SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°35
Septembre-Octobre-Novembre-Décembre 2011
Illustration BD page 2
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Patrick MERIC
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JEUNES
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Kidnapping page 3
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Orlane
TOUPART
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Les z’animaux de Juliette et Zoé page 3-4
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Denise JARDY
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Poésies page 4-5
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Collège R. BARRAULT
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HUMOUR et PATOIS |
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Queuqu’ Momits d’actualiteu page 6
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Hector MELON
D’AUBIER |
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Amuseries page 7 |
Jean-François SAUTIERE |
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A mon d’em
Grind-Mère - Le féerique vélo page 8 |
Georges RATEL -
Daniel CARLIER |
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Le moissonneur page9 |
Marcel LESAGE |
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Y’avait des
corons page 10 |
André NOIRET |
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Une histoire
d’homme page 11 |
Muriel MARIN |
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Eve page
12 |
Jean–Charles JACQUEMIN |
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ADULTES |
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Pensées glacées page 12 |
Marie GUILLAUMON |
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Dame la
Marquise - Désert
page 13 |
Julien BURY - Jean-Luc EVENS |
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Les Ondes page
13 |
Monique CIOLKOWSKI |
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Envie page
14 |
Maryse MARECAILLE |
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Un peu de
poésie page 14 |
Gérard VERNE |
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La plus belle
histoire page 14 |
Anthony CANONNE |
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Ce jour là - Promesse
d’un jour page 15 |
Charly
WALL - Albert JOCAILLE |
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Continuer à
avancer page 16 |
Stéphanie BONNEVILLE |
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Le pommier … page 16 |
Roger DEVILLERS |
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Rendez-vous page
16 |
Geneviève BAILLY |
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Barque de rêve - Soleil page 17 |
SAINT-HESBAYE-
Gérard ROSSI |
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La boite
page 18 |
Thérèse LEROY |
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Fleur des
champs
page 18 |
Charles GONCALVES |
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Nos mineurs page
19 |
Jeanne FOURMAUX |
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Douce dame la
lune page 20&21 |
Patricia LOUGHANI |
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Requiem pour
une autre vie page 21 |
HERTIA-MAY |
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Petit deviendra
grand page 22 |
Christelle LESOURD
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Feux du coeur page 22 |
Henri LACHEZE |
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La gazette
d’EMMA page 23 |
M.A LABBE
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NOUVELLE |
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La Feuille
pliée page 24 |
PASCAL |
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La petite
sorcière page
25-26-27 |
A.P. ROUSSEL |
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INFO EDITION Page 27 |
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Elle page 28-29 |
Marie José WANESSE |
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Overdose page
-29 |
Gabrielle ISORE |
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Une époque
formidable Page 30-31 |
Auteur du net |
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DIVERS |
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INFORMATION
ASSOCIATIVE page32-33 |
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* Retrouvez l’auteur dans la revue littéraire. |
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Kidnapping |
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Un jour,
alors que je me promenais à la poste qui se situe à huit cents mètres de chez
moi, une camionnette s’arrêta et un homme vêtu de noir avec une cagoule, en
descendit. Je compris qu’il voulait me kidnapper. Je courus mais il me
rattrapa et me jeta dans le fond de sa camionnette. Il démarra aussi vite que
possible. Ma mère
qui ne m’avait pas vu revenir au bout d’une petite heure, fit le tour du
village et prévint la police. Pendant ce
temps, j’étais toujours au fond de la camionnette et je me demandais ce qui
allait se passer. L’homme qui m’avait enlevé n’était pas seul. Il parlait
avec un autre personnage. Ils disaient qu’il faudrait une rançon pour me
relâcher. J’avais très peur car je savais que mes parents ne pourraient payer
cette rançon. Quand
soudain, la camionnette stoppa près d’une maison. Un des deux hommes me
sortit de la voiture et m’attacha les mains avec une corde et me mit du
scotch sur la bouche ; il me fit entrer à l’intérieur, puis il m’attacha
le corps sur une chaise. L’homme repartit avec la camionnette, me laissant
seule. Moi
j’avais très faim car cela faisait bien six heures que je n’avais rien mangé.
La police devait me rechercher depuis cinq bonnes heures maintenant. La nuit
était tombée. D’un coup la porte s’ouvrit, un homme m’apportait à manger et à
boire. Je lui ai demandé s’il allait me relâcher, il ne répondit pas. Après
ce rapide repas, il me remit du scotch sur la bouche et repartit. J’étais
endormie quand la porte s’ouvrit de nouveau. Les deux hommes maintenaient une
autre fille qui se débattait et criait. Quelqu’un
avait dû l’entendre et prévenir la police qui arriva sur les lieux très
rapidement. L’un des hommes sortit un pistolet de sa poche et le braqua sur moi ;
quant à l’autre, il fit de même avec l’autre fille. Celui qui pointait son
arme sur ma tempe se rapprocha de son complice et lui murmura quelques mots à
l’oreille. Pendant ce
temps, un des policiers avait trouvé une autre entrée. Il passa par celle-ci
avec deux collègues et ils désarmèrent les deux hommes. Je fus
transportée au commissariat où mes parents m’attendaient. Ils ont porté
plainte contre les deux hommes pour enlèvement. Les parents de l’autre fille
aussi. Les deux
hommes furent jugés et écopèrent de deux années de prison ferme.
Orlane Toupart |
Les Zanimots de Juliette et Zoé Denise JARDY’LEDOUX |
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POESIES |
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AMUSERIES |
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Serpent tapi : reptile passé sous un rouleau
compresseur Quand le chef de gare voit arriver une belle
locomotive, la joie l'étreint De tous les pharaons, il eût été le pire,
Hamid. Le lapin a mangé la salade mais je l'ai tu Dites-nous, Charlotte Corday, qui a soulevé
votre robe ? Est-ce Pierre ? Il a obtenu son diplôme de huissier de
justesse Savez-vous comment part le boulanger? Le
boulanger pain rassis Quoiqu’ayant bu l'eau, cette huître n'est pas
lourde Alphonse Allais, oui, mais où ? Ton parapluie a une baleine qui prend l’eau Pour une meilleure reproduction, l'éleveur de
chiens a choisi une femelle optimale Comme l'a annoncé Jean-Sébastien, le dernier
CD de Lully est dans les bacs Le lion et la lionne sont félins pour l'autre Passant entre les sépultures l'employé des
pompes funèbres trébuche et tombe Il faut bomber : bombons ! Il faut pomper : pompons ! Il faut cocher : cochons ! En jouant à la marelle, Cendrillon a cassé sa
pantoufle de vair L'atome de Savoie est un fromage crochu Énée (Myth. Grecque) : fils d'Aphrodite et de
Cochise En cherchant des champignons, le musicien a
trouvé des Couperin chevelus Comme disent les grecs, « mieux vaut
Plutarque que jamais » De quoi les étoiles se Compostelle ? Les premiers coquillages sont apparus à l'ère
du Crustacé Si j'avais sorti ma lunette hier soir, nous
Orion vu la constellation Jean-François
Sautière |
A MON D’EM’ GRIND-MERE
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--ooOoo-- Quand j’étos p’tiot, ech restos à Beun’ville(1),
près d’ Saint Po. Em’ grind-mère maternelle, Maman Lucie, al habitot à
Pierremont, à ch’Croc, pas loin d’ech molin, à eune quinzanne ed’ kilomètes.
Pindin chez vacances, in allo l’vir. In y allo à pied ben sûr. In couchot
là-bo et in arv’not ed l’lendeman. A Pierremont, tous les soirs, in mingeo d’el soupe.
Tintôt, ch’étot d’el barzille, d’el soupe au lait aveuque du pan rassis (din l’temps, y n’y avot pas
d’gaspillache !) aveuque des oeufs cassés d’dins, tintôt ch’étot du
guinze, d’el soupe faite avec du lait battu, du baburre, que Maman Lucie a
récupérot quand al faisot ch’ burre. Cho, j’ n’avos pas trop querre(2),
j’avos du mau à l’avaler : ch’étot sûr comme la rache(3). Après avoir mingé, souvint, j’ fesos une partie ed’
domino aveuque em’ grind-mère, pendin qu’ min grind’père, Papa Paul, avec ses
grandes moustaches, y fumot s’pipe in terre à côté d’ech’ fu. Mi, j’dormos din ch’
fournil(4). J’vos cor’ ech’ lit
aveuque es’ grosse paillasse rimplie d’paillettes d’avone(5) et sin gros
édredon ed’ duvet d’oujons(6). J’ n’ dormos pas trop rassuré din ch’ lit lo.
A côté, ahoquée(7) ach’ mur, y avo eune grinde trinchonnoire(8) avec ses
longues dints. J’avos toudis peur que, pindint que j’dormos, al dégringole sur mi et pis qu’em’ cope in
deux. Georges RATEL Croisilles 1-
Beun’ville =
Buneville 2-
Avoir querre = aimer 3-
Rache = rage 4-
Fournil = pièce
où se trouvait le four à pain 5-
Paillettes
d’avone = balle d’avoine 6-
Oujon = oie 7-
Ahoquer =
accrocher 8-
Trinchonnoire =
scie passe-partout |
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Le féerique vélo |
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J’aime conter l’exploit d’une chic bicyclette Qu’un jour, encor jeunot, j’eus le droit
d’enfourcher ; Quelques taches de rouille avaient pu s’y
loger, Mais en rien n’altéraient sa noble silhouette. Ce vieux vélo, pour sûr, longtemps à la
retraite, Retrouvait le bonheur de pouvoir voyager, Semblait être ravi d’avoir un passager Qui ne se lassait point d’ébranler sa sonnette. …Et tout bascule hélas, quand un tronc d’arbre,
un soir Percuté durement, voit l’un et l’autre choir, Puis saisir une main qui d’embarras les tire. Le brave cycle alors, privé de ses pignons, De parcours fut exclu. Je sus, par ouï-dire, Qu’une petite reine… aplanit tous les gnons. Daniel Carlier
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Le moissonneur |
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Quand
le soleil, dessus la plaine, Dorait
l’avoine et le froment De
la moisson, venait la peine Entre
l’aurore et le couchant, Parce
qu’il avait les bras solides Et
le courage tout autant, Parce
qu’il était d’humeur timide Il
s’en allait seul dans son champ. Avec
la serpe et le fléau Qu’il
faisait voltiger bien haut, Il
moissonnait de ses mains seules Pour
ne laisser que les éteules, Entre
l’aurore et le couchant. Parce
qu’ainsi faisait son père Et
qu’il aimait trop ses parents, Il
a peiné dessus sa terre, Si
longtemps qu’ont duré ses ans. Parce
qu’il était de foi rigide Et
de courage tout autant, Parce
qu’il avait un cœur vaillant Qui
battait fort dans sa poitrine, Il
a dit : Non à la machine, Il
est resté seul dans son champ. La
moisson était sa prière, Le
travail, son contentement ; Mais
il repose au cimetière… Et
la machine est dans son champ… Juste
le temps d’un seul couchant. Parce
que l’arrière grand-père Gérard avait dit que « Tant
qu’il vivrait, la batteuse n’entrerait pas dans sa cour. »
Marcel Lesage |
Y’avait des Corons
D’après Les Corons
de P Bachelet André Noiret – Mars 2005 |
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Page
8 |
Une histoire d’homme |
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Une histoire d’homme, Sans
respiration, sans « hom », Mal
logé et mal mis, Ses
habits, sans logis. Peu
d’ardoise sur son home, Peu
vaste pour les jeux d’A Mérique,
olympique, Juste
bon à tirer les piques. Une
histoire d’homme, Rien
à voir, une « pomme » Voyage
et carnaval, Visage,
bataille navale, Pour
une petite somme, Partie
de carte à trèfles, A
la recherche de quatre, Lurons
passionnés de nèfles. Une
histoire d’homme, En
voyage vers Lomme, Sans
dames, sans cheval, Toujours
parti en cavale, Laissant
le nouveau tome, Pour
l’imbécile à bêtises, En
revue, en top femme, Qui
se meurent en strip-tease Une
histoire d’homme, A
faire pleurer nos gommes, A
effacer les pleurs en mi, Sans
théâtre et sans magie, Sa
frayeur qu’il la nomme, Loin
des continents d’A Sie
et du bon fric, Juste
bon à viser l’Afrique.
Muriel Marin 04/02/2011 |
Eve |
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En ce
temps-là, Dieu, dans sa colère, créa la femme. Depuis,
les honnêtes femmes demeurent inconsolables des fautes qu’elles n’ont pas
commises. Pourtant,
la femme la plus compliquée est plus près de la nature que l’homme le plus
simple. Pour
beaucoup de femmes, le plus court chemin vers la perfection, c’est la
tendresse. Car pour elles, la vie sans humour, sans farces, serait un long
voyage sans auberges, sans amour. Quand je
la regarde, je vois la beauté dans ses yeux. Quand elle
m’embrasse, elle ferme les yeux pour mieux voir l’homme dont elle aimerait
être embrassée. Parfois
elle se jette à mon cou comme si elle se balancerait à la tête d’un cheval
pour me faire croire qu’elle est emballée. Sans le
mensonge des femmes, la vérité périrait d’ennui. L’âge de
ma femme ! Impossible de vous le dire, il change tout le temps. Il y a
deux sortes de femmes : celles qui commandent et celles qui n’obéissent
pas. C’est
quand on serre une femme de trop près qu’elle trouve qu’on va trop loin, mais
plus près d’elle pour aller plus loin. Quand je
tombe amoureux, je tombe : on se fait mal. Mais l’amour avec elle, c’est le roman du cœur,
c’est le plaisir qui est notre histoire. Encore et
encore, corps à corps en accord. Le
rayonnement des épouses en dentelles. Dans
l’écriture, ma main parle avec humour, Dans la
lecture les yeux entendent les paroles.
Ch. Jacquemin |
Pensées glacées |
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Il fait froid dans mon corps et dans mon cœur. L’incertitude de ma vie me glace. Mes sentiments sont aussi impénétrables que le
monde frigorifique qui m’entoure. Mes rêves fondent comme neige au soleil. Mon cœur, tel un iceberg, laisse apparaître sa
dureté en surface, mais se fissure sous l’eau. Au milieu de cette étendue lisse sans fin et
sans fond, il semble flotter, mais s’enfonce un peu plus chaque jour. Il coule comme coulent les larmes d’un monde
en deuil. Sur le seuil d’avoir perdu le vrai sens du
Bonheur. C’est aussi de bonne heure que le soleil
pointe le bout de ses rayons et réchauffe les couches glacées dans l’espoir
de les voir disparaître. Mais rien n’y fait. Il fait froid dans mon corps et dans mon cœur. Seule la chaleur de ton cœur contre mon corps
réchaufferait mon cœur qui gèle à mesure que ton corps fond et se meure. Marie GUILLAUMON |
Dame La Marquise |
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Grande perruque blanche Grande
robe qui tranche Petit
cou Rempli
de bijoux Du
saphir, de l’argent Des
améthystes et des diamants Vous
pavaner vous savez faire Et
nous narguer de vos grands airs Etaler
tout votre argent Pour
rendre jaloux les paysans Mais
il est vrai Qu’elle
est grande votre beauté Mais
celle de l’intérieur Ecrasée,
broyée dans votre torpeur Toutes
vos Dames De Compagnie Traitées
au même rang que les souris Mais
attention Dame La Marquise Redressez
bien le col de votre chemise Car
si arrive le vent des Turcs Vous
pourriez bien perdre votre perruque Pour
vous le sens du mot jabot Perdra
son sens dans les flots Que
l’on vous retrouve dans les champs A
traire les vaches évidemment Attention
Majesté Un
jour votre royauté, vous la perdrez.
Julien Bury
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Les Ondes |
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J’avais
cru que dans la vie Tout
le monde était joli ! Hélas
je me suis trompée ? J’ai
rencontré des jeunes, des beaux, Des
moins beaux, des instruits et des sots… Mon
cœur ne voyait tout cela ? Il
était amoureux d’une fleur Qui
volait déjà, depuis longtemps… Dans
ce jardin fleuri. Il
croyait être seul à l’aimer, la chérir, Epris,
il rêvait, voyageait au-dessus Du
ciel bleu… La pluie se mit à tomber Il
a ouvert son parapluie, Faillit
tomber, ses pieds étaient mouillés Et
son pardessus troué, les larmes Noyaient
son beau visage et Le
cœur gros, comprit Que
dans la vie C’est
au plus hardi Que
le soleil, la vie, sourient. Redressant
son pardessus Il
sut qu’il fallait nager Et
aussi danser, chanter, Ne
pas écouter les sots et Prendre
dans ses bras une fleur joyeuse, Lorsque
le temps est là et Chanter
à pleine voix Et
comme l’oiseau, voler, léger Sur
les ondes capricieuses amoureuses…
Monique Ciolkowski Cambrai, le 23.12.2009 |
DESERT A Colette |
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Dans ce désert,tu es partie, Ce désert que tu aimais tant, Tu es partie pour d’autres temps, Très loin de ce jardin fleuri Qui était né de tes mains Et qui fleurait bon la douceur, La joie de vivre, le bonheur … Tu nous as laissés en chemin. Ce désert étoilé de sens, Tu te recueillais dans ta foi Et tu nous as laissés sans voix Dans le désert de ton absence. Jean-Luc EVENS
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En Vie |
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J’ai
découvert l’association envie Grâce
à une bonne amie J’ai
été accueillie avec le sourire Moi
qui croyais le pire J’avais
peur d’être déçue Mais
j’ai été très émue Dès
que je suis rentrée J’ai
vu que l’on pouvait m’aider Quand
la maladie survient L’association
te soutient On
reçoit l’aide humaine Sans
avoir de haine Si
l’association n’était pas là Je
tomberais très bas J’ai
trouvé le réconfort Pour
me battre encore Je
participe à des ateliers Pour
me changer les idées Et
reprendre goût à la vie Avec
l’association envie.
Maryse Marécaille |
Tulliste (Un peu de poésie) |
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Un morceau
de dentelle et un poème. Voilà ce qu’est venu nous apporter hier un ancien
patron dentellier, visiblement heureux que la robe de Kate Middleton ait été
faite en dentelles de Caudry et que cet événement ait trouvé un tel écho dans
les médias. Nous gardons la dentelle qui, peut-être, nous sera utile pour
séduire notre prince charmant. Mais nous vous livrons un extrait du poème, écrit
par Gérard Verne, tulliste : « Ô femme, c’est pour toi, pour toi seule, ô beauté Que nous cherchons sans cesse avec avidité Ce nouveau qui sera ton caprice éphémère Nous peinons sans compter pour que tu puisses plaire Et nous ne recevons, pas même ton merci Mais nous sommes heureux lorsque tu l’es
aussi. »
Gérard Verne |
La plus belle histoire du monde |
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Aujourd’hui, il avait un rendez-vous très important. Il regarda sa montre,
il n’avait plus que dix minutes pour traverser le parc, et être ponctuel. Il
avançait précipitamment. Quand il arriva à la fin du parc, ses yeux
s’immobilisèrent, et il resta sans bouger. Sur un banc, devant lui, une jeune fille pleurait. Elle n’était pas
particulièrement belle, mais pour lui, elle avait ce charme que toutes les
autres femmes ne possédaient pas. Il oublia son rendez-vous et s’approcha
d’elle. Il était ému par la tristesse de cet ange. Il lui tendit donc un mouchoir et caressa l’espoir qu’elle accepte
cette triste consolation. Quand la jeune fille distingua le mouchoir, elle
leva ses yeux noyés de larmes vers lui et lui offrit le plus beau des
sourires. A cet instant, le monde parut changer, le reste s’effacer, ils
étaient seuls… Elle répondait au doux prénom de Soledad. Cette histoire, je l’arrête
ici. Vous pouvez la continuer si cela vous chante, cependant ce ne sera
pas mon cas, car ce n’est pas la plus belle histoire du monde. Quand l’on y
réfléchit, on se rend compte que les plus belles histoires d’amour ne sont
pas celles que l’on raconte ou que l’on lit, mais plutôt celles que l’on vit.
Et c’est la raison pour laquelle il n’y a rien à rajouter…
Antony Canonne |
Ce jour-là |
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Quand j’ai
appris ton mariage, ce jour-là, j’ai marché tout le long de la plage. Je pensais
à toi, je rêvais de toi, de toi et moi, de nous deux. De temps
en temps je prenais une poignée de sable fin, la serrais entre mes mains,
mais ce sable si chaud glissait, filait entre mes doigts, il était comme
notre amour, il s’échappait, pourtant si beau, si pur et si chaud. J’ai
regardé la mer avec des larmes plein les yeux, elle me semblait toute
brouillée, floue, plus mouillée que jamais. Je m’avançais près d’elle,
m’agenouillais au milieu de ses flots bleus, de l’eau jusqu’au cou. De petites
vagues, pas méchantes du tout, venaient lécher mon visage, je les caressais
tout le long de leur dos, je les regardais danser sur la mer, elles étaient
belles pourtant, elles avaient bien pleuré, elles aussi, leurs larmes de
chagrin avaient le même goût que les miennes. Mon cœur
soudain se mit à battre comme un fou, une joie enivrante secoua tout mon
être. Je devenais amoureux, oui amoureux de la mer ; je la tapotais
doucement, puis la battais, la fouettais, la giflais, l’embrassais de toutes
mes forces, j’avais retrouvé une amie, une compagne, une fiancée, une autre
femme, je connaissais déjà son prénom, elle s’appelait MER, nous avions le
même goût et elle voulait de moi j’en étais sûr, elle m’attirait, me
plaisait. Avant de
partir avec elle, j’ai pensé à toi, à notre amour brisé, je me suis retourné
vers la plage, fouillant de mes yeux ces dunes qui pouvaient cacher, masquer
ton visage, j’espérais au miracle, au mirage de te voir là sur la plage en
robe de mariée, le bouquet à la main me faisant signe de revenir, mais tu
n’étais pas là ce jour-là… Je me suis
mis à nager, à embrasser ma MER et je suis parti avec elle loin de toi, loin
du monde et du bruit pour ne plus revenir. Charly Wal |
PROMESSE D’UN JOUR |
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Bientôt le jour va poindre, Et la vie reprendra fabuleusement, Sur tous ces chemins de la terre, Ce nouveau jour qui ira rejoindre Tous ceux qui seront allés avec le temps Par dessus bien des frontières. Jour de promesses et de ferveur Pour ceux qui s’aiment, Loin des sources de l’horreur, Et parfois du chagrin que l’on sème. Quand l’homme n’est plus que fureur, En ses instincts et ses heures blêmes Albert JOCAILLE 25 mai1985 |
Continuer à avancer |
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Quand notre vie se retrouve par terre, On ne sait plus ce que l’on doit faire, Continuer à avancer Ou tout simplement s’arrêter. Quand on fonce dans un mur, Arrêtons-nous avant les blessures, Le temps n’est pas aussi compliqué, Il suffit juste de bien le gérer. Les trous noirs sont si profonds, Il faut pouvoir en revenir, La force dans nos horizons Nous offrira un plus bel avenir. Ensemble nous saurons éviter les pièges, Solidaires contre tous les problèmes, Nous pourrons faire changer le monde, En sacrifiant quelques secondes. Stéphanie Bonneville Juin 2005 |
Le Pommier |
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Miracle !
Il avait neigé ce matin Pourtant, nous sommes au mois de mai Le
blanc, le rose… recouvraient La
terre humide du jardin Devant
ce merveilleux spectacle Je
ne savais plus que songer J’allais
presque crier… Miracle !.. Quand
on me dit « C’est le pommier.. » C’était
en effet le pommier Qui
secouait sa brune branche Cela
faisait une avalanche Sur
le gazon, sous le pommier.
Roger Devillers 05
Mai 1960 |
Rendez-vous |
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C’est
l’heure où le soleil semble oublier la plage ; Un
écureuil s’enfuit, éclair tout en émoi ; Mais
une onde éperdue échappant au nuage Me
chatouille le cœur, vous voici près de moi ! Dans
la senteur des pins s’efface votre absence ; Ce
rêve lumineux fait triompher l’azur. Nous
contemplons le ciel, amoureux d’un silence Qui
revient nous unir au présent, au futur. Comme
une mélodie enfin je vous retrouve ; Au
secret des yeux clos se revit chaque instant, Celui
d’une rencontre et miracle j’éprouve Indicible
et muet, ce bonheur éclatant. Et
l’océan houleux chasse un soupçon de peine Sous
le ciel parfumé, dans le vent troubadour. Que
nous grise à jamais dès lors quoi qu’il advienne Ce
chant émerveillé, qui ressemble à l’amour ! Geneviève Bailly |
Barque de rêve |
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Sur
ma nef, j’ai rêvé que nous étions tous deux Loin
des gens, loin de tous, loin de ces envieux Qui
voudraient avec moi partager cette ivresse D’être
seul avec toi, adorable liesse.
Saint-Hesbaye |
SOLEIL |
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(sans
soleil, meurent les fleurs)
Dieu Sol, qu’adorait les
Incas. Emblème de la magnificence
d’un grand Roi. « Soleil
d’Austerlitz » présage heureux, Pour un Empereur qui sera
victorieux. « Soleil,
soleil ! » chanté par Nicoletta. Soleil levant des conquérants. Soleil
couchant des amants. Tu es
toujours là ! « Tu es là, au cœur de
nos vies » Fascinante
œuvre du créateur. Symbole
de grandeur : Ta
chaleur nous envahit. Notre
monde, parfois si froid Tourne
autour de toi, Car
tes rayons sont pour lui Source
de vie ! Roi
des astres Tu
nous sors du désastre De
la nuit De
nos ennuis. Si
la lune brille sur la nuit, Toi
soleil tu es le jour : La
lumière qui luit, Et
nous réchauffe toujours.
Cercle Poetique « la Lyre Fréventine » 2° prix 2’ avril 2005 Gérard ROSSI
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Fleurs des champs |
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Le
matin se levait sur la plaine sonore Déjà
l’ardent soleil émoustillait la flore Et
sous le vaste ciel, d’une tendre couleur Tout
n’était qu’innocence, espoir, calme, bonheur. Dans
l’agreste sentier couvert de hautes herbes Paisible,
elle flânait le long des blés superbes. La
terre fleurait bon. Parmi les bouvillons, Avides
butinaient d’allègres papillons. Toute
jeunette encor la fille, de passage, Dont
les grands yeux rieurs égayaient le visage, Scandait
un air joyeux, repris par les échos Et,
ci et là, cueillait les fins coquelicots. Non
loin du monastère où prient les carmélites Elle
alla moissonner les fraîches marguerites Et
non contente mit, entre ses bras fluets, Pour
parfaire le tout, quelques jolis bluets. Vêtue
de blanc et d’un diadème coiffée, Un
instant j’ai cru voir une mignonne fée. Et
comme les oiseaux, muets dans chaque nid, Je
savourais son chant par les Muses béni. Portant,
tel un trésor, sa récolte fragile, Je
vis venir à moi la nymphe juvénile. Ses
cheveux d’où sortaient des effluves touchants Mêlaient
leurs boucles d’or aux humbles fleurs des champs Et
sur son cœur brillaient, oh ! douce souvenance, Les
trois couleurs unies… comme un drapeau de France. Charles Goncalves Décembre 1996 |
Boîte aux lettres |
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Je ne suis qu’une boîte Une boîte vide Boîte impersonnelle. Ça n’a pas d’état d’âme
une boîte ! Boîte qu’on remplit au gré
des humeurs, des besoins. Je peux être boîte à
bijoux, suivant ce qu’on m’envoie Boîte à mails, boîte à
messages Lettres d’amour ou
d’amitié. Muette je dois rester car
ces messages-là ne me sont pas destinés. Boîte à secrets. Je sais être boîte à
malice pour les sourires qui y sont enfermés. Pourtant quelques pensées
sournoises s’y infiltrent parfois. Insidieuses elles
bouillonnent à l’intérieur, bien malgré moi, Et puis, triomphantes,
soulèvent le couvercle mal fermé, S’échappent du trop-plein
de la boîte devenue par trop émotive, Se perdent en longues
phrases ridicules, enrubannées de larmes. Thérèse Leroy 23/12/2007 |
Nos mineurs, nos gueules noires |
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Dans
notre région minière Aux
environs des cités ouvrières, Parmi
les puits de mines Et
les hauts chevalets métalliques, Il
y avait de formidables terrils Ressemblant
à des pyramides. Parfois
de jour, parfois de nuit, Emportant
leur lampe, leur pic, Sans
penser aux dangers Qui,
sans cesse, les menaçaient, Ils
partaient pour le fond Extraire
des tonnes de charbon. La
musette au côté Contenant
leur briquet, leur café, Du
galibot de treize ans Au
vieux de soixante ans, Ils
étaient de tout âge Nos
mineurs, nos gueules noires. Leur
barète sur la tête, Fumant
une dernière cigarette, Chaussés
d’espadrilles Ou
de lourdes bottines, Ils
attendaient que remonte la cage Tenue
par un simple câble. Le
corps ruisselant de sueur, Effectuant
leur dur labeur Sur
les genoux, tête baissée, Dans
l’eau, dans l’obscurité, Ils
respiraient les poussières Et
les odeurs malsaines. Rongés
par la silicose, Vivant
dans les corons sans confort, Du
galibot de treize ans Au
vieux de soixante ans, Ils
étaient admirables, Nos
mineurs, nos gueules noires. Jeanne Fourmaux Honnechy |
Douce, Dame, la lune |
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Et, si un
soir, vous la voyez, ainsi ! C'est parce
qu'elle lui sourit ! Et si, un
soir, vous la voyez, ainsi ! C’est parce
qu’elle l'aime, son petit ! Patricia Patricia Loughani, copyright,
le 30/10/2010 Extrait de son recueil "Evanescence, Plaisir des sens" |
Requiem pour une autre vie |
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Je
ne vous parle pas de mes souvenirs Je
vous cause d’une autre vie Chatoyante,
miroitante, scarabée au soleil Des
mots-clefs des champs tarabustant le lecteur aux aguets. Je
ne veux pas les canuler pourtant. Je
place ma camelote au premier cambiste venu. Ce
sont des mots, du vent qu’on vend à la criée… Je
hais les matins crispés En
du crystal de nuit. J’encourage
les lutins Dans
leur besogne lénifiante, Redécouvrant
à rebrousse-temps Une
vie passée et pourtant nouvelle, Bâtissant
à l’emporte-pièce à conviction Le
monde du TEMPS-BLEU J’attends
les matins parés de délicatesse, La
douceur des midis orangés, La
lune des ténèbres, enrubannée de souvenirs…..
Hertia-May Avril
1977 |
Petit deviendra grand |
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Petit
deviendra grand A
toi, j’ai offert le Néant Demain
encore, j’y penserai Toute
ma vie, je m’en voudrai Ceci
n’était pas un jeu d’enfant On
m’a confié ta vie Et
je t’ai détruit Je
n’ai pas perdu de temps J’ai
écouté cette voix de la Raison Alors
que mon cœur disait « non » Ma
tête me disait « oui » J’ai
voulu faire le meilleur choix Mais
ce n’est pas le cas Puisqu’il
me broie Puisque
aujourd’hui, je suis vide Tant
physiquement que mentalement Je
te demande pardon J’ai
commis le pire des crimes Une
mère ne tue pas son sang Une
maman sauve son enfant. Christelle Lesourd |
Feux du cœur |
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Voici
pour toi une brassée de poèmes Pour
les longs soirs d’hiver ou les nuits d’insomnie Qu’ils
réchauffent ton cœur Et que la voix lointaine Te
devienne proche si proche Qu’elle
emplira ta solitude Tu
étendras les doigts pour la toucher Prends
garde à ne pas la briser Les
voix se brisent Comme
les vases Comme
les cœurs Comme
les vagues Comme
les vies Henri Lachèze |
La feuille pliée
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Bonjour
mon Amour. Ce matin, j’ai cueilli une feuille blanche dans mon
grand cahier des soupirs... J’ai cherché la plus légère, la plus aérienne,
pour y poser tous mes « je t’aime ». J’ai affûté ma plume, la plus
douce, la plus éthérée, la plus ailée, la plus déliée pour allonger sur ce
papier fragile toutes mes pensées les plus allègres, les plus enchantées, les
plus intimes, les plus subordonnées de mes sens épris. J’ai à ma disposition
l’encrier des désirs. Il est toujours plein, celui-là... Il déborde même. Les
phrases attentives flottent dans son bleu turquoise et les mots s’accrochent
aux rebords pour prétendre à leurs effets et leurs tournures. Parfois ma
plume envolée récolte quelques points, quelques virgules ou quelques accents
et ils viennent délicatement se poser, comme des jeunes hirondelles
craintives en devoir de partance vers d’autres contrées, sur le fil de mon
écriture passionnée. Son flot est intarissable... Tel un
apprenti sorcier, je vais et je
viens, du papier à l’encrier, pour charmer tes sourires vénusiens. Parfois
encore, ma plume affolée se repose un peu sur la margelle de ce réservoir
émotionnel. Elle lisse ses expressions, elle repense ses formules, elle se
penche et se relit en perspectives cavalières assidues. Elle s’apprivoise
mais elle court encore sur mon billet doux en cherchant les meilleures
épithètes pour les blottir dans le creux de ton cou. Mais le
trop-plein m’appelle ! Les voyelles ont des ailes ! Les consonnes
claironnent ! Les syllabes sibyllines s’installent, sereines, au sein de
mes impressions sensuelles ! Tu vois ? C’est facile. Je n’ai qu’à
te penser pour inviter à danser les mots sonnants sur la gamme énamourée de cette
correspondance enflammée. Mais je suis déjà au bas de la page ! Les mots
contrits ne comprennent pas cette cage ! Dans la marge, les phrases
s’écrasent et le point final, en suspension brutale, s’ennuie déjà sur cet
étal. J’ai ouvert la fenêtre... Ma plume
alanguie regarde les petits oiseaux peureux, piaillant dans les platanes. Le vent
parfume les pluriels de mes « je t’aime » dans de singulières
fragrances envoûtantes. Enivré, je ne sais plus si les mots exposés, tout au
long de tes futurs sourires espérés, sont la source de mon bonheur ou si la
liberté exubérante du dehors a immensément agrandi les ardeurs de mon cœur.
J’ai plié ma feuille ! Je suis le
constructeur d’un avion en papier ! Je veux te livrer sans délai !
Me poser sur ton seuil ! Tel est mon orgueil… Mes transports sont au
cerveau ce que ma poste est aérienne… Tu sais ? Je suis le passager de
ce long courrier mais je pilote les mots courbés vers ta destination charmée.
J’ai lancé ma feuille du balcon. C’est ma piste de décollage... Vole petite
missive lascive ! Prends les courants ascendants. Petite altière, suis
les montgolfières ! Je t’imagine tellement… Bien sûr,
tu prendras ton essor vertigineux au milieu d’une troupe aéroportée de grands
migrateurs : des bernaches. Sœurs de haute altitude, elles reconnaîtront
aisément ta plume fuselée, ton bec aiguisé et l’allant pressé de
ton voyage impérieux. Puis, tu demanderas ta route aux pigeons voyageurs. Ils
savent tout des continents et des forêts tropicales, des raccourcis et des
vols importants, sans escale. Méfie-toi des avions de ligne ! Ils
t’embarqueraient de force. Ils t’enfermeraient dans un sac, au fond de la
soute à bagages, en dernière classe. Les avions, ils s’écrasent en flammes et
consument les lettres d’amour. Ils tuent des espérances, tu n’aurais aucune
chance… Attention
aux rapaces ! Dans le ciel, ils
suivent ta trace pour annuler ton expédition, ces voraces. Aux messages ils
font des carnages, aux suppliques ils décortiquent, aux bulletins ils font
des festins. N’attarde pas ton fragile duvet dans l’espace de leur curée
! Fuis à tire-d’aile, rapproche-toi d’elle… Quelques
cerfs-volants, colorés d’irisations crépusculaires, te signalisent la
présence de cette femme solitaire. Je t’en prie, frôle quelques champs de
fleurs sauvages pour t’imprégner de belles effluves. Je sais que
tu approches de ses rivages. Je m’y suis tant de fois brûlé les ailes… Mais
on peut planer sans danger, aux souffles incontrôlés de ses aspirations, sans
jamais retomber, sans jamais s’écraser… Quelques
moineaux curieux t’accompagnent. Ils crient sur ton passage, ils
t’encouragent de retrouver cette compagne cachée dans la campagne… Attention
à l’étang ! Tes ailes mouillées raconteraient une histoire souillée mais
je n’ai pas écrit un seul mot compliqué pour ne pas alourdir ta texture
appliquée... Tu as
fière allure, papillonnant entre les branches des grands arbres. La feuille
pliée s’applique. Elle flotte, subtile insaisissable, dans la tiédeur
farouche de son atterrissage proche. Je vois bien moi, qu’elle hésite à se poser.
Elle espère tant arriver au bon moment... Tous les passagers, alignés à
l’intérieur, s’occupent des liaisons lyriques et des terminaisons poétiques.
Ils époussettent le costume pompeux des majuscules ; graves, ils
recoiffent leurs accents ; ils s’accordent tous à l’harmonie parfaite de
leur proche lecture. La feuille pliée effectue quelques circonvolutions de
baptême de l’air. Les « je t’aime » se recomptent pour faire le
plus grand nombre et les rimes se dressent sur leurs jambes. Tout est
prêt… Pensive,
sous un hêtre, tu contemples cet oiseau apprivoisé. Docile, il s’est posé sur
tes genoux… Curieuse, tu l’as déplié : Bonjour
mon Amour. Ce matin,
j’ai cueilli une feuille blanche dans mon grand cahier des soupirs… Pascal Dupont 12/10/2010 |
La petite sorcière de Saint Etienne des Sorts |
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C’est par
une matinée de dimanche toute vibrante du son des cloches… Dehors,
dans le parc que les intempéries de l’automne avaient détrempé et couvert
d’un manteau de feuilles agonisantes, ce sont toujours les mêmes magnolias
aux feuilles vernissées, les haies d’hortensias aux têtes déflorées et
au-delà, le Rhône emmitouflé frileusement dans une brume cotonneuse qui,
silencieusement, vit ses dernières heures de fleuve avant de se donner à la
Méditerranée. Des nuages plombés épaississent un ciel de céruse. Dans sa
chambre, l’odeur de moisissure du fleuve, de l’humidité des feuilles en cours
de décomposition, de vase, imprègne tout, les choses autant que les âmes. Le visage
de Bérangère se reflète dans la glace vénitienne fixée depuis des siècles
au-dessus d’un grand bahut quelque peu cussonné. (cussoné
= piqué par les vers) Il paraît se défaire dans une expression
d’amertume. Un visage un peu flétri par l’âge où dort une étincelle
indéfinissable. Sur la
cheminée trône une pendulette de style Louis XV : le cœur du temps qui
règne en maître en cette demeure bourgeoise de Saint-Etienne-des-Sorts, dans
le Gard. Pourquoi
le temps ne meurt-il jamais ? s’interroge-t-elle, les yeux fixés sur un
couple de pies juché au faîte d’un if solitaire. En fait,
que sait-on de ce temps qui bat la mesure de nos vies ? Bérangère tente
d’imaginer ce qui se passerait pour elle et son proche entourage si son
propre temps venait à s’arrêter et pas celui des autres ; elle, le lieu
géométrique de tous les événements actuels de la famille… Mais une telle
réflexion la mine, l’anéantit. Ses yeux
cillent brusquement. Elle s’approche de l’une des portes-croisées. Lentement,
comme attirée par une force inconnue, elle se laisse guider par cette main
dont elle subit l’emprise. Ses gestes sont instinctifs. Egalement charmants,
ceux des jeunes femmes qui ne sont pas conscientes d’être observées. Elle
secoue la tête pour écarter une idée qu’elle juge importune comme le serait
une guêpe agressive les jours d’orage. Ah ! Combien cette journée grise,
atone, insipide, lui jette à la face le relent mélancolique de son passé,
tant il est vrai que les choses ne reviennent jamais en arrière. Autant de
sensations qui assombrissent son cœur, une espèce de volupté masochiste qui
lui fait mal, en laquelle elle se complaît. Bérangère
s’arrête, pose ses lunettes cerclées d’écaille sur un guéridon. Comment la
définir ? L’exemple même d’une femme qui n’a pas vraiment vécu, -en tout
cas pas selon ses désirs-, et qui a l’extraordinaire audace, voire
l’outrecuidance, de donner des conseils à tout un chacun, ces conseils dont
personne ne tient compte pour modifier quoi que ce soit de son comportement,
de sa ligne de vie. Aussi, lorsqu’il
lui arrivait, -rarement-, d’être entendue, elle ne savait pas triompher avec
noblesse. Une femme
spirituelle, d’une cinquantaine d’années. Non pas retranchée sur elle-même,
mais alerte hors de chez elle. A sa démarche légère, on sent qu’elle est libérée
de sa chape de plomb. Des pieds à la tête, haute et dégagée, elle rayonne
d’un air de privilège, d’indépendance, d’affranchissement à la servitude
quotidienne. Lorsqu’elle passe dans la Grande Rue de la petite bourgade,
autour de la Place des Mariniers où règne la paix des platanes, rue Frédéric
Mistral, on la salue avec respect quand on la croise, belle, affable… et
toujours en deuil. De qui porte-t-elle ce deuil permanent ? De quel être
cher ? Peut-être d’un lointain amour demeuré en bouton et que les
circonstances n’ont pas permis de s’épanouir ? De cet amour dont les
femmes ont un besoin vital, de ces mots d’amour qui les rendent légères,
éternellement jeunes ; victimes en leur absence, des hommes. Si souvent
laconiques, méprisants envers elles. L’amour ? Lorsqu’on le possède
c’est, comme bien des choses, fort agréable. Comme d’ailleurs la
fortune : ne la possédant pas, il arrive que, cependant, on vive très
bien sans elle. Mais, ce qui est terrible, c’est de devenir pauvre lorsqu’on
a goûté à la richesse. Bérangère
a-t-elle renoncé à un tel amour, celui qui la ferait renaître tels ces mois
de mai, ceux des lilas, des marronniers en fleur, des haies d’aubépines
odorantes, le retour de jours lumineux, l’époque des prairies dont le vent
ride l’herbe haute comme autant de lacs d’émeraude. Un amour vieux de trois décennies, mais sans âge dans son cœur. Cet
amour, elle l’a perdu, lapidé par son penchant à refuser l’intérêt,
l’affection, l’amitié, l’amour qu’on lui témoignait et dont, pourtant, elle
avait besoin plus que personne. Quelle idée bizarre que de croire que,
lorsqu’on se désintéresse d’elle, le monde la délaisse ; que les gens se
détachent d’elle à chaque fois qu’il lui arrive de commettre une maladresse
ou qu’elle se laisse emporter par son tempérament naturellement agressif, une
attitude qu’elle regrette profondément. Or l’amour l’envahit alors au point qu’elle n’est plus capable de
maîtriser ses pensées, ses sentiments. L’amour qui lui donne l’impression de
se sentir petite auprès des gens et des choses… et ça l’irrite, la pousse à
combattre en le dominant, ce qui la désole. Il en est de même en compagnie de
personnes qu’elle juge supérieures à elle. Elle se complaît auprès d’elles,
tentant d’en tirer un peu de substance à leur insu. En fait, une voleuse de
personnalité. Elle donne l’impression d’être capable de tout, exerce avec
brio le rôle d’une femme n’allant jamais droit au but, tournant
inlassablement autour, laissant à son interlocuteur le soin de chercher ce
qu’elle veut vraiment. Elle adore se moquer des gens… Par contre, elle
déteste qu’on se gausse d’elle ! Etant loyale, elle n’accepte la règle
du jeu que lorsqu’elle lui est favorable. Ce jour-ci, en cet automne, -celui de l’année 1968 et celui de sa
vie-, certes elle a réussi à tempérer tous ses vilains défauts. Mais elle a
cependant conservé un certain goût du drame. Certes son œil est encore chargé
d’étincelles ; mais l’âge aidant, elle souhaite donner l’impression
d’être devenue une femme forte sachant manier l’ironie. Ses déclarations, et
même ses silences, ont toujours l’air d’être des déguisements, une sorte de
pièce comique qu’elle joue à ceux qui l’approchent. Or, en ce jour-ci, au plein de
l’automne, elle décide de déjeuner à « La Pergola », le seul
restaurant de la bourgade. Une douce musique parvient à ses oreilles,
l’entraîne dans un ailleurs rêvé, du côté de la Moldau, cette rivière de la
Bohême si bien décrite dan le « Poème symphonique » de Smetana.
Puis la lente palinodie de la musique est brisée par un tonitruant : -Bérangère ! Est-ce bien vous, la petite sorcière qui
m’abandonna il y a… quelques années ? Mais de quelle femme pourrait-on
dire qu’elle n’est pas une sorcière ? -Il ne faut jamais désespérer ! Le hasard est notre
maître ! Hector, vous voici, enfin !... Je vous croyais parti en
Argentine… Comme poussée par un ressort elle se dresse, le regard redevenu vif.
Les grâces des pastels du dix huitième siècle paraissent avoir ciselé son
visage de jolie laide. Une larme roule sur sa joue dont elle arrête la course
du revers de sa main fine et gantée de dentelle noire. -Pleurez mon enfant, mais pleurez donc ! lui dit-il en la
serrant entre ses bras. Les larmes ne sont pas faiblesse quand elles sont
comme les vôtres, porteuses d’amour ! Ce sont des larmes fécondantes d’où
naîtront des jours heureux : ceux que nous partagerons, à n’en pas
douter ! « Posuisti lacrymas meas in conspectu tuo »… m’a-t-on
enseigné au lycée, à Nîmes ! Pour Hector, tout est simple : il est venu, il a vu, il a
certainement vaincu : ce n’est pas plus compliqué que cela ! Il
éclate d’un rire à faire s’envoler les tourterelles qui batifolent autour
d’eux. Depuis quelle ère ne s’est-il pas entendu rire de la sorte ! -Enfin nous nous rencontrons, vous et moi ! murmure-t-elle
joyeusement. N’est-ce pas à présent l’essentiel ? Une rencontre qui
débutera notre vraie vie… Sans vous, j’ai cru mourir… -Mourir ! Mourir ! Mot vertigineux et inacceptable qui, à
la fois, irrite, dérange et satisfait ce sens supplémentaire que chacun de
nous porte mystérieusement au plus profond de son être. Comment la
considérez-vous ? Attirance, répulsion, fin pour certains et
commencement pour d’autres ? De toute façon vertige, toujours ;
choc nerveux, étourdissement irrésistible ; opium dont l’esprit ne se relève
pas ; cantharide du cœur et de l’âme… -Ah ! Mon cher Hector ! Vous êtes toujours doué pour les
grands discours philosophiques ! Je vous promets de les écouter
dorénavant avec toute l’attention requise… Quel bonheur allons-nous vivre à
deux maintenant que nous nous sommes libérés de cette gangue qui nous a
séparés ! s’exclame-t-elle en le tenant à bout de bras. -Quel bonheur en effet… même si, petite sorcière,
l’ »Ecclésiaste » frappe à ma porte et me souffle à
l’oreille : « …et j’ai trouvé plus amère que la mort, la femme dont
le cœur est un piège et un filet et dont les mains sont des
liens » ! Prenez-moi donc dans vos rets et usez de moi à votre
gré ! Mais, je vous en prie… laissez-moi toutefois jouir de quelques
miettes de liberté ! C’est en voiture que Hector et Bérangère arrivent au domaine. Elle,
fière non pas de ramener une proie ou un trophée, mais comme la preuve de ce
que, à tout jamais, l’Amour triomphera en sa demeure. Lui, satisfait d’avoir
enfin trouvé le port en lequel il mouillera, l’oasis où il trouvera toujours
l’amour. Bien
exposé au midi et enclos de haies et de murs de pierres encastrées les unes
dans les autres, le domaine de Bérangère semble une petite Provence coiffant
le haut du vallon, surplombant le Rhône puissant. Un domaine qu’ils
atteignent par un chemin qui serpente entre des talus de terre rouilleuse. A présent,
lorsque Bérangère descend en ville, qui l’eut reconnue ? Plus question
de vêtements de deuil, mais de printemps. Elle apparaît en pull-over jaune,
bleu, vert au gré de son humeur, les épaules étroites, les seins mis en
valeur, bien dessinés. En elle, elle chante les vers d’Alphonse de
Lamartine : « O
temps, suspends ton vol ! Et vous, heures propices, Suspendez
votre cours ! Laissez-nous
savourer les rapides délices Des plus beaux
de nos jours ! »
André-Pierre Roussel |
Elle |
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Elle, c’est
ma mère : quelqu’un de bizarre, qui pleure, qui rit, qui se met rarement
en colère, qui nous raisonne et rayonne tout à la fois. -
« C’est quoi,
Maman, la vie ? » -
« C’est
toi. » -
« Ah, moi ?
Je suis la vie ? » -
« Oui, parce que tu
bouges sans arrêt, que tu aimes prendre les autres dans tes bras et que tu
poses beaucoup de questions ! » -
« Et c’est
mal ? » -
« Oh non, mon
bijou, au contraire, avec toi, on ne s’ennuie pas ». J’ai douze
ans, je comprends plein de choses, mais Maman, elle est toujours dans ses
bouquins (elle aime pas que je dise « bouquin », pourtant tout le
monde dit ça, sauf elle !) Elle parle
« LIVRE », d’après elle, il est possible d’apprendre pratiquement
seul, si on le veut : on voit qu’elle n’a pas fait de grandes études.
Moi, plus tard, je serai un grand ingénieur, ou bien un grand médecin, je ne
sais pas encore : il paraît que j’ai le temps ! D’ailleurs,
si l’école, les instits et les profs existent, c’est bien pour quelque chose,
non ? Les
livres, c’est difficile à ouvrir parce que, ou c’est passionnant, ou
terriblement ennuyeux. Ca, je peux le confirmer : on nous oblige à lire,
il paraît que c’est dans le programme d’études de l’année et celles à venir.
Quel avenir ! Boff… Je
préfère quand maman raconte les histoires de ses livres à elle ou qu’elle
invente des poèmes, et mieux encore, quand nous écoutons ses souvenirs de
petite fille. Alors, j’ai l’impression que j’apprends mieux. Moi, ses
histoires, je voudrais bien les lire, mais à l’école, on ne m’a pas donné
l’envie. Maman dit qu’à son âge, maintenant, elle aime Victor Hugo, mais
qu’en quatrième, ça la barbait sérieusement ! Quant à
Marcel Proust, elle raconte qu’arrivée à la deuxième page, elle relisait
depuis le début pour comprendre, tant les phrases étaient longues ! Elle
n’aime pas non plus Françoise Sagan, parce que le commencement du roman est
déjà le reflet de gens qui s’ennuient et ne cherchent même pas à vivre, ni
même à survivre, alors la suite… C’est son
goût, à elle qui nous apprend, et moi qui l’écoute, il n’y a pas de
danger : j’ai bien retenu les noms des auteurs !. Je me
demande si un jour, on va m’obliger à m’en imprégner pour un quelconque
examen !!!. Elle aime
les émissions de télé, où on pose des questions dans tous les domaines, et
souvent elle a « bon ». Comment tu sais tout ça, Maman ? Je suis
encore jeune (pas un ado, enfin presque…), mais je crois avoir compris que
justement, c’est parce qu’elle aime lire et qu’elle a une bonne mémoire (pas
comme moi : les leçons à apprendre sont un vrai calvaire ! Qant à
en faire un devoir en classe, basta !!). Mamounette
a horreur d’INTERNET : cette modernité ne lui convient pas parce que pour
elle, c’est par la patience, l’amour, le vécu que doit se transmettre le
savoir, qu’il faut avoir des contacts, des paroles, des exemples autrement
que par ordinateur, en bref : échanger – pour de vrai -. Et puis,
il faut faire travailler son « imaginaire »…… Maman,
elle dit que pour bien retenir, il faut vivre les choses, alors elle nous
fait des démonstrations avec des dessins, des images qu’elle nous fait coller
sur des cahiers. Pour la nature, elle sème, elle arrose, elle explique les
feuilles, les fruits, le printemps, l’automne, l’hiver. J’ai
parfois l’impression que son quotidien n’est pas celui qu’elle attendait et
que les aventures de ses romans sont pour elle, non seulement une
consolation, mais une façon de rêver, à travers les paysages et les odeurs
décrits, les personnages, les sentiments exprimés. C’est
pourquoi, (et c’est bien pour lui faire plaisir !), que je vais m’y
mettre : à lire. Mais, avec
ses conseils…….. Marie-José Wanesse |
Overdose |
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Ses filles arrivèrent, vêtues de noir, l’atmosphère était macabre. La famille, effondrée, était présente à l’enterrement ainsi que les amis.
Mais, lors de l’oraison funèbre, Helena l’une des filles, remarqua un homme.
Il était sublime, grand et musclé avec des yeux d’une beauté céleste, des
cheveux blonds soyeux et une fine bouche. Elle demanda à sa sœur, Estelle, si
elle le connaissait mais ce n’était pas le cas. Elle ne pouvait s’empêcher de le regarder, elle était tout de suite
tombée sous le charme, c’était l’homme dont elle avait toujours rêvé. Aucune larme ne coula de sa part, pour sa mère. En même temps,
c’était normal car elle avait plus d’affinité avec sa sœur. La morosité
d’Estelle était tellement importante qu’elle ne put rester plus longtemps aux
funérailles. Les sœurs s’en allèrent. Helena n’avait pu lancer un dernier regard au bel étranger. Toute l’après-midi, Estelle s’enferma dans sa chambre et Helena,
rêveuse, resta près de la cheminée ne pouvant s’empêcher de penser à lui et
se sentant devenir folle amoureuse. La pendule sonna dix neuf heures, Helena prépara le dîner mais sa
sœur ne voulant pas descendre, elle lui apporta le repas dans sa chambre,
retourna devant la cheminée et prit le reste de ses somnifères puisqu’elle a
toujours eu des problèmes de sommeil. Le lendemain, Helena se réveilla tard. Sa sœur n’étant toujours pas
descendue, elle décida d’aller la réconforter. Elle était allongée et elle ne respirait plus. Elle appela le docteur qui lui déclara bien son décès et il lui
précisa qu’il donnerait la cause d’ici quelques jours. La pauvre n’avait pas
dû supporter la mort de sa mère. Helena était indifférente et impatiente, elle arrivait vêtue de noir.
L’atmosphère était macabre. La famille et les amis, de nouveau anéantis,
étaient encore une fois présents à l’enterrement ainsi que le bel étranger. Pratiquement certaine qu’il serait présent, elle était joyeuse et
radieuse. Elle décida de se lancer, elle apprit qu’il était le fils d’une
amie de sa mère qu’il admirait beaucoup. Il lui avait révélé aussi qu’il
venait souvent chez eux quand il était jeune cependant elle n’avait aucun
souvenir de lui. Elle décida donc de l’inviter à dîner quelques jours plus
tard, ce qu’il accepta avec joie. Au cours de ce rendez-vous, elle ne se préoccupait plus de la mort de
sa sœur, elle était en pleine admiration devant cette beauté fatale. Elle
était amoureuse mais surtout honteuse. Sa mère et sa sœur étaient mortes et
elle devenait follement éprise d’un inconnu. Ils avaient passé une superbe soirée quand tout à coup, le téléphone
sonna, c’était le docteur qui lui révélait la cause du décès de sa sœur. Elle
avait fait une overdose de somnifères, elle qui pourtant avait le sommeil si
facile contrairement à Helena…
Gabrielle Isore, 2nde 4
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UNE EPOQUE VRAIMENT FORMIDABLE |
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Du
lait, du beurre et des œufs
Tu vas chercher
du lait chez le crémier, qui te dit bonjour, avec son bidon en alu, et tu
prends du beurre, fait avec du lait de vache, coupé à la motte. Puis tu demandes une douzaine d'œufs qu'il
sort d'un grand compotier en verre.
Tu payes avec le sourire de la crémière, et tu sors sous un grand
soleil. Le tout a demandé 10 minutes. 2009 : Tu prends le caddie de merde dont une roue est
coincée et qui le fait aller dans tous les sens, sauf celui que tu veux,
tu passes par la porte qui devrait tourner mais qui est arrêtée par ce
que un benêt l'a poussée, puis tu cherches le rayon crémerie où tu te
les gèles, pour choisir parmi 12 marques le beurre qui devrait être fait à
base de lait de la communauté. Et tu cherches la date limite.... Pour le lait
: tu dois choisir avec des vitamines, bio, allégé, très allégé,
nourrissons, enfants, malades, ou mieux en promo avec la date dessus et la composition.... Pour les œufs: tu
cherches la date de la ponte, le nom de la société et surtout tu vérifies
qu'aucun œuf n'est fêlé ou cassé, et paff !!! Tu te mets plein de jaune
sur le pantalon!!! Tu fais la queue à la caisse puis la grosse dame devant
toi a pris un article en promo qui n'a pas de code barre... alors tu attends,
et tu attends...., puis toujours avec ce foutu caddie de merde , tu
sors pour chercher ton véhicule sous la pluie, tu ne le retrouves pas car tu
as oublié le N° de l'allée.... Enfin après avoir chargé la voiture, il
faut reporter l'engin pourri où là, tu vas t'apercevoir qu'il est
impossible de récupérer ton jeton..., tu reviens à ta voiture sous la
pluie qui a redoublé... Cela fait plus d'une heure que tu es parti. Faire un voyage en avion. Tu voyages dans un avion d'Air France, on te donne à manger et
t'invite à boire ce que tu veux, le tout servi par de belles hôtesses de
l'air, et ton siège est tellement large qu'on peut s'asseoir à deux
Tu entres dans l'avion en continuant d'attacher ton ceinturon qu'on
t'a fait retirer à la douane, pour passer le contrôle. Tu t'assois sur ton
siège, et si tu respires un peu trop fort tu mets un coup de coude à
ton voisin, si tu as soif le steward
t'apporte la carte et les prix sont ahurissants. Michel doit aller dans la forêt après la classe. Il
montre son couteau à Jean avec lequel il pense se fabriquer un
lance-pierre.
Le directeur voit son couteau et lui demande où il l'a acheté
pour aller s'en acheter un pareil. 2009 : L'école ferme, on appelle la gendarmerie, on emmène Michel en
préventive. TF1 présente le cas aux informations en direct depuis la
porte de l'école. Discipline scolaire.
Tu fais une bêtise en classe.
Le prof t'en colle deux. En arrivant chez toi ?ton père
t'en recolle deux autres. 2009 : Tu fais une bêtise. Le prof te demande pardon. Ton
père t'achète une moto et va casser la gueule au prof.!!! Franck et Marc se disputent. Ils se flanquent
quelques coups de poing après la classe. 1969 : Les autres les encouragent, Marc gagne.
Ils se serrent la main et ils sont copains pour toute la vie. 2009 : L'école
ferme. TF1 proclame la violence scolaire, France Soir en fait sa
première page et écrit 5 colonnes sur l'affaire. Eric casse
le pare brise d'une voiture du quartier. Son père sort le ceinturon et lui
fait comprendre la vie.
1969 : Eric fera plus attention la prochaine fois,
grandit normalement, fait des études, va à la fac et devient un
excellent homme d'affaires. 2009 : La police arrête le père d'Eric pour maltraitance
sur un mineur. Eric rejoint une bande de délinquants. Le psy
arrive à convaincre sa sœur que son père abusait d'elle et le fait
mettre en prison. Jean tombe pendant une course à pied. Il se blesse
au genou et pleure. Sa prof Jocelyne le rejoint, le prend dans ses bras pour
le réconforter.
En deux minutes Jean va beaucoup mieux et
continue la course. 2009 : Jocelyne est accusée de perversion sur mineur
et se retrouve au chômage, elle écopera de 3 ans de prison avec
sursis. Jean va de thérapie en thérapie pendant 5 ans. Ses
parents demandent des dommages et intérêts à l'école pour négligence et
à la prof pour traumatisme émotionnel. Ils gagnent les deux
procès. La prof, au chômage est endettée, se suicide
en se jetant d'en haut d'un immeuble. Plus tard, Jean succombera à une
overdose au fond d'un squat!!! Arrive le 25 octobre.
Il ne se passe rien. 2009 : C'est le jour du changement d'horaire : les gens
souffrent d'insomnie et de dépression.
Après avoir
passé 15 jours de vacances en famille, en Bretagne, dans la caravane tractée
par une 403 Peugeot, les vacances se terminent. Le lendemain tu repars au
boulot, frais et dispos.
Après 2
semaines aux Seychelles, obtenues à peu de frais grâce aux « bons
vacances » du Comité d'entreprise, tu rentres fatigué et excédé par 4 heures
d'attente à l'aéroport, suivies de 12 heures de vol. Au boulot il te faut 1 semaine pour te remettre
du décalage horaire. Comme dit l'autre : On vit une époque vraiment formidable ! |
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