils pas les plus beaux moments ?

- Les débuts de l'amour, un amour dont on repousse les limites pour le rendre éternel ?...

       Vanessa -à travers son refus de se détacher de notre rencontre éphémère- montra son désir profond de rester jeune à jamais, de ne pas déchoir par le quotidien. Narcissique ? Sans doute quelque peu, aimant l'amour, s'aimant dans l'aura d'un tel amour.

       Vanessa ? En tout cas j'ai conscience, avec le recul, d'avoir créé de toutes pièces mon beau roman d'amour qui me fit m'attacher à la Provence qu'elle incarnait à mes yeux... Vanessa, la fée de mes jeunes années qui ne mourra jamais dans mes rêves, tout comme Mireille, Mignon... ces héroïnes que d'autres ont immortalisées. Des histoires sans fin, jamais remises en cause sous les coups de boutoir de la vie, par l'âge. Un conte, peut-être, qui me protège contre ce que je refuse d'admettre : nous mourrons tous un jour : Ça, c'est une certitude ! Ma fée Vanessa m'aide, m'aidera à repousser cette certitude ; même si nous possédons tous le fantasme de l'éternité. L'éternité de là-haut, au Ciel où, j'en suis persuadé... je retrouverai Vanessa, ma jolie pierre de lune pour toujours marquée du sceau de l'Etoile de Noël. Dans cette attente, mon rêve me maintient dans le réel...         

       Je ne suis pas retourné du côté d'Aiglun par crainte de revoir les collines, vides, orphelines de Vanessa, celle qui illumina ma jeunesse... Il m'arrive encore de prêter l'oreille : il me semble alors déceler le bruit de sa respiration que j'entends dans ses phrases, déçu de ne la voir jamais surgir, me sauter au cou en me lançant un « je t'aime » rempli de lumière, de jeunesse et d'avenir heureux. Tout de même, tant qu'à vivre, j'aimerais bien que quelque chose se produise, que Vanessa...

       Ah jeunesse ! N'est-elle pas « une fraction de folie » selon un proverbe arabe ?

 

André-Pierre Roussel

 

 

 

 

 

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Un monde imaginaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Mon prénom est Louise, mon nom est DUCEAU. Je suis âgée de dix-sept ans et demi, mon anniversaire est dans deux mois. J’attends la majorité avec impatience. Mon cadeau le plus espéré est la liberté. La liberté de mes choix, la liberté de m’exprimer plus facilement, la liberté de mes sentiments et la liberté de montrer ma personnalité, être moi-même. Mon rêve le plus cher, c’est mon monde imaginaire. Ce monde que je m’imagine depuis la perte de ma famille dans un accident de voiture, c’est une sorte de refuge. Mon grand frère perdu, celui qui me manque le plus, m’accompagne souvent dans mes rêves et dans ma vie quotidienne. Et puis même si mes parents n’étaient pas souvent avec nous à cause de leur travail, ils me manquent tout autant, même s’ils ne sont pas présents comme mon frère.

 

Ce monde, celui où une route nous mène à plusieurs voies, plusieurs choix, sans jamais aucun impact négatif sur notre vie, sur nos désirs. Dans mon monde, tout est couvert de verdure et d’ensoleillement sans aucun nuage dans le ciel. Lorsque l’on regarde vers le haut, tout est bleu azur. Tout le monde est en accord, personne n’est différent intellectuellement. La mort est toujours naturelle, il n’y a pas besoin de justice puisque personne ne commet jamais de fautes plus ou moins importantes. Nous pouvons retrouver nos êtres tant aimés, qui ne sont plus parmi nous rationnellement, grâce à une porte qui nous mène, elle, dans cette salle où tous les défunts dansent, chantent, rient et nous accueillent avec tant de joie. Ils nous ramènent en dehors de cette salle pour arriver dans un champ magique, d’herbe rose, parsemé de fleurs aux couleurs de l’arc-en-ciel avec, sortant de celles-ci, des étincelles brillant de mille feux. Quand on y entre, on se sent bien, toutes nos frayeurs s’échappent, on sent une arrivée de bonheur immense, une liberté inexplicable, une joie de vivre insensée et une poussée d’adrénaline. On peut rester dans cet endroit indéfiniment. Quand nous sortons, nous arrivons près d’une rivière. Celle-ci coule vers l’infini et semble ne jamais s’arrêter. Le son de l’eau qui se fracasse sur les bords, parvient à nos oreilles et nous procure une sensation de détente dans tout le corps. Pour revenir à la réalité, il faut longer cette rivière et aller à cette porte, présente devant nous, décorée de façon à nous rappeler que ce monde est magnifique. Celle-ci est magique, elle nous remontre les images des moments passés dans ce monde.

 

Cette nuit-là, je m’endormais paisiblement, quand je fus réveillée en sursaut à cause d’un bruit. Pieds nus, je me levai pour sortir de ma chambre, quand je traversai cette séparation, je sentis un changement de sensation extrême, de mon carrelage à quelque chose de doux. Je baissai les yeux et vis un chemin d’étoiles multicolores. Devant, s’ouvrait un chemin à plusieurs voies. Dans une des directions, je vis du brouillard avec la tête de mon frère à travers celui-ci. Je décidai de partir dans cette direction. En suivant ce brouillard, j’arrivai à une porte qui m’était totalement inconnue. En entrant, je vis mon frère, souriant, assis sur un banc, avec l’air de m’attendre. La joie et l’incompréhension se mélangèrent dans tout mon être, et je me mis à courir vers lui pour le prendre dans mes bras. Il me sortit de cette salle pour arriver dans un champ d’herbe rose. Nous nous allongeâmes par terre et nous discutâmes. Il me raconta qu’il veillait sur moi depuis l’accident et qu’il était très fier de la personne que j’étais devenue. Cela faisait près de quatre heures que nous discutions de tous les évènements passés depuis l’accident quand vint l’heure de se quitter. Cela me paraissait impossible, j’étais si bien à ses côtés. Mes larmes se mirent à couler toutes seules. Mais je finis par partir après avoir traversé le champ d’herbe rose. Je longeai une rivière et arrivai à une porte et vis des images de l’après-midi passé avec mon frère. En revoyant ces images, plusieurs émotions surgirent : la tristesse, la joie, le bonheur, l’amour m’assommèrent d’un coup. Revoir mon frère était le plus beau souvenir de toute ma vie. Je me réveillai, allongée dans mon lit, et toute cette histoire n’était qu’un rêve.

 

Un an plus tard, après avoir passé ces trois cent soixante-cinq jours, ce mémorable rêve revint à la même heure, au même moment et toujours avec mon frère. Cela se reproduisit exactement de la même façon, chaque année, le même jour, à la même heure, toujours avec mon frère dans ce champ d’herbe rose et cela jusqu’à la fin de mes jours.

Emilie Leduc

Lycée Polyvalent J.M. Jacquard

59 CAUDRY

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Mon père, mon volcan

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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À mes douze ans, j’appris le décès de mon père… Une épreuve difficile car j’étais encore très jeune. J’ai toujours désiré connaître les causes de sa mort, mais même ma mère restait dans l’ignorance. Elle avait simplement été informée par la morgue que son corps avait été retrouvé dans une rivière. À ma majorité, je débutai mes recherches et je pus découvrir très rapidement la passion que mon père avait pour les volcans. Une passion dont j’avais toujours ignoré l’existence. Mon père s’était intéressé plus particulièrement au volcan du Tambora qui est situé à l’est de l’archipel Indonésien. Je décidai donc de m’y rendre, en espérant trouver là-bas quelques indices me permettant de découvrir les causes de la mort de mon père. Je fis mes bagages rapidement. J’emportai une tenue de rechange, de la nourriture et de l’eau pour deux semaines car la route serait longue. Je pris ensuite la route. En approchant de mon lieu de destination, une vieille dame, qui connaissait mes intentions de me rendre au volcan, vint m’aborder pour m’implorer de ne pas m’y aventurer :

 

« Je vous en supplie jeune homme ! Vous périrez en vous y rendant. Faites-moi confiance et sauvez votre vie ! » m’avait-elle dit.

 

Mais j’avais un but bien précis et je voulais découvrir la vérité. L’avertissement de la vieille dame éveilla encore plus mon sentiment de curiosité. Je décidai donc tout de même de me rendre au volcan. Sur le chemin, je pensais toujours à cette vieille dame, à son inquiétude vis-à-vis du volcan. Beaucoup de questions me venaient à l’esprit. Comment connaissait-elle ma destination ? Pourquoi était-elle si inquiète ? Qu’est-ce qui pouvait susciter un tel sentiment de peur sur ce volcan ? Je continuais ma route dans l’anxiété, l’inquiétude et la peur.

 

Quelques jours plus tard, j’arrivais en face du volcan, il était tellement impressionnant ! L’aridité de cet endroit était étouffante. Seule une rivière se trouvait à proximité de cette imposante montagne. Je commençai donc à escalader en espérant atteindre le sommet assez rapidement. Et, au fur et à mesure, j’entendis des cris stridents ! Je pus également distinguer des ombres ! Tout cela m’effrayait. Quelque chose me blessa, je me mis à saigner. Et les cris, dont la vitesse était devenue si rapide, devenaient oppressants, étourdissants, suffocants ! Tout devenait de plus en plus compliqué. Je réussis tout de même à atteindre le sommet de ce volcan bien mystérieux. Je pus entrevoir mon père, je l’appelai, je criais son nom mais rien ne fonctionnait. Je découvris, après plusieurs tentatives, qu’il ne s’agissait que de son esprit et qu’il ne m’entendait pas et ne me voyait pas. Son corps avait été projeté jusqu’à la rivière et porté près de chez nous.

 

C’est incompréhensible ! Comment est-ce possible ?! Les jours passent, je manque de nourriture et je suis blessé. Je ne peux pas m’en sortir et c’est impossible de redescendre ! C’est pourquoi je vous écris cette lettre du sommet du volcan du Tambora… L’endroit où je compte finir mes jours.

Adieu.

John, 19 ans

 

Valentine Rouanet

 

Lycée Polyvalent J.M. Jacquard

59 CAUDRY

 

 

 

 

 

 

 

 

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JEUX DE MOTS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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J’ai postulé pour travailler dans un pressing et ils m’ont dit de repasser demain. Je ne sais pas comment le prendre.

 

Mieux vaut être une vraie croyante qu’une fausse septique.

 

Il est impossible de faire 1 000 pompes par jour… sauf si vous êtes un enfant chinois dans une usine Nike.

 

Une lesbienne qui n’a pas de seins, c’est une homo plate ?

 

Jésus-Christ est un exemple pour tous : même en mauvaise posture, il n’a jamais baissé les bras.

 

Le problème au moyen orient, c’est qu’ils ont mis la charia avant l’hébreu.

 

J’ai l’intention de vivre éternellement, pour le moment, tout se passe comme prévu.

 

Je me demande si, à moyen terme, le changement climatique finira par avoir des conséquences irréversibles sur les pizzas 4 saisons.

 

Comme dirait Dracula, j’irais bien boire un cou.

 

Quand un crocodile voit une femelle, il l’accoste.

 

Dieu a créé l’homme dix minutes avant la femme pour qu’il ait le temps d’en placer une.

 

Que celui qui n’a jamais bu me jette la première bière.

 

Ma femme a fait un truc hier avec sa bouche que tous les hommes adorent : elle l’a fermée.

 

À celle qui te dit que les hommes sont tous pareils, réponds-lui qu’il ne fallait pas tous les essayer.

 

Je déteste qu’on essaie de me faire passer pour un con, j’y arrive très bien tout seul.

 

Jeanne d’Arc s’est éteinte le 30 mai 1431, environ deux heures après sa mort.

 

Il y a 40 ans, la SNCF présentait le TGV. Grande invention qui permettait aux voyageurs d’arriver plus vite en retard.

 

À quoi bon tuer des baleines si c’est pour maquiller des thons ?

 

Kadhafi est parti sans dire au revoir, ce n’est pas Tripoli de sa part. C’est écrit dans la presse si tu libyen.

 

DSK sera désormais vigile au FMI : il va monter Lagarde.

 

Ma femme me traite comme un Dieu : elle oublie totalement mon existence sauf quand elle a besoin de moi.

 

C’est en se plantant qu’on devient cultivé…

 

Soyez gentils avec vos enfants : ayez toujours à l’esprit que ce sont eux qui choisiront votre maison de retraite.

 

Le mec qui a convaincu les aveugles de porter des lunettes de soleil est quand même un excellent commercial.

 

À l’école, ils nous apprennent le passé simple, ils feraient mieux de nous faire apprendre le futur compliqué.

Inconnu du web

 

 

 

 

 

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Ne me retiens pas

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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La vie n’a eu de cesse de nous séparer

Alors pourquoi essayer de tout réparer

Je n’en vois plus l’intérêt

Puisque mon cœur s’est arrêté

Ne me laisse rien espérer

Je ne pourrais pas le supporter

Laisse-moi partir loin

Pour que plus rien ne m’atteigne