SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°37
Mai-juin-Juillet-Août 2012
Illustration BD page 2
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Patrick
MERIC
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JEUNES
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Poésies page 3
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Collège R. BARRAULT |
Les z’animaux de Juliette et Zoé page 3
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Denise JARDY |
Non, non ne meurs pas … page 4
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Alicia
DAGNEAUX |
Le printemps page 4
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Reine
DELHAYE |
HUMOUR et PATOIS |
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El corset d’eum grind-mère page 5 |
Gisèle
HOURIEZ
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Prédiction page 6 |
Joel
HERBIN
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Po aime page 6 |
Auteur
inconnu |
El mondialisation page 6 |
Georges RATEL |
Rien ne vaut une vie page 7 |
Jean–Charles JACQUEMIN |
ADULTES |
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Réunis à jamais
page 8 |
Bernard
SIMON |
Des loisirs
partagés page 8 |
Stéphanie
BONNEVILLE |
Une douce pluie fine page 9 |
Muriel MARIN |
Merci mémé page 9
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Jacques
LEBLANC |
Prière page 9 |
M.A LABBE |
L’Amour à l’état brut
page 10-11 |
Patricia LOUGHANI |
Ma maison page 11 |
Gaston
GREUEZ |
Parfum et odeur des bois
page 12 |
Monique CIOLKOWSKI |
Acrostiche : La Poésie est amour page 13 |
Daniel
CARLIER |
Acrostiche : Printemps page 13 |
Monique
DELCROIX |
Acrostiche : La buanderie page 13 |
Gérard
ROSSI |
L’Aisne, notre 02 page 14 |
Jacques
MACHU |
Mon grand père page 15 |
Jeanne FOURMAUX |
Le verbe aimer page 15 |
Geneviève
BAILLY |
Dix mots pour une amie… page 16 |
Marie
MAIRESSE |
Aimer page 17 |
Thérèse LEROY |
Ceux-là page 17 |
Jean François SAUTIERE |
SOS, planète en
détresse page 17 |
Julien BURY |
La fable du fou page 18 |
SAINT-HESBAYE |
Mars 2003 page 18 |
Hertia
MAY |
La gazette d’EMMA page 19 |
M.A LABBE |
Ordonnance page 20-21 |
Francis
LESAGE |
Le temps des larmes page 21 |
Albert JOCAILLE |
L’heure des fleurs page 22 |
Henri LACHEZE |
Ton absence page 22 |
Christelle LESOURD |
NOUVELLES |
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Chrysanthème
page 23 |
Pascal
DUPONT |
Il ne reste plus qu’à aimer page 24-25 |
A.
P. ROUSSEL - |
Mes propos page 26 |
Marie José WANESSE
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Le sombre cimetière page 27 |
Thomas DEBUT |
Quiproquo
page 28-29 |
N.
COUPEZ |
DIVERS |
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Concours MATISSE page 30-31 |
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Concours CAUDRIOLE page32 |
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Information MDA page 33 |
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* Retrouvez l’auteur dans la revue littéraire. |
POÉSIES Collège Renaud Barrault |
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Les Zanimots de
Juliette et Zoé Denise JARDY’LEDOUX |
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NON NON, ne meurs pas |
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"NON NON, ne meurs pas s'il te plait, pourquoi fais-tu ça ? Je ne suis qu'une âme, je ne peux te sauver, tu n'as à peine que quinze ans, et pourtant tu n'as jamais connu le bonheur, tu as vécu dans la souffrance, toute ton enfance. Mais moi! Y as-tu pensé ? Le mal que je ressens, en voyant tout ce sang, et voilà encore une vie, la tienne, qui s'éteint dans mes bras, à partir d'aujourd'hui je ne pourrai plus filer droit ! Texte et dessin Alicia Dagneaux |
Le printemps |
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Le printemps est arrivé, Quelle belle saison ! Les arbres ont repoussé, Avec leurs bourgeons. Les fleurs sortent de terre Et refleurissent à nouveau. Tout est fait pour nous plaire, Le temps redevient plus beau. Les oiseaux font leur nid, Pour pondre des œufs. Elever leurs petits, Etre très heureux. Les abeilles butinent, Elles vont de fleur en fleur Et le ciel s’illumine, Devant tant de bonheur. L’hiver est enfin parti ! Fini, la neige et le froid. Maintenant, tout reverdit, La nature est en émoi ! Reine Delhaye |
El corset de m’grand’mère |
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Adon,
tous les bielles fimmes all’ portot’nt des corsets Pou’
affiner leu’ taille et mucher leu’ bourr’lets ; I’
faut dire qu’à l’époque, all’ z’étot’nt bin pot’lées Chétot chu qu’in app’lot des fimmes bin
« inrobées » Donc,
ces fameux corsets, aussi durs qué d’l’acier, Ch’tot
inn vraie armature qu’in n’pouvot guère ploïer, Tout’
intourée d’baleines aussi raites qu’el’ justice. Pou’
supporter c’ carcan, ch’étot un vrai supplice ; D’ailleurs
pou’ tout vous dire, et j’ m’in souviens fort bin, M’grand’mère
all’ né l’mettot qu’el diminche au matin. Au
premier angélus, all’ avot fait toilette Pou’
assister à l’messe, all’ voulot ête bin nette : In
s’lavot à c’timps-là dins l’ caudron ou l’bassin, Pusqu’in
n’connaissot pas l’usage d’el salle de bains. Mais
grand’mère, dins tout cha, étot fort énervée, Infilant
s’lonque quémisse, et pis toute échev’lée All’
app’lot min grand-père qui v’not dé s’réviller : -
« Viens
m’donner un cop d’main pour lacher min corset ! » Les
lachets ch’est c’ qu’i’avot pou’ avoir inn taille fine Et
qu’in serrot pa-d’rère comme un lachet d’bottine… Grand-père
arrivot vite, i’ n’dévot pas traîner, Mi,
j’savos bin dès lors, qu’i’allot’nt leu’ chamailler : - « Mais serre donc cha pus fort ! » qu’all’ criot in colère, - « Bé j’ai serré à fond ! » li rétorquot grand-père, - « Bin dépêche té bin vite ed loïer les
lachets ! » -
« Ouais, mais
cha fait drol’mint ersortir tes bourr’lets ! » Ch’étot
l’parole in trop. Grand’mère vraimint outrée Traversot
comme inn balle, l’figure congestionnée ! In
s’ténant aussi drote qu’el manche ed sin ramon, All’ posot sin capieau su’ l’pointe ed sin
chignon Et
pis toudis in r’tard, courot jusqu’à l’églisse Pou’
arriver souvint presqu’au mitan d’l’office… Pindant
c’temps-là pépé concoctot not’ dîner Et
comme ch’étot diminche, i’aimot bin nous gâter, L’repas
étot copieux, tertous faisot bonne chère, Mi,
j’ravetchos mémé, malheureuss’ su’ s’kaïère, S’agitant
sans arrêt, pis s’esquivant rann’mint Privée
d’respiration, ténant s’vinte à deux mains. Et
quand all’ ervénot, all ‘tot transfigurée : In
s’doutot qu’el guêpière avot té dégrafée. All’
mingeot à nouvieau inn bonne part ed dessert In
disant à sin homme : - « T’es
vraimint un expert, Qu’est-c’ qué té popotes bin ! Comme jé
m’sus régalée ! » - « Ouais, répondot pépé, et pis t’es soulagée. Seul’mint diminche qui vient, quand t’mettras tin
corset Faudra sûr’mint qu’ j’écarte un peu puss les
lachets ».
Gisèle Houriez 2e
prix F. Froment –Rosati 2011 |
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Prédictions. |
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Sur un vieux grimoire au grenier Déniché, j’ai pu déchiffrer : En l’an deux mille douze, le Noël Sera fêté par ceux et celles qui aiment toujours sa féérie Le rêve, ses lumières, sa magie. Au vingt et un douze, le monde Donc continuera sa ronde. N’en déplaise aux orchidoclastes Nous attendent encore des jours fastes. Aux mayas, on peut leur faire dire Tout, tout sans se faire contredire. Hé oui, tous les Nostradamus Ne sont que des charlatanus Qui veulent leurs oracles monnayés Par l’humaine crédulité. Malin qui pourra nous prédire Qui, du politicien sans rire Ou du voyant sera vainqueur Au concours du plus grand menteur. Joël HERBIN Orchido = testicule claste= casse Blague gréco inca : Avec son couteau Aztèque, elle
s’est coupé la Pythie. |
Un petit " Po aime" |
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A vous toutes, les plus de 50 ans... Mignonne, allons voir si l'arthrose Qui ce matin, tant m'ankylose Depuis qu'a sonné mon réveil, Pour clore une nuit de sommeil Aura perdu de sa vigueur Après un footing d'un quart d'heure. Las ! Voyez comme sont les choses, Il faudrait que je me repose. Mes maux, loin de se calmer Las, las, ne cessent d'empirer Ô vraiment, marâtre nature Avec l'âge la douleur perdure ! Donc, si vous m'en croyez, mignonne, Tandis que votre âge fleuronne En sa plus verte nouveauté Avant que ne ternisse votre beauté, Pour assouvir toutes envies Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie ! Inconnu
du web |
EL
MONDIALISATION |
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--ooOoo—
Ed pis
qu’es n’usine al a été délocalisée in Roumanie,
ech tiot Jean y est au chômage. Ch’matin,
dès qu’sin réveil (fabriqué au Japon)
a sonné, i saute ed sin lit. Pindint
qu’sin café y passe dins s’cafétière (fabriquée in Chine), i s’rase aveuque sin rasoir électrique (fabriqué à Hong-Kong). Après i infile
es’quémiche (fabriquée in Turquie),
es marronne (fabriquée in Pologne)
et ses godasses (fabriquées in Italie). I prépare
insuite sin p’tit déjeuner : des flocons d’céréale (importés des Etats Unis), des fraises d’Espagne et eun’ banane (du Costa-Rica). Aveuque es calculatrice
(fabriquée au Mexique), i ravise
sin budget d’el’ journée. Tout in acoutant sin transistor (fabriqué in Chine), i r’met à l’heure es montre
(fabriquée à Taïwan). Pis, au
volant d’es n’auto (fabriquée au Japon),
i s’y vo à Pôle-Emploi pour treuver
du boulot. Mais i n’y a rin pour li ! I rinte
alors as’ mason, sin moral dins ses cauchettes. I s’verse in verre ed vin ed Californie et i s’ prépare ed quo
minger : des chicons (cultivés in Belgique)
et des tomates (d’Espagne). I allume
alors es télévision (fabriquée in Indonésie),
infile ses pantoufles (fabriquées in Inde)
et i s'laiche querre d’sus sin canapé (fabriqué in Chine). Es tête dans ses mans, ses queudes d’sus ses g’noux, tout
triste, i pinse… : « Commint cha s’fait qu’in n’arrive point à
treuver d’boulot, ichi, in France ? »
Georges RATEL CROISILLES 27/12/2011 |
Rien ne vaut une vie |
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Venez
les enfants, venez jeunesse, Je
vais vous conter une histoire, Pour
ne jamais accepter la détresse Malgré
les malheurs, gardez toujours l’espoir Pensez
au temps jadis, à vos familles bénies, Vos
grands-pères, vos pères ont souffert des guerres, Malgré
l’horreur n’ont jamais attenté à leur vie. N’oubliez
jamais vos grands-pères et vos pères. Tous
les maux ils les ont endurés, Mais
rien ne peut arrêter leur envie de paix et de justice. Ils
ont vécu la douleur, la maladie, la pauvreté, Aussi
le désespoir n’y a pas son entrée, mais le sacrifice. Leur
idéal, une vie de famille de paix et de tendresse. Lors
des guerres, ils trébuchaient, perdaient pied sans se plaindre Lorsque
revenus, ils remerciaient Dieu à la messe, Puis
ils travaillaient dur pour leur famille sans geindre. Vos
mères et vos grand-mères, mamies merveilleuses, A
beaucoup d’enfants ont donné la vie et créé l’enfance. Belles
mamans et mamies douloureuses Aimant
avec autant de peine que de crainte, mais espérantes. Malgré
les guerres, les dégoûts, n’ont jamais attenté à leur vie. Elles
ne pensaient qu’au bien-être, au bonheur de leurs enfants. Elles
travaillèrent dur pour leur famille toute la vie, Donnèrent
une éducation morale, afin que renaisse le printemps. Rappelez-vous
jeunes, de l’amour de vos parents, Soutenez-vous
dans la vertu et n’attentez jamais à votre vie. Vous
suivrez l’exemple de votre papa et de votre maman, Vous
retrouverez dans le séjour de paix, vos parents au Paradis. Jean Charles Jacquemin, alias
Jean Charles de Beaumont |
Réunis à jamais |
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Mes nuits sont blanches, les idées
noires Depuis ce soir où sans crier gare Sans un adieu, sans un au revoir Tu es partie, sans vie, me laissant
blafard, Sans voix, anéanti dans le désespoir. Les beaux jours sont arrivés. Pourtant tout me paraît sombre. Dans notre maison que nous avions
tant aimée, En vain je cherche après ton ombre. Alors je m’en vais sur ce chemin, Qui me conduit vers toi, Triste, en pleurs, le cœur en émoi. Je
t’ai cueilli des roses, Un bouquet de lilas blanc. Sur ta tombe, je les dépose. Les fleurs, tu les aimais tant. La mort par ses méfaits A tenté de nous séparer. Mais chaque jour que dieu fait Nous rapproche où allongé à tes côtés, Nous serons tous deux, presque enlacés Comme des amants, réunis à jamais. Bernard SIMON |
Des loisirs partagés |
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Etre amies Ce n’est pas seulement confier ses soucis, C’est pouvoir partager Des loisirs emplis d’amitié Tous les matins, nos footings, Nos après-midi à la piscine, Mes poèmes dans la soirée, Qui racontent ces magnifiques journées. Nous avons toujours autant de choses à nous dire, Chaque fois plein de fous rires, Être super amies demande de la sincérité, Pour nous elle a été présente dès les premières
journées Je peux compter sur elle, Comme elle peut compter sur moi, L’amitié nous donne
aussi des ailes, La preuve se trouve sur nous.
Stéphanie BONNEVILLE |
UNE DOUCE PLUIE FINE |
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Retrouver un brin de
couleur, Sans âme, ni pointe de douleur, Une vive impression d'eau, Simplement en pression do, Tomber une douce pluie fine. Renouer un temps où l'heure, Dure, qu'un vent ou leurre Et mirages, à lui, sont, dépressions d'os, Au mâle qu'il est, réflexe i ondo, Sur le son clapotis « douce pluie
fine ». Rejouer gouttelettes en nuée, Et échapper à la toux, éternuer, Mais, laisser glisser la douceur, Et finesse-caresse d'eau ou sœur, Laisse, descendre à nous, douce pluie fine. Relouer humide demeure, à tomber des nues et, Abriter âmes charitables à continuer, Au sein d'une immensité de rousseur, De saints et de touffes, à trousseurs De sorts, à lâcher une simple et douce pluie
fine. Retrouver un brin de couleur, Sans âme, ni pointe de douleur, Une vive impression d'eau, Simplement en pression do, Tomber une douce pluie fine. Muriel MARIN 19/02/2012 |
Merci
Mémé |
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J’aurais voulu écrire un roman Mais je n’en ai pas le talent Quand Claude m’a amenée Je revois encore Mémé Debout devant sa porte Encore très accorte Elle avait sa blouse bleue Me regardait droit dans les yeux Moi Maria Guadaloupé Mon entrée ne devait pas louper Je ne sais comment lui dire merci GrÂce à elle mon permis j’ai réussi Et encore bien d’autres choses Car pour moi tout n’était pas rose Merci encore pour ses gâteaux A la crème de lait, mais aussi les haricots Merci encore pour le repassage A la maison entre deux passages Pour la recherche de travail Et m’occuper de ma marmaille Je n’avais pas le temps Et pas habituée à en faire tant Après de Claude le départ J’en avais plus que ma part Mémé était toujours là A me donner le « la » Moi la belle-fille étrangère N’ai jamais été mise sur une étagère Merci et encore merci Mémé Jacques Leblanc |
PRIERE |
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Peur Angoisse Humiliation Désespoir Larmes Souffrance Si ces quelques mots sont prières Daigne, Seigneur, les accueillir Et les sacraliser Pour apaiser les âmes tourmentées Et recoller les cœurs fracassés M. A. Labbe |
L'Amour à l’état brut |
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La vie ne fait pas de cadeau, c’est du moins ce qu’on dit, Qu’on affirme et qu’on déclame d'une voix si sincère ! Et quand on est une mère attentionnée et célibataire C’est pas facile d’aimer son fils "ado" trop fier ! Face aux potes, la honte d’une mère débordant d’amour, La pudeur de parler de sa rose du vent, au grand jour... Pas envie de montrer celle qui réchauffe son cœur Et avec qui, loin des yeux, on partage tant de bonheur. La fierté d’une maman face aux autres pour son fils, De son ange qui grandit et réussit sans artifice. Les étoiles plein les yeux, elle, si belle s’émerveille En voyant la chair de ses entrailles devenir une merveille. ************************** Refrain L’amour d’une mère éperdue pour son enfant, L’amour d’un fils trop fier qui aime mais qui veut grandir. Et s’entrechoquent alors des liens sacrés du sang, Des mots d’amour impossibles et si durs à dire. L'amour d'un fils à sa mère, sa rose dans l'ombre... L'amour d'une mère, d'une fée, pour son petit homme Parce qu'aimer avec son cœur, c'est s'aimer dans la pénombre, Loin des mots ridicules qui dévoilent la fragilité d'un môme. ************************** Lui dire qu'elle est belle pour voir ses yeux plus bleus que le ciel Telles des étoiles qui s'émoustillent face à tant de tendresse ! Lui montrer par des gestes tendres qui donnent des ailes Combien, en fin de compte, sa force est sa plus grande faiblesse. Envie de le réconforter, de le protéger en mère si forte En dépit du rejet qui disloque ses larmes sous les paupières ! Envie de lui dire à chaque seconde combien elle le porte En elle malgré l'adolescence et la naissance d'hier ! L'accueillir comme une reine unique et merveilleuse, Rire et se blottir tout contre elle, pour se sentir exister. Lui sourire comme une preuve d'amour silencieuse, Et la repousser pour des yeux qui ne pensent qu'à se moquer. ************************** Refrain L’amour d’une mère éperdue pour son enfant, L’amour d’un fils trop fier qui aime mais qui veut grandir Et s’entrechoquent alors des liens sacrés du sang, Des mots d’amour impossibles et si durs à dire. L'amour d'un fils à sa mère, sa rose dans l'ombre... L'amour d'une mère, d'une fée, pour son petit homme Parce qu'aimer avec son cœur, c'est s'aimer dans la pénombre, Loin des mots ridicules qui dévoilent la fragilité d'un môme. ************************** C'est certain, un jour, au dessus des ombres et de la pudeur, Ils libéreront des mots pleins d'émotion, suspendus au vent, Des mots, parlant d'eux, nichés tout au fond de leur cœur... Et, là, sous les yeux des goélands, on verra leur bonheur ! C'est certain, un jour, ce sera comme dans un joli poème. Demain, dans dix ans ou même par-delà les heures. Même si les larmes d'amour couleront sur leurs joues blêmes. C'est certain, un jour, ils se poseront enfin et se diront : "je
t'aime" ! La vie, et la donner, est un cadeau du ciel, même si parfois on
l'oublie ! Ne jamais dire le contraire, même si les sentiments sont dans une
prison dorée, Car quand on est une mère, un père ou même un enfant qui grandit Rien n'est plus beau et plus fort que d’aimer et d'être aimé ! Patricia Loughani, copyright, le 07/02/2012 |
Ma maison |
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Ma maison, elle se situe dans le nord Avec son toit de tuiles et pas de soleil dehors De
chaque côté j’y trouve des terris Montagne de cendres qui
parfois enlaidit Mais dans cet aspect
peut-être pas gai J’y suis heureux car c’est là
que je suis né Comme les enfants de la
Province du Midi De mon côté je ne vois pas
souvent le soleil qui luit Mais dans le cœur si chaud de
ce pays Je m’y trouve bien car c’est
mon nid Et, quand je vois les mineurs
avec leurs noirs visages Je constate qu’ils font
partie du paysage Et, si nous les gars du Nord
nous n’avons pas de chaleur Nous sommes heureux quand
même Car nous avons le soleil dans
notre cœur. Gaston GREUEZ |
Parfum et Odeur des bois |
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Monsieur
du Délice dites-moi, vous qui venez Toutes
les semaines de la fontaine au puits En
notre merveilleuse forêt, par quoi êtes-vous attiré ? Puisqu’en
partant vous n’avez qu’un minuscule bouquet de violettes. Gaillardement
vous vous promenez, savez-vous Que
des milliers d’yeux vous observent et que si l’arbre Cache
la forêt, il est immense. Au pied de l’arbre Vous
vous êtes arrêté, votre corps robuste difficilement S’est
courbé, cueillir une primevère, une violette Ramasser
une brindille, vous avez découvert Un
parc de champignons. Oh délice, des fraises des bois. Vous
vous baissez pour les cueillir, et Oh ! Surprise Un
renard vous observait de derrière un buisson Par
un bruit il dut être dérangé, cependant de ses yeux, Il
ne vit rien bouger, à droite à gauche se sont portés, rien ! Une
horrible odeur venait de chatouiller ses narines. Ce
bruit curieux en vous baissant fit craquer de derrière Votre
pantalon votre bassin bien joufflu en fut la cause. Monsieur
du Délice vous observait manger et scrutait Votre
nez il le comparait à un gros cornichon, il en aurait Fait
une bouchée, votre bouche charnue et rouge Avalait
gloutonnement les petites fraises des bois, Dans
son désir il vous aurait mangé tout cru, Pour
lui, les fraises étaient un plat succulent. Mais
d’où venait cette horrible odeur ? Cependant il ne vit pas Madame
la Fouine l’enjôleuse ni l’élégante trop parfumée Madame
la Belette et encore moins « Rimbaud » Monsieur
le Putois… Un oiseau sur une haute branche perché Incommodé
lui aussi s’envola plus haut. Monsieur
du Délice, de vous il en aurait fait une bouchée Sa
proie et soudain, voulut, ne pouvant se contenir, vous dévorer Et
les oreilles et le nez ; il se voyait déjà dans sa tanière repu et Somnoler,
cependant incommodé par cette horrible odeur, Ne
put rester. Et si vous aviez un long nez, La
finesse plus nuancée le fit détaler discrètement Comme
un lièvre, se retournant par deux fois Se
demandant qu’est cette nouveauté qu’il ne put supporter ?... Croyant
connaître tous les bruits et odeurs de la forêt… Il
en fit les frais, et son repas remis à une autre fois. Monsieur
du Délice avec élégance rassasié par vos fraises Vous
partiez, quelques violettes à la main, Ecoutant
les bruits de la forêt, savourant L’air
parfumé et écoutant le chant des oiseaux, L’air
joyeux rien ne vous incommoda, sauf lui ! Cependant
vous ne saviez pas avoir dérangé Maître
du Délice, par votre bruit de pantalon craqué, Et
de cette horrible odeur qui le poursuivait encore… ?
Ciolkowski Monique Cambrai le 13/03/2008 Inspiration du 12.10.2002 |
Acrostiche La Poésie est Amour |
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Les stances, les quatrains veulent sur la planète Avec leurs compagnons, dizains, strophes, tercets, Pour fêter dignement le printemps du poète Organiser un bal au lieu-dit ‘Les Sonnets ». Enjoués l’adjectif, l’article, les virgules, S’adressant aux rondeaux, ballades, lais, jésels, Illustrés et recueils, livres et fascicules, Evoquent en riant les tangos éternels. Et par enchantement débute la soirée ! Suivant le pas de trois d’un maître de ballet Tourniquent la consonne au cœur d’une bourrée Ainsi qu’une voyelle, étoile en menuet. Magique festival qui, nous dit la légende, Orchestre avec ferveur les chants de l’univers, Unit scribes et mots entrés en sarabande Ravis de voir danser les rimes et les vers.
Daniel Carlier |
Acrostiche Printemps |
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Pas à pas la nature échappe à sa lésine Révèle son secret, libère de son flanc Introduit l’enfant roi, qu’elle avait en gésine… Napée accourue en a réveillé son clan, Tour à
tour sur l’appel les bois en confréries, Entourent de pans verts et d’arceaux leur fleuron Mars !... Au nez froid, qui parle aux fleurs et aux prairies, Petit prince courage ignorant les giries, Sous ses pieds nus l’hiver fait enfin le dos rond…
Monique Delcroix |
Acrostiche La buanderie |
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En calandre, ne me brûle pas. Bien repasser, Un panier ne me fait pas peur A ranger Nul ne fait mieux. Des clients Emmènent le linge. Rien à dire ! Ici, je donne un coup de main Et je nettoie la buanderie. Gérard ROSSI |
L’Aisne, notre 02 |
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Fait à Noyelles sur Escaut Le 21 février 2012 Jacques Machu Ce texte recherche un compositeur et un interprète pour devenir une chanson… Jacques Machu 46 Résidence du Roy 59158 Noyelles sur Escaut Tél : 06 47 78 34 13 |
Mon Grand Père |
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Comment
pourrais-je oublier Celui
qui m’a tant aimée Ce
vieillard aux cheveux blancs Alors
que je n’étais qu’une enfant. Avec
combien de patience Combien de dévouement M’a-t-il
appris tant de choses A
moi sa toute petite gosse. Lorsque
je rentrais de l’école Il
m’attendait sur le seuil de la porte Fumant
sa grosse pipe M’accueillant
de son doux sourire Puis
me prenant par la main Nous
allions par les chemins Et
j’écoutais très fière Les
histoires que me contait mon Grand-Père Le
soir m’endormant sur ses genoux J’aimais
caresser sa joue, Passer
la main dans ses cheveux soyeux J’étais
si heureuse. Comment
pourrais-je oublier Malgré
les années passées Qu’un
vieillard m’aimant tendrement Fut
la joie de mon enfance.
Jeanne Fourmaux Honnechy 59 |
Le verbe aimer |
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De
saisons en saisons après les épousailles, D’un
édredon moelleux à la porte du four, Et
des odeurs de soupe, en obscures chamailles, Du
fond de la marmite… il repêche l’amour ! C’est
le lien éternel aux multiples visages, Rebrodé
de tendresse au fil de chaque jour, Entre
la polémique et les raccommodages, Un
mélange étonnant de sarcasmes et d’humour. Pour
les bleuets offerts au détour d’une route, Bouquet
de souvenirs des campagnes d’antan, Il laisse s’envoler la rancune et le doute, Sous
le charme imprévu, d’un romantique instant. Et
puis bravant les flots quand l’océan délire, Il
sauve le bateau d’un élan vertueux, Le
ramenant au port avant qu’il ne chavire, Pour
un chant de sirène assez voluptueux… Dans
les quatre saisons des chemins d’aventures, Du
berceau de la vie, au départ sans retour, Il
palpite en nos cœurs par-delà nos blessures Et
vibre, à tous les temps, ce verbe de l’amour.
Geneviève Bailly |
Dix mots pour une amie |
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Samedi matin, si quelqu’un était arrivé en avance à la
bibliothèque du Cateau, il aurait été bien surpris de l’atmosphère qui y
régnait. Les livres, d’ordinaire répartis harmonieusement dans les rayons,
semblant se reposer des nombreuses mains plus ou moins précautionneuses qui
les maniaient sans cesse, s’affairaient. Divers volumes occupaient un coin du bâtiment pour
fabriquer de larges banderoles colorées. Le
Manifeste du Surréalisme, qui aimait diriger ses semblables, dominait les
livres d’art et ne chômait pas pour motiver une troupe quelque peu engourdie
après le long sommeil dans lequel elle était plongée. Plus loin, Madame
Bovary et toute la famille des romans flaubertiens faisaient des gammes
afin de chauffer leurs voix. Ils déclamaient divers slogans et n’hésitaient
pas à les répéter pour trouver enfin le ton juste. Ils formaient un chœur
étrange gueulant plus que chantant. Ce brouhaha ne gênait nullement les livres circulant
autour de l’entrée. Ils s’étaient réunis autour de Gargantua qui, en raison de son grand âge, était à la fois un des
plus respectés de la bibliothèque mais aussi un de ceux qui radotaient le
plus. Il répétait chaque jour plusieurs fois qu’il était important
d’ « avoir un esprit sain dans un corps sain ». Ainsi, il
regardait avec plaisir ses congénères effectuer les exercices qu’il leur
conseillait : mouvements souples de pages, ouvertures et fermetures
accélérées et même dérouillage des articulations en se libérant du plastique
collant qui les protège jour après jour. Toute cette énergie faisait chaud au cœur du roman qui
trônait, mal en point, sur le bureau des prêts. Corné, froissé et sali, il se
sentait, néanmoins, revigoré par ces marques de sympathie. Ces activités
tellement inhabituelles dans la bibliothèque avaient, en effet, pour objectif
de défendre l’honneur du livre considéré par tous comme un de leurs maîtres. La
Princesse de Clèves, bafouée à plusieurs reprises par un monarque
méprisant la gent livresque, s’était jetée d’une étagère la semaine dernière.
Humiliée, elle se serait bien retirée au couvent mais demeurait prisonnière
de ce lieu charmant mais public. Désormais, elle ne pouvait plus soutenir le
regard des hommes et ses amis allaient le faire pour elle ce samedi. Première de cordée pour cette entreprise périlleuse, La République s’était exclamée qu’il
fallait agir : « Un roi DOIT respecter la culture et être
philosophe lui-même » Dom Juan, d’habitude
si égocentrique, l’avait suivie en proposant d’écrire un pamphlet ou même une
pièce pour dénoncer en riant les travers de notre temps. Le Jeu de l’amour et du hasard, qui admirait beaucoup La Princesse de Clèves pour son esprit
distingué, sa sensibilité, les délices subtils de sa conversation, les avait
rejoints avec tout le rayon « littérature ». Ce dernier, plus
accueillant qu’à l’accoutumée, consentit même à admettre en son sein les
« Harlequin » qui, bien que marginalisés dans la maison, restaient
des livres malgré tout. La révolte s’était élargie car les livres avaient
réseauté et convaincu sans difficulté leurs confrères des communes
environnantes. La décision de manifester ce samedi avait été prise en début
de semaine et ils l’avaient scellée par de somptueuses agapes préparées par Astérix le Gaulois, spécialiste des
banquets en tous genres. Sur le fil, juste avant l’arrivée du personnel de la
bibliothèque, les livres réussirent à se placer dans l’entrée et à brandir
leurs banderoles dont la plus grande indiquait : « La communauté
des livres solidaire de La Princesse de
Clèves », dix mots qui les reliaient plus que jamais et les
rendaient complices de cette action militante. Marie
Mairesse |
Aimer |
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Aimer
c’est supporter sans broncher les railleries de l’autre Aimer
c’est se soumettre à d’autres exigences sans en comprendre l’origine Aimer
c’est se livrer corps et âme sans rien attendre en retour Aimer
c’est laisser partir quand on voudrait crier Aimer
c’est souffrir en silence et mourir lentement Tout
en se complaisant dans cette souffrance Mais
s’aimer ! Ah s’aimer… Ce mot prend une tout autre dimension S’aimer
c’est tendresse et connivence S’aimer c’est pardonner les faiblesses de l’autre S’aimer
c’est s’épauler quand viennent les coups durs S’aimer
c’est partager mais pourtant c’est aussi Laisser
la porte ouverte à son jardin secret Respecter
ses besoins en mutuelle complicité S’aimer
c’est marcher en équilibre sur un fil S’aimer
c’est se remettre chaque jour en question C’est
un feu d’artifice, un vertige incontrôlable, L’osmose
de deux cœurs qui battent à l’unisson. Thérèse Leroy 28/12/10 |
Ceux-là |
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C’était
un froid de très grand froid. Les
mots morts gelaient sur nos lèvres Et
seul, porcelaine de Sèvres, Glissait
l’air pur entre nos doigts. La
beauté est-t-elle où l’on croit Telle
en ces photos un peu mièvres ? Dure
à en décoller les plèvres La
voici, envers de l’endroit. Pour
nous, demeurés dans la rade, S’achève
ici la promenade : Nous
finirons le jeu au chaud Sans
ignorer le sort immonde De
ceux-là qui sont sans réchaud… Ainsi
va le péché du monde. Jean-François
Sautière |
S.O.S
Planète en détresse ! |
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Mes anges dites-moi Mais que fais-je là ? Dites-moi Je sers à quoi ? Qu'ai-je fais de bon ? Courte vie, c'est bien
trop long Je fais semblant de rire Ça me fatigue, ça empire Pourquoi suis-je là ? Je vous en supplie,
répondez-moi ! Je ne vous jugerai pas De m'avoir planté ici-bas Je suis perdu dans ce
monde Où je suffoque chaque
seconde Je ne sers à rien Ici je ne suis pas bien Mais dîtes-moi ! Pourquoi m'avoir choisi
moi ? Pour me rendre sur terre Je ne comprends pas cet
univers Surpeuplé d'humains Rempli de criminels et
d'assassins Je ne sais plus quoi faire
Ni aucun point de repère Comment puis-je aider Un monde trop effacé ? Trop loin de la réalité ? Julien BURY |
La fable du fou |
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Un
poète ou un romancier, qui sait ? S’évada
un jour de ses îles d’Ors De
son lointain asile d’exil Pour épouser la vérité. Autour
de la couleur uniforme Des
dieux et des maîtres irrités, Il
compta tant de fous en uniformes Qu’il
regretta de s’être libéré. Il
parcourut des palais très hauts Avec
des croix et des toits peu courants Où
croassaient des frères corbeaux Emmurés,
déguisés en sages blancs. Pensant
que sa raison vacillait, Il
maudit leurs voix qui vénéraient L’unicité
par rites et simagrées Qu’ils
tressaient dans leur antre condamné Notre
poète fou prit soudain peur Devant
ces gens de vertu supérieurs Qui
à la vue de son âme nue Le
rejetèrent avec des haut-le-cœur. Dans
une cage d’ombres l’étiolèrent… L’artisan
littéraire Est
un fou de soleils. Il
éclaire l’âme à ces temples de lumières Comme
un aveugle à sa muse se repère Mais
se noie en fétu têtu dans les courants Perdus,
dans les airs des amers déserts.
Saint Hesbaye |
Mars 2003 |
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Ô Mars,
lampion des nuits d’août Rutilant
berlingot Phare
enfin retrouvé au zénith saphirien Rouge
aux joues d’un premier rendez-vous Rubis
en goguette dans un sac de diamantaire Ardent
tison d’une flambée estivale Feu
d’artifice oublié d’un festival tardif Goutte
sanguine exhalée d’une exotique gargouille Brandon
d’un guetteur de fauves, Vortex
incarnat d’un forgeron infernal, Ou
fanal d’un caravansérail Qu’importe
le signal s’il s’agit d’une porte Vers
un autre monde !
Hertia-May |
LA GZETTE D’EMMA |
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Ordonnance |
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Toute personne hébergeant des
Anglais est tenue de les déclarer à la Kommandantur allemande la plus proche,
avant le 20 octobre 1940. Les personnes qui, après
cette date, continueront à héberger des Anglais sans les avoir déclarés,
SERONT FUSILLES. Ainsi, sous
l’occupation, commença l’histoire des Combattants de la résistance, les
fusillades, la déportation. J’ai vu Des
images terribles défilent devant mes yeux, Je
revois le STRUTHOF et aussi BUCHENWALD. Sous
un calme apparent et le regard des cieux Les
morts y parlent encore, le cœur bat la chamade. Si
à WEIMAR la République J’ai
pu toucher de GOETHE le lit, A
BUCHENWALD la tyrannique Du
nazi l’horreur dans sa lie. J’ai
deviné sans peine les hommes squelettiques, De
bagnards costumés attelés aux chariots lourds De
cadavres remplis sous le regard cynique Des
immondes SS les conduisant aux fours. J’ai
vu cet univers dément Où
la bête puante nazie Impunément
battait sciemment Ces
corps difformes et tous sosies. Dans
cette boue morale et concentrationnaire Ensemble
souffraient et les croyants et les athées, Hommes,
femmes, enfants, vieillards, subissaient leur valvaire, Les
uns voulaient mourir, les autres s’évader. J’y
ai vu des chaussures, un tas, Une
montagne, toutes mêlées, Des
souliers de bébé, papa, Maman,
de tous êtres immolés. Affreuse
découverte, stupéfaction suprême, Désirés
par une femme, la chienne de BUCHENWALD, Sur
pied des abat-jour faits de la PEAU humaine, De
martyrs patriotes poussant leur dernier râle. Et
dans un mur ce petit trou, D’un
côté l’arme meurtrière De
l’autre un vaillant homme debout Assassiné
de par derrière. J’ai
marché sur la place de cet immense camp Où
croupissaient des heures cent mille détenus, Où
souvent épuisé, tombant dans le néant, Un
moribond gisait avant d’être abattu. Compagnons
j’ai vu et j’ai dit Ces
dures images inoubliables Sublimant
ceux qui sont partis ; Je
n’irai plus à BUCHENWALD. Je
ne veux plus voir les gueules béantes des crématoires Par
où disparaissaient les surhommes dépouillés, Les
sinistres chambres à gaz, ces raffinés mouroirs Où
s’endormaient les braves avant d’être brûlés. Francis Lesage |
Le temps des larmes |
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Les
larmes de la vie Ont
besoin de couler un jour. Car
notre cœur déchiré Réclame
tant d’amour. Les larmes de bonheur, Qui
glissent sur la joue, Ont
toute la saveur Qui
vient s’offrir à vous. Pour
le pardon des âmes Il
faut parfois devoir pleurer, Et
pour les heures infâmes Qui
peuvent tant nous briser. Mais
au-delà des larmes, Notre
cœur aussi se délivre En
déposant les armes. Puisqu’il
faut encore devoir vivre, Afin
de retrouver tout le charme Que
sont toutes nos joies à sourire. Albert Jocaille 27/02/1986 |
L’heure des fleurs |
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Que
deviendrait le monde en l’absence des fleurs ? Dans
cet univers nu, sans parfum ni corolle, Vide
jusqu’au vertige et désert sans couleur, L’amour
ne serait plus que bouche sans parole. L’horloge
de jours creux sonnerait, morne, une heure Sans
été ni foison, sans graine ni printemps, Et par de froids jardins et lugubres demeures, On
rêverait aux fleurs de jadis palpitants. Ah !
Plaisir infini d’un regard paressant Sur
une rose où perle une goutte d’aurore ! Fragile
architecture où le soleil naissant Se
pare de joyaux, se contemple et s’adore ! En
cueillant cet instant d’une beauté trop brève, On
a regret poignant qu’il ne dure et qu’il meurt. Mais
pourrait-on souffrir que les cœurs soient sans rêve Et
que serait une heure en l’absence des fleurs ?
Henri Lachèze |
Ton absence |
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Mon
corps sera ton sanctuaire Ma
rancœur, un désert Une
lueur apparaîtra Quand
t’apercevant à mon bras Je
te déclarerai ma flamme Celle
qui déchira mon âme M’entraînant
dans ses profondeurs Où
mon être se meurt. De
par ton absence Je
recherche une présence Ses
larmes versées Finiront-elles
par me transpercer ?
Christelle Lesourd Caudry
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Chrysanthème |
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« Mais
oui Monsieur, je l’avais cette nouvelle extraordinaire ! Elle coulait de
mes doigts brûlants comme de l’or
ruisselant d’une belle rivière sauvage ! C’était mon apothéose, ma
trouvaille, ma réussite ! Les mots se trouvaient, ils s’alliaient et ils
formaient des phrases magiques. Quand je revenais à la ligne, quand mon
imagination repartait sans essoufflement vers un nouveau rebondissement, la majuscule
précédait l’énoncé dans la fièvre de ma tête. C’était sa révérence précieuse,
comprenez-vous ? Ma plume
volait de ses ailes, elle butinait l’encre et elle se posait sur le papier et
elle repartait aussitôt. C’était irréel Monsieur, irréel… Les
formules et les expressions s’attachaient si bien au texte. C’était mon
chef-d’œuvre de littérature, un amoncellement lettré, une tirade sans une
rature. Et puis l’intrigue Monsieur, l’intrigue... Elle était
construite d’intensité sans réserve et l’effet, l’effet était… Comment vous
l’expliquer ? Vous
auriez perdu haleine dans cette lecture, vous auriez oublié les minutes et le
monde vous entourant. Vous seriez tombé dans mon domaine envoûtant. J’avais
brouillé les pistes, caché les preuves, omis les vérités. L’artifice était
solide, Monsieur, et vous auriez voulu courir vers la conclusion pour
appréhender le drame sans connaître la trame. Oui, je l’avais, je l’avais…
C’était mon histoire, Monsieur. J’en avais
oublié de dormir et je l’agrémentais encore, au petit matin pensant, des
dernières finitions passantes. Je fignolais quelques virgules haletantes. Ma
femme m’a même grondé car je riais en pleurant, en relisant cette formule
complotée, cette combine fabulatrice, cette épopée si bien manœuvrée. Je
l’avais réveillée, Monsieur. Mon ardeur à l’écriture l’avait surprise et j’ai
même pensé qu’elle était un peu jalouse de cette héroïne courant dans les
lignes enfiévrées de mon papier enchanté. Oui, je touchais au but suprême,
j’avais contrôlé cette péripétie extraordinaire, je la tenais, au bout de mes
doigts téméraires, sur ce clavier bousculé. Je noircissais l’écran blanc avec
une telle allégresse, une telle constance. C’était beau Monsieur, c’était
beau… J’ai pensé
avoir enfanté quelque chose d’exceptionnel, j’avais un peu perdu le sens du
rationnel dans l’ampleur de cette écriture essentielle. J’étais énervé,
excité, ému et je réalisais mal l’importance de cette aventure stratégique
devant mes yeux ébahis, exorbités, impressionnés. Déjà, je voulais la lire au
monde entier pour partager ces mots et lui faire profiter des mêmes frissons
qui couraient dans mon dos à cette seconde. Vous comprenez cela,
Monsieur ? Je voulais
mettre dans les cœurs toutes mes couleurs pour leur faire approuver l’Idéal,
dans le même drapeau. L’Unisson Monsieur, l’Unisson… Je rêvais
de postérité et je voyais mon nom dans le dictionnaire entre Baudelaire et
Edgar Poe... Je gagnais tous les prix enviés et l’on me conviait à toutes les
conférences internationales parce que j’aurais été traduit dans toutes
les langues. Oui Monsieur, oui… On allait me dire « vous »
avec le respect dû à ma notoriété de grand nouvelliste. Je crois que je
touchais au Bonheur, le Vrai, celui qu’on ne croise, peut-être, jamais dans
une vie. J’exultais, je jubilais, je me réjouissais Monsieur. J’étais dans le
Nirvana des Ecrivains, dans le Panthéon des Artistes, dans le sein des Elus.
J’étais sur un nuage blanc et je fréquentais les Anges. Ils me tendaient la
main pour me féliciter de cette victoire, à l’avance, avec les honneurs. Et au
petit matin, j’ai éteint mon ordinateur. Je me suis endormi avec des rêves de
Roi et des échéances de Seigneur, des allants de Prince et des rimes de
troubadour plein la tête. Ma nuit fut brève Monsieur, ma nuit fut brève…
J’avais tellement à faire pour préparer mon courrier d’inscription au
concours de la Nouvelle chez Plumes d’Azur. Moi ?
J’avais celle de l’année dans mon pc... J’avais même celle du siècle.
J’allais bousculer les tendances, affoler les correcteurs, leur faire revoir
leurs copies et leurs certitudes ancestrales. Hé oui Monsieur, je
pouvais me permettre de remettre en question leur assurance, leur autorité,
leur opinion et leur intime conviction. Je cherchais la bonne enveloppe, le
timbre et la belle adresse pour m’inscrire, certain de ma victoire facile. Un nom de
fleur ? Mais je ne pourrais pas être anonyme, il me fallait déjà trouver
un patronyme. Le muguet ? Pour me porter chance ? Mais la chance
n’était pas le sujet, Monsieur. Dans toute ma composition écrite, tous les
mots étaient des intentions olfactives pour parfaire mon dessein prémédité.
Alors, quelle fleur choisir dans ce bouquet ? J’ai rallumé mon
ordinateur pour imprimer mon bijou, mon prodige, mon ouvrage. Je me
délectais, à l’avance, de ma victoire obligatoire. La couronne de lauriers
était à ma portée. Dans mon dossier, ma nouvelle avait
disparu... Elle s’était évaporée, Monsieur, comme un parfum de fleur timide.
Je n’avais plus la moindre trace de cette merveille. Dans l’euphorie de
l’écriture, dans cet Univers enivrant, dans le feu d’artifice des mots
sublimés, j’avais oublié de sauvegarder mon texte. J’ai pleuré, Monsieur.
J’ai bafouillé quelques mots, en vain, en noir, en désordre, ceux qui me revenaient
à l’esprit, pour mal remplir une feuille et participer au concours et tous
mes espoirs sont morts avec le point final. Un nom de fleur ?
Chrysanthème, c’était chrysanthème, Monsieur… Pascal Dupont - 19/12/09 Romans sur Isère (26) |
Il ne nous reste plus qu’à essayer d’aimer |
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Tandis qu’ils marchaient l’un à côté de l’autre, ils ne trouvaient pas un mot à se dire. Bernadette et Henri poursuivirent ainsi leur promenade. Plus loin, toujours plus loin. Un homme et une femme cheminant dans le silence de la nuit. Aucune puissance au monde n’eût pu les empêcher d’appartenir l’un à l’autre : une profonde tendresse les unissait. Non pas la satisfaction de leur seule passion, mais le désir d’un bonheur plus large, dépassant leur union. La pâle faucille de la lune s’était levée au-dessus de la citadelle de Langres et une brume légère flottait sur la plaine de la toute jeune Marne qu’elle dominait. Tous deux continuèrent à longer le canal. La voix de Bernadette éveillait en lui une résonance infiniment douce : la voix la plus douce qu’il est donné à un homme d’entendre, celle qui libère son âme. Celle de l’amour. De l’amour qui, comme des arbres torturés par le vent, exprime la force d’un refus et l’élan d’une liberté. Pourquoi de telles promenades nocturnes ? Pour eux deux, ça n’était pas une perte de temps, ce temps qui n’appartient à personne. C’est l’amour qu’on perd en ne l’entretenant pas. Il est comme un feu dans la cheminée : si on ne l’alimente pas, il s’éteint. Leur façon à eux de l’entretenir, dans la solitude et le silence de la nuit, loin des préoccupations consumantes diurnes, en échangeant leurs silences. Silences chargés d’amour, de non-dits. Lorsque Henri fit la connaissance de Bernadette, c’est une main tendue qu’il prit, qui appelait à l’aide. Elle avait dix neuf ans et la vie n’avait pas été tendre pour elle. Selon un proverbe japonais « le malheur peut être un pont vers le bonheur ». Henri fut ce pont sur lequel elle franchit le torrent de ses malheurs pour renaître entre les bras de son sauveur, vivre enfin d’un véritable bonheur. Non pas en bénéficiant de l’amour d’un bon Samaritain, mais de celui d’un homme qui lui fit cadeau de son amour, acte d’amour dont rêvent toutes les femmes. Tant il est vrai que, lorsque nous avons, sans y parvenir, essayé d’oublier, essayé de pardonner, tenté vainement de reconstruire, il ne nous reste plus qu’à essayer d’aimer. A présent, ses yeux rient quand elle parle. Elle déborde de vitalité, toute pétillante. -Il n’y a pas de chemin vers le bonheur : le bonheur, c’est le chemin, se plaît-elle à dire et redire. Et puis, il y a le courage de n’avoir jamais l’air triste ! Néanmoins, inévitablement, sa pensée la ramène au passé, incapable d’y échapper, errant dans la prison de ses souvenirs. Peu à peu, des brindilles d’images et de sons attisent le feu de sa mémoire, qui se mélangent et dansent dans sa tête. Son fou rire inopiné, une complicité quasi télépathique, une façon de replacer une mèche de cheveux derrière une oreille… aucun doute pour elle : lui et elle, sur les remparts de la citadelle… L’illusion de ce retour en arrière, de ce sentiment d’éternité qui donne à la réalité de la vie sa dimension tragique, infernal engrenage qui l’entraîne vers cet impossible retour en arrière. Henri chuchota à son oreille, la faisant revenir à elle. La boucle est bouclée, son imaginaire se dissipa en un instant. Imaginaire, ou retour à ce qui fut pour elle sa réalité ? A la mémoire de qui ? Elle ne le sait plus. Lui et elle – peut-être s’appelait-il Georges ? – était-ce vraiment arrivé ? Qu’importe ! Le ressac du temps a poli ses souvenirs. Ce souvenir : comme des galets, le débarrassant des aspérités du monde réel pour lui donner l’esprit lisse de l’univers imaginaire dans lequel elle s’enfonça, juste le temps de cette brève parenthèse. -Bernadette, que t’arrive-t-il ? lui demanda-t-il gentiment, conscient de son absence. -Rien de grave ! bredouilla-t-elle. Il m’arrive souvent de réapparaître dans mon passé sans être certaine de l’avoir vécu. Sans doute est-ce une illusion amnésique. Excuse-moi Henri, et comprends-moi. Toute vie ne porte-t-elle pas en elle son au-delà ? Pouvait-elle rester longtemps ainsi où la moindre image la tire par la manche, la ramène vers son passé qui lui tend un piège ? Sentimentalité absurde ? Elle en est consciente, horrifiée en pensant qu’un jour ou l’autre, sans l’amour de Henri, elle croulerait sous le poids de ses paradoxes. Il est tout à son honneur de n’avoir pas cédé à son angoisse, à son désespoir. Bernadette ne risque rien à le reconnaître dès lors qu’elle s’en est presque délivrée. Pourtant, avant, n’avait-elle pas été une jeune fille joyeuse, pleine d’allégresse ? Aurait-elle dérivé pendant des années dans un demi-sommeil pour ne s’être éveillée qu’entre les bras protecteurs et aimants de Henri ? Bernadette soupire, se love au creux de l’épaule de celui qui est devenu sa propre vie. Ils échangent des silences pleins de nuit et d’inquiétantes palpitations d’ailes. -Je sens que tu te joues la comédie, lui dit-il. Celle de l’oubli d’un événement récent qui a blessé ton cœur. Confie-le moi. Je suis certain qu’ainsi tu te libéreras de cette lourde pierre qui t’étouffe. Un amour déçu, n’est-ce pas ? Un amour qui te colle encore à l’âme et au corps… Serai-je un jour capable de te le faire oublier complètement ? Je t’aime tellement. -Oh Henri, sois patient ! Je t’en prie. C’est moi la fautive, m’étant illusionnée, ayant projeté sur lui mes propres sentiments, le voyant tel que je souhaitais qu’il soit, l’idéalisant. Quel quiproquo, quelle folie ! J’ai reculé le plus longtemps possible le passage de l’homme fantasmé à l’homme réel. Une fixation amoureuse, incapable de le confronter au réel, de le désidéaliser, préférant garder pour moi la passion que je m’étais sottement fabriquée… -Je pense te comprendre. Je suppose que cet homme, tu l’as aimé « à distance » sans jamais t’autoriser à l’approcher. Une sorte d’amour œdipien infantile que toute petite fille éprouve pour son père… -Je ne suis plus une telle petite fille ! -Soit ! Mais l’homme aimé de loin synthétise le désir et l’interdit. Sans doute était-il marié, bien plus âgé que toi… peut-être ton chef, ton médecin ? S’accrocher ainsi à un amour fantôme signifie que les limites entre ton conscient et ton inconscient ont été brouillées, que tu as mélangé réel et fiction. -J’avais fini par y croire ! J’étais sur mon nuage, refusant de voir, d’entendre, de comprendre, alors qu’il ne m’a jamais parlé d’autre chose que d’amitié. C’est moi qui me suis leurrée. Tout est de ma seule faute. Dis-moi que, toi et moi, nous ne nous jouons pas la comédie de l’amour, que nous nous aimons vraiment, pour toujours. -Sois rassurée Bernadette ! Je t’aime comme jamais je n’ai aimé qui que ce soit. Mais un homme et une femme sont des êtres différents ; notre enfance, notre passé dans lesquels nous avons mûri ont fabriqué les êtres que nous sommes à présent. Même un couple qui s’entend bien comporte des zones d’ombre. Chacun jette un voile pudique sur les traits de personnalité qu’il n’apprécie pas chez son partenaire, essaie d’occulter des difficultés, les déceptions, les aspects négatifs inévitables… -Ainsi je ne serais pas pour toi une compagne idéale, la seule et unique qui aurait éliminé toutes tes prétendantes ? -Réfléchis et reconnais que je dis la vérité. Mais tout est question de mesure ! On ne peut nier la réalité de l’autre, ce qui n’est pas un obstacle à l’aimer ! Un homme et une femme qui s’aiment doivent se confronter à la différence des sexes et des désirs. Sans l’amour, c’est ce qu’il y aurait de plus difficile. -Henri, tu me fais peur ! Je refuse de penser que notre amour pourrait n’être pas éternel, qu’il porterait en lui le germe de la séparation : cette idée m’est insupportable ! Même si, autour de moi, je vois, dans la majorité des couples, que l’amour a disparu, a complètement rouillé. Moi, je refuse l’évidence ! -Fasse que le temps ne maintienne pas artificiellement en vie notre passion réciproque ! Ce serait terrible, tant pour moi que – je le pense – pour toi. Que notre amour ne se métamorphose pas en une sorte d’érotomanie ! Bernadette, soyons attentifs l’un à l’autre. Notre rencontre a été… et sera longtemps, je le sais… un enrichissement formidable. Encore faut-il être deux à éprouver de l’attirance, deux à la vivre pleinement et deux à l’exprimer, jour après jour ! -Théophile Gautier a écrit : « Le bonheur est fait de trois choses sur terre : un beau soleil, une femme, un cheval » ! Eh bien moi, Bernadette, je le pense ainsi : toi, moi… et nous ! -Pour toujours ! s’exclama-t-elle en se pendant à son cou. -L’amour est capable de tout… pourvu qu’il soit ! Il est, ainsi que le pensait Jean Giono – dans « Rondeur des Jours » - comme les jours qui sont des fruits : notre rôle est de les manger… et je suis insatiable de tels jours regorgeant de ton bel amour ! Le plus beau maquillage pour une femme… n’est-il pas son amour ?
André-Pierre
Roussel |
Mes propos |
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Mes propos
seront simples comme moi : A toi, qui
souvent me réclames des mots d’amour, je ne sais que dire et pourtant j’ai
tant à te confier. Pour le
froid que j’avais dans le cœur, le froid que j’avais dans le corps, tu as su
prendre ma main et la réchauffer dans ta poche, tu as su me consoler et
raviver mon âme. Tu me
donnes chaque jour ton enthousiasme, ton amour de la vie, je partage avec toi
ton goût de l’altruisme et j’adore nos conversations, je t’écouterais des
heures sans parler parce que j’aime par-dessus tout le son de ta voix, et
bien que nous ne soyons pas toujours d’accord, tu as le don de
convaincre ! Nos vies
professionnelles nous séparent parfois, et il m’est difficile de vivre loin
de toi. Chaque instant de mon existence est rempli de toi, c’est comme si tu
étais mon ange gardien, je te sens près de moi à tout moment, mais aussi prêt
à me juger si je ne faisais pas bien. Alors je
fais beaucoup d’efforts, même si tu ne les vois pas, pour te plaire
davantage, comme si je pouvais communiquer par l’esprit ce désir d’être
parfaite à tes yeux. Je
t’aperçois de loin et c’est mon cœur qui s’emballe, plus rien, ni personne
n’existe autour de moi. Je marche sur un nuage, je souris bêtement parce que
tu vas me prendre dans tes bras. Quand nous sommes dans la foule, je perçois
ton aura : tu illumines. Les autres
me semblent ternes et je t’admire, et suis fière de toi : personne ne te
ressemble, le plus beau des acteurs : c’est toi. De ces
femmes que tu côtoies, que tu complimentes, je vois mes adversaires et je
suis jalouse, c’est un sentiment que je n’aurais jamais dû ressentir :
sont-elles plus que je ne suis ? Je voudrais qu’elles n’existent pas. Ton regard
si profond exige que je sois à toi, je n’en ai pas besoin : je le suis. Ta santé
m’inquiète et je voudrais prendre sur moi tes douleurs pour ne plus voir ces
rides qui creusent ton visage. Et quand je ne vais pas bien, je supporte la
souffrance et même au-delà, pour te garder mon sourire, pour que tu ne vois
en moi que celle qui, chaque jour, de bon matin, se fait coquette : POUR
TOI. Je veux
être princesse, revêtue de soie, parée de bijoux, coiffée différemment chaque
jour, pour que dans tes pensées, je sois une et différente à la fois. Le temps
presse maintenant, l’âge est là, et quitte à être ridicule, je veux que tu
entendes la Chanson douce de mon amour, celle qui vivra gravée dans le
marbre, je l’avais gravée dans le sable, la mer l’a effacée, je l’avais
gravée sur l’écorce, mais le temps l’a fait tomber. Tu ne sais
non plus dire « je t’aime », mais tu me dis que je suis
belle : cela l’équivaut bien. Et puis,
j’ai beau chercher, le vocabulaire français est riche, mais je ne trouve pas
de mots pour exprimer ce que tu représentes dans mon cœur. Je souhaite que le
chemin de notre vie commune ne s’arrête pas… là. Marie
José Wanesse |
Le sombre cimetière |
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La vie de
Jean était pour le moins calme avant cet étrange événement. En effet, il
avait toujours travaillé dans ce grand cimetière, comme gardien. On ne
pouvait pas dire que ce métier lui plaisait, mais il se transmettait de
génération en génération. C’était
une nuit froide, éclairée par la pleine lune, c’était cette nuit-là que Jean
entendit des bruits très étranges venant du cimetière. C’était des cris
stridents, difficiles à comprendre. Jean
sortit de sa petite baraque délabrée, située au bord du cimetière, pour
chasser ceux qu’il pensait être des vandales. Il courait très vite pour
essayer de rattraper ces cris, mais jamais il n’y parvint. En plus, il y
avait de nombreuses plaques de verglas, ce qui rendait sa course plus dure. Cela
faisait déjà trois fois que Jean traversait le cimetière sans jamais voir
personne. Il reprit son souffle au milieu du cimetière quand, tout à coup,
les cris devinrent de plus en plus rapides, et ce son se propageait autour de
lui. Le gardien se sentait très menacé et pour cause, il n’avait jamais
entendu de tels bruits, excepté une fois il y a très longtemps dans son
enfance. Ne sachant
plus quoi faire, le gardien décida de se cacher. Il cherchait toutes les
solutions rationnelles et pensait que ce n’était pas humain, donc qu’il
s’agissait sûrement d’une farce sonore. Les cris
s’estompèrent et il se releva pour rentrer, mais à peine levé, les hurlements
continuèrent. Le gardien se remit à courir. Les cris se situaient à moins de
quinze mètres de lui sur sa droite. Il s’approcha rapidement du lieu d’où
venait le bruit, alors le cri reparut derrière lui, il se retourna et glissa
sur du verglas. Il n’arrivait pas à se relever, c’est alors qu’il distingua
que quelqu’un s’approchait de lui mais il ne voyait pas bien. Ce n’était
que son voisin qui était venu voir ce que faisait le gardien, il lui expliqua
que les bruits venaient de chez lui. Thomas Debut |
Quiproquo |
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Jessica
Delsarte, jeune femme âgée de 25 ans, exerçait la profession d’avocate dans la
région du Nord-Pas de Calais. Née d’une
mère d’origine portugaise et d’un père français qui l’avait abandonnée alors
qu’elle n’avait que sept ans, celle-ci avait grandi dans un milieu modeste. Son visage
fin et rond mettait en valeur la douce couleur de ses yeux, ses cheveux bruns
soyeux s’accordaient à merveille avec sa bouche charnue et pulpeuse… Cette
demoiselle, toujours joyeuse et souriante, était devenue très rapidement une
de ces avocates, réputée pour son efficacité à défendre les personnes suspectées
ou accusées dans des affaires diverses… Grâce à l’une de ses principales
qualités : sa détermination qui lui avait permis de vaincre les soucis
d’argent et les problèmes familiaux. Jessica, à
l’âge de 25 ans, possédait presque tout, suite à son extraordinaire parcours,
sauf une chose dont toute jeune femme rêve : le grand amour ! Quelques
mois plus tard, celle-ci fut invitée par le maire de Lille à assister au bal
qu’il organisait chaque année. Comme toute
personne de sexe féminin, elle se prépara longuement avec l’espoir de
rencontrer son prince charmant : elle rêvait souvent d’un homme grand,
attentionné avec des yeux semblables aux siens, bleus ! Mais, très
souvent, pour ne pas trop espérer, Jessica se remettait les idées en place,
se disait qu’elle ne le croiserait jamais… Le jour
venu, le 4 décembre 1998, Mlle Delsarte avait mis toutes les chances de son
côté, richement et élégamment vêtue, coiffée de façon à être admirée, enviée… Le soir
même débuta la soirée, cette jeune femme fut tout d’abord perdue dans un bain
de foule puis, se repéra rapidement ; elle explorait chaque endroit,
chaque coin de la salle ! Puis,
soudainement un jeune homme vint aborder Jessica, il se prénommait Victor
Berthier. Celui-ci ne concordait pas exactement avec les idées de Jessica car
il avait les yeux couleur noisette et une chevelure brune légèrement bouclée… Le courant
passa vite entre les deux personnages… M. Berthier débuta la conversation par
un petit bonjour timide. -
« Bonjour monsieur… lui répliqua-t-elle d’un air hésitant. -Monsieur Berthier, mais appelez-moi Victor, s’il
vous plait… - Moi c’est Jessica, que faites-vous dans la
vie ? lui demanda-t-elle. - Je suis gérant d’un cabinet de comptabilité… Et
vous ? - Moi, j’exerce la profession d’avocate. - Mais ouiii !!! J’ai déjà entendu parler de
vous dans le cadre d’une affaire d’homicide… - Cela se peut, j’ai déjà défendu tellement de
personnes… » La
conversation dura peut-être plus d’une heure, ils parlèrent de leurs vies
sentimentales, professionnelles… Puis M.
Berthier l’invita à danser, bien sûr elle accepta ; une fois le slow
fini, le bal touchait à sa fin… Avant de se séparer, ils se donnèrent un
rendez-vous, un jour de la semaine suivante. Tout se déroula
de mieux en mieux, cette complicité devint très vite de l’amour réciproque.
Ils s’installèrent ensemble comme un couple amoureux ! Puis cet amour
devint encore plus rapidement une vraie passion, ils ne pouvaient plus se
quitter et pensaient sans arrêt l’un à l’autre… Le 6 mai, Victor demanda la
main de Jessica : sans même une seconde d’hésitation, elle lui répondit
positivement. Un beau
matin d’été, Jessica comme à son habitude se leva, déjeuna et ensuite alla
directement au travail. Sur place, elle se rendit compte qu’une nouvelle
affaire était arrivée pour elle ; elle avait pour mission de défendre un
homme déjà inculpé auparavant pour meurtre et désormais accusé d’inceste
envers son enfant… Comme à
chaque affaire, Jessica devait lire entièrement le dossier : c’est avec
beaucoup d’attention qu’elle parcourut les pièces du dossier. Soudain,
elle repoussa celui-ci et se mit à pleurer à chaudes larmes… La secrétaire
arriva à ce moment, étonnée de la réaction de Mme Delsarte elle courut vers
elle et lui dit : -
« Qu’y a-t-il Maître Delsarte ? Que vous arrive t-il ? »
Elle ne pouvait répondre… Plusieurs
fois l’employée répéta ses questions, mais en vain. Elle décida donc
d’attendre cinq minutes pour pouvoir les poser, le temps que Jessica cesse de
pleurer ! Cinq
minutes s’écoulèrent, puis Jessica se mit enfin à parler. A la fin
du dossier, une photo du criminel était affichée. Celle-ci
venait de découvrir le visage du criminel de cette affaire : c’était
celui de Monsieur Berthier, son mari, l’homme de sa vie ! Des
pensées horribles lui vinrent à l’esprit… Son époux avait été accusé d’avoir
tué une personne, et si quand elle rentrerait chez elle, il l’assassinait… Déprimée,
elle décida d’aller se réfugier chez une de ses amies proches ! Jessica
lui expliqua, effondrée, la situation… Puis, elle
entendit un vibreur, c’était son portable ; n’ayant pas le courage de
regarder qui pouvait l’appeler, celle-ci demanda à sa copine Mlle Godin de
répondre à sa place. Le coup de
fil provenait de M. Berthier, il s’inquiétait de ne pas voir Jessica chez
lui. Il essaya d’expliquer à sa meilleure amie quelque chose mais celle-ci
raccrocha avant. Jessica demanda alors le divorce. Quelques
jours passèrent, M. Berthier était à la recherche de Jessica : il
l’appelait sans arrêt, allait à son poste de travail. Puis un
jour, Jessica devait sortir faire des courses, ne voulant pas y aller de peur
d’être vue par l’homme qu’elle aimait puis détestait suite à ses atroces
mensonges. Mais qui
vit-elle passer devant elle ? Victor Berthier !!
Alors, affolée, paniquée, Jessica se mit à courir de toutes ses forces,
voyant que M. Berthier la suivait. Subitement
elle se rendit compte qu’elle allait dans une impasse. Alors elle
décida de se défendre au cas où il voudrait, elle aussi, l’assassiner :
elle sortit de sa poche un couteau et le menaça avec ! Victor lui
lança une parole : -
« Mais que t’arrive t-il ? Pourquoi m’évites-tu ainsi ?? - Tu me demandes pourquoi ?! Espèce de monstre,
comment as-tu pu me mentir à ce point et moi qui croyais que tu m’aimais. Je
me suis bien trompée, quelle sotte suis-je ! - Oui, c’est vrai j’aurai dû te le dire, mais je ne
pensais pas que cela pouvait avoir de l’importance pour toi ! - J’apprends que l’homme que j’ai épousé a déjà été
en prison suite à un meurtre et ça n’a aucune importance, dis-tu ? - Mais voyons, qui t’a mis ces sottises dans la
tête, c’est faux ! - Je ne te crois plus, j’ai vu ton dossier, j’ai pu
apercevoir ta photo dessus alors ne me mens pas… » Ne croyant
guère toute cette histoire, il lui proposa d’aller voir avec elle ce dossier,
mais la méfiance envers lui s’était installée puis, après, presque forcée,
elle accepta de le suivre à son bureau. Arrivée
sur place, elle lui fit lire le fameux dossier en lui rétorquant : -
« Comment m’expliques-tu cela ? » Un silence
insoutenable s’installa, le temps que M. Berthier finisse de lire ces
quelques pages puis, soudainement il se retourna vers elle, la fixant
longuement, le buste droit. - Cet homme, c’est ce que j’avais oublié de te dire,
est en prison, c’est mon frère jumeau !!! N. Coupez |
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