SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°36
JANVIER – FEVRIER – MARS – AVRIL 2012
Illustration BD page 2
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Patrick
MERIC
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JEUNES |
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Le rêve brisé page 3
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Orlane TOUPART |
Les z’animaux de Juliette et Zoé page 3-4
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Denise JARDY |
Poésies page 4-5
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Collège R. BARRAULT |
Une sœur
page 5
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Laurie
CZUBAJ |
HUMOUR et PATOIS |
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Quind in allot glainer page 6 |
Georges RATEL
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Queuqu’momints d’actualiteu page 6 |
Hector MELON d’AUBIER
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Le tablier de ma grand-mère
page 7-8 |
Aimé MORIN |
La partie de carte page 9 |
Marcel LESAGE |
Jean–Charles JACQUEMIN |
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ADULTES |
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Noël et Bonne année – Symphonie
d’une vie page 11 |
Reine DELHAYE - Marie GUILLAUMON |
Le plus beau jour de ma vie page 12 |
Renée VAN ISEGHEM |
Mon coin de paradis – Fillette
et petit page 13 |
Julien BURY - Muriel MARIN |
Ô femme page 14 |
Gérard VERNE |
Les saisons page 15 |
Monique CIOLKOWSKI |
Pauvre
Marionnette page 16 |
Patricia LOUGHANI |
Joue tendre violon page 17 |
Charles GONCALVES |
Premier
sourire - Clair de terre page 15-17 |
Geneviève BAILLY |
Salut les copains … page 18 |
Jeanne FOURMAUX |
Barque de rêve - Le lac triste page 18 |
SAINT-HESBAYE |
Kermesse page 19 |
Jean François SAUTIERE |
Thérèse LEROY - M.A LABBE |
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Mont aux villes page 21 |
HERTIA-MAY |
La France d’en bas page 21 |
CLARISSE |
Regarde
autour de toi page 22 |
André NOIRET |
Tes yeux tu lèveras page 23 |
Christelle LESOURD |
La gazette d’Emma page 24 |
M.A LABBE |
Tout te dire page 25 |
Stéphanie BONNEVILLE - |
Avec les gens du nord page 25 |
Albert JOCAILLE
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NOUVELLES |
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Ami page 26 |
PASCAL |
L’Homme sans toit page 27 |
CLIS Ecole HERBIN Le Cateau |
Une nuit d’angoisse Page 28 |
Lycée Jacquard Caudry |
Echange
entre mafia page 29 |
Lycée Jacquard Caudry |
Ma famille page -30 |
Marie Josée Wanesse |
Le
LIVRE : Les Rues de Caudry page 33 |
Yvon OLIVIER |
* Retrouvez l’auteur dans la revue littéraire. |
Nous avons le regret de vous informer du décès de Mlle Denise Leprêtre Membre
du comité de lecture de la Caudriole depuis sa création, elle nous apportait
son érudition et son humour. Nous avons une pensée
pour elle.
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Le rêve brisé |
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Cela faisait trois ans que j’attendais quand soudain mon rêve se
brisa. Je vais tout vous expliquer. Je m’appelle Mandy, j’ai dix-sept ans et
je pratique le hip-hop depuis que j’ai treize ans. Tout se passait très bien
mais j’entendais tout le temps mes co-équipiers parler du « Magic Royal
Battle » aussi appelé le « MRB ». Je ne savais pas ce que cela
signifiait donc un jour je regarde sur Internet et choisis le premier lien,
et ça disait que c’était une compétition de danse hip-hop et que seulement
les meilleurs de chaque région pouvaient y participer. Alors le week-end suivant je retournai au hip-hop et à la fin de la
séance le moniteur a dit qu’il allait choisir les meilleurs de notre troupe
pour participer à la sélection régionale. Je ne fus pas prise. J’étais déçue
mais je me remis vite à l’entraînement pour être sélectionnée l’année
prochaine et ça paya ! Nous commencions les sélections régionales mais nous échouâmes aux
portes de la finale. Enfin l’année dernière fut la bonne. Nous remportions avec un peu
de difficultés les sélections. Deux semaines avant le début de la compétition
nous nous entraînions comme des fous quand je fis une mauvaise chute. Je vis
le médecin de suite qui me fit passer une radio. Il fut formel : un pied
cassé. Un plâtre pendant trois semaines. J’éclatai en sanglots. Mon rêve venait de se briser pour une mauvaise chute. Mes
co-équipiers sont venus me réconforter et ils m’ont dit qu’ils allaient
gagner cette compétition pour moi. Deux semaines plus tard ce fut enfin l’heure du grand soir. La
salle était pleine et les juges prêts. La compétition se déroula sans
incident. Enfin ce fut le tour de mes co-équipiers. La compétition se termina
et venait enfin l’heure du classement et des résultats. Malheureusement ils
finirent cinquième. Depuis j’ai repris l’entraînement et tout va très bien. Orlane Toupart |
Les Zanimots de Juliette et Zoé |
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Denise JARDY’LEDOUX |
POESIES |
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Collège
RENAUX-BARRAULT |
Une sœur |
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Une sœur
c’est quelqu’un qu’on aimera toute notre
vie Une sœur
c’est quelqu’un qu’on respectera toute notre vie Une sœur
c’est quelqu’un qui restera dans notre
cœur Une sœur
c’est quelqu’un qu’on protège Une sœur
c’est quelqu’un à qui on se confie Une sœur
c’est quelqu’un qu’on ne traite pas Une sœur
c’est quelqu’un qu’on n’oubliera pas Une sœur
c’est quelqu’un qu’on ne trahit pas Une sœur
c’est tout pour nous Une sœur
c’est très cher pour notre cœur. Laurie
Czubaj 12 ans Honnechy |
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Quind in allot
glainer |
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In
août, quind j'étos gosse, y fallot aller glainer (1), ramasser ché épis
laichés par terre par el' fauqueuse-lieuse ed' ché cinsiers. J'y allos
aveuque em' soeur Odile, ed' neuf heures à midi et pis deux heures à six
heures. Ch'étot
poent trop marrant mais in m' demindot poent m' n'avis. In parcourot tout ch'
camp d'un bout à l'aute, ramassant in épi par chi, in épi par lo, sins passer
tout près d' ché cahoux (2) pour poent Les
glaneuses de Millet (Musée du Louvre)
êtes tinté (3) ed tirer à ché bottes (4). Où qu'on in ramassot l'
plus, ch'étot dins ch' détourage, in binde (5) ed' deux mètes ed' largue
qu'ech cinsier y avot fauqué al fauque (6) pour poent qu' ses qu'vaux (7) in'
piétainent poent el' récolte. Souvint,
j' m'arrêtos pour arposer (8) min dos. Em' soeur a m' disot : " T'as
bintôt fini ed raviser (9) ché alouettes picher (10) ? T'à l'heure, ech tien blanc
y va monter sus tin dos !" Et j' m'armettos au boulot. Quind y
faisot caud (11), cho qu' j'avos querre (12), ch' étot el' bonne goulée d'iau
(13) rallongée ed' café, qu'in buvot al boutelle intourée dins in torchon
humide, qu'in gardot à l'ombe dins in cahou. In
septimbre, m'in père y battot el' récolte au flayer (14), sus in bâche, dins
l' cour. Ech' grain y servot, pindint l'hiver, à nourrir ches glaines (15),
ches canards ed' barbarie, ches pourdaines (16) et pis ch' codin (17).
Aveuque el' palle, em' mère al raffourot (18) ches lapins. Georges RATEL Croisilles 1- Glainer = glaner. 2-
Cahou = petite meule de 5 ou 6 gerbes. 3- Tinter = tenter.
4- Botte = gerbe. 5- Binde = bande. 6-
Fauque = faulx. 7- Qu'vau = cheval. 8- S'arposer = se reposer. 9- Raviser =
regarder. 10- Picher = uriner. 11- Caud = chaud. 12- Avoir querre = aimer.
13- Iau = eau. 14- Flayer = fléau. 15- Glaine : poule. 16- Pourdaine = dinde.
17- Codin = dindon. 18- Raffourer : donner du fourrage. |
Lou fodiôu dé ma grand Le tablier de ma grand-mère |
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Lou fodiôu dé ma grand ero indispensablé. Le
tablier de ma grand-mère était indispensable. Servio
a para lou coutillou de dessous. Il
servait à protéger la jupe de dessous. Servio a tenî la cuo de la
pélo quéro brulante. Il
servait à tenir la queue de la poêle qui était brûlante. Lou
mouré batchou do maris éro tot pana obé lou fodiou Les
minois barbouillés des petits étaient tôt essuyés avec le tablier. Dé
fé, lous maris s’écoudian sous le fodiou. Et
quelquefois les petits se cachaient sous le tablier. Per
remassa lous u’ou, ero bien ésa. Pour
ramasser les œufs il était bien commode. Ma
grand arrivavo do djardi lou fadio toudjou gonfla Ma
grand-mère arrivait du jardin, le tablier toujours gonflé Des
poumas d’amour, dé poavrons, de coucoubrés, d’écâraguia et d’une djolio testo
de cabu. De
tomates, de poivrons, de concombres, d’échalotes ou d’énorme jolie tête de
choux cabus. Si foulio activa lou fio
servio dè soufflô S’il
fallait activer le feu du foyer, il servait de soufflet. Adousio
dè brando bien sétcho et dé fé oubliavo que sôn couté éro din lou fodiou, Elle
rapportait des brindilles bien sèches, mais des fois elle oubliait que son
couteau était dans son tablier Et
dou ou trè djous aprè trouvavo la lamo din là cindré Et
deux ou trois jours après elle trouvait la lame dans les cendres Et
disio « té pouvio lou tchartcha mon paoré couté ». Et
disait « tiens je pouvais le chercher mon pauvre couteau ». La
poussiero ero léo gara su lou buffet si arrivavo un visiteur qu’épéravo pas. La
poussière vite enlevée d’un geste preste sur le buffet, s’il arrivait un
visiteur inattendu. Li
o bien de tin mou ‘arriva din co mondè o gu lieu Il
y a bien longtemps mon arrivée en ce monde a eu lieu Lamon
quasi a sin brancaci, lou père Thiers o gu djuste Là-haut
presque à Saint Pancrace, le père Thiers a eu juste Lou
tin de boutà son grand fodiou blanc, de mi li instalâ et Le
temps de mettre son grand tablier blanc, de m’y installer et D’ana
s’asséta davant la tchamineo, de m’astica obé soin et d’ana me presinta D’aller
s’asseoir devant la cheminée, de m’astiquer soigneusement et d’aller me
présenter A
ma boano mère, touto ébafâ de mon arriveo tant enerdgico : A
ma bonne mère, toute étonnée de mon arrivée tout énergique : « Té
la vaqui, et péso au min cinq kilos ». « Tiens
la voilà, elle pèse au moins cinq kilos ». Ayant
pas sourti la roumano !! On
n’avait pas sorti la romaine !! Lou
miouné est pindoula arando l’égayer, danpeu toudjou, n’aï usa mai que d’un, Le
mien de tablier est pendu tout près de l’évier, depuis toujours, j’en ai usé
plus d’un, Per un no ? Lou linço
usa fan l’affaïré. Pour
un neuf ? Les draps usés font l’affaire. Ma
mère ayo un fodio bien simplè, la semano mai la diminteho éro un pao maï
élégant ! Ma
mère avait un tablier bien ordinaire la semaine mais le dimanche, il était
bien plus élégant ! Moste
vésino iélo in fi de semano, lou déviraoo Notre
voisine, elle, au bout d’une semaine, le retournait, Per
inqua uï ou quindjè djous. Pour
huit ou quinze jours. Per
sourti la fouiasso do four, la posà sur la fenestro per la refresî, éro bien
ésa. Pour
sortir la tarte du four, la poser sur la fenêtre pour la faire refroidir, il
est bien commode. Ma
petito fillo la soar do condgelateur !! Ma
petite fille, elle, la sort du congélateur !! Qui
invintaro un djou un arléri que siervè tout lou sinclaïmè do djou, Qui
trouvera un jour un « outil » qui servira toute la sainte journée Coumo
lou fodiou de ma grand ? Comme
le tablier de ma grand-mère ?
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La partie de cartes |
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Y a bin longtemps qu’les cloches, elles ont
fini d’sonner, Et de l’messe déjà, sortent les plus
pressés. Lui, pourtant, r’monte la rue de s’tiote
allure tranquille, Son visage rayonne,
dans son fond il jubile ; Y a laissé à s’maison l’souci et les
misères De tout homme qu’y a des tiots, plus qu’il
n’a voulu faire. Peu bileux d’arriver pour quand les autres
repartent : Il s’en va faire sa partie d’cartes. La sortie d’messe, c’est l’occasion de
s’rencontrer On retrouve ses amis, on échange ses idées Sur les betteraves, les sports ou bin les
élections. Lui, point de tout ça, comme un chien
d’berger ses moutons, Il rassemble les habitués, vite, il les
presse Leur défend d’faire
une cigarette, il n’a de cesse Qu’ils soient tertous assis à table, Lui prend l’place la plus confortable, Et il crie quand il voit qu’y en a un qui
s’attarde « On va-t-y la faire cette partie
d’cartes ! » A lui tout seul, faut l’place de quatre, il
gesticule, Y’ebreme ses camarades à force qu’il les
bouscule ! Quand cha n’va point à s’mode, il s’met
fort en colère, Comme un démon, y’attrape par l’gorge son
partenaire, L’appelle de tous les noms, lui foutrot des
chiros Parce qu’au lieu du roi de pique, y a joué
l’valet d’carreau ! Des fois il rit tellement qu’il va jusqu’à
en braire, De toutes parts dans l’café, tout l’monde
lui crie de s’taire. La partie, elle s’anime, mais comme tout y
a une fin, Chacun vers les deux heures vers sa maison
s’écarte, Mais lui en s’en rallant, s’il quait sur
son voisin, Il lui raconte sa partie d’cartes. Amis, n’vous moquez point, c’est l’plus
heureux d’la terre ; A tous les hommes, il faut un saquoi pour
s’distraire. Chti qui n’a point de défauts y a un gros
vice caché, Lui n’a d’autre ambition qu’une bonne
manille coinchée. Le dimanche, faites comme lui, oubliez tous
vos peines Et venez cair dans l’partie du bonheur pour
la semaine. Laissez donc tranquillement votre femme
démêler s’tarte, Et venez faire une partie de cartes. 1954 Mon premier poème, j’ai à peine exagéré Marcel Lesage |
D’amour
il y a plus de 50 ans |
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La guerre n’empêche pas les histoires d’amour. Je peux vous raconter la mienne vécue quand j’avais 20
ans, une autre vie sur l’autre rive de la Méditerranée où m’avait emmené un
bateau parti de Marseille. Elle et moi nous nous sommes rencontrés un certain jour
de l’automne 1959 du Côté de Mostaganem, jolie ville au bord de la mer, un
endroit de rêve pour entamer une idylle. C’est un grand type jovial coiffé d’un drôle de béret
bleu qui nous a présentés en la lançant dans mes bras comme on lance sa
cavalière au quadrille, me prévenant qu’elle et moi allions passer beaucoup
de temps ensemble et que nous devions prendre soin l’un de l’autre. Je trouvais ma nouvelle compagne brillante, bien propre
sur elle mais un peu froide tout de même. Je ne doutais pas à ce moment-là que nous allions vivre
ensemble des heures, des jours que parfois nous prendrions pour une lune de
miel. Nous partîmes d’abord en voyage à travers des Oueds et
des Djebels, nous avons beaucoup randonné, grimpant des pitons, descendant au
fond des Thalwegs. Elle ne se plaignait jamais, moi je souffrais de la
soif. La nuit, tout en veillant, la serrant contre moi, nous
pouvions contempler les étoiles et au matin voir se lever le soleil sur ce
désert des pierres et d’alfa. Plus tard notre voyage nous mena plus au nord vers les
montagnes boisées de grande Kabylie. Nous avons marché des jours entiers sur des pistes
sinueuses, boueuses, et la nuit nous avons eu froid sur le Djurdjura
étincelant de neige. Exténuée, souvent elle s’accrochait à ma hanche,
d’autres fois sur mon épaule. Nous avons dormi dans des villages abandonnés,
blottis ensemble dans un vieux duvet, quelquefois éveillés par le cri des
chacals ou des claquements soudains qui nous faisaient bondir, des rebelles à
nous harceler. De ce fait nous avons tiré un coup, nous avons réuni ça avec
ferveur pour nous rassurer. Combien de fois est-ce arrivé de nous retrouver dans
cette situation, serrés l’un contre l’autre mais vivants. Cette errance aventureuse dura des mois et des mois. Et
un jour, de retour, là même ou nous avions fait connaissance, nous avons
compris que la séparation était proche ; et moi je sentais bien qu’elle
avait envie de retourner auprès de ce type au béret bleu qui nous avait
présentés. Elle avait été capable de terribles colères ponctuées
d’éclairs ; il m’était arrivé de l’enchaîner, de peur qu’elle me soit
infidèle. Je me souvenais de cela au moment où notre aventure
commune prenait fin. Je montais sur un bateau d’Oran qui m’amenait à
Marseille. En repensant à cette histoire, je me rends compte que
j’avais été naïf ; à mon arrivée on m’avait dit que j’allais avoir une
Mat et je pensais aussitôt qu’elle devait s’appeler Mathilde ou Marie,
autrement dit un pistolet mitrailleur Modèle 49. J’ai gardé ma Mauricette durant 28 mois sans jamais la
quitter. Sa culasse usée, j’ai toujours tiré un coup avec elle, elle m’a
sauvé la vie. Charles Jacquemin Revenu de ce long
cauchemar, cinquante ans plus tard, ma Mauricette ne m’a
jamais quitté. |
Noël Bonne année |
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Reine
Delhaye. |
Symphonie d’une vie |
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Cette
mélodie est entêtante. Parfois douce, parfois stridente, elle berce les
esprits, les mène à la rébellion. A la première écoute, sa partition nous
apparaît simple, dénuée d’accords majeurs, mais il faut pourtant un doigté
particulier et expert pour en jouer ses notes. Le solfège n’est d’aucune
utilité pour la comprendre, il suffit de l’écouter, de se laisser porter par
ses anicroches. Il peut arriver qu’une corde lâche et produise un son qui
vous agace. Mais cette entraînante mélodie vous fera danser sur les notes de
sa vie. Pas de
deux, valse, rock’n’roll, les pas se succèdent, s’enchaînent. Il arrive que
l’on se marche sur les pieds, mais jamais les mains ne se lâchent sur cet
air. Il vous lie, se délie dans une ivresse de notes. Cette musique
est ! Sa partition flotte dans l’air du temps. Ce temps qui passe à la
vitesse de ses mesures enivrées, enivrantes. L’ouïe seule ne suffit pas pour
l’écouter, tous vos sens en éveil, vous la parcourez. Un parcours sans fin
semé de do, ré, mi, fa, le sol qu’elle frôle. Croche, double-croche, elle
s’accroche à la lune et devient votre rayon de soleil. Une mélodie qui fait
désormais partie de votre vie. Marie
Guillaumon |
Le plus beau jour de ma vie |
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Mon coin de paradis |
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J’ai mon petit jardin secret Caché derrière le gros rocher Une cascade coulissante Moi je la trouve si charmante J’y viens pour me ressourcer Pour penser, prier, me reposer Si loin de tous les bruits assaillants D’une ville remplie de langues de serpents C’est mon petit endroit si calme Mes tympans détestent le vacarme Il y en a qui aiment parler Mais pour ne rien dire parfois, vaut mieux la
fermer Non je ne suis pas vulgaire Il n’y a que la vérité pour me plaire Les gens qui viennent pour me mentir Je les regarde et lâche un grand soupir Leur dis que je m’en fiche royalement Que leurs histoires à dormir debout, ça en est
chiant Tenir des promesses que l’on ne tient pas C’est aussi stupide de le jurer sur la croix J’ai besoin de me retrouver seul Loin de cette ville, près des écueils Je passe mon corps sous cette chute Me vider le cerveau, voilà mon but Des poissons qui m’accompagnent au large Mais quel merveilleux voyage Je ne quitterai pour rien au monde Ce bout de paradis et ses ondes Ce n’est que du positif Pas besoin de texte explicatif. Julien Bury |
Fillette et petit |
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Fillette, arrête de te balader, Petit, évite d’escalader Les hautes tours de mes tracas, De mes fatigues, de mes fracas. Tu viens à moi, les mains vides, Le cœur ténèbres et sourire avide, Sur le bitume, petite traînée, Des pieds de nez et puis freiner. Tu rêves de moi en acte, en Ovide, Les lèvres fermes, le visage livide, Sur le bitume, petite à parrainer, Aux fruits d’un cirque à égrainer. Fillette arrête de palabrer, Petit cesse de te cabrer, Devant l’adversité et le danger, L’ennemi et l’étranger. Muriel Marin |
O
FEMME |
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Les Saisons |
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Ce
que la feuille est à l’Arbre Ce
que l’Arbre est à la Sève Ce
que l’Arbre est à l’Hiver… Le
manteau Blanc recouvre de Glace l’Univers, Déploie
ses Ailes, envahit, engloutit Ce
que ses prédécesseurs ont cultivé, Chéri,
fleuri, dominé le parfum sur terre. Enseveli
sous ce Manteau épuré Blanchi, Dans
le Silence, dans un Coin, derrière un mur gris, On
ramasse les feuilles à la pelle. Non
je ne puis oublier les instants Amoureux Enlacés
tous deux, au pied de l’Arbre Vert, Et
douces comme des Abeilles Les
feuilles volent, un jour d’Automne ; Nous
ne descendrons pas dans le jardin De
mon Père, pour y cueillir un bouquet de Romarin De
lilas pour ma mère… Nous
ne chanterons pas, dans ces Vastes collines dépouillées Nous
n’irons pas dans les prés Cueillir
les fleurs sauvages, les Bleuets, le Coquelicot, Et
la Reine Marguerite, pour y faire un bouquet, Un
collier, un diadème, comme autrefois Dans
le bois vert… Seul l’Hiver domine et Habille
de ses Perles de Rosée, étincelant. L’Arbre
est dévêtu de son habit doré. Le
Manteau me fait frissonner, je reverrai mon Pays, J’attends
l’Eté, mes nouvelles Amours, Habillé
de Broderie, de pourpre et d’Orfèvrerie ; Verte
Saison, où mon cœur se plait, entouré du ciel Bleu Du
Soleil intense, entouré de Satin Blanc… Monique Ciolkowski Cambrai le 06/01/2010 |
Pauvre marionnette |
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Pauvre marionnette laissée dans un tiroir, Un soir, alors que le théâtre est
animé ! Pauvre Morceau de bois jeté, dans les
oubliettes, Qui sourit, les yeux pleins d’amour, sans
savoir… Petite vie impuissante tirée par des
ficelles Qui salue et sautille au bon vouloir des
hommes ! Petite vie de clown qui offre des sourires
et des rires Pour apporter du bonheur dans les yeux
rêveurs ! Difficile de savoir pourquoi on t’a
oubliée ! Tu faisais le bonheur des petits et des grands ! Difficile d’accepter l’ingratitude des
ombres grises Qui se sont lassées de ta frêle beauté
angélique ! Quand, dans l’ombre, tu les entends
s’esclaffer, Surtout, ne les envie pas ! Quel
théâtre de pacotille ! Toi, bouquet d’illusions, tu n’étais que
comédie ! La tragédie ! Ils ont raison ! Ce
n’est pas pour toi ! Pauvre marionnette qui ne connait pas les
larmes, Pauvre personnage inventé sans cœur et sans
cerveau, Je te connais mieux qu’eux. Tu n’es pas de
bois ! Pinocchio était ton double ! Il était
bien vivant ! Tu ne voulais pas être le jouet de ces
malandrins ! Tu en avais assez d’être à leur bon
vouloir ! Tu t’es toute disloquée pour ne pas être
réparée… Pour qu’on t’oublie dans un rectangle sans
bravo ! Pantin fatigué des jeux de yoyo sans
élastique, Poupée, à la robe en or, qui brillait telle
une étoile, Tu as préféré enrubanner ma petite vie si
dure ! Moi, je sais combien tu peux être
magique ! Demain, je viendrai te prendre en catimini.
Je t’enlèverai de ce spectacle sans
lumière, Je te montrerai à tous les enfants des
rues. Pour qu’ils t’aiment… comme je
t’aime ! Patricia Loughani |
Premier sourire |
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Une rose au jardin
pareille à ton sourire, O toi petite-fille en
ton berceau soyeux, Une rose emperlée, il
m’est doux de l’écrire, Avait la candeur de
tes yeux. Clair de terre Une vision, un clic Oui mais voilà le hic Rien n’était compatible. Adieu l’amour pérenne ? Te voilà dans l’ailleurs D’un regard si capteur. Et chaque fois en somme C’est la faute au Génome Sauras-tu transformer Ta force à désirer… Geneviève Bailly |
Joue tendre
violon |
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Il neige sur la ville. Au sein d’un
cabaret Le bon vin coule à flots quand
l’orchestre paraît Et naissent les Csardas, allègres et
profanes, Qui content les amours des princesses
tziganes. Joue tendre violon, prometteuse est la
nuit Joue cet air d’autrefois qui toujours
me poursuit. Sous les lustres anciens l’on danse à
perdre haleine, Vive, la valse prend chaque couple et
l’entraîne. Joue tendre violon. Tandis que la diva Détaille sa romance, une femme s’en
va, Jadis, elle a connu des aubes
triomphantes Et cet hymne à la joie que le violon
chante Elle l’a écouté, à deux, lorsque tout
dort Et une autre est venue, et son cœur
saigne encor. Que prépare demain ? Qu’importe,
l’on t’acclame. Joue tes airs les plus beaux, ceux qui
ravissent l’âme, Discrète, l’heure passe. Au loin sonne
minuit. Joue la habanera dont le rythme
séduit. Chaleureuse, ta voix évoque la Bohême Et les roses, ici, ont des parfums
qu’on aime. Les femmes sont jolies, les hommes ont
le choix, On rit, à chaque table et le plaisir
est roi. Et l’on pleure, tout bas, une idylle
trop brève, Un cruel abandon, un impossible rêve. Parmi les jeux, les ors, les bijoux et
les fleurs, Joue tendre violon, pour un amour qui
meurt. Charles Goncalves Novembre 1996 |
Salut
les copains |
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A la journée porte ouverte du
refuge, je vous ai quittés, mes amis. Laissant derrière moi votre désespoir
de n’avoir pas été adoptés. N’emportant que ma joie d’avoir un nouveau maître
à aimer. S’il y eut beaucoup de visiteurs,
hélas trop d’entre vous sont restés. Et quoi que l’on dise, un refuge, si
bien organisé soit-il, reste toujours une prison. Pour moi, dans ce lieu de
chiens abandonnés, ce fut un soulagement de partager la même détresse que
vous. N’oubliant jamais ce jour où, sans aucune pitié, on me jeta sur la
route, apeuré, désorienté. Mon nouveau maître a changé mon
destin, j’ai une adoration pour lui. Il est mon dieu. Près de lui, je coule
des jours heureux, il est très bon et patient avec moi. J’arrête là mon bavardage, je ne
veux pas être trop longuet. Je voulais tout simplement vous rassurer.
Courage ! Gardez l’espoir de partir un jour et d’avoir un bon maître
comme le mien. Sachez que je ne vous oublie pas,
je vous serre la patte. ARDI Jeanne Fourmaux Honnechy |
Le lac triste Barque de rêve |
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KERMESSE |
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Jardin |
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Elle a poussé le portail, m’a fait pénétrer dans un endroit extraordinaire où se bousculent et s’entrelacent des plantes gigantesques, des fleurs dont bien souvent elle a oublié le
nom et qu’elle doit redécouvrir mois après mois, de tendre verdure en floraison exubérante. Et moi émerveillée les yeux écarquillés sur la pointe des pieds j’ai surtout bien veillé à ne rien écraser de ces plantes boisées, à ne pas les blesser. À petits pas feutrés doucement
j’ai marché dans la peur d’effrayer ses habitants ailés à l’abri des futaies. Il y règne une atmosphère d’un autre monde, c’est un temple, un sanctuaire oublié de la
ville, à l’abri des regards où vivent en symbiose des vies insoupçonnées dans une parfaite
osmose. Elle m’a ouvert le jardin de son cœur, m’a fait visiter mille et une splendeurs. On en oublie les turpitudes du dehors. Déconnecté de la réalité, on ressort de ce lieu apaisé et la tête remplie de
rêves, abasourdi d’une si belle trêve. Thérèse Leroy 01/07/2010 |
En 3D |
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Mont-aux-villes |
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Sur le chemin de poussières Le vent des saules Souffle les blés d’hier En tapis de sol Champ de bataille Imaginaire et fragile Où la poudre d’argile Joue la mitraille Scène de vitrail Où la gerbe enfourchée Sur le chariot perchée S’étincelle au soleil L’abbé Potier, crayon dans la bouche Peint les moissonneurs aux oreilles Suant de mouches, Les chevaux frémissant du flanc Et le clocher tronqué en arrière-plan A l’orée du bois, sortant de l’estaminet Dès potron-minet Jolie des Bacs et Bonnet-Blanc Au fouet cinglant Guettent les gamins de l’Epinette Partis marauder à marrons Triturer dans les mares à tritons et
rainettes Ou cueillir des meurons Mont-aux-villes antique Oppidum de rêve Quand les légions de Rome crèvent Sur les talus celtiques Mont-aux-villes médiéval S’esquivant vers la vallée Geoffroy Epiés par les elfes, pénétrant dans un
brouillard froid Nous croisons le fantôme d’un Seigneur à
cheval Sur le chemin de poussières Le vent des saules Souffle les blés
d’hier En tapis de sol Hertia
May |
La France d’en bas
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Couplet 1 Refrain Couplet 2 Couplet 3 Clarisse Juillet 2006 |
Regarde autour de
toi |
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Tes yeux, tu lèveras |
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Même si mes yeux sont devenus durs Mes paroles, un peu rudes Et mes rêves amers N’éloigne pas cette mer Elle est mon unique barrage, Ma bouée de sauvetage Toi qui me dévores peu à peu Délaisse-moi sans jamais revenir Ma vie ne tient plus qu’à un fil Alors, laisse-moi la vivre Même si j’en pleure, Je ne peux continuer d’espérer Je ne cherche qu’à m’en aller Je vois s’écouler les heures Elles me réconfortent Demain, je serai dans un autre monde Demain, je pourrai enfin sourire Aujourd’hui, je veux cesser de souffrir Douleur causée par cette Mappemonde Je connais mes symptômes Ils ne font que s’aggraver Alors, laisse-moi en profiter Même si je me sens délaissée De toi, je dois me passer Et quand midi sonnera Tes yeux, tu lèveras De là-haut, je te guiderai Peut-être mieux que je l’ai fait De là-haut, je t’aimerai Comme je l’ai toujours fait Ne viens jamais te recueillir Car, tant que tu auras une pensée pour moi Mon cœur battra même dans l’au-delà Ne pense même pas à pleurer On l’a déjà assez fait Je te demande juste de sourire Cela me fera plaisir Je ne veux pas te voir dépérir Je ne veux pas te voir souffrir Pense juste aux bons moments passés Et je cesserai de les désaimer Car de nous, ils ont joué Et je ne pourrai l’oublier Alors, laisse-moi cette lueur De croire que tout finira mieux Que ce qui avait commencé. Christelle Lesourd |
La GAZETTE D’EMMA |
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Tout te dire |
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Dès demain j’irai tout te dire, Si tu ne veux pas de moi J’essaierai de guérir, Je ne peux plus garder cela en moi. Je prendrai mon courage à deux mains, Je dirai les mots un par un, Si ma voix ne se délivre pas J’écrirai sur n’importe quoi. Rien ne pourra me retenir, Plus jamais je ne veux souffrir, Si je dois rester sur place J’essaierai de faire face. J’imagine très bien ce moment, Deux âmes qui pourront passer du bon temps, La folie des Amoureux Ou un cœur qui se casse en deux. Je n’oserai pas m’avancer Mais je continuerai à t’aimer, Alors je vais t’attendre, J’espère que tu vas vite comprendre. Stéphanie
Bonneville Mai
2005 |
Avec les gens du Nord |
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Avec les gens
du Nord J’ai toujours
ce besoin, De vivre et de
parler Et de rire pour
exister. De pouvoir
encore, Entendre
chanter la vie, En me disant
alors Que vivre avec
eux me suffit. Car rien ne
peut exister Sans tout ce
trait de bonheur, Sous leur ardente générosité Qui leur vient
droit du cœur. Pour toute
cette envie d’aimer Heureux, vous
êtes gens du Nord. Vous qui donnez
tant d’amitié A rendre
heureux,à rendre fort. Albert Jocaille (Préférences) 14/08/1987 |
Un Ami |
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Un Ami, c’est celui qui vient te récupérer quand tu jonches le
caniveau au bout de la nuit la plus noire, tout au bout de ton chagrin le
plus violent... C’est lui seul qui a les bons arguments, c’est lui seul que
tu écoutes encore, quand tu ne fais qu’entendre les autres. C’est lui qui
t’enfonce les doigts dans la bouche pour te faire dégueuler le trop-plein de
tes haut-le-cœur. C’est celui qui ne pose pas de question, c’est ton ombre en
positif, ton reflet en couleurs.
C’est la chemise que tu portes. Un Ami, c’est puissant. C’est le prolongement dans la raison de ta
passion débordante. C’est ta barrière de sécurité. Un Ami, c’est ton alter
ego sans l’ambiguïté. C’est celui qui pleure plus fort que toi à
l’enterrement de tes parents et qui te ramasse encore quand tu ne crois plus
à rien et quand il te prend des désirs d’aller voir ailleurs pour croire que
c’est mieux… C’est la bougie au fond de ton puits. C’est l’oasis pour ton
désert. C’est un mirage en vrai. C’est la rampe solide pour la traversée de
ton tunnel. Un Ami, c’est celui qui sait au son de ta voix, à la longueur de
tes silences, à la lueur de ton regard, à ta démarche, ton état de santé
morale. Un Ami, c’est le pansement de ta vie, celui qui tient même aux plus
méchants orages, celui qui résiste au temps sans faillir, celui qui t’aime
mais sans jamais te le dire. Un Ami, c’est la longueur des années sans
défaillir, sans oubli et sans mentir. Un Ami, c’est demain en plus beau, en
meilleur, c’est le futur en plus chaud.
Un Ami, c’est la force tranquille ; ce que tu portes en malheur,
il te l’offre en bonheur sans condition, sans restriction et sans
démonstration. C’est l’allongement de ton bras, ton issue de secours. C’est
lui qui raccommode ton cœur trop pur quand il s’est brisé contre quelques Belles
trop dures… C’est ton ordonnance et tes médicaments, c’est ta chance et ton
calmant. C’est la réponse utile à tes prières, ton mur des consolations, ton
mouchoir toujours neuf… Un Ami, c’est le samu de ton âme, c’est le salut de ton corps. C’est
un garde-fou…Un Ami, c’est fidèle, c’est loyal, c’est royal… C’est sans peur
et sans reproche à te faire. Jamais. Un Ami, c’est de la lumière qui ne s’éteint pas. Un Ami, c’est
essentiel, c’est ton essence et ton ciel. Un Ami, c’est le regard de ton
miroir en clair... C’est une aide spéciale. C’est ton assistant social pour
tes peines en cortège et tes insolubles misères, tes tracas et tes
sortilèges, tes lourds nuages et tes galères. Un Ami, c’est sincère et
menteur pour ta foi. Un Ami, c’est éternel et résiste au temps, à
l’éloignement, aux silences, à ta méchanceté parfois et à tes oublis souvent…
Un Ami, c’est le poids dans la balance pour te conserver en
équilibre. C’est lui qui tire les bonnes ficelles, à toi pauvre marionnette
de ton existence, pour te conserver une allure fringante, pour te remettre
dans la droiture de ton chemin tellement tortueux. Un Ami, c’est présent dans les mauvais moments et transparent dans
les meilleurs. C’est ton Ange gardien, Il te protège et déplie son aile quand
tu l’appelles. C’est un don du Ciel. C’est ton joker pour ton jeu truqué
quand tu triches avec le monde et avec toi-même. Il écoute encore tes
prières, triste païen, quand tu veux te livrer aux chiens. Un Ami, c’est le seul qui te regarde avec le cœur sans chercher
l’intérêt, c’est ton or inépuisable. C’est ta garantie longue durée pour ton corps et ton esprit. C’est
un trésor inestimable. C’est ta ceinture de sécurité pour tous tes accidents, pour t’éviter
tes carnages, ta bouée de sauvetage pour tous tes naufrages. C’est celui qui
te donnerait ses deux reins. C’est celui qui te tend la main quand plus rien
ne te raccroche et qui te soigne sans nul reproche… Un Ami, c’est l’Amour sans l’acte, c’est garder toute cette valeur
intacte. Un Ami, c’est fort. Il ne connaît pas tes torts ; pour toi, il
fait tout sans effort. Un Ami, c’est ton avocat derrière les barreaux de ton
inconscience ; pour toi, il plaide non coupable et ton ingratitude est
le fruit de son salaire. On ne rend jamais à un véritable Ami la monnaie de
ses si belles pièces. Et il ne l’attend pas. Un Ami, c’est le vent pour ton brouillard le plus épais, c’est un
soleil dans la nuit la plus hostile, c’est un port dans la tempête la plus
terrible, c’est ton instrument le plus utile, c’est ta référence ultime ou ta
Bible. Allez, comptez vos Amis
maintenant. Fouillez votre mémoire et vos reliquats de déboires. Soyez justes
et sincères avec votre calcul. Enlevez une main, c’est ridicule ; vous
faites trop de doigts avec les deux. Repensez ce texte et regardez le total de cette soustraction intime.
Le doigt avec la bague ? L’Alliance n’est pas l’Amitié. Il n’en reste pas beaucoup, n’est ce
pas ? Pascal – 22/02/2008 Romans sur Isère (26) |
L’homme
sans toit |
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Par une fin d’après-midi, un petit
garçon rentrait chez lui un ballon à la main en compagnie de son copain. Dans les rues du Cateau-Cambrésis,
un vent glacial soufflait très fort. Au coin d’une rue, une petite
musique parvint aux oreilles des enfants. Est-ce un chœur ? Un
orchestre ? se demandaient-ils. La musique les attira jusqu’à un
étrange violoniste : Une grosse barbe cachait son
visage fatigué, ses longs cheveux poivre et sel tombaient sur un vieux
manteau recousu de fil blanc, son pantalon trop court était attaché avec une
ficelle. « - Viens, on va lui dire
bonjour ! lança l’enfant à son ami. - Non, je n’y vais
pas, il me fait trop peur, je préfère rentrer chez moi, répondit le garçon. L’enfant s’approcha alors
lentement du pauvre monsieur et lui demanda : - Pourquoi joues-tu du
violon sur le trottoir ? - J’ai besoin d’argent
pour vivre. - Pourquoi ? Tu
n’as pas de travail ? - Non, je n’en ai
plus. L’usine de dentelle dans laquelle je travaillais a fermé. J’ai bien
essayé d’en retrouver mais personne n’a voulu de moi. - Je suis désolé pour
toi… J’aimerais t’aider mais je n’ai pas d’argent sur moi… mais j’ai une
idée ! - Ah oui ? - Viens à la maison,
mes parents sont très accueillants, je suis sûr qu’ils vont te tendre la
main. - Je ne sais pas… je
ne veux pas déranger… non, je préfère rester seul… Le petit garçon repartit chez lui
triste et déçu en se demandant ce qu’il pourrait faire pour le rendre
heureux. En entrant, il sentit tout de
suite une bonne odeur de soupe et il eut des remords. - Papa, maman, je
connais une personne qui vit dehors et fait la manche pour se nourrir, je lui
ai demandé s’il voulait venir chez nous mais il a refusé. - C’est très gentil à
toi de l’avoir invité, peut-être a-t-il eu peur, il n’a pas l’habitude d’être
aidé, répondit la maman. - Je pourrai lui
apporter de la soupe, ça lui réchauffera le corps ! - Tiens, je te donne
mon thermos pour que la soupe reste chaude et puis… je t’accompagne !
dit à son tour le papa. Arrivés à destination, l’homme
jouait toujours harmonieusement de son instrument. - Te revoilà, petit
garçon. - Je t’apporte une
bonne soupe faite avec les légumes de mon jardin. - Votre enfant a du
cœur, vous pouvez être fier de lui. - Oh mais je le suis,
répondit doucement le père. » Il prit son fils par la main et
tous deux repartirent à la maison, plus complices que jamais. CLIS (M.
DEUDON), école Herbin (Manon, Florian, Amandine, Laura, Martin,
Florian, Maxence, Mandy, Benoît, Manon, Océane, Célestin) |
Une nuit d’angoisse |
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C’était le 31 octobre, dans un petit quartier tranquille
de Wallers, que 5 enfants décidèrent de faire le soir même le tour du
quartier pour récolter des sucreries. Quand la nuit commença à tomber, les enfants se
retrouvèrent à l’endroit où ils s’étaient donné rendez-vous. C’est dans les
rues sombres que Samantha, Dorian, Elise, Benjamin et Maxime commencèrent
leur tournée. Après plusieurs maisons et leurs sachets à moitié
remplis, les enfants s’arrêtèrent devant une vieille maison abandonnée.
Dorian regarda les autres et dit : « Si on allait faire un tour dans cette
maison ? ». Les filles s’inquiétèrent et les garçons étaient pour
cette idée. Après avoir convaincu les filles, les 5 enfants s’approchèrent
doucement de la maison et entrèrent. Maxime ouvrit la porte et les autres le
suivirent. A peine avaient-ils fait quelques pas dans la maison que la porte
se referma toute seule et les enfants s’inquiétèrent. Émilie demanda à Benjamin, qui était le dernier rentré,
s’il avait fermé la porte et répondit que non. Samantha essaya de rouvrir la
porte mais elle n’y arrivait pas. La maison était sombre, il y avait tous les meubles
ordinaires qu’on peut y trouver mais dans un désordre inimaginable. La maison
était remplie de poussière et de toiles d’araignées. A ce moment-là, Dorian et Maxime entendirent un bruit
étrange. Effrayés, ils en parlèrent avec leurs amis et décidèrent de visiter
la maison pour trouver une sortie. Toutes les fenêtres étaient condamnées, et
la porte de derrière aussi. Ils passèrent dans toutes les pièces du bas et ne
trouvèrent aucune sortie. Les 5 enfants ressentirent soudain un léger frisson et
entendirent comme des chaînes traînées par terre. Paniquées et effrayées,
Samantha et Elise se cachèrent derrière le fauteuil avec Benjamin pendant que
Maxime et Dorian trouvèrent du courage pour trouver une issue pour s’échapper
en vitesse de ce terrible cauchemar. Quelques minutes
plus tard, Maxime et Dorian montèrent les escaliers étroits. Et là, après
avoir passé les nombreux obstacles qui se trouvaient par terre, ils virent un
drap blanc et un chapeau s’animer. Ils crièrent et coururent en bas. Pendant ce temps, Elise, Samantha et Benjamin sortirent
de leur cachette, passèrent devant la cheminée, et là un feu commença à
brûler dans celle-ci. Pris de panique, les enfants coururent jusqu’au couloir
où Dorian et Maxime venaient d’arriver. A ce moment, le jour commença à se lever. Dès que le
premier rayon du soleil toucha la porte d’entrée, elle s’ouvrit. Les enfants
sortirent de la maison en courant. Apeurés, ils rentrèrent chez eux et expliquèrent leur
histoire à leurs parents qui, eux, s’inquiétaient de ne pas les voir rentrer. Lycée Jacquard CAUDRY |
Quelques échanges entre mafias |
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Un beau jour, dans le quartier Négrier de Caudry, le
chef de la mafia française eut une entrevue avec le chef de la mafia russe et
signa l’accord entre les deux gangs pour faciliter des échanges d’armes de
guerre, de cocaïne, et de toutes sortes de contrefaçons. Dans cet accord les
mafieux russes avaient mis une clause : les Français tiendraient leur
parole jusqu’au bout et ne se mettraient pas en travers des Russes. S’ils
trahissaient leur parole, ce serait la fin de l’accord et le début d’une
longue guerre. L’accord fut signé ; Christophe salua ses
nouveaux associés, il put savourer son verre de vodka et fumer son cigare
cubain. Avec un petit sourire au visage. A ce moment-là, François, le fils aîné du chef de la
mafia des Français n’était pas enchanté de cet accord. Pour lui, si les
Français se mettaient à dépendre des Russes, cela serait la fin des haricots.
Cela déshonorerait sa réputation. Alors il décida d’aller parler à son
père : - Papa, je ne suis pas d’accord sur ce que tu as
fait. Si nous dépendons des Russes, cela serait un déshonneur pour notre famille. Le père grimaça aux paroles de son fils car il était
en colère. - François, l’accord a été signé, nous ne pouvons
pas faillir à notre promesse, sinon la guerre éclatera et nous mourrons par
centaines. - Oui, mais je préfère mourir avec honneur que de
vivre dans le déshonneur. François
était têtu et ne tolérait pas la décision de son père. Pour lui, c’était
clair, il fallait que quelqu’un le détrône de sa place pour qu’il puisse
reprendre le flambeau et changer la situation. Il parla de son intention à
son frère. Benjamin n’avait quant à lui rien contre l’acte de son père, mais
il était partiellement d’accord avec son frère. Ils décidèrent de mettre en œuvre un plan qui
pourrait tuer le paternel mais qui ferait croire à un accident. Deux mois plus tard, François et Benjamin mirent à
exécution ce fameux plan dont ils parlaient. La première partie du plan
allait commencer… François alla chez son père et lui dit : - Papa, maintenant qu’il fait beau sur notre terre
en France, tu veux aller avec moi et Benjamin passer quelques vacances ? Christophe le regarda avec un regard soucieux et mit
du temps avant de répondre. François ne lui avait pas parlé depuis la
dernière entrevue. François répéta sa question avec une petite voix. - Oui, j’accepte, laisse-moi juste le temps de
terminer quelques affaires et je viens avec vous. François repartit avec un sourire satisfait. Une fois arrivés en France, François et Benjamin
préparèrent les derniers détails pour la suite des opérations. A leur arrivée
à Paris, les deux frères dirent à leur père de se reposer pendant qu’ils
allaient faire les courses. La dernière partie du meurtre s’engageait. Le père
accepta et François se rendit à la cuisine pour ouvrir le gaz. Il savait que
son père aimait savourer un cigare en se reposant ; mais au moment où
François franchit la porte d’entrée, son père l’appela ; François
trembla et une sueur froide coula le long du dos. - Oui papa ! - Veux-tu bien m’acheter des chocolats, s’il te
plaît ? - Oui papa. - Dis, François ! Je suis content que cela se
soit arrangé et que tu ne m’en veuilles plus. - C’est oublié papa, ne t’inquiète pas, dit François
tout en pensant au gaz qui doucement remplissait l’appartement. - Papa, je vais y aller car Benjamin m’attend en
bas. - D’accord, vas-y mais avant tout, bois un verre
avec moi. Deux verres étaient déjà sur la table, un devant le
père et l’autre au centre de la table. François avait l’esprit occupé par le
gaz et ne voulait pas s’attarder. Alors il prit le verre et d’un coup sec il le
but. Son père le regarda une dernière fois dans les yeux, et François tomba. Alors le père se dirigea dans la cuisine et se
prépara un café et en passant devant la gazinière tourna le bouton du gaz. Lycée Jacquard CAUDRY |
Ma famille |
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Je m’appelle Jean et j’ai une sœur, Liane et un frère
Victor. Moi, le plus grand, j’ai droit à tout, enfin, surtout à les surveiller ! Un petit déjeuner obligatoire en famille, Maman pense que
c’est bon de se retrouver le matin : elle dit que c’est le mieux pour
démarrer la journée. Façon de parler, Papa lit déjà son journal déposé à cinq heures
par un brave type que ne voyons jamais ! Maman s’occupe à faire plaisir
à chacun : thé, café, chocolat pour la boisson, elle, préfère le jus
d’orange, ça la désaltère dit-elle. Notre père est adepte, depuis qu’il a été dans les pays
étrangers, des œufs, du bacon, de la confiture d’orange, BEURK ! Nous autres attaquons avec appétit les toasts beurrés
(« au sel de Guérande », Maman y tient !), la super confiture
de fraises, d’abricots ou de prunes dont Mamy nous inonde chaque année. C’est elle qui les fait : il faut la voir devant ses
casseroles, après nous avoir demandé d’équeuter, d’enlever les noyaux,
mijoter, tourner avec sa cuillère en bois, remuant pour que la cuisson soit
parfaite, sans attache. C’est alors un délice que de manger fruits et sucre tiède
sur des tartines de pain frais : on savoure à l’avance tous ces petits
déjeuners futurs. Papa est sévère ; le soir, c’est l’éternelle
rengaine : qu’as-tu appris aujourd’hui ?, quelles sont tes notes à
l’école ?, récite-moi ta leçon. J’y ai droit tous les jours : ils ont de la chance
mon frère et ma sœur, ils sont encore petits ! Maman surveille, après notre fabuleux goûter de chocolat
fondu, étalé sur du pain grillé, ce qu’elle considère comme une offrande à
Dieu : le remerciement par notre travail. J’apprends par cœur mes leçons, je ne comprends pas tout,
mais elle m’encourage à apprendre les définitions du dictionnaire pour savoir
ce que je dis. Mon frère et ma sœur, plus jeunes, ont chaque soir un
dessin imposé, d’abord au crayon gris, puis après jugement, ils sont
autorisés à le colorier : le plus beau, selon elle, est offert à Papa,
après son travail : il paraît que ça le réconforte. Il aime nous voir faire des progrès. Il a raison, moi
aussi, quand je serai grand, je serai fier des efforts de mes enfants. En fait, Monsieur l’Abbé, au catéchisme, nous a dit que
Dieu était parfait et qu’il fallait l’aimer plus que tout autre. Mais moi, Dieu, je ne le connais pas et je ne l’ai jamais
vu, aussi je me dis que Papa pourrait être Dieu. Dieu doit être comme lui : franc, généreux, honnête. Quoique… Pourquoi Dieu serait IL ? Maman aussi, elle
a bon cœur, alors pourquoi pas Elle ? ou bien Lui et Elle ? J’aime quand il regarde Maman (qui d’ailleurs, ne le voit
pas….), avec ses yeux pleins de douceur, pas du tout comme quand il est en
colère ! J’adore ses gestes, quand il me prend simplement par
l’épaule pour communier avec lui d’une imprenable vue sur un paysage
formidable, quand il me baise la joue et me serre dans ses bras. Il fait tout
pareil pour mon frère (ma petite sœur a droit au tango ou à la valse au son
de la radio !). On est si bien. Maman, c’est celle qui nous attend : elle met
beaucoup de charme dans tout ce qu’elle fait. Il y a tant de douceur dans ses
bouquets de fleurs et, chaque jour, une surprise : (surtout pour le
gourmand que je suis) tarte aux groseilles, gâteau à la vanille, quand ce
n’est pas un nouveau disque qu’elle nous fait partager…. Ses colères, à elle, sont leçons de morale, Lui c’est
pour montrer qu’il est chef de famille. Je suis bien avec eux, et aussi avec les petits :
ils apprendront eux aussi. Marie-José Wanesse |
LE LIVRE |
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: Est en vente à L’ESPACE DE VIE HISTORIQUE de CAUDRY D’HIER ET D’AUJOURD’HUI au prix de 24 Euros |
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