SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°40
Mai-Juin-Juillet-Août 2013
Illustration BD page 2
|
Patrick MERIC
|
JEUNES |
|
La lettre page 3
|
Marina DESSE |
Impitoyable Société page 4
|
Nathan JOLY |
Toi page 5
|
Valentine
BAUDUIN |
La Vie page 6
|
Clément
DOUDELET |
Descente aux Enfers page 7
|
Amandine
BAUDUIN |
HUMOUR et PATOIS |
|
Hector MELON d’AUBIER
|
|
L’Tchien
page 8 |
Georges RATEL
|
La
crise - L’Maguette et l’quien page 9 |
Inconnu du net – Jean Pierre LEFEBVRE
|
Extrait
du livre de page 10 |
Marc VINCENT
|
ADULTES |
|
Utopie page11 |
Patricia LOUGHANI |
Maintenant page 12 |
Jeanne FOURMAUX |
Joli
Printemps page 13 |
Reine DELHAYE |
Permettez
… page 13 |
Jacques LEBLANC |
Ode à la vie
page
14 |
Béatrice VALET |
Belle de CAUDRY page 15 |
Jérémy
DESSAINT |
Tu
ne connais pas ton bonheur page 15 |
André BLOT |
Même
si … page 15 |
Bernard SIMON |
Ils
sont devenus vieux page 16 |
Nicole
DUPLOUY |
Dans
ce monde page 16 |
Julien BURY |
Promesse
d’un jour page 16 |
Albert JOCAILLE |
Tous
les deux page 17 |
Charly WAL |
Floraison page 17 |
Geneviève BAILLY |
Jour
après jour page 18 |
Gérard
ROSSI |
Papillon page 18 |
Edith LEFEBVRE |
Les
Signes page 19 |
Muriel MARIN |
L’impossible page 19 |
SAINT-HESBAYE |
Amuseries
3 page 20 21 |
Jean François
& Christophe SAUTIERE |
Rose
d’Amertume page 21 |
Hertia MAY |
La Gazette d’Emma page 22 |
M.A
LABBE |
Les lettres valises Page
23 |
M.A
LABBE |
Enfance page 24 25 |
Thérèse LEROY |
Le
Tisseur à la main page 25 |
Pierre CATTELAIN |
Pour
toi page 28 |
Christelle
LESOURD |
NOUVELLES |
|
On n’a pas tous les jours 20 ans page 26 27 |
A. P. ROUSSEL |
Que
du bonheur page 28 |
Jean Charles JACQUEMIN |
Celui qui doute page
29 |
Marcel LESAGE |
A
ta place page 30&31 |
Pascal DUPONT |
Il y a longtemps que je t’aime … page
31 |
Anonyme |
DIVERS |
|
Appel à Ecriture page
32 |
Caudr Factory |
Mots Croisés page 33 |
Daniel SERVEAU |
* Retrouvez l’auteur dans la revue littéraire. |
La lettre |
|
|
Lycée
Polyvalent J.M. Jacquard 59 CAUDRY Je t’écris ce poème Pour que tu réalises
à quel point je t’aime. Si les mots de la
Terre évoquaient des sentiments, Je n’en aurais jamais
assez Pour t’exprimer ce
que je ressens. Tu es sans cesse dans
mes pensées, Tu es ma plus belle
hirondelle. Je t’aime d’un amour
qui est bien plus qu’éternel. Une flamme s’est
allumée un soir d’été, Je te promets de la
garder éclairée en moi pour l’éternité. Jamais je n’aurais
pensé que tu m’aurais laissée. Maintenant j’essaye
de tourner la page, D’oublier nos projets
et ce rêve de mariage. Aujourd’hui, je
n’arrive plus à m’attacher, Je ne fais que
pleurer. On m’a souvent dit
qu’un de perdu était dix de retrouvés. Mais les dix de
retrouvés Ne remplaceront jamais
celui que j’ai perdu Et qui m’a déçue… Je regrette notre
histoire. Aujourd’hui, c’est
trop tard J’ai envie de rêver, J’ai le droit
d’espérer Que ce jour
reviendra, ce jour où tu m’as tant aimée. Ce soir je pleure,
mon cœur meurt. Où est passée cette
passion, ce bonheur ? Je t’aime mon amour Pour toujours. Marina Desse |
Impitoyable société |
|
|
Lycée
Polyvalent J.M. Jacquard 59 CAUDRY À quoi bon penser, Si nous ne pouvons bouger Dans ce pays qui revendique la liberté Alors que tout acte est réprimé ? Où la vie est seulement accordée Aux personnes ayant de quoi payer. Nous avons les mains liées Par des textes de lois insensés. Ces textes inventés Par des monstres qui se jouent de la pauvreté, Des Hommes sans pitié, Uniquement dirigés par leur cupidité. Et nous, tels des moutons bien éduqués, Nous les suivons avec docilité, Dans ce piège infernal qu’est la société.
Nathan Joly |
Toi |
|
|
Lycée Polyvalent J.M. Jacquard 59 CAUDRY En
ce merveilleux jour Du
mois des cloches et des lapins, Ce
n’est pas un œuf que je cherchais Et
pourtant, j’ai trouvé quelque chose De
plus rare et de bien plus précieux. Ta
voix est plus pure Que
celle d’un ange pourtant aux cieux. Tes
cheveux comme le coucher du soleil, Dépose sur ton visage, Une
fine touche de douceur. Tes
yeux chocolat-pistache Sont
pour moi aussi délicieux Qu’une
gourmande pâtisserie. Ta
chaleur toujours présente M’envahit
quand, dans tes bras, Tu
m’enlaces de bonheur. Mon
cœur est comme une fleur, Il
a besoin de toi, Comme
elle a besoin d’une tige Pour
soutenir ses fins pétales. Et
bientôt, nous reviendrons À
ce même mois Comme
si un cycle était passé Et
cela recommencera jusqu’à Ce
que la mort prenne l’un de nous.
Valentine Bauduin |
La vie |
|
|
Lycée Polyvalent J.M. Jacquard 59 CAUDRY Oh
la vie apparut il y a bien longtemps De
la main de Dieu on ne sait comment ! De
grands changements elle a connu, C’est comme ça que nous sommes apparus. De
bactéries à singe Et
de singe à homme La
vie est devenue barge Avec
nous les hommes. Des
guerres, des guerres quelle idiotie ! Soi-disant
pour préserver la vie Mais
c’est seulement pour la suprématie Qu’on
détruit des vies. En
plus de ça, bouleversement climatique Qui
rend la vie pas très pratique Comme
si la vie n’était pas assez difficile Nous
nous faisons maintenant de la bile. Et
dire qu’à cause de nous, les soi-disant évolués, La
Terre se meurt, Plantes
et animaux ont des malheurs Sans
nous la vie serait préservée. Clément Doudelet |
Descente aux Enfers |
|
|
Lycée
Polyvalent J.M. Jacquard 59 CAUDRY Marchez sur cette allée triste, Pénétrez dans cette forêt vibrante, Enivrez-vous de ce parfum lugubre, Evadez-vous enfin de cet enfer vivant, Entrez dans ce monde silencieux Avec ses êtres errants Découvrant cette vie nouvelle, Arpentez ce chemin froid, Effleurez ces arbres anciens, Voyez ces sourires illuminés, Oubliez ces visages maussades, Allez donc saluer ce cher poissonnier Ou alors ce sympathique boulanger, Regardez ces enfants jouer, Que diriez-vous d’aller plus loin ? Enfoncez-vous plus profondément Dans ce sentier hostile Où l’obscurité se fait sentir, Continuez encore un peu, Apercevez cette lueur orangée, Vous y êtes presque, avancez. Attention aux chutes de pierres Et aux coulées de laves brûlantes, Entendez ce rire diabolique Sortant soudain des profondeurs. Observez cette silhouette démoniaque, Cet être, votre sauveur, votre cauchemar, Le bienfaiteur et le pêcheur, Lui, Satan. Amandine
Bauduin |
|
L’Tchien perdu |
|
|
|
Ech père Mathurin a perdu sin tchien. Y l’a cassé s’quaine et y l’est parti farfouiller dins ché z’hayures
ed ché voyettes qui intourent ech village. Après l’avoir cacheu pertout, l’père Mathurin rinconte ech maire et
li d’minne si in tchien n’aurot point été signalé à la mairie. - Y lé tatoué ? d’minde ech Maire - Bin sûr qu’y lé à moais ! répond ech père Mathurin. Je n’m’vos
point cacher après l’tchien d’in aut’ ! Georges RATEL |
|
|
|
|
||
La crise |
|
||
|
Les problèmes des boulangers sont croissants ... Alors que les bouchers veulent défendre leur beefsteak, les éleveurs
de volailles se font plumer, les éleveurs de chiens sont aux abois, les
pêcheurs haussent le ton ! Et bien sûr, les éleveurs de porcs sont "
dans la merde ", tandis que les céréaliers sont "sur la
paille". Par ailleurs, alors que les brasseurs sont sous pression, les
viticulteurs trinquent. Heureusement, les électriciens résistent. Mais pour
les couvreurs, c'est la tuile et certains plombiers prennent carrément la
fuite. Dans l'industrie automobile, les salariés débrayent, dans l'espoir que
la direction fasse marche arrière. Chez les électriciens, les syndicats sont sous tension, mais la
direction ne semble pas au courant. Les cheminots voudraient garder leur
train de vie, mais la crise est arrivée sans crier gare, alors ... Quant aux veilleurs de nuit, eux, vivent au jour le jour. Pendant que
les pédicures travaillent d'arrache-pied, les croupiers jouent le tout pour
le tout, les dessinateurs font grise mine, les militaires partent en
retraite, les imprimeurs dépriment et les météorologistes sont en dépression.
Les prostituées, elles, se retrouvent à la rue. Amis, c'est vraiment une
mauvaise passe ... Inconnu du net |
|
|
L’Maguette et l’Quien |
|
|
Inne tiote maguette brouteut trinquille su inne hurée, loiée à inne
fichelle pou l’impêcher ed’débuquer. In quien s’avoche, crévint d’fom d’pus au moinse huit jours, s’est
r’wé sur elle pou in faire sin déjinner. « Eh ! qu’all fait l’tiote berte. Ne m’minge pos ! J’sus tell’mint
séque, inne vraie écalette, que te poureus t’infuter in oche dins tin gosier
et morir ». L’quien, qui n’éteut pos trop biête s’arrête aussi sé et l’y
d’minne : « Ouais, mais mi ché fom. Je n’veux pos
m’amatir ». « Beut putôt min
lait. Té s’ras rassasié ». L’quien, ni inne ni deux s’pinche pou chucher sin pis. L’maguette,
aussi fissée qu’in r’nard, d’in cop sec, all l’infile aveuc ses cornes
éffilées. L’eute,écauffé, s’pinche troée, ceurt pus lon cacher avinture. Moralité : n’euche pos s’fiat à ché maguettes. Jean Pierre LEFEBVRE |
Extraits de « Quand on écrit dix fées ramant » de Marc Vincent |
|
|
Editions de l’Harmattan
Marc Vincent est « chantauteur », il a
produit une vingtaine d’albums vinyle où la richesse des textes le dispute à
la qualité de la mélodie. Voyageur, il a représenté la chanson française dans
une cinquantaine de pays. En 1996, il a émerveillé le public caudrésien à la
salle des fêtes. Il avait écrit le fameux « guide de mots
passants » inspirant les artistes en herbe du même quartier. La
mystérieuse transmutation de l’or en jade Le
développement du râble permet d’obtenir des lapins gris plus gros, plus
grands, plus gras Le
terrassier creuse comme une huître : c’est le supplice de Cancale Les toiles
de David (1748-1825) brillent au musée de Jérusalem Achille
Parmentier Le général
de La Fayette aimait épater la galerie Beaucoup
de gens ne savent pas comment s’écrit déchets-tri Les
musiciens belges sont sensibles au projet de partition du pays Elle
pousse des cris d’orfèvre Offrons le
café au laid et le thé à l’amante Oh !
low cost sonne comme l’holocauste de notre langue Tué à
larmes blanches Les grues
sont des oiseaux qui se contentent de peu : la portion qu’ont grues Alors, le
bonheur sera apporté demain C’est la
crise sur le gâteau C’est un
alcoolique invertébré Maison
construite de briques et de broc Le patron
pêcheur dit que le gasoil subventionné aiderait les marins à sortir la tête
de l’eau Le
pharmacien est le mari de la femme martienne Il ne sait
pas signer : alors, il se signe et inscrit une croix Laide à
domicile Sa voiture
était embourbée dans l’Orne hier Avec le
réchauffement de la planète, les musées de cire risquent de fondre Descendre
la Volga, descendre la vodka L’au-delà
si terne Le pauvre
alligator nageait entre deux zoos Le sot
terne est un vain blanc doux L’unijambiste,
lui, au moins, sait sur quel pied danser Au volant,
le manchot est un semi-conducteur Les
houillères font grise mine Enfer
forgé Le
serrurier a dû mettre la clé sous la porte Marc Vincent |
Utopie |
|
|
Je pense à la
souffrance, ce soir, Aux crève-la faim,
aux maltraités, A ces âmes bafouées
par la cruauté, Par l'indifférence
et la folie noire ! J'ai mal de voir
des innocents Baisser la tête
pour pleurer sans larme, Mal de sentir leur
survie dérivant, Incapables
d'utiliser des mots comme arme. La mort habite sous
des regards vides, La douleur se niche
sans aucun cri Dans des corps
basculés dans le vide Qui, trop faibles,
s'étalent, dans la nuit. Le froid gèle des
vagabonds au dehors, Leur ôte toute
dignité d'être humain Auprès de leurs
animaux, la tête dehors, Et la chair à vif,
en manque de pain ! Je rêve d'une
solidarité sans faille, Un monde où l'envie
de faire mal Jusqu'au fond des
entrailles Disparaîtrait pour
un monde idéal ! L'homme et l'animal
à égalité, Sans avoir à subir
ou à se rebeller Contre des fantômes
sans dignité Pour les voir
heureux et libres ! Je suis une
utopiste au cœur trop fragile, Une poétesse qui ne
supporte pas la douleur. J'aimerais être la
Parque aux trois fils Pour contrôler la
vie et la rendre meilleure ! Patricia Loughani, copyright, le 08/02/2012 |
Maintenant |
|
|
Maintenant
que j’ai soixante ans, Je
ferme les yeux et je comprends Que
de mes jeunes années Ne
reste que le souvenir de mes pensées. Pour
mes enfants pleins d’ardeur Je
fus leur arbre du bonheur, Leur
donnant ce que j’avais de meilleur, L’immense
chaleur de mon cœur. J’ai
eu des larmes de gaieté, Des
moments où j’ai tremblé, Des
instants de tendresse Et
aussi de tristesse. Bien
des heures ont passé, Puis
des mois, des années Avant
que je devienne très fière, Une
heureuse grand-mère. Aujourd’hui,
sur mon visage, Je
vois que je prends de l’âge, Dans
mon miroir très lucide J’aperçois
peu à peu mes rides. C’est
la vieillesse qui arrive, Il
me faut en convenir. Pourtant
doit continuer la vie, Avec
douceur et harmonie. Alors,
dans mon jardin plein de fleurs, Je
me redonne un peu de chaleur. J’écoute
le chant des oiseaux Et
je me dis que tout est toujours beau. Bien
des heures continueront de passer, Puis
des mois, des années, Avant
que je devienne comme ceux Qu’on
nomme très bêtement les vieux. Jeanne Fourmaux |
PERMETTEZ ... |
|
|
Permettez
que ce papier En
entier soit déplié Car,
même, s’il vient du cœur Je
ne le connais pas par-cœur Je
ne vais pas vous faire un discours Mais
je vais tâcher de le dire court Je
ne vais pas le dire en espagnol La
je passerai pour un guignol Certaines
déjà le connaissent Reine,
Béatrice ou même Agnès Bref
passons notre sujet à la loupe C'est-à-dire
Maria Guadaloupe Quand
j’ai débarqué sans armes ni bagages Je
n’avais que mon amour en gage Quelques
effets trois fois riens Oui
mais il y avait mon petit chien Elle
qui a peur de tous les animaux Ce
n’était pas là le moindre des maux Imaginez,
un peu du caractère Jacques LEBLANC |
Ode
à la vie |
|
|
A vous qui avez
cheminé Contre vents et
marées L’incroyable aventure
de la vie, Le repos est au
programme aujourd’hui. Si à l’aube d’un jour
sans détour La tristesse vous
envahit, Ne lui donnez aucun
répit. Chassez ce voile gris
qui vous ennuie. Laissez la paix
s’installer dans votre cœur Afin qu’il soit sa
demeure. Laissez votre esprit Vous conduire à la
rêverie. Laissez votre corps Chavirer en parfait
accord. Sous toutes ses
formes et toutes ses couleurs, A toute heure, L’Amour est partout, Ne ratez pas son rendez-vous. Les mille et un
bonheurs qui s’offrent à vous chaque jour, Si vous les
saisissez, seront présents pour toujours : Un sourire, une main
tendue, un regard complice, Un geste
réconfortant, une parole rassurante, une attention, Quelques mots échangés,
une histoire contée, un air fredonné, Une salle décorée, un
compliment, une oreille attentive… Et tant de choses
encore. « L’important
n’est pas de mesurer le temps Mais de le vivre
intensément » Et l’aveugle
dit : « S’il y a des choses à voir, Je veux les
découvrir » Et l’infirme
dit : « S’il y a des chemins, Je veux les
parcourir » Au-delà de tout, La flamme de la vie
ne s’éteint pas Si nous osons
regarder vers l’autre Qui nous tend les
bras. « Chaque instant
est un moment précieux Car il n’a pas son
pareil » Béatrice Valet
|
Belle de Caudry |
|
|
Sous différentes couleurs Tu es décorée de fleurs Dans ces vieux ateliers Aux grands métiers rodés Des mains à la mine de plomb Préparent ta confection Tu nourris les hommes Et en échange c’est la vie qu’ils te donnent Fabriquée le jour Les projecteurs te font la cour Dans les mains des couturières expérimentées Tu termines ta beauté Produit raffiné Chez les plus grands tu es demandée Reine des cérémonies Tu embellis des tapis aux parvis Exposée dans ton musée Tu aimes nous faire rêver Belle de Caudry Ta beauté n’a pas de prix. Jérémy
Dessaint |
Tu ne connais pas ton
bonheur |
|
|
Tu ne connais pas ton bonheur De pouvoir cueillir une fleur C’est si facile avec ses doigts Pense à ceux qui n’en ont pas. Tu ne connais pas ton bonheur De t’exprimer selon ton cœur C’est si facile avec la voix Pense à ceux qui ne peuvent pas. Tu ne connais pas ton bonheur La nature dans sa splendeur S’offre à toi. Regarde-la Pense à ceux qui ne voient pas. Tu ne connais pas ton bonheur Ecoute cet oiseau siffleur Trouve-t-on plus beau que ce chant-là ? Pense à ceux qui n’entendent pas. Tu ne connais pas ton bonheur Etre aimé par l’âme sœur, Pouvoir la serrer entre ses bras Pense à ceux qu’on n’aime pas. Prends conscience de ton bonheur Estime sa valeur Très heureux tu te trouveras Si tu penses à tout cela. André Blot |
MÊME SI |
|
|
Même si! la tristesse, voulait me pénétrer. Même
si! la pluie, la grêle, venaient à tomber. Moi
, je veux rire! je veux rire! à en pleurer. Même
si! la vie, ne m'a jamais épargné. Même
si! la misère, ne fait que m'entourer. Comme
l'enfant, je veux rêver! encore rêver! Même
si! la nature, à l'automne se meurt. Même
si! l'hiver, le rossignol se tait. Moi
je veux chanter! chanter, tout l'été. Même
si! rien ne semble bouger, figé par les ans. Même
si! tout reste immobile, gelé par le temps. je
veux danser! danser la nuit, sans m' arrêter. Même
si! tu ne voulais plus de moi. Même
si! tu venais à me détester. Je
veux t'aimer! t'aimer!
comme autrefois. Bernard SIMON |
Ils
sont devenus vieux |
|
|
Ils sont devenus
vieux Devenus même trop
vieux Devenus
exigeants Parfois trop
exigeants On les trouve
ennuyeux, Souvent trop
ennuyeux On prend une
décision Tout en se
justifiant Ce ne sont des
tableaux A montrer aux
enfants Nous avons nos
problèmes Ils font trop de
caprices Alors,
paralysés, malades, impotents, La décision est
prise On les fout à
l’hospice Vous, le jour du
départ, De la
séparation, Vous vous sentez
léger C’est une
délivrance Vous ne les
trompez pas Ils connaissent
la raison Ils sont devenus
vieux C’est là leur
pénitence Vous, dans votre
maison, Vous, dans vos
meubles anciens Plus souvent
pensez donc Un peu à ces
vieillards Allez les
embrasser Ça leur fait tant de bien Ou faut-il pour
le faire Qu’on vous donne
un faire-part ? Nicole Duplouy Martin |
Dans
ce monde |
|
|
Ça tourne autour de
moi Dans
ce monde je me noie Avoir
peur des vents contraires Dans
ce monde je me perds Mais
qui n’a pas eu le choix ? Qu’il
le dise à haute voix Mais
qui ne s’est jamais senti condamné Dans
ce monde de mal aimés Je
me pose trop de questions Qui
assaillent Mes
entrailles Je
ne sais plus où est mon honneur J’ai
dû le laisser au musée des horreurs Je
n’ai que le doute en moi J’ai
peur de tout et n’importe quoi Quand
mon heure viendra, si je meurs ici-bas Bouddha,
ne me réincarne pas Je
ne trouve pas ma place Dans
ce monde fou, tout se casse Mes
rêves se fanent Mon
cœur a besoin d’une canne Il
ne tient plus qu’à un filament Il
se vide de son sang Si
je ne tiens plus, je n’aurai plus qu’à le prendre Pour
enfin me pendre. Julien Bury |
PROMESSE
D’UN JOUR |
|
|
Bientôt le jour va poindre Et la vie reprendra fabuleusement, Sur tous ces chemins de terre Ce nouveau jour qui ira rejoindre Tous ceux qui seront allés avec le temps Par dessus les frontières Jour de promesse et de ferveur Pour tous ceux qui s’aiment, Loin des sources de l’Horreur, Et parfois du chagrin que l’on sème. Quand l’homme n’est plus que fureur, En ses instincts et ses heures blêmes Albert JOCAILLE |
Tous les deux |
|
|
Dans un creux de
rocher, au bord de la falaise, un petit coquelicot bien enraciné faisait de
belles révérences au moindre souffle des vents. Cette belle fleur
sauvage, au beau rouge baiser, devenait bien vite ma meilleure amie ;
nous étions deux là-haut à rêver de toi. Je lui confiais le
secret de mon cœur, je ne lui parlais que de toi, de notre amour, de nos
embrassades, de nos taquineries, de nos folies, de nos rêveries. Je lui décrivais nos
longues promenades, main dans la main, dans les plus belles allées de la
forêt de pins. Ton visage de
jeunesse nous était gravé là-haut dans le ciel ; le sourire de tes
lèvres était celui d’un soleil éclatant de mai, tes yeux avaient la couleur
d’un beau ciel tout bleu, et tes longs cheveux dorés, ondulant au moindre souffle
des vents, étaient les petites vagues de la mer, qui venaient se coucher au
pied de la falaise. Nous étions HEUREUX
tous les deux dès que le soleil brillait au-dessus de nos têtes. Un jour pourtant, par
un temps gris, tu es partie sans rien dire, loin de moi, sans un mot et sans
bruit. Pendant de longues
journées et de longues nuits, j’ai tourné en
rond dans la maison. Mais un matin de
brume, n’en pouvant plus, je suis monté là-haut retrouver mon meilleur
ami ; je lui ai tout dit, de ma peine, de mon désespoir de ne plus te
revoir. Une petite pluie fine
mouilla mes larmes de chagrin et fit pleurer mon petit coquelicot qui, d’un
coup de tête, se mit à se balancer de tous côtés et se DERACINER. C’est ainsi qu’un
gentil petit coquelicot au beau rouge baiser se laissa tomber du haut d’une
falaise pour venir mourir, lui aussi, près du cœur de son meilleur ami. Charly
Wal |
Floraison |
|
|
De tête brune en tête
blonde Des regards neufs,
ensoleillés, Des mots d’azur
prenant la ronde, Et des envols
émerveillés… Sur la trace de
l’alouette C’est la Muse au
charme aquilin Les invitant à la
cueillette De vers volés au vent
malin. Instants de grâce et
de lumière Quand dans les cœurs
s’en vient frémir L’image folle et
prisonnière Qui sous la plume va
fleurir ! Geneviève
Bailly |
Jour
après jour |
|
|
Il y a des nuits sans lune Et des jours sans fortune, Des fumées sans feu, au-dessus des dunes Des « bonjour tristesse » dans la
brume La nuit, le bord de mer Apparaît trop calme, triste et désert Malgré l’assourdissant concert D’un vent qui nous vient de l’enfer. « Un seul être vous manque Et tout est dépeuplé » Englouti par le grand lac de la vie : je
suis en manque Comme Lamartine, d’amour, de joies et
d’amitié. Vagues à l’âme : rebonjour
tristesse ! Sagan, quelle est ta nouvelle adresse ? Voilà que se profile la vieillesse : Il ne faut pas que tu nous laisses « Jour après jour » On regarde J.C Delarue ! La télé : cela vaut encore mieux que de
traîner les rues ? Mais la motivation reviendra-t-elle un
jour ? Gérard Rossi 14/10/2004 |
|
Papillon Papillon des anges Aux ailes de dentelles, Tu folâtres en feu follet Sur des labyrinthes de fleurs. Papillon de mille azur, Tu papilles dans l’onde Des chemins et jardins, Pour une magie d’amour. Papillon des merveilles À l’écaille de soleil, Tu caresses chaque matin La main de mon destin. Edith
Lefebvre |
LES SIGNES |
|
|
M’en tenir à quelques signes Un peu loin du lac des Cygnes, Oublier un peu son visage, Et mettre à l’écart le personnage. Difficile, pourtant on s’efforce, De souffler de toutes ses forces, Et dissiper tous les nuages, Se remuer, se mettre en cage. Perdre l’amour qui nous renforce, Dans nos idées, guère plus de forces, Laisse tomber tous les ans, les âges, Sans intérêts, plus qu’un mirage. Préférer l’écrit aux signes, Abandonner l’avat coureur le signe, Perdre, se mettre en cage, Et éviter tous les ravages. Muriel
MARIN |
L’IMPOSSIBLE |
|
|
Ton eau lasse Lave Le pied des colosses Et l’onde efface La bave Des pilastres Célestes rondes Dans la blée Voilées de sanglots Cherches-tu l’écho Reflete Du clapotis Un fauve, une immortelle Dansent Dans l’espace entraîné Des pétales parallèles S’avancent Sur nos larmes fatiguées Saint-Hesbaye |
Amuseries 3 |
|
|
Surprise : en faisant son arbre
généalogique l’Egyptien s’est découvert un papy russe ! Les écologistes disent qu’on peut sortir du
nucléaire en dix ans. Oui, mais en disant quoi ? Il n’est pas né le plombier qui réparera la
fuite du temps ! Les amateurs de théâtre préfèrent les veaux
de ville aux veaux des champs. Le chien est venu à nos noces. Madame Gras-Duez prend toujours la juste
mesure des choses. A toutes les femmes que j’ai aimées à vent,
je garde un souvenir de tempête (chanson connue). Dialogue saisi entre deux conifères :
« Tu gagneras ton pin à la sueur de ton tronc ! ». Le botaniste s’est planté. Quand elle n’est pas assez serrée la jupe se
dérobe. La gastroentérologue a un nouveau petit
ami : est-ce Thomas ? Comme elle ressentait une sensibilité dans la
poitrine elle a appelé « S.0.S mes deux seins ». Les crocodiles apprécient le cassoulet
William Saurien. Les Roms ne viennent pas de la Martinique. Vous êtes de Marseille, nous le savons. Après l’averse les noix sont noyées. A l’heure où blanchira ma compagne, je
partirai. Johnny l’idole déjeune : bon
appétit ! La courtisane est un puissant
anti-inflammatoire. Il y avait ici un moulin avant. Avez-vous du pain complet ? Non, mais il me reste du pain demi. Les skieurs inexpérimentés évitent de descendre
le col du fémur. Mon perroquet est resté serein. Bidon : don fait en double. En installant son commerce le charcutier est
allé au boudin rêve. Il n’est pas rare de rencontrer un avocat
aussi vil. Quel est l’alibi du suspect Egyptien ? Rien de Tell que de voir Guillaume bandant
son arc. Il ne faut pas confondre instrument à vent et
instrument arrière. Les tarifs du coiffeur sont tirés par les
cheveux. La mouche pressée marque un taon d’arrêt. Le serpent se love sur un piton rocheux. La biche a mis bas de beaux et gros zélés
faons. Il ne faut pas confondre le roi qu’on
introduit et le prince qu’on sort. Il n’est pas facile de prendre un suce-pet en
flagrant délit. Le soir est tombé mais par bonheur il ne
s’est pas fait mal. A bord du chalutier les marins n’ont plus la
pêche. Le zébu vient de se désaltérer. Pour avoir fait une fausse note le flûtiste a
pris un pipeau. Deux
pigeons tombent à l’eau : le gris s’en sort mais le roux coule. Malgré son régime la bibliothécaire a pris
trois livres. En Sicile lavande est tas. Un berger germanique n’est pas forcément un
chien. Quand il a mal au dos le cosmonaute prend des
anti inflammatoires astéroïdiens. Des chameaux des chamelles Des damoiseaux des damoiselles Des vermisseaux des vermicelles Ce matin la pédicure a soigné un pied à cou
lisse. Le blé est serré à lier. En tombant la pluie fait des potirons dans
l’eau. Un vitrail des vitraux Un soupirail des soupiraux Une canaille des canaux Après la défaite de Little Big Horn, le grand
chef Sitting Bull resta amer Indien. Quand deux Serbes se suivent le second est à
l’infinitif. Le flibustier Corse erre. Jean-François et
Jean-Christophe Sautière |
Rose d’amertume |
|
|
La brise passe comme un chagrin nocturne La pluie claire de son voile de gaze Brumeuse a bercé mon âme endormie Depuis que je suis seul de toi TOI : Une île, Fertile Comme un Jardin. Un ciel Pareil A un Chagrin Passé. La nuit tombe tel un long voile noir de
corbeau Et de son aile maternelle, cache la terre De l’astre moribond, usé par le rabot De l’aile qui frôle son habit de lumière. Une goutte de parfum Est tombée de ma main Qui pressait une rose. Partir Partir en coup de vent Sur un coup de tête Sur le coup de midi Partir… Les beaux jours reviennent Et toi, tu m’apparais : un lac de
lumière Au creux de ma solitude. Hertia-May Fin des années 60 |
LA GAZETTE D’EMMA |
|
|
|
Les lettres-valises |
|
|
A comme aptitude Mine de talents personnels B comme bilan Eclairage sur les ressorts internes C comme conscience Sanctuaire où l’on est seul avec Dieu D comme déraper Quand les lions croient délivrer les gazelles E comme évoluer Et ne pas évoluer c’est régresser F comme fraîcheur Petit coup de froid revigorant G comme gagner Croire que profiteur veut dire libérateur H comme homme Etre intelligent qui a des droits et des
devoirs I comme Internet La 3e révolution industrielle J comme jeunesse Fenêtre fleurie qui ouvre sur le vide K comme Kaboul Epuisée, épuisante, déchirée, déchirante L comme liberté Avec sa sœur fraternité permet d’être heureux
et de rendre heureux M comme maman Parent prodige, source de chaleur N comme nouveau Insolite et original, fruit de la créativité O comme objectif Aimant qui oriente toutes les actions P comme projet Q comme qualité Force morale qui combat les défauts R comme rêve Instant magique qui rend possible un projet S comme stratégie Plan d’actions dont le général s’appelle
objectif T comme travail Source de bien des mots… U comme unique Parce que nous sommes tous différents V comme volonté Liberté d’agir ou non W comme wagon Roule avec train et entrain X comme x Cherche à rester une référence Y comme Yourcenar Première dame des 40 verres Z comme zénith Atteint lorsqu’on a décroché la lune… Marie Antoinette Labbe |
Enfance |
|
|
La
maison familiale, c’est une atmosphère particulière qui m’accueille à chaque
fois et où reviennent en cascades des résurgences du passé qui remontent à la
surface. Revoilà
le jardin avec ses lignes de légumes bien ordonnés comme toujours. Le jardin,
c’est l’espace de liberté. C’est un souffle d’air pur qui vient t’aspirer et
t’englobe dans une bulle de bien-être et de paix. Petite
fille, je m’imaginais cheval sauvage galopant et je courais éperdue dans
l’allée, de la cour jusqu’au bout du jardin, cette parcelle d’herbes sauvages
qu’on nommait la pâture. Elle est d’ailleurs toujours là. L’été, Papa la
coupait à la faux pour en faire du foin qu’on retournait patiemment jusqu’à ce
qu’il soit bien sec. On engrangeait ensuite les bottes confectionnées dans le
vieux grenier, en prévision pour la nourriture des lapins. Et
puis il fallait ramasser les pommes de terre qu’on étalait ensuite à l’abri
pour les laisser sécher avant de les trier. Combien
j’ai passé d’heures à arracher les mauvaises herbes… J’aurais pu y rester des
jours entiers, les mains dans la terre. Je faisais partie de la terre,
j’étais la terre, cette terre noire que Papa déplorait toujours d’être trop
pauvre, trop sèche mais qui me semblait si douce sous les doigts. Oui, il me
semblait qu’elle faisait partie de moi. L’été,
armées de timbales et de longs bâtons munis d’un crochet, nous partions avec
maman pour de longues excursions, dans les prés et les chemins de terre, pour
traquer et déloger les délicieuses mûres sauvages dans les haies. Il fallait
alors rivaliser d’adresse pour atteindre les plus hautes, les plus belles,
les plus inaccessibles au parfum incomparable, celles qui se cachaient
derrière les épines sournoises. Nous
admirions au passage les jolies épeires, ces arachnides aux couleurs variées
qui attendaient, attentives et patientes, au milieu de leurs toiles tendues,
espérant quelque insecte pour leur repas. Bizarrement, malgré ma phobie des
araignées, celles-ci ne me faisaient pas peur. Au contraire je m’émerveillais
devant les motifs inattendus qui les recouvraient. J’étais fascinée par leurs
couleurs délicates, certaines ressemblant même à de petits bijoux
confectionnés en perles. Nous
revenions, nos timbales remplies à ras-bord, les doigts rougis de notre
cueillette sucrée, et le sourire aux lèvres, à la pensée des promesses de
confitures, de tartes et de glaces parfumées. Une
fois l’automne et le froid revenus, nous attendions que les champs de maïs
soient coupés et repartions de plus belle pour de longues escapades, à la
recherche des épis oubliés. Il fallait faire vite, avant que le champ ne soit
labouré, perdant ainsi à jamais les trésors qui y restaient enfouis. Le
mieux était de repérer tout d’abord les longues tiges couchées qui avaient
échappé à la moissonneuse. Ensuite il suffisait de récupérer les épis qui
restaient encore attachés. Pourtant nous étions bien souvent trompées par des
enveloppes vides. Aussi, j’avais appris à tâter d’abord du bout du pied pour
m’assurer de la présence des grains cachés sous les feuilles. Parfois,
ignorant les bouquets de tiges malmenées qui s’étaient couchées sur le sol
argileux, je préférais marcher, tête baissée, le long des éteules piquantes
pour rechercher le maïs dissimulé à demi dans la terre glaise. J’aimais ces
longues marches à travers les champs, avec pour tout horizon le ciel à
l’infini et les terres à perte de vue. Nous
repartions harassées mais heureuses, nos sacs remplis d’épis dorés qu’il
faudrait ensuite ouvrir, faire sécher et égrener pour les lapins et pour les
poules. Le
soir, une fois le souper terminé et la vaisselle faite, on s’installait tous
pour lire chacun un livre. Mais mon plus grand bonheur, c’était d’attendre
patiemment, avec Maman, la diffusion souvent très tardive à la télévision du
film par excellence, celui qui nous récompensait de notre travail de toute la
journée : le film de Science-fiction. Rien ne me faisait plus plaisir
que cette attente fiévreuse en douce connivence. Ma
plus grande hantise était, je crois, d’avouer mes bêtises quand je cassais
quelque chose ; et ma spécialité était justement de casser les pots de
fleurs en terre cuite, je devais être bien maladroite... J’étais,
de plus, d’un naturel taciturne et timide et mes parents se plaisaient à dire
que je ne faisais que bouder. Quand
on avait fait quelque bêtise, papa s’asseyait quelquefois sur les marches
dans la cour et nous appelait. Butée dans mon entendement de gosse fermée et
bornée, bien souvent je boudais, hermétique, baissant la tête. Alors il
prenait la parole et, inlassable, nous faisait la morale. Il
s’entendait à discuter et à parler calmement du problème, cherchant à
élucider les questions qui se posaient. Je
n’aimais pas alors l’ambiance que prenait ce moment, c’était pesant comme un
tribunal. J’aurais préféré m’enfuir et me cacher ; j’avais déjà du mal à
parler, à m’exprimer. Peut-être est-ce pour cela que j’ai commencé à écrire…
Il ne criait pas, non il parlait calmement, posément, il choisissait ses
mots ; et ce calme olympien me terrorisait à chaque fois, me paralysait
bien plus que si c’eût été des cris. J’avais peur de mon père, extrêmement
peur. Je ne comprenais pas à l’époque qu’il voulait juste nous inculquer, à
ma sœur et à moi, les bonnes bases pour devenir des adultes accomplies ;
il essayait juste de faire correctement son travail de père attentif. Mais
pourquoi aujourd’hui cette multitude de souvenirs qui se bousculent et qui
s’égrènent telles des perles ? Il me semble que je pourrais les enfiler
en un collier interminable de mots… Je crois même pouvoir dire sans me
tromper qu’ils vont affluer de plus en plus, au fil du temps qui passe… Thérèse Leroy 04/10/2010 |
Le tisseur à la main |
|
|
Le cœur plein de tristesse, le tisseur à la
main Suit d’un œil vigilant les derniers va et
vient De la trame irisée, car il sait que demain De son métier de bois il ne restera rien De ses doigts pleins de craie il a noué la
chaîne Puis fait passer les nœuds dans les maillons
serrés Enfin, tel un pantin, tout son corps se
déchaîne Les deux mains et les yeux et les pieds
affairés Par moment, il s’arrête, le regard égaré Il revoit son grand père lui donnant
patiemment Dans une cave humide et très mal éclairée Du tissage à la main les premiers rudiments Mais hélas, il faut bien se rendre à
l’évidence, Le tchic tchac familier va bientôt s’arrêter La mécanique est là, avec sa concurrence Pour faire baisser les bras des derniers
entêtés. Pierre
CATTELAIN |
On n’a pas tous les
jours vingt ans |
|
|
Dans le salon où flambe un bon feu, enfoncée entre les bras d’un
fauteuil en cuir patiné, Clémence exhale un profond soupir. Elle ferme les
yeux, attend quelques instants que les battements désordonnés de son cœur
s’apaisent. Elle demeure persuadée qu’elle a toujours joué de malchance avec
les hommes. Les uns l’avaient fait souffrir ; elle en avait blessé
d’autres, n’ayant jamais eu avec eux aucune relation sérieuse, harmonieuse.
De tempérament farouchement indépendant, presque rebelle, elle entendait
alors qu’une telle relation de couple s’établisse sur un pied d’égalité,
refusant le rôle de chose fragile et insignifiante. Ceci étant, elle vécut des
heures heureuses, enchantées. Sans pour autant que soit bouleversée sa vie
affective. -Ah Alban ! se souvient-elle. Quel chevalier de
galanterie il fut pour moi ! Un garçon spirituel qui m’entourait de
prévenances. Je reconnais qu’il ne m’avait fait aucune proposition
équivoque ; qu’il n’avait rien tenté pour me séduire par la force ou par
la ruse : un déploiement d’esprit magnanime plutôt inattendu… Cette évocation lui
procure un frisson de plaisir. Aussi de regret. -Que n’ai-je fait le premier pas ! soupire-t-elle.
Je suis sotte : pourquoi me souviendrais-je de lui alors que,
assurément, il m’avait oubliée dès l’instant où je lui ai tourné le
dos ! J’aurais dû effacer cette page de mon existence il y a bien
longtemps. Peut-être s’agit-il d’une réaction d’orgueil blessé ? Peut-être
n’a-t-elle pas réussi à faire une croix définitive sur ce trop séduisant
Alban dont le souvenir la trouble indûment ? -L’aurais-je vraiment aimé, ce
« gentleman » ? s’interroge-t-elle. Alain n’avait pas
tort lorsqu’il écrivit que « le plus bel amour ne va pas loin si on le
regarde courir. Mais plutôt il faut le porter à bras comme un enfant
chéri » ! Pour moi, pas de tel amour à porter à bras… Les printemps
ont passé trop rapidement dans ma vie… C’est vrai : on n’a pas tous les
jours vingt ans ! Froide et calculatrice, femme d’affaires, Clémence avait toujours été
impulsive et passionnée dans ses sentiments. Des regrets ? Plutôt la
rage du jamais plus. Des regrets profondément personnels. Au fil des années,
Clémence s’était forgé une armure dont l’essentiel se résume en trois
points : ne jamais dévoiler sa faiblesse ; ne jamais perdre la
face ; ne jamais se confier à quiconque. Toutefois, maîtresse dans l’art
du compromis, préférant contourner l’obstacle plutôt que de l’attaquer de front.
Une stratégie qui ne lui fut pas profitable en amour. A présent, elle n’a
plus rien qu’un cœur en miettes et la solitude, sentimentalement parlant. -Comment ai-je été assez sotte, assez folle, pour croire qu’il en
serait jamais autrement ? se maugrée-t-elle, rageuse. Je me suis
condamnée à ne jamais connaître le véritable bonheur… dans ma vie privée tout
au moins. Elle se dirige vers sa chambre, remarque à peine quelques rayons de
soleil qui l’inondent. Son cœur est lourd. Devant sa commode elle hésite,
finit par ouvrir un tiroir, soulève une pile de corsages, en extrait un cadre
qu’elle avait placé là il y a fort longtemps. Ce portrait d’Alban, elle le
contemple, ce visage jeune qu’elle aima et dont elle connaît chaque trait et
les moindres mimiques. Soudain, une vague de fureur la submerge : elle
jette le portrait à travers la pièce. Geste puéril que celui-ci ! Elle
se précipite aussitôt pour le ramasser, constate que le verre est brisé. Mais
la photographie n’est pas endommagée. Elle la serre contre sa poitrine, va
s’asseoir devant la porte-croisée. Elle se remémore l’instant de leur
séparation, à l’aéroport où elle l’avait accompagné. Il lui avait pris le
menton pour relever son visage vers lui, l’avait fixée dans les yeux. -Je reviendrai, lui avait-il affirmé. Avant que vous ne
vous soyez aperçue de mon départ ! Clémence l’avait cru aveuglément. Elle laisse échapper une plainte
sourde. -Pourquoi n’êtes-vous pas revenu,
Alban ? murmure-t-elle. Pourquoi ? Vous m’aviez promis… La question demeure sans réponse, ne fait qu’élargir le gouffre de
désespoir où elle se sent aspirée. Résignée, l’est-elle vraiment ?
Résignée au fait qu’elle s’est méprise sur son compte et qu’Alban avait rompu
de cette manière inélégante parce qu’il n’osait pas le lui annoncer
franchement. Leur brève aventure –s’agissait-il vraiment d’une aventure
amoureuse ?- était finie, bien finie. Glacée en dépit des flammes vives de l’âtre, le regard figé, le corps
raidi, Clémence pense et repense, incapable de pleurer ayant épuisé ses
larmes au cours de ses nombreuses nuits d’insomnie. A présent il est trop
tard. Trop tard pour agir, réparer les stigmates du temps. Trop tard pour
battre en retraite ? -L’amour aurait-il un âge ? se
demande-t-elle en prenant une profonde inspiration. On n’a pas tous les
jours vingt ans... mais… A quarante ans, Clémence est à l’apogée de la beauté. Dans sa robe à
l’élégance discrète, parée des rares bijoux qu’autorise le bon goût, elle
irradie puissance et assurance. Forte tel le chêne après la tempête, relevant
la tête. -Durer et tolérer ! se
rappelle-t-elle, ayant recouvré son calme intérieurement. Je n’ai pas
encore atteint l’âge d’abdiquer… L’amour, le véritable, je le connaîtrai, le
vivrai ! Cette fois pour toujours ! Certes on n’a pas tous les jours
vingt ans… mais à quarante… Bien peu le connaissent, beaucoup le cherchent
sans jamais le dénicher. Ne constitue-t-il pas la clef du Monde entier ?
Oui, l’amour, je le ferai mien ! Il me donnera à la fois la puissance,
celle qui émane d’une femme sûre d’elle, épanouie dans son bonheur… Car
alors… j’aurai tous les jours quarante ans ! André-Pierre Roussel |
Pour toi |
|
|
Toi qui pleures en silence Hurle ta douleur Pour effacer la peur Cesse ta décadence Ne crains rien Tu sembles déjà si loin Tu voudrais le rejoindre Malheureusement, il est parti Mais ta vie n’est pas finie Chacun finit par s’éteindre Tu ne peux rien y changer Juste l’accepter Tu ne peux assumer seul Cette épine en plein cœur Même dans son linceul, Pour toi, il en pleure. Christelle Lesourd |
Que du Bonheur |
|
|
Aujourd’hui je continue à prêcher la bonne
parole dans mes écritures. Autrefois, je disais tout, aujourd’hui je ne
vous cache rien. Dans l’écriture la main parle, dans la
lecture les yeux entendent les paroles. Ma bouche très souvent garde le silence, c’est
pour écouter mon cœur parler. Parler de ce qu’on ignore, de ce qui n’existe
pas, finit par vous l’apprendre et le découvrir. La vérité fait parfois des brèches mais le
mensonge fait toujours des ruines. La beauté est dans les yeux de celui qui
regarde. Le sourire c’est le commencement de la
grimace. La prudence c’est la peur marchant sur la
pointe des pieds. Le cœur a ses prisons que l’intelligence
n’ouvre pas. Mon livre sur l’amour, c’est le roman du
cœur, c’est le plaisir qui en est l’histoire. Trois choses que j’aime sans rien
comprendre : la peinture, la musique et la femme ! Il faut une infinie patience pour attendre
toujours ce qui n’arrive jamais. Un ami c’est quelqu’un sur qui l’on peut
compter pour compter sur nous. Tout âge porte ses fruits, il faut savoir les
cueillir. Il y a deux sortes de gens : les uns et
les autres, et c’est les gens d’ailleurs qui font les gens d’ici. Ce riche angoissé qui songe à l’année future
et le pauvre au jour présent. Le bonheur passionné ressemble à de
l’angoisse mais le parfait bonheur passe comme une fleur. Le bonheur c’est du chagrin qui se repose. Charles-Jean Jacquemin |
Celui qui doute (l’agnostique) |
|
|
Il y a : l’infini sans avant ni après. Ou seuls ces mots terribles : toujours
ou plus jamais ! En ce vide insondable où la lune, la terre, Le soleil, les étoiles ne sont… qu’une
poussière. Notre Terre qui tourne, accrochée au soleil Pour en faire le tour ; un tour toujours
pareil Pour se chauffer partout, qui se tourne, elle
aussi Mais elle présente au feu toujours les mêmes
places, Alors elle a les pôles enfouis sous la glace Et sur son ventre rond de grands déserts
roussis ! Et il y a la Vie des êtres et des plantes Sans cesse molestée et toujours renaissante Qui source de partout si ardente et si
belle ! Et qui se régénère, victorieuse et cruelle. Du fond de l’océan aux cimes radieuses Ordonnée pour toujours par des lois
rigoureuses. Et il y a les hommes qui se veulent les
maîtres Parce qu’ils ont l’esprit, qu’ils pensent
tout connaître Mais il leur manque un bien ; ce bien,
c’est la sagesse. Dilapidant la terre et toutes ses richesses, Ils se laissent aller à leurs seuls
sentiments, Cultivant côte à côte la haine, le
dévouement, Amour et calomnie, jalousie et pitié Capables de détruire comme ils savent créer. Qui deviennent puissants quand l’argent les
anime Qui peuvent des miracles quand l’amour les
sublime Quand ils ont ce bienfait qui calme les
souffrances Qui donne les victoires, ce bien c’est
l’espérance ! Et il y a : le temps qui coule à flots
pressés, Qui va nous engloutir dans la mer du
passé ! Heureux celui qui peut laisser sur le rivage Parmi tant de coulées, trace de son
passage ! Derrière tout ce monde faut-il y mettre
Dieu ? Je ris de m’être pris, cinq minutes au
sérieux ! Je connaitrai peut-être, quand je vous
quitterai, la
réponse à cette question. J’envie ceux qui ressentent la Foi,
profondément. Marcel Lesage |
A ta place... |
|
|
« A ta place,
pas bouger ! » Oui, je sais, je ne bouge pas, je ne bouge plus.
Ça pue ici, des odeurs de médicament et de
transpirations animales. Je suis vieux, je perds mes poils et je n’arrive
même plus à me gratter comme j’aime.. Je suis quand même un peu inquiet dans
cette salle d’attente. Derrière la porte opaque, il y a des bruits bizarres,
des miaulements feutrés, des mots apaisants, des cliquetis sournois de fioles
sur des étagères en verre. Je n’entends plus très bien mais mon maître est
avec moi.. Je ne vois plus très bien non plus et je distingue des ombres
patientes, elles aussi.. Ce matin, je n’ai pas réussi à me lever, pourtant mon panier n’est
pas plus haut que d’habitude. C’est l’arrière-train qui a pris du retard sur
ma volonté et puis, j’ai une douleur vive sur toute l’échine, à hurler à la…
mort. Je n’ai plus mangé depuis quelques jours et les mouches se régalent de
ma gamelle pourtant toute fraîche. Je ne peux plus les chasser de mon repas
et puis, je n’ai pas faim.. Je n’arrive même pas à aboyer, j’ai la voix
rauque et fatiguée et je serais incapable de surveiller la maison de mon
maître aujourd’hui. Une petite fille me regarde, je crois qu’elle a envie de me caresser
et pour elle, je peux bien lui donner un petit coup de langue sur la main.
Mais impossible de me hisser à la hauteur de son gentil minois.. « Pas
bouger !».. Mon patron me tapote la tête et me gratte les oreilles,
j’aime bien. J’en ferme les yeux de bonheur quand il fait ça. J’aimerais
qu’il ne s’arrête jamais. Quand j’étais un jeune chiot, il me prenait dans ses bras et on
lisait le journal ensemble. Enfin, il mettait des pages par terre pour
m’apprendre à lire, je crois. Là, il tient un magazine, il n’a pas l’air de
bien s’y intéresser. Il me regarde souvent. Je cherche bien ses yeux mais il
ne me les montre pas et puis, il me caresse encore comme quand j’étais petit.
Par moments, une douleur vrille mon dos et mes pattes se mettent à trembler
et griffent le carrelage blanc et froid. J’ai mal. « Sage ! »... Je fais ce que je
peux. J’arrive à récupérer mes pattes en gémissant un peu. Je patiente dans
cette salle bien obscure et bien étrange, les néons clignotent et je pose ma
tête sur la chaussure à mon maître. Je peux bien tenter un petit somme si la
douleur m’oublie un moment, il ne partira pas sans moi. Dans ma torpeur, je me souviens des grandes balades que je faisais
avec mon maître, mes aboiements étaient ses rires et ses rires, notre
bonheur. Combien de fois, j’ai pu lui rapporter son bâton, à croire qu’il
faisait exprès de le perdre en le lançant le plus loin possible. Combien de
fois, je l’ai prévenu quand des passants malintentionnés, intrus en maraude,
ces malandrins obscurs en quête de mauvais coups, croisaient dans les parages
de notre jeune maison.. Combien de fois, j’ai fait courir des chats, ces gros
matous, juste pour le plaisir de voir enfler le panache de leurs queues
vexées. C’était bien. La langue baveuse au coin de la gueule, toujours prêt
pour la baballe et pour des heures de jeux et c’est mon maître qui abdiquait
toujours en premier. Je sens qu’il n’ose plus bouger le pied et les crampes doivent
l’ennuyer. Je le regarde d’un œil, pour le surveiller. Il n’est pas bien à
l’aise et son odeur n’est pas habituelle. On craint rien, on est ensemble.
Pourtant, je ne suis pas bien tranquille moi aussi. La petite fille pose son
doigt sur ma truffe bouillante et je ferme les yeux pour cette gentille
attention. Je dois exister dans un de ses livres d’images sans doute.. Mon
maître parle tout seul, comme quoi, il n’en reprendra plus jamais, parce que
ça fait trop mal, parce qu’il va se retrouver bien seul dans sa grande
maison, devant cette gamelle vide et cette balle qui ne roule plus, muette
d’aboiements heureux et de caresses en perdition. Je ne comprends pas tout
mais je suis d’accord avec lui, parce que c’est mon maître. Hier, dans la soirée, les enfants de la maison m’ont fait plein de
câlins, des bisous mouillés encore plus que d’habitude, il étaient pleins de
larmes dans les yeux. Ils avaient apporté en offrandes ma balle, mon bout de
bâton, et posé ma couverture préférée sur mon dos. Ils me veillaient dans mon panier et dire que j’ai surveillé tout le
monde pendant toutes ces années. Mon maître est resté longtemps avec moi
cette nuit, il n’avait pas sommeil, je crois. Il a peut-être mal au dos, lui
aussi. Et puis la porte sournoise s’est ouverte et puis soudain, j’ai eu
peur. Une bouffée d’odeurs terribles vient assaillir ma truffe tremblante.
Une blouse blanche me ramasse et mon maître reste figé comme une statue
impuissante et désespérée du temps qui a couru trop vite. Il me regarde dans
ses larmes silencieuses et je ne comprends pas tout. Je le regarde aussi avec
mes yeux de vieux chien battu par la vie et lui, il a compris, c’est mon
maître. « Adieu mon Chien.. » Pascal Dupont 12/11/2007 |
Il y a longtemps que je t’aime. |
|
|
C’est sur,
comme tous les matins, tu vas arriver avec un grand sourire et nous donner la
pêche ! Comme c’est agréable de te voir et de vivre les journées avec
toi. Quinze ans
que l’on partage le même bureau et que l’on passe autant de temps ensemble
qu’avec notre famille ! Toi, ta famille, tu n’en parles pas
beaucoup…célibataire, ta vie est rythmée par et pour le boulot et tu ne t’en
plains jamais. Je vois
bien tes yeux briller lorsque je te raconte les dernières bêtises de Jules ou
bien les préparatifs de notre prochain week-end à la mer. Tu es
fidèle à toi-même, jovial, toujours à l’écoute des autres. Si tu savais
combien partager avec toi mes doutes ou mes angoisses, m’a apaisé l’esprit de
nombreuses fois ! Même si
notre relation ne se limite qu’à ce bureau administratif, je te considère
comme un véritable ami. Pierre, mon
Pierrot, tu as toujours refusé mes invitations à partager des moments
ensemble en dehors du travail, je n’ai jamais compris pourquoi… Je
m’interroge sur ce que tu fais pour occuper ton temps libre mais absorbé par
la famille, la maison, j’avoue que je m’en soucie peu. Tu es si discret,
tu aimes les gens : donner, sans jamais recevoir, telle est ta devise. Heureusement
que tu es là, dans cette ambiance souvent morose de l’administration. Mais
qu’est-ce qu’ils ont tous à se plaindre sans cesse, à se critiquer à la
moindre occasion ? Dans ce
monde d’hypocrites, reflets de la société, c’est bon de partager ensemble de
9h à 12h et de 14h à 17h, chaque jour, ni plus ni moins, une relation
sympathique et amicale. Le chef fait la gueule ? Ça ne change
pas… Il est aigri et sclérosé de l’intérieur par sa frustration de ne pas
savoir être heureux… Et toi,
joyeux en permanence, tu m’as toujours inspiré. Mais à l’intérieur, comment
es-tu ? J’ai beau réfléchir, mon âme est en ébullition, je n’ai pas ressenti
de différence dans ton comportement, tes yeux n’ont jamais semblé me mentir
pourtant… Quinze ans
défilent dans ma tête, je ne peux pas y croire, pas toi, pas mon Pierrot, que
s’est-il passé dans ta tête, dans ton cœur, d’où vient cette détresse que je
ne soupçonnais pas ? Les
collègues sont livides, incrédules, choqués, et moi je tiens dans mes mains
ma tête qui va exploser, réalisant que jamais je ne pourrais comprendre qui
tu étais vraiment et pourquoi tu ne partageras pas cette journée… On t’a
retrouvé pendu chez toi, ce matin. Jamais je
ne t’oublierai. Anonyme |
MOTS CROISES |
|
|
|
INFORMATION |
|
|
|
|
|
|
|