SOMMAIRE DE LA CAUDRIOLE N°25
Mai-Juin-Juillet-Août
2008
Illustration BD page 2
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Patrick MERIC
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JEUNES |
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Zéro
au tabac page 3
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Collège
Renaud-Barrault |
Jouer page 3
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Priscilla DROUEZ |
En temps de guerre page 4 |
Stéphanie BONNEVILLE |
La fête foraine page 5 |
Fanny CANONNE |
Papy page 6 |
Alexandrine Martin
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Avec nos prénoms page 6 |
Les enfants du mercredi |
HUMOUR ET
PATOIS |
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p 7 |
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De vrais Ch'tis ? page 8 |
Jean-Pierre LEFEBVRE |
Ch'tiot Cap'ron rouche page 8 |
Hector MELON D'AUBIER |
Dins
min gardin page
9 |
Georges RATEL |
Dans
un milieu bourgeois page 10 |
Jean-Charles de BEAUMONT |
Niaiserie
page 11 |
Julie VASSEUR |
Ché
mos d'hiver page 12 |
Gisèle HOURIEZ |
POESIE
ADULTE |
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Eloge
de l'amitié page 13 |
Geneviève BAILLY |
L'égalité
des sexes page
14 |
Anthony CANONNE |
Faudrait
pas page 15 |
Brigitte CAPLIEZ |
Maman page
15 |
Claude BOISSE |
Alouette
page 16 |
SAINT HESBAYE |
A
mon grand-père page 16 |
Marie SAUVAGE |
Automnale
page 17 |
Suzy DARIBEHAUDE |
1968
ou l'ombre d'un drapeau page 17 |
HERTIA-MAY |
Un
enfant page
18 |
Thérèse FABIAN |
Bouli
page 19 |
Jeanne FOURMAUX |
C'est
comme un soleil page 20 |
Thérèse LEROY |
La
calomnie page
20 |
Marie-Antoinette LABBE |
Pour
la fête des mamans page 21 |
Marcel LESAGE |
L'éclaireur
des chiffonniers page 22 |
Geneviève BAILLY |
Malgré
le monde page
22 |
Christelle LESOURD |
Croquis
page 23 |
Jean-François SAUTIERE |
Les
avatars du clocher page 24-25 |
Francis LESAGE |
Vivre
à Caudry page
26 |
André NOIRET |
De
tout mon coeur page
27 |
Guislaine LAURENT |
NOUVELLE |
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Papy
page 28-29-30 ACROSTICHES page 31 * Retrouvez l’auteur dans
la revue littéraire. |
Pascal DUPONT |
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Concours
de poésie “La Caudriole
ouvert du 1er
avril au 31 juillet 2008
Page 1 |
Zéro au tabac |
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Zéro au tabac Zéro à la fumée Gare au cancer Zéro à la cigarette Gare aux incendies Zéro à la taffe Gare au bébé Zéro au cigare Gare aux brûlures. Kevin B. |
Page 2 |
JOUER |
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Se divertir dans la cour
d’école, s’amuser pendant la récré, Se bagarrer, se battre, se
chamailler, Se réconcilier, se
raccommoder, se rabibocher, Faire la paix. Manger, grignoter,
s’empiffrer, Boire, Digérer. S’élancer, galoper, courir,
sautiller, sauter, Se bousculer, se heurter,
chuter, choir, Tomber, s’effondrer, se
ramasser une pelle, Pleurer, Se faire consoler. Plaisanter, pleurer de rire,
ricaner, pouffer, S’esclaffer, rigoler, rire,
se marrer, se fendre la poire, Rire aux anges, rire aux
éclats, rire comme une baleine, Se fendre la pêche, se fendre
la pipe. Avoir la rate qui se dilate, Bouger, danser, chanter, Entendre la cloche sonner, Se ranger, Rentrer dans la salle de
classe. Priscilla Druez – 13 ans Honnechy |
En temps de guerre |
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Que le monde est triste, Et le monde se bat, Mais pourtant respire, Jusqu’au dernier combat. Souffrant de tout leur corps, Donnant tous leurs efforts, Ils se trouvent et s’abattent, La terre souffre et menace. Le dernier souffle d’un soldat, Sa dernière pensée est là, Les pleurs résonneront plus
tard. Le malaise d’une terre malade, En temps de guerre sonne
l’alarme, Sa fin approche, la prochaine
bataille. Stéphanie Bonneville 09/07/2007 |
La fête foraine |
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Il était
une fois une fête foraine qui venait d’arriver dans la ville. Un jour
le manège rouge prit feu. Le
pompier est venu tout seul avec un camion de pompier pour éteindre le feu, et
puis le propriétaire du manège lui demanda si c’était grave. Mais le
pompier n’osait pas lui répondre car il était timide. En repartant le
pompier chante une chanson qu’il adore, alors il alla monter dans un très
grand manège qui s’appelle « L’oxygène ». Alors le groupe de
pompiers arriva en chantant l’hymne des pompiers. Alors,
après son tour de manège, le pompier timide repart avec le groupe de pompiers
en chantant leur hymne. La fête foraine continue, et le manège qui
avait pris feu est parti. Alors un deuxième groupe de pompiers arrive pour
faire une surveillance sur la fête foraine. Et puis deux pompiers montent dans un
manège qui s’appelle « Le Boomerang ». Alors le deuxième chef du
groupe leur demande de descendre mais à la fin de sa phrase, le manège se met
à tourner, alors le chef s’est dit « bon tant pis, vous l’avez bien
mérité aujourd’hui ». Alors le chef des pompiers dit à tous les pompiers
: « vous pouvez aller vous amuser dans
des manèges ! Si vous voulez, bien sûr. Fanny Canonne – 13 ans (texte écrit à l'âge
de 10 ans !) |
PAPY |
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Cette soirée de décembre Tu nous as quittés. Telle une bulle de savon Tu t’es envolé. J’aurais voulu te dire adieu Avant que tu ne rejoignes les cieux Et te serrer dans mes bras Une toute dernière fois. Une seule minute a suffi Pour t’arracher à la vie. Ce cancer t’a tué Sans que tu l’aies mérité. Mon cœur est brisé Et n’arrive pas à se recoller. Je mettrai beaucoup de temps à accepter Que toi, papy, tu nous aies quittés. Maintenant, je sais qu’effectivement Toutes les heures blessent Et que la dernière tue. Papy nous t’aimons très fort Alexandrine Martin - 16 ans |
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AVEC NOS PRENOMS ! |
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par les enfants du mercredi… ADELINE tête sa tétine au goût de sardine. C'est une
coquine ! CLARISSE glisse sur six saucisses ! MATHIEU est un joyeux curieux jamais malheureux. OCÉANE mange des bananes et joue avec son âne ! ROSALYNE sur la colline câline sa jolie lapine. ANGÉLIQUE pique-nique avec VÉRONIQUE, c'est fantastique !
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Patois :
« De vrais ch’tis ? » |
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Aveuc l’ sortie du film d’
Dany Boom, in met l’ patois à toutes les seuces et toutes les fricasses. L’ patois du Nord, c’est du
picard. Quind in appelle quéquin « Biloute », çà a un sins fort
amitieux : « Vié ci, m’ tiote
biloute, m’ raconter tes misères ! ». Diminche passé, à l’ télé,
inne journalisse al saque à Dany Boom : « Vous êtes un vrai homme, vous avez des ch’couilles. ».
Un ch’ti, y n’ direut pos çà mais putôt : « C’est un vrai homme, in veu qu’y n’ d’a ». A un comarate qui a fait
guince tout l’ diminche, l’ lundi, in y dira : « Tas des yiux comme des coules
d’ malo ! », parce qu’y a inne sale terte aveuc des tiots yiux.
Les gins in allint vir l’
film, y vont croire que l’ patois, c’est gras. « Que nenni », dirai-je. C’est vrai qu’ichi, in
rigole bocop, in patois, d’histoires d’ fesses et d’ boisson. Parel
qu’ailleurs ! Pous les infints, inne
biloute c’est inne quéquette. « Veux-tu
bé mucher t’ biloute au lieu de l’ moutrer à tout ch’ti qui passe ! ». In’ faureut donc
pos juger trop vite et l’ Nord et l’ patois ré qu’in allint vir un film aussi
agréape qu’y suche. « Pos vrai
biloute ? » J.-P. Lefebvre |
DINS MIN GARDIN |
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Au printemps, ech sus bien dins min gardin, avec
min t’chien Quand, pour el première fos d’ l’année, j’arsors
mes outils, Quand ech croque, à
belles dints, dins ché premiers radis Dins min gardin, ech sus contint. In été, ech sus bien dins min gardin, avec min
t’chien Quand ech sus assis su ch’ banc à l’ombe ed min
peumier Quand j’ ravise ech’
mouviar pluquer dins mes fraisiers Dins min gardin, ech sus contint. In automne, ech sus bien dins min gardin, avec
min t’chien Quand j’ ramasse mes
manottes d’échalotes Quand ech récolte des cageots d’ belles carottes Dins min gardin, ech sus contint. In hiver, ech sus bien dins min gardin, avec min
t’chien Quand el neige al brille ed sous un blanc solel Quand même ech frod y pique à mes orelles Dins min gardin, ech sus contint. Georges Ratel Croisilles (62128) |
Dans un milieu bourgeois |
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Sketch à deux
personnages C’est madame la duchesse Avec Sophie sa bonne. Madame n’a pas eu le temps de faire ses tresses, C’est l’angoisse, la peur que sa bonne l’abandonne. - Oh Sophie ! Je ne sais ce que j’ai, Mon ventre est dur ! Dur ! – Je sais… Je
sais ! - Je ne suis pas allée à la selle depuis huit
jours ! - Ce n’est rien, madame, cela vous arrive
toujours ! Tenez baronne, un peu d’huile de ricin Et vous verrez, vous serez soulagée. - Mon Dieu, Sophie ! Dois-je invoquer tous les
saints ? - Mais non madame, tenez, prenez ce dragée. - Mais Sophie, je n’aime pas, je n’aime pas ! - Mais si, madame, avec un bout de chocolat Après vous prendrez votre repas. Je descends et vous remonte votre purge au nougat. - Oh Sophie, ce que c’est mauvais ! - Prenez un bout de chocolat ou je m’en vais. Avec cela vous serez soulagée. Lorsque la purge aura fait son effet, vous
m’appellerez. Quelques instants se passent. - Sophie, vite ! Apportez le vase de nuit. - De suite, madame, de suite et je m’enfuis. L’on entend le résonnement des vents qui s’enlacent. - Oh
Sophie ! Sophie ! Je suis soulagée. Mais je crois bien que j’ai encore un petit
bouchon ! - Mais allez-y madame ! Avez-vous besoin d’un
torchon ? Et l’on entend cette déflagration de pets orchestrés, Symphonie en raie majeur, dans la tempête. - Oh Sophie ! Quel bonheur, c’est la santé
lorsque je pète. Jean
et Charles Jacquemin Alias
Jean-Charles de Beaumont |
Niaiserie |
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J’aurais
voulu être le jour. Pouvoir embrasser la nuit sur les vagues. Pouvoir
éclairer les vies, les cœurs. Pouvoir être témoin du bonheur. De Ton bonheur.
Ton bonheur qui me fut longtemps refusé. Maintenant, il est à moi. Toujours à
moi, à jamais. Tu auras beau te débattre comme un diable, tu ne peux échapper
à l’Ange du Jour. Ange du Jour, Ange de la Nuit. J’aurais
aimé être l’Ange de la Nuit. Bercer l’obscurité, piqueter le ciel d’étoiles
lointaines qui font rêver les fous. Voguer à bord de mon navire pour
précipiter ma poussière froide dans les rues. Glisser en silence jusqu’à Ta
rue. Ta maison. Ta chambre. Ton lit. Ta tête. Ta tête, Ma vie. J’aurais
souhaité être la Vie. Etre la Vie, être la Mort. Assassiner. Ressusciter. Découper
en rondelles. Faire
revenir un Ange. Ange
du Crépuscule, ange de l’Aurore. A mi parcours du Jour et de la Nuit, entre
la fascination et la magnificence. Etre un Ange qui ne se voit que si on veut
le voir. Presque invisible. Presque tranquille. Transparent. Ange du Milieu,
Ange Fantôme. Ne plus être qu’une ombre sans bruit. Un mur discret. Un
murmure étouffé. Non,
non ce n’est pas ça. Je
n’aurais pas voulu être étouffée. Ni discrète. Ni transparente. Ni
tranquille. Ni magnifique. Ni être une tueuse. Ni être Dieu. Ni être dans ta
tête. Ni nul par ailleurs. Ni être le jour. Non,
non, ce n’est pas ça. Je
n’aurais pas voulu être différente de ce que je suis. Quand enfin j’essaye
d’être quelqu’un d’autre, je me rends compte que ce n’est pas possible.
Autant être soi. Mais
par contre, Ca
me plairait de rencontrer le jour. La nuit. Ton bonheur. Près
de toi. Comme ça. Ahem. Julie
Vasseur |
Ches
mos d’hiver |
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Mi j’aime bin
ches courts jours, et j’ vous explique pourquo : Y’ a pus d’
corvée d’ gardin, j’ peux d’meurer bin au caud ; Nous v’là à l’
fin OCTOPE, inn périote erposante, Pu b’zon d’
ravetcher l’heure, ni d’ surveiller l’ tocante ; J’ mé lièfe
quand j’ mé réville, j’ prinds l’ timps d’ bin déjûner, J’ vas acater l’
journal : j’ mé sins in vrai r’traité. Ch’ t’alors
qu’el jour s’amoute, y’ a d’el breume, des nuaches, Pou’ mi lire les
nouvelles, j’aros b’zon d’éclairache, Mais l’ courant
coûte fort querr pou’ laisser alleumé, Ch’est du moins
chu qué m’ crie min rapia d’ blinc-bonnet ! J’attinds donc
l’heure dé s’ sieste et j’ laisse glicher l’ timpête, Certain qué j’
vas pouvoir bintôt lire el gazette. Pindant un bon
momint, ej sus in himme comblé ! Quand m’ fimme
quitte sin fauteul, ch’est déjà l’ soir qui qué, J’ m’éclipse
fort discrèt’mint : ch’est bintôt l’ partie d’ cartes, J’ m’in vas
r’jointe les copains, mais surtout j’ prinds bin garte Dé n’ pas faire
ed potin pou’ n’ pas intinte crier Tout in d’vinant
fort bin qué m’ vielle va m’aguiter ! J’ m’in
fous ! Ch’est les courts jours ! Y’ a pas d’ouvrache qui presse, All sait bin
qu’à min âche, jé n’ queurs pus à maitresse ! J’erviens pou’
les « infos » -après, soirée télé !- « Madame »
chusit l’ programme : cha m’ plait pas ? J’ file couquer ! … NOVEMPE :
v’là l’heure d’hiver : i’ faut r’culer l’horloche, Et pindant tros
quat’ jours, el monde i’ décaroche, Midi dévient
onze heures, in dot tout décaler, Faudra pus d’inn
sémaine pou’ s’y habituer ; L’ z’idées d’
nos dirigeants sont quéqu’fos farfelues Et mi, dins min
esprit, j’appelle cha des bévues. Bref !
Ch’est cha ches courts jours : les prémices ed l’hiver, I’ faut cauffer
l’ mason, cha aussi cha coûte querr ! … Arrife el mos
d’ DECEMPE : Noël, fiète el pus gaie, L’ réveillon,
les cadeaux : ch’est l’ dinse du porte-monnaie ! Infin, courant
Janvier, tertous a l’ contint’mint D’ vir les jours
rallonger, alors qué mi j’ comprinds Qu’ min bon
timps i’ est fini, et qu’i’ m’ faut r’printe courache Pou’ rattaquer
l’ gardin et tout l’ reste ed l’ouvrache, Oublier l’
tchiot bistrot, el belote, les copains Pis r’ caucher
mes chabots jusqu’à l’année qui vient. Gisèle Houriez
Macarez Vertain |
ÉLOGE DE L’AMITIÉ |
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) Quittons, ami
sincère, Une contrée
austère ! Par le doux vent
serein, Dans le trèfle et le
thym Allons avec bonheur Chercher les mots du
cœur. Sur un autre versant, L’amitié, cette
fleur, A de tendres
couleurs. Quand brûleront nos
doigts Nous reprendrons la
plume ; D’une muse complice S’en reviendra
l’humour ; Au plus fort d’un
silence Renaîtra
l’éloquence ! Nos barques bord à
bord Glisseront sans nuage Loin des crues de
l’amour… Nous verrons
refleurir Bien plus loin que
l’automne, Dans notre âme
éclairée Cette fleur, que
personne Ne pourra nous ravir Geneviève BAILLY |
L’égalité des sexes… tournée en
dérision… |
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Disons que je suis Monsieur Max pour garder
l’anonymat. Je suis président d’une association à but non lucratif… donc sans
but… Je sais ce que vous allez me dire : « On nous demande des
trucs et des machins, envoyer de l’eau à droite, envoyer du riz à gauche,
alors que c’est débile. Mieux vaut envoyer l’eau et le riz au même
endroit… ». Car je vous souhaite bon courage à ceux qui veulent manger
du riz sec… Tu le manges, tu sues, tu gonfles, autocuiseur humain. Alors, une association, trois lettres.
Certains vont être contents, d’autres moins. Ca s’appelle la démocratie, une
invention de l’homme pour que le peuple se calme et ça marche… Il s’agit du
M.L.H. : Mouvement de Libération de l’Homme. Calmez-vous, Mesdames et Mesdemoiselles. Pas
la peine de s’énerver. Que les choses soient claires dès le départ. Selon les
dernières expériences faites en forêt, sur des pitbulls, c’est clair, net, et
définitif. Mesdames, vous êtes… plus faibles… que nous !!! D’ailleurs, cessez d’essayer de nous
démontrer le contraire, parce que ça nous oblige à prouver l’inverse et à la
longue, c’est fatiguant. Je voudrais vous rappeler qu’à l’Origine, vous aviez
un manque lié à l’entre deux jambes qu’on a comblé… Vous savez qu’à cause de vos bêtises, il y a
de plus en plus de « pas d’homme ». L’homme, le vrai, le tatoué de
partout, il n’existe plus. Enfin, vous me direz HEUREUSEMENT. Non, c’est
vrai. Avant, quand le mec rentrait chez lui, c’était « Métro, Boulot,
Télé, Sexe, Manger, Football, Dodo ». Mais maintenant, c’est
« Retour à pas de loup, Faux-cul, Discrétion,… ». Et après, le mec
fait la vaisselle, met son peignoir, ses bigoudis et y va se coucher avec le
Pèlerin Magazine. Parce qu’il ne faut pas qu’il aille se coucher avec une
revue trop sexy, parce qu’il pourrait planter la tente. Et des fois,
l’attente est longue, très longue. Et il n’est pas sûr que Madame lui tienne
le piquet. Comment vous dire ? L’égalité des sexes,
je suis pour à 300 %. Messieurs, quand vous êtes sur l’autoroute, et que vous
croisez une jolie femme en panne sur le bas côté, il faut la croiser comme
vous croisez un autre homme. Et puis, vous voulez arriver à notre rang,
c’est bien. Si, c’est bien… Mais encore faut-il assumer notre rang. Parce
qu’il faut tout prendre, on a un sac à dos de conneries, nous. Il y a des
scènes où j’ai du mal à vous imaginer. Vous vous imaginez vous battre pour un coup
de klaxon de trop dans la rue : « Oh, j’ vais te déchirer le
chignon, moi. Tu vas voir, S…pe ! » Et puis, nous, on vous
regarderait sur le trottoir d’en face. Voyons, Mesdames ! Et puis, il y
a pire que ça. Vous vous imaginez déclarer la guerre… C’est un truc de mec,
ça ! Enfin de mec, même pas, parce que ceux qui la déclarent n’ont pas les
CORONES de la faire… Pire, vous vous imaginez faire la guerre… L’avantage
avec vous, c’est qu’il n’y aurait pas de morts. Non, ce serait ludique :
« Prise ! Non, pas prise, c’est perché,
hihihihihihihi ! » La Cisjordanie, ça se règlerait au caillou, mais
pour la marelle. Ce serait plus joyeux, non ? Alors, vous voulez arriver à notre rang,
c’est bien. Nous remplacer, c’est très très bien. Mais, êtes-vous au moins
conscientes d’une chose, d’une seule chose. C’est que, nous les hommes, nous
ne serons jamais, mais jamais, mais j’espère vraiment jamais, capable de vous
remplacer quant à la mise au monde. Et HEUREUSEMENT , d’ailleurs.. Anthony Canonne |
FAUDRAIT
PAS |
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Faudrait pas que nos
peines Se transforment en
haine Et qu’on ne se
souvienne Qu’enfants en
porcelaine On pourrait se briser En voulant tout casser Et alors oublier Tout ce qu’on peut
aimer… Faudrait pas que
l’amour Disparaisse toujours ! Et qu’on crie au
secours ! Qu’il n’y ait aucun
recours ! On pourrait s’affaisser En voulant l’oublier Et alors s’écrouler Tout géant que l’on
est ! Si on ne voit plus
rien, Qu’on cherche son
chemin, Qu’il vienne alors
quelqu’un Qui nous tende la main. C’est pour pas que nos
peines Se transforment en
haine. Et qu’en nos cœurs
l’amour Eclabousse
alentour ! Brigitte Capliez |
MAMAN |
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Quel miracle
vivant qu’une mère ! D’autres peuvent
nous aimer, Seule notre mère
nous comprend. Elle peine pour
nous, Veille sur nous, Nous chérit. Elle nous
pardonne tout ; Elle prie pour
nous ; et le Seul mal qu’elle
puisse jamais Nous faire,
c’est de mourir Et de nous
abandonner… Claude Boisse |
ALOUETTE… |
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Ce
32ème jour de
Juillet : Yf – ty – ty tououi ! Grrr. Equecc – Grrrr. Equicke, Tirlouïse
l’alouette d’Anaïs, Avant
d’entrer dans le sérail Où
son grand nid de niid, niid, Dans
l’herbe sifflante, piquante De
menthe Et
d’aulx à faulx, Déroule
ses œufs d’yeux d’aïeux Sur
le croissant d’une plume De paon paooooonn paooooooon, En
rupture de banc, Trucules-tu Sa
coupure de sang ! Saint-Hesbaye |
A
mon grand-père… |
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Grand-père chéri, En ce jour tu es parti… Regrettable… La vie est comme cela… Adieu, je ne peux dire ce mot-là… Pour moi, tu seras toujours ici, Hélas, seulement dans mon esprit… Il y a des mots que je ne t’ai pas dits, Néanmoins, je te les dis aujourd’hui… Papy, je t’aime très fort Et je souffre de ta mort… Il m’a manqué un doux baiser Sur ma joue inondée… Je prie pour toi tous les soirs Jamais je ne te dirai au revoir… Au plus profond de mon cœur A jamais, tu demeures… Marie
Sauvage 20ans |
Automnale |
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Il vente et c’est l’automne Et la feuille s’envole et la bise fredonne. Pour un dernier ballet, le bois se pare d’or Et les nuages fuient, tout là-haut vers le
nord. Il pleut et c’est l’automne Et l’écureuil s’empresse et le loir se tapit. Le ciel se fait tout gris et l’oiseau bleu
s’enfuit Vers des pays lointains où l’été s’abandonne. Je rêve et c’est l’automne Et l’absence de toi en mon âme bourdonne. Le temps vainqueur retient son souffle
d’agonie Et la mélancolie se boit jusqu’à la lie. Suzy Darribehaude |
1968 ou l’ombre d’un
drapeau |
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1968 Printemps chaud qu’on n’attend pas Printemps de nos vies, printemps de nova, C’était la première fois Que nous parlions de révolution L’école ne nous avait pas appris Le drapeau rouge, la peau rouge, les draps
bougent, L’appeau du rouge… Les grèves, les trêves, les rêves… La manie des manifs, les mots qui festoient en
une longue barricade. Le début d’un débat, le bout d’un but Les professeurs aux heures creuses, sous le
préau en discussion. Par Paris… Voitures brûlées ou
pavés dans les vitrines… Glaces cassées…
C.R.S., R.A.S. Sorbonne occupée, sardane au quartier latin. Nanterre aux étudiants non-nantis. Néant de la terre N’enterre pas tes cadavres Graffitis griffés… Les murs muets se taisent… Ce fut l’année de notre première revendication Nous sommes allés en délégation Chez le Maire demander un local pour les
jeunes. Hertia
May Avril
1977 |
Un enfant |
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Que de cris, que de larmes, De sourires qui désarment, De nuits blanches en pagaille, Et le cœur qui défaille. UN ENFANT. Des p’tits bras qui se tendent, Des grands yeux qui quémandent, Plein de rires en cascades, Des étoiles par myriades. UN ENFANT. C’est un feu d’artifice, C’est caprices et malice, Pureté, innocence, C’est une renaissance. UN ENFANT. C’est magique, adorable, Ca nous rend vulnérable, C’est petit, mais géant, Parfois déconcertant, UN ENFANT. C’est un monde irréel, un pays
de merveilles, De fées et de lutins. C’est un
vrai don du ciel. UN ENFANT. C’est un jardin de fleurs, des
rivières de miel, Des montagnes de joie qui
emplissent le cœur. UN ENFANT. Vous êtes son garde-fou, il
attend tout de vous. Donnez-lui sans compter, sans
jamais le trahir, Votre amour le plus fort, pour
garder son sourire. UN ENFANT. Thérèse Fabian Dechy |
BOULY |
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Ecrit pour Julien Requirant Un jour, la
Maîtresse d’école amena un petit chaton âgé de trois mois, espérant qu’il
trouverait parmi ses jeunes élèves une famille d’adoption. Apeuré devant
tant d’enfants qui voulaient le caresser, ce joli petit chaton de gouttière à
la courte fourrure noire et grise et aux grands yeux marron, criait sa peur. Soudain il se
mit à ronronner doucement lorsque Julien, âgé de six ans, le prit dans ses
bras et le caressa. Voilà comment
Bouli, qui est l’inséparable compagnon de Julien, trouva une famille. Aujourd’hui, je vais vous donner des nouvelles de
Bouli. Pour toute la
famille, l’arrivée de Bouli à la maison fut, je vous assure, une nouvelle vie
qui commença. Après
quelques jours un peu difficiles car il était très craintif, Bouli, mis en
confiance, a fait de notre maison son royaume. Au début je
dus souvent le gronder, car négligeant sa litière, Bouli faisait pipi un peu
partout dans la maison. Lorsqu’il est
l’heure de sa pâtée, il se précipite sur son assiette, puis repu et gros
dormeur, il se couche à l’aise dans son panier, pour y faire une sieste. Mais dès
qu’il s’éveille, il devient turbulent, acrobate, infatigable, débordant de
vie et de surprises. Une fois sa
crise passée il redevient tendre, même collant. Très joueur
et espiègle, il aime que je joue avec lui. Parfois il
arrive qu’il me griffe, mais il est tellement rigolo que je lui pardonne. Déjà
chasseur, tapi sur une grosse branche d’arbre, il fait des bonds prodigieux,
voulant attraper les oiseaux. Ou à l’affût,
menton à terre, silencieux, immobile, la queue en balancier, il guette les
souris qu’il poursuit jusqu’à leur cachette. Il a aussi
une petite copine, la chatte de nos voisins qu’il appelle, perché sur le mur
du jardin. Lorsque je rentre
de l’école, il est tellement content qu’il se frotte tendrement contre mes
jambes, tout en faisant de gros ronrons. Alors je le
prends dans mes bras et tout en le câlinant, je lui confie mes petits
secrets. Il me
comprend car il me répond par de petits miaulements. Sans Bouli je m’ennuierais. Bouli c’est
mon copain, mon gentil chat. Jeanne Fourmeaux |
C’EST
COMME UN SOLEIL |
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C'est comme un soleil qui vient sécher mes pleurs
Qui vient se blottir dans un coin de mon cœur
Qu'importent les tempêtes, les méchants coups du sort
!
Thérèse LEROY |
LA CALOMNIE |
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Brûlante, cuisante, la blessure échancrée Eructe la bave qui s’écoule du mont Ragot Entraînant tout aussi sûrement qu’un brûlot Les mensonges sournois glissant pour supplicier Mille langues ravinent la colline, venimeuses S’insinuant au détour d’une accusation S’infiltrant par le biais d’une machination Erigeant d’un calvaire, les marches douloureuses Souillé sous les vomissures de la perfidie Sali dans les manipulations insidieuses Humilié par la nauséabonde fourberie L’honnête homme, torturé par la malveillance Les reins cassés par toutes ces pratiques haineuses Crie, la tête haute, le front pur, son innocence. Marie-Antoinette Labbe – 2005 |
Pour la fête des
mamans |
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Enfant, te souviens-tu,
oh combien c’était beau Cette jeune maman penchée sur ton
berceau ! Qu’ils étaient doux, ses bras, et douce sa
poitrine, Quand pour te consoler, elle se faisait
câline ! Rappelle-toi les heures, rappelle-toi les
nuits Prises sur son sommeil, que tu lui as
ravies. Et toutes les frayeurs, et toutes les
souffrances Qu’elle a prises à son compte bien avant ta
naissance. Et toutes tes colères, toutes tes exigences A partager tes jeux… et toute sa
patience ! Et quand tu accourais, quêtant dans son
regard Un ultime recours à l’ultime rempart Du creux de son jupon, bien mieux qu’une
compresse La pression de ses lèvres guérissait un
genou, Ou arrêtait les larmes roulant sur tes deux
joues. Jeune homme as-tu compris
cette immense tendresse Donnée sans condition, comme elle a
poursuivi Le creuset de son ventre, te gravant son
empreinte ? Et quand tu es parti cherchant d’autres étreintes, Elle s’est effacée à l’appel de ta vie. Comme jadis les pains se sont multipliés, Son cœur s’est partagé sans jamais
s’épuiser. Homme, il faut
aujourd’hui dans tes deux bras, la prendre Beaucoup la cajoler, et si tu peux lui
rendre, Seulement le centième d’amour qu’elle t’a
donné, Alors elle connaîtra… une belle
journée ! En
1985, la médaille de la famille nombreuse fut remise aux mamans de quatre enfants. Il en fallait au moins cinq, auparavant, d’où
une fête des mères plus honorée. Marcel Lesage |
L’éclaireur des chiffonniers |
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C’est au pays de la
misère Qu’il aura le plus voyagé Notre pèlerin, l’Abbé Pierre, Prônant l’amour, la charité. Lui l’emblème du pauvre monde En ces lieux nous tient à genoux ! Combien de nantis à la ronde Se souviendront de ses courroux ? Ouvre-lui les bras sans ambages Toi que l’on nomme le Très-Haut A ce soldat qui sans partage Offrit son cœur et son manteau ! C’est au pays de la misère Qu’il aura le plus voyagé Notre pèlerin, l’Abbé Pierre, Cet éclaireur des chiffonniers… Geneviève BAILLY (en souvenir du 26 Janvier 2007 à Notre-Dame de Paris) |
MALGRE LE MONDE |
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Croquis |
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Au printemps de son art, quand
tout s’éveille et bouge, Il puisait les couleurs, pour sa
palette d’or, Au grand ciel pour le bleu, au
feu vif pour le rouge Et à ces bambous là pour le
vert, vrai trésor. La nature s’offrait à lui, guide mystique, La courbe des saisons s’étirait sous sa main Et l’amour, dessiné sur le mode érotique Se couchait sur la toile, étranger à demain. Il fut rapidement adulé comme un maître : Quarante-cinq tableaux il fit, raconte-t-on. Mais les trente derniers, il fallut bien l’admettre, Etaient tout juste ceux d’un rapin en bouton. C’est que le barbouilleur, ivre
dans son domaine, Se mit à mélanger sans nul goût
les couleurs : Et le bleu devint gros, le rouge
de Touraine Et le verre, versé plus vite que
ses pleurs. Le génie, ou sinon le talent qui
opère A besoin d’aiguillon : le
vin lui en fut un. Et il en usa tant que ce n’est
pas mystère D’affirmer que son don devint
inopportun. Pauvre peigneur de vent que septembre émoustille ! La vie a ses gâchis comme un
miroir son tain. Sous son autoportrait on mit
cette apostille : « Tant vainc le vin qu’il
en vint à l’art vain » Jean-François Sautière |
Les avatars du
clocher |
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Il
ventait. Une bise froide d’un hiver Qui
n’est pas terminé et aux pièges pervers. A
presque mi janvier, l’hiver est à moitié Et
peut-on espérer sa clémence en pitié ? Le
vent soudain rugit et crachant son venin, Dans
une folle danse, recherchait son chemin. Sur
la place de l’église pas une âme qui vive. De
temps à autre pourtant, une œillade furtive Embrassait,
angoissée, d’une porte entrouverte, Et
l’église et son coq et la place déserte. Le
vent, de plus en plus, de mille bouches crachait, Etaient-ce
les démons, ou dieu qui se fâchaient ? Joignant
les mains, priant, les fidèles à genoux Imploraient,
murmuraient : Seigneur protégez-nous ! La
tempête faisait rage ; de sa froide présence, Et
dans sa solitude, le coq perdait ses sens. Tandis
qu’il gémissait, se glaçaient ses entrailles, Il
se sentit frémir loin des saintes ouailles. A
quelques mètres sous lui, la cloche vénérée, Sans
qu’aucun l’eut touchée, tintait, désespérée. Un
craquement sinistre ébranla l’édifice ; Le
clocher si solide, du souffle maléfice, Un
instant chancela, perdit son équilibre, Mais
il se redressa. On s’attendait au pire. Depuis
plus de cinq siècles il avait fière allure, Allait-il
succomber sous le vent, la torture ? Etait-ce
pénitence ? Il supplia son dieu, Implora
son pardon, formula mille vœux. . Des ardoises voltigeaient et
s’écrasaient au sol, Les voisins
stupéfiés en perdaient la parole. Pourtant
quelqu’un osa. D’une résolution subite Il appela le Maire
et lui dit : - Venez vite ! Le clocher,
plusieurs fois, dans un bruit infernal A craqué,
vacillé, ceci est anormal. Affrontant
l’ouragan en ces lieux dramatiques, Sans angoisse et
sans crainte, sans la moindre panique, Les édiles et
des hommes, pour couper les passages, Prirent
dispositions, dressèrent des barrages. Acculés, mais
conscients, les élus tinrent conseil. Il fallait
aviser et rester en éveil. Des experts
alertés ont vite décidé : Solution des
plus sages, descendre sans tarder Ce clocher impotent
et cacher l’orifice. Il fallut se
soumettre, admettre le sacrifice. Quelque deux ans
plus tard, à nouveau on put voir, Pimpant,
majestueux, ce clocher à histoire, Se dresser vers
l’azur. Fin de ce mélodrame. En sa cloche
l’église a retrouvé son âme. Francis
Lesage – 1992 Fontaine
au Pire |
Vivre à Caudry |
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Si je suis né en Picardie Je vis en Flandres C’est dans le Hainaut-Cambrésis Caudry ma ville qui peut surprendre. De toutes les
régions de France On a chanté
mille chansons Qu’elles soient
du Nord de la Provence De l’Est à
l’Ouest, oh ! Gai pinson Si chacun chante
ses mérites Ils sont parfois
bien outrageux Je vous arrête
tout de suite C’est faux
qu’ici, toujours il pleut ! Il paraît qu’à
deux pas d’ici On y fait beaucoup de bêtises Mais Cambrai ce n’est pas Caudry Eh ! Certes oui, qu’on se le dise Il se dit même que de Calais Elle est native cette demoiselle Il faudra un jour dévoiler C’est à Caudry, qu’y’ a la dentelle. A Lille on parle
du Tiot Quinquin A Carpentras des
berlingots L’andouille à
Vire, saint à Frusquin Et gens du Nord,
frites à gogo Mais ils sont là
bien de chez nous Avec cet air si
sympathique Nos deux géants
fiers et debout Aux noms de
Batisse et Laïte. Devant la beauté du décor De ses places et
de ses jardins Avec ses clubs et tous ses sports Ma ville est toujours au Parfum Pour le respect de ses anciens Bâti en forme de musée Je suis fier d’être Caudrésien Où tout est fait pour s’amuser. Après une vie de
labeur J’espérais m’en
aller d’ici Quitter la brume
pour les chaleurs Retraite à vie,
dans le Midi Pour l’amitié
des gens du Nord Et le noyau de
mes amis Pour la richesse
qui vous honore Je veux rester
chez les Ch’ti’mi. Si je suis né en Picardie Je vis en Flandres C’est dans le Hainaut-Cambrésis Caudry ma ville qui sut me prendre André Noiret |
De tout mon cœur… |
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Pour tous
les orphelins de mère… De tout mon cœur, Je t’aime de tout mon cœur. Et de tout mon cœur Je t’ai cherchée Par les monts et les vallées ! Il n’y a pas un coin de mon cœur Qui n’a retenu mes pleurs. Et mon cœur, vaste océan de tendresse Où se meurent les promesses Te cherche, te cherche… Le ciel ouvre ses pages, Et comme l’hirondelle Etire ses ailes Pour prendre possession de son domaine, C’est vers lui que se dirige ma peine. Et en ce moment si cruel, Je pense à toutes celles Qui ont la joie, le bonheur De voir, toucher, sourire Chérir, aimer simplement. Celles à qui on dit, Comme une caresse….. « maman ». Guislaine Laurent |
PAPY |
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Papy, papy ? Papy, papy ? -
Oui ?
-
Je
peux venir avec toi ? -
Oui,
bien sûr. Donne-moi la main, on traverse. -
Mais
il ne passe jamais de voiture… -
Ce
n’est pas une raison. -
Elles
sont belles ces fleurs, on dirait des feux d’artifice qui ne s’éteignent
jamais, je suis sûr qu’elles sentent comme des parfums, quand on s’approche
plus près... -
Ce
sont les hortensias du voisin, ils se plaisent bien contre le mur mais ils ne
sentent pas bien bon, tu sais. -
Papy, papy ?
Papy, papy ? -
Oui ? -
C’est
de la neige qu’on voit là-haut sur cette montagne pointue? -
Oui,
c’est la Moucherolle qui s’est endimanchée, comme nous. Elle a mis sa chemise
blanche et la brume lui fait un manteau. Ferme bien ton col, il ne fait pas
bien chaud. Tu vois, d’ici, on voit sept départements et pourtant, on
n’entend que le cri des oiseaux, la chanson du vent dans les grands
peupliers, et un peu plus bas, les poules du voisin. -
Papy, papy ?
Papy, papy ? -
Oui ? -
C’est
beau, ce paysage… -
Papy, papy ?
Papy, papy ? -
Oui ? -
Pourtant
ils font du bruit les chiens du voisin ! -
C’est
parce qu’ils ne te connaissent pas… Là, c’est la bascule pour peser les
charrettes de l’ancien temps. Cela fait des années qu’elle n’est plus
utilisée. On a enlevé la vieille balance il y a longtemps et on a fait un
abri bus à la place. C’est pour les enfants qui vont à la grande école. -
Ha bon… -
Papy,
papy ? Papy, papy ? -
Oui ? -
C’est
quoi sous le toit là ? -
Où
çà ? -
Là ! -
C’est
un nid d’hirondelles, ce sont elles qui piaillent et qui crient le soir pour
attraper les insectes. Elles vont très haut dans le ciel et elles rasent la
tête quand elles s’amusent. Mais elles ne sont pas là encore, il fait trop
froid. On attendra la fin du printemps pour être sûr… -
Papy, papy ? Papy,
papy ? -
Oui ? -
C’est
quoi là ? -
C’est
le monument aux Morts, pour se rappeler ceux qui sont partis sans revenir,
pour défendre notre Pays. Alors, on a gravé leurs noms dans la pierre parce
qu’ils ont donné leur vie à nos frontières. -
C’est
quoi une frontière ? -
…Tu
vois la chaîne entre les deux gros obus ? -
Et
bien c’est la frontière pour pas que tu ailles coller tes mains contre le
monument. Et ne joue pas sur cette chaîne, ce n’est pas une balançoire, c’est
très dangereux… -
C’est
quoi un obus ? Papy ? C’est quoi un obus ? -
…C’est
pour faire mal… -
Il
y a beaucoup de noms gravés Papy, il y
avait beaucoup d’obus, c’est sûr, ça fait mal... Et il y a des noms
qui se ressemblent. -
Ce
sont les mêmes… Sur le monument, il y a souvent le nom du père qui est mort à
la Grande Guerre et le nom du fils qui est mort à la suivante. Ce sont les
enfants du village parce qu’ils n’ont jamais eu le temps de grandir… -
Et
moi, j’irai à la guerre ? Je veux défendre mon Pays à ses
foncières ! -
Non,
toi, tu vas à l’école pour apprendre à faire la Paix et puis, on dit des
frontières même si tu n’as pas tout à fait tort… Apprivoise la colombe sans
la mettre dans une cage, regarde-la s’envoler et revenir vers toi en toute
liberté… -
C’est
comment une colombe ? -
…C’est
comme une tourterelle mais en plus propre, en plus blanc, en plus
sauvage… Tu vois ? D’ici, on
voit l’Ardèche et tous les champs se dessinent aux couleurs des labours. Il
n’y a presque pas de maisons encore… -
Papy, Papy ?
Papy, Papy ? -
Oui ? -
C’est
quoi ce bruit de ronflement au loin ? -
Mets-toi
sur la pointe des pieds et regarde ce gros lézard argenté qui fonce dans la
campagne sans rien voir... -
Il va super vite ! Il
brille ! Il
est beau ! -
…C’est
le modernisme… C’est pour aller d’une frontière à une autre, en toute
liberté… Tu vois cette place ? Et bien, c’est là que ta
maman a appris à faire du vélo. Tu sais, ça a été difficile ! Elle ne
savait pas appuyer sur les pédales et elle oubliait de regarder devant elle
en même temps. Elle a souvent jeté son vélo pour rentrer à la maison et j’ai
crié bien fort pour la faire revenir. Tous les voisins s’en rappellent
encore… -
Maman
ne fait jamais de vélo, elle préfère la voiture. -
Ce
ne sont pas les mêmes pédales… -
Tu
m’apprendras à faire du vélo ? -
…Demande
à ta maman… -
Papy, Papy ?
Papy, Papy ? -
Oui ? -
J’ai
envie de faire pipi. -
Et
bien, mets-toi contre ce mur et n’aie pas peur de défaire ta braguette. Je
vais faire comme toi. Pisse contre le vent, tu verras c’est rigolo et tant pis
si on se mouille les pieds. Tu es trop petit et moi, je suis trop vieux, on
n’osera rien nous dire ! -
C’est rigolo, je
dessine le mur ! -
…Et
moi, je dessine mes chaussures… -
Papy ? -
Oui ? -
Je
suis bien… -
Papy, Papy ?
Papy, Papy ? -
Oui ? -
Tu
as vu ? Il y a le drapeau bleu blanc rouge sur le bâtiment. Il claque au
vent et les couleurs ne se mélangent pas. On dirait un cerf-volant attaché à
sa ficelle. Il est prisonnier sans tableau. -
C’est
la Mairie, c’est là qu’on fait des papiers importants, c’est là qu’on vient
voter, c’est le bureau de l’administration et les élus se retrouvent ici, de
temps en temps pour parler des affaires de la commune mais ils ne s’entendent
jamais. Tout le monde parle, personne n’écoute… -
C’est
quoi voter ? -
…Tu
préfères le corbeau ou la mésange ? -
La
mésange ! Elle est plus jolie, elle chante bien et elle n’est pas
sauvage. Quand on jette les miettes de la table dehors, elles viennent
picorer jusque devant la fenêtre et j’arrive à les additionner quand il n’y
en a pas beaucoup.. -
Et
bien, tu as voté pour la mésange, tu as même tenté de les compter pour en
faire plus. -
Ha,
d’accord… Papy, tu votes pour qui ? Papy, tu votes pour qui ? -
…Tu
sais, les deux ont des ailes pour aller dans le ciel mais ils ne sont pas des
anges, les deux savent chanter même si ce n’est pas la même chanson, les deux
savent voler aussi… -
Papy, Papy ?
Papy, Papy ? -
Oui ? -
Je
peux faire un peu de la balançoire ? -
Oui,
bien sûr. Je vais m’asseoir un moment sous le grand tilleul et on est à
l’abri du vent. Le
soleil s’amuse à cache-cache avec les nuages qui dévalent la vallée du Rhône.
Les ombres courent sur le bâtiment de la mairie et dessinent dans l’espace
des intentions fugaces de liberté, d’égalité et de fraternité. La plaque
commémorative en l’honneur du dernier maire déchu de tant d’années de
servitude garantie à la tête de ce bâtiment municipal se ternit doucement et
s’auréole de vert de gris… -
Pas
trop haut ! -
T’inquiète
pas Papy, j’ai pas peur ! L’église
est fermée. Elle est toujours fermée. Les gargouilles sont postées dans leurs
coins, prêtes à bondir sur rien du tout… La cloche tape les heures
inlassablement, sans âme, pour faire passer le temps… Que
de souvenirs ici. Le présent se mélange avec le passé pour faire un futur
ordinaire… -
Tu
viens ? On est presque arrivés. -
Papy, Papy ?
Papy, Papy ? -
Oui ? -
C’est
pour qui ces fleurs ? -
…Ouvre-moi
le portail, il est devenu bien lourd et je suis fatigué. -
C’est
le cimetière ? -
Oui. -
C’est
calme ici. -
…C’est
normal. Il
est bien décoré et les allées sont grandes. Papy, le gravier est tout blanc,
comme une colombe mais ce sont des corbeaux tout noirs qui traversent le
ciel. Il y a plein de noms ici aussi et les croix dansent sur le marbre à
cause des nuages. Tu cherches ton Papa et ta Maman ? -
…Je
sais où ils sont… -
Ha
oui, je reconnais le nom… -
Papy ? -
…Chut… -
Ils
te manquent ? -
…Oui.
parfois. -
Papy ?
Tu es triste ? -
…Oui,
parfois. -
Ils
étaient vieux ? -
Pas
quand je vivais avec eux et pas encore aujourd’hui… C’est parce qu’ils
sont là que je suis là et que tu es là. Tu comprends ? -
Pas
tout Papy, pas tout… Et
mon petit fils me donna la main devant notre monument aux Morts familial. Je
crois que ce fut la dernière leçon de la journée avec l’apprentissage de
l’éternité comme sujet de réflexion. De sentir sa menotte blottie dans ma
main dans la solennité de ce moment, je réalisais moi-même que j’avais appris
cette leçon durant toute ma vie. Ce petit bonhomme plein d’allant, au volant
des gènes de ses aïeux, plein de curiosité, est devenu le témoin des
générations à venir et moi, je n’ai fait qu’assurer le passage. La chaîne
continue… -
On
y va, mon petit gars ? -
D’accord
Papy, d’accord. -
On
va se faire un bon goûter et je vais gonfler le petit vélo. Sans le dire à ta
Maman… Quelques
mésanges viendront bien butiner tes miettes de pain pour que tu tentes de les
compter encore… Pascal de Hyère |
Deux exemples d’acrostiches |
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MORESTEL
(Isère) Mélangez
vos couleurs, peintres de Morestel, Osez
saisir l’instant au rythme des saisons. Relevez
votre front pour peindre notre ciel ! Et,
poursuivant les rues, montez jusqu’au donjon. Sur
le sillon des champs caressez vos pinceaux, Trempez-les
dans les eaux dormantes des marais Et,
quand vous sentirez entre vos doigts le Beau, Laissez-le
sur la toile enfin se reposer Hugues CHAFFARDON (Miribel –
Ain)
MORESTEL (poème écrit de bas en haut) Le miroir devant moi transforme ton image Et la lire à l’envers me paraît surprenant. Ton regard est le même en tous points éminent. Seul le nom a changé, c’est sans doute dommage. Euterpe a désiré, sans aucun passe droit, Remettre chaque mot à leur place première Où, poète amoureux, j’adore ta lumière : Morestel, j’aime mieux te revoir à l’endroit ! Eugène GARCIA (Béziers) |
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